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Cinquante et unième année.
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5 Mars 1Ô16
N. 10.
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PARAISSANT CHAQUe VENDREDI
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ne seront pas pris en considération.
SOMklAlRjS; Méditation — Courrier des
Missions — Un grand Allemand — La
« Pro Francese »— Courrier Anglo-Américain — Chronique vaudoise— Bibliographie — Nouvelles politiques.
MÉDITATION.
Il faut qu'il croisse et que je
diminue. Jean 111, 30.
Ces paroles prononcées par le plus
grand des prophètes, par Jean Baptiste,
en parlant de Jésus-Christ, nous remplissent d’un grand étonnement si nous nous
plaçons au point de vue humain. Cet
homme de Dieu était arrivé à l’apogée de
sa gloire, par son ministère béni, au milieu de son peuple. Il aurait pu se faire
proclamer le plus grand des prophètes,
se former une Eglise de laquelle il aurait
été le chef sans crainte d’être abandonné,
mais à une condition: cacher la vérité.
Il aurait dû garder le silence sur la personne du Christ, le laisser à part en l’ignorant. Non, il ne fera jamais cela. Il verra
son auditoire s’amincir, ses disciples s’en
aller pour suivre Jésus, mais au lieu de
s’en attrister, il s’écriera: Il faut qu’il
croisse et que je diminue. — S’il parle
ainsi, c est parce que, pour lui, les intérêts de l’âme sont supérieurs à ceux du
corps. Ce dernier passe, doit retourner en
poudre, mais l’âme est immortelle. Or,
tandis que l’influence de Jean baisse,
celle.de Christ augmente; tandis que lui
disparaît, c’est Christ qui règne.
Cette belle déclaration de Jean nous
voudrions que ce fût celle de chacun de
nous au point de vue de notre influence
humaine extérieure et au point de vue
de notre moi intérieur.
I. Si par nos efforts nous avons pu arrivç'r à une certaine hauteur dans la vie
»«'ciale, n’allons pas nous en attribuer le
méiite. Cette intelligence avec laquelle
nous avons pu atteindre une certaine
hauteur nous la devons à Dieu; cette
santé qui nous a accompagné dans la
lutte, elle est un don de Dieu; ce résultat
inespéré obtenu, c’est encore l’œuvre de
Dieu. Laissons donc à Dieu sa place
d’honneur. Et de cette position que nous
occupons, servons nous en pour le règne
de Dieu. Qu’il s’agisse de richesses dont
nous pouvons disposer en faisant du bien
autour de nous, faisons-le au nom de
Dieu; qu’il s’agisse d’une influence qui
peut faire pencher la balance d’un côté
plutôt que d’un autre, que ce soit du
eôté de Dieu; qu’il s’agisse de politique,
facilement nous voulons nous attribuer une large part, disons encore: C’est
dans l’intérêt du règne de Dieu que je
ni en occupe, pour apporter dans ce
champ aride la note de la justice, de la
droiture, de la fidélité.
Dans le cercle de notre famille, où nous
devons faire sentir notre autorité, puisqu’elle nous a été accordée par Dieu lui
même, que cette autorité s’exerce au
nom de Christ, avec amour et sévérité en
même temps, pour que cette famille, par
notre exemple et notre énergie, appartienne à Christ, et qu’il y puisse toujours
avoir la place d’honneur. Dans l’accomplissement de notre devoir comme économes, agissons au nom de Dieu en régissant les affaires de notre Maître avec
perspicacité et droiture. Oh 1 qu’il fait
bon dans tous ces cas céder la place
d’honneur à notre Sauveur et répéter
avec Jean: Il faut qu’il croisse et que je
diminue.
II. Mais pour que nous puissions nous
exprimer ainsi, il faut que Christ croisse
en nous, dans notre cœur, dans notre
moi. II faut nous dépouiller de nous-mêmes, mourir à nous-mêmes, pour que
Christ soit tout en nous. Au lieu donc
d’employer si souvent le Je, il nous f^ut
le remplacer par le Tu. Moi personnellement, ô Jésus, je n’ai rien fait; Tu as
tout fait. Cet . orgueil qui pousse si souvent à la révolte, qui ne connaît point
de Maître, qui s’attribue tout mérite, il
faut qu’il soit remplacé par l’humilité, par
cette belle vertu qui est si hautement
appréciée et qui rend l’homme si heureux. Cette passion de laquelle nous
sommes les esclaves, qui éblouit nos
yeux et nous empêche de voir, il faut
qu’elle soit remplacée par cette obéissan.ce à la loi de Dieu qui nous éloigne
de ces écarts qui font si souvent de chacun de nous des victimes. Ce vice que
nous avons si soigneusement caché aux
yeux du public, caressé parce que nous
avons cru trouver là certains plaisirs, il
faut qu il soit déraciné, afin qu’il ne laisse
aucune trace et remplacé par une vertu.
Ce désir d’assouvir nos vengeances sur des
créatures qui nous déplaisent ou qui sont
sur notre chemin, il faut qu’il cède la
place à cet esprit large de tolérance qui
nous pousse à croire qu’il y a de la place
pour tous. Cette haine qui couve dans
nos cœurs comme le feu sous la cendre,
comme celle qui a conduit un Caïn à commettre un fratricide, il faut qu’elle soit
remplacée par l’amour. Cette velléité du
régner, naturelle au cœur humain, qui a
perdu tant de personnes, doit céder la
place a I amour, au véritable amour de
Christ qui, tout en étant Maître, s’est
fait serviteur. Cette vie d’égoïsme qui
consiste à ne vivre que pour soi, doit
mourir de sa plus belle mort pour nous
donner à nos frères. En tout, puissionsnous dire: Il faut qu’il croisse et que je
diminue.
Le même homme qui a prononcé ces
paroles sublimes a eu un moment de
doute lorsque, seul, dans sa prison, il a
cru que Christ l’avait abandonné; mais
le message de Christ le rassure, et c’est
dans la plénitude de sa foi qu’il laisse la
première place à Christ jusqu’à sa mort.
Ne voulons-nous pas faire cette douce
expérience ? Oublions un peu notre vie
agitée, laissons de côté nos soupçons et
nos égoïsmes, réfugions-nous en Christ
et comme tout changera en nous 1 Comme la vie paraîtra plus belle, plus utile
et plus facile. Laissons croître Christ en
nous; qu’il vienne habiter dans nos
cœur^, qu’il dirige toute notre destinée
et alors nous ne tarderons pas à nous
apercevoir que tout en étant sur la terre
nous sommes déjà dans le ciel par la foi
et le bonheur. Il s’agit d’une expérience
à faire; ne tardons pas d’essayer, afin
qu il en soit ainsi. Que notre espérience
soit celle d’un David ou d’un Saul de
Tarse; d’un Luther ou d’un Calvin.
-----¡Ë.'-' C. A. Tron.
COURRIER DES MISSIONS.
Le numéro de février du Journal des
Missions de Paris s’ouvre par les portraits* de deux missionnaires du ZamJ’ùn, F, rport sur }e
champ de bataille, victime de la guerre
atroce, 1 autre John Brummer, que la malàdie vient d’arracher à son œuvre et à
sa jeune famille. Emprisonné par les Anglais au cours de la guerre des Boers et
rélégué dans un camp de concentration
à Ceylan, il s’y convertit et décida de devenir un soldat de Jésus-Christ. Ses études achevées, il se rendit au Zambèze,
avec son épouse, en juin 1913. Il occupait'la station de Nalolo, en l’absence de
M. Lageard, quand la mprt est venue
l’arrêter le mois dernier. Cette nouvelle
perte a tellement réduit le personnel missiolinaire, que le Comité a dû prendre une
décision à 1 égard du prochain retour de
M. Lageard sur son champ de travail.
Lès finances de la Société vont sensiblement mieux qu’au moment du désarroi causé par la déclaration de guerre
et la marche des Allemands sur Paris.
Néanmoins, en dépit des réductions
opérées dans le bilan et des 90.000 francs
du Comité de Londres, il faudrait recevoir encore, avant le P avril, 363.961
francs, qui s’élèvent à 420.000, en y ajoutant le déficit de l’année dernière. Il y a
donc lieu à un grand effort de la part de
ceux qu’intéresse l’avancement du Royaume de Dieu.
Malgré les circonstances actuelles, la
note du progrès se fait entendre sur les
différents champs où travaillent les ouvriers de cette Société, au Congo, à Madagascar, à Tahiti et dans d’autres archipels de l’Océanie.
Dans une rapide revue des Missions
dans chaque continent, M. Marc Bœgner
nous montre les conséquences fâcheuses
de la guerre jusque dans les pays les plus
éloignés. Les missionnaires allemands,
privés de toute communication avec la
métropole, sont naturellement les plus
éprouvés. Au Sud de l’Afrique, quelques
uns de ces prédicateurs de l’Evangile
ayant participé aux troubles politiques,
ont été internés par les Anglais à Prétoria et Pietermaritzburg. Il en a été de
même au Togo, au Caméroun et, probablement, à Kiao-Tchéou.
D’autre part, les 400 missionnaires allemands de l’Inde anglaise ont pu continuer leur œuvre, malgré le ressentiment des populations. L’évêque anglican
de Chota-Nagpour a même proposé que
chaque missionnaire anglais ou américain renonce à une partie de leür traitement en faveur de leurs collègues allemands, qui ne reçoivent plus rien de
leurs Comités.
C’est surtout dans l’empire ottoman
que l’œuvre missionnaire souffre de stagnation. Les missionnaires anglais en
Palestine ont été arrêtés et les autorités
militaires prétendent les tenir comme
otages, au cas où leurs ports seraient
bombardés. Même les missionnaires qui
sont citoyens de pays neutres sont en
butte aux hostilités de là populace,
ameutée par le fanatisme musulman. Du
moins, les Sociétés anglaises et américaines ont-elles continué à recevoir de leurs
souscripteurs la plus grande partie de
leurs ressources habituelles.
Les élèves missionnaires des vingt-six
Sociétés allemandes sont pour la plupart
mobilisés. Les séminaires sont presque
tous fermés; plusieurs servent d’asile aux
réfugiés de la Prusse orientale ou ont été
transformés en hôpitaux.
Ainsi, même lorsque la guerre aura
cessé, il faudra assez de temps pour que
tous les rouages reprennent leur mouvement régulier. Mais tout ne sera pas
perdu, car l’épreuve actuelle a rapproché
de Dieu les âmes et nous sommes peutetre à la veille d’un puissant réveil religieux. Puisse l’Italie en avoir sa part.
__________________ J. J ALLA.
UN GRAND ALLEMAND
jugé par trois grands anglais.
Nous laissons à d’autres journaux le
triste privilège de faire circuler dans les
veines du lecteur la lymphe de la haine
qui est le pire des poisons. Nous nous élevons de toute notre âme contre le procédé fanatique et aveugle des gens qui
ouvrent des abîmes là où il n’y avait que
des fossés et qui font surgir des montagnes là où il n’y avait que des 'murs.
Notre mission à^ nous est de mettre en
relief lumineux tout ce qui rassemble les
peuples dans une unité supérieure; c’est
là l’unique moyen de travailler dignement à leur avenir, au véritable progrès
de la famille humaine.
À cet effet il nous est particulièrement
agréable de rappeler ce que T. Carlyle
a écrit de Luther. Carlyle est un des plus
célèbres historiens de l’Angleterre; il
exerce une telle attraction, il jouit d’un
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ascendant si fort sur nos contemporains
que^ dans l’uniqüe ^3)utfdii' l’étudier,
maint étranger a appris la«iangue anglaise. Il fit un voyage en Allemagne,' il
visita le château de là Wartbourg, véritable Mont Sinaï de Luther, il pénétra
dans la chambre où ce dernier travailla
à la traduction de la Bible, au déchaînement de la parole de Dieu et voici quelles
impressions l’y saisirent. « De tous les
endroits sur lesquels le soleil resplendit
aujourd’hui, on sent que celui-ci est le
plus saint. II me semble que Dieu continue à consacrer cetteJ:chambre par le
moyen de sa présence continuelle ; car on
y respire des souvenirs inoubliables, des
influences saintes, des enseignements
précieux et les cœurs des hommes y entendent des paroles abondantes en douleurs, riches en puissance et en héroïsme».
Carlyle était alors accompagné par
son disciple Valdo Emerson; ce dernier
appartient à l’élite de l’Amérique du
Nord; toutefois il a vécu la mentalité
anglosaxonne à un si haut degré qu’on
peut bien le considérer comme un homme représentatif de la grande famille anglaise; quand il crut que personne ne
l’observait, il se pencha subitement et
baisa avec effusion la table de chêne,
vieille et rustique, qui avait servi à
Luther.
H. S. Chamberlain est l’auteur de « Les
bases du XIX siècle », livre éminemment
paradoxal, mais plein d’observations
profondes et originales auquel on revient
toujours avec plaisir et profit; lui aussi
s’est occupé du prince des réformateurs,
l’a connu et aimé. « Luther, assure-t-il,
n’est pas un grand homme qui est né en
Allemagne par un simple jeu du hasard;
lui et l’Allemagne rappellent une monnaie portant deux images : sur une surface on y reconnaît l’Allemagne qui semble se réveiller sous l’impulsion de forces et d’ambitions, de luttes, d’audaces
et de plaisirs innombrables lesquels, dans
leur ensemble, rendront nécessaires les
ascensions humaines les plus inattendues,
sur l’autre surface on y voit les traits
mortels d’un homme en qui s’est réalisé,
d’une manière impérissable, ce que toute
l'Allemagne sentait, attendait et voulait. Luther et l’Allemagne sont inséparables. Pour engendrer un si grand homme, un peuple doit posséder incontestablement de grandes qualités. Jamais
éclats de trompettes qui appellent l’homme à l’accomplissement du devoir, n’ont
retenti aussi fort que par le moyen de
Luther et n’ont résonné avec autant de
vigueur que dans le peuple allemand;
princes et hommes de lettres, citoyens et
paysans, chacun y reconnut la voix de
sa propre conscience. Pourquoi la Réformation ne s’est-elle pas imposée en Bohême, en Pologne, en France et en Italie ? Parce que dans tous ces pays-Ià elle
ne fut qu’une secte; tandis qu’en Luther
tout un peuple reconnut la vérité, sa renaissance et ses destinées; voilà pourquoi
cet homme exerça une si grande influence
sur ceux qui restèrent fidèles à Rome et
sur ceux qui s’en séparèrent. Aussi peuton et doit-on dire que l’Allemagne actuelle est l’Allemagne de Luther: elle
parle sa langue, elle pense ses pensées,
elle accomplit les œuvres qu’il a voulues.
Quiconque connaît bien Luther connait
bien l’Allemagne ».
On ne parle guère de ce qui se passe
derrière les tranchées creusées sur les
frontières des deux empires alliés. II nous
résulte cependant que tous les soldats de
l’Allemagne et de l’Autriche-Hongrie,
sans distinction, chantent le choral de
Luther, et ainsi se fondent en masse
compacte et marchent intrépides à la
mort: «C’est une solide forteresse que
notre Dieu, une excellente arme offensive et défensive; fidèle II nous délivre
J, dè tout danger. L’ennemi ancien et cruel
nous attaque avec obstination âpre; ses
armes cruelles sont une grande puissance
et une perfidie consommée... Avec nos
propres forces nous ne pouvons rien
faire, nous serions bientôt perdus... Pour
nous guerroie un homme incomparable :
Jésus-Christ, le Dieu des armées 1...
. Qu’ils nous enlèvent corps, bien, honneur, femmes et enfants : laissez aller I
Ils n’en jouiront pas 1 Malgré tout nous
aurons la victoire ». Ce chant est devenu
l’hymne germanique par excellence, la
marseillaise de toute la race allemande;
elle gronde comme un océan sur les frontières de la Russie et de la France. Quelques prêtres de Rome ont protesté, mais
personne ne les a entendus.
Nous lisons que la Hongrie, dirigée par
ses 5.000.000 de protestants (les Kossuth
et les Tisza sont protestants), impose son
hégémonie à l’Autriche où le mouvement
évangélique compte 20 députés et pendant ces 15 dernières années a arraché au
catholicisme romain plus de 100.000
âmes. On comprend maintenant pourquoi l’archevêque de Vienne annonçait
dans son dernier discours une prochaine
lutte entre l’Eglise et l’Etat. On s’explique ainsi les égards retenus excessifs, du
pape pour les Autrichiens et les Allemands; il a peur devant la fureur teutonique.
Luther vit plus puissamment que jamais; il chante et toute la race germaine,
jusque dans ses plus profondes forêts,
chante avec lui.
Inclinons-nous devant sa prodigieuse
personnalité ! G. G.
COURRIER ANGLO-AMERICMN.
A l’âge de 95 ans, mourut à Bridgeport
(Connecticut), Miss Fanny Crosby, l’auteur du cantique si connu: Safe in the
arms of Jésus. — Aveugle dès les premières années de sa vie, elle apprit cependant à lire, et avec une mémoire phénoménale, elle put se familiariser avec
les classiques et surtout avec la Bible.
Elle savait par cœur les trois premiers livres de la Bible et les quatre Evangiles.
Elle composa 6000'»cantiques, mais aucun ne peut se comparer à son chef-d’œuvre. Un musicien, M. Doane, ayant composé une mélodie, la joua devant Miss
Crosby, en lui demandant des paroles
s’adaptant à la musique. Après l’avoir
écouté, elle s’écria: Mais c’est naturel,
c’est: Safe in ihe arms of Jésus. Elle s’enferma dans son étude et au bout d’une
demi-heure elle revint avec les belles paroles réclamées qui ont consolé des centaines de milliers de mères ayant perdu
leurs enfants. Miss Crosby avait épousé
un richissime mari, M. Alexandre Van
Alstyne, aveugle comme elle.
— On a pu dire que les citoyens de la libre
Amérique placent souvent le dieu «dollar»
au-dessus de toute autre considération.
Mais il ne faut pas oublier qu’un certain
nombre d’entre eux se sont fait un devoir de restituer à la société une partie de
la fortune dont ils doivent l’acquisition.
C’est ainsi que les dons connus faits par
de riches citoyens des Etats-Unis, en faveur des œuvres d’éducation et de charité, se sont élevés à 850 millions en 191,3
et à 1 milliard et demi environ en 1914.
Tout récemment, la seule ville de NewYork a envoyé pour les victimes de la
guerre une somme de 15 millions en argent, sans parler des dons en vêtements,
remèdes et aliments, qui représentent
une valeur considérable. En dehors des
deux bienfaiteurs dont on connaît les actes de générosité, MM. Carnegie et Rockfeller, il est jhste de signaler les noms de
t M. James Campbell, qui a légué utte for-.tune de 80 millions à l’Université de StLouis, de M. W.-H. Dunwoody, qui a
donné 30 millions pour des œuvres d’éducation et de charité, de M.me Jesup,
de New-York, qui a légué plus de 42
millions à des œuvres de charité, de
Mme Shippen, de Philadelphie, qui a
donné un million aux Eglises et aux hôpitaux. On est heureux de voir les administrateurs des grandes fortunes comprendre ainsi leur devoir.
— Le Duc de Devonshire a présenté
un projet à la Chambre des Lords pour
proroger l’effectuation de la loi sur la séparation dans le pays de Galles. Il est
évident qu’il s’agit d’une manœuvre pour
faire tomber à l’eau ce qui a été obtenu
après tant de luttes.
À l’expiration de la guerre il y aura de
nouvelles élections et le parti libéral
pourrait bien être battu et, avec lui, le
bill du pays de Galles serait glorieusement enseveli. Malgré la guerre il est peu
probable que les libéraux donnent dans
le panneau.
— Le Rev. H. S. Mc Clelland, nommé
pasteur congrégationaliste à Glasgow, a
eu le courage, lors de son installation, de
faire connaître ses côtés faibles à la congrégation. Je fume, dit-il, et je joue au
golf. Je le fais pour avoir plusieurs occasions de me trouver avec le peuple et de
faire du bien. Dans cette confession, il y
a beaucoup de vrai.
— L’Angleterre vient de perdre un de
ses plus érudits professeurs en fait de critique biblique, le docteur Cheyne, d’Oxford. Ces dernières années il avait perdu
un peu de sa popularité en soutenant que
le peuple d’Israël ne sortait pas de l’Egypte, mais de Mizzin, pays de l’Arabie.
— Lord et Lady Aberdeen viennent de
quitter l’Irlande, emportant avec eux le
regret de tout un peuple qui, peut-être,
n’a pas toujours su apprécier à sa juste
valeur le vice-Roi.
— Les deux synodes de l’Eglise anglicane se sont réunis pour examiner la
question de la révision du prayer book. Il
résulterait que l’Eglise est divisée en deux
camps: les uns voulant les habits sacerdotaux, le sacrement réservé et les prières
pour les morts, tandis que les autres voudraient continuer à garder le précieux
dépôt de la fidélité à l’Evangile. Le synode du Sud pour contenter tout le
monde proposerait deux prayer-books:
l’actuel et le révisé, laissant à chacun
le choix de son goût, ce qui ne ferait
qu’ augmenter la division dans l’Eglise
anglicane.
— La question du délégué anglais auprès du Pape donne à pen.ser aux libéraux, les protestants ayant fait entendre
leur voix de protestation.
— Le docteur Campbell Morgan, qui
vient de se rétablir d’une fièvre typhoïde,
a repris son travail à l’Eglise de Westminster. O. O. n.
LA < PRO FRANCESE ».
« Les amis du français » auxquels nous
adressions dernièrement un appel pressant, les invitant à adhérer à notre Comité de défense, moyennant la modique
contribution d’un franc par an, se sont
rendus à notre prière. Quantité de braves gens nous ont envoyé leur cotisation
accompagnée de quelques mots d’encouragement dont nous leur sommes on ne
peut plus reconnaissants. Mais nous sommes encore quelque peu au-dessous du
chiffre minimum que nous avions fixé
dans notre dernier bulletin et que nous
désirons atteindre coûte que coûte.*
Allons, les amis du français, un-bon
mouvement et venez à notre secours,
puisque, tout comme nous, vous n’ignorez pas que l’union fait la force 1 Un petit franc n’est pas pour vous appauvrir,
surtout lorsqu’il contribue, à n’en pas
douter, au progrès matériel et intellectuel de notre population. Que les maîtres et maîtresses d’école surtout, sans
exclure un seul régent de quartier, se hâtent de s’unir à nous, dans leur propre
intérêt et en celui des écoles qu’ils dirigent.
Les adhésions, accompagnées de la
cotisation minimum d’un franc, sont re■ çues avec reconnaissance par MM. Henri
Balme, régent, Massel; chev.. Coucourde,
Pomaret; D. Jahier, prof., J. Coïsson,
prof., Torre Pellice; F. Fraschia, assesseur, Lusèrne St-Jean; Et. Peyrot, avocat, Pignerol. — La liste complète des
membres, anciens et nouveaux, qui ont
payé ou vont payer leur cotisation, paraîtra dans notre prochain bulletin.
Torre Pellice, le 24 février 1915.
Les Membres du Bureau.
CHRONIO^J/AUDOISE
CHICAGO (U. S. A.), l.’Union Vaudoise de cette ville a fait parvenir au
Modérateur un don de cent livres pour les
Eglises des Vallées. Nous remercions ces
chers frères pour l’aimable pensée qui les
a portés à venir en aide à leur Eglise en
ces temps si difficiles, ainsi que pour le
bel exemple qu’ils donnent et que d’autres peut-être de nos frères, favorablement établis à l’étranger, se sentiront
encouragés, à imiter.
*
* *
Les conditions matérielles présentes ne,
sont pas ou ne sont plus telles qu’on se
les figure aisément aux Vallées... et ailleurs ! Bien des personnes —■ des Vaudois aussi — se sont trouvés sans travail,
tandis que d’autres sont assujetties à des
besognes parfois bien dures. — \JAmérique n’est plus —• l’a-t-elle jamais été ? —
synonyme de fortune et de fortune toute
faite I Qu’on se le dise dans les milieux
plus facilement enclins à l’émigration I
*
♦ ♦
Dans la lutte pour le pain quotidien,
il paraît que plus d’un des enfants de nos
Vallées oublient le rocher d’où ils put été
taillés pour se laisser entraîner verk l’indifférence et la mondanité.
Si notre voix pouvait leur parvenir,
nous leur crierions bien fort — pous^ii^
par 1 amour fraternel avec lequel nous
ne cessons de les suivre — l’avertissement donné par l’Esprit à l’Eglise de
Sardes: Souviens-loi donc de ce que tu as
reçu et de ce que tu as entendu et le garde
et te repens (Apoc. iii, 3). L.
COSMOPOLITA. La Union Valdcnsè,
dans son dernier numéro, nous apporte
la photographie du nouveau temple qui
a été inauguré le 25 février, à l’occasion
de la conférence du district. Le discours
d’inauguration a été prononcé par le
doyen des pasteurs, M. J. D. ArmandHugon. L’Eglise de Colonia a contribué
460 pesos pour l’érection du temple. —
Cette belle somme fait honneur à la générosité de l’Eglise.
— M. le docteur Daniel Arrnand-Hugon
s’est établi à la Colonie Suisse, le docteur
Langons s’étant retiré.
IRIS, l.’asscmblée d'Eglise a délibéré
d’acheter une maison pour le pasteur à
Jacinto Arauz, établissant une sou.sriiption de 20 pesos par famille. Le presbytère actuel du Triangulo servira comme
3
école et pour les cultes. M. le pasteur H.
Trou, pendant son séjour à Iris, a visité
200 familles et a baptisé 83 enfants. ‘
—• Un violent orage s’est déchaîné le
13 janvier sur Jacinto Arauz et y a produit de grands dégâts.
— La colonie d’iris, composée de plus
de 200 familles, réclame à grands cris un
pasteur. Qui répondra à cet appel pressant ? ■
LA TOUR. Dimanche soir, devant un
nombreux public, M. le pa.steur Tron, entretint ses auditeurs sur ce sujet: Barbarie - Civilisation - Christianisme, démontrant que si la civilisation romaine et
moderne ont sombré; si le christianisme
paraît impuissant, c’est parce que on l’a
dépouillé de la personne du Christ et de
son amour.
— Mardi ont eu lieu les obsèques de
Etienne Dalmas, décédé aux Fassiots à
Tâge de 71 ans. Ce frère a été pendant
ces dernières années un colporteur visitant régulièrement nos Vallées.
—• La soirée récréative que les étudiants
du Lycée, secondés par un certain nom. bre de demoiselles, ont donné samedi
dernier à l’Aula Magna, a réussi au-delà
de leur attente même. Ils ont fait salle
comble, et ce n’est pas peu dire par les
temps qui courent. Aussi la recette est
bonne et c’est frs. 121,75 nets de frais,
que les organisateurs ont pu verser en
faveur des sinistrés d’Avezzano.
La jolie pièce de Giacosa, Corne le foglie, très connue du public cultivé, mais
qu’on entend toujours avec plaisir, a
été bien jouée par la grande majorité des
acteurs improvisés, et l’on aurait mauvaise grâce à leur demander plus qu’ils
n’ont réellement donné. Deux monologues: Il dito et Voyage de noces, irréprochablement débités par M. Martinelli et
Mlle Eveline Jahier, sont venus égayer
et reposer le public pendant les entr’actes.
Somme toute, jolie soirée, succès sur
toute la ligne.
—’ La « Société des Demoiselles » vient
de faire paraître son rapport annuel 1914,
d’où il ressort que les recettes ont été de
frs. 443, les sorties de frs. 427 et le solde
en caisse de frs. 16 environ.
Le gros public ignore à peu près l’existence de Cette bienfaisante société qui a
le rare mérite de travailler sans faire de
bruit. Maïs les enfants pauvres de nos
écoles du-' dimanche, à qui sont réguliè
rement ^;distribués les articles de vêtement, îes chaussures, les médicaments,
etc., qnt appris, eux, à l’apprécier à sa
justerValeur et ne savent que bénir et remercier chaleureusement leurs généreuses bienfaitrices et en particulier celles
qui, depuis bon nombre d’années, sont à
la tête de la société, à savoir Mlles Marie
Meille, Ch. Beckwith et N. Selli.
LONDRES. M. le pasteur B. Revel de
Como est arrivé sain et sauf à Londres,
où il a été solliciter la sympathie de nos
amis pour notre œuvre d’évangélisation.
Malgré la guerre nous avons la certitude
que Dieu saura ouvrir les cœurs et les
bourses.
OGDEN (Utah). Notre frère M. Joseph Combe nous écrit pour nous annoncer le décès de notre vieil ami David
Clapier, originaire de St-Germain, qui
avait quitté ses chères Vallées en 1903.
Précédé par son fils sur la terre de l’exil
volontaire, U n’avait pas tardé de répondre à son invitation et à le suivre en Amérique. Avec de l’activité et de l’honnêteté ils ne tardèrent pas à se créer une
position aisée. David Clapier n’a cependant jamais oublié ses frères Vaudois et
s intéressait à tout ce qui rappelait son
pays et son peuple. Abonné régulier de
1 Echo, chaque année nous avions le plaisir de^recevoir quelques lignes de sa part.
Ses obsèques furent solennelles par le
gland nombre de personnes accourues et
par le concours de deux pasteurs, un
presbytérien et l’autre méthodiste épiscopal. C’est en juillet dernier que notre
frère a été rappelé par le Maître, à l’âge
de 75 ans.
PIGNEROL. Hier, 4 mars, a été célébré, dans le temple de Pignerol, le mariage de M. le pasteur David Bosio, de
Rome, avec Mlle Alice Tron, de Bielle,
fille de M. le pasteur Josué Tron. Nous
souhaitons aux époux les bénédictions les
plus précieuses de Dieu, faisant le vœu
sincère qu’ils puissent le servir longtemps,
POMARET. Retardée pour des motifs particuliers, notre fête de l’Emancipation a eu lieu le 27 courant.
Après la promenade d’usage, les enfants se sont rendus au temple où, pour
deux bonnes heures, s’est déroulé un riche programme de récitations et de
chants, le tout bien préparé et exécuté.
Dans leurs allocutions le pasteur, M.
le missionnaire Lageard et M. le prof.
H. Tron ont, tour à tour, rappelé la signification de la fête et les fruits que la
liberté doit porter en nous et parmi nous.
Une petite tournée dans la cour de
1 hôpital où l’on chante quelques cantiques aux chers malades et la frugale mais
très bienvenue collation habituelle clôturent cette première et plus importante
partie de la fête.
Le soir à 8 h., soirée récréative dans
la grande école, au profit de la bienfaisance. Amusement instructif et sain,
nombreux assistants et réjouissante recette. L Union Chrétienne, qui en a pris
l’initiative, doit se sentir justement encouragée. Un merci de cœur à ceu^ qui
ont préparé la fête du matin et celle du
soir. Leurs peines ont été récompensées
par la satisfaction générale. X.
ROME. Le Tibre a eu une crue si rapide, qu’il a débordé, en inondant une
partie de la ville. Notre immeuble de
Piazza Cavour n’a pas été épargné. On
parle de deux mètres d’eau dans les caves et sous-sol.
Le culte a dû être suspendu pendant
deux dimanches.
VILLAR. La Commission Exécutive,
représentée par son président M. Eugène
Revel, a procédé à la visite de cette
Eglise. À cet effet, M. Revel s’est rendu
au Villar dès Vendredi dernier pour y tenir, avec l’aide du pasteur de la paroisse
M. Auguste Jahier, quelques réunions
d’appel et d’édification, à la Piantà, au
Teynaud, au Serre et à l’Envers, fréquentées par des auditoires nombreux
et attentifs.
Comme président de la Commission
du chant sacré, M. Revel a eu la satisfaction d’assister, en outre, à une séance
extraordinaire de la Chorale, à laquelle se
trouvaient reunis une cinquantaine de
chanteurs et chanteuses et ou l’on a pu
constater que le chant est en progrès au
Villar et qu’avec la bonne volonté et la
persévérance on peut obtenir d’excellents résultats.
Le dimanche matin, après avoir adressé
la parole aux enfants de l’école du dimanche, M. Revel a présidé le culte au
temple, prêchant devant une nombreuse
assemblée sur Rom. vi, 11. Ensuite, procédant à la visite proprement dite, après
avoir déclaré que les archives et les comptes de l’Eglise, examinés la veille, sont
tenus d’une manière exemplaire, le président invite 1 assemblée à s’entretenir
sur les deux sujets proposés par le Consistoire: la Sainte-Cène et le Culte de famille. Quelques personnes .seulement
prennent la parole sur ces sujets importants, mais l’eptretien n’aura certes pas
été inutile. Le président ajoute^queiques
mots pour exprimer sa satisfaction pour
les trois jours passés au Villar, excusant
l’absence du vice-président, M. Balme,
empêché par des motifs de santé.
Une dernière réunion a eu lieu le dimanche soir dans la grande école, clôturant ainsi la visite d’Eglise, qui laissera,
nous l’espérons, un bon souvenir.
bibliographie.
Jesus de Nazareth. II vient de paraître
à Lausanne un beau petit volume intitulé: Jésus de Nazareth (Harmonie des
quatre Evangiles), publié pour être distribué gratuitement aux prisonniers de
guerre français en Allemagne, dû à la
vaillante plume de M. le pasteur Westphall. II s’agit de la vie de Christ sans
chapitres ou versets et on lit cette excellente traduction tout d’un trait. Nous ne
pouvons ^que recommander cette charmante édition de poche.
BILYCHNIS.
Sommario del fascicolo di Gennaio 1915;
Mario Falchi ; Confessioni ( 11)— Giov.
Pioli; Riccardo Cobden, l’Italia e Pio
IX ■ G. E. Meille: Un vescovo socialista - F. S. Spalding — Antonino De
Stefano: Saggio sull’eresia medievale
nei secoli XII e XIII - Il contenuto sociale delle eresie popolari—Arturo Pascal : Antonio Caracciolo, vescovo di
Troyes (II. Le opere) — Per la cultura
deir anima: C. Wagner: Sii un uomo ! —
Cro/mc/ie; Ernesto Rutili; Vitalità e
vita nel Cattolicismo (VI) — Tra libri e
riviste: C. Vitanza: Saggi critici commodiani — G. E. M. : Introduzione all’Antico Testamento — E. Rutili : La scienza
e la magia —^ F. R. : La crisi del pensiero
nella cultura contemporanea — F. R. :
Nazionalismo e cosmopolitismo nell’etica
del Soloviev — P. C. : Le idee sociali del
Tommaseo — P. Chiminelli: Intorno
alla conversione della famiglia Manzoni
— F. Rubbiani: Una pagina della storia
temporale dei Papi — P. C. ; Epitteto —
Illustrazioni: Ritratto di Riccardo
Cobden. Tavola tra le pagine 10 e 11 —
Ritratto del vescovo F. S. Sfaldino. Tavola tra le pagine 18 e 19.
IVouveJJes politiques.
La rentrée des Chambres s’est effectuée pai.siblement. M. Salandra a invité
le Parlement à s’abstenir de toute manifestation qui puisse troubler notre situation dans la politique internationale. Une
motion des socialistes qui voulaient
traiter la question de l’attitude de l’Italie
vis à vis des puissances belligérantes a
été repoussée presque à l’unanimité. Le
budget du ministère des postes est venu
en discussion et a été approuvé pour
l’exercice 1914-15. Le bilan de prévision
pour l’exercice 1915-16 est examiné
maintenant.
À la suite des excès commis dans plusieum des nombreux meetings tenus ces
derniers temps par les intervenlistes et
les neutralistes, le Gouvernement a envoyé des instructions au préfets, les invitant à défendre toute réunion publique
ou privée, au cas où Tordre public pourrait eti e trouble. À Reggio Emilia, par
exemple, les socialistes ont voulu empêcher par la violence une réunion d’interventistes: il y a eu un conflit avec la
force publique, un mort, des blessés de
part et d’autre, la grève générale déclarée, enfin des interpellations à la Chambre. M. Salandra a répondu que la circulaire aux préfets avait pour but d’éviter
la répétition de scènes de violence fâcheuses et dangereuses en ces moments
si troubles. Du reste l’origine de certains
mouvements est assez louche et impure:
à Reggio les chefs du parti socialiste n’avaient pas approuvé la contre manifestation.
Pour hâter la discussion sur la politique intérieure M. Turati, au nom des
socialistes unifiés, demanda d’intervertir
1 ordre du jour et de venir immédiatement au budget de l’intérieur. Mais M.
Salandra n’accepte pas cette proposition
et pose la question de confiance. La vic
toire du ministère est* assurée par 314
voix contre 44 et deux abstentions. ?
Le ministre de la guerré présente un
projet de loi qui l’autorise à rappeler
tous les officiers de complément sans leur
demander leur consentement. Le projet
est ajpprouvé. Un autre projet sur la contrebande d’e:xportation, l’espionnage et
la^ divulgation de secrets d’ordre militaire vient d être déposé par le gouvernement.
La discussion sur les blés a occupé la
Chambre pendant sept jours entiers. Plusieurs orateurs ont blâmé le ministre
d’agriculture et commerce qui n’a pas
pourvu à temps pour assurer à notre
pays une provision suffisante jusqu’à la
prochaine récolte. M. Cavasola s’ést bien
défendu en disant qu’il avait fait tout
ce qui dépendait de lui pour éviter la
crise. Le gouvernement ne pouvait pas
se substituer à l’initiative privée qu’il a
favorisé de toutes manières. Du reste il
n’y a pas à craindre la disette. Le blé
continue à arriver en grande quantité.
Le seul inconvénient, auquel il n’y a pas
de remède, c’est le prix élevé qu’aucun
ministre ne peut faire baisser.
Une nouvelle phase de la guerre mondiale s’ouvre en Orient. La flotte anglofrançaise a commencé à bombarder les
fortifications des Dardanelles pour forcer
le passage. Les quatre forts de l’entrée
sont complètement détruits. Ensuite on
a procédé au dragage des mines et la
flotte a pu avancer quatre milles dans
le détroit. Il reste maintenant la partie
la plus difficile et la plus périlleuse, mais
les flottes des alliés sont très puissantes;
on croit que tous les forts devront succomber. Les derniers télégrammes de
source grecque annoncent la destruction
des forteresses de Kilid-Bahr et Canak,
sur la partie la plus étroite du canal.
Le 18 février a commencé le blocus des
côtes anglaises menacé par l’amiral Von
Pohl, commandant en chef de. la marine
allemande. Plusieurs navires ont éïé coulés par les sous-marins et les mines allemandes: et entre autres deux bateaux
américains et deux norvégiens. Plusieurs
puissances neutres ont protesté contre ceâ :■
mesures. Les Etats-Unis ont envoyé des
notes à l’Angleterre et à TAllemagnè;
l’Italie a fait aussi des remontrânCes
amicales au gouvernement de Berlin. Les
Anglais n’ont pas montré d’être troublés
par ces nouveaux actes d’hostilité. Le
commerce britannique n’en souflre pas,
mais vis à vis de l’Allemagne l’amirauté
anglaise a pris dés mesures pour rendre
la pression navale encore plus forte. Une
note officielle, envoyée par les gouvernements anglais et français aux puissances
neutres annonce que désormais tous les
bateaux dirigés à un port allemand où
provenant de l’Allemagne, seront arrêtés et amenés dans un port où les marchandises seront retenues ou confisquées.
Ainsi tout le commerce maritime de'TAllemagne sera arreté. Au blocus allemand
on répond par un blocuç plus général et
presque complet.
La,guerre de tranchée est toujours la
meme sur le front occidental: les;succès
partiels ne modifient pas la ligne ondulée"’
qui va de la frontière suisse à la mer dû
nord. La ville de Reims à été de nouveau
bombardée et la destruction de là cathédrale poursuivie systématiquement. Les
Français annoncent des succès én Champagne. Sur le front oriental Taile droite
des Russes a été refoulée et ils ont dû
abandonner la Prusse orientale, et chercher la protection dé leurs fortcres.ses
sur.la ligne du Niemen. En Pologne les
positions respectives n’ont pas changé.
Dans les Carpathes l’offensive russe paraît momentanément arrêtée. En Bucovine Taile gauche des Russes est refoulée
par les Austro-Allemands, qui ont repris
la ville de Czernowitz près de la frontière
roumaine. E. L
Ab. payés et non quittancés.
lestueis^?*)”"’
1913-14: Michel Combe, Ogden.
1915: Puy Pierre. Rouet, Villar— Rçois
Rostan, anc (Ribba), Pral-Joseph Coinbe,
Ogden — Nicolò Zumno, Nervi — Prof.
wTtÌ Pignerol — V.ve Long, Id. —
Jacob Pasquet, Campana.
Tron, Directeur-responsable.
4
B—ataaf
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CASSA 01 filSPARNIIQ 01 TORINO i
c||N7^LALE: Via Alfieri, Ni 7. '
•Capiitale ^eposiMio J93.0O0.Q0O su 230.000 libretti - Fondi patrimoniali L. 26.700.000.
—-----------'------------,PI TORINO: Acqui - Agliè - A Intese - Aipignano
Barge - BeneVagienna - Bricherasio - Busca - Bussoleno
' sEjDi suc(;Ìi;»3Aa ;?uori
- 40i<tt - ^ .
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I.
9.
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Mombercelli - Moncalieri - Montéchiàro d'Asti - Montiglio - plorano Po - Moretta Morgea * Narzole - Nizza Monferrato - Orbassano - Oulx - Ovada - Paesana • Perosa
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senza speciali formalità le stesse operazioni autorizzate al titolare.
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corrisposto l'interesse del 3 °/o netto da imposta.
Apertura di libretti nominativi, con depositi non inferiori alle L. 5000, vincolati
per sei mesi, tasso 3,50% netto da imposta — per nove mesi, tasso 3,75 % netto
da imposta — per un anno ed oltre, sino a due anni e sei mesi, tasso 4 %
netto da imposta.
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nominativi quale deposito in amministrazione, i titoli di loro proprietà, tanto
nominativi che al portatore, compresi fra quelli che la Cassa può acquistare, e
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l'importo sui relativi libretti. — Questo servizio è fatto GRATUITAMENTE AI
TITOLARI DI LIBRl^TI DI PICCOLO RISPARMIO sino alla concorrente
di titoli del valore nominale di L. 3000. ^ "
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può acquistare, facendone eseguire su richiesta il trapasso in certificati nominativi. .....
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Parma, Venezia, Verona, e pagano gli assegni da queste emessi, come risulta
da relativo elenco pubblicato in ogni Sede.
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risparmio nominativo od al portatore con un credito di almeno L. 3.
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