1
% Année XIV®
PRIX. D’ABONNEMENT ;PAE AN.
Italie , ' . - , , . 1^. 3
Tous les pays do l'Üûfron de '
poste ,, . . f ^ ®
Améfîque du Sud . . *. 9
On s'AbOrmo:/
Au bureau d’Administration;
ChoK MM. les Pasteurs ;
Chez M. Ernest Robert ('Pignerol;^
et à la Librairie Cbiantore et
Maacarelîi (Pigm^îrol ).
L'abonnement part du 1- Janvier
et 80 paie d’avance.
X. 8.
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le tirage 10 centimes chacun.
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S'adresser pour la Rédaction ot
ridiuinistratioD à M. le Pasteur H. Bosio — Saint GennainOluson ('Pineroîo ) Italie,
Tout changement d’adresse est
payé 0,25 centimes.
ECHO DES VALLEES VAUDOISES
Para.issant chaque Vendredi
Vous me serês téni^oins. Actbs l, 8.
iS'«i’viï«i la vérité av6ô la charité. Bph. iVj 15.
, r. , SornL,ina.li*^., i ,, ,
La Maison Vaudûise iQcalîse-t-ené le SVr
node? — Etat des'ÉèlWes dfe la^ Valide de
Pragôla' - 1714' La iâte'da d? Février
à Marseille. iEvangéÎlsation; en Italie.
Humeur Jrréconeiii'able, Nouvelles religieuses. — Chronique vaudoise.
1 j: ; ■ r i:u "■ lirl O!- ’io■ i'i
U JilSON VAU0OISE
localise-l-ellc le Synode ?
. «Un Vaudois» nous écritàladate
du '14 février:
« Je viens de lire avec le plus vif
intérêt la circulaire 'publiée dans le
dernier N° du Témoin. Inutile de dire
que je m’associe de tout mon cœur
à- l’appel chaleureux adressé auxVaudois par la Table et le Comité d’Evangéüsation. J’espère qu’il sera entendu et que chaque famille y .répondra généreusement, selon son
ppuvo,ir., car le rnonurnent qu’ijis’a*.
gira d’értigerjpôur le deuxième centenaire de k Glorieuse Rentrée devra
être avant tout un monument visible
et durable de notre reconnaissance
envers le Dieu de nos pères..,. Mais,
construire â La Tour la salle pour le
Synode n’est-ce pas étabUri san^ tant
de discussions, que le Synode se réuaira désormais, d'une manière fixe,
à La Téur? Or est-ce bien là la volonté *éé'T‘Eglise? J'ose affirmer le
contràirè. Si je ne me trompe, j’ai
souvent entendu, ces derniers temps,
éxpfîmer le désir que le Synode puisse
bientôt se tenir et à Pignerol, et à
Turin et plus loin encore... ».
*
* *
En publiant les lignes ci-dessus
nous n’entendons, en aucune façon,
ouvrir une espèce de discussion
sur les délibérations prises par les
Administrations de l'Eglise au sujet de la célébration du deuxième
centenaire delà Rentrée. Puisque
le Synode n'a pas cru devoir se
prononcer lui-même sur la meilleure manière de célébrer ce glorieux anniversaire ; puisqu’il a.
délégué ses pouvoirs à une commission de dix membres qui, après
m'ûr examen, a fixé définitivement
son choix, et l'a fait connaître au
public vaudois, — il est évident
qu’une discussion dans laquelle
2
58.
tout serait remis en question,
auraitl’inconvénient d’arriver trop
tard et n’obtiendrait d'autre résultat que celui d’entraver une
oeuvre qui doit être chère à tout
vaudois. Nous sommes en 1888 et
si le centenaire doit se célébrer
au mois d’août de l’année prochaine, le temps de discuter est
passé et celui de l’action doit commencer.
Notre correspondant l’a bien
senti; et s’il signale une objection
que d’autres ont faite comme lui
à la Maison Vaudoise, c’est avec
le désir de la voir s'évanouir bientôt. Il nous semble qu’un examen
attentif doit l’amener à ce résultat.
♦
* *
Observons tout d'abord que l’objection s’applique uniquement à
une partie àe]a, Maison Vaudoise:
à la salle du Synode. A supposer
même qu’elle fût vraie, la nécessité d'un local pour le Musée vaudois, pour les Archives de l’Eglise,
pour les Bibliothèques du Collège
et de la Société d'Histoire Vaudoise, demeurerait entière. Quand
il serait démontré que le Synode
peut et qu’il doit voyager, — de
l'aveu de tous, les Archives, le
Musée, et les Bibliothèques ont
tout à gagner à être réunis dans
un local qui leur soit propre.
»
•ie ★
Quant auSynode, nous aimerions
autant que qui que ce soit qu’il
pût se tenir, comme autrefois,
tantôt dans une Vallée tantôt dans
une autre, ou même hors des Vallées; mais nous ne voyons pas la
possibilité de tenir aujourd’hui
des Synodes à Pral, à Pramol, aux
Clos, à Rocheplate, à Chanforans,
ni même au Pomaret ou k Saint
Germain. Depuis une vingtaine
d’années la force des choses a conduit nos Assemblées synodales è
répéter vingt fois de suite: «Le
prochain Synode s’ouvrira D. V.
h La Tour le... ». Les choses étant
ainsi, n’est-il pas grand temps
qu’il y ait, k La Tour, une salle
adaptée aux séances du Synode?
Négliger de la construire par la
raison que l’on pourrait, une fois,
se réunir à Pignerol ou môme k
Turin, n’est-ce pas se condamner
à tenir vingt autres Synodes dans
le grand temple de La Tour parce que le ai™® doit se tenir dans
le temple de Turin?
Franchement, la conduite d’un
homme qui refuserait d’apporter
des améliorations à son habitation
ordinaire parcequ’il peut lui arriver de faire un voyage de temps
à autre, no.us paraîtrait d’une sagesse fort douteuse.
★ ★
Mais, nous dit-on, bâtir une
salle synodale, c'est décider, sans
consulter l’Eglise, que le Synode
se tiendra toujours dans le môme
lieu.
S’il en était ainsi, il faudrait en
conclure que le Synode Vaudois
de 1880 qui ordo'nnait de faire
préparer de,s plans pour une maison vaudoise avec .salle du Synode,
n’a pas représenté l’église et s’est
bien peu douté qu’il renonçait
pour toujours à la liberté de se
convoquer ailleurs. Mais y a-t-il
bien renoncé? Lorsqu'un homme
se bâtit une maison, ce n’ést pas
avec Tintention de la transformer
3
69
en prison d’où il ne puisse plus
sortir. Et lorsqu’une église a une
salle pour ses Synodes (salle qui
peut servir aussi, en cas de besoin, pour des conférences de
nature diverse), elle ne renonce
en aucune façon à tenir une de
ses assemblées là où la chose peut
lui paraître utile. Elle reconnaît
tout simplement, que les circonstances où elle se trouve lui font
une nécessité de se réunir habituellement dans un lieu particulier
qui offre la plus grande somme
d’avantages et de facilités. C'est
ainsi que l’Eglise Libre d’Ecosse
a une fort belle salle à Edimbourg
pour ses Assemblées Générales;
c’est là que celles-ci se tiennent
habituellement; mais pas plus loin
qu’en mai dernier, cette Eglise a
décidé de tenir sa prochaine Assemblée dans le Nord de l’Ecosse,
à Invernees. Notre église pourrait,
de la même manière, trouver utile
de réunir un Synode à Pignerol,
à Turin ou ailleurs; et dans ce
cas, les murs de la salle de La
Tour entendront cette décision
avec la plus parfaite impassibilité
et sans y faire la moindre opposition. H. B.
Estât des Eglises de la Vallée
de Pragela - 1714
MENTOULES
État distinct de la Paroisse.
La paroisse de Menloules est composée de 64 familles parmi lesquelles
il y en a sept religionnères (sic) dont
les chefs sont Jean Blanc, Laurent Blanc
Jean Pilon, David Martin, Jean Nevache et Abraham Ponts, qui font en
tout le nombre de trois cents âmes
parmi lesquelles il y en a 40 de ta
Religion P. R. qui composent les
sus dites 7 familles.
Relaps et Baptisés à V église catholique.
Le nombre des relaps comme il
est dit ci-dessus est de 40 grands
ou petits parmi lesquels il s’en trouve
15 baptisés à l’Eglise Catholique, savoir
ceux qui sont nés depuis la conversion générale jusques à la conquête
du pays par S. M.
m ceux qui sont retournés à la
messe depuis un an ou plus.
Le nommé Antoine Clément est revenu à la messe avec sa famille depuis
environ trois mois, de même que le
nommé Jean Martin et Anne Vinçon.
Le caractère et la conduite des religionêres de la paroisse. — Les plus
dangereux et les plus remuants.
Jean Blanc tanneur, Antoine Blanc,
Jean Nevache et Jean Piton sont les
plus dangereux.
S’ils font baptiser If^urs enfants, où
et par qui ?
Ils font baptiser leur enfants au
Pomarel par le Ministre.
S’ils fcmt des Assemblées et comment.
11 ne se fait point d’Assemblées
présentement dans la paroisse.
Qui sont leurs maîtres d’Echole.
Le maître d)écoIe est catholique et
les religionnaires y envoyenl leurs
enfants, mais ils veulent qu’ils se servent des livres de leur religion, ce
qui porte préjudice à la jeunesse
catholique.
Si la maison curiale et l’Eglise
sont en bon état et ce qui leur
manque.
La maison curiale a été rebâtie et
mise en état. L’ église a besoin de
linge pour la sacristie, eld'unecloche;
celle de la paroisse pesant 55 rups
ayant été fondue au toi t et rompue
et les pièces emportées à Turin lors
de la prise de Féneslrelies.
Jehôme Ambué
pilv'ur de M en loultfSi
4
-- 60'
3. — FOURRIÈRES
■ ;s
Etat distinct de la paroisse.
La paroisse de Pourriéres esl composée de septemtesix (sic) familles qui
font le nombre dctrois-cenl-vingtpersonnes.
Relaps. : M
Ceux qui se sont séparés de l’églisC
sont au nombre de 200. <
S’ils font baptiser leurs enfants ,-.oû
et par qui. , ■
Ceux qui ont été baptisés à la même
Eglise sont au nombre de dO. . ..
Plusieurs de ces reltgionna,ires laissent mourir leurs enfants sans baplêràe,
ou les font baptiser par, leurs anciens;^
les autres les portent au Pomairet
baptiser aux ministres.
Asserniblées.
11 ne se fait aucune assemblée publique depuis 5 mois.
Mètres d’École, (sic) ■ :
Il n’y a point de mètre d’école éta-;
blis; on ne les établit qu’à la Toussaint.
Personnes remuantes et dangereur
ses.
Jean Ghallier secrétaire jadis, qui
aiant promis de retourner à l’église
est cependant toujours dans son erreur
et par le grand crédit qu’il a dans la
parroesse (sic) y entretient plusieurs
autres; Claude Aillaud ancien, François'
Ghallier, Jean Brunei, Jean Thomas
qui sont arrestés dans les Vallées de
Luzerne et S. Martin pour mestreg
d’école portent un notable préjudice
à la Religion par leur ailées el venues
qui sont fort dangereuses. ;ii. j tip
S’il y a quelque chose qui manque
ou qui soit à réparer à l’Eglise ou à
la maison curiale.
Il faut repa.sser le couvert de l’Eglise et celui de la maison curiale,
réparer les murailles du cimetière du
côté du Septentrion.
Refaire la porte du cimetière pour
ernpêcher que les bêles n’y entrent.
Faire 1e couvert cl la sarruredes
fonts baptismaux.
Réparer le garderobe de la sacristie
^où sont les ornements que les rats
gallenl.
.'Deux serrures quii manquent à la
sacristie et deux a la maison curiale.
Remarque.. .¡U...
Marguerite ^urdel possède les biens
de ses frères absents du royaume pqqr
cause de religion , par adjudication
au moins dbih certificat qu’elle a
produit de la proffession de catholisée
qu’elle faisait'pour lors.:
-, , , .¡..Jean Prim': iu:
-:i,: , ..>r, ; cupé .(Jc PoçirrièreB'.
; ,i M ; ; ') / 1!0 ¿1 ■■■■ ?.. U:...
ÈVan^élïsàtloh èW;ÎtaÎie ^
Nous érripruriton's i la Semamc Religieuse-, en' l’bbrégeant, le compterendu d’une conférence i que notre
ami, M. le pasi. P. Pons de Naples,
a donnée le 23 janvier a Genève.
Après le chant, la prière, une lecture de le Bible et quelques paroles
d’inlrodhcliop de M.^ î le pasteur
î^hrich-, M-'; a; .prononcé un
chaleureux et capt,iv^;qt discqufs dont
voici lè^résuriié.
Ce qui, pour un voyageur chrétien,
devrait être-la chose' la plus intéressante à visiter en Italiei, ■ ee sonti les
églises issues de .la naiasion .évangélique,.. Ges congriCg^iions. sqnt disséminéès dans tpulé“Péténduè' de la
Pénihsulej du'Moht Blanc à Reggio
en'Galahre, sans parler de la» Sicile j
de,rîle d’Elbe ,et.;'dçi !a-;3a'’d3igne';
Si_,I,’.Eglise: Vauçloi,se n’avait voulu se
laissèr guider "que par la sagesse
humaine elle aurait peut-être cohcentré son activité sur le Nord de
l’Italie, Mais elle a cru devoir considérer'les • appels Gpbessantè' qu’elle
recevait d’autres endroits comme des
indications de la' volonté divine et
les résultats qu’elle a obtenus l’ont
confirmée dans cètte conviction. Les
Vaudois sont des Italiens; leurhisloirc
est mêlée à celle de la papauté, G’est
pour eux un droit etnun devoir que
de répandre la; bonne semence dans
leur patrie, et ils ont* entendu, comme
l’apôtre., une voix qui leur disait;:
Malheur à vous :si vous ne prêchez
l’Evangile!
5
.01
Dans son champ missionnaire, c’està-dire en dehors des Vallées, de Turin
et de Florence, l’Eglise vaudoise
Compte aujourd’hui 43 Eglises, 38
stations et i78 localités visitées. Elle
a employé l’an dernier, indépendamment des pasteurs des Vallées, de
celui de Turin et des professeurs de
Florence, 124 ouvriers, dont 37 pasteurs consacrés. De ces 124 agents
de l’Evangélisation, 46 seulement
sont Vaudois de naissance et 78 Italiens; 73 de ces derniers sont des
prosélytes ou des fils de prosélytes,
ce qui montre que les Vaudois réus
sissent fort bien à gagner la population italienne. Le chiffre des membres communiants des Eglises.dépendant de l’œuvre est de 4005; 558
candidats ont été reçus pendant l’année dernière. II y a 2.206 élèves
dans les écoles de la semaine et, 2,482
dans les écoles du dimanche; 96 “|o
de ces enfants .sortent de familles
catholiques. Les Vaudois peuvent af'firrner, sans exagération, que, d’une
manière ou l’autre, ils ont fait parvenir l’an passé la bonne nouvelle du
salut 1,80.000 âmes.
En thèse'générale, les pa.sl.eürs et
évarlgélistès de l’Eglise vaudoise se
distinguent de ceux des autres dénominations protestantes — qui emploient beaucoup d'anciens prêtres —
par la rareté des^ excursions qu’ils
font, dans ideurs discours, sur le
terrain'de lài controversé, «.le vais
chez vous au culte' du matin pour
l’édification, leur disait naguère un
fidèle d’une autre Eglise, et je vais
chez nous le soir- pour la controverse».
Les' Vaudois croient ques, si l’on n’avait piïrtout et toujours prêché que
Jésus-Christf et Jésus-Christ crucifié,
la position des évangéliques serait
aujourd’hui meilleure dans le pays.
C’est la controverse qui- attire le
plus facilement les foules, mais ces
foules se 'composent en grande partie
de gens qui viennent à la réunion
pour s’amuser et qui n’ont pas besoin
d’entendre démolir devant eux ce
clergé pour lequel ils n’éprouvent
plus Laucun respect. Le comte X., litléraleur distingué, qui était allé der
nièrement assister au culte vaudois,
dit en sortant au prédicateur; nMerci
pour vos bonnes paroles: vous avez
raison de ne pas viser à l’esprit ,
notre cerveau en est rempli; c’est
notre cœur qui est vide et c’est Là
qu’il faut mettre quelque chose».
En Italie, comme partout du reste,
l’œuvre de l’évangélisation a ses côtés
décourageants, ses journées sombres.
Mais elle procure aussi aux prédicateurs fidèles des joies ineffables. Ce
sont de beaux instants que ceux où
de nombreux catéchumènes adultes
se présentent devant l’Eglise pour
confesser leur foi. Et les grains de
semence qu’on répu lait perdus „germent quelquefois à l’insu même du
semeur.. Un jour le pasteur H. est
mandé par une dame dont le nom
lui était inconnu. Il se rend à l’appel
et trouve une jeune femme qui lui
dit: «.le vais mourir, monsieur, et
je sens que ce que dirait le prêtre
ne calmerait nas les angoisses de
mon cœur. Oh! parlez-moi de .Jésus
comme j’en ai entendu parler dans
votre Eglise il y a quelques années.
Je sens qu’il n’y a que l’Ev,mgile
qui puisse m’apporter quelque consolation ». Ce ne fut pas seulement
quelque consolation, mai.s lajoie pleine
et entière du salut que le Seigneur
lui accorda.
Un syndic de village, qui annonce
l’Evangile à tilre gratuit, a oblenu la
concession d’une ancienne église catholique où il prêche librement. Un
autre syndic, egalement protestant,
a été, dan.s la province deBénévenl,
invité par un prêtre à le remplacer
dans sa chaire, et il l’a fait d’une
manière si édifiante que le ciiué lui
a dit: « Toutes les fois que vous voudrez revenir nous parler de l’amour
de Jésus, vous serez le bienvenu».
Dans une petite ville_^ de Calabre où
M. Pons a été appelé, on est venu
le chercher en grand cortège h la
gare ; on a illuminé en son honneur,
une immense salle s’esl remplie de
gens accourus pour l’entendre; deux
époux loi ont demandé de bénir leur
mariage; un père lui a fait baptiser
son enfant de neuf ans; il a tenu,
6
pendant dix jours, d’incessantes réunions; enfin,’ après six mois d’instructions religieuses données par un évangéliste, 26 personnes ont été reçues
à la sainte cène.
Ailleurs, il est vrai, les convertis
sont persécutés; ici, c’est un jeune
protestant auquel on coupe nuitamment une boucle'de cheveux pour la
faire exorciser par le prêtre; là, c’est
une jeune femme qui est mise an ban
do village parce qu’elle ne veut point
abandonner son mari devenu évangélique; dans beaucoup de localités
reculées, on émet sur le cornple des
réformateurs et de leurs disciples les
idées les plus superstitieuses et les
plus calomnieuses.
Mr Pons a rapporté d’un de ses
derniers voyages en Suisse un nouvel
inslrument d’évangélisation , savoir
une lanterne magique qui lui permet
de montrer à des auditoires populaires
des scènes bibliques, qu’il accorhpagne
d’instructions et d’exhortations chrétiennes.
Avant de se rasseoir, l’orateur raconte encore qu’en partant pour son
pèlerinage annuel de Suisse, il a fait
route, cfe Rome à Turin, avec des
catholiques fervents qui revenaient
de leur pèlerinage jubilaire à Rome,
qui parlaient, avec une vive satisfaction, des magnifiques cadeaux faits
au Saint-Père par les souverains protestants, et qui concluaient, de ces
hommages, au retour prochain de
l’Europe évangélique dans le giron
de l’Eglise romaine. Mr. Pons ne
pense pas que cet horoscope ail
chance de se réaliser, mais il se
demande si les protestants convaincus
ne devraient pas savoir faire, en
faveur de l’évangélisation italienne,
quelques-uns des sacrifices que les
catholiques ont su s'imposer en l’hon
neur du pontife romain. Les membres
des Eglises vaudoises ont donné, en
1887, 68,000 fr. pour leur œuvre d’é
vangélisation; tel d’entre eux, qui a
huit enfants, et gagne 100 frs. par
mois, a donné pour celte oeuvre 20
fr. qu’il avait mis en réserve pour
s’acheter un fourneau. C’est aux
prole.Çlanls de l'étranger à faire le
reste. Qu’ils Ôtent la pierre, et Christ
se chargera lui-même de ressusciter
Lazare!
La séapce se termine par une prière
de M. le past. Ern. Brocher.
la fête du 17 Février d Marseille
La pensée que nos Eglises, des
Vallées particulièrement, doivent prendre quelque intérêt à celte colonie
vaudoise de Marseille, m’engage à
écrire quelques mots sur la fête que
nous venons de célébrer. Nous n’avons
pas eu de bruit, mais de la joie toute
calme.
La réunion de jeudi, pour les enfants, n’a pas été favorisée par le
temps. Elle a compté néanmoins une
100» de personnes presque entièrement
de jeunesse. Il y a eu deux allocutions, plusieurs récitations et quelques
chants de circonstance, partie en
italien et partie en français.
La conférence, proprement d’occasion, était annoncée pour vendredi
soir. A 9 heures le grand temple de
la rue Grignan comptait au delà de
350 personnes, presque toutes d’origine vaudoise. On ne se sentait
nullement en pays étranger.
Après le chant du cantique « c’est
un rempart que notre Dieu» monsieur
Micol, dans son discours, nous a
transporté, d’abord, à 200 ans passés,
et nous a parlé des angoisses de nos
pères exilés, de leur foi et de leurs
prières; ce qui leur a valu, ainsi
qu’à nous, leurs enfants, toutes ces ,
délivrances qui ont préparé et amené
notre émancipation vaudoise. 11 nous
a décrit ensuite cette journée mémorable, d’il y a 40 ans, où les Vaudois,
pour la l” fois, se sentirent libres,
membres de la famille comme tous
les autres. El il a terminé par des
appels à la foi des pères et à la vie
selon Dieu.
Après le cantique: « Gloire au Dieu
de nos pères » Mr. le past. Mouline
adressa à Dieu une émouvante prière
en faveur de noire Eglise, suivie du
Tédeum.
7
.,„63.
Une prochaine conférence, sur la
niission de l’Eglise vaudoise fut annoncée à l’assemblée. De plus, on
invila les parents des enfants, qui
Avaient pris part â la réunion du jour
3vant, ou qui ne l’avaient pas pu à
Cause de la distance et du mauvais
temps, à réclamer, h la sortie, la
brochure du 17 février que l’on venait
de recevoir de la part de deux excellents amis de nos enfants.
Urt, Vaudois.
Humeur irréconciliable
Nous savons combien d’humeur irréconciliable on trouve même dans
les familles chrétiennes. D’où cela
vient-il? De la désobéissance à la parole de Dieu.
« Si ton frère a péché contre toi.
Va et reprends-le entre loi et lui
seul». ( M.atth. 18). C’est là l’ordre
du Seigneur. Si nous le mettions en
pratique, que de rancunes et d’inimitiés nous éviterions! Mais au lieu
de parler à ce frère, on préfère en
parler à un troisième, on ¡'’évite, on
agit entièrement contre la parole de
Dieu. On est trop fier pour faire te
premier pas, on pense que l’autre
devrait d’abord venir chez nous, parceque, cela va sans dire, l’autre a
manqué et non pas nous. De celte
manière on reste divisé, peut-être
Jusqu’à ce que Dieu parlera lui-même
à un lit de maladie ou près d’une
tombe ouverte.
Ce péché a de tristes conséquences.
L’humeur irréconciliable nous exclut
de la réconciliation de Dieu en JésusChrist, Dieu relire son pardon. (Matth.
18, 21 à 35). Notre vie chrétienne se
paralyse; notre prière n’aboulit à
rien, parceque nos sentiments déplaisent complètement an Seigneur;
nous ne pouvons nous approcher de
•a Table du Seigneur: nous ne pouvons nous occuper du salut des autres,
si nous avons de la rancune et de
l’inimitié dans notre cœur. Car quelle
6st l’œuvre que Dieu approuve? Ce
n’est pas notre peine, ce ne sont
pas nos courses: c’est l’efficace du
St. Esprit. Mais le St. Esprit ne peut
opérpr là où il y a de l’amerlume;
il est un Esprit d’amour, il ne peut
être répandu dans un cœur irréconciliable. Si lu veux contrister le Saint
Esprit tu n’as qu’à rester dans tes
sentiments irréconciliables et il devra
se retirer.
Si ton frère a péché contre toi, va
donc vers lui et réconcilie-toi avec
lui. L’humilité, c’est le chemin de la
gloire et de la joie. Et pardonne jusqu’ à septante fois sept fois.
L’homme trouve que c’est déjà beaucoup sept fois; c’est trop peu pour
le Seigneur. Ce qu’il exige de nous;
il l’a fait lui-même dans une mesure
bien plus grande. Quand nous voyons
comment l’homme a pu vivre dans
la rébellion pendant si longtemps et
obtenir cependant miséricorde, nous
devons nous dire que pardonner septante fois sept fois, c’est la manière
de notre Dieu, et ce nombi’e est bien
insuffisant, pour dire tout ce que
Dieu nous a pardonné. Mais quand
nous voyons que Dieu pardonne toujours, n’abusons pas de sa grâce. Des
chrétiens, qui ont vécu sous la grâce
pendant bien des années, ont péri
pour le seul péché de l’humeur irréconciliable. Notre seule sécurité consiste en ceci qoe nous demeurions en
Dieu. ('Celui qui demeure dans l’amour,
demeure en Dieu, et Dieu demeure
en lui».
Que chacun s’examine soi-même.
Si nous sommes susceptibles et si nous
avons de la peine à pardonner, nos
cœurs ne sont pas encore bien purifiés, Nous sommes en danger ^ au
jour de l’épreuve. Apprenons-, aux
'pieds du Sauveur, la patience, le
support, le pardon. Sauvons-nous au
pieu de la croix, de notre humeur
irréconciliable, et allons nous réconcilier. Si nous trouvons que cela est
dur, dison^ notre difficulté au Seigneur, et prions-le d’émouvoir 1e
cœur' de ceux qui nous ont offensés,
afin q^u’ils soient aussi prêts à la ré'
conciliation. Le Seigneur sait faire
des miracles encore aujourd’hui. Et
quand nous nous trouvons ensemble
8
, 64----
pour nous réconcilier, nous devons
déjà être devenus si humbles que
nous puissions nous pardonner .sans
conditions, et surtout sans remuer
les vieilles 'histoires. G’esl seulement
comme cela, qu’on arrive dans la
maison de son frère, dans une bonne
disposition d’âme, qui fera jeter de
suite les armes à l’ennemi.
Nous devons pardonner sans condition, comme Dieu nous a pardonné.
Il ne dispute pas avec nous, mais il
nous pardonne par grâce. G’eët comme
cela que novis voulons aussi pardonner
les fautes à notre prochain; si nous
avons ces sentiments, le Seigneur
nous bénira.
('Rdsumd d'un discours de Schrenk).
ftoumeiks reliûteueoc
• lolrtr.!; -iCj “T
La' Socmlc pour la sanctification du
dimanche poursuit énergiquerneia! son
œuvre à Strasbourg. Elle a obtenu
dernièrement qu’un, certain nombre
de marchands de comestibles s’engageassent, à litre d’essai et pendant
deux mois, à fermer leurs boutiques
le dimanche, Cet essai réussira-t-il?
se demande le Témoigtiagc. Cela dépend'
en partie de l’empressement que
mettra le public à faire ses provisions
le samedi, chose bien facile pour ceux
qui, jouissant eux-mêmes de la liberté
du dimanche, voudront mettre en
pratique cette parole du Maître:
»Tout ce que vous voulez que les
hommes vous fassent, failes-le leur
aussi de même.
Le juge municipal de l’arrondissement central de Madrid vient de condamner à six jours de prison et à 25
francs d’amende deux professeurs protestants qui avaient refusé de se découvrir dans la rue à la' requête
d’un prêtre catholique qui portait le
viatique .à un mourant.
Cliroiiiquc ®aub(i)ïôe
La fête du 17 février. — La neige
tombéè le 16 a rendu partout difficile,
et dans plusieurs paroisses impossible,
la célébration de la fête du 17 février.
Là où les enfants n’ont pu se réunii’i
ils ont célébré le 17 dans leurs écoles
respectives. Ceux qui l’ont renvoyée
n’ont guère été mieux partagés *vu
que la quantité de neige tombée iundi
dernier a été plus grande encore que
celle qui avait fermé les chemins, du
16 au 17. Lundi et mardi le’ service
du chemin de fer de Turin à La Tour
a été interrompu, et deux trains ont
dû s’arrêter en route.
Genève — On lit dans la ' Tribune
de Genève à la date du 16 février:
«Vendredi soir une nombreuse as;semblée de Vaudois dq ¡^Fiémont , se
réunissait,à'la salle de Rive.,26, pour
unecirconstance importante. Monsieur
PonsdeNaples', après,un cour,l service
relîgisux, exposa le but de cette réunion qui était d’aviser aux moyens
de célébrer dignement le prochain
bicentenaire de la Glorieuse Rentrée »>.
Après avoir retracé en ; quelques
mots l’histoire du retour de l’exil,
Mr. Pons a exposé les projets que
nos lecteurs connaissent déjà'.pi«,
MM. Gay Roche, Charbonnier, et
Malan ont ajouté quelques mots, remerciant Mr. Pons du souffle d’air
natal qu’il avait apporté à'-ses compatriotes réunis et applaudissant aux
projets énoncés. Le bicentenaire isera
pour les Vaudois une heureuse occasion de se compter et de resserrer
les liens qui les unissent.;, ,
.\ Genève une commission spéciale
de Vaudois sera constituée-pour ■ recevoir les fonds souS lesnauspices; de
la Société Vaudoise de; secours mutuelLes dons seront iensuile iransfnis à
la Table Vaudoise.
Ernest Robert , Gérant':
H)':
Pignerol, imp. Ghiantore et MascarelU.