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Soixante-huitième année - Anno X®
19 Août 1932
N* 33
L ECHO. JES VALLEES
Spètt. Valdese
: CHAQUE VENDREDI
PRIX D'ABONNËMENT :
Italie (y compris les Vallées et Colonies)
Etranger (y compris les denx Amériques)
Plusieurs abonnements à la même adresse .
Par an
L. 10,. 24,. 22,
Ponr 6 moi* i
6,12,
On s'abonne: à TorrePellice, au Bureau d’Administration de l'Echo (Via Arnaud, 25)
- Dans toutes* les Paroisses, chez MM. les Pasteurs.
L'ABONNEMENT SE PAYE D'AVANCE.
S’adresser : pour la Rédaction, à M. le Pasteur Jules Tron, directeur Torre Pellice — pour l’Administration, au Bureau du journal. Via Arnaud, N° 25 Torre Pellice.
Poun toutes les annonces s’adresser au Bureau du journal.
Tous les changements d’adresses coûtent 50 centimes, sauf ceux du commencement de l’année.
Le naméro: SO centimes
?
H
Que toutes les choses vraies, honnêtes, justes, pures, aimables..., dignes de louanges, occupent vos pensées (PhiL IV, 8).
COMMUNICATIONS OFFICIELLES.
Messimrs les amdiclats Carlo Lupo et
Teodoro Balrm prpoheront leur sermcm
S épreuve dans le temple de Bobbio Pél%;e, jeudi 25 coimxmt, à 10 heures dm
mtin.
^ Monsieur le candidat Giuseppe Castigóme pr.êdliera à la même heure dans le
temple dim Pomaret.
I : Torre PeUice, le 17 août 1932.
V. Alberto Costahel, modérateur.
Pour éviter tauÊ malentendu et une possible (xmfuskm> de dates, nous avertissons
nos membres d’église et les amis étrangers qui nous ont manifesté lew intention d'assister à notre prophain Synode,
que le culte d’amerture, présidé par
M. Henri Tron, senior, pasteur à Bobi,
mra lieu, iD. V., lundi le 5 septembre, à
3 heures de l’après-^rddi, dans le temple
principal de la paroisse de Torre Pellice.
Les candidats en théologie, dont le Corps
des Pasteurs amra approuvé l’examen de
foi et le sermon d’épreuve, y recevront
l’imposition des mains, comme sceau de
km' consécration am- Saint Ministère.
Les membres du Synode se réuniront,
médiatement après le mite, dans la
grande salle de la Maison Vamdoise pour
l’élection aux charges synodales.
La séance commémorative du Synode de
Chanforan, qui comprendra aussi la réception des délégués étrangers et la prise
de possession du, monument offert à la
Table par les Unions Chrétiennes du Piémont, aura lieu jeudi, le 8 septembre, à
3 heures de l’après-nédi, à Chanforan même, si le temps le permet ; smon, dam le
temple de Torre Pdlice. M-. le pasteur
Ihnesto Comba, professeur à (notre Famlté de Théologie, prononcera le discours
oommémoroitif.
PouiT; la Table :
V. Alberto Costiabel, modérateur.
JfeÆfc. Jîlî! W«; i»M
FOItll L* VIE lITtniEUBE
!I
Á '
P3S irai.
Ecc. X, 11.
Tout le monde est d’aocorid pour goupiller dprès le réveil des âmeg; le travail
qu’on s'iiinipose pour eoi'arriver là est simplement énorme. On prie, on s’agite, on
fonde de nouvelles Sociétési, on étudiîe, et
puis... ? Les îfruiits siont là, amers. Ouï,
tien amers. D’où vient cela ?
Nous devons l'atttribuer a plusieurs causes, mais il en e^ une qui a certainement
*Wdlque chifâe à faire dans nos déceptions
nos défaites ; nous voulons indiquer la
“vécKsanice. Tout comme le serpent mord
pair derrière, au moment inattendu, en
inoculant Je po&on et portant la mort, la
t ^ ^nédiganoe agit de même. Vodci deux amis
^ longue dialte ; ils ont lutté ensemble et
des (plans pour l’avenir, ils se sont
^osés une belle et noble tâche qui déjà
ïircttnet de grandies joies, quandi tout à
l’un d'entre eux sa sent comme fraippé
Aitfâur. Il n’a plus d’énergie, 0 devient
languissant, et pourquoi ? Avec une Sndds^ ®étioïi diabolique un serpent sous forme
humaine a gliæé la médisance sur le
compte de son ,ami, et voijà une œuvre
ruinée, une ¡aïniitié brisée.
Voici deux jeunes sœurs, deux fleurs de
la famille : les (pairents ne ¡peuvent se lasser de les icontempler ; c’est sur eUoS qu’on
va compter à l’avenir. Tout paraît marcher à merveille, l’enthousiasme, le tonheur, l’entrain les entraînent^r lorsque,
hélas ! une de ces fleurs paraît se flétrir
et puis s’étioler ; qu'est-il arrivé ? Un soir,
toute seule, certaines paroles dites à son
adresse pa'r ¡sa sœur biemaimée, lui ont
fait sentir l’aiguillon de la mêdifeanice ;
ce fut le coup de mort. Bientôt cette famille si pnosipère deviient l’objet de tous
les cancans des vodsiins ; elle fut ruinée.
Une église jadis floriissante, composée
de membres vivants, était considérée comme une puissance dans toutes les œuvres
chrétienneSk Chacun étaiit à sa place, tout
le monde rédiamalit sa part, tous les rouages' tournaient, l’Evangile était devenu
une puiissance à salut. Bientôt les rangs
s’éclaircissent, les bancs se vident, on feint
ou on se regarde de travers ; qu’est-il arrifvé’,? Pourquoi cette désorganisation ?
Sous la foitme de l’élégance, Monsieur ou
Mademoiselle, comme un oiseau voltigeant
de bnainche eU branche, s’est approché du
gimplfii, du larédlute, des mauvaiis' et des
bons, en semant la discorde par la médisance et la calomnie. Tout le monde est
accusé, chacun la' son fardeaju et chacun
plie sous le poids écrasant. O médisance,
tqn œuvre est accomplie, l’église fa plus
flOri^ante dévient un désert aride 1
L’amitié détruite, le courage anéanti,
l’initiative paralysée, la haine déchaînée,
la vengeance attendant à frapper son
coup, dégoût pour les œuvres de Dieu,
souffrance des pauvres, désorganisation de
1 individu, de la famidle, de l’église, incrédulité : voilà le cortège des fruits de la
médisance.
Pouvons-nous comprendre, après cela,
qu’il y ait des hommes assez insensés pour
recourir à cette œuv(re diabolique ? Vous
jOLnissez de voir un adiVei^ire terrassé,
une œuvre arrêtée ; vous prenez plaisir à
contempler tant jd’énei^ies paralysées?
Jouissez, jouissez,- car votre but est atteint, votre maître est satisfait ; mais du
moins arrachez le majsqtue. et ne. vous réclamez p:3s du nom de chrétiens ; n’invoquez plus le nom de Celui qui est charité et qui sait que la chari-té couvrira
une multitude de péchés. (Quelle responsabihté pour certains hommes éclairés par
1 Evangile et considératnt la médisance
comme ime vétlled
Quelle surprise quand, dans le cortège
du jugement final, des centaines s’élèveront pour aqquær tel prédicateur ou tel
imposteur qui n’a vécu que de médisanoe î
Quelle honte quand' on verra tous les
fruits ,dé ce nouveau serpent moderne qui
mord et qui empoisonne ! H y a la dé^
bâcle, oui, et nous le dévons à oet esprit
maléfique ! «
Nous voulons le salut de nos frères;
Ayons du courage et repoussons tout médisant, afrre'toins-le au moment où 0 va
frapper son frère, aluprès de vous, dians
votre affection. ¡Airrêtez avec oouraige et
le médlisant se taira comme un vjfl ; le courage le désalrme, le confond. Que dit Saint
Paul ? « Les médisants n’hériiteront point
le royaume dé Di|eiu» (1 Cor. VI, 10).
C. A. T..
Qhanforan.
En a-t-on assez pârjé ?...
delà est, d’aiUeurs, bién naturel cette
année, en cette date anniversaire du
grand Synode!
Qu’il ne vous soit donc point désagréable, ami lecteur, que nous y revenions encore : — non pas pour vous répéter ce
que vous connaissez désormais à l’endroit
de l’âisfozVe; ni pour antiiciiper indiscrètement sur ce qui nous sera slans doute
rappelé à la célébratibn de ce IV® centenailre; mais pour vous inviter nombreux
(nous voudrions que tout le peuple Vaudois puisse être prfeent) à la commémoration du fait historique.
(3ette commémoration se ferla;, D. V.,
comme vous le savez, sur l’emplacement
I même : à ChaJnforan (à cinq minutes du
i «Seine.» d’Angrogne); et elle se dérou! lera d’une façoh solennelle,, digne de l’évèI nement : én pleine séance synodale (le
! jeudi 8 septemibre, après-midi), avec la
I partlicipation d’iun grand nombre de délé! gués italiens et ,de l’étriainger. Au cours
i de la cérémonie, présidée par le Pr&ident
( du Synode, et dont l’orateur officiel sera
j te professeur de théologie ¡M. Brnesto
1 !0>mba, la Table Vajudofee recevra le monument commémoratif que les Unions
Chrétiennes de Jeunes Gens offriront en
don à l’Eglise, lapttlès qu’elles l'auront inauguré au sein de la famille union,iste le
28 cour,ant.
Dieu veuille que cette pierre, taillée
dans 1^ rocheris qui furent les témoihs
des hauts faits de nos Pères, soit un symbole éloquent qui prêche a notre génération et à celles qui viendront le même
amour et la même fidélité ! Et puisse la
fpte du 8 septembre prochain, à laJqpeUe
nous vous convions tout particulièrement,
marquer pour nous tous une nonvelle et
plus entière conisécration à Cehii qui
nous demande d’être — avec Soft secours
— les enfants non dégénérés des MlaTtyrs gloTiieux.
nnnnnnnnnnnnnnnnnn
Au Col de Gôteplane.
lAoût 1932.
C’est le soir du 23 août 1689 (2 septembre du calendrier grégor,ien,), qu’avait
lieu la bataille de Salbertrand. Après avoir
forcé le pont sur la DoSre, les vainqueurs
se lancèrent sur la forte pente qui s’élève
vers les Mapgueriçs du Séou. Il s’agissait
de s’éloigner du fond de la vallée avant
que les FraUsüais, supérieurs en nombre,
revenus de leur surprise, ne retournassent sur leurs pas pour se saisif dies retardatairies. OMlaSs les Vaudois, presque à
jeun, étaient moulus de fatigue à cause
des seize journées de marehe incessan'te
et du combat qu’ils venaient de livrer.
Aussi pluBÎeurs s’endormaient de lasab
tude et, bien que l’arrière-garde les réveillât et que les trompettes de 1 avantgarde indiquassent la direction à suivre,
un bon nombre fut surpris par reinnemi
et envoyé sur les galères de France.
La pente naturelle aurait amené les
Vaiudlois VOTB l’Assiette, ou vers le Col
Lausoun, d’où fls seraient descendus au
Grand Buy et à la Rua de Pragela. Cependant, quaiud ils eurent atteint une
certaine hauiteur, ils plièrent vers la
droite et, après une a®ez longue traversée sous bois, ils atteignirent le Ctel de
Côteplane. Ce grand détour a toujours
étonné ceux qui ont étudié cette marche
épique, sur la carte. Il est parfaitement
justifié pour qui l’étudie sur les lieux.
Des troupes frauçiaiSes occupaient la
vajlée du Chison. Si nos héros étaient descendus à travers les champs du Grand
Puy, ils auraient été aperçus depuis le
bas. Il en aurait été de même s’ils avaient
franchi, plus à l’ouest, le Cbl Blégiér, dont
lœ pentes sont dénudées. En paissant outre, les Vaudois attei^aiènt, ipar une
douce pente, le Col de Côteplane, sensiiblement plus bas que les précédents, et
caché au haut d’une vaste conque gazonnée, entre les atmmets du Genevris et du
Mbncroû. .
Sur la descente, ils ne tardaient pas à
pénétrer sous la magnifique forêt de sar
pins, qui remplit tout le vaHon jusqu’au
Rif, le premier hameau ide Pragela, et de
là jusque ppriès d© l’AUevé. Dégringolant
ensuite sur les Traverses,- parcourues par
la route royale, ,üls franichisslaient le Cluson et s’életvlaîent jusqu’à Zoussaud, dont
les maisons sont placées comme un observatoire au haut d’une forte pente.
Côteplane mérite son nom. C’est un col
gazonmeux, large et allongé, d’où Ton descend en pentes douces, soit vers Pragela,
soit surtout vers le Sajuze d’Qulx. Des' chemins le relient actuellement au Cbl Blégiter d'un côté, à celui die Sestrière de l’autre. En face du col s’ouvre le riant vallon de Bardonnèche, entouré de sommets
neigeiux. Vers, la frontière, des deux côtés
du majestueux ChalbertOn, jon entre'voit
la fine aiguillle! de la Belledonne, le Pelvoux de VaiUouise et les premiers’ forts
de Briançon. On ne voit que les plus hauts
hameaux de Salbertrand ; le village et le
pont sont cachés par un large coteau descendant du Genevris. A droite, à peine
sorti du bois, le sentier en douce pente
pa(r où ont dû .arriver les Vaudods. Ils
atteignirent le col à l'aiube et, ployant les
genoux, ils .béniffent Dieu de les avoir
conduits, à tr:avers miüe obstacles!, jusqu’aux portes de leurs vaSlées. En effet,
ils aviaileint devant eux, au-delà du riant
bassin du Cluson, les cimes du Val StMartin et, au premier plan!, le Col du Pis
qu’ils se prépair|a(ient à forcer le lendemain.
Une des compagnies vaudoises, composée d’exilés vaMusonnois, était commandée
par le caipitiaâine Martin d’Usseaux, et le
lieiutenant Pastre Friquet, de Pragela.
Quelle émotion devait les saisir, en voyant
se dérouler sous leurs yeux leur ample
et belle vallée. Quatre ans plus tôt, elle
était toute habitée par des coreligionnaires. Mais jles dragons de Louis XIV
avaient passé partaut, les temples avaient
été rasés, les huit pasteurs expulsés. Plus
des deux tiers des habitants, piréférant
leur liberté de conscience à leurs biens,
avaient émigré, bien que la frontière fût
gardée. Les hameaUx étaient à demi inhabités ; deux, le Petit Buy et le Nais, à ne
parler que de Pragela, n’ont plus été relevés depuis lors. Le reste de la population avait plié sous Torage et fréquentait la messe abhorrée, sous le r^ard inquisiteur des curés et du jésuite Des Gteneys, qui p’étajt attribué la maison du
pasteur Papon.
Il est vrai que les émissaiires d’Aimaud
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avaient obtenu de plusieiuns d’entre eux
qu’ife prépairassient des vivres et des munitions. IMiaiiis d’autnes, comme il arrive
souvent aux apostats, montraient uin zèle
exagéré pour détourner les soupçons du
clergé. C’était le cas du: coniSul, ou sindk, de Prageia, c(ui livra lâchement à l’ennemis les blessés vaudois qu’il f allut lais^
ser en araiièire.
Telles étaient les raisons qui poussèrent
nos héros à traverser la vallée pair le chemin le plus caché et le plus court, et à
se hâter de .pérktrer diains leurs vallées,
vides de leurs halbitants, mais aussi de
traîtres à leur foi et à leurs firères.
Pragela est devenu, depuis quelques années, un lieu de villégiature très fréquenté. Le magnifique plateau du Col de
Sestrière est encombré d’hôtels et chaque;
dimanche on y trouve de vralîes foules.
Tous les villages de la vallée, placés sur
la grand’route, montrent des vidas en
construction. Par contre, les autres hameaux souffrent de l’émigration vers les
vides. jLes Seites sont abandonnées, la
Tronchée a été cédée à un berger de la
plaine. Le iGrand depuis l’incendie,
n’a été rebâti qu’en petite partiie. Les habitants de Sestrière et du Rif ont diminué de moitié en peu d’années, et ainsi
de Suite.
Ce n’est pas sans tristesse que l’on; parcourt cies lieux où se dévetoppaît, jadis,
une vie iréligieuse intense.
Un congrès eucharistique, avec processionis et autres cérémonies éblouissantes,
où les enfants ont été conduits en colonnes pair les curés, virnit de chercher à réveiller l’intérêt religieux. En m’en parlant, un vieillard me disait : C’est un emplâtre sur une jambe de bois.
Quand ces populations saines, laborieuses, inteljligetntes, reviendront-elles au culte
en esprit et en vérité, que Dieu demande
de ses vrais adorateurs ? J. J.
A propos d’un grand centenaire du protestantisme
Georges CoVier et sa fflle.
Si vous aviez été à Monbéliaxd, il n'y a
pas longtemps, vous vous seriez trouvés
dans une petite ville en fête, décorée de
la fagon la plus bizarre. Partout des animaux fossiles, montant sur les ahes de
triomphe, peuplant les rues, les allées, les
fontaines et prenant d’assaut les maisons.
Partout des plésiosaures, des ptérodaptyles, des tricéraptos et des mégacéros vous
lorgnant de leurs yeux préhistoriquement
hagards ou vous regardant de la façon la
plus farouche. Jamais vous n’auriez vu
un décor ,plus fantasque et plus original,
plus ahurissant et plus gnandiose à la fois.
Et avec tout cela, un gigantesque mammouth promenant son squelette aux yeux,
ou au nez, des représentants de l’Académie Française, de FAcadémie des Inscriptions et BeUes-Liettres, du Collège de
France, du Musenm, de l’Académie de
Médecine, en un mot, ide toute la science
la plus officielle de la France.
Et pourquoi tout cela? Pour fêter le
centenaire de la mort die Georges Ouvifer,
de Illustre Cuvièr, de celui qui a fondé
la vraüe science paJiéontologique, qui R
créé Tanatomlîe comparée, qui a introduit
la méthode naturelle dlans la zoologie et
qui nous a laisisé d’admirables ouvrages
sur l’anatomiiie des moUuaques.
Mais en quoi et pourquoi ces ouvrages,
qui ont été à notre portée Iqrsqjue nous
étions lycéens, en quoi et pourquoi peuvertnils bien intéresser les lecteurs de
L’Echo des Vttüées, journal vaudois, journal évangéiiqpe et religieux?
Ils peuvent et doivent les intéresser,
soit parce que leur aiuteiur a été un protestant fidèle et convaincu, soit parce que
son œuvre doit son origine alussi à
religion.
M. Louis Roule, dans son eixoellent livre
sur Owvier et îes sciences de la nature
(édit. Flammarion, Plark), nous dit en
effet que « Cuvier est le produit de sa
race, de sa mère et de sa religion. Son
es^prit, son caractère, son œuvre, ont eu
cette triple origine. Sa race lui a inspiré
le goût du réel, et la ténacité de la conduite. Sa mère l’a enfanté ideux fois : la
premiière en lui donnant le jour, la deuxième en l’instruisant, en le guidant vers
le travail et l’honnêteté. Sa religion, qu’ü
a toujours pratiquée avec jdêté, l’a achevé
en l’astreignant alu dèvoir. Toute sa carrière en est résultée ».
Ce témoignage est bealu, très beau, soit
pour la religion dont on parle (le protestantisme, iîei)„ soit pour celui qui a su la
pratiquer; avec une piété telle que toute
sa carrière (et quelle carrière !) ait pu
en résulter, en découler, en dépendre.
Miáis jñ y a plus.
Georges Cuvier n’a pas seulement reçu
de sa religion la force de propulsion nécessaire à fournir son illustre carrière de
savant, et de savant fettré, d’écrivain, de
professeur, de membre de l’Académie
Fnançiaise, d’inspecteur Général de l’Instruction Publique, de Conseiller d’Etat,
de Grand-Mialître de TUniversité de Paris,
etc., etc., mais il a jsu faire rayonner sa
foi, nette et éclairée, autour de lui, chez
lui suirtout.
Qh son ménage en a-t-il eu des deuils
et des angojisses! De deux fils qu’il avait
eu, l’nn mouiiut presque en naissant, l’autre à dix amis, .après avoir porté au foyer
de Cuvier la joie et l’espérance ; quant à
ses deux fihes, l’une mourut très jeune
et l’autre, déraentlîne, la dehnière qui lui
restait, le quitta pour la patrie céleste à
un âge plus avancé, lorsqu’elle avait déjà
lutté et continuait à lutter ix)ur le bien''
et pour le triomphe de la charité
clirétièrine.
Peut-être n’a-t-on pas encore suffisamment étudié l’influence de Cuvier lui-même sur la formation de son -enfant, de M
seule qui ait pu le suivre ipendant de longues années. ELLe^même, nous dit Mrs. Lee,
« était lattentîve à jouir des rares loisir
de ce père chéri». Et si elle l’était, ne
doitHon pas aussi l’attribuiar à cette faculté, merve!ül0use dans un savant, de siar
voir sortir «fréquemment de ses recherches, d’échapper à ses préoœupatiJoTiS
(comme nous dit M. John Viénot, dans
son touchant et récent ouvrage sur Georges CuPier, éditeur Fischbaieher, Paris),
pour vefller et -concoiurir à la formation
de l’esprit et du cœur de la jeunesse
qui l’tentourait ». Et s’t le faisait avec
toute la jeunesse qui Tentouraît, aux écoles comme aiHeiurs, comment ne Teût-îl
pas fait auprès de sa Seule et chère enfant qui luii restait, auprès de sa fille
hfemaimée dlans.le caveau de laquelle il
demanda d’être inhumé, sans pompe, a,u
cimietièœ du Père Laphaise ? Il me sem^
ble imp<KÍble de limiter les influences
qui s’exercèrent sur l’esprit chrétien et
charitable de Clémentine à celle de M.me
André^Wfllter et à celle même du pasteur
BoissaTd, toirsque je pense que la religion
de Cuvier était, comme nous dît M. Viénot, «un christianisme pratique qui suffisait à l’inspiration de sa vie».
Et celle de Clémentine n’a-t-dle plas été
à peu près telle. ? Il me semble n’y voir
que l’application pratique de ce que disait .ison père à l’AiC;aidemie Française :
« ...Ouvrons l’Evangile... Voici ce que nous
lisons dans le Saint Livre : « Aimez Dieu
par dessus touteis choses et votre prochain
comme voiuB-même;, la ^i et les Prophètes sont contenus dans ces deux préceptes ». Ainsi, celui qui aura suivi ces deux
préceptes, sera vertueux : lil aura accompli toute la Loi. Or, qu’est-ce qu’aimer
Dieu ? Comment peut-on prouver qu’on
l’aime ? C’est en se conformant à sa volonté, en faisant ce qu’il ordonne, et la
prernîère chose qu’il nous commande,
après l’amour que nous lui devons, c’est
d’aimer notre iprochain comme nous^même : et notre prochain, ce sont tous les
hommes sans (dήtlîn]etion ni exception,
comme nous l’apprend aussi la parabole
du Samaritain».
Il me semlWe dè lire la lettre de Gémentîne à Ch. Duvemoy à propos d’une
réunion en commitcn de la Société Biblique, de la Société dè la Morale Chrétienne, et de la Société des Missions : « ...,®
semble que toutes ces âme®, ainsi réunies dans la même émotion, n’en forment
plus qu’une, et le cœur s’élève au-dessus
de tous les petits intérêts et toutes les
petites vanités du monde pour ¡n’être
rempli que de l’amour de Dieu et du
prochain ».
Et lorsque, semaine après semaine, elle
se rendait à la Salpêtrière pour visiter
les femmes protestantes qui y étaient recueillies, et lorsqu’elle même créait la Société de bienfaisance des demoiselles protestantes des deux communions réformée
et luthérienne, et lorsqu’elle se rendait
en visites régulières auprès des pauvres
enfants recueillis dans les écoles proteBitanteis, n était-ce pas le devoir chrétien
et social, l’amour du prochain, l’application pratique du christianîsme qui la
poussait ?
Etait-ce vraiment et sfeiulement l’amour
paternel qui liajit le père à la fille, ou
n’y avalit-il pas aùsri l’étroit lien de
l’affinité spirituelle de leur conoeption
chrétienne ?
Rappelons^nous qu’après la mort de sa
fiUe, «Sur laquelle ses yeux se posaient
avec tant ide tendresse, le grand savant
ne fut plus le même», comme nous dit
M. Viénot. « Les Sdins redoublés de sa
femme, si crueUement frappée elle-même,
ne purent le consoler. Il avait de ces distractions tragiques que donnent les .deuils
inconsolables, et quand oh s’en apercevait,
fl dis'aiit simplement : « Pardonnez-moi. Je
su'ils ipère, et j’ai tout perdu ». Pour ne
pas voir la couleur de ses pensées, fl se
jeta plus que jamais dans un travail
éperdu ». C’est qu’il voyait, avec elle, disparaiître l’enfant le mieux et le plus approché de sas ildées religieuses et qui les
avait le mieux pratiquées.
^ « Celle qui servait de modèle à ses compagnes, celle Blur qui reposaient les plus
doucœ affections ,de sa famiflle; celle qui
avec tant de grâce et tant dè charité savait soulager les infortunés », comme disait le pasteur Bbifeiard ; -cefle qui « était
bonne, isecourabte à toutes les infortunes,
occupée sans cesse de chercher le malheur
qui se ciabhe ; Utfle à l’ieuf ance comme
guide, à la yièülesse comme appui, à tous
comme modèle», comme disait son ami
SaJvalny, sur sai tombe, n’était-ce pas l’enfant qui mettait en pratique la conception morale et .religieuse de son père, absorbé par la science, mais ahsai toujours
« prêt à rendre 'Service à ceux qui s’adressaient à lui et qui étaient innombrables ».
(Viénot).
Je pense que si l’on pouvait étudier les
reflets de l’influence spirituelle du père
Cuvier sur sa fille Clémentine, on aurait
bien autre choæ encore à y relever. Par
exemple, n’y ,auraîtiil pas • un reflet des
préoccupaitioinis que Georges Cuvier manifestait, en 1819, là l’égard des persécutions religieusets, toujours 'possibles sous
de nouvelles formes (p. 138 de l’ouvrage
de Viénot) et celles que sa fille signaiait
encore en 1826 (p.- 188 du même ouvrage)
dans une de ses lettres à Duvemoy ?
En tout cas, telle qu’elle se montre à
nous dans l’ouvrage de M. John Viénot,
Clémentine Cuvier ne pouvait être oubliée
à roccasiïon du centenaire de son biienaimé père. C’est d’ailleurs une de ces
« isaintes du protestantisme » qui mériterait bien qu’on l’étudiât à part.
C’est là mon humble avis et mon vœu
fei)vent.
Silvio Pons.
IrréYéreEce et Profanation.
C’est au sujet de la prière modèle
qu’aujourd’hui nous voulons déploirer de
l’irrévérehce et de la profanation,; de
cette oraison par exœUenioe que Jésus a
léguée à ses disciples de tous les temps,
comme l’échelle mystique qui de la terre,
les conduira sûrement aUx piieds du trône
de son Père, toutes les fois qu’ils se sentiront pressés de s’entretenir fililalemCTit
avec Lui.
Il en est de cette prièpe comme de toutes les choses meflleunes dont les hommes
se servent; l’usage imsensiblement en a
ai
été fourvoyé, dénaturé par Ja noncha-^
lahte habitude de la répétition mécani.
que, opération de la mémoire et des lèvres, à laquelle l’esprit et le cœur de*
meurent étrangers.
Nous devons commienicer par recoinnid*.
tre honnêtement qu’à cet égard notre
protestantisme est aussi en faute. Dans le
culte public on a relégué (hors les An.
glicans) l’oiraison dbminicale à la clôture
du service ; il n’y aurait aucun mai à
cela, si le but en' est de laisser aux ado.
rateurs la sainte imipression et le dog*
parfum de cette prièrei, au moment oùils quittent la maison de Dieu,
Malts, hélas ! le fait même de se trouver
quasi à la dernière place d’un culte, qui,
souvent s’est prolongé au-delà de l’heure
traditionnelle, amène le ministre à en dé-,
biter les différentes pétitions avec une
telle rapidité qu’il est impossible d’y prêteir une sérieuse attention ; il est impossible d’en être édifié.
L’impressioin, laissée dans l’auditoire,
est qu’il fallait se idépêcheir, car c’étaît
tard, et tout le monde avait hâte de s’en
aller. Nous n’entamons pas, ici, une discussion s’ü conviendrait d’attribuer à
cette prière une autre place dans le culte, ;
ou si le paaple devrait en répéter chaque
demande, avec le ministre ou altemativemént .avec lui. Malhieureusemient, aussi
dlans ces cas il pqut se produire le même
inconvénient, le tout se réduisant à une
vaine .redite.
La même irrévérence se produit dans?
les écoles et les fiaimflles lorsqu’on charge:
un enfiaht de dire « la prière », ce qu’j
fait le plus souvent par «express» et
sans recueillement. Il nous est meme ar.v
rivé de devoir écouter l’oiraison domSiai-if
%
3 i
cale débitée par un bambin que tes parents, tout fiers, présentaient comme un,
petit prodige de précocité religieuse. Encore, ici, point de révérence, mais plutôt
de la profanation. '.j
Après avoir loyiaiement p-econnu nos,
défaiflainces, il nous sera permis de re>
garder autour de nous, sî dains une co%:
fesskn différente et qui compte de plus
nombreux adeptes, les choses vont mieux
à ce sujet. .
N<» frères catholiques-romains, — quoique l’oraison dominicale fût prononcée,,*
l’origine, dans le dialecte ar,améen, puis
fut traduite en grec, — veulent la conserver dans sa traduction latine, même
dix siècles alpirès que le latin a dû, gîiadueflement, céderi la place aux langues
modernes. C’est vouloir la cristallfeatîoii
rituelle d’Un élément Sreligieux, saturé
d’inspiration • divine, qui ne signifie plus
rien pour le routihier qui continue à s’en
servir ; et cela soit dit pour toute prière.
Prosper Mérimée naloonte, dans sa
« Chronique du règne d® Charles IX »i
que : « le Blaiian de Viaudireufl, en Se met'
tant à table, récite une prière latine. Un
convive lui demande s’il sait le laltin.
Voici sa réponse : A vous dire vrai, ji9
ne sais le latin et je ne sais pas tn®
ce que icette prière veut dire, mais je
tiens d'une de mes tantes, quli s'en est
toujours bien trouvée, et depuis que je
m’en sers je n’en ai vu que de bons
effets ». .î
La bonté de la prière latine, pour pi'*’
sieurs catholiques, comme pour Vincentei'
— le paysain valenciien .dont ü est parlé
dans les « Sorcières espagnoles », —■
pose sur le fait, qu’à .leur croire, le latí®
est le langage du paradlfe. Vincente aas*
rait que l'Uinjilque Vierge, qui au ciM re*
présente le grand nombre de MadoneSi
au langage divers sur la terre, intercède
auprès du Bon Dieu en latin. 1'
Cette nehigiiosité, au langage énkfmatí*
que, a permis d’allier la plus sainte de$
prières aux actions les plus infâmes.
Le ooninétable Anne de MontmoreitGÿt
cruel, superstitieux, altieri sangoinairei
résuma|it len lui, nous dit E. Gaharitah
tous les viiices de la noblesse féodale,
en avait un assez grand nombre. Il n’a'vaît^
qu’un argument ; la potence; il fit
en sa vie, une foule de nualheureiix,
pabl^ de lui avoir déplu. — Les Vaudois
firent de dures expériences du faroucb®
-p 1
"'â.
3
I .TP'
ii^natisme de ce vieux soudard. Foirt dévot, li jeûnaiit et gandaft les observances ;
dhaque jour il d,igait soigneusement ses
prières, mais on connaît les patenôtres de
lyjonsieuir le connétable. Brantôme nous
.en donne un spécimen : « Pater noster... »,
îjriûlez-moi ce yfllage ; « qui es in coelis... »,
pëndez-moi ces coquins ; « sanctificeturno■jnen tumn...», qu’on assomme celuii-ci;
< adveniat regnum tmm... », qu’on écartêle celui-là... » ! Il regardait brûler des
•villages entiers, sans passer un grain de
;gon chapelet.
Alexamdre Kuiprm raconte d’un portjter
(Simone) de maison malfamée, un ivro^rne, un voleur, un profiteur, un sanguinaire qui, tous les adins, récitait ses pa■tenôtres, tout comme il pût vidé un sac
de hairicots secs.
H n’y a fiien de plus profane que de
■se servir de la prière du Seigneur comme
une comipensation, à contrepoids, d’écarts'
de conduite et de crimes commiis, ainsi
que d’une assurance contre l’enfer. Sans
aller à ces lextrêmes, nous avons souvent remarqué avec combfen peu de respect cette prière est considérée.
Nous avons connu une domestique autrichienne qui se servait du « Pater » comme d’une depsydre, c’est-à-dire en le baragouinant elle Savait le temps qu’il fallait pour que l’omif à la coque fût cuit
à point. C’était, disait-elle, rusage en son
pays !
Bien d’autres exemples, que par brièveté nous omettons, prouveraient que
■cette sublime prière est traitée d’une maf. jlïiière indigne, voire même ignominieusè.
Il nous reste à relever un usage non
moins répréliensible et condamnable de
cette prière du Christ.
Le prêtre, au coinifessionnal, s’en sert
comme d’une punition à infliger à son péîiitent : pour être absous, le pécheur devrai dire un certain nombre de « Pater »
pendant tant de jours'.
Peut-on imaginer rien de plus outrageux pour le Père céleste, qui voit son
eUfant s’approcher de Lui et Lui parler
par punition ? La prière n’est plus, alors,
l’élian joyeux et confiant de l’âme, l’expression tendre et émue de l’amour filial !
Si la prière est un châtiment, elle devient
fatigante, ennuyeuse, antipathique, c’est
la punition des genoux, du gos'ielr et dés
lèvres, car tout se réduit à un barbotage
mSnteUigible et inconscient.
L’ihrévérence et la profanation, au sujet de la prière que le Seigneur nous a
léguée comme un trésor inestimable, ne
se limite pas à l’oraison elte-même, maïs
ïemnonte à Celui qui nous l’a donnée et sé
traduiit en ingratitude.
Les chrétiens de toutes les confessions'
livraient, au lieu. Lui témoigner tolute
leur reconnaissance en en faisant le juste
«t bienfalfeiant usage pour lequel elle nous
a été enseignée. Arthur Müston.
Oooooooooooooooooo
d’un bonchon.
Je ne pense pas à la bouteille et moins
encore atux; buveurs, lions héroïques le dimanche soir, lapins bâtonnés quand lundi
aairlive... J’éqris sains majlice, et c’est d’un
vrai bouchon de liège que je veux parler.
Je me tenais à la fenêtre de mon cabinet d’étude (on voit par là que je prends
la.beUe s^on au sérieux, malgré ses cris
vent froid et 'ses larmes de pluie), et
j’observais ce qui se passait au dehors.
On ne peut pas toujours être courbé sur
i^es livres et la ru© est un Sujet d’étude
l^rès intéressant si l’on peut tenir la fenetre ouverte. Probablement aux premiers
i*1ïmas je la fermetrai et j’entreprendrai
ûin voyage autour de moh. cabinet d’étude
^■^Pérant trouver quelque chose d’agréable et d’utile pour les lecteurs ; je n’ose
dire autour de ma chambre à caluse
^ précédent de Xavier de Maistre (1).
iMiais revenons a(u bouchon.
La rue est presque déserte, car c’est
1 heure où le monde est à table pour dî
(1) Auteur d’un livre très fin,, spirituel, in^alé ; Voyage autour de ma chambre.
^ lier ; parmi les rares passants, un montagnard desceaiidti à... la ville pour quelque commission importante. Comme il doit
avoir fait iplusieurs kilomètîies, il est far
tigué et marche en se dandinant ; soudain ,il ralentit le pafe, quelque chose a
attiré son regarid, fixé son attention : il
s’arrête, s!ûr d’être en présence d’un bouchon de liège ! Il est tout à fait au^Æsso,us de ma fenêtre et je ne lieux voir,
l’expression de son visage, mais à travers
son chapea'u huiPeux; et poussiéreux il ne
mest pas difRciile de lire une pensée :
Quel heureux ipays que celui-ci où l’on
jette les bouchons !
En effet, le bonhomme se courbe, ramasse le bouchon, le passe deux ou trois
fois entre ses doigts, puis contre. ,^son har
bit pour le nettoyeir de la poussière ; cette
toilette tertmilnée, la petite trouvaille est
apte à entrer dans la poche avec le mouchoir, la pipe et un reste de pain moisi,
unique provision pour le voyage. Quant à
i homme, de peur d’être vu recueillant un
bouchon de liège, il ne ¡regarde nii à droite
ni à gaüche, mais continue son chemin.
Le fait de ne voir persdnne lui donne
rassuraince; que penamne ne l’a vu II
Et avec çal? que nous racontez-vous ?
est-il permis d’occuper une partie du
journal pour des incidents de ce genre?
Une minute, s’il vous plaît, attendez
au moins ma morale : les fables et les
histoires ont une morale, voiqi la mienne.
Le monde est rempli de gens qui jettent ce
que d’autres reciuelillent, qui méprisent ce
que d’autres apprécient, qui haïssent ce
que d’autnes laliment, qui gaspillent ce
que id’autres entassent : les bouchons de
liège, jetés à la ville, font le bonheur du
shujáe montagnard.
Voilà le monde tel qu’il se présente ;
quantité de personnes gaspillent des fortunes et d’autres voient la fort.une dans
quelques sotus. Et pour ce qui regardei la
santé, que ide gens en sont à la recherche,
tandis que d’autires se la ruinent par leur
inconduite et leur débaJuche.
Et enfim, que de possibilités doint on ne
sait nii on ne veut tirer parti : que d’enfants pourraient éaidier et se faire une
pœîtion, s’ils le voulaient ; que de jeûnes
gens, par. leur trayaill parvfiendraient à
l’aisance, s’ils avaient un esprit d’iordre et
d’économie bien entendue. D’autres moins
privilégiés montent, font leur chemin, |ils
ne craignent pas de se courber et de ramasser les bouchons de liège qu’on jette
continuellement.
Vous (donc, qui avez des biens, gaspHlez-les : VOUS; qui jouissez de la sahté, ruinez-la par votre inccAfi^ite ; vous qui
voyez Un chemin ouvert ^v,ant vous, fermez-le... Jetez vos bouchons de liège, d’autres attendent de s’en emparer et apprécient ce que vous méprisez.
Louis de Qarnier.
jfe jfe jo
A. C- D- G.
Le Camp Alpin des U. C. de J. G.
Le XI® Camp Alpin des Unions Chrétiennes du GUoupe Piémont a eu lieu au
haut de la Combe des Charlbonniers, au
Refuge Barbara, à 1753 mètres, dans une
position magnifique, un plateau vert, parsemé de groupes de mélèzes, entourés par
une superbe couronne de cimes. Le temps^
très beau, a donné au Camp un cairaotère tout joyeux. Les tentes étaient disposées près du Refuge : un joli petit village blanc au borid du' .torreint. Les campeurs, aUjjnombre de 35, sont passés, les
uns après les autres, portant chacun Eja
contribution de chants, de joie, d’entrain.
Le programme du Camp a été dévebppé régulièrement. Le cuites journaliers, les études, tenus par MM. Peyronel
et Rivoira, pasteurs, Falchi et Attilio
JaJla, professeurs, recueillaient les campeiûrs dans un ide ces coins délicieux dont
le plateau est pi riche. Les fréquentes
ascensions au Granero, au Manzol, à l’Aguglîassa, les courses à la recherche des
rhododendrons et ides edelweiss, les sports,
les promenades, les chants, les longues
causeries autour des tentes, ont rempli
si bien le temps que le moment de la séparation est trop vite arr,i)vé.
Le dimanche 7 août a été particulièrement solennel à cause du Convegna, dont
un autre corresixindant nous envpile un
article spécial.
Nous voulons rappeler avec reconnaissance l’hoapitalité cordiale offerte par le
joli Refuge de 1’« Uget », dirigé par le
brave Vertu, dont les repas abondants et
Iss .bons servibes ont été un élément précieux de la vie du Camp. X.
* * *
Le «Convegno».
L’enidirioît chofai pour le Cmvegno des
Unions Chrétiennes étalit des plus indiQués : à 1753 mètres, au Pfe — mieux
connu sous le nom de Barbara — dans la
vallée du Pâlis; lieu tranquiUe, entouré
de montagnes, habité jeu été seulement
par quelques familles qui y mènent leur
bétail.
C’est là que les Unlions avaient été convoquées pour leur réunion générale d’été,
à roKacasion (du Camip d’Eté, qui a eu
heu au même endroit ; et le dimianche
7 août, jour du Canvegm, a été une
journée superbe : un ciel d’un beau
bleu sans le moindre nluage, le superbe
décor de ila nature, lïiir vif des hauteurs, tout cela donnait la joie au cœur
qui rayonnait sur le visage de tout le
monde. Durant itoute la nuit l’airrîvée
bruyante des congressitetes troubla le sommeil des éâmpeurs et dans la matinée,
par le chemin montant, continuellement
des jeunes gens et des jeunes filles en file
indienne Se dirigeaient veiiis le « Refuge »,
où les vivais les aoeueiUaiént avec de diaudes poignées de mains.
A 10 heures, le cor retentit de tout ce
monde de jeunes, auxquels s’unissent les
braves et sympathiques habitants' des alpages, se rassemblant pour le culte présidé par le pasteur Jules Tron, de La
Tour, quii rappelle aux jeunes quelques signes qûi doivent distinguer la jeunesse
chrétienne. Puis c’est M. Henri Tron, de
Bobi, qui parle de « la source de la vie ».
L’après-midi eut lieu le Convegno proprement dît. M. Jules Tron, président du
Comité de Groupe, salue les Unionistes
accourus en si grand nombre et se réjouit
du bon tUalVail qui a été fait par nos
Unions durant l’année. M. Falchi Stobist©
sur les liens qui nous unissent à notre
église. M. A. JaUa parle Sur la force d©
la jeun^se. |M. Jahier, pasteUr du Vifllar,
remercie les organisateurs du Convegno
au nom des Unidnistes prfeents' qui emportent avec eux un bien doux souvenir
et des împreSspbns profondes.
Le reste du temps disponible a été consaicré aux jeux, au chant, et puis ce fut
les salutations qu|i ¡précèdent le départ,
et les «au revoir», et le vallon retentit
de nouveau des chants joyeux de notre
belle jeunes.
Nous étions .nombreux : 350 jeunes gens
et jeunes filles, et c’était beau de les voir
gais et (turbulents, mais si recuèflliB à
l’heure de la prière et de l’adoration.
Un campem'.
* *
Le monnment de Cbanforan.
Le monument que les U. C. de J. G. du
Groupe Piémont ont érigé à la mémoire
du fameux Synode de Chanforan est fini.
Le bloc, détaché de la Riocioiaglîa, témohi
des luttas héroïques de nos pères, se
dresse sur une base rustique, dessinée par
le prof. Paob Paschetto ; au pied du bloc,
sous le chandelier traditionnel, la Bible
s’ouvire -toute large, avec le verset de
l’Apoaalypse : Sak fidèle. UUe .inscription
en marbre rappelle l’évènement : Qui
dove or sono Quattro secoli Vantica Chiesa
VaMese rmxolta nel Simodo (M Chauforaai
consacrava la proptia solidarietà cou le
Chiese délia JUtfarma ed offriva in dono
regale la Bibbia tradotta da Olivetamo, le
Unûym Cfistiame del Piemonte, a ricordo
solenne del fatto, elevano e dedicano.
12 Settembre 1532-12 Settemhre 1932.
L’inauguration du monument, faite par
les Unions Chrétiennes, aura lieu le dimanche 28 août ; le culte est à 10 heures, la réunion commémorative à 14 h. 30.
Nous sommes priés d’informer pu'’à
Chanforan, un banc de vente, dont le revenu net sera en faveur des œuvres de la
paroisse, pourra fournir le public de pain,
sandwiichs, comestibles^ fruits, café, thé.
La vente de vin et liqueurs est défendue.
CHRONIQUE VlUDOISE
POUR L'ÉCHO DES VALLÉES.
En souvenir d’Enrico L. 100,r
BOBI. La paroisse a été douloureusement surprise d’aPprendre le départ d’icihas de Marie Rostan née Michelin, des Rotans, qui a eu lieu d’une manière subite,
le 4 août dernier, tandis qu'’ell© se trouvait en pâture du bétail. Notre sœur, qui
avait 73 ans, laisse après elle un souvenir
de douceur et de bonté. Nous exprjknons
à tous les siens, et surtout à sa fille bienaimée qui se trouve à St-Raphaël, toute
notre profonde et fraternelle sympathie.
— La chaire de la paroisse a été occupée, à la grande satisfaction de la congrégation, deux dimanches de juillet par
M. Jean Tron, pasteur à (Montclaîr et professeur au Bloomfield peminary (EîtatgUnis), le dimanche 7 août par M. le professeur de théologie David Bosio, et le 14
par pVf. F. Peyronel, pasteur à Milan.
Merdi à ces cherte frères pour leurs chaleureux messages.
LA TOUR. Dimanche prochain, 21 courant, M. 1© pasteur François Pejrronel, de
Milan, ¡prêchera au culte de 10 h. 30.
PBRRIER-MÀNETLLE. Dimanche apirèsmlidi, un ¡bng convoi funèbre accompagnait au champ du repos Clémentine Pons
de Pierre, des Saret de Qiabrans. Notre
jeune sœur s’est endormie à l’âge de 24
ans, après une longue et pénible maladie qu’ele a suppoirté© valijlammeut et
patiemment.
La famiUe peut être assurée de notre
profonde sympathie, d’aUtant plus qu’elle
a déjà été éprouvée par la perte d’un
garçon, mort il n’y a pas encore trois ans,
et lui aussi à la fleur de l’âge. Que le
grand Consolateur soutienne les cœurs
affligés.
PRAMOL. La paroisse de Pramol
n’ayant pas de. candidat en vue pour
successeur au regretté M. E. Genre,
les anciens dnt prié la Vénérable Table
de ne pas déclarer la paroiœe vacante,
maïs d’envoyer un jeune paisteur ou can.didat en théobgie, provisoire pour un an ;
c’est ce qu’elle a fait dans la personne de
M. Ermanno Rostan, Jde Saînt-Germain,
I>etit-fils du docteur Rostan qui a desserv,î pendant de longues années la paroisse de Pramol comme médecin, et dont
les services ont été hautement appréciés,
ainsi que sa parfaite connaissance de la
botanique, et (dont le jardin botanique
appelé la Rostania est comme un monument construit en son honneur et a sa
mémoire.
Le Consistoire remercie sincèrement la
Vén. Table pour le choix qu’elle a fait.
Dimanche, 14 courant, M. D. Rievd, en
faisant ses adieux à la paboisse, a présenté à l’assemblée M. E. Rostan, en rappelant quels sont les devoirs qui incombent à chacun, déclarant de vouloir s’intéresser au progrès de notre paroisse,
en signalant lui-même les lacunes à
oombbr.
En remerciant M. 'Revel, nous souhaitons la plus cord'iale bienvenue à M. Rostan, et demandons à Dieu de nous' donner à tous la sagesse qui nous est nécessaire pour une harmonie sincère et
complète.
— Le Baizar, organisé par l’Unbn des
Mères, et auquel presque tous te Pha• molins et autres ont pris part pair des
travalux, dons en nature et en airgen't.
a donné un bon résultat. La chose a été
prise au sérieux, vu que tout le monde
savait que le revenu était destiné à oom*^
4
blteir le déficit qui restait po!ur les lépar
raitions au temple.
Personne n’iginore la peine que s’est
donnée M.me Genre pour la boïine réussite du Bazalr, désiraint consigiîer au successeur de M. Genre un budget saus déficit, surtout pour les œuvres accomplies
sur l’initiative de M. Genre.
Le Consâstoire remercie sincèrement
toutes les personnes qui, de quelque manière, ont contribué au suodês du iBazar,
sans oublier M. Paul Bosio qui a fait la
rcmvassa (si je puis ainsi m’exprimer), en
achetant tout ce qui> restait du Bteasr pour
le faire distribuer aux pauvres de Pramol.
Nous ne fvoulcHis pas non plus oublier un don de L. 100 de la part de
M.He Valeintine Genre, pour les réparations au temple, en souvenir de M. Ermanno Genre, ainsi qu’un autre don de
L. 100 pour le même but, de la part du
« Consorzio Luce Elettrica PratmoUo Alto ».
Enfin, L. 50 de M.me Eevel, pour le Bazar.
D. G.
SAINT-JEAN. La vente de bienfaisance, organisée par les Dames de la Société « Le Pîrintemps », aura lieu cette
aninée, D. V., mercredi prochain, 24 courant, à 3 heures de raprès-midii, dans la
Saille Albarin.
Toutes les personnes y sont chaleureusement invitées.
nnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnn
AVVISO CIRCOLARE.
Si porta at cénosoenza dei parenti, dleglì
amici e dei colleghi il cambiato indirizzo
del sottoiscritto
Pastone Valdese Alfonso Alessio
Via Giuseppe Tortona, N. 13
Cerìgmla (Foggia).
Si prega di pnendeme nota per l’invìo
della oorrispondenza e dèi giornali.
Firmato: Alfoitso IAuessio.
La traduction en italien de
PAULA, la petite vaudoise
paraîtra à la Réunion de Chanforan,
le 28 Août.
Auteur : Èva Lecomte - Traducteur ; O. Cernì
Edition ; Le Orme - Turin.
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Pinerolo » 5,22 6’25 6,58 7,’57 8,40 12,50 17,29 18,57 20,33 21,38
Airasca » 5,43 6,44 7,21 8,10 9,09 13,17 .17,57 !9,11 20,56 22,01
Torino a. 6,31 7,30 8,10 8,40 9,48 14,07 18,47 19,47 21,42 22,48
Torino p. (3) 0,26 5,- 6,35 7,55 (1) 11,10 13,15 17,25 18,43 20,07 21,22
Airasca » 1,07 5,41 7,18 8,25 11,52 13,56 18,02 19,28 20,51 —,—
Pinerolo » 1,30 6,06 7,43 8,42 12,12 14,21 18,21 19,53 21,18 22,02
Bricherasio » —,— 6,29 8,06 —,— f 14,43 18,45 20,14 j f
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Villar Pellice » 7,29 15,39 21,09 Chabriols » 5,58 11,43 19,18 20,13
Via Fourca » 7,34 15,44 21,14 S. Margherita » 6,05 11,50 19,25 20,20
Bobbio Pellice a. 7,40 15,50 21,20 Torre Pellice a. 6,15 12- 19,35 20,30
(1) Festivo e Venerdì — (2) Feriale — (3) Festivo.
ORARIO FERROVIA ELETTRICA PINEROLO-PEROSA ARGENTINA
Pinerolo p.
Ponte Lemina (fac.) »
Abbadia »
Riaglietto-Fiugera(/ac)»
S. Martino »
Porte »
Malanaggio (fac.) »
S. Germano »
VillarPerosa »
Dubbione »
Pinasca »
S. Sebastiano »
Porosa Argentina
a.
(1) (2) (3) (4) 1
6,19 7,52 8,50 10,45 12,20 14,25 16,40 18,31 20,10 21,35 i
6,27 7,59 10,52 12,27 14,32 16,48 18,38 20,18 21,42 1
6,30 8,02 10,55 12,30 14,35 16,51 18,41 20,21 21,45 I
6,35 8,05 _ 10,58 12,33 14,39 16,55 18,44 20,25 21,48 1
6,41 8,08 — 11,01 12,36 14,42 16,57 18,46 20,27 21,52 1
6,44 8,11 — 11,04 12,39 14,45 17,- 18,49 20,30 21,55 I
8,16 — 11,07 12,42 14,49 17,03 — 20,33 21,58 1
6,52 8,19 9,10 11,10 12,45 14,52 17,06 18,56 20,36 22,03 I
7,02 8,26 9,16 11,17 12,52 15,- 17,13 19,03 20,43 22,11 1
7,09 8,33 — 11,24 12,59 15,08 17,20 19,10 20,50 22,19 1
7,12 8,36 — 11,27 13,02 15,11 17,23 19,13 20,53 22,22 1
— — — 11,34 13,07 15,19 17,28 — 20,58 22,29 1
7,22 8,45 9,30 11,40 13,10 15,25 17,31 19,21 21,01 22,34 1
(l>'LugIio-Agosto — (2) Sabato — (3) Festivo (Maggio-Giugno-Settembre-Ottobre) — (4) Festivo (Luglio-Agosto).
(1)
(2)
(3)
Porosa Argentina p.
S. Sebastiano »
Pinasca »
Dubbione »
VillarPerosa »
S. Germano »
Malanaggio (fac.) »
Porte »
S. Martino »
Riaglietto-Fiugera(/ac)»
Abbadia »
Ponte Lemina (fac.) »
Pinerolo a.
6,01 7,40 8,55 9,50 11,52 13,40 16,20 17,50 20. ,39
6,04 — — 11,55 13,44 16,23 —
6,09 7,48 9,02 9,57 12,- 13,50 16,28 18,- 20. ,46
6,12 7,51 9,05 10,— 12,03 13,53 16,31 18,03 20. ,49
6,18 7,57 9,15 10,07 12,10 14,- 16,45 18,10 20 ,55
6.25 8.04 9,22 10,15 12,17 14,07 16,53 18,18 21 .01
6.27 ® 8.06 9,25 10,18 12,20 14,15 16,56 — 21 ,03
6,30 8,10 9,28 10,22 12,26 14,20 17,- 18,25 21 ,06
6,33 8,13 9,31 10,25 12,29 14,23 17,03 18,28 21 ,09
6,36 9,33 10,28 12,32 14,26 17,06 .18,31 21 .12
6,39 8,19 9,36 10,31 12,35 14,29 17,10 18,34 21 ,15
6,42 8,22 9,39 10,34 12,38 14,32 17,13 18,37 21 ,18
6,48 8,29 9,45 10,40 12,44 14,40 17,20 18,44 21 ,25
(1) Sabato — (2) Festivo (Luglio-Agosto) — (3) Festivo.
ORARIO AUTOMOBILE FEROSA-FERREBO
Porosa Argentina
Pomaretto
Chiotti-Riclarelto
Trossieri-Faetto
Perrero
a.
7,40
7,48
8,03
8,07
8,10
13,25
13,33
13,48
13,52
13,55
19,35
19,43
19,58
20,02
20,05
Perrero
Trossieri-Faetto
Chiotti-Riclaretto
Pomaretto
Porosa Argentina
a.
5,20
5,23
5,27
5,42
5,50
1
7,03
7,07
7,22
7,30
11,10
11,13
11,17
11,32
11,40
17,10
17,13
17,17
17,32
17,40
^1^