1
Comple-courinl avec ta Poale
PRIX D'ADONNEMIÎNT PAR AN
Italie............. L. y
Tous l08 pays de* l'Union
(poste.............»
Amêriquo. du Sud . . . . » 0.
On s’abonne;
Au bureau (rAdininistralinn;
Ghex MM. les Pnstmira;
Chez M. lirnest Mobert (Pigmsml)
et à- l'imprimerie Alpina à
Torre Pellicci,
Année XVIT. N. '15.
î/abonriement pari du l.Janvier
et so paie d’avance.
9 Avril 1891
Numéros séparés demandes avant
le linigG, 10 centimes cliuran.
Annonces: 20 centimes par ligne
pour une seule fois — 16 centimes de 2 à 5 fois et 10 cerilitnes pour b fois et au dessus
S'adresser pour la Kédacilon à M.
IcPasl.H. Mfiillû, Torre Pellice
et pour l'AOiniiiiRlration à M
Elisée Coslabel, TorrePellice.
Tout cbangciïient d’adresse osi
payé 0,25 centimes.
LE TEMOIN
ÉCHO DES VALLEES VAUDOISES
Paraissant chaque Jeudi
Vous (rie serez lémajiis. Act. J, 8 Suivant la vérHé aven, la charité, Epli. IV, 15. Que Ion règne vloimo. Msttli. VI, iO
M ii III III ti i r :
Alliance Evangélique — Extrait de lettre
de M. A- Jalla — L^i fol d’un .savant
— Evangélisation —.Communication offlcielle.
ALÙANCE ÉVANGÉLIQUE
l.a séance «l’inauguration s’ouvre
au Tliéâire Salvini,à 8 h. pomériil.
Elle est précédée d’une réceiilittn
dans la salle inférieure. D’aimatdes
dames et (lemoiselles olîrent du thé,
du café, de la limonade, du ginger
beer; point de vin, rien d’atc«juli(jue.
Quelle variété de types i|ué ceile
qui s’offre aux yeux de celui qui se
fraie à grami peine un chemin à
travers la fouie! Ici l’Anglais avec
sa puissante carrure, sa figure épanouie, son aplomp imperturl.)alde ;
là l’Allemand à l’aspect grave, réfléchi, «tui a loujoui's l’air «le combiner dans son esprit les immenses
périodes dont le D,'' Geymonat les
a«;otisera bientôt en pleine assemblée; plus loin le Suisse cordial;
puis le li'és vif Français; puis l’Américain «¡ni ne reste pas une seule minute à la même place. Et
quelle variété dans les costumes:
depuis le frac, cravatte blanche, et
décorations ,jus(|u’au paletot couleur
claire! Tout ce monde se renconlre,
se regarde, passe, cni' commeni,
dans quelle langue s’aboider? Bientôt pourtant les différentes nationalités se groupent autour do quatre
ou cinq labiés, et le bruit- qiii se
firoduisil aux abords de la tour de
Babel, quand les langues furent confondues, «loit avoir ressemblé de
très prés à celui qui remidissait
cette salle.
Vers huit' heures, on
moula an
Tliéâlre i.’assemniée fui très vite
l'oi'mée. Nous regreUons pour iioLre
part que le Comilé de direction des
séances, f qui, soit dit en passant,
mérité les plus grandes louanges
ponr son Iravail), craignant l’invasion de la l'üide, ait lellemeiil limité
les admi^^sioiis, «¡ue beaucoup fie
[lersoniies dut-ent s’en l’etourner
déçues quoique bien des places reslasseiit villes, surlout au loggiuno.
Quel moment saisissant que celui
où dans 4 langues on entonna le
choral de ljuther ! M. Borgia prononça ensuite ja prière, la première
sausdou Le «pu ai tété dite .sérieusement
sur «îe pdlco seeuîco. Vint ensuite le
tour du l*-'' Geymoiiat, l’esplenilissanL de force, oui de jeunesse, et
de joie. Après avoii' donné la bietivenue aux représentants des diffé
A
2
s';' J '■
renies nations, en caractériaant chacune |iar des traila l>ien frappés, il
développe, il commente le fait de
la transfigiiialion et dit que ce n’est
pas de réformation mais de Iransfiguration que le Protestantisme a
besoin. Il termine par une chaude
salutation,à la maison do Savoie.
/ Vifs applaudissemenlsl.
À ce discours vivement applaudi,
succèdent les réponses des délégués
étrangers. Nous ne |)rélendons pas
en rapporter ici les détails ni surtout répéter ce qui se trouvait dans
tous, c’est-à-dire l’admiration pour
Florence, la reroimaissaiice pour les
Comités Anglais et Italien et enfin
le vœn que ces Assemblées soient
abondamment bénies de Dieu, que
surtout elles contribuent à l’avancement du régne de Dieu en Italie.
Je me bornerai à rapporter ici les
quelques idées éparses qui m’ont
le plus frappé'dans ces alloculions.
Lord Kiniiairdi « Nous ayons senti
d’être frères dans le même Seigneur.
Qu’il fait bon de se réunir sans aui
cune, préoccupation de controverse
entre nous, mais pour combattre,
tous ensemble, le mal qui nous entoure. Pour cela, il faudra que nous
aussi, .comme les disciples après la
transfiguiaiion, nous ne voyons personne excepté Christ, et que le S.l
Espi'il repose sur tous cpux <|ui parleront. LoNl Kiiiiiaird propose d’envoyer à S. M. le télégramme suivant;
« L’Alleanza Evangelica composta
di rappresentanti di 20 nazioni diverse convocata per la prima volta
in Italia, e rannata nella sua nona
Conferenza Generale, invia i suoi
rispettosi omaggi alla Maestà del
Re Umberlo I e memore che 40
anni fa essa (alleanza) peronava la
causa degli Evangelici ¡)crséguitati
in questa stessa Fii'enze, rende lolle
a Dio per la libertà civile e religiosa di questo bel paese e chiede
all’Eterno pace, prosperità, ricchezza
di celeste e terrestre benedizioni pel
popolo d’Italia e pel suo amalo Sovrano ». {Longs applaudis ! tout le
I
monde est debout!J — M. l’évêque
Waller des Etats-Unis seconde la
motion de Lord Kiiinaii'd, — M. Bochedieu repièsente un petit [uiys, et
deux [jetites églises qui envoient d(3s
salulations cordiales. Il félicite le
Comité de Florence d’avoir, en organisant ces assemblées, en un courage qui avait manqué au Comité
de Bruxelles. Il appelle rAlliance
Evangélique l’ange qui a ouvert la
porte de la prison des Madrai et
qui pourra opéi'er l.ùen d’auli'esdélivrances encore, — Le past. Rati.mann (Berlin) exprime le regret
que le Comte de Bernsdorft n’ait
pas pu venir, 11 souhaite qu’à l’idliai\ce politique (ici léger manque
de tact) s’unira bientôt une alliance
sur le terrain religieux. Il demande
ta sympathie de tous les cœurs
chrétiens puii' les provinces baltiques opprimées par la Rus.sie. Il
finit par une adresse à Florence
comme à la méie de la Renaissanco
des lettres et des arts, en exprimanl
le vœn qu’elle' devienne la mère
d’une reiiaissance meilleure,, celle
de la religion, — 1,6 Docl. ïiussel
des Etats-Unis conslate que partout
où l’AUiance Evangélique a tenu ses
séances, elle a laissé des traces bénie.s de sou séjour; à ta suite de
cliacLine des assernljlées la marée de
l’évangile semble monter un peu
plus Aux El^tS'ünis, nos enfants
étudieut, con amore- i’tiistoire de votre (.¡olombo et nous sommes fiers
d’avoir gai'dé sur nos risages plusieurs années votre Garibaldi pour
l’envoyer'ensuite accomplir en Italie
des faits bien autrement héro'iques.
L'unité rejirésentée pai' l'Alliance
Evangélique est en elle-même une
prédicalron. ' « Qu’ils soient uii en
nous, B a dit le Seigneur, « afin que
le monde croie cjne tu rn’as envoyé,»
— M, le past. Bfícolin, (Paris), Paul
était attristé eii se trouvant à Athènes au milieu d’une population se
composant d’idolâtres. Je n’ai pas
cette tristesse, je n’ai (^iie de la joie
en me trouvant au milieu des frè-
3
- 115
l'es réunis à Floreuue. À Paris, nous
faisons (le l’Alliance Evangélique
pi'atique au moyen de la mission
M“ AIL M. RücolinTait nue lonclianle
allusion à l’élaL de sanie de M. lî,
de Pressensé qui prèdio mainlenanh
par son calme, sa policuce ce qu’il
n prêché foule sa vie par sa parole
et par sa plume. — M. Vischer de
Bâle parle de l’œuvre évangélit|ue
dans le cauLon du Tessili. Au milieu d’apjdaudissemeiils frénétiques
il serre la main ■ du Président de
¡’assemblée, jadis arrêté, à Florence
et coiidiiil à la frontière. — M. le
prof. Combe lit le télégramme suivant à envoyer au Sénateur de Prossen.sé: « L’Allearr/a manda da Firenze saluti, riverente espressione
della sua profonda simpatia all’amico generoso della riforma italiana.»
]-e Comte de Bylandt, rnernlire du
Parlement Hollandais: Les changements dans les temps sont merveilleux, Rendons à Dieu la gloire. Ce
seul moyeu de résoudre la question
sociale c’est de piAolier rEvangile.
Pensons à nos enfants; que la Bible
garde la place d’honneur dans nos écoles — Ce Doyen PFaAi {üanemarli)
rend témoignage au bien fait à Copenhague par les derniér.es assemlilées
de l’Alliance. — Ce Doct. Kalpoiakes,
(Albènes), ,salue''lcs églises évangéliques d’Italie nu nom de l’église
évangélique grecque. Comme c’est
l’absence de la prédicatiiui de la
parole de Dieu' qui a .sé|iaré les
deux grandes églises d’Orierit ét
d’Occident, ainsi c’est cotte prédication qui les réunina et ipji les
vivifiera. — M. Arnold, secrétaire
du Comité de l.oridres communique
un télégramme venu de la Cbiiie
Septentrionale, un autre de M. Spurgeon (Coiidres) et un Lroi.sième de
Lord Powei's, président du Comilé
Général. La séance se termine vers
10 h. 1|2 par due prière de Lord
Radslock.
Séances du 6 Avril.
Ca séance du matin s’ouVre par
un discours du Président l’Hon. Bligb.
Ce Docteur Geynional lit un télégramme de M. de Pressensé tlont
voici le texte; «Merci du fond du
coeur, Aussi cotifiis que louché, voici mon vœn pour celfo belle réunion de l’Eglise de Clirist, à cellt^
lieure si grave: Oli.! si Lu ouvrais
les deux, et si tu descendais » Esaïe
64, 1.»
M. ÎAizzi donne ensuite lecture de
la traduction du travail rlu DC-Scliaff
sur la Renaissance et la Réforme
Après avoir dépeint de main de
maître la gloire iriteliectuelle, les
faibUesses morales de la Renaissance, fauteur parle de la Réforme
en Halte; mouvement hélas! luenlôt
paralysé par la persécution. Tl nous
entretient ensuife de l’Halie e:t de
son avenir, du caihoHcisme et du
protestantisme, et enfin du devoir
des protestants^ en llalie. i.e D"'
Schalf nous a s'emblé êire, dans le
jugement qu’il ]>orte sur le catholicisme, d’une grande indulgence. Est- ’'
il besoin d’ajouter qu’il a fort exhorlé les évangéliques à être bien
utiis entre eux et à ne se servir
(|ue d’armes courtoises contre le catbolici.sme «Ob qn’elle de.sceride sur
lions une effusion de cet e.sprit d’a
rnour, qui vaut mieux que les lan
gues des hommes et des anges; qui
vaut mieux que le don de la propliélie et qui est plus grand et plus
durable que la foi et l’espérance
elle-même»
Nous passons sans nous y arrêter
sur le docte e:ssai du pasteur Baumann de Berlin Renaissance et Régénération, et nous arrivotis à l’évènement de la journée, le discours
du Prof R Mariauo de l’Université
de Naples: L’orateur commence par
déclarer que tout en ne,s’étant pas
allié et n’él'apt pas disposé à s’allier
à* aucune des églises évangéliques,
il n’aî^rtii pas honte de rEvangile ^
n
1 'C-M
i .Am
■ ~-rx-iSr
4
- 116 — ' '
m,
de Christ. Il se plonge eusuile d:uis
son sujet: La pensée religieuse en
lialie et arii-rme que'le peuple ilalieti. n’est ni athée, ni puyen, ni incapable d’acce|>ter et de représente''
le sentiment religieux. I.e Peuple
italien se meut dans un anihient l'eligieux, mais de type papal qui est
le moins sensible de lou? à l’action
directe de l’Esprit de Dieu, i^’église
de Rome n’est plus aussi corrompue ([u’uue fois; mais spiriiuellemetil,
■elle, est toujours la même. Elle entend la vérité chrétienne comme
lettre, non comme espril; comme
une loi formelle qui oblige dé dehors. Les sentiments agissent raécaniquemenl; le purgatoire, les fêles, les pèlerinages ont l'cvélu le
Christianisme de,s formes d’un iialtiralisme magique et idolàire. La conversion est moins le huit d’un acte
intérieur que de ¡u'aliques exlêrieures, La hiérarchie est le médiateur
indispensable de toute vie spirituelle
et de tout salut, k une foi vivante
et libre, elle substitue la foi morte
et esclave. I,e fidem quœrens inlellectum (la foi qui eberebe à co.mprendre) devient le credo quia aùsurdum (je crois pareeque c’ejil alisurde). t^uel est l’effet de cet élal
de choses? La veine religiense dans,
le peuple a élé desséchée; il n’y, a
plus rien .qui se meuve du dedans
et qui y retourne; il n’y a plus le
sentmiealde la respoiisabililé. moi'ale.
Getle religion n’est plus quelque
cliose qui agite, qui é'Iifie Ic.s âmes;
elle les dent pai’ une force d’inertie.
Dans la conscience populaire elle
se traduit eti une crédulité grossière
au .sein d’uue grossière incrédulité.
Ij’ou dira: Mieux la siiper.stitiou (|uo
l’atliéisme. Sans doute; mais que
l’un so souvienne cependant que
tout est relatif et qu'il y a pourtant,
une grande iliflérence entre les peuples qui oui saisi révuiigile par
l’esprit et ceux qui eu sont restés
à la lettre. _El laut que ces derniers
en resteront là, on ne jiourra guère
espérer une réiiovatioii de leur être.
Queil’on ait cependant pour ces
classes populaires beaucou|) d’iudulgence, car il leur l'cste, malgré toul,
une i;crlaiiie naïveté et inlégrilé
d’âme. D’ailleurs, les classes élevées
ont-elles jamais pensé à les éclairer
et y ¡lensent-elles aujourd’hui? Au
coulraire, c’est t'jiulilïéreiice, le scepticisme (|ui les gouverne; elles sont
dans uii étal de somnolence morfile;
elles ne savent plus ni croire à la
vérité ni ne pins cioire_à l'erreur,
elles sont les esclaves de l'opportunisme, des convenances sociales.
Des liliéraux de marque confient
l’éducation de leur.s eiifanls aux .résultés; et dans les heures les plus
sérieu.scs de la vie et à l’heure de
la moi'l, ils se jetleiit à corps perdu
entre les brus du prêtre.
C’est à ces hnmrnes qu’ap|iariieniieiit les liommes polUiques. Ils cousidéreiil la lutte engagée avec la
papauté comme une lutte politique.
Quant aq problème religieux, ou
liieii ils le nient, ou tiieu ils clier(dieiit à s’eu débarrasser au moyeu
(le sophismes. Le fond de leur pensée c’esf, ie désir de se réconcilier
avec la papauté pour se servir de
sa puissance. C’est un calcul ingénùment aerimi, car qiiaiKl la papauté conseitlira -1 - elle à .s’anéanlir en reuoiiçant ¡V la dominaLion
iinivorselle, en se lueUaiil au service
d’un Etal? D’ailleurs le problème
polititjue lui-même u’a pus élé résolu ]iar la breccia de IL.u'la Pia.
C’est alors au contraire qu’il a commencé à ,se po.ser. Ruine est un
système, une foi, une religion, On
ne pourra la vaincre que par la
religion; qu’eu eiigageatil notre pen|)le à ni' plus prêter foi, à sou autoi ilé spiriluelle. ''
Et i|ue dirons-noii.s des penseurs
niéiiie des meilleurs parmi, eux?
Leurs secréies sympathies religieuses portent la Si'eau catholique; ils'
méi»risent le proleslaiitisme et ne
■ semblent aucLinementle comprendre.
■ Et poui'laiil qu’en serait-il de leur intelligence et de leur liberté de ju
iC:-.
5
■ -ÿ!- ■■' ■,'/•; ■■ »¿„.l,.).-il V ■■ ‘
— 117
jjemeiil? Les mis firóletHierit, que
Pupe et Calliolicisme soni là. il laiil
les garder-,el le.s mniiileiiir U'aiilres
disent qu’il n’y a rien à Taire. Dans
un .soejitiseime complet pour tout ce
qui a trait' au monde moral, ils af(irrnent qu’il n’y entrevoient anioni'
d’eux aucun besoin de réforrnalion
religieuse, el (,p.i’on aurait bien tort,
[lour de .semblables vétilles de troubler la tranquillité du |ieui>le. Sans
doule i[u’un peuple 11e doit pas se
proposer des buts impossibles à atteindre; mais les problèmés dont la
solulion est possible, il doit cependant le.s regarder en Tace et les acberniner à leur dénouement. Tout peuple qui ne se résout pas à cela est
destiné à perdre toute imperi ance
dans l’histoire.
Quant au clergé, il git dans line
léthargie sénile et servile — Un s’en
a[»erçoit rien qu’tà entrer dans un
lieu de.culte et à assister aux cérémonies religieuses . Ses éludes
sont loiit ce qu’il y a de plus maigre
et slêiîle On on vient à ce que disait
ce rnailre d’école bavarois: « Une
goutte d’eau bénite vaut mieux que
toute pbilosüpbie.» Du ciel, ce clergé
s’est tourné vers la terre; il s’e'st
altaclié aux biens d'ici bas; beaucoup
de ses membres sont adonnés à la
dissolutions et à l'bypocrisie Ajou(ons que l’Elat llalieu,en se ,dé[)ouillant de toute juridictiou en vue de.
protéger le bas clergé, a rivé ses
cbaines, a rendu la tyrannie du
haut clergé intolérable, a Terme la
porte, dans le cœur de.s prêtres, à
tout seiitiraeuL patriotique.
Les aeuis qui a.ient considéré le
problème à sa véritable., lumière et
qui s'elTorceut de le l'ésoudre ce sont
la Evangéliques. Ils sont la colonne
de l'eu dans le désert. Ils ont acquis
la paix de la conscience. Ils ne sont
pas line cho.se dans la vie privée et
line autre dans la vie publique:
ils sont mi seul et même homme,
ils parlent sedon qu’ils croient, et
il{S amssent coiiTormément à leur
Toi. Ils estimeiiL leur àme aussi bien
que leur patrie et ils ne fieyt en
être autrement; quand on aime son
âme, on aime eu même temps tout
ce qui conslitue la patrie. Quels
résiilLais ont-ils obtenus? Ils sont
eu lutte constante' avec la'[iapauté.
l’éternel ennemi. I,eùrs adhérents
sont peu nombreux, mais n’est-ce rien que ces consciences arrachées
à l’esclavage, rendues à la liberté?
Tn U le foi s, lotir activité n’oiï're-t-elle
pas des [toints répréhensibles? Qu’ou
me pardonne une' franche parole:
ils ont le tort de se diviser et de
se, morceler en des confessions et
des dénominations trop nombreuses.
Dans un pays eiiliérement évangélique, le mouvement des secte,s est
inévitable; il est même [»rofUable.
En Italie on court le risque de tomber en un tourbillon caotiqiie ' de
tendances tro[> individuelles, (l'est
Tl cela qu’il faut remédier non seulement à cause, du scandale qn'en
rossent un peuple liabitué dès l’enfance à l’idée d’unité, mais aussi 6ri
vue d’assurer le triomphe de la vérité objeclive qui est pou riant plus
importante que la vérité subjective.
(Test cette vérité qui nous rendra
libres, (l'est à la Papauté qu’il s’agit
de s’opposer;' aussi ne saurait-on
serrer assez des rangs. Il est convenable que le protestantisme s’adapte
en Ilaiie aux conditions de lieux et
de temps.
Nous devons bâter de tous no.s vœux
le temps où l'Unum Corpm ¡mmns
in Cri.<<to so traduira par l’existeuce
au sein de notre peuple d’upe seule
église évangélique. — En outre, vous
semble-t-il qu’il y ait dans vos églises
beancoii P de chaleur commu iticaii ve ?
Ces temples totalement nus qui ont
beaucoup [»lus l’air de salles d’aU'aires
que de sanctuaires; cette absence
de tout symbole, est-ce bien? Pourquoi n’auriez-vous pas un criicinx,
un autel? Le.s églises d’Angleterre
et d’Allemagne se sont bien gardées
d’abolir ce précieux symbolisme. En
tonte chose, eu Dieu lui-raèine, il y
a l'intérieur et l’extérieur.
6
■':• ■ ./,■'■■ .S", - , ..-.'f; i' ■' ■'" :.'-íA '■ ■ ¡. ■■- '■■'■■, '! .. .'Lf . ^ ‘ ■ ■‘í.
- 1T8
. 7' Ki'»-" : .
fe.-;
.le me demande rnainlenant: L’aclioti des é<,dises évau<íéU(.[ues est-elle
á elle seule le levain desliné à faire
lever la pâle, e’est-fi-dire à produire
la réfoi'malion en llalie? Ah! e’est
une erreur-de rrnii'e que ,la Papanlé
tlis(iai:ailra: de'l’italié el, il u rnoiide. '
El I e : l'es le r.a a u (‘.oa Ira i re à ca use d è
son enraelére essentiellenrienl poliliqne, de la masse de Iradilions'pals-'
sanle's 'qn’elle représenle, et à cause
aussi ‘lin .fràclioiinemenl .:du; proies- "
lantisme; é l^ 6nlin, pa rce q ue 1 e m on d e
sera toujours plein de gens tlisposés
à s’arrèter'à une cpneeplion légale
et formaliste (le. la i'etLg,i(>n et à s’appuyer paresseustnnént <â une irn tonte,
("est ici un des côtés faiHes du protestan tismi*, c^ésLi, d’av(ûr fondé, ta
iiherlé et de ne l’avoir p-as a.tlièe à
un fort principe orgaiM.ijiie,: Ils ont
tort salisdoute oetw (pii al’ljrment
que le proteslarïti,sme, c(^ridiiit., fatalemeul à la, négalian.; et pourlánt.
si Ion VégfoMlé iuvx'agissemeiits du
Proleslantea -V'erein 6t ,'iaq mouve-,
ment d;e la pens.ée.critique, ne doit (dm
pas leur CQncé(ter„ au .neioitvs (pielqu’appai'euce' de. .ruisou?: Que l’on
ne se fasse pas (l’illusiqii, cependaiil:
l.a grande lutte n’est plus désormais
entre Gatliolicismé et Pi'oteslanlisme.
Cfo.stleChristianisme universeleomme représenlant .(.lu spiritualisme
qui est assailli de tout qôlé. Le pauvre monde angoissé ne suit plus lair
trouver ,dUi repos. Dana, (ies conditions,' rautorité morale du catholicisme serait-elle àdédaigner? [I est
un pécheur .sans (loule, mais d’ uii
pécheur uouS' ne devons pn.s désirer
qu’il rneure, mais qu’il se convertisse. Ne voyons-nous pas,■(bailleurs,
que le catliolicisme peut s’améliorer
notablement an ciuitact (lu . pi-ole.s.tantisnie? et alors il. s’y révèle eor
corei, de nos jours, un puissant sentiment religieux intérieur. A, mon
avis, la Réformaüon Italienne ne
pourra pas venir .du dehors, mais
du dedans du Catholicisme, et lîola
au mo.yen de rudes secousses, de
violentes ruptures. C’est du peuple
Italien, dii seih de l’église calliolique
italieniie que sortirà la Héiormation
Italien ne.
Télégramme du Roi.
■ Sig, Paolo Geymonat, Pi-esidente
Associazione Èvangelica. Firenze. ,
S. M. il He ha accolto, con viva
soddi.sfazione, i voti e gli omaggi dei
■Rappre.s'entanli delia .fede religiosa:
professala da una', i'egione siil«!]pina. tanto cara all’animo suo, e tanto
leale e fedele verso la sua Casa.
L’Angusto nostro Sovrano ringrazia
in modo speciale .gli stranieri costi
convenuti p(',r gli augnrii di prosperità ch(S iiivocaho da Dio sull’Italia,
ed è lieto die ritornanilo alle loro
famiglie, riportino seiiiim(>MtÌ di siml>àtia pèr il nostro paese che seriierà eli essi, gradilo ricordo. '
V.S, M; il ile esprime.ai congresso
tutla la più. cordiale e sentila benevoiorizq'i ' ' • ■
il Segì\., G'mernle
llArrAzzi.
EXTRAIT DE LETTRE DE IVI. A. JALLA
. . ' Sfifula 3 octobre 1890,
iM.elle Kiener ai rive; j’entends le
fouet du coinliicteur au pied de la
colline. J’en suis bien aise, elle sera
s.vns doute une bonne aide. M,™"
Coiliard est toujours faible et mala-,
dive et la station est un fardeau
trop lourd pour M.r Coiliard, s’il est
tout .seul. Je pense partir sous peu
pour Kaznngula, afin d’y remplacer
Louis et Marie pendant (.ju’ils viendront ici i'endre visite au roi. —
J’ai eidin réussi à tuer le lèo[iard
cette nuit à 3 li. —
8 octobrfi.
Depuis hier les gni'çons tiatleiit le
blé avec des p^rclie.s s.ur une vieille
tente lie wagon. Cela m’a rappelé
t(is Vallées, Le lilé a peut-être rapporté le 4 ou le 5 pour 1; de cela
il faut: encore ’déduire des colliers
7
de perles très nornbi'eux donnés uiix
Inboureuses.
M.r Waddell a plac'é la nouvelle
clüobe sur un des arbres de la slalion entre deux grosses ' bi'ancbes.
Elle a éfé achetée avec l’argent oollecté aux écoles du dirnanoiie. Son
beau sou se (ait entendre jusque
dans bien des villages environnants.
25 octobre.
M.ell3 Kiener a eu la fièvre; élle
va mieux mais elle est encore faible. — IJ vaiiflrait bien la peiné (pie
nous eussions avec nous, indépendamment de la Mission, un agriculteur. Les renirno,s (¡’ici ti'availlent
mai ,e,t se font [layer assez cber; un
de nos bons agriculteurs ferait aisément le travail de dix de ces femmes. Il faudrait iiaturéllement que
ce lut un chrélieiT,
La foi d’un savant
Kazungula 3 décninbre.-,
Me voilà à peu, prés ■seul, .après
un heureux voyage eii canoL. I.oijjs
et Marie sont parlis luei' pour Séfula aves 2 garçon.s. 3 filles et 16 rameurs. Je resLe ici avec'Intia et se.s
compagnons; _ bergers, 3' ouvriers,
le garçon que le imi m’a donné,
et 2 fillettes de 8 à 10 ans. Cellesci sont bien genlilles, même prévenanles; je; ferai compliment à Marie
sur la manière dont elle .sait les
élever. Elles balaient, muUent la
table, font le café malin et soir
sans que j’aie à m'inquiéter' d’elles.'
Avec elles el Eilia j’irai pa.sser D. V.
Noël à Sésliéké auprès des Goy, Li[ta et ses compagnons sont , tout le
jour à laclias.se. Je donne ip.iehiues
leçons, préside les cultes du dimanclie et de la semaine el m’occupe
de bien des manières pour utiliser
mon lem[is et sentir moins ma solitude, bien que Eilia soit un lirave
garçon el ipje je m’e.nlende trèsbien avec lui. — Je salue parents
el amis.
PETITE GAZETTE
— IjB 8. la rente italienne a élé quotée
L. 95,32.
A la (in de .son grand ouvrage,
h monde primi.lif de la Suisse, Oswald. Heer, professeur, pen'duul un
demi siècle,, de,sciences iirtUirelles à
Zurich, s'èxpi’ime ainsi sur le plan
divin dé. la création ;
« Quelijue graiid que soit cet édi-fice, il „ne peut, étj» 9pl>'''®ci,é,-,daii.s
.sa ; magliifice.nce. f)ue .pà,,»';„les i'idellt •
gençeji afiles à )e jqger, Ùu; éxemple
rendra ceci pli,is q|air. Pieuons 'une
.symphonie de. Beetlioven; rárfi^le '
musical en compréfidra sep Lie .'.sens j
[lour, lui;' cbaqLie.,note’aura .sa signi- ■
npation, et de cés , diverse.s note.s
lièeà enser,n)ile jaillira une binnonie
incomparable, .'Pelle est, aussi'1a rja- Ipre. Les |i.hénorpèbes pris Isqléi^etil; ,
n’apparaissent d'ans 1 eiir,Audii ,sens,
comme, l'es notes; détaéliées,,., qiië ■
lorsi|u'oii sait les réùn'ir et àqqsrécier
leur eiisemble. Ce n’est (jue,par le
rapprochement deS faits 'isolés, qiie
nous jnoiis fórpieronsdune, .idèo;' (lela ’gr'ati(léutCdé'Îa,ot-éaii,oin C’est .'pajv. •
ce rnpprpçl,ié,mèn,È que, nptre à'tnq .■
entrevoit rhai''rñuíiie de la.. nature,
liarmoivie (jùi, de même:i|ue sri soeur,
dans le dorrlairié dés sou», néiis éléve ,
au dessus (lu rnorido', idiy.si(|,ire ..Ld
produit alaué tioÎr'e âtne le,q.M-Tssçn> . -.
liment d’urie intelligence divir)è;qui
dirige lout cé qui est,i .còuime 'èlio
a dirigé fout ce quPà été?» .‘'-.C ,
; <(,Chacun prendrait san.s doulip
poni' un id loi, celui qui prélén (Irait
que les iiotes'de celle symphonie ne,,
sont (pu; des points je lés par hasard
sur le papier. Mais il rne semble
que ceux-là pe sont [las moìps insensés (|ui ne voient qu’Vin jeu de
ba.sa'rd. dans rtiarnionie hieii' plus,merveilleuse de la créalîon. l'Iu.s
mms avançons dans la ooiiuai.ssaiice
de la nature, [ilus aussi est pto'unde
noire coiivicliori que la ci-uyance eu
un créateur toul .^piris.sanl et en une
sagesse divine qui a créé le ciel et. ,
la terre, seloii un plan éternel et
préconçu, peut seule résoudre les
l'Wiil'l
8
ÔÏ'.VÎ:'.'4 '.i'7--' . ' ■•■ ' ■ ' -i'-î " " '; ■.''•'a
- 120
énigmes de la nature, comme celles
de la vie. humaine. Ce n’est pas le
cœur humain seul (|iii. atteste l’existence de Dieu, c’est aussi la nain te. »
ÉVANGÉLISATION
CaTane — DSprès une lettre de
M. B. l’eyronnel adressée au Bollettinci <le la Mission Vaudoise, l’évangélisation fait des progrès du côté
de S. Maria di Licodia ejile Floridia. — Dans la prémière de ces
villes les prêlres firent à plusieurs
repi i.ses des auto-da-l'é d’évangiles
vendus par tes colporteurs. Une page
échappée au Teu, par hasard, (ut
recueillie par un enfant qui la porta à .‘■’OU père. -Celui-ci la tut avidement et se P roc U l’a ensuite un
Nouveau Testament. Lui et sa lemme
sont rnainténanl catéchumènes. '
Il y a au.ssi à Licodi.a un riche
monsieur, frère d’uU prêtre et père
de plusieui’s (ils dont le plus jeune
âgé de 16 ans fréquentait la maison
de notre frère, M, Chiovaro, apprit
la connais.sance de la vérité. H ne
s’en cacha pas et son oncle ne tarda guère à l’appeler hérétique et à
le supplity de se l'étiacter. Les frères se moquèrent de lui, rinjurièrentpils le singeaient (jiiand il faisait sa prière. Plus d’une fuis on
lui ai’raclia hrnsquemenl son Nouveau Testament et on le jeta au feu.
Il se maintenait calmé, patient; il
[lardoniiail et .trouvait moyen de
remplacer par un nouvel évangile
celui (pi’on lui avait ôté. tlomme il
assisliiil h une réunion présidée par
M. Lis.solo, le. père survint, interrompit le prédicateur et obligea le
fils à le suivre. Les dernières non ■
, velles sont meilleures pourtant: on
lui lais.se maintenant pleine liberté
de |)rufesser sa foi.
X
VrrroRiA —‘ Les écoles évangélii|ues commencées il y a (rois mois
à peine, complent déjà une soiicanlaiiie d'élèves, La fêle de l’arh.re de
Noël, la [>remière dans ces parages
a été un com|ilet succès. «Bien des
personnes», éci’il M. A: Jahier ,
« s’altendaient à voir, d’un moment à r antre , sortir de 1’ arlire
U bamhinieddu, car ils ont l’habitude d’aller vers minuit à l’église
pour y voir naître, comme ils disejit,
l’enfant Jésus. C’est po ir cela qu’
une fillette appelait notre fête; «la
festa du hamhinu vaneelicu ». Naturellement « U hambinieddu » ne fit
pas son afmarition, »
L’école séraie pour adnlte.s a une
quarantaine d’élèves dont plusieurs,
malheureusement, sont irréguliers.
Outre les leçon.s oi'dinaii’es il y a,
4 fois par semaine,. de.s leçons de
français et deux fois d’anglais.
COMIVIUNICATION OFFICIELLE
M. le pasteur W, Meille, ayant été
obligé, par son élat de santé, de confirmer la démi.ssion qu’il avait donnée, il y a neuf mois, à sa paroisse,
et dont il avait été prié, par celle ci
de siispendi'e les etiets pour essayer
d’un repos prolongé, la charge de
pa.steur de ta paroisse de Turin est
déclarée vactinte, à dater du 9 avi'il
courant, et l’on pourra, d’a[>rés les
règlements en vigueur, procéder à '.
une nouvelle élection dès le dimanche
10 mai prochain,
ï'orre Pellice, le 6 Avril. 1801.
La Tabee.
Ernest Bobebt, Gérant.
Torre Pellice — Imprimerie Alpina