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Année Sepliëine.
7 Octobre 1881
N. $9
LE TÉMOIN
ËCHO DES VALLÉES VAUDOISES
Paraissant chaque Vendredi
Fo«» me serej iemotn». A.cïfî8 1» S.
5uft'i£tfii ¿<ï vérité a'ü4}c lo charité. Ep. 1,15p
On s’»boDïie : Î
Pour V întériettï' MM, le» j
Pasteurs et les Uhraires de i
ÿorre Fellice. |
Pour VEcctérieura.\x Bureau d’Ad- i
ministîfttifn
FRïXïÉABBON-NEMBNTFAPt AN,
ïtrfïie - L. 3 ;
Tou» le» pays de l’ünion ]
de poste . . . * 6 |
Amériijue , > P I
Pour U P^ÉDACTION ttdresser ainsi : A la DÎreotiou tiii 7’emoi« , Poiïiaretio i Piuerolo’ Italie:
Pour l’ADMlNISTRATlON adresser ainsi : Al'Udministraiioii du rt^woîu. Pomareltn P^neru^v^
Un ou plusieurs numéros sépu" l
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ra^e 10 cent, chacun.
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Les envtyis d'arffent se font par
lettre recommandée ou par
mandats sur le Biireun de Perosa Argentina.
' ' f^ommair*o*
Le Synode Vanriois de 1881.— Correspondance. — Lellre adressée par le Synode de
l'Eglise VauÂhise h Madame Garfield, —
Garfield priai!. —Nouvelles religieuses. —
Chroni-qvt vaudoise. — Revue politique.
7 Octobre
IJ mm VAUD0I8 DK I88f
^ Dernier article.
Sachant que le compte rendu préparé par le bureau du Synode va
être distribué aux' paroisses, aux
évangélistes et aux amis de notre
Eglise, et qu’il contiendra les disscours prononcés par les députations
étrangères, nous renonçons au plaisir d’en donner un sommaire, nécessairement incomplet.
Dans la séance de l’après-midi,
et après un long et extrêmement
intéressant ' discours de monsieur
Coillard, TAssembiée a i,entendu le
rapport du jury nommé par l’auteur
du concours proposé dès le Synode
précédent sur la question de la
libéralité chrétienne et plus exacte
menl sur le devoir pour le chrétien
de donner pour le ÿ^aneùr. Trois
manuscrits avaient ™ transmis, de
mérite inégal, mais remarquables,
chacun par quelque côté. Le jury
aurait fort désiré pouvoir disposer
de trois encouragements, car les
travaux qu’il a été chargé d’apprécier lui ont paru susceptibles d’être
retouchés de manière à remplir
pleinement les conditions mêmes du
concours ; mais ne jugeant pas
que le prix pût être assigné, et
iTayarit qu’un accessit à adjuge!’,
il l’a donné au travail qui s’est
trouvé être dû à la plume de monsieur H. Bosio pasteur à SaintGermain. Le concours continuera,
selon toute probabilité, à être ouvert
aux conditions déjà connues, et si
l’auteur jugeait devoir le modifier ,
en quelque manière, il ne manquera
pas de le faire connaître en témps
utile.
Un fait qui semblait ne devoir
donner lieu qu’à une expression
unanime de satisfaction et de gratitude a divisé pour un moment
les membres de l’Assemblée. Monsieur Auguste Meille, jusqu’ici agent
2
-.314
à Florence de la Société des Traités
(le Londres, et remplacé dans cette
charge par monsieur B. Pons, cidevant évangéliste à Venise, avait
été appelé, par le vote unanime du
Comité de la grande Société Biblique
Britannique et Etrangère à succéder
à monsieur Thomas Bruce, en qualité
d’agent de cette Société pour Tltalie
et le Nord de l’Afrique. C’est là un témoignage des plus honorables, donné
non seulement à monsieur Auguste
Meille, mais aussi à l’église dont
il est et dont il veut demeurer un
ministre. La question était de savoir
si désormais il ne siégerait au sein
des Synodes Vaudois qu’au même
litre que les |fcembres des députations étrangèrilc’est-à-dire avec voix
proposilive seulement, ou bien s’il
aurait le droit de prendre part à toutes les délibérations et à toutes les
votations. Il y avait, il faut en convenir, de bonnes raisons à faire
valoir à l’appui de l’une et l’autre
alternative. D’un côté, la lettre de
la Constitution ne reconnaît comme
membres nés du Synode , outre les
membres laïques des administrations,
que les ministres émérites ou les
ministres en activité de S(3rvice sous
la direction ou le conlrtMe de l’une
ou de l’autre des Commissions Synodales. De l’autre côté, n’aurait-il pas
paru étrange, pour ne rien dire de
plus, que l’Eglise Vnudoi.se .si grandement honorée dans la personne
de l’un de ses ministres, au lendemain même de la distinction que
celui-ci avait repue, s’empressât de
Ip priver du droit de voter dans
?iQS Assemblées Synodales? Il y
aji^it là une raison de haute conYpp^nce que l’on n’a pas manqué
flaire valoir, mais qui n’aurait
PiÇi,ü-rêtre pas suffi pour mettre à
l’aise les opposants. Une déclaration
de monsieur Meille lui-même a fort
heureusement écarté la difficulté.
Il accepte en sa nouvelle charge la
même position, vis-à-vis du Comiié
d’évangélisation, qui lui avait été
faite'par un précédent Synode en
sa qualité d’agent de la Société
des Traités. Quant à M.'' B. Pons,
son droit de siéger au Synode avec
voix délibérative, droit à la reconnaissance duquel il avait subordonné
l’acception de la charge d’agent de.
la Société des Traités, ce droit disonsnous ne lui a été contesté par
personne.
Parmi les propositions diverses
qui ont été adoptées dans la deinière séance, nous voulons en mentionner une qui a plus rHimportance
qu’elle n’a l’air d’en avoir.
C'est celle qui impose une taxe
scolaire double aux élèves externes,
c’est-à-dire à ceux qui n’ont pas
été admis par la voie régulière des
examens dans les classes du collège. Si celte mesure a pour effet
de tenir ces sortes d'élèves éloignés
de nos établissements, efle J^r aura
rendu le plus grand service, car sauf
de rares exceptions, les externes y
sont un élément do désordre.
Il nous resterait à parler encore
de la seconde livraison du projet
de révision de la liturgie imprimé
et distribué aux membres du Synode;
mais comme il n’a pas été discuté
et que les consistoires et les congrégations de la Mission ont simplement été autorisés à le mettre à
l’essai aussi bien que la première
partie déjà publiée depuis l’année
dernière, nous nous réservons d’en
parler plus tard.
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~..R15
(¿Torrc0^oîib<ince
Oclühre 1881.
Cher Directeur,
Celte Foi.s c’esl bien malgré moi que
je m'iis.<;ieds à ma pelile labié devant
ma l'enêlre. .l’aimecîiis bien mieux êlre
dans ma vigne occupé à recueillir mon
raisin qui "éiail si beau il y a quelque
jours el que la pluie a déjà si bien gàlé.
Avanl qu’on me reprenne à renvoyer
la vendange an mois d’octobre, sous
prétexte que l'on fera le vin meilleur,
je crois qu'il se passera quelques années! .le compie laisseï' dire el Inis.ser
faire, mai.s quaul à nioi je me propose bien de recueillir mon rai.sin aus
sitôt qu’il sera rnùr, comme il l’élail
la semaine passée, lîst-ce vous qui
m’avez dit un jour (¡ne le mieux esl
ennemi du bien ? Gomme celle sentence, qui pourrait être de Salomon,
s’est vérifiée celle année et en ce
moment même!
En agriculture plus que dans toute
autre chose, il faut que l’iiomme avise
lui-même à ce qui lui est le plus utile.
Vous avez ensemencé votre champ
une semaine plus tôt ou plus lard que
votre voisin n’a semé son blé, et vous
ne devez pas vous étonner .si poitr
vous le moment propice pour la moisson arrive aussi plus tôt ou plus lard.
Plus diligent que lui, vous avez arrosé votre pré quelques fois de plus
qu’il n’a arrosé le sien , voilà pourquoi , si vous êtes intelligent vous
verrez que votre pré doit être fauché
quelques jours plus loi. De même
pour votre vigne. Elle est inieux, ou
moins bien exposée que celles qui
l'avoisinent. Vous avez surtout des
rai^siris mûi'issaiil plus tôt ou plus tard
que les leurs; gardez-vous avec soin
de vous obstiner à les allendre, ou a
courir après eux. Si vous ne faile.s du
vin que pour l’usage de votre laudile,
le mal ne sera peut-être pas grand,
surtout si vous ii’êles pas trop difficile, mais pour peu que vous ayez
besoin d’en vendre, alors il vous lani
apporter le plus gi'atid soin à la manière dont il est fait, c’esl-à dire aux
conditions dans les quelles vous vendangez voire vigne.
Pendant que je vous donne ces conseils que j’apprécie surlonl parce que
je ne les ai pa.s toujours suivi.>i, la
pluie ne cesse pas de tomber , le ciel
esl sombre de Ions les côtés el mon
beau raisin bleu foncé, prendra, je
le crains bien, la oonlenrjaune sale.
— Le seul bon côté que je vois à ce
coiilrelemps, c’esl que lu vin sera un
peu moins hou el que la leutalion
d’en boire trop sera moins forte.
Voilà comment, sans m’en apercevoir,
je me .suis mis à parler de choses qui
onl un grand inlévêl pour moi, mais
qui en ont sans doute fort peu pour
la plupart de.s lecteurs dn Témoin.
Ce que j’ai voulu dire revieni, an fond,
à ceci, c’est que s’il y a un temps
pour pleurer el uu temps pôiir rire,
mi temps pour ramasser el uu temps
pour répandre, il y a aussi un temps
pour vendanger el qu’il faui savoir le
saisir dès qu’il arrive.
A propos d’agricullure el de vendange, perrneltez-moi, mon cbei'direcleni', d’ajouler encore nn mol sur le
sujet de la Gliapelle bapliste des bords
de l'Atigrogne, qui m’a déjà coulé une
longue lelire. 11 vous esl permis de
rire de ce que je m'eu vais dire, môme
de le Irouvei' absurde; ce n’esl pas
moi qui l’invenle , je l’ai enlendu. de
mes deux oreilles el même je me le
suis faii répéler, lellemenl la chose
me paraissail exliaordiuaire. Voici le
fait, si ce n’esl qu’une supposilion
sans aucmi fondemcnl , tant pis pour
ceux (pti t'oiii faite ou itiveniée.
Ce ne sera pas une chapelle bapliste.
Le Sminletideni de l’œuvre rntssiouiiaire italienne de celte dénomination
a reconnn trop lard qu’il avait été induil en enenr el qu’il n’y avait absolumetii aucune convenance , ni nécessité, à bâtir à grands frais un lieu
de culte cl un logement là où il n’y
a pas d’adhérents el où la présence
d’un ministre esl superflue. En liornme
de bon sens el de sérieux qu’il esl
(à ce qu’on ajouta, car pour moi je
lie sais pas même sou nom ), il a décidé de faire cadeau à noire Orplielinal
de ce bâlimenl, qui satisfera à des
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________516-
besoins très réels de notre élablissernenl,. IjU eiiapeÜe servira pour l’école
du dimanclie des 50 orpiielines et des
20 à 30 enl'anls du voisinage; l’école
de Sainte Marguei'ile sera moins encombrée. iCl poiiitjuüi n’y nnrail-il pas
là, onlrc l’école du dimanclie, un service régulier ? Oomrne il l'aiidra bientôt, peut-être, avoir une soiis-direcirice
à la charge de laquelle seraient placées
certaines de nos oipbelines, les cinq
on six cluiinhies qn’il y aura au dessus
lie la chapelle arriveraietil on ne peut
plus à propos.
Voilà ce qu’on m'a dit, el coin me
on ne m’a pas demandé le secret, j’ai
voulu le dire à mon tour. Avonir/. ipie
si ta chose se vérifie, ce sera une admirable dispensation du Seigneur qui
aura changé en bénédiction ce que
nous iléplorions comme un mallieiir.
liu y pcnsanl scnlemeiU comme à
une chose po.ssible, j’oublie mes raisins
que la pluie continue à gâter.
C’est avec le cœur plus joyeux qu’il
ne l'élail l’autre jour, que Jelormine
aujourd’hui ma lellio et que je vous
prie de me croire votre très-dévoué
Jacques.
Morsfîille le sept. JSH]
* Uue de la RT-publique.
A Mon.sieiir le Directeur du journal
te Témoin.
Cher el honoré Monsieur,
J'ai lu avec un vif inlérêl l’article
contenu dans le n® 31 du « Témoin i
concernant les jeunes filles de nos
Vallées, qui quilleiU leurs paisibles
inotilagnes pour venii', soit à Nice soit
à Marseille, essuyer de gagner un peu
plus d'argent. C'est une heiii’euse idée
que vous avez-eue d’inséi'er dans votre petite feiiillo ces excellents conseils
adressés a no.s jeunes filles qui nous
arrivent ici en aussi grand nornbie.
Espérons que ce chaleureux appel sera
entendu el que beaucoup d’entre elles suivront ces conseils el qu’elles
échapperont ainsi au péril de tomber
dans des lieux mall'amés.
Voudriez-vous aussi annoncer, dans
votre pins pi’ocbain N®, que les jeunes filles qui veulent venir à Marseille peuvent Ironver, de suite eq arrivant, une Maison hospitalière, semblabte à celle qui va s’ouvrir a Nice?
Voici l'adresse ; M'“® Bertrand, 18, rue
.Sainte Vicloire, iMarseiiie.
Celle œuvre est souieuue par nn
Comité de dames chrétiennes de l’Eglise réformée de Marseille. Moyennant 1 fr. 05 c. par jour nos jeunes
fille.s peuvent être nourries et très-bien
logées. On y fait le culte de l’amille
malin et .soir. — Toule.s les familles
proleslantcs de Mar.sei!le viennent chercher leur personnel dans celle maison.
Que no-s filles prennent bien'garde,
en arrivant à Marseille, d’accepter les
offres .séduisantes que leur font presque tout les bureaux de placement.
La plus giaiide partie de ces bureaux
ne sont autre chose que des bureaux
de recruiement pour les maisons infâmes de prostitution. Témoin deux jeunes Viiudoises qui ont été enrôlées
dans ces bureaux pour des places très
lucratives à Avignon, chez des dames
fort riches el où elle.s n’avaieril presque rien à faire. Elles auraient été
infailliblertienl séquestrées dans une,
mauvaise maison, si elles n’eussent
rencontré sur leur roule, en chemin
de fer, une connaissance qui les en a
averties. Combien d’antres y ont malheureusement succombé- One fois dans
ces maisons, on n’en sort plus sinon
dans l’état de dégradation la plus horrible. Il faudrait, à mon avis, faire imprimer ces conseils sur une feuille à
pat l, el que chaque pasteur de nos
Vallées en remît un on plusieurs exemplaires à toutes les jeunes filles qui
parlent pour la France.
Veuillez agréer, cher el honoré Monsieur, mes respectueuses salutations.
Votre bien humble
Ed. Tourn.
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/v\AAirw wVN/VWWVWNiTw' bf I
LETTRE ADRESSÉE
par le Syiimle de l'Eglise Vaudoise
A MADAME!GARFII-:i,n
Madame,
Le Synode du l'Eglise des Vallées
du Piémont et d’Iialie, dans sa réunion
du 15 an 9 seplenibre, à Torre-Peliice,
dans les Vallées susdites, après avoir
arderrirneni prié le Seigneur pour le
général Garfield, Président des EialsÜnis, votre illustre mari de liien lienrense mémoire, tdiiu geail le soussigné,
son président, de vous adresser une
lettre qui vous exprimât, avec ses vœux
les plus ardents, sa vive sympathie.
Au moment d’accomplir ce devoir, la
douloureuse nouvelle qui a retenti dans
l’Europe eulière: « Garfield est mort >»
est venue donner à ces vœux un antre
objet et à cette sympalliic une force
plus grande encore, l.a bles.sme était
trop grave; l'béroïque patient a dû
succomber. Les prières nniverscllemenl
adressées au baigneur pour sa guérison ont dû être exaucées d’une autre
manière. Dieu a voidn que le Président Garfield fût un martyr glorieux
parmi les chefs de nations, tous menacés, de nos jours, par un esprit
impie et féroce d’insubordinaliou et
de révolle contre toute autorité divine
et humaine. Ailleuis c’est un tyian,
tyran débonnaire pourtant, qui est
massacré; aux Etats-Unis, c’est le plus
honnête et loyal serviteur du pays,
dont les intentions loyales et pures
ont seules pu effrayer les méchants. Sa
vie aurait été utile à son pays; elle
était indispensable à volie bonheur.
Madame, et aqofeien de ses enfants.
Sa mort cependini est un gain; pour
lui d’abord incunleslnblement, car si
< Christ est notre vie, la mort nous
est un gain »; puis, poiirvous, Madame,
pour vos enfants, pour votre gi'and
pays, moyennant la bonté et la sagesse
infinie de Dieu, il en résultera aus.si
du bien.
Déjà il nous revient que le Stid et
le Nord, pour la première fois depuis
là guerre, se confondent dans un même
semimenl, que tous les partis sont
unis. Or quand les cœurs d’un si
grand peuple pleurent avec le vôtre;
quand les enfants du pays mènent
deuil avec vos enfants, les larmes
doivent en être adoucies, outre que,
par la grâce de Dieu, vous .ne pleurez
pas comme ceux qui n’ont pas d’espérance ».
Si la syrnpalbie d’une Eglise dont
l’hisloire est pleine de douleurs et de
délivrances, peut ajouter quelque chose
à vos consolations; si nos prières pour
vous et poui' vos enfants peuvent vous
procurer quelque bénédiction, l’Eglise
Vaudoise d'Italie m'a' chargé de vous
assurer, madame, que ni sa sympathie
ni ses prières ne vous feront défaut.
Veuillez en accueillir. Madame, l’assurance qu’a l’honneur de vous exprimer
le soussigné Président du Synode de
l’Eglise Vaudoise.
Paul Geymonat, prof, théol.
Florence, Palais Saïviati , rue des
Serragli^ le '■¿2 septembre 1881.
GarGcld priHil.
Chacun clierchait dans les colonnes
des journaux de ces derniers temps
les nouvelles de la précieuse santé
du Président Garfield, et beaucoup de
prière.s ,se «ont élevées au ciel, soil
aux Etats-Unis, soit dans les autres
conlrée.s du monde, pour demander
à Dieu son rétablissemeiil. Dans une
réunion de prières convoquée à celle
fin en Amérique, un condisci[)le de
Garfield parla en ce termes qlie nous
traduisons du Christian Herald:
O II y a aujourd’hui 26 ans, et à
celle même heure, la classe de '1856
à laquelle upparienait le Président,
était sur les collines de Graylock pour
y passer la rmii. Comme nous allions
nous endormir, Garfield lira un Nouveau Testament de sa poche et dit ;
— « J’ai l’habitude de lire fous les soirs
à cel^ heure un chapitre de la Parole
de DîWt avec ma mère. Lirai-je à
liaule voix?» —Tous y consentirent,
et quand il eut finb! la lecture , il invita le plus âgé te ;tes compagnons
à faire la prière.
6
.318^
El là pendant la nuit, sur le sommet d’une colline nous avons prié
avec c^lui powr lequel nous prions
maintenant ».
Les journaux de loiiles nuances,
religieux, poliiiques, incrédules même,
Ibnl l’éloge de Garfield et redisent
ses vertus et la nobles.=e rie son caracléi e. Où Garfield puisait-il ces ver
tus , où reirempail-il son caractère et
où a t-il ap[)i'is à devenir ce qu’il est
devenu ? Garfield lisait la iiible avec
sa digne tnère ; il Taisait chaque joui'
le culte de famille; il n’avait pas honte
(le l’Evangile de Christ auquel il rendait témoignage en présence des hommes.
Qne nous serions meilleurs, plus
■ heureux et plus nlile.s à nos semblables si nous lisions chaque jour
notre Bible , et si cliaque joitr nous
élevions nos cœurs à Dieu |>ar la
prière !
Iloiitïclleo reliigtcuôcs
lT.(tUE - La 5® Conférence générale àcs
Eglises de l'évangelisalioii Vaudoise s’esl
tenue à Milan, du 20 au 2B septembre, à la suite d’im culte dirigé
par iVL le professeur Comba de Florence et sous la Présidence de M. le
pasteur Ttirino de ¡Milan.
En sus des rapports très-intéressants
des différents districts dont se compose la Conférence générale, l’Assemblée a entendu et accueilli avec une
faveur manifeste l’excellent rapport de
•M’’ J. D Proebei , insliuueur ai Turiu
sur « le meilleur moyen de faire connaître l'Evangile aux enfants des écoles
diurnes«, rapport dont la conclu.-don,
adoptée avec eiiLlionsiasme par la Couférerree , était la nécessilà plus que jamais urgente de- tenir haut élevé dans
nos écoles le drapeau de V Evangile.
Un banquet fraternel cl la célébration
de la Cène ont clos dign^menl
celle session pendant laqii(;lle un esprit de paix et de fraleruilé n’a cessé
de léguer entre les membres.
— Le dimanche 25 septembre a été
un jour de grande réjouissance chrétienne pour la jeune Eglise de S. Fe
dele dans la Val d’intelvi, qui consacrait, ce jour là , au Seigneur, le
cliarmanl petit temple de style gothique , que, moyennant ses propres sacrifices et l’aide de la Commission
d’Evangélisation et des clnétiens de
l’étranger, il lui a été donné d’élever
an culle en esprit et en vérité , tel
que Dieu le demande,
La cérémonie présidée par M. le
pasteur Prochet de Gênes, a été des
plus inléressanles. Après la prière de
consécration et la lecture du chap. IV
de St. Jean suivie d’une courte allocution de la pan du Président, M. le
pasteur Malan de Messine a occupé'
la chaire et piononcé un éloquent
(lisconi's sur Jean 1-.5 n la lumière
luit dans les lénèbres », et le culte
s’esl terminé par la céléitralioii de la
Sainte-Gène. Jusqu’à la fin, et quoique la fonction ail duré deux heures
et demie, I’alleniion du nombreux
auditoire qui se picssait à l’intérieur
do lempb:! et en deliors, composé
en grande pailie de caliioliques de
la localité, ne s'’esi pas lassée un
inslanl , et tout s'esi passé avec l’ordre
le plus parfait.
Une seide ombre évi.slait au tablean,
à Ions les autres égards si réjouissant,
qu’offrait celte journée : la disparulion
du jeune serviteur de Dieu , enfant
de ia localité, le regrellé Pi’eiro Awdreelli, qui, pendant sou trop court
minisièi e , avait eu une si grande part
à l’érection de ce charmant édifice. Mais
son souvenir, présent à tons les cœurs,
était un lien de plus entre le ciel
où il a été recueilli , et ce qui s’accomplissait dans le lieu qui l’avait
vu naître. Que Dieu fasse di? ce nouveau sanctuaire , une .« porte du ciel »
pour be.iucoiip d’âuies I C'e.st le vœu
qui, sans donle s'est élevé de beaucoup de cœurs' dans celle journée,
et auquel nous lions joignons très-sincèrement.
— M. iliiiNiu Gërmoni). Noms apprenons avec doideni la mui l de M. Hem i
Germond , pasteur et Diréclenr de la
maison des Diaconesses de St. Loup.
Mr H. Germond a souvent visité nos
établissements de bienfaisance qui lui
7
.319---
doivent, comme à son hienlieurenx
père qui l’a précédé luiprés du Seigneur, le service généieiix et. dévoué
des diaconesses depuis plusieurs années.
Son départ , aiieiniu pai- ses amis,
mais par personne plus que par lui,
après de longues .«ouffrances, n’en
laisse pas moins un grand vide dans
sa l’amine, et aupi ès de ses nombreux
amis ; sa perle sera ressentie parliculièi'ernerU par les nombreuses diaconesses qui l'ormaieul pour Itii une
seconde famille.
Nous nous associons é la douleur
de M™« Germond , sa veuve qui .secondait si bien .son bien-lienreiix mari
dans son œuvre, et & celle des enfants
de celui qui a été pour eux un modèle de dévouement au Seigneur cl
d’activité à son service.
Nous voudrions pouvoir dire à toutes les diaconesses, nous qiii avons
connu d’assez près leur citer Directeur,
que nous symjtalhisons de cœur avec
elles et que nous comprenons leur
chagrin pour une si grande perle.
— L’autobiographie annoncée de
Monseigneur di Campêllo, vieni de paraître, en une brochure in 8“ de 64
pages, sous ce litre; Enrico di Cnmpello,
cenni autobiografici, che rendono ragione dell'uscila di lui dalla Chiesa
papale. C’rvsl, en effet, plutôt les ridsqns
qui l’ont induit à abandonner l’Kglise
papale, que celles qui l’onl poussé à
s’unir à l’Eglise Evangélique, qui sont
exposées dans ce volume, dont le (oq
est du reste, d’un bout à l’autre, parfaiiemenl digne. « Le comte de Carn« pello, dit railleur, en s’éloignant de
« l’église de sa naissance, engage sa
» parole (et l’on peut le croire sans hén silalion) que jamais il ne deviendra
» un second Chain, pour découvrir,
» avec une dérision coupable, les nu» dkés paternelles u. Une telle conduite de la part de l’ancien catholique
a toute notre approbation et honore
à nos yeux celui qui la lient. Mais le
chrétien évangélique doit à ses nouveaux frères plus encore: savoir, les
motifs puisés dans sa conscience, et
qui lui ont fait un devoir pressant
de l’acte qu’il vient d’accomplir. Espérons que cette seconde partie de l’aittobiograpliie du ci-devant chanoine fera
bientôt suite à la première.
Framce. — L’ambassade allemande
à Paris u informé la ville d’Eisieben
(lien de naissance de Luliier) que le
marquis Carolo l,orenzo Párelo, un
riche italien récemment mort à Neuillv,
lui avait légué un capital de 200,060
francs, en souvenir du grand Réformateur.
Irlande. — Une statistique qui a
bien .va valeur est la suivante, extraite
d’une étude très-remarquable publiée
par le Journal de Genève sur l’Irlande.
Clioisissanl comme point de comparaison, au point de vue de la moralité
entre catholiques et protestants les
malfaiteurs qui, pour délits divers, se
trouvent en ce rnoinenl-ci dans les
prisons de l’Etal , l’auteur constate
¡’existence:
d’tt» prisonnier à raison de 996 catholiques;
d'un prisonnier à raison de i,490
protestants épiscopaux;
d’tni prisonnier à rat.son de 4,793
protestants presbytériens.
La population de l’Irlande qui, en
1841, était de 8,196,000 âme.s, grâces,
en!r’autre.s catises, à l’émigialion qui,
au lieu de diminuer, va en augmentant, n’en compte plus aujomd’hni
que 5,159,000 dont 3,951,000 catholiques, 1,178,000 protestants et 450
israélites.
iÎKroiiicjuc ^audotse
Les examens de concours, que le
Témoin a annoncés dans son numéro
du 16 septembre ont eu lien les jours
26 et 27 du même mois, et ils ont
donné les ré.sullals suivants; Bourses
Campbell cinq concurrenls; vainqueurs :
Pierre Vinay élève de septième aimée,
et II. Jahier de cinquième année.
Bourses Anonymes, six concurrents.
Ont été nantis chacun d’une bourse
pour trois ans à la condition d’èire
chaque année promu avec un minimum de 75 centièmes de succès: llivoir
Pierre, Hoslan Louis et Léger Darihélemy.
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L’examen dil de brevet pour les régents a été fixé au 20 octobre courant,
à La Tour, dans une des salles du
Collège et commencera à 8 heures du
matin. Ont été désignés pour composer la Commission MM. Charbonnier
prof, directeur de l’Ecole Normale,
B. Olivet prof., Elisée Coslabel instituteur, P. Lanlarel, H. Bosio et .1. P.
Pons pasteur. — On rappelle aux aspirants l'inviiaiioii de se faii’e inscrire
auprès de la Table à-lout le 15 octobre.
VEcole^de¡Méthode pour les régents
des écoles de quartier s’ouvrira au
Pomarct lundi 31 octobre courant, et
à la Tour au jour qui sera ultéfieurement^porté à la connaissance des paroisses, du Val Pélis. Les régents qui
ont suivi dix fois cette école peuvent
être, par les consistoires, dispensés d’y
assister.
iKcüuc ipoitttqu^
Mtaiie. - Nous n’avons pas des faits
irnportanls^à noter. Le roi Humbert
et la reine Marguerite ne sont pas
encore rentrés à Rome, Les ministres
voyagent. Depretis s’est rendu de Rome
à Monza auprès du roi pour présenter
à sa signature divers décrets, en particulier celui de la nomination et du
changement de plusieurs préfets. Les
députés vont visiter leurs collèges qui
leur donnent des banquets dans lesquels ils rendent compte de leur conduite politique et exposent, leur vues
sur les diverses questions à l’ordre
du joui’. Le Sénat se dispose à discutei’ la loi électorale déjà approuvée
par la Chambre. Les ministres des finances, des travaux publics déploient
une grande activité. Celui de l'instruction publique innove et révoque
même tel professeur uqiversilaire
Frunce. — Les Chambres vont être
convoquées. Le président Grévy se
refuse à changer de ministère avant
un vote du nouveau Parlement.
A l’intérieur, récriminations, accusations de la part du parti avancé contre
le gouvernement pour l’expédition de
Tunis, et surtout contre Gambetta et
le consul général Roustan. -- En Al
gérie et en Tunisie les révoltes et les
désordres oonlinueril.
Angtele»"»'«. — La loi ,^agricole
n’a pas mi.'j fin aux troubles de l’Irlande.
Atlemagne. — Il n’est pas encore
bien certiiiu .^qiie Bismark se soit réconcilié avec le Vatican. Il y a eu des
pourparlers qiii n’otil pas abouti à un
résultat définitif ; et s’il était vrai que
le parti progressiste se rapprochât des
idées du Grand-Chancelier , il serait
encore possible que ce dernier ne fût
par piessé de faire de trop grandes
concessions au parti du centre et an,
pape.
AmériQwte. — Le nouveau président M. Arthur paraît vouloir gouverner d’après les principes de son
regret lé prédécesseur, le général Garfield qui a succombé aux blessures
d’un criminel forcené. Mais déjà l’on
se dispose à attenter à la vie du chef
de l'Elal.
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