1
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41 Juin 1886
N, ÿé.
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ÉCHO DES VALLÉES VAUDOISES
Paraissant chaque Vendredi
-me Sures fémoms, Acths Î, 8.
Swi^nnt la Teritê mee la oharitfi. Eph. iv, 15.
î^ommaîA^e*
Senlimentalfsme malsain. — La cognée à
la racine des arbres. — Venta fa lou nid ,
devent bultà couva. - Il y a deux cents
ans. — Chronique vaudoise. — Souscription. — Ueciie politique. — Annonce.s.
SEIüTI}lËi\T4U8iilË ML84IN
Dan.s un article assez vif, la
Oazzeila di Pinerolo du 5 courant stigmatise le sentimentalisme
malsain qui pousse l’Italie à ne
pas appliquer la peine de mort
même dans les cas les plus graves
et, en général, à trouver toute
sorte d’atténuantes pour toute espèce de crimes.« Il n’y a, chez nous,
dit-elle, de compassion, de protection, de garantie que pour le
criminel ». Quand on voit des
centaines de scélérats condamnés
à mort, nourris aux frais de ceux
qui travaillent, ^tandis que les
honnêtes gens sont sans défense,
« ou se sent porté à crier: Vive l’Angleterre , le seul pays au monde
qui ait compris en quoi consiste
la vraie la liberté, savoir dans le
respect et la protection de l’individu. Selon les lois anglaises, monument éternel de sagesse législative, l’individu est sacré et
inVj^.l^bje^ comme un roi , mais
l’assassin monte sur l’échafaud.
Chez nous au contraire, l’individu est exposé aux erreurs et à
l’arbitraire de l'autorité, mais
l'assassin, fatigué de, son métier,
trouvera toujours du pain et du
repos dan.î les maisons des aliénés
ou dans les galères de la patrie
jusqu'au jour où il soit élu... député au Parlement».
Et tandis que la société pourvoit à l’avenir de messieurs les
assassins, qui est-ce qui songe,
qui pourvoit aux enfants innocents
des victimes assassinées? Personne.
«Chacun sent et comprend, ajoute le Sabino de la Gazzetta,
qu'il faut élever une digue contre
cette marée montante de l’assassinat, qui croit et s’élève toujours
plus menaçante».
2
498,
Nous sommes pleinement de l’avis
de Sabino, et nous souhaitons que
la réaction qu’il invoque ne tarde
pas de se faire. Malheureusement
le mal que l’on déplore a sa source
dans les doctrines matérialistes
et fatalistes qui aboutissent à la
négation de la nature morale, et
de la responsabilité de l’homme.
■S’il est vrai que le criminel est
un pauvre malheureux qui a la
maladie de tuer son prochain
comme d’autres ont une maladie
d’yeux ou de poitrine , sans qu’il
en soit autrement responsable, il
est clair qu'au lieu de le condanner il faut l’envoyer h l’hôpital.
Mais alors qu’on abolisse les lois
pénales, les tribunaux, les magistrats, les prisons, et qu’on multiplie le nombre des médecins
aliénistes. Qu’il y ait, dans chaque
ville, un hôpital pour les voleurs,
un' autre pour les faussaires, un
autre pour les séducteurs, un autre
pour les meurtiers etc etc. Qu’on
ne parle plus de devoir, de
conscience, de justice, de faute,
de crime; mais qu’on parle simplement de constitution assassine,
de sang voleur, de simptômes de
brigandage, d’éruption de tromperie. Que celui à qui un filou
vient d’enlever la bourse se console en pensant que l’habile coquin a eu un accès de boursomanie
et que le magistrat qui reçoit un
coup de couteau se dise qqe son
agresseur avait le délire des blessures.
Le bon sens et la conscience protestent contre de semblables aberrations. Tant que l’on exécute les
lois qui ordonnent les impôts ou le
service militaire, qui punissent
le voleur d’une poule, — les
honnêtes gens ont le droit d’exiger
que les grands criminels soient
punis des peines portées par la
loi qui doit être égale pour tous.
★ ★
L’.\ngleterre est plus sage dans
sa rigidité. A quoi cela tient-il ?
— Au fait, croyons-nous, que,
sous l’influence des principes bibliques, elle a mieux compris la
mission que Dieu a confiée au
magistrat dans la société civile.
«■ Les autorités qui existent,
dits. Paul, ont été instituées de
Dieu....Le magistrat est serviteur
de Dieu pour ton bien. Mais si tu
fais le mal, crains; car ce n’est
pas en vain qu’il porte l’épée,
étant serviteur de Dieu pour exercer la vengeance et punir celui
qui fait le mal ». (Rom. xin)-. Les
gouverneurs, dit St. Pierre, sont
envoyés «pour punir les malfaiteurs et pour approuver les gens
de bien ». (i Pier. ii). Le Dieu qui
offre sa grâce au plus grand malfaPteur qui se repent et qui croit,
confie au magistrat une mission
importante sans laquelle la société
civile ne peut exister: celle de
protéger dans leurs droits les gens
de bien et de punir les malfaiteurs.
Nulle trace ici de ce sentimentalisme qui anéantit la justice , fondement de l’ordre civil, et' n’est
qu’une misérable caricature de la
charité! Belle .philanthropie que
celle qui laisse assassiner un honnête père de famille pour s’apitoyer ensuite sur le sort du meurtrier !
3
409---
Qu*il y a plus de vrai respect
de la dignité huriiaine dans ces
paroles vieilles de plus de 4000
ans: «Si quelqu’un verse le sang
dé l’homme, par l’homme son
sang sera versé ; car Dieu a fait
l'homme à'son image!.» (Gen. ix, 6).
H. B.
La Cognée à la racine des arbres
Les personnes auxquelles s’adressait Jean dans le désert avaient confessé leurs péchés, le baptême de
repentance leur avait été administré,
et elles avaient pris l’engagement de
marcher dans les voies du Seigneur.
Tout cela était bon, mais il restait
quelque chose d’essentiel à faire, et
c’était de produire des fruits. Jean
les y exhorte, d’abord avec des conseils, en disant: « Faites des fruits
convenables à la repenlançe » ; puis
avec des reproches en s’écriant:
«Race de vipères! qui vous a_appris
à fuir la colère à venir?» et enfin
avec des menaces, en leur disant
que «la cognée est déjà mise à la
racine des arbres et que tout arbre
qui ne produit point, do bon fi'uil va
être coupé et jeté au feu. (Matth.
ui 40) ».
Ces paroles s’appliquent tout aussi
bien cà nous qui ayons confessé nos
péchés et fait profession de marcher
dans le chemin étroit qui mène à
la vie.
Si la cognée était mise aux branches, nous dirions que ce serait pour
le bien de l’arbrë qui, unè fois émondé,
porterait de meilleurs fruits et en
plus grànde abondance. C’est ainsi que
les épreuves, la perte de ce qui entretenait notre vanité ou notre mondanité et même le départ de per
sonnes qui prenaient dans nos cœurs
la place du Seigneur, sont des choses
utiles et profitables pour le développement spirituel des'enfants de Dieu.
Nous ne devons donc pas murmurer
contre ces épreuves, mais bénir la
main de Celui qui nous les envoie.
Mais c’est à la racine même qu’est
mise la cognée; il s’agit de l’existence de l’arbre et non pas seulement d’une modification dans son
extérieur. Cela est propre à donner
de la réflexion à tous ceux qui sont
représentés par des plantes dans la
comparaison qui nous occupe. Cela
devrait nous rendre sages à salut et
nous faire chercher la réconciliation
avec Dieu par Jésus-Christ.
Ellé est déjà mise, et cela nous
avertit d’un grand danger, d’un
danger imminent, d’un danger ignoré
ou méconnu de plusieurs. N’avons
nous pas de semblables avertissements
quand nous sentons que notre vue
se ternit, que noire ouïe commence
à faiblir , que notre corps se courbe,
que, notre marche devient chancelante et incertaine, que noire mémoire baisse, que notre intelligence
s’épaissit et que de nombreuses infirmités nous ont atteints? N’est-ce
pas dire, en d’autres termes, que la
cognée est prête à frapper?
Et elle coupera cette cognée, aussi
sûrement que son tranchant a déjà
louché la racine. Ne dites pas que
ce n’est qu’une menace sans conséquence, que Dieu est trop bon pour
frapper jamais le coupable. Dites
plutôt que si Dieu est miséricordieux
il est aussi juste et comme tel ij
punira le méchant qui ne veut point
venir à, la repentance. Que d’existences
celle terrible hache n’a-t-ello pas déjà
tranchées? Il est bien vrai que le
Maître a déjà attendu longtemps,
4
v200~
que l’arbre a été émondé, déchaussé
et fumé. Mais il est vrai aussi que
cet arbre n’a pas cessé d’être stérile
et qu’il n’a produit que dé mauvais
fruits. El alors il est équitable que
la justice ait son tour; l’arbre va
être coupé, car i| occupe inutilement
le terrain et il ne fait que de l’ombre. 11 sera même jeté au feu d’après
la parole. El ce feu pour des êtres
responsables et intelligents, mais rebelles, est celui que l’Ecriture Sainte
appelle « feu éternel » (Matth. XXV
41) « feu qui ne s’éteint point »
(Matth. III. 12) € peines éternelles »
(Matth. XXV. 46) et « infamie éternelle » (Daniel XII. 2). Et cela avec
les mêmes mots qui servent, soit en
hcbreu, soit en grec, à désigner l'éternité de Dieu. H n’est donc pas
possible d’écarter l’éternité, ni de
faire mourir « le ver qui ne meurt
point » (Marc IX. 44.46.48.)
Elle coupera tout arbre qo\ ne produit pas de bon fruit, tant les grands
que les petits, sans aucune exception.
Même le peuple choisi de Dieu, ce
grand arbre qui avait planté ses racines dans un pays fertile, a été coupé
par la hache romaine et ses rameaux
ont été dispersés. Il n’avait pas donné
des fruits en rapport avec les bons
soins dont il avait été l’objet. Prenons garde, nous qui avons été appelés * l’Israël des Alpes » qui avons
été délivrés par l’Eternel, qui avons
reçu desa maindes soins innombrables!
Nos fruits sont-ils ce que le Seigneur
a le droit d’atlpndre de nous? Oh
produisons des fruits agréables au
Seigneur, de peur que la cognée ne
tombe sur la racine de cet arbre
plusieurs fois séculaire, et que le
chandelier de la parole ne soit enlevé d’au milieu de nous!
Ne nous bornons point à de stériles
déclamations en disant; que fait l’église? que l'église agisse! qu’elle
produise des fruits! Souvenons-nous
que l’église est un corps composé de
plusieurs membres. Que chaque membre produise de son côté les fruits
que le Seigneur demande, et l’on
verra refleurir parmi nous la piété,
la vie religieuse et l’esprit de sacrifice!
Mais il est un moyen d’éviter la
cognée, et il nous tarde de vous
l’indiquer. Nous vous dirions qu’il
s’agit de produire des fruits pour
que chacun comprît que les fleurs ne
suffisent pas. Les belles promesses,
les bonnes résolutions, les bonnes
intentions ne sont que des fleurs, et
combien de pei sonnes qui descendent
aux enfers en suivant un chemin tout
paré de bonnes intentions qui n’ont
toujours été que des intentions!
H ne suffit pas davantage d’être
dans le champ de Dieu, d’être inscrits
sur les fegislres d’une paroisse, ou
d’avoir des ancêtres glorieux. Ce que
Dieu demande ce sont des fruits et
de bons fruits, car il ne saurait se
contenter de grappes sauvages.
« Hors de moi vous ne pouvez rien
produire, » nous dit le Seigneur, et ce
ne sera qu’en tant que nous serons
greffés en Christ, unis à Lui par la-foi,
que nous pourrons produire les bons
fruits qu’il demande de nous. Unis
à Lui et vivant de sa vie nous pouvons
faire les œuvres qui lui plaisent, et
échapper aux coups de la cognée.
C’est donc à Dieu que revient la
gloire, puisqu’il est l’auteur de nolne
salut par Jésus-Christ.
E. Bonnet.
5
Venlà fa lou nui. devenl buttà couvâ
ou bien
veilla fa Ion nid, devenl fa la nid.
Le printemps est rcvenn, les bourgeons des arbres commencent à se
développer. Un couple de chardonnerets aux couleurs vives et variées,
revient à sa demeure. C’est un joli
poirier qu’il a choisi de préférence.
Dès le malin de bonne heure les deux
petits oiseaux font entendre leur babil
si vif et si gracieux. Et tandisqu’ils
voltigent de branche, en branche, ils
semblent chercher un rameau qui leur
convienne pour y placer leur nid. En
attendant, les feuilles se développent,
une de leurs petites touffes suffit pour
les cacher. Aussitôt leur activité commence: il vont chercher un h un de
petits brins d’herbe, ils les apportent,
les placent, en construisent petit à
petit leur nid qu’ils n’oublient pas
de rendre aussi confortable que po.ssible au moyen de quelques brins de
laine.
Tout est prêt.... le nid est bien
caché au milieu des feuilles et des
fleurs,un œuf, puis deux, trois... El
le petit oifeea^i qui est fait pour tout
autre chose que l’immobilité, se tient
tout tranquille sur son nid, couvant
soigneusement ses œufs, jusqu’à ce
qu’ils se brisent et laissent la place
à de petits: oisillons qui demandent
de la nourriture. Le couple heureux
nourrit et élève les nouveaux-nés
jusqu’à ce que, devenus à leur tour
oiseaux parfaits, ils prennent leur
vol, et se tirent d’affaire par euxmêmes.
Jeunes gens, apprenez, des petits
oiseaux, à avoir du bon sens, et une
conduite pure.
Et ceux qui pèchent à cet égard
devraient, en se .repentant, savoir et
mettre en pratique ce qui est écrit:
DEUT. 22, V. 28, 29».
Il y a deux cents ans
Le d4 Juin 1686. — Le comte de
Tessé, gouverneur du Dauphiné écrit,
de Briançon, àLouvois qu’il a fait garder soigneusement les cols qui viennent des Vallées Vaudoises dans celles
du Hoi de France. « Il n’est point
de jour qu’on n’ait renvoyé aux officiers des troupes de Son A. de Savoie,
un nombre assez considérable de ces
malheureux-là, qu’on prend mangeant
des herbes, si abattus de faim et
d’inanition, qu’ils sont trop heureux
d’être arrêtés et le Roi peut compter
qu’il n’y a plus de ces gens-là dans
ses terres. » Tessé estime que dans
toutes les Vallées, il y a tout au plus
15 ou 20 hommes errants et fugitifs.
L’état des choses est tel que « pour
20 marauls qui meurent de faim dans
leur pays, je ne sçay s’il faut faire
tant de bruit ».
Quant aux nouveaux convertis des
Vallées de Pragela, Tessé nous laisse
entrevoir combien étaient sincères les
conversions produites pas les dragons.
« Si 300 soldats, dit-il, entraient en
Pragela et y prenaient une poule,
comptez que tous déserteraient et que
les bonnes dispositions où je les ai
laissés se dissiperaient ».
<iîKroniquc ®aubotsc
Pral. —' L’assemblée paroissiale
de Pral, réunie régulièrement les
jours 30 avril dernier et 3 mai courant
à l’issue du service divin, s’est occupée
du projet d’union des Eglises vaudoise
6
et libre d’Italie, ieCfuel.avait déjà fait
l’objet d’entretiens dans chaque village
pendant l’hiver. La et une portion
de la 2® séance ont été consacrées à
l’examen du projet en bloc, et une fois
établi qu’il ne devait pas être question
de supprimer le nom de vaudois, ni de
modifier l’organisation de l’Eglise vaudoise, tout le monde s’étant d’ailleurs
prononcé favorablement à l’union, on
en vint à l’examen successif des
divers articles. Les opinions exprimées
très librement par un grand nombre
de personnes dans l’assemblée qui
s’est maintenue pendant assez longtemps au nombre d’environ 70 hommes
se sont groupées dans les conclusions
suivantes adoptées unanimément;
•\rt. 1. L'Eglise vandoise et l’Eglise
libre d’Italie s’unissent pour former
une seule et même église prenant
pour base d’union l’organisation de
l’Eglise vaudoise.
Art. 2. Admis sans modification.
Ârt, _3. Le Synode vaudois continue
à fdnetionner avec les mêmes allribiùioris ique par le passé.
ArT; ¡4. Admis.
Art." 5. L'Eglise dans son ensemble
garde le nom d’Eglise Evangélique
\;a|pdoise.
6, 7 et 8. Admis, en remplaçant le mot de fusion par celui d’i/ih'ow.
Art. 9. L’Ecole de théologie de
l’Eglise vaudoise à Florence demeure
sous la,dépendance directe du Synode
vaudois.
Art. IO. Supprimé.
Art. A\. Admis.
Art. 12. Les candidats au St. Ministère avant de recevoir l’imposition
des mains doivent signer la c,o,nfession de foi actuelle de l'Eglise vaiidoise.
Art. 13. Admis.
La. personne qui a présidé l’assemblée à deux reprises a senti le besoin
de déclarer sa satisfaction d’entendre
de plusieurs bouches l’expression du
désir que tout vaudois évangélique
doit conserver, savoir de se trouver
chezisoi où que ce soit qu’il aille
dans l’Italie, ouverte maintenant à
l’œuvre d’évangélisation.
D. Gay Senior.
Périer-Maiveille. — L’assemblée
paroissiale de Périer-Maneille s’est
arrêtée hier, jour de l’Ascension, à
l’issue du service, pour étudier le
projet d’union entre l’Eglise Vaudoise
et l’Eglise Libre d’Italie.
Quelques renseignements relatifs à
l’état actuel de l’Eglise Libre, l'historique du projet d’union , la lecture
et l’explication des 13 articles du
projet introduisent le sujet à l’ordre
du jour et mettent l’assemblée en
demeure de se prononcer de la manière suivante:
Elle approuve l’union en principe,
c'esl-à-dire abstraction faite des conditions posées par le projet, la relenanl comme une chose bonne et utile.
Quant aux articles du projet, voici,
sans commentaires, quels sont les
changements et modifications qu’èlle
a cru devoir y apporter.
Art. 1. L’Eglise Vaudoise et l’Eglise
Libre ne formeront, à l’avenir,,qu’une
seule et même église avec le nom
à'Eglise Evangélique Vaudoise.
Art. 2. Les pasteurs et évangélisles
de l’Eglise Libre auront les mêmes
devoirs et jouiront des mêmes djoils
et privilèges dontjouissent les pasteurs
et évangélisles de l’Eglise Vaudoise.
Art. 3. Le synode de l’Eglise Vaudoise continuera à fonctionner comme
par le passé.
Art. 4. Adoplé.
Art. 5. Rejeté.
Les articles 6 et 7 sont adoptés en
substituant le mot union à celui do
fusion dans le 6® et en retranchant
Je mol provisoirement dans le 7®.
Art. 8. Supprimé.
Art. 9. L’Ecole de théologie de
Florence continuera d’être la propriété
exclusive de l’Eglise Vaudoise.
Atr. 10. Supprimé.
Art. 11. Adopté.
Art. 12. La confession de loi de
rËgiise Vaudoise sera la confession
de foi de l’Eglise unie.
Art. 13. Adopte,
Les délibérations ci-dessus onl êlé
prises par l’iinanimilé ou du moins
pai: une forte majorité des 105 à 110
élecieurs présents.
Ph. Rostan pasletu’.
7
,203
ViiLAR-PELLiCE. —Un« foule nomhreuse se pressait hier — 6 juin
1886 — dans le temple du Villiir et
les bancs apportés du dehors n’ont
pas siifïi polir asseoir tout le monde,
plusieurs personnes ayant dû rester
debout pendant les deux heures environ qu’a duré la fonction religieuse.
G’est qu’il s’agissait de l’installation
du' nouveau pasteur élu en la personne de M. Henri Tron, auquel la
paroisse désii'ait souhaiter la bienvenue en invoquant, sur son ministère
la bénédiction du Seigneur.
M. Etienne Bonnet, pasteur à Angrogne, désigné par la Table pour
présidé!’ au service d’inslallalion,
prêcha sur ces paroles de Tapôtre:
SQUvenez-vous de vos conducleurs qui
vous ont porté la Parole de Pieti; et
imitez leur foi: en considérant quelle
a été l’issue de leur vie. (hébîv. xiii. 7).
En énumérant les conducteurs, anciens
et modernes* qui ont travaillé à l’assemblage des saints, le prédicateur
a surtout mis en saillie le Conducteur
(^ui est le même hier aujourd’hui et
elerneliemenl, le souverain Pasteur,
l’Evêque de nos âmes. Il a exposé
ensuite quelques - uns des devoirs
que nous avons envers les conducteurs
que Dieu nous a donnés; nous souvenir d’eux (verset 7®), leur obéir
(v. 17), prier pour eux (v. 18) et
les aider.
Et enfin, il a indiqué quelques motifs
de ces devoirs en disant, enlr’aulres
choses, que les conducteurs ont charge
de diriger les fidèles dans les voies
du Seigneur, qu’i7s veillent sur les
âmes qui leur sont confiées, et qu’ils
doivent rendre compté de leur administration à celui qui les a établis
sentinelles en Israël.
Après le sermon du pasteur instab
lant, le pasteur installé est monté
en chaire, et a prononcé un discoursprogramme en prenant pour texte
ces paroles de S. Paul: mus nenousprêchons pas nous-mêmes, mais nous,
prêchons Jésus-Christ le Seigneur; et
nous déclarons que nous sommes vos
serviteurs pour l’amour de Jésus. (2
COR. IV, 5).
L’Union chrétienne des jeunes gens,
sous la direction de M. Daniel fiicca
instituteur, et les élèves de l’Ecole
du Teynau, aidés de quelques monitrices et dirigés par leur régent
M. David Jalla, ont édifié l’assemblée
par de beaux chants propres à la
circonstance et très bien exécuté.Si
Qu’il plaise au Seigneur de bénir
abondamment, le ministère du nouveau pasteur, et de conserver longtemps encore à l’affection de, ses
paroissiens «l à celle de ’ sa famille
le vénérable Mr. Matthieu Gay qui
a fidèlement servi le Maître pendant
environ 4.6 ans de ministère, et qui
se voit maintenant pbligé par son
âge avancé de prendre le repos ^qui
lui revient à si juste titre. * ,
Luserne-Saint-.1ean. — L’Assemblée
paroissiale de St. Jean, convoquée pour
dimanche 6 courant dans la grande
école, à l’effet de s’occuper du projet
d’union entre l’Eglise Vaudoise et
l’Eglise Libre, après une assez longue
discussion, a volé, à une forte .majorité, l’ordre du jour suivant:
« L’Assemblée paroissiale 'dë St. .ïëan ayant attentivement examiné le
Projet d’Union, croit inutile d’entrer
dans la discussion de chacun des 18
artidesqui te composent, parcequ’elle
les considère, dans leur ensemble,
comme dangereux pour l'Eglise'Vaudoise dont le passé répond de l’avenir. »
« Du reste celte paroisse lient à
déclarer hautement qu’elle ne veut
rien changer ni à son nom, ni à la
constitution! de l’Eglise Vaudoise, et
que si d’un côté, elle ouvre ses bras
tout larges à ceux qui viennent â elle,
de l’autre, elle desire rester fidèle
à son passé. »
SOUSCRIPTION
pour le Temple d]Arvima¡.
Montant des' listes
précédentes: fr. 240 —
M. Phil. Rostan pa,sl . . fr. 10,—
M, le chev Doct. Mpnnet » 200 —
M; Fr. Henri Genre (Pomarel) » 2 -jj
8
Hcuuc ^JoUttquc
Haiie. — Les Chambres ont été
ouvertes le 10 coui’ant par un discours
du roi. Biancheri ayant consenti à
assumer encore la présidence de la
Chambre des députés, cette charge ne
lui sera contestée ni par Cairoli ni par
aucun autre hommeîpolilique. Les viceprésidents appartiendront en grande
partie à la majorité, un seul à l’opposition.
Après la nomination du bureau et
la vérification des pouvoirs des députés, la Chambre devra s’occuper de
la désignation des membres des diverses commissions et de la votation
définitive des budgets.
Cette tâche sera à peine achevée que
nos honorables seront forcés par le
soleil de juillet de quitter Borne et
de prende leurs vacances.
Déprétis vient de désigner et de
former une fournée de sénateurs au
nombi'e de 41; ce sont des employés
_mililaires et civils au nombre de 15,
des députés et des ex députés au nombre de 26. L’ex-présidcnt de la Chambre, Farini, est de ce nombre.
L’on parle aussi de lui avec insistance pour préfet du palais en remplacement du comte Panissera mort
dernièrement.
Le sénateur Durando est nommé
président du Sénat pour cette première
session.
Fê'unçe. — La grande question
du jour est le projet de loi de l’expulsion du territoii'c français des
princes et des princesses dont les
ancêtres ou les parents ont régné en
France. Mais parmi cqs princes et
ces princesses il y en a qui ont la
nationalité espagnole, d’autres la nationalité Halienne. Il n’est pas question de toucher à ces derniers. Grévy
et Freycinet ne sont guère favorable
h ce projet; ils s’efforcent de le limiter aux prétendants proprement
dits, au comte de Paris et au duc
de Chartres, peut-être au pyince Jérôme et au prince Victor Bonaparte.
Quelques forcenés demandent même
la confiscation des biens des princes.
Voilà la sagesse politique et le libéralisme des radicaux; au lieu de
laisser les princes prétendants et non
prélendanls en France, où ils sont
soumis à la loi commune; ils veulent
les chasser à l’étranger, d’où ils pourront rentrer comme Louis XVIII,
Chai les X, Louis-Philippe et Napoléon
111.
Angleterre. — Le bill de Vhome
rüte ou do l’autonomie de l’Irlande a
été repoussé à la seconde lecture à
une assez foi'le majorité, malgré l’éloquent discours de Gladstone en faveur de l’adoplation. Gladstone se
retirera-t-il ou dissoudra-t-il la Chambre des Communes? Le ministère
paraît être décidé à embrasser ce
dernier parti ; ainsi le Parlement serait
dissous vers la fin du mois courant.
Au nord de l’Irlande ont eu lieu
des rencontres sanglantes entre les
catholiques et les protestants, entre
le parti national et le parti royaliste.
AiinonoefS
TORRK PËLLICE.
Alberg'o et pension Pasquèt
Chambres à un franc; pension comprise, fr, 4,50 par jour. Appartement
meublé pour famille.
Le poste de maîtresse de l’Ecole
de filles de Pral est vacant. L’école
est de 3® classe, degré inférieur; le
salaire est le minimum porté par la
loi. Logement convenable.
Adresser les demandes, et les documents à l’appui ,à M. le Syndic dé
Pral, dans le courant de ce mois.
Ernest Robert , Gérant,
Pignerol, Impritn. Chiantore et Mascarelli