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Année XXXVH.
13 Juin 1902.
N. 20.
L ECHO DES VALLÉES
r*ÂRÀIS®ÀI>i:'r OHÂQUE> VE>I>iI3RE>I>I
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S’adresser pour la Rédaction à M. N. Toum, prof., Torre Pellice,
et pour l’Administration à M. Jean Jalla, prof., Torre Pellice.
Tout changement d’adresse coûte 16 centimes, sauf ceux du commencement de l’année.
Que toutes les choses vraies, honnêtes, justes, pures, aimables... dignes de louange, occupent vos pensées. (Phü. IV, 8).
SOMMAIRE :
Communication — Yingt-cinq années de
conférences libres — Correspondance
d’Ecosse — Lettre d’Amérique — Le
Docteur Monnet — Monsieur l’avocat
Josué Yola — Conférence du district
Toscana-Sardegna —Histoire Yaudoise
— Cinquantenaire de la Société d’Histoire du protestantisme français —
Chronique —■ Nouvelles et faits divers
— Informations — Annonces.
CeilllICITI®!
La commission synodale nommée
pour étudier la question concernant
«la période d’instruction des catéchumènes, et le mode de leur admis.sion
dans l’Eglise» (Synode 1901, art. 38),
désirant être informée exactement sur
r état actuel du catéchuménat dans
chaque paroisse, adresse aux consistoires les demandes suivantes :
1. A quel âge commence l’instruction proprement dite des catéchumènes ?
2. Combien- de temps dure-t-elle ?
3. Quelles sont les conditions indispensables que vous demandez pour
l’admission ?
4. Quel est votre mode d’admission î Est-ce que l’admission à la S.
Cène suit immédiatement la fin de
l’instruction î Ou bien mettez-vous un
intervalle entre l’instruction et la participation à la S.te Cène ? Avez-vous
une admission individuelle, ou en masse?
Si vous avez quelqu’autre manière de
procéder, veuillez l’indiquer.
5. Quels fruits observez-vous chez
vos catéchumènes, en ce qui concerne :
a) la fréquentation des cultes.
b) la participation à la S.te Cène.
c) la conduite morale.
d) la vie spirituelle.
6. Appliquez-vous la discipline et
dans quelle mesure ?
Que MM. les présidents des Consistoires veuillent bien faire parvenir
leurs réponses, avant la fin de Juin, au
pasteur de Rora, président de la susdite commission, afin que celle-ci puisse
préparer son rapport sur des données
précises à l’égard de cette question
vitale, depuis nombre d’années à l’ordre du jour dans nos égli^e;^, dans nos
synodes et dans nos conférences.
Vingt-cinq années de conférences libres
Résumé des rapports lus à la conférence
générale tenue au Pomaret le 28 Mai 1902.
Le Synode de 1874 dans son art.
30.® ayant exprimé le vœu que les
pasteurs, les anciens et les autres chré
tiens des Vallées instituent des conférences libres, analogues à celles du
champ d’Evangélisation et appropriées
aux circonstances et aux besoins des
paroisses, et celui de 1875 ayant exprimé
le désir que la Table s’intéresse à l’organisation des dites conférences, les
pasteurs du Val S. Martin convoquent
la première de ces réunions à Massel,
le 19 Mai 1876, sous la présidence de
M. Daniel Gay, maintenant pasteur
émérite ; et ceux du Val Pélis, convoqués par le modérateur, M. J. D. Charbonnier, organisent des conférences libres au sein de leurs paroisses, le 18
Septembre 1876. Celles du Val Pérouse
peu favorisées dans leur commencement, ne devinrent régulières qu’à partir du 30 Mai 1888. Pendant ces premières années les paroisses de Prarustin et de Turin se rattachaient au
Val Pélis, et les autres au Val Saint
, Martin.
..- Le but de ces conférences n’est pas
de dicter des lois, mais d’étudier les
moyens propres à développer la vie
religieuse et ecclésiastique au sein de
nos églises.
Leur organisation concourt par ellemême à atteindre ce but. A la différence de conférences établies entre ecclésiastiques dès 1843, non seulement
les pasteurs en activité de service et
autres membres nés du Synode, mais
deux délégués de chaque paroisse, les
membres du Consistoire et les membres de la paroisse où se tient la conférence, en font partie. Ces réunions
des divers éléments dont se compose
l’église, les séances tenues à tour dans
les différentes paroisses, les rapports
réguliers des pasteurs et des membres
des diverses églises de la même Vallée et les rapports suivis entre une
Vallée et l’autre, les réunions d’appel
ou d’édification, les discours et les travaux par écrit préparés pour chaque
conférence, voilà de quoi nous rapprocher du but proposé.
Un grand nombre de réunions se
sont tenues dans les principaux centres
de chaque paroisse, à la veille ou le
jour même de la conférence. L’on a
accusé un peu de négligence à cet
égard dans l’une de nos Vallées ; il
est à espérer qu’elle disparaîtra complètement, car, comme l’a dit le prof,
émérite J. D. Rivoir, « ces réunions
préparatoires sont le bouquet de nos
conférences libres. »
Ce serait un travail un peu long de
résumer les 47 séances du Val S. Martin, les dix-neuf du Val-Pérouse, les
48 du Val-Pélis et les quatre conférences générales, et ce serait quelque
chose d’un peu sec que de vous donner
les titres de tous les sujets qui y ont
été traités. D’autre part, il n’est pas
facile d’abréger en les classifiant. Toutefois, essayons.
L’Eglise ne saurait se désintéresser
de la famille, de l’Education de l’enfance dans la famille, dans l’école et de
l’Ecole elle-même. Ces sujets ont été
amplement traités dans plusieurs séances. Voici des demandes qui ont été
proposées par M. W. Meille après la
lecture d’un excellent travail sur la
Famille chrétienne, et qui peuvent donner lieu à de sérieuses réflexions : Comment pourrait-on imprimer à notre peuple et surtout à notre jeunesse une
notion plus claire de ce qu’est le mariage chrétien ? Par quels moyens et
dans quel esprit les membres convertis
d’unè famille chrétienne doivent-ils travailler à la conversion des autres membres. — Comment les époux doiventils travailler à leur sanctification mutuelle. Quelle est la part des parents
dans l’instruction chrétienne de leurs
enfants. De combien de manières la
famille chrétienne peut-elle contribuer
à l’Evangélisation autour d’elle?
Un rapport de M. J. P, Pons sur
l’Eglise et l'école a été publié en 1882.
On peut le relire avec profit. Qu’on
nous permette de rappeler cette citation de A. Vinet : « Le chrétien seul
conçoit toute la dignité de l’instruction. C’est l’héritier du ciel qu’il forme
dans ses écoles... ses maîtres sont en
quelque sorte des apôtres, ses élèves
des prosélytes, ses écoles des temples,
la science qu’il enseigne, la science
même de Dieu. » Ce travail et d’autres
ont provoqué des déclarations comme
celles-ci : « Tous les régents veulent la
Bible à la place d’honneur, et le jour
où on la leur ôterait, ils ne pourraient
plus être maîtres d’école. » « Nous sommes heureux d’avoir la Bible, si elle
nous était ôtée nous serions privés
d’une arme puissante pour l’éducation
de nos enfants. » « Je préférerais voir
brûler l’école plutôt que de la voir
privée de la Bible. »
Une commission de six membres
d’accord avec une commission synodale
a composé un premier livre de lecture
française publié en 1883. Ce travail a
été fait avec succès puisque l’usage
de ce livre — qui a pris le nom de
« Petit David » — dure depuis bientôt
vingt ans. Cette même commission a
choisi des livres de lecture italienne
et préparé un programme qui a été
publié en 1883.
L’Eglise ne peut faire à moins de
penser à la formation et à l’admission
de nouveaux membres. Plus d’une quinzaine de, conférences se sont occupées
de l’une et de l’autre question.
La proposition d’un programme pour
nos Ecoles du Dimanche élémentaires,
en vue de la préparation au catéchu
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menât, nous a amenés à la composition de deux ouvrages, l’un sur la
Genèse, simples explications offertes par
les pasteurs des Vallées à leurs églises,
publié en 1883, et l’autre sur S. Luc,
simples explications offertes par quelques
pasteurs aux Eglises Vaudoises, publié
en 1892.
Le désir d’avoir un catéchisme à la
portée de nos catéchumènes exprimé
depuis longtemps, fut enfin satisfait.
Au printemps de 1877, à la conférence
de S.t Jean, commençait la révision du
catéchisme de M, J. P. Meille. Cette
révision nous a amenés à la composition d’un nouveau catéchisme. Une
première rédaction n’eut pas de réussite. La seconde commencée le premier lundi de Décembre 1880, nous a
donné le catéchisme en usage depuis
1881. Malgré les lacunes ou les défauts
que la critique peut y découvrir, il a
l’avantage de la simplicité, et ce mérite partieulîOT que chaque demande
et chaque réponse a son sens par ellemême, et qu’il n’y a pas une question
à laquelle on puisse répondre par un
oui ou par un tion. Il a été traduit en
italien.
Un rapport sur le catéchuménat présenté aux deux premières conférences
du Val-Pélis et ensuite au Synode et
publié par son ordre en 1878, soulevait la question de l’admission des catéchumènes, question qui est revenue
ensuite en diverses conférences des
trois vallées, soit directement, soit indirectement à propos des jeunes membres de l’Eglise ou à propos d’un travail
sur « une église aux temps apostoliques,
quelques remarques sur les deux épîtres
aux Thessaloniciens. Dans les discussions
assez animées sur ce sujet on a entendu exprimer divers vœux.
Une commission doit présenter un
rapport sur le sujet du catéchuménat
au prochain Synode.
La jeunesse est l’objet de plus d’une
conférence dans chacun des trois districts. L’on y recommande des réunions
avec culte, où l’on pourrait traiter des
sujets utiles à la vie de famille, des
sujets d’histoire vaudoise, d’histoire de
l’église ; les réunions chrétiennes ; les
entretiens intimes pour mettre les jeunes gens en garde contre l’impureté...
(A suivre).
J. D. Hu&on.
C011ESP01D11CI B’ICOSSl
Glasgow, 30 Mai 1902.
Cher Monsieur le Rédacteur,
Les assemblées de nos Eglises presbytériennes terminent ce soir leurs séances, ouvertes le 20 c. Celle de l’Eglise
2
— 2 —
Etablie s’est réunie dans son ancien
local, à Edimbourg. Celle de l’Eglise
Libre Unie, en réponse à une invitation,
chaleureuse de l’Ouest, s’est recueillie
dans la spacieuse et commode S.t Andrew’ s Hall, à Glasgow.
Cette innovation était justifiée, et le
nombre des membres du synode, et du
public, a été exceptionnel tout le temps,
et surtout à la séance de clôture.
Le D.r Howie, de Glasgow, fut élu
Modérateur de l’assemblée et, dans ses
allocutions présidentielles, il a parlé avec
force du Réveil de la religion. L’Eglise
Unie est désormais bien acheminée
dans sa nouvelle voie, et peut compter
des progrès marquants dans l’exercice
écoulé. Son entrée a été de 27 1/2
millions de francs. Le nombre de ses
membres s’est accru de 2500. Elle
compte 300 missionnaires, hommes et
femmes, en Inde, en Mandchourie, aux
Antilles, dans l’Afrique occidentale,
dans l’Afrique du Sud, et à Livingstonia; le budget du Comité des Missions s’est élevé à 4 1/2 millions de
francs.
I.es discussions sur les différents rapports ont été à la fois animées et élevées
et les deux sections de l’Eglise ont montré d’être bien fondues en une seule.
Il y a eu des différences d’opinions,
point de rivalité ecclesiastique. Il y a
cependant encore des points difficiles
à régler, mais l’esin it qui animait chacun fait espérer que, avec l’aide de
Dieu, on y parviendra heureusement.
Une de ces questions est celle de l’entrfetien des pasteurs. Les deux églises
avaient des méthodes différentes, basées
sur des principes différents. Il est regl-ettable de constater que le Sustentation Fund accuse une diminution de
40.000 francs. Les anciens ministres de
l’Eglise libre n’en ont pas moins reçu le
même honoraire que par le passé. Le
Fonds d’Augmentation, qui a appartenu
à l’Eglise Presbytérienne Unie, s’est,
au contraire, accru de 12.500 francs.
A l’égard du repos dominical, on a
rappelé les progrès de cette cause sur
le continent, et on a inscrit avec bonheur, dans les verbaux les nouvelles
des récentes innovations introduites en
faveur des classes ouvrières, en France,
en Belgique et en Suisse.
Une journée a été employée à discuter
les idées du professeur Dr. G. A. Smith
sur l’Ancien Testament. Dans son livre
sur « Le Criticisme Moderne et l’Enseignement de l’Ancien Testament», le
Dr. Smith, disait-on, a par trop trempé
dans le criticisme; mais il a déclaré, au
cours des débats, sa foi profonde dans
la Bible comme la Révélation de Dieu
à l’homme et dans le Seigneur JésusChrist, qui a accompli toutes les prophéties et qui est le Sauveur des hommes. On parla de nommer une commission pour conférer avec lui; mais cette
proposition fut rejetée à une grande
majorité, bien que l’assemblée déclarât
en même temps qu’on ne doit pas croire
qu’elle accepte ou autorise les théories
critiques du livre incriminé.
Au sujet des Ecoles de théologie, le
Prof. Lindsay a été nommé Recteur du
collège de Glasgow, et le Dr. Stalker,' de
Glasgow, professeur d’histoire ecclésiastique du collège d’Aberdeen.
Le synode de l’Eglise Etablie a appelé à la Modérature le Dr. Russell,
de Campbeltonn. Là aussi il y a progrès dans le nombre des membres et
dans les contributions; il y a toutefois
une diminution dans l’assistance aux
Ecoles du Dimanche, bien que la population de l’Ecosse augmente chaque
année. D’ailleurs le Synode n’a été appelé à se prononcer sur aucune question
importante d’intérêt général.
Une discussion, qui a électrisé l’assemblée, a été celle de Barnhill, près
Dundee, dont le pasteur était accusé
de tendre au romanisme. Les preuves
d’accusation ne manquaient pas, telles
que, la célébration de la messe du
matin, l’autel, les cierges allumés. Le
Presbytère de Dundee fut chargé de
veiller à ce que les pratiques ritualistes
aient à cesser, car les Ecossais ne veulent pas de ce sacerdotalisme insidieux.
Votre Eglise n’était représentée à aucun des deux synodes. Mais nous avons
eu en Ecosse, ces trois derniers mois,
un admirable représantant qui a plaidé
la cause de votre œuvre en Italie avec
une rare éloquence, et qui a suscité un
grand intérêt, M. Louis Rostagno venu
de Sicile. Partout où il a été, il a,
acquis des amis pour cette œuvre, ou
réveillé les sympathies de ses anciens
soutiens. Il nous a quittés le 12 c.
Votre dévoué
R. M.
Buenos Aires, le 9 Mai 1902
Monsieur le liédaeteur,
C’est la petite anecdote de l’a
de Borrello, publiée dans le N. 13 de
VFcho, qui me donne l’idée de tracer à
votre intention les lignes suivantes.
I.a minuscule colonie vaudoise de
Buenos Aires a pu avoir dernièrement,
dans la chapelle baptiste dont M. P.
Besson est le pasteur et le propriétaire,
son premier service de Ste-Cène. Nous
y étions peu nombreux ; nous égalions
à peine le nombre de ceux à qui Jésus
donna le pain et la coupe la nuit qu’il
fut livré, mais l’acte n’en a pas moins
été solennel et béni.
Pour des raisons locales qu’on ne
connaît guère qu’à B. Aires, quelques
uns n’avaient plus participé à la Table
du Seigneur depuis leur départ d’Italie,
c’est-à-dire depuis des années, ce qui
était pour eux une cause de tristesse,
tandis que d’autres y participaient pour
la première fois. De ce nombre se trouve
un jeune homme, apparemment de bonne
famille et instruit, arrivé il y a peu de
1 mois seulement de Parme, sa ville natale. Quoiqu’ il eût eu déjà l’occasion
d’entendre l’Evangile, il ne l’avait point
accepté, et à son départ d’Italie, il
était, dit-il, à peu près athée ; mais
Dieu le dirigea de telle manière, qu’il
trouva bientôt à Buenos Aires le Sauveur et la joie qu’il n’y était pas venu
chercher. Il n’a demandé, jusqu’ici, à
s’unir à aucune église, car c’est de
l’Eglise Vaudoise qu’il voudrait être
membre, sans la connaître d’ailleui's
que par des livres qu’il vient de lire,
et quoiqu’elle ne soit point représentée
dans cette grande ville. Pour ma part,
et dans son intérêt à lui, je l’ai engagé
à renoncer à un désir irréalisable, et
qui n’a peut-être aucune véritable raison d’être ; mais je ne puis ni ne veux
aller plus loin.
Voici cependant ce que je voulais
surtout vous dire, c’est que sur onze
personnes qui prirent part à la Cène,
six sont de Villa Canale, et par conséquent paisanos, comme l’on dit ici, de
votre « alpino ». Mais deux seuls ont
connu l’Evangile en Italie, les autres
l’ont connu et accepté ici même, grâce
au témoignage fidèle de leurs compagnons. Tous de la même commune,
parents même, • faisant le même travail,
logés dans la même maison (propriété
de l’un d’eux), ils ont trouve naturel
de s’occuper ensemble de la Parole de
Vie et du salut de leurs âmes, et cette
parole a été efficace. Tout ouvriers
qu’ils sont, ils ont su trouver le temps
de se réunir au moins trois fois la
semaine, le jeudi, le samedi et le dimanche, soit pour des études bibliques,
soit pour des cultes, toujours sous la
direction de nos deux frères de Villa
Canale.
Quand ils ont su que nous allions
avoir la S.te Cène, ils ont spontanément exprimé le désir d’y prendre part
avec nous, comme manifestation de
leur foi au Fils de Dieu, mort pour
leurs offenses et ressuscité pour leur justification. Si nous avions été une église
constituée, nous les aurions préalablement examinés et reçus comme membres ; cela n’étant pas, et n’ayant aucune discipline ecclésiastique à observer,
nous n’avons pu que les admettre à
la Cène avec nous, ce que nous avons
fait, du reste, avec le plus grand plaisir, bénissant Dieu pour le salut accordé à ces nouveaux frères.
Ce jour-là même, ils m’ont fait part
d’une décision qui fait preuve de leur
sincérité à tous. Comni© l’un d’eux a
une maisonnette à V, C. dont il n’a
pas besoin, étant à B. Aires avec sa
famille, ils ont eu l’heureuse et généreuse idée de la louer et d’en faire
cadeau à la petite congrégation de leur
village natal, afin que leurs amis puissent avoir leurs réunions dans un local
indépendant et qui ne leur coûte rien.
Je pense que tout cela fera plaisir a
M. Prochet.
A l’issue du service, une collecte,
faite en faveur d’un membre de notre
Eglise de Casalanguida, a produit 40
et quelques francs. Le pauvre Michèle
C., persécuté dans son paesello par les
ennemis de l’Evangile, qui lui ont
charitablement coupé les vivres (il est
tailleur de son état), persécuté, dis-je,
et ayant une famille à nourrir, il crut,
comme tant d’autres, qu’à Buenos-Aires
tout marcherait à souhait. Hélas ! comme
tant d’autres, il ne tarda pas à voir
son erreur. Après 4 ou 5 mois, pendant lesquels il ne trouva pas la moindre occupation, malade, avili, il dut
penser à repartir, quoiqu’il n’eût pas
le sou pour faire son voyage.
«Ah! si j’avais su, ah! si j’avais
su, » entendons-nous répéter partout ;
eh bien, pour ma part, je crois avoir
répété assez souvent aussi qu’on ne
doit pas partir à la légère pour une
ville où abondent les personnes qui
se trouvent sur le pavé, sans espoir
comme sans secours. Que les nôtres
du moins le sachent, et restent où ils
sont. Le pavé de Buenos Aires est
bien autrement dur que celui de nos
villes d’Italie, surtout que celui de
Casalanguida !
Tout à vous
B. A. Pons.
Le Docteur Monnet
Il s’en est allé, à un âge qu’il est
donné à bien peu de personnes d’atteindre ; et pourtant, sa mort a surpris.
On s’était si bien habitué à le voir
frais, alerte, robuste, porter ses quatrevingt-dix et plus d’années avec les
allures d’un homme de soixante-dix
ans, qu’on se surprenait à croire qu’il
aurait atteint la centaine. On ne le
croyait pas seulement, on l’espérait. On
aurait voulu le conserver, bien des an- M
nées encore, ce vieillard, aimable, en- |
joué, au cœur large, qui savait s’asso- |
cier à toutes les joies, sympathiser avec |
toutes les douleurs, comprendre toutes J
les idées généreuses et s’intéresser a '
toutes les bonnes œuvres. Cependant,
depuis quelque temps un changement ^
s’était produit dans son état. Les in- j
firmités de l’âge s’étaient déclarées. ;
L’heure était venue de se détacher de ;
cette vie, et Dieu, pour lui faciliter ce (
détachement, pour le lui rendre même
désirable, avait permis que la souffrance
s’emparât de ce corps qu’ elle avait
toujours dû, en quelque sorte, respecter
jusque là. «Vous voyez un homme qui
ne peut pas mourir » me dit-il l’avant
dernière fois que j’eus le plaisir de le
visiter, soit un mois environ avant sa
mort. «Je souffre, je souffre»... Mais,
comme je lui présentais les souffrances
que le Seigneur avait dû endurer pour
nous, il se hâta d’approuver et de dire
« Ah, oui, qu’est-ce que mes souffran» ces auprès de celles que Jésus-Christ
» a supportées pour moi, quand il s’est
» laissé crucifier, pour moi, pour nous,
» qui sommes des pécheurs, et pour
» toute r humanité ? »...
Dans sa miséricorde et dans sa bonté
pour lui. Dieu n’a pas permis que ces
souffrances, que la fibre robuste du cher
vieillard aurait pu faire durer plusieurs J
mois, le tourmentassent trop longtemps |
et le mercredi 4 courant, à l’aube, son
âme entrait dans la contemplation d’une
lumière plus belle encore que celle qu’il,
était habitué à voir éclairer les vastes
et superbes horizons, qui se déroulent
devant la charmante villa Sainte Hélène,
où il a expiré.
Le vendredi matin 6 courant, après
une prière prononcée, dans la maison
mortuaire, par M. D. Gay pasteur de
Prarustin, une foule nombreuse et recueillie (dans laquelle on distinguait
MM. le sous-préfet, le syndic actuel,
cinq ex-syndics de Pignerol, et d’autres
autorités civiles accompagnaient au temple vaudois sa dépouille mortelle.
Là, le pasteur de la paroisse développa, avec beaucoup d’à-propos, les
passage du faire-part. Psaume XCIIi
12-14, montrant comment le palmier»
et le cèdre sont l’image du «juste»,!
ou homme pieux, qui fait plonger les
racines de sa vie dans une communion
intime et réelle avec Dieu et comment;
cette image, si belle, pouvait s’appliquer au Dr. Monnet.
Le soussigné rappela une parole que
lui avait dite et un conseil que lui
avait donné, il y a trente-cinq ans, le
Dr. Monnet ; « Ce qui est regrettable
» chez nous, c’est que, en général, le
» christianisme n’est pas encore passé
» dans le sang des gens, ce qui nousî
» manque c’ est un christianisme vécu
» Prêchez et travaillez de manière à
» faire passer le christanisnie dans le sang
» de vos paroissiens » — ce qui indiquait bien de quelle manière le Dr.
Monnet envisageait le christianisme et
se l’appliquait.
Le Dr. C. A. Tron parla de M. Monnet comme patriote et homme de la^
bienfaisance, exprin^ant à sa mémoire
sa reconnaissance en particulier pour
ce qu’il avait fait pour St. Germain.
M. le modérateur Dr. Pons parla de
lui comme de l’homme aimable par
excellence et remercia, au nom de l’Eglise Vaudoise dans son ensemble, pour
tout le bien qu’il a fait dans son sein, j
Le cortège, après la fin du service,
se reforma et accompagna le corps à
la gare, d’où celui-ci partit, dans l’a
1
3
près-midi, pour Florence, afin d’y être
enterré dans le cimetière des Allori,
suivant la volonté exprimée par le
défunt.
David Napoléon Alexandre Monnet
était né le 5 Août 1808 à Praly, du
pasteur Jean David Monnet et de sa
femme Suzanne née Borel.
Peu après, M. le pasteur Monnet
devint pasteur à St. Germain et s’y
établit avec sa famille. David Napoléon
y grandit et s’affectionna à la paroisse
de son père d’une affection qui devait*
plus tard porter de si beaux fruits.
Le 6 septembre 1824, le jeune David
Napoléon partait pour Lausanne, dans
le but de s’y acheminer aux études de
théologie; mais, chose étonnante chez
quelqu’un qui devait devenir presque
centenaire, sa constitution y fut jugée
trop faible pour qu’il se vouât au mihistère sacré et on lui conseilla d’entreprendre plutôt des études de médecine.
(A suivre). J. Weitzecker.
Monsieur l’ÂYOcat JOSUÉ YOLA
Au risque de nous répéter, après ce
, que nous avons dit, il y a huit jours,
à peine dans une autre feuille locale,
nous ne savons pas nous soustraire à
la demande confiante de la Rédaction
de VEcho, qui nous invite à consacrer
ici quelques lignes à la mémoire de
notre regretté et bienheureux ami.
Les derniers mois de la vie de notre frère ont été attristés par une pénible et grave maladie, qui, en paralysant son activité, l’avait, le 23 Mars,
" enfin obligé, sur le conseil des docteurs,
à aller chercher au Sanatorium de
Leysin (Suisse) le soulagement de ses
souffrances. Cette espèce d’expatriation,
et le séjour, de deux mois et demi,
sur les hauteurs glacées de la montagne n’exercèrent hélas ! sur son état,
aucune influence salutaire. Malgré les
soins les plus éclairés de la science
et tout ce que peut suggérer l’amour
d’une famille tout entière réunie auprès du lit de son chef, il devint de
jour en jour plus évident, que le mal
était sans remède.
■ V .
Quand M. Vola entrevit que le dénouement ne se ferait pas longtemps
attendre, il ne dissimula pas à sa tendre compagne et à ses deux chers
enfants qu’il aurait souhaité vivre encore un peu de temps avec ses bienaimés. Il est assez naturel qu’on se
sente attaché du côté où le déchirement a lieu, et que la séparation provoque le vif regret de ceux qu’on
laisse derrière soi. Avant de se trouver
engagé dans l’étroit et obscur défilé,
' notre frère détacha cependant son regard de tout ce qui aurait pu le re. tenir, et, par un élan de foi, il s’éleva
aussi haut que le ciel, prononçant ces
paroles caractéristiques, vrai testament
de l’âme : « Çue la volonté de Dieu soit
faüe — Ne murmurez pas — Pardonnons et pardonnez, comme nous avons été
pardonnés ! »
Donc, paix avec Dieu et ¿aix avec
et entre les hommes ! Ces paroles de
notre frère mourant méritent que tous
ceux qui l’ont aimé et connu, les méï^ditent et les gardent. Elles constituent
, . le mot d'ordre qu’il leur a légué 1
Peu de temps après, sans lutte ac„^cntuée, l’enfant entrait dans le repos
■ de son Père. C’était le matin du 4
courant, un jour avant l’anniversaire
3 —
I de ses soixante ans. La fête s’est cé
lébrée là-haut, dans la vraie maison
paternelle.
4:
* *
C’est à S.t Jean, où se trouve le
tombeau de la famille, qu’eurent lieu.
Dimanche dernier, à 4 h., les obsèques.
Comme on pouvait s’y attendre les
funérailles de M. l’avocat Vola, furent
nous ne disons pas pompeuses, mais
imposantes, par le concours extraordinaire de la foule venue de toutes les
paroisses et communes du Val Pélis
et de bien plus loin encore.
Toutes les classes de la société y
étaient largement représentées : Outre
bon nombre de pasteurs, de professeurs,
de syndics et de conseillers municipaux, on remarquait le préteur et le
chancelier du mandement, une députation du Conseil des notaires, plusieurs
avocats, y compris le Comm. Poët, de
Pignerol, la Société ouvrière de Torre
Pellice, et tout un peuple accouru pour
rendre hommage à l’homme qui, durant un tiers de siècle, avait déployé
une activité aussi infatigable que bienfaisante, au sein de nos Vallées.
A la maison (Garola) M. le pasteur
Th. Gay, dans un discours tout vibrant
d’émotion, rendit un témoignage éloquent à la mémoire de M. Vola, dont
il retraça la vie dévouée au bien, à la
conciliation des intérêts en conflit, et
plus encore, si possible, au triomphe
des principes chrétiens et à la prospérité de l’Eglise Vaudoise, dont il a
été l’enfant Adèle et le conseiller éclairé.
M. le pasteur Hugon, de Rorà, prononça la prière.
Sur le cimetière, celui qui écrit ces
lignes a présenté quelques sobres observations sur ces paroles : « La mort
des bien-aimés de l’Eternel, est précieuse devant ses yeux (Ps. 116: 15)»
Ensuite M. l’avocat Voena, préteur,
M. le Chev. Ferraris, au nom des notaires du district, et M. le prof. Coïsson,
pour le Conseil d’Angrogne ont exprimé, tour à tour et dans les meilleurs
termes, la variété des services rendus
par M. l’avocat Vola et les regrets
unanimes qui accompagnent son départ.
Une prière finale de M. le pasteur
Gardiol, de Bobi, a clos la touchante
et solennelle cérémonie.
*
^ *
Ne jugeant pas opportun de reproduire les quelques détails, purement biographiques, que nous avons publiés (i)
ailleurs, il nous reste à relever un
trait saillant dans la carrière terrestre
de notre ami : M. Vola était vaudois
et chrétien. Sans se désintéresser des
questions de la vie civile et politique,
auxquelles il a parfois trop sacrifié ses
intérêts personnels, et même son repos,
il s’est surtout distingué par l’amour
qu’il nourissait pour toutes les œuvres
et les institutions de notre Eglise. Les
établissements philanthropiques et scolaires ont eu en lui un appui généreux.
Il a toujours accordé une réelle sympathie à tout ce qui favorisait le perfectionnement de nos institutions ecclésiastiques. Malgré ses innombrables
occupations, comme avocat, notaire,
vice-préteur, conseiller, etc., il fut pendant douze années, membre de La
Table. Il nous a rendu d’innombrables
services et n’a jamais accepté d’honoraires pour les actes de toutes sortes,
de vente et d’achat, faits dans l’intérêt de l’Administration.
Il s’est acquitté, en outre, des tâches
les plus ingrates, tantôt en collectant
(1) V. Avvisatore Alpino du 6 courant.
pour l’augmentatiou du traitement des
pasteurs et des professeurs, autrefois
en travaillant à préparer un Projet de
Constitution, et toujours en acceptant,
sans se plaindre ni, surtout, opposer
un refus, tout mandat que l’Eglise
voulût lui confier. S’il ne lui a pas été
permis d’agir ponctuellement il s’est
toutefois acquitté de toutes les missions
reçues d’un cœur joyeux, heureux qu’il
se sentait de rendre service à son
Eglise.
*
* *
La carrière de l’avocat Vola, trop
courte à notre gré, a été des mieux
remplies. Il a donné la mesure de ce
qu’on peut attendre d’un vaudois de
haute culture, qui met tout ce qu’il
a reçu au service de son peuple et de
son Eglise.
Puisse l’exemple qu’il nous a donné,
lui susciter quelques imitateurs. Que
ceux qui jugent ce modèle imparfait,
et il l’est sans nul doute, comme tout
ce qui est humain, s’appliquent à le
dépasser, en faisant plus et mieux.
Nous renouvelons à la famille, et
et aux nombreux parents, si cruellement éprouvés 1 ’ expression de nos
sentiments de profonde sympathie chrétienne, en implorant sur eux tous une
effusion abondante de l’Esprit Consolateur.
Torre-Pellice, le 11 Juin 1902.
J.-P. Pons.
Conférence dn District
TOSCANA-SARDEGNA
Je me trouvais à Rio Marina lorsque
eut lieu la Conférence, et je fus très
content d’y assister. Le pays était dans
une certaine effervescence provoquée
en grande partie par le curé qui ne
pouvait digérer que les protestants
fussent si hardis que d’aller tenir un
petit congrès dans sa paroisse, et plusieurs cléricaux avaient déjà projeté de
recevoir les membres au son d’une sérénade tout à fait cléricale, c’est-à-dire
a coups de sifflets. Le bon sens eut le
dessus et tous firent leur entrée dans le
pays sans inconvénients. Du reste une
grande partie de la population est pour
nous, et nous l’avions vu le soir aux
conférences religieuses tenues par Mr.
Silva, auxquelles assista un nombreux
auditoire et tout se passa dans un ordre
parfait. On entendait bien de temps
en temps un certain murmure, mais on
nous a assuré que c’était d’approbation.
La Conférence, sous la présidence de
Mr. J. Tron aidé par le sécrétaire Mr.
H. Corsani, tint ses séances les 29 et
30 mai; ce furent deux journées bien
remplies et on fit bien du travail. Elle
fut inaugurée par le D.r Geymonat qui
fit un excellent discours sur la vie de
l'Eglise assurée en Christ, après quoi on s’occupa des différentes églises du district.
Les nouvelles des églises furent réjouissantes; si l’on ne peut constater
des progrès éclatants on ne peut pas
nier que quelque chose ne se soit fait,
car ce n’est pas peu de chose, vu le
milieu où les églises se trouvent et les
obstacles qu’elles doivent franchir, que
de pouvoir constater des admissions
par profession et pouvoir conserver les
positions.
De la lecture d’une relation j’ai conservé ces phrases : « Les temps ne sont
» plus propices à l’Evangile ; les masses
» se tournent vers d’autres idées. Au
» trefois l’Evangile était le drapeau du
> libéralisme et on l’opposait au parti
» clérical; aujourd’hui l’Evangile n’est
» plus'une nouveauté et les masses com» battent le cléricalisme par le socia» lisme. Ces deux partis se partagent
» le camp et nous ne comptons plus
s rien... » Et c’était juste - et l’on peut
dire al uno disce omnes. Du reste la vie
réligieuse est développée; dans quelques
églises la jeunesse s’occupe de l’avancement du royaume de Dieu, et voilà
ce qu’il faudrait pouvoir faire partout.
Le délégué d’une église disait : « Oui,
nous reconnaissons que notre devoir
est d’aider le pasteur, et pour cela nous
tâchons toujours de conduire chacun
un ami aux cultes, quelque chose restera dans leur cœur! Voilà le secret
du progrès. Tant qu’on laissera au pasteur le soin d’aller lui-même et lui seul
chercher des auditeurs, nous ne ferons
rien et toutes nos théories ne seront
qu’un airain qui résonne ou une cymlale
qui retentit.
La vie ecclésiastique s’est aussi développée dans quelques églises. Les membres se sont occupés des intérêts matériels des congrégations et commencent
à s’occuper des questions qui s’agitent
dans le sein de l’Eglise entière. Bon
signe ; il n’est pas juste que les conseils
doivent porter tout le poids de l’administration. Les écoles sont toujours une
partie importante du District. Nous y
comptons presque 650 élèves. Ah! si
tous venaient ensuite s’enrôler sous les
drapeaux de Jésus-Christ I Mais au moins
ça sera autant d’amis que nous aurons,
et à l’occasion ils sauront défendre les
écoles et les églises évangéliques — Il
est juste de rappeler que pour la troisième fois le Conseil Municipal de Rio
Marina a donné encore cette année une
somme de L. 150 à nos écoles de cette
localité. Honneur, à ce Conseil Municipal, mais honneur aussi à la Giunta
Provinciale Amministrativa qui, pouvant
le faire, vu que c’était une dépense facultative, ne l’a pas effacée.
Encore cette année la Conférence s’est
occupée de l’île de Sardaigne, et après
une assez longue discussion a exprimé
le désir que le Comité d’Evangélisation
s’en occupe un peu plus qu’il ne l’a fait
jusqu’à présent.
La question du vote à donner aux
femmes est venue sur le tapis et après
une longue discussion on a accepté un
ordre du jour favorable, mais on a exprile vœu que ce droit ne fût pas donné
indistinctement à toutes les femmes.
On s’est aussi occupé des articles de
la nouvelle Constitution concernant les
administrations.
On a nommé députés au Synode MM.
le Comm. Henri Alinari de Florence
(Via dei Serragli) et Henri Corsani de
Livourne - et suppléants MM. Oreste
Caldini de Florence (Via Manzoni) et
Joseph Pinciroli de Lucques.
En un mot je crois que tous les membres de la Conférence furent satisfaits
de leur séjour à Rio Marina, et que la
Congrégation fut aussi contente d’avoir
accueilli la Conférence. Merci à tous
pour le bon acceuil reçu.
HISTOIRE YAUDOISE
Nous avons déjà présenté a nos lecteurs le recent manuel d’histoire vaudoise, de M. le professeur Jalla, publié
par l’Imprimerie Claudienne.
Comme nous approchons de l’époque
où les instituteurs décident sur le choix
des livres qn’ils introduiront dans l’exer
Í!
4
— 4 —
cice prochain, il nous semble opportun
de répéter combien il serait désirable
que, par le moyen de ce petit livre
l’histoire vaudoise obtînt droit de cité
dans toutes nos écoles paroissiales.
Par sa concision, il laisse dans la
mémoire des enfants une idée claire et
précise de la suite des événements sans
la surcharger de détails. Il rattache,
autant que possible, les faits aux lieux
chers aux enfants des vallées, et s’efforce de faire ressortir les figures des
héros qui, comme Jahier, Janavel, Arnaud, représentent tout un ensemble
de circonstances d’un intérêt palpitant.
Les illustrations, dont la maison éditrice a orné le volume, ne peuvent
manquer de le rendre attachant pour
notre jeunesse et par leur canal, pour
les familles. D’ailleurs, là où il en a
le temps l’instituteur doit considérer cet
abrégé comme un canevas qu’il lui sera
aisé d’enrichir avec des anecdotes, des
explications sur les lieux et les personnes,
sur les souverains, sur les événements
de l’histoire d’Europe dont les Vaudois
subirent les contre-coups, les uns heureux, les autres désastreux.
Le livre en question est en vente chez
tous les libraires des Vallées.
CINQÜANTENARE
DE LA
La dernière semaine de mai ont eu
lieu, à Paris, plusieurs assemblées solennelles. Rappelons spécialement le
centenaire de la loi, par laquelle Napoléon reconnut le culte reformé (loi
dont nos vallées bénéficièrent aussi) et
le cinquantenaire de la Société d’histoire du protestantisme français.
M. Georges Appia y représentait la
Société d’histoire vaudoise.
De nombreux orateurs, surtout M.N,
Weiss, secrétaire de la Société, réussirent à faire vibrer fortement l’âme huguenote de ses auditeurs, et à faire revivre à leurs yeux quelques-uns des moments les plus solennels de la vie religieuse de leurs pères.
La Bibliothèque, avec ses 50.000 volumes et 10,000 manuscrits précieux, a
aussi, comme de juste, attiré l’attention du public. Ôn y avait formé, pour
l’occasion, une Exposition huguenote,
riche d’objets antiques et d’un intérêt
tout particulier. Nommons, au hasard,
des bijoux huguenots ornés de la colombe par laquelle les protestants remplaçaient la croix romaine, une vitrine
de gravures et manuscrits relatifs à l’affaire Calas, une chaire ayant servi aux
assemblées du désert, avec la toque, le
collet et le, rabat noir liséré de blanc,
que les pasteurs portaient à cette époque, un fragment du registre des galères, où sont inscrits côte à côte des
assassins condamnés à cinq ans, et des
religionnaires condamnés à vie pour assemblées illicites, des édits royaux dans
l’original, des ouvrages rares ou à copie
unique, relatant les persécutions des
XVIe-XVIIIe siècles, des objets ayant
appartenu à tel et tel pasteur ou martyr, des autographes de Zwingli, Luther,
Calvin, une Bible d’Olivétan etc, etc.
N’oublions pas que sous la direction
de M. Expert, un chœur exécuta le
psaume des batailles : « Que Dieu se
montre seulement » et cinq autres anciens psaumes et cantiques huguenots,
selon la musique et la mesure originales,
dues à Claude Goudimel et à Claude le
Jeune. Cette exécution, qui a plû à cha
cun, montre qu’on aurait beaucoup à
gagner à abandonner la lenteur désespérante de notre chant d’église pour
remonter aux sources.
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d fi îl 0 ]M IQ If ïi
La Tour. Un service spécial d’actions
de grâces pour le retour de la paix au
Sud de l’Afrique a été célébré dimanche
soir sous la présidence de M. Pons.
Après ce service a eu lieu la séance
de la société de la Paix présidée par
M. le pasteur ém. A. Gay. M. Em. Eynard, secrétaire, a lu un court et fidèle
rapport sur le travail accompli pendant
l’année, et l’on a procédé à la réélection
de trois membres de la Direction sortant
de charge. Ont été réélus MM. E. Costabel et D. Ceresole; M. J. P. Malan
ayant déclaré ne plus pouvoir accepter
a été remplacé par M. le prof. Tourn.
C’est Dimanche prochain 15 courant
qu’aura lieu la commémoration cinquantenaire de la fondation de notre Templeneuf^ inauguré le 17 juin 1852. Le culte
de 10 1/2 h. du matin, présidé par Mr.
le pasteur Pons, sera un culte d’actions
de grâce.
Au service de l’après-midi, à 4 h.,
MM. Jahier pasteur et Jalla professeur
feront Yhistoire des temples et des pasteurs de l’Eglise de La Tour. MM. Weitzecker du Pomaret, et Tron du Yillar,
anciens pasteurs de la paroisse, adresseront, en terminant, quelques mots à
l’Assemblée.
Tous les amis des paroisses voisines
sont cordialement invités à assister à
ces deux services commémoratifs.
Saint Jean. Asile des Vieillards. Les
élèves de l’école de M.lle Marie Malan,
à La Tour, ont tenu parole, et en répétant leur soirée de récitation l’autre
jour, ont permis à leur directrice accompagnée de Madame Meynier, de remettre en tout, au Comité de l’Asile
la fort jolie somme de 78 francs et 35
centimes, pour laquelle le Comité exprime à eux et aux bonnes dames qui
les ont dirigées, la plus vive reconnaissance.
Touchant appel. En rentrant de ses
visites l’autre soir, le pasteur de Saint
Jean trouva à la cure quelqu’un qui
l’attendait de pied ferme depuis une
heure ; ce brave homme à la figure ouverte et franche avait marché douze
bonnes heures pour venir lui parler.
Il venait du milieu le plus bigot et
superstitieux, sur le conseil dq quelques
voisins, le prier de lui enseigner la religion des Vaudois dans l’espoir de pouvoir par là vaincre la mauvais sort qui
depuis quelques années le persécute
dans sa famille et dans ses possessions!
Quelle bonne occasion de parler du
Sauveur à une âme sincère dans son
ignorance et dans ses superstitions! C’est
une aubaine que les pasteurs voudraient
avoir plus souvent. Notre brave homme
repartit tout heureux, quoiqu’il n’eût
reçu aucun des exorcismes auxquels il
s’attendait sans doute il avait appris
au moins un peu de ce que Jésus a
fait pour lui, et emportait le Livre qui,
avec l’aide de Dieu le lui fera connaître
bien mieux que ne peut le faire un
pasteur.
Turin. La Conférence du district Piémont-Ligurie-Nice aura lieu les 25 et 26
courant à Turin dans la chapelle de Via
Pio Quinto.
NonYelles et faits diYers
Rome. L’Eglise Méthodiste épiscopale
a décidé, lors de sa dernière conférence
tenue à Turin, de se faire représenter
au Synode Vaudois par un député. Nous
nous réjouissons du fait qui est un bon
signe d’entente cordiale dans l’œuvre du
Maître.
La même Eglise a pris la décision
d’envoyer un évangéliste à Buenos-Ayres
dans le but d’évangéliser les italiens.
Cet ouvrier dépendra de la Conférence
de l’Amérique du Sud.
France. On a célébré à Parit le 25.™®
anniversaire du transfert de la faculté
de théologie de Strasbourg à Paris, nombreux concours d’élèves et de professeurs. Il y a eu aussi le jubilé cinquantenaire de rhistoire du protestantisme
français ; on sait que son président est
le baron f. de Schickler qui y a mis
tout son cœur et qui n’épargne rien pour
la faire prospérer.
Angleterre, üne abjuration incons
ciente — Les journaux catholiques ont
fait grand bruit de la conversion au
catholicisme du Dr. Lee quelques semaines avant sa mort. On a constaté
depuis lors, dit la Semaine religieuse, que
le fils du Dr. Lee, devenu lui-même catholique, avait fait faire ce pas à son
père à un moment où le malade ne
jouissait plus de toutes ses facultés.
D’après le frère du défunt, qui est resté
anglican, le Dr. Lee ne se doutait pas
même qu’on l’eût fait changer d’Eglise.
Il continua, jusqu’au bout, à recevoir
dans sa chambre le clergyman anglican
et, le jour même de sa mort, il repoussa
l’idée qu’on fit chercher le prêtre de
l’Oratoire entre les mains duquel il était
censé avoir abjuré. Ce prêtre, M. K.-D.
Best, avoue lui-même que le Dr. Lee
n’a signé aucune rétractation de ses
erreurs, qu’il a refusé en diverses occasions de le recevoir et qu’il était déjà
insconscient lorsque son prétendu confesseur a pu pénétrer vers lui pour lui
administrer l’extrême onction.
C. A. Tron.
INFORMATIONS.
I.e I mai, la Députation provinciale
a confirmé sa délibération du 20 janvier
au sujet du concours aux frais du renouvellement du pavé de Pérouse sur
la route provinciale tendant au Perrier.
— Elle a adhéré, sous certaines conditions, à la demande de M. Achille
Malan pour la construction d’un petit
pont le long de la route provinciale de
Pignerol à la Tour; de M. François
Rostan pour des constructions le long
de la provinciale de la Pérouse au
Perrier.
ioiivefflent des ïaodois de iarseille
Le I juillet, seront rappelés sous les
armes, pour 30 jours, la le catégorie
de 1877 de l’artillerie de montagne,
ainsi que ceux qui n’ont pas répondu
aux appels précédents; et les officiers
de complément de 1872 de la même
arme.
du 25 avril an 25 mai.
Baptêmes : Louise Berton, Emilie Guigue, Paula Arnaud, Marguerite Long,
Louise Forneron. — Mariages : Jean
Pons et Augustine Peyronel, Jean
Breuza et Lydia Tron, Etienne Roux
et Madeleine Tron. — Décès. Marie
Roux, I mois ; Marie Vinay, 48 ans ;
Julie Boulard, 17 ans ; Renée Marchai,
épouse Berger, 19 ans ; Marius Gril,
4 mois.
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