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Compte-courant ivoc la Poste
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Italie............... L. 3
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de poste ..........» 6
Amérique du Sud . . . . » ti
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L Torre Pellicc,
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et se paie d’avance. h
20 Août 1891
Numéros séparés demandés avant
le tirage, d.0 centimes chacun.
Annonces: 20 ceritimes^ar ligne
pour une seule fois — 16 centimes de 2 à 5 fois et 10 centimes pourOfoiset au dessus
S’adresser pour la Uédactlon à M.
le Past. H. Meille, Torre Pelliee
et pour rAdniinSstnktloa & ft]
Elisée Costabel, TorrePaiïice
Tout changement d’adresse est
payé 0.25 centimes.
LE TEMOIN
ÉCHO DES VALLÉES VAUDOISES
Paraissant chaque Jeudi
Vous rnc sereï témoins. Aot. 1,8 Suivant la vérité avec la charité. Epli. IV, 15. Que Ion règne vienne. Matth. VI,10
O 111 III aire:
Vive Ig Roi! — Un peu d’optimisme —
Question brûlante — Missions — Fête
du 15 Août — Chronique Vaudoise —
Annonces.
20 Août 189Î.
ait par cette visite inattendue,
comblé en partie les vœux d’une
population, dont le plus cher
désir serait de posséder pour
plus longtemps et d’avoir tout
à soi son Roi bien aimé.
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F \\/
L1
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Les journaux politiques confirment le bruit qui avait d’abord
^ couru assez vaguement, que S.
. M. Humbert P, à l’occasion de
|> son voyage à Mondovi, viendrait
vers la fin de cette semaine passer en revue les bataillons alpins
concentrés au Perrier.
Au moment où le Roi va honorer de sa présence le sol de
nos Vallées, nous nous sentons
pressés, non seulement de F assurer des sentiments d’aiFection
et de dévouement inaltérables
¡ que professent pour lui les Vau■' dois, il les connaît d’ailleurs assez bien, mais aussi de lui ex[ primer toute leur joie de ce qu’il
Vive le Roi!
W. M.
Coiiîérenee (iéiiérale
La Conférence Générale de la
Mission de l’Église Vaudoise (constituée confoiTOément au § 28 de
rOrgnnamento, se réunira, D. V. le
2 Septembre prochain à 10 h. a. m.
dans le temple vaudois.
11 va sans dire que tous les pasteurs qui n’en seront pas absolument empêchés et bon nombre de
memlu'es de nos paroisses se feront un devoir et en même temps
un plaisir d’v assister.
Ré±
Un peu d’optimisme
il m'est arrivé parfois d’entendre
dire d’nn ton
découragé ; « Dans
'A
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'■iM
2
_ 266
> I"
if.,:
quel triste moment nous vivons !
tout dégénère, tout va mal, ali! le
bon vieux temps, où est-il?... »
— Est-ce ignorance de la vie, esprit de contradiction ou tendresse
aveugle pour l’époque où je vis, je
ne sais ; mais ce langage rn’a toujours fait l’effet d’une note fausse jetée brusquement dans l’harmonie de
mes plus chères illusions, de mes
plus saintes croyances. Sommes-nous
vraiment sur une pente fatale, notre
siècle marque-t-il un pas en arrière?
Peut-être, à certains égards si l’on
isole les faits, certainement non,si l’on
embrasse le monde d’un coup d’œil
d’ensemble. Chacun sait les progrès
merveilleux qu’ont fait les sciences
durant ces dernières années; l’industrie, le commerce, se sont étendus,
développés; les arts eux-mêmes accusent comme un renouveau d’essor vigoureux; la religion.... ah!
c’est là le point noir, n’est-ce pas,
c’est là qu’il fait sombre? — Avant
de répondre parcourons rapidement
l’histoire de l’Église. — Nous sommes au I.’’ siècle; le Sauveur vient
d’expirer sur la croix, haï, méconnu,
ignoré. La lumière a brillé, elle
s’est éteinte, et les Ténèbres sont
là, plus sinistres que_ jamais, se refermant au dessus du Calvaire, comme pour effacer jusqu’au souvenir
de ce .jqui s’y est passé. Pourtant
un petit groupe de disciples se disperse peu à peu pour évangéliser
le monde et son vaillant témoignage
dessine bientôt un vaste rayon lumineux, partant du foyer de Jérusalem et s’étendant par les rives de
la Méditerranée jusqu’à la lointaine
Rome. Simultanément la persécution se déchaîne furieuse, cruelle,
mais rien n’arrête la vague envahissante qui va grandissant toujours.
Alors paraît Constantin; par son adhésion à la religion du Christ il
rompt les digues de l’opposition et
le flot de la foi nouvelle se répand
dans tout son empire; il pénétre
partout, mais que devient la pureté. de ses eaux? Ainsi que le
chant des martyrs, 1a puissance vivifiante du Christianisme semble
s’être éteinte; les erreurs, comme
une vase impure, surgissent une à
une à travers les siècles; les esprits,les
consciences s’ atrophient en s’assimilant une foule d’idées superstitieuses et grossières. Eu vain te courant
des croisades vient pour un temps
retremper les cœurs, réchauffer les
enthousiasmes; la nuit, la froide, longue nuit du Moyen-Age,s'étend fatalement en tous lieux. C’est à peine si
par ci par là quelipie paisible monastère, quelque personnalité remarquable s’élève au sein des ténèbres
de l’ignorance et de l’incrédulité
comme uu flambeau solitaire, dont
la lueur pure détonne et frappe
par le contraste; car, pour la masse
des populations, où sont les lumières que l’Église primitive avait semblé apporter dans tous les domaines,
dans la vie sociale toute entière?
où sont les principes si grands et si
simples du Sauveur?
Monstrueusement faussés dans la
pratique, leurs textes sacrés sont ignorés, ou mis en oubli et la parole
de l’homme remplace toujours plus
complètement la Parole de Dieu. —
Ahl quelles ténèbres! — Quel recul!
—En est-il bien ainsi? Les douze
heures de nuit sont-elles un pas en
arrière après les douze heures de
jour? ne mûrissent-elles pas plutôt
dans le silence et le mystère ce'
que la lumière a fait éclore de germes féconds? ne sont-elles pas tout
au moins une transition vers unq
nouvelle aurore?
’fransportons-nous en plein XVI®
siècle. A la parole vigoureuse, brûlante de zèle, des Luther, des Calvin et de bien d’autres encore, un
ferment puis.sant ébranle soudain, les
masses; le cri d’alarme a été jeté;
ceux qui étaient assis dans les ténèbres de l’ombre de la mort » 1’ ônt
entendu, et c’est iilar milliers qq’ils
retournent à l’Evangile, à la source
des eaüx pures. En vain le fanatisme
s’acharne contre eux, en vain l’In-
3
- 267
quisition dresse ses bûchers; le flot
gagne du terrain, il monte, il se
répand et sa force rénovatrice fait
sentir son influence là même peutêtre où elle avait été le plus enrayée.
Les années s’écoulent, et la société
est trasformée, si absolument modifiée que c’est à peine si on la re-connait, et il n’est pas difficile de
constater qu’elle présente un tableau
bien plus réjouissant que celui qu’
elle offrait avant la grande crise de
la Réforme.
Avec le temps le nombre des croyants augmente d’une manière sensible, les premiers disciples n’étaient
qu’une poignée d’hommes et voici
ceux qui se réclament du nom de
Christ, depuis que l’appel des réformateurs a retenti, sont devenus légion, Le feu que Jésus était venu
allumer sur la terre, que les apôtres
avaient entretenu et propagé, a pris
les propoi'tions d’un vaste embrasement qui, grâces aux travaux missionnaires de toutes sortes, tend à
se répandre jusqu’aux extrémités de
la terre. Il est vrai cependant que
si l’Eglise actuelle surpasse de beaucoup en étendue l’Eglise primitive,
si son zélé est aetif,sa charité réelle,
elle présente au.ssi des particularités
étranges qui expliquent en quelque
sorte les exclamations dont je parlais
en commençant. 11 y a partout comme une désagrégation des forces, les
nuances se multiplient, les idées les
plus opposées se font jour, se combattant les unes les autres, et lorsqu’il y a mauvaise entente parmi
les matelots il est fort à craindre que
le vaisseau n’aille à la dérive. La
catastrophe serait très probable si
nous n’avions pas un pilote qui ne
sommeille jamais et qui a promis
que le jour viendrait où Ça connaissance couvrirait la terre comme le
fond de la mer est couvert par les
eaux. Je veux donc plutôt voir dans
l’effervescence actuelle des idées,
dans les tâtonnements de ia foi,
. dans la dé.sorganisation qui semble
se glisser un peu partout,une preuve
que nous traversons une époque de
crise, de transition, destinée' à prépai'er une aurore brillante, une ère
plus lumineuse sans doute que ne
l’a été celle de la Réforme, une ère
qui sera l’épanouissement de bien
des vérités méconnues ou négligées
dont la force sera d’autant pins puissante que leur mise en évidence
aura coûté plus de luttes. Et cette
hypothèse, n’est-elle pas au fond
notre secret espoir à tous ? La Bible
elle-même nous pousse à de hautes
espérances. Elle promet le retour
en gloire du Seigneur, elle annonce
un temps de refraîchissement où la
présence de Jésus renouvellera la
terre et son humanité; si nous marchons vers de si grandes choses,
comment croire à un recul? Oh!
non ; la loi du progrès existe dans
tous les domaines, le jour doit augmenter son éclat jusqu’à ce qu’il
vienne à sa perfection! — Et si le
mal grandit à côté du bien, est-ce
une raison pour douter que le bien
ne s’épure et grandisse? L'ivraie ne
doit-elle pas parvenir à sa maturité
avant la moisson, tout comme le bon
grain ?
Ah!
la main qui nous conduit est
puissante et sage pour faire tout
concourir à l’accomplissement de ses
desseins d’amour, et. là où l’homme
ne voit que ténèbres et désordre,
Dieu ne voit peut-être qu’un détour
de la route, une dépression même
amenant à une soudaine éclaircie, à
un point de vue dominant un vaste
horizon. C’est ce que crie le passé
et le passé est un gage de l’avenir.
Je pense qu’au lieu de stigmatiser
les temps présents et de regretter
ceux qui ne sont plus, il coüvient
mieux à chacun de nous de s’écrier
du fond, du cœur : « O mon Dieu,
révéle-moi ce que suis à tes yeux,
montre-moi si, par ma conduite et
toute ma manière d’être, je me suis
égaré, ramène-moi et mets-moi en
bénédiction afin que si mon Rédempteur doit venir bientôt. Il me
trouve veillant ! » A. R. J.
K
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SA
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m.
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Biiré''' •
QUESTION liRELA^TE
(Suite)
Le iü Août, iS9i.
Très-Honoré Monsieur,
J’ai lu avec uii vif intérêt l’article
du dernier numéro du Témoin conceniant, la pénurie toujours croissante
des maîtres d’école; si vous voulez
bien m’accorder aussi une petite
place dans votre journal, j’essayerai
d’indiquer les moyens auxquels, selon
moi, il faudrait avoir recours pour
conjurer les dangers que votre correspondant signale avec raison.
Voyons donc brièvement, très brièvement même, ce que devrait faire
la Table pour remédier au triste
état de choses que l’article susmentionné a relevé et que tout le monde
déplore; car, qu’on le veuille ou non,
c’est elle qui doit s’occuper sérieusement de la question, si elle tient
à avoir des instituteurs dignes de sa
conflance.
Elle'devrait charger les instituteurs, les pasteurs et les professeurs
du Collège de lui indiquer ceux
d’entre leurs élèves qui, étant doués
pour cela, se seraieht disposés à
entreprendre les études de maître
d’écofe.
Une fois ces élèves choisis, elle
devrait leur faire suivre les cours
du gymnase de la Tour, pour les
envoyer ensuite à 1’ Ecole Normale
de Pignerol, d’où ils sortiraient après
deux ou trojs ans avec leur brevet
supérieur. Je conseille de les envoyer
à Pignerol plutôt qu’ailleurs; avant
tout, parceque cette Ecole Normale
continue à être une des meilleures,
sinon la meilleure des Ecoles Normales que nous ayons en Italie; et
ensuite parcequ’à Pignerol ces jeunes
gens dépenseraient moins que dans
toute autre- ville, qu’ ils seraient
moins éloignés de leurs familles et
qu’ils se trouveraient encore dans
un milieu presque vaudois.
Dans ce cas, on ferait bien de rendre
à Pignerol son maître l’école et d’y
envoyer un homme marié, séi'ieux,'
capable et expérimenté,qni pût pi’endre ces futurs instituteurs en pension chez lui pour les pi'éparer en
vue de la vie qu’ils devront mener
ensuite et compléter leur éducation,
surtout pour ce qui a trait au français, au chant, à la morale et à la
religion.
Ces jeunes gens quitteraient Pignerol munis de tons les titres que
la loi exige et pourraient être nommés, sans crainte que leur nomination fût cassée par l’autorité .scolaire,
comme cela arrivera malheureusement sous peu; car bientôt, même
les régents qui n’ont en fait de .titres
que le strict nécessaire, feront défaut. Le maître de Pignerol, par ses
conseils, ses leçons et son exemple
leur aurait imprimé ce cachet particulier qui a toujours caractérisé les
instituteurs vaudois en établissant
entre eux et leurs collèges catholiques une différence dont il.s pourraient se vanter.
Cependant je conseillerais d’envoyer ces jeunes gens passer un an
ou deux en France ou en Suisse,
dans une Ecole Normale protestante
afin qu’ils pussent offrir toutes les
garanties voulues au point de vue du
français et de la religion.
Des instituteurs préparés de la
sorte pourraient travailler avec un
succès presque, certain tant aux vallées que dans notre champ d’Evangélisation, aussi bien comme régents
évangélistes que comme simples régents.
U ne leur serait pas difficile ensuite de se procurer quelques diplômes qui leur ouvriraient les portes
des écoles secondaires, âprés avoir
travaillé pendant huit ou dix ans et
avoir consacré à l’enseignement primaire tout ce que la jeunesse apporte avec elle de forces, d’entrain,
d’optimisme, etc., ils pourraient céder
■leur place aux jeunes qui arriveraient.
5
c-' •:
- à6§
tandis qu’ eux embrasseraient une
carrièi'e moins fatigante et un peu
mieux rétribuée, et cela dans T intérêt de'tous; de l’instruetion avant
tout.
Appelés à travailler au milieu de
personnes qu’en général les évangélistes ne peuvent atteindre que
très difficilement, ils pourraient accomplir, sans bruit et sans rien coûter
à leur église, une œuvre bénie au
point de vue de l’évangélisation.
Je ne puis m’empêcher de faire
remarquer que ce que je me suis
permis de conseiller à la Table
de faire maintenant, elle aurait dû
le faire immédiatement après avoir
fermé l’Ecole Normale de la Tour,
et qu’aioi's déjà quelqu’ un l’avait
mise en garde contre les dangers
qui nous menacent maintenant.
Mieux vaut tard que jamais; es|)érons que bientôt des dispositions
sérieuses et intelligentes viendront
rassurer toutes les personnes qui ont
des appréhensions touchant l’avenir
de nos écoles primaires.
En attendant agréez, très honoré
Mon.sieur, les salutations de
Votre très dévoué
Ct.
MISSIONS
Nouvelles de M. B. PASCAL, missionnaire
Leloaleiig, 23 Juillet 1891.
.... Voilà prés de deux mois qu’a
eu lieu mon iuslallatron à la Sébapala. Prés de 700 personnes y étaient
présentes; j’étais tout ému de me
trouver en présence d’un si grand
nombre de païens, car dans le district qui sera confié à mes soins,
les chrétiens sont une exception. Si
l’on s’en tient à la statistique, on
pourrait croire que toute une petite
église s’y trouve groupée. C’est que
j’ai une annexe, autrefois rattachée
à Massilissi, où presque tout le monde
est nominalement converti,. Le chef
me paraît un homme supérieur, et
je pense que sa famille est l’un des
rares exemples que l’on rencontre
au Lessouto de maisons entières
qui ont complètement rompu avec
le paganisme. Cette annexe est au
deçà de la Sébàpala, qui est presque
un petit lleuve dans un temps de
pluie corne nous l’avons cette année. La station est à i 1]2 h, à.
cheval de là. Sa position est splendide: adossée à une colline, l’on
domine de là, par le regard, d’immenses plateaux, entourés au loin
d’une gigantesque courotïne de rnoiitagues à pic qui me rappellent les
Alpes, surtout maintenant que les
cimes sont couvertes de neige. I.es
villages sont nombreux et très-peuplés, mais dans tous ceux qui sont
comme accrochés à la station, il se
trouve un seul chrétien. Depuis
quelque temps une femme, jadis
convertie au catholicisme, fréquente
régulièrement les cultes, et cela m’amuse de voir dans l’assemblée, accroupie par terre, cette bonne vieille
parée de petits médaillons en ferblanc, portant en relief de petites
madones, f^e chef de la station est
un païen endurci et ivrogne; cependant, quand on lui parle de Dieu,
il dit être Chrétien depuis longtemps,
et il prétend prier tous les jours
nos trois divinités: le Dieu d’Abraham,Ie Dieud’Isaacet celui de Jacol».
Je ne sais trop où il a allrapé ces
notions erronées du christianisme,
car il a beaucoup voyagé dans la
Colonie. Jusqu’ici je n’ai passé que
trois semaines à la Sébapala, vu que
je n’en suis qu’à Fa b g en fait de
[..essoulo. Bien qu’isolé et ne pouvant avoir que peu de communications avec les gens, je me plaisais
assez dans mon nouveau Rodoret;
mon petit palais a 3 mètres de long
sur 2 1(2 de large et 2 de haut. M,
Bertschy, mon prédécesseur, a laissé
une maison inachevée et je ne sais
si je pourrai la continuer, car les
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murs sont bien détériorés par les
pluies. On a pareillement fondé des
annexes, cependant tout est à reeomniencer, car il n'existe, à une exception près,ni chapelle, ni maison pour
l’évangéliste. — Ici, l’on doit s’occuper bon gré mai gré de l’élevage du
bétail, grâce au manque de combustible ordinaire. Ce n’est pas petite affaire que de diriger les bergers
qui sont on ne peut plus entanLs.
Aussi longtemps'que je pourrai me
passer de bœufs, je le ferai. Pour
le moment je n’ai que deux chevaux,
l’un desquels sera un don du « Pradu-Tour ». Posté entre l’Orange et
ta Sébapala j’ai fréquemment à être
à cheval, et dans l’eau. Il est vrai
qu’on traverse l’Orange sur une barque indigène. C’est le long de l’Orange que j’ai vu les hommes les
plus abrutis : ce sont des.Calres, complètement nus. Je crois que même
les Bassouto,s en sont choqués. —
Je ne puis encore juger des choses
au point de vue spirituel, mais je
suis toujours ému en assistant à un
culte, car je ne puis absolument pas
me faire aux cris poussés par les
femmes. Dimanche, 10 d’entre elles
pleuraientà la fois. Pauvres femmes!
on les comprend ; après tout se donner à Dieu c’est renoncer à leur
marij^à leurs enfants, et aux habitudes'dans lesquelles elles oritgrandi.
Quand on comprend, même imparfaitement, les nombreuses difticulté.s
qui se drés.sent devant elles, on se
dit.qu’il faut véritablement que l’Esprit de Dieu agisse puissamment
pour en triompher........
Le 15 Août 1891
Nos lecteurs savent que ce n'est
pas la madone d’Aoùt que les Vaudois célèbrent chaque année, à la
date indiquée, dans leurs montagnes;
mais bien un souvenir des temps
d’oppression et des grandes déli
vrances obtenues. Nous n’avonS en
effet qu’à retnonter à 43 ans arrière
pour trouver nos grand - pères obligés à chômer pendant les grandes
fêtes catholiques-romaines. Au lieu
de perdre leur temps dans le.s cabarets, à la plaine, ils pensèrent qu’il
valait mieux se réunir dans quelque endroit retiré, sous nos beaux
ombrages ou sur quelques unes de
nos cimes, pour évoquer les souvenirs du passé, ouvrir le livre de la
Parole éternelle et élever leurs âmes
au Dieu de vérité et au Grand maître des victoires. De là ces 15 Août
mémorables de Balsille,'de Sibauçl,etc..
qui ont donné lien à tant de bonnes
résolutions, qui ont fait naître plus
d’une vocation, el; qui, — pourquoi ne
le dirions-nous pas, — ont aussi posé
le fondement à plus d’une union bénie. Sans le 15 Août, celui qui écrit
ces lignes n’aurait peut-être jamais
eu l’occasion... lioriorabie... d’être
correspondant du Tém.oin.
Aussi qu’il fait bon, surtout pour
ceux qui sont obligés à vivre pendant le reste de l’année dans la
poussière des villes, de venir à cette époqueseremplirles poumons du grand
air de nos montagnes, respirer pour
son âme l’air vivifiant de l’évangile,
et serrer la main de tant de fréi’es
Vaudois venus de tous pays pour
l’occasion, el fortifier les .sentiments
d’nn sain patriotisme en évoquant
les souvenirs du passé. C'est là qu’on
trouve un commentaire pratique du
Ps. 133: que c’est une chose bonne
que les frères demeurent unis ensemble! Tout cela nous l’avons trouvé
samedi passé au Laous. Nous ne
croyons pas nous tromper en disant
que l’Assemblée, qui se. réunît sous
les chàtaigners séculaires de cette
localité, dépassait un millier d’âmes.
Après le chant et la prière faite
par M. le modérateur Pons, le vén.
pasteur de S.t Jean, M. Ant. Gay
qui pré.sidait la réunion, lut le chapitre 4 de l’épître de S.t Paul aux
Ephésiens. En partant du verset 3:
« ayant soin de conserver Tunité de
7
—271— ■ ■''
' l'Esprit par le lien de la paix », il
- exhorta ses auditeurs à runion spirituelle en Christ, la seule réelle, la
seule durable.
Après lui, monsieur Hugon de Rorà
montra comment la divei’sité de dons,
des talents, des capacités et des caractères des individus, bien loin d’affaiblir runité de l’église, contribuait
à former le corps parfait de Christ.
Monsieur Henri Appia, dont nous
sommes heureux de pouvoir dire
qu’il va consaci'er son minislèi'c à
l l’une de nos paroisses Vaudoi.Ses,
I prend ensuite la pai'ole pour mondrer comment, d’après les versets lus,
nous pouvons devenir des hommes
‘ en Christ: Le chrétien ne doit pas
g; rester un enfant, flottant et emporté
Î-; par le vent de toutes sorlesdedocI trines, mais il j'eut et doit obtenir
une grande fermeté dans sa foi et
ses jugements, arriver à sa majorité
spirituelle. Comment cela? non pas
en prenant un directeur spirituel,
mais en. mettant en pratique le con.seil de l’apôtre: « Suivant la vépité
pèj avec la charité ». Nous le pourrons,
si nous entretenons avec soin les
canaux de communication par lesjiq quels le Seigneur Jésus Christ nous
ïi' communique ses grâces!
Î;v Une prière prononcée par le pasleur de Bobbi termina cette première
I'; partie de la séance,
ï:' La seconde partie fut consacrée à
Ri. l’Histoire, aux Missions et à l’EvangéI lisation. C’est le prof. David Jahier
« qui traita ce premier sujet en nous
: parlant, dans un italien aussi élégant
I poür la forme que correct pour la
'ï prononciation, des faits de notre hisiiî-. toire qui eurent lieu entre la déli^ vrance de Balsille et l’exil d'Arnaud
avec ses 3000 compagnons,
fi ' La. connaissance de la matière
' dont fit preuve l’orateur, ses accents
ï pénétrés de piété filiale et de ref connaissance envers Dieu nous mqntrent qu’il y a en lui l’étoiîe d’un
" futur secrétaire de la Société d’Histoire Vaudoise. Avviso a chi tocca 1
L’espace nous manque pour parler
en long du discours de M. Georges
Appia, l’Apôtre des Missions au milieu de... son peuple. — Nous poui'rions peut-êti’e lui rlire qu’il d.éfend
une cause gagnée et que les Vaudois d’aujourd’hui comprennent la
parole du Christ que leurs premiers
ancêtres mettaient en pratique sur
une si grande échelle; Le champ
c’est le monde! mais nous préférons
répéter avec cette Vaudoise dont il
pai'lait: Demandez toujours! Ils peuvent donner davantage!
C’est surtout pour l’évangélisation
de notre patrie que cette parole est
à l’ordre du jour au inilieiü de nous!
Voilà ce que nous ont très bien fait
sentir les trois frères qui ont représenté celle branche d’activité
spécialement confiée au peuple
Vaudois: Messieurs J. Pons, A. Muston et D.’’ M. Procbet. L’un d’entre
eux dut nous faire la triste révélation que la somme donnée ( pour
l'évangélisation) par chaque membre
cornajuniant de notre église ne dé
passait par les 15 centimes!
La séance fut close à 1 heure par
la prière et le chant du cantique,
« Eglise du Seigneur ».
Une collecte au profit de l’évangélisation produisit la somme de
francs 98,35.
Un ancien de l’église de Bobi
donna ce qu’il fallait encore pour
parfaire les 100 francs. '
D. P.
CllllOIVUniE VAUDOISE
Torrk Peluce. — Le Corps des
pasteurs s’est réuni à La Tour mercredi 13 courani, dans la grande
salle du Synode. Vingt-six ministres
étaient présents. Après le culte, le
Modérateur communique que quatre
candidals au S.i ministère ont demandé à subir leur examen de foi.
Ce sont MM. H. Forneron de Pi
V -.’hîjr
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- 272
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gnerol, B. Peyronnel de Villesèche,
Philippe Grill, senior, et Philippe
Grill, junior, de Praly. l-es sujets sur
lesquels les candidats sont invités
à parler sont:
1“ La suffisance de la Parole de
Dieu pour le salut des times;
2° Uexpiation ;
3° L’action de l’Esprit dans le
témoignage personnel'
i° La vocation personnelle au
S.t ministère
Le résultat des examens ayant
été favorable aux candidats, le Corps
des pasteurs leur assigne les textes
suivants, sur lesquels ils doivent
prêcher leur sermon d’épreuve:
MM. B. Peyronnel, II Cor. V, 21 ;
Ph. Grill, senior. Actes III, 19; H.
Fornercn, Jean V, 15; Ph. Grill, junior, Actes I, 8.
On procède ensuite à la nomination des Commissions examinatrices;
sont nommés pour les composer.
Pour la Table et le Conseil de
Théologie, MM. J. Marauda et D.
Gay junior, pasteurs, Onésime Revel prof, et Joseph Long, instituteur.
Pour la Commission d’Emngélisalion, MM, J. D. Hugon et B. Gardiol,
pasteurs, D. Jahier prof, et J. Ï3.
Cougn.
POîfr la Commission des Hôpitaux et de l’Orphelinat, MM. Jean
Pons et Etienne Bonnet, pasteurs,
Jean Maggiore prof, et Ph. Peyrot.
instituteur.
I
PENSEE
La légèreté domine en nous, tant
que nous ne sommes pas aux prises avec la loi morale, tant que nous
n’avons pas senti, dans une certaine
mesure, du moins, ce que pèsent
la condamnation et le péché.
SOCIÉTÉ PÉDAOOOKÌUE
La conférence annuelle de la société Pédagogique s’ouvrira jeudi 27
cour, à 9 heure.s du matin à Germain — Tous les membres de l’As.sooiation et tous ceux qui s’intéressent au progrès de l’instruction dans
nos vallées sont invités à prendre
part à cette conférence.
Potir le Comité Directeur.
PETITE GAZETTE
— Le 18, la rente italienne a été quotée
L. 91,77.
AVIS
Un pasteur vaudois, établi en
France, cherche une bonne âgée de
plus de trente ans, sérieuse et habile ménagère.
S’adre.sser au plus tôt: M. Ernest
Rostan — San Maurizio (Belvedere),
Pinerolo.
ALBERGO PIEMONTE
Pension (chambre comprise)
[Fr. 4,50 par jour.
Chambre (sans pension,)
[Fr, 0,80 par jour.
En outre je préviens que le repas
ordinaii'e du Synode se donnera dans
le vieux pensionnat, et aux mêmes
prix que précédemment, de mardi
8 septembre prochain jusqu’au 12,
Daniel Pasquet.
J. P. Malan, Gérant
Torre Pellice — Imprimerie Alpina