1
Année Neuvième,
PRIX D'ABBONNEMENTPARAN
Ualie . . . . I,. 3 '
l’oüs 1«8 pava (Ife l’Union
de poste .• . . ,» f)
A inériqtie . « 0
On s’abonne : ■
l‘our VInlérieui' che« MM’, lea
pasteurs et les libraires <1e
Torre Pei lice . '
Pour VJÎxtévieuyHti Bureau d’Administratióft.
N. 25
Juin 1883
Un ou plusieurs numéros séparés, demandés avant lo tirage 10 cent, chacun.
Annonces: 25;Centinies par ligue- ■
I Les eiivoiis d'ai’geiil se font par
I lettre recommundée ou pat
mandais sur le Bureau.de Perosa Argentina.
¡t-'our la RÉDACTION adresser
¡1 ainsi : A la Direction du Témoin^
^ Pomaretto fPinerolo) Italie.
iTour l’ADMINISTRATION adres-:
î serainsi; A l’Administration du
I Témoin, Pomaretto ^PineroloJ
j Italie.
ÉCHO DES VALLÉES VAUDOISES
Paraissant chaque Vendredi
Vous me seres ¿émoins. Actes 1, 8.’
Suivant In vérité avec la charité, Eeh. iv, 15
i'i> ■ ’ siomm.aIr©ii'.', . .
22 Juiù. — Correspondance. -^‘Uae rectification à rhistotreides Vaudois dii Dauphiné.
— Les Vauc|ois en Galabre.. ^ Derneurer
dans son amour. — Pour les jeunes garçons.
— Êevùe poiiticfue.' .
• >vi' ?.. . / I. . ; > 1 riinii'j ■ :
■ ; .22 Juin - Il!■ .
• Et tout le peuple se lint devant
la place, de la maison, de ¡Dieu,
tremblant pour ce sujet, etrÀicause
dés pluies. EspyiAS X , 9.1.
0’étai;t, bien toujours , dans sa
grande riiajoritéi, un peuple de
col roide, incirco'ncië de cœur et
d'oreilles, ' (>ue ce petit résidu *
rentré eü Judée après une captivité de 70 années .igûéri de l’idolàtrie, mais, plus que jamais,
âpre au gain et'charnel dans Ses
afTectlons.
A peine rétablis dans ’lesi héritages de’ leurs pères ,ion mis en
possession des terres que les rois
de Perse leur avaient fait distribuer, et quoiqu’ils dussent se souvenir des funestes conséquences
■ ■■ i ; l.*' '
qu’avaient eues pour les rois léf
les peuples de Juda et d’Israël
leurs alliances avec les nations»
payennes, ces réchappés de l’exill
n’avaient rien éu de plus pressé:
que .4e-pi'endre pour fèmines des
fflles de toutes les nations cana-r
néennes, trouvées dans le .pays.
-^ « En ces jours là, dit Néhémie
(xni, 23), je vis des juifs qui avaient
pris des femmes asdodiennes,
haminoniles et moabites, de:sorte
que leurs enfants parlaient en partie asdodien, mais ils ne savaient
pas parler juif... C’est pourquoi
je les repris, et je les blâmai;
j’en battis!même quelques-uns et
leur arrachai les cheveux ». i:Il
n’y a^^tej^s de. main morte" ce
des juifs!,
EsdrasITétait pas allé si loin;
mais ayant été informé que le
peuple ne s’était pas tenu séparé
des: Ipeuples du pays comme il
aurâitidû ;le faire, à cause de leurs
abômÎTïâtions ; !que ■ rnêmei ’q.uel-.
1 qiik'es-uns des principaux et des magistrats avaient-donné un détesta-
2
494»^
^y^/^>^-f^^/V^A/V^A/Wwv^i^
AA/V/I A>.^AyvykA/'
ble exemple en prenant pour eux et
pour leurs fils des femmes d'entre
les filles du pays, il mena deuil,
jeûpa et pleura sur ce péché du
peuple, il intercéda pour lui auprès de son Dieu. Après quoi,
d'accord avec les principaux sacrificateurs et les lévites qui s’étaient humiliés avec lui , il convoqua à Jérusalem tous c^ux qui
étaient retournés de la captivité,
déclarant que tous ceux qui ne
s’y rendraient pas dans trois jours
tout leur bien serait mis à rinterdit, et qu'eux-mêmes seraient
séparés de l’assemblée. — C’est le
sujet pour le quel le peuple tremblait.
Aussi longtemps qu’il S’agit uniquement dé bêtes à offrir en holocauste à l’Eternel, le peuple se
montre animé de bonne volonté,
comme il écoutera un peu après,
avec recueillement la lecture et
l’explication qui lui seront faites
de la loi et des prophètes. Mais
la menace d’être dépouillé de ses
biens le fait trembler.
N’en est-il pas toujours ainsi
pour quiconque n’a que rextérieur
de la piété mais en a renié la
force, ou plutôt ne l’a jamais possédée? On ne tremble pas h la
pensée de la colère de Dieu et de
son juste jugement. Le péché n’effraié pas, ne trouble pas, ou s’il
le fait, ee li’est que pour un moment. Mais qu’un accident imprévu , qu’un ifléàu dévastateur
menace de détruire la propriété
de cet homme, même lorsqu’il n’y
a pas danger de mort pour lui,
aüssitôt oii le voit trembler, s’ar
giter, se désespérer s’il ne voit
aucune issue par où il puisse
échapper au désastre qui le menace. Lés biens périssables ont
encore, sans qu’il veuille en convenir, plus de prix à ses yeux
que son âme immortelle.
Et s’il tremble devant les hommes qui ont le pouvoir de lui
enlever ses biens, qui ont même
celui de lui ôter la vie du corps',
il tremblera bien plus encore s’il
se sent d’une manière particulière,
sous la main toute puissante du
i)ien vengeur qù'ii â méprisé ou
simplement négligé? — Les juifs
assemblés à Jérusalem par le commandement d’Esdras tremblent
non seulement à la pensée d’être
chassés de la synagogue et dépouillés de leurs biens, mais aussi
à eaiïse des pluies. Comme aux
temps de Samuel, leprs pèpes
avaient été effrayés en entendant
le tonnerre et en voyant pleuvoir
à l’époque de la moisson, et qu’ils
avaient dû voir dans ce fait extraordinaire un signe manifeste
du déplaisir de leur Dieu, ainsi,
aux jours d'Esdras, les grandes
pluies qui duraient, semble-t-il,
depuis longtemps, leur apparaissent comme un châtiment mérité,
qui peut se prolonger encore et
détruire toutes leurs récoltes.
Cette parole du livre d’Esdras
nous est revenue à la ménaoire
lorsque, il y a quelques jours
seulement, les pluies torrentielles
et prolongées faisaient craindre
la mine de toutes nos récoltes.
Plusieurs ont sans doute tremblé,
comme autrefois les juifs, se di,sant aussi, que c’est Dieu qui
dispose souverainementide toutes
3
choses et que s’il voulait entrer
en compte et en jugement avec
nous, nul ne pourrait subsister
devant lui; se disant encore que
rien ici-bas n’est à nous et que
Celui de qui nous avons reçu
toutes choses, peut aussi les reprendre sans injustice. Mais le
sentiment de nos transgressions
multipliées et de noire grande
indignité a-t-il produit en nous
non pas tant la peur d’être .privé
de nos biens terrestres, mais ce
« saint tremblement du pécheur
devant Dieu ,» cette répéntance
à salut qui doit se renouveler
sans Cesse même chez le chrétien?
Noire invitation amicale ii ne pas
insister pour rinsertion de la lettre
suivante est demeurée inefficace, et
sans reconnaître à son auteur le
moindre droit à l’exiger, nous la publions, quoique à regret. Celte iettre,
pour autant que nous avons été capable de la comprendre, ne réfute
rien et n’explique rien, _si ce n’est
peut-être, en bonne partie, l’origine
et la cause principale des tfouDlçs
dont souffre encore l’église de Pignei’ol. — Comme nous connaissons
trop bien VAhdlk pour lui supposer
la moindre 'teniation de perdre son
temps iWelever des personnalités blessantes, mous ne puMioroUs pas une
ligne dé plus sur un incident, qu’avec
un peu plus d’expérience et derespect
pour la légalité, on aurait pü^ si facilement prévenir.
RiÈo.
Pignerol, le l'îi juin 1883.
- jMbnsfeîir lè Mrectmv,
Pas plus que l’AbeWIe {je suppose)
je ne tiens ii prolonger les débats
sur la question de Pignerol, ne voulant pas abuser de rhospitalUé que
vous avez bien voulu donner à cette
polémique dans les colonnes de votre
journal; mais, comme ce n’est pas
moi qui ai ouvert le feu, je crois
avoir quelque droit à parler encore
sur cette matière, tout en m’imposant la brièveté que comportent les
points auxquels jé dois toucher. S’il
suffisait d’avoir dé l’esprit, pour qUe
la raison fût de son côté, on ne saurait contester à VAbèilk ce titre pour
le triomphe de sa thèse; mais le
voile brillant de l’esprit sert bien
souvent à dissimuler l’insuffisance de
rargumentatiGn. — Vous prétendez,
madame l’Abeille, que la conférence
.s’est bien vite aperçue qu’elle ,ayait
lait un faux pas, lorsqu’elle consentit
à la lecture de la lettre compte-rendu-,
mais ne pourrait-on pas soutenir avec
plus de raison, qu’après avoir cédé
a un bon et généreux mouvement du
cœuf, elle s’est laissée gagner par la
crainte de faire un accroc à une légalité apparente et vaine, et que,
sous l’empire de la perplexité, qui
s’empara momentanément de la majorité, elle vota l’ordre du jour destiné à ensevelir une question qu’on
ne voulait pas aborder?
Il vous importait, ma seeur, que
la lettre de M. Gardon ne vît pas le
jour, et fût à jamais enveloppée dés
ombres du mystère et du silence. H
fallait qu’elle n’eût pas de caractère
officiel ; cependant elle est aujourd’hui
revêtue de la signature de la majorité des membres du Conseil d’église.
Cette pièce, dont VAbeille tient absolument à se débarasser, avait quelque droit à se produire devant la
conférence, non pas en faisant appel
à sa complaisance, mais en invoquant
tout simplement son esprit d’équité.
G’élait le président du Conseil d’église qui était &ur le banc des accusés, et VAbeille aurait voulu qu’on
lui mît un bâillon, et qu’on l’empêchât de se défendre, coûte que coûte ! !
La lettre redoutable que l’on décore
du nom de réquisitoire, n’est pourtant qu’un fidèle exposé historique
des farts qui* ont amené les troublas
4
^196
dont souffre encore l’église de; Pignerol , et nous ne croyons pas que
l’Abeille soit interprète de l’opinjon
des membres de l’eglise, ni même de
la conférence en l’appelant passionné.
VAbeille est peut-être,, malgré elle,
légèrement partiale, et, tranchons
le .rnot , passionnée en faveur de ses
admirateurs de Pignerol et des environs, dans le jugement qu’elle énoncq
sur la lettre compte-rendu.
Quand on occupe une place sur
l’Olympe du pouvoir, les proportions
des objets, qui sont aux pieds de
ces hauteurs imposantes, deviennent
tellement exigües que l’on sacrifie
volontiers quelques vils atomes au
besoin d’obtenir l’harmonie de l’ensemble , ad majorem ecclesiae glorifiegtipnem. C’est l’indifférence à l’endroit des détails que l’on trouve dans
la philosophie hégélienne. — Faire
la conspiration du silence autour de
ceux qui élèvent la voix pour leur
légitime défense; enterrer les cadavres sans mentionner la cause pour
laquelle ils : ont succombé; voila ce
qui s’appelle une sage réserve,; et ce
que. d’autres moins coraplaisantSii et,
plus justes appelleraient un tour,...
bien joué.
Avant de laisser la plume, je voudrais résoudre une contradiction apparente qui donne quelque souci à
l’Abeille. VAheille de la montagne
qui connaît certainement le procédé
par lequel on force des éléments qui
se refusent à une combinaison chimique, à s’associer quand même, n’a
qu’à l’appliquer aux deux éléments
réfractaires de \o. distractionPi de la
prémédilalion. Les membres. de la
conférence qui ont lu le premier article de VAbeille, inséré dans le Témoin, n’auront pas manqué d’attrihuer l’omission de la lecture;de la
küre, à la dwiracim7 iinais,i ceux
qui connaissent mieux les choses,, y
auront ajouté une petite dose de préméiUtalion, ou de sage réserve. —
La/belle saison, qui invite les abeilles
à déployer leur activité dans les montagnes, détournera peut-être l’attention de la vôtre des agitations de la
plaine* et me dispensera dès lors du
devoir de répondre encore à ses remarques,
; ,M Foire mpeciMeiisemOni déwité
, Pm Gardon. i; ■
" ■ ; : ■ - - - , - .
lue reclifiealio» à l’hislpire ' ’
(les Yaudttis du DaiiphiiiÉ .
’ f . ( iiîtiie toir ;Y. ; i ’ I u ■ : ■
U. ' ' ü;: ii ( V
Le P. Albert a puisé toute la partie
historique de son livre, et entre autres
le fait attribué aux protestants, de
Molines, dans un ouvrage latin, qui
n’a jamais été imprimé. Le manuscrit
original fait partie, m’a-t-on dit, de
la bibliothèque du Collège de Lyon;
une copie s’en trouve à Paris, conservée soit aux Archives Nationales,
soit à la bibliothèque nationale; je
ne sais ■précîâèh dans làqüdlile'!de ces
deux collections. J’en ai eu sous les
yeux une traduction également manuscrite, faite par (ou çoüryBapmond
Jménis, auteur lui-même de Aiémoireç
historiques manuscrits, que l’on conserve en partie à Grenoble et en
partie à Garpentras. ^ ;
M” Juvénis était Procureur du Roy ,
au Raillage de Gy). La traduction
française de M. Former qui lui a
appartenu, porte des notes marginales
de sa main. En voici le titre: Histoire
générale des Alpes maritimes ou Collienneé, et particulièrement d’Embrun
leur métropolitaine; chorographique,
et mêlée de l’hiaioire séculièrel avec
l’écclésiastiqne ; divisée en cinq parties.
Composée par le R<^ P. Marcmm Former de la Compagnie de Jésus, Tourmn.
Cette histoire va jusqu’à Ray
mond Juvénis l’a continuée jusqu’à
1680. Ce MS’, quand je i’ai vu, faisait
partie de la bible du petit séminaire
de Gap; je crois qu’il se trouve maintenant dans les archives départementales des Hautes-Alpes.
Le P. Fornier indique en ces termes
la source où il a pùisé ce qu’il dit
des-Vaudois: «J’en,ai eu connaissance
de (par) leurs procès, que j’ai eu en
5
,.197
mon pouvoir I près de sixi mois. Ils
étaient en trois volumes, de la hauteur
chascun d’une coudée. 11 y manque
quelques cahiers qui se sont égarés
entre les mains des ilviguenots, desquels on a racheté le. reste »,
Ces liasses de procès, (dont quelques unes probablement ont été déposées par Mbrland, à la Bibliothèque
de Cambridge)!, doivent avoir f iait
partie des enquêtes juridiques, poursuivies contre les Vaudois par les
Inquisiteurs durant le XVP siècle' et
une partie du XVII®.
Toutes les accusations 'possibles y
étaient reçues sans contrôle. 'Celle
relative au'cüré de Molines, enterré
vivant et tué à coups de boules, y
fut saris doute accueillie comme les
autres; c’est-à-dire sans enquête, ni
témoignage contradictoire; et les historiens subséiquents’ He pouvant faire
cette enquêté ont rapporté'le fait,
sans' observations,* ou avec,des réserves plus OH moins iiidècises. '
Moi-rnêfrie; dans VIs;r'aël dès Alpes
.¡’avais dit-: « Les protéstants victorieux
se rendaient coupables de représailles
sanglantes contreTes catholiques, qui
les avaient si longtemps opprimés».
(T. I. p. 79). " ,, '
Cela peut avoir eu lieu dans la
vallée du Guill, où ils prirent successivement Guilleslre, Chateau-Queyras, Aiguilles et ,^briés, les deux
premières places sous ,1a conduite de
Lesdiguière ,1 à peine âgé de vingtquatre ans; mais rien ne prouve que
les I protestants y aient commis des
cruautés;.et la vallée de MoÜnes, ne
paraît ‘ pas mêmes avoir été troublée
par,le moindre conflit, . j
11 s’y trouvait alors (comme pasteur
de. Molines et de Saint Véran) un
ministre Vaudois nommé Pierre Gilles,
ainsi que son homonyme de La Tour;
ce dernier, il me semble, n’eût pas
omis de dire quelque chose dans son
Histoire sur de pareils évènements;
s’ils avaient réellement eu lieu.
Quant aux Tranjetons de Molines,
ces chroniques autochrones de la vallée,
elles sont également muettes sur ce
point. t . ! I
Mais, objectera-t-on, le silençp ne
prouve rien ; et le grand nombre
d’auteurs qui ont rapporté;,ce fait,
(le supplice affreux du curé:) ido.il
être pris en considération. Ce?;auteurs
sont, d’abord \e Jésuite Former^
VAÜ)é Marlm de Clausonm dans son
traité contre les Vaudois, dirigéi surtout contre Perrier; Flot'imonii dé
Prémonn, dans son Livre dé l'Antéchrist (chap. VII n. 7), ifeMa, d|sns
ses Recherches historiques (çbap. ,Vi)
et enfin le Père Albertj, ; dont ipqqs
avons parlé. Mais tous ces auteur^?
n’ont, fait que se copier les;uns.les
autres, ou puiser à la même source,
savoir les MS. de Forp,ier,^ qui luimême a tiré son récit des cafbranies
anonymes accumulées par des Inquisiteurs. ■ , I '1, (Suiie)i ,
(;'K1
Les Vaudois en
' Din
f.
Nous extrayons d’une lettre écrite
ar notre évangêlisté Napl^, M"
e pasteur J. Pons, et que la personne
à la quelle elle était adressée a bien
voulu nous communiquer, les, détails
suivants qui ne pourront qu’intéresser
au plus haut degré nps lecteurs, sqi;
une tournée faite par notre frère
dans cette partie de la Calabre que
nos pères avaient colonisée dès la
première, moitié du 15® siècle. ,,
« J’ai donc passé dix-neuf jours eu
Calabre, et je les ai employés spécialement à visiter les localités ancien'
nement occupées par nos vaudois.
A Guardia Piemontese j’ai trouvé
le dialecte vaudois (parlant l’awgfnigmiiî j’étais compris, et je comprenai.s
tout), des traditions et des habitudes
vaudoises. Il existe encore les quatre
murs de l’église bâtie par los vaiidois en '1507. Les femmes ont conservé le costume vaudois ji.6t tous
éprouvent pour la confession une
grande répugnance,. Ils me disaient
en patois: «vous êtesinotre patent^
notre frère;! pourquoi la nostra gênt
nous a-t-elle abandonné ?» Le rouge
me monta au visage en entendant ce
6
.108 „
iëpcoèhé bien ttléi’ité; èt' c’est vicaitiriërtl. doç^age fju’oti né les ait pas
visHéà,; dés 48®, aft= fieiï de le faire en
l‘8S3. ïl ÿ il beaucoup dé rionis vaudois
p.tìi'fiW élis, des Mònastiee, des Aetus,
des Môi;g1ia etc. Le Syndic in’a Veçu
dans sa liiàiëéii. ^b rè,niei,taiit à ttn vieiiK
prêtre Udè Bible, le bràve hortiftie
s'écria, on pleurant: tè làu librò dè
noÈtà géfit, A MoAtaltO, à St. Sistp,
ft VâcaHïSd etc. j’ai trouvé éiga'lettJënt
dés fldltis, dès traditions'et des habitudes vftudoiséèi nia;ls non pllis le
di^lèété. J,e süîs corivaincù qu’ri y a
nlle 'Bèlié oètivrè'à faire pàrbi ceS
restés de iiolrè colonie. Je me propose dé doiiper au Sytibde une conlérëhée spr la ioproee que je viens
de îfsc^o et je veut espérer qne notre
églisè qiii est allée en Amérique et
qui est sur le point d’aller en Afrique,
saura aussi se rendre dans la Calabre
citérieur^, parmi les frères selon la
chair qwe’ uouâ y aybhs.
'J; ;ftèÉ(fttrer aîiiisHaïr aittoUf
■ lr*Gd.mme tbOW pèrè Wi’a aimé, |e
yodfS di'AnSii kfnies; dêttièüfez du'Us
rtibn arnotfr #. JEa^îj xv; 9.
Contpie mob père m’a àinié ».
Oh ! Cjét st^inpiiir, qui nous le fera cotn
Efrendi'e !' Seî^nèur, ensèijffne-n-oüà I
lieu est àfnoul’. L’amûUr est son être
lui-ipêine. H M'est pas un attribut ;
mais Tesseïiéa'de sa nature, le èertire
autour duquel se réuiiisseilt ses glorieux Uitribuîé. C’ëst parcequ^'II est
amow, qu’It est Pét'e, et qu’i4 y
a un : Fite. Lîatnour a besoin d’un
objet antprel U puisse se doniler tout
entiori dans lequel il puisse se perdra, avec lequel M puisse devenir une
seule chose. ■Parcëque Dieu èsi amour,
ilî doit y avoir un Père Ut un Fils.
L'OTttour du Père pour de Fils ciest
cette passion divine par laquêlle jl
irouYO sa joie dians le 'Fils, « C’est ici
mOn Fïls bïen-aifné en ^fai j’ai mis toute
mb» afféction » Mat. iir, 47. L’amour
divin est corame uw ido ardeiH ; dans
toute son intensité et grandeur infinie
if n’y a qu’un objet et une joie, le
Fils unique. Si nous réunissons tous
tes altribiits de Dieu — .son infinité,
sa perfection, sort immensité, Sa ma;
jeslé, sa toute puissance,et si
nous les cbnsidéroris comme autant
de rayons de la gloire de son amoUr,
nous ne réussissons pas toutefois à
nous faire lu moinidre idée de ce que
cet amour doit être H dépasse toute
inlelllgeoce. Et pourtant, o mon
âme, c’est, cet amour du, Père pour
te Fils, qui doit te servir coiEinnao d’un
miroir pour contempler I’amnar que
Jésus q pour toi. Gomme qn de ?es
rachetés, tu es ses délices, et tous
ses désirs sopt tournés vers toi, avec
une puissance d’amour qqi est plus
forte que la moi't, et que ni les fleuves
ni la mer ne pourraient éteindre,
Son cœur soupire après toi, citerchant ta cotnmunioin et ton! amour, Si
cela était nécessaire, ]i pourrait mourir ponr le poisaéder;. GonoiÀe le Père
a aimé ,1e Ftls; et n’aurait ,pu vivre
sans Lui, n’aurait pu ê,tpe le bienhèpreux sans Lui, aib¡5i Jésus J’^Îrae,
Sa vie rêlïee ’ieu un seul faisceau
ave'c la tienne; tu Lui es innuiment
plus indispensable et précieux que
lu ne pourras jamais lei savoir. Tn
es un avec Lui. «Comme mon Père
m’a aimé, je vous ai aussi ainiés ».
Qttel amoUi’ !
C’est un amour éternel. Bês avant
la fondation du monde — c’est la paI role de Pieu qui nous rapprend, —
il a été ordonné que Jésus fût le
chef de son églisè, qu’il eut un corps
daMs leqtiql sa glbiré pût se manifester. Au: séf'ii de ceàe éternité Í1
aimâîP Ceux qui lui ayaiéhl 'été don: nés par le Père ; 'et lorsqu’il vîiil et
dit à ses disciples qu’il fes aimait,
ce n’était pas en vérité d’un amour
^ terrestre et passager, mais d,é l’amour
I étèreel.i El c’est avec CB >niiême amour.
i irtfiinî que son regard contemple cha! cun dié' nous qui nous efforçons de
I demeurer en lui, et dans chaque
■ souffle de cet »mour il y a la pùis; sance de Féternité. i Je t’.'« aimé
d’un amour éternel » Jer. xxxi, 3.
"C’est un amour parfaiL II donne
, tout et ne retient rien. Le Père aime
7
í * Ajft
le Fils, Qt lui a «ioiJflé tout^ chpse^
entre )e§ majits >> Jejvjv ni ,35,
Et c’est ainsi que Î4sus aime le§
siens; tout çe qinU leur ap[>aiti.ent.
Lorsqu’il le mllul, il sacrifia son
trptHî et sa couronne pour toi, il ne
pensa pas oüe sa vie et son sang
tussent fies obns ii op précieux pp,u,v
l’en emlpfiir. El mainlenani sa justiee, son esprit, sa gloire, même son
U’iône août tous à loi. Cet amour ne
retient -rien, ri^ absolument pour
lui-mêfne; mais d’une manière qu’aux
eppe iBtelIijgeuce humaine ne peut
sonfier, te tmt un avec lui.
C’est un artipur cp^^cfin4ant et
tendre. Lprsone nous pepsons ^ l’ampur fin Épre pour le Fils opus
voyoUiS qu’en Celui-ci tout est si ipr’
finiment aimable; mais lorsque nous
pensons à l’amour de Christ pour
nous, nous ne découvrons en nous
qu’in^gpiié ett ,f éehé. rjapporl
peut-il donc y avoir enire Fâmour
tel qu’il S0 manifeste dans le »eji» de
la vie divine et celui qui se répand
sur les pécheurs ? EtpourtjaiU, c’est
un rapport d’identité, £a nature de l’amopr est UiOiquc lors même que ses
ob|ets soient différents. Jésus ne connajtaucuné autre loi4*amou;r que celle
dont ii à efé aimé de spn Père. Notre
abjection n’a d’autre effet que de donner à la beauté de l’amour un relief tel
qu’on n^n peut voir au ciel un sem^
blable. Mû de la compassion la plus
tepdrp ij s’incline vers notre faiblesse; jj supporte notre lenteur avec
une ptiepce jnoojie, et c’est avec la
honte la plus douce qu’il dissipe nos
craintes et nos frîjyenrs, C’est l’amour
du Père pqul'.Ie Fils, glorifié par sa
condescendance, par son exquise
ad^tatipn a taules nos nécessités.
Et c’est H nam QUI’ ifttmuable. « Gomme il avait aimé les siens qui étaient
dans Ip mpnde, jt Ips aima jusqu’à
la fin V Je|îi xm, i. « Quand les moiVtagpes s'éloigneraient, q.uand les co)'linés chance,fieraient, mpn amom- hc
s’éloignera point ée loi v EsLa promesse avec laquelle il corpmence son œuvre dans l’âme est;
Je ne te laisserai pas jusqu’à ce
que j’aie accompli ce dont je t’ai
C ». Et comme ce tut notre pb-i
jection qui l’attira vers ppus , atnei
c’est Je péché dont nous l’affligeops
si souvent, et qui est bien fait pour,
alimenter nos doutes et nos craintqs,
c’est cc péché qui Je fait #e serrer
à ncus de plus près. Et pourquoi ?
Il n’y a pas d’autre raison qiue cctleci ; « ¡(¿mme mOfl ,Pére m’a aimé, jc
vous ai aussi aimés.
Traàiajt Í« iFangl^JiS A. M, par.H. 'M- ■
^La fin an prpèhain nuniéroj.
Poor les jciftês pr^offs '
____ . 'Í :|
J’avais souvent admiré les rochers
de S- si imposants pat leur wafc;
— je les nvaisi contemplés qo loin
formant au haut de la montagne,
comme un mur gigantesque; je n¡t’í“
tais m,eme dopnê te plaisir de les ensiler dé près, en suivant un étroit
sentier qui longe leur hase. Que Fon
en mesure la hauteur en regardant
de bas en haut, ou que l’on esssaie
de se glisser sur une des roches du
sommet pour souder l’abîme, le vertige menace de vous saisir. Moinicnant, chaque fois que mes yeux se
portent de ce eôté, qn pé¡uiWc souvenir m’assaille. Je songe a un jcujUc
garçon que j’ai connu.
Il avait onze ans. Je le vms encore,
assis au banc de l’école, fixant sur
moi son qeii noir, vif et intelligent.
Agile comme un écureuil, il nnrnlt
souri de pitié s’il avait vu pn efifent
des yilleç faisant les premiers mouvements de la gymnasliflue.
Par une belle matinée de maj,, le
voici qui ouvre l’écurie des cfi^res
pour les conduiVe au pét^bagé.
est frais, les bois oui reverdi à Xlie
d’epiJ, les oisçaux chantent dans le
feuilléc. Qu,éfiè richesse de vie et|de
beauté Dieu répand sur la nature!
Piotre petit berger y spngoall Cepéndant fon peu ce malm-lài. Pepsail-U au renuec-vous ordmaire avec
ses co/npagnons? — Pas davantage;
il ayarl même soigneusement évita i®
sehtJêr qui l’aurait condufi auprès
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d’eux. Evidemment quelque chose
d’insòlite absorbait ses pensées, quelque projet qd’il voulait être seul à
exécuter.' !■ • .. . i
Lè s'olcil s’élevait majestueusenièû'.t
surdâ plaine; mais grâpë â l’air fort
soUfflà’nt constammëht suV les rochers,
la chaleui' li’était pas bien intense.
Les chèvres'qui n’avaieht pas attendu
d’être au pâturage pour commencer
leur repas, broutaient, de bon appétit,
ici une touffe d’herbe, là une pousse
de noisetier ou de foyard. Les agriculteurs étaient à leurs travaux du
printemps« piochant' et ’semant les
pommes de tèrre.
D. tarde bien à venir aujourd’hui,
— avàit-oti pensé à la maison, déjà
plUsiehis fois. Lès heures avaient
passé', èti effet; les' autres bergers
étaient'¡defètoiir avec leur petit bétail depuis‘bièhtôt deüic hetirès, et
lè'jèüne''garçon n’était pas là Ménte
òh'hé''î*àperc0vait nulle part'le long
diLafeWör. Il fallut bien se 'décider
à f ail è r" Chercher.' Voici lës'bhèvres;'
ir ne peut être.,bien éloigné d’elles;
— èé^,',serait-il' cndortpi à l’ombré
de "qïiélque ' buisSon ? On 1’
mais- î’éclio: répohd, seul. Lui *seraitil arrivé'quel(jue malheur? Ce soupçon angoissant'Se confirme biènlôl;
on vient de décônvrir ses soiiliers
au pied d’un arbre situé en lieu dangereux, tout à côté un nid vide, plus
loin ufiè 'partie du vêtement.
On Ib trouva au fond du précipice,,
uhe! large biéssure’à'la tête, lè còli
préèi^Ue brisé;" il n’était pas mort
encorfe, màis il'ne survécut que quelques hcuréS'dàns fine entière insensibilité.' ' '
Qu’étâit-il arrivé ? Ce nid vidç, ceS
souliers aii pied de l’arbre, le laÎs-'
sept aisément comprendre. Il avait
essayé sans .doute de grimper, il était
tôtîiBê, él avait roiilé là-bas au fond.
■ Jèunes garçons, c’est â vous que
j’ai 'dédié Cette histoire parcequ’ellé
corilierit'üç avarlisseinent pour tous
cepx''3di 'sònt dévorés par la passion
des Pichéè's'!d’ôTseàux. Je ne connais
qu’iin môÿéP 'sûr pour voùs d’éviter
de semblables malheurs: laissez les
nids où ils sont; laissez croître les
petits et n’enlevez pas au père et à
ta nïère ce qui fait leur bonheur. Ils
ont tràVaiUé avec tant de soin à rendre ce nid moelleux ; pourquoi faire
souffrir, .sans nécessité, uniquement
pour votre plaisir, ces créatures si
agréables du bon Dieu ? Làissez-les
vivre ces jolis oiseaux; ils vous le
rendront en faisant ce que vous 'ne
pourriez faire. Ils détruiront des milliers iet des millipris d’insectes' qui
ruinent les arbres fruitiers' ils yoûs
égaieront pàr leurs chants et leurs
petits yeux gracieux vous diront que
celui qui ,n"est pàs cruel énveris lès
animaux est-sur Te bon chemin pour
être charitable envers les hommes.
' , ■ I • ■ ■ ■ .i/inl
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têitHe. — Le Parlement continué'
à s’occuper de questions d’intérêt'secbndeire. Lès'dé{iiilès de la catégorie
des ernpidyês ont été tirés au sort.
Speriho et Messedagtià; professeurs,
cessent de faire partie'de la Chambre
et seront probablement nortiimés sénateurs. Le nom du colonel Géyriiet
n’est pas sorti de l’urne fatale, ce
dont nous félicitons le Collège du district de Pigrierol qui conserve ainsi'
son troisième député:
La reine Marguerite ét la reine dé
Portugal avec leurs ehfafils sont parties pour Naples où elles tie' feront,
qu'un bref séjour, après lequel elles
viendront dans l’Italie sep lent rio'nplc,
à Monza et peut-être à Turin. , ' "
On s’agite daiis cette dernière ville
pour les élections admihistràtives,’de'
la commune et de la province.
Quelques journaux, surtout à Turin,
blâment les efforts que l’on, fait à
Milan , dans un but purement huma-;
nitaire, qiie nous louons, en attendant
mieux, ' èn, fai'eur du' i*epos du dï-'
mànche; « Le sabbat est fait pour,
l’hommé ». '4 ' '' ' "
15 y K est'Roll KH T, iîe/'rt« â (ihi mi*.''i ra if « ï'
. ——'“I ' K fT------H , I' Typ ' I *'■ t • '*" I ' ■
Pigiuu'ul', lmp. Cliiâiiliife el .Uascarelli.