1
Üomple-Gourant avec la Poste
PRIX D’ABONNEMENT PAH AN
Italie.............. L. 3
Tous les pays de TUnion
de poste........... » 6
Amérique du Sud . 9
On a'abonaei
Au bureau d’Administratiou;
Che?: MM. les Pasteurs ;
Che?: M. Ernest Robert (Pjgnerol)
et à rimprimerie Alpina à
Torre Pellìce,
C'abonnement part du 1. Janvier
et se paye d'avaiico,
année XIX. N, 36.
7 Septembre 1883.
Numéros séparés demandés avaot
le tirage, 10 centimes chacun.
Annoncer: SO centimes par ligne
pour une seule fois — 16 centimes de 2 à h fois et 10 centimes pour 6 fois et au dessus
S'adresser pour la Rédaeilon à M»
lePast.H. Meille, Torre Pellice
et pour rAdnilnistration à M
Elisée Gûstabel, TotrePellice.
Tout changement d’adresse est
payé 0,25 centimes.
LE TEMOIN
ECHO HES VALLÉES VAUHOISE8
Paraissant chaque Jeudi
Voua me serez témoins. Aol. 1,8. Suivant la vérité avec la charlté.'Ëph. IV, 15. Que ton règne vienne. Blatth. VI, 10
ü O in maire:
Le Synode de 1893. — Chronique Vaudoise.
— Nouvelles religieuses. — Souscriptions. — Revue politique. _ Avis.
Depuis les fêles du « Bicentenaire'»
nous n’avions pas vu le Temple de
|la Tour aussi plein que lundi, à 2
: h. Le cnlle de consécration de iio.s
six candidats fut présidé par M. W.
Meille qui prêcha sur le texte: «Je
Lue suis fait tout à tous pour en
: Sauver de quelque manière quelques
tins».
MM.
M. Melile développa le.s deux points
Suivant;
lo l.a grandeur du ministère
iyirélien; 2“ le moyen de le remplir
' '^dèlement.
Celte prédication n’a pas été seu‘^nrient éloquente, elle a frappé juste,
laissera.de.s impressions durables
bénies.
Lj,Après le culte, le Synode con‘fblüe. Sont nommés rjour former, le
Ifeau : ^
P. Geymonat, prés.
H. Meille, v. prés.
G. Quattrini
D. Buffa
Jean Bidet, jun., secret.
J. Lonr
Oreste Caldini, assess.
'■ Dana une brève allocution le Président attire l’attention sur la gravité
des questions qui occuperont F attention du Synode et sur les dispositions à la bienveiliance réciproque
dont ses membres devront être animés. «Il nous faut apporter à notre
travail des cœurs chaud.s ».
Séance nu 5 Sert, {malin).
Après le culte, M. E. Bonnet donne
lecture du contre-rapport de la Commission examinatrice de la gestion
de la Table, puis M. C. A. Tron lit
le rapport de la paroisse de S. Germain. On y relève l’essai très bien
réu.ssid’avoir des écoles mixtes (garçons et filles) pour les classes élémentaires. Un membre du Synode
se réjouit de la fondation de l’Asile
des Vieillards et en remercie M. C,
A. Tron.
À l’art. S. Jean, M. Gay parle de
l'opportunité qu’il y aurait de placer
un évangéliste au Ayrals.Le D.'’ Prochet pense que S. Jean devrait payer
D
2
.¿S
— 182
cet évangéliste, OU bien que la paroisse
de Rorà devrait être élargie et que le
pasteur de S. Jean devrait être délivré
de la charge de Mourcious, Brusai
etc. M. Pascal offre de visiter les
familles sinjeanines établies à Briqueras. Mr. Josué Tron demande
quel sacrifice la Paroisse de S. Jean
voudrait faire dans ce but. M. H.
Tron observe qu’on n’a iamais entrepris aux Vallées une œuvre d’évangélisation aux abords des Vallées
et de pastorat pour les vaudois disséminés. Cette œuvre est désirable et
depuis longtemps désirée.
À l’art. Pignerol, M. Pascal constate aver regret l’extinction d’une
famille, qui s’était fait connaître par
sa générosité, avec la mort de M.lie
Long, dont l’Eglise Vaudoi.se se souviendra toujours avec reconnais.sance.
À l’ar t. Colonia Valdense, M. G.
Appia voudrait que l’on envoyât une
parole d’encouragement à nos frères
d’Amérique, exprimant notre désir
qu’ils aient part aux bénédictions
répandues sur nous. M. J. P. Pons
lit une communication reçue en
date 26 Juillet, de Colonia. M.
Hugon demande instammarit une
longue visite d’un membre de la
Table ou d’un autre pasteur. Le D.’’
Prochet fait allusion à la possibilité
que, de retour des Etats Unis, il
visite nos colons. Il fait remarquer
le danger qu’il y a pour le Synode
à voter des sommes que les Eglises
ensuite ne fournissent pas. Ne faudrait-il pas tenter un essai auprès de
l’Eglise Méthodiste, pour qu’ elle prenne la direction du collège de Colonia?
Si l'Eglise ne le veut pas, alors qu’elle
fasse... mais qu’elle fasse. M. H. ,ï>on
croit pas que Dieu puisse nous
ne
bénir grandement tant que nos églises
ne font pas de plus grands sacrifices
pour toutes nos œuvres, le Collège
de Colonia y compris. M. Aug. Meilte
ne croit pas que l’Eglise Métbod.
Episcopale veuille soutenir le collège
san.s s’emparer de la colonie tout
entière, ce à quoi nous ne pourrions
consentir. Il pense avec M. Turin
que les Presbytérien,s des Etals Unis
viendraient à l’aide de la Colonie,
si on le leur demandait. Le D.'' Pro- .s
chel croit la chose possible en ellemême, mais qu’il est difficile ce- '
pendant de courir deux lièvres à la ijj
ibis ! Il ne croit pas impossible que
l’on puisse arrivera un modus vivendi
avec l’église méthodiste de la quelle
nous avons déjà reçus des services
réels. M. Josué Tron voudrait que la d
Table se mette en rapport direct a
avec l’autorité de l’Eglise Mélb. Epi- :
scopale. ;
M. J. P. Pons se déclare pour la 'i
coopération avec le Méthodisme pour
autant qu’elle ne compromettra pa.s*
le caractère Vaudois de la Colonie.^
11 croit que des entretiens fraternels
du D."' Prochet avec les évéques^
méthodistes et sa présence à laCo-'f
Ionie amèneront une solution favo-f
rahle de celte grave question. <
À l’art. Mutation de pasteurs M.^
B. Revel se demande s’il ne faudrait^
pas prier M. W. Meille de continuer
son œuvre d’évangéliste au sein des.^
Vallées. M. J. P. Pons dit que ceg
n'est pas la Table qui s’est sépa-b
rée de M. Meille; on a été obligé J
de prendre acte de sa lettre deJ
démi.s.sion; du reste M. Meille est|
pasteur Vaudois puisqu'il a fait par*^^
venir à la Table une demande dei
congé. M. W. Meille ne croit pas
qu’il soit bon .spirituellement pai’lant qu’un homme soit con.sidér
comme un instrument spécial âé
réveil ; puis il ne se sent plus asse^l
de force pour cette œuvre-là.
À l’ai't. Bêle des ministres en anj
tivité, M. PPeîlzec/cer explique sa de“
mande d’etre mis au bénéfice
l’art.- 5® du chap. Vil* de nos
glemenls, c'est à dire d'être const^
défé comme ' pasteur Vaudois, sow®
la haute direction de la Table,
À l'ai't. Collège, M. Forneron, 0^
prime son avis que les taxes imp®
sées aux éléves du collège sont trQl
& ‘
3
- m
fortes surtout pour les élèves de
première année.
Le Synode adopte les conclusions
de la Commission examinatrice, par
lesquelles le Synode exprime ses
remerciements à la Table pour le
dévoûment qu’elle a montré dans l’accomplissement de son mandat.
Le D.'' Comba lit le contrerapport
de la Commission examinatrice de
la gestion de la Commission d’EvangélLsation. Ce rapport s’occupe,
d’une manière spéciale, des difficultés
financières où se trouve notre mission en Italie. 1“ Ifœuvre d’évangélisation est insuffisamment soutenue
pdr les Vallées, ce qui montre que
cette oeuvre n’y est pas populaire.
Est-ce tout froideur, ou n'est-ce pas
aussi défaut de connais.sance dont
le Synode et d’autres sont responsables ?
2“ Les évangélistes n’ ont pas
fait tout leur devoir, surtout pour
ce qui a trait à Vahnégation.
3° Tous les membres du Comité
ont travaillé consciencieusement. Le
président montre un esprit généreux
et bon. Mais il ne cultive pas assez
le don de faire travailler les autres.
Chacun des membres doit assumer
une responsabilité plus grande encore.
\ M, Combe propose plusieur remèdes dont nous aurons l’occasion de
reparler par la suite i.
On passe en revue le rapport de
la Commission. A l’art. Gènes le D"'
Prochet annonce que l’Ecole professionelle Vaudoise a obtenu une médaille d’argent, À l’art. Breseia, le
D” Prochet remarque que le Municipe de Brescia nous a loué une
ancienne Eglise catholique, fait tout
nouveau et des plus réjoui.ssants.M.
-P, Long dit que l’Eglise de Brescia
pst ressuscitée; les anciens membres
^ ont été retrouvés et de nombreuses
'âmes ont été attirées <à Christ. A l’art,
PirenzeSerragli, M. Eochat remarI fiue qu’il y a non seulement là beaujCoup d'activité chez le pasteur, mais
de vitalité chez les membres, il y
a là un ensemble d’œuvres de bienfaisance et d’évangélisation qui étonnent.
A l’art. Ministres sous la haute
surveillance, le D*' Prochet dit que
M. Jalla a envoyé son rapport en le
fondant avec celui de M. B. Pons,
tandis que quelques mots du rapport
pouvaient faire supposer qu’il avait
négligé ce devoir. A l'art, epilogo.
Le D'’ Prochet développe la propo sition de porter le nombre des membres de la Commission à sept.
2® Séance (5 Septembre après-midi)
Nous inscrivons ici les propositions par les quelles se dot le centrerapport sur la gestion de la Commission:
1. Le Synode invite la Commission
à faire un appel aux églises des
Vallées, pour obtenir une manifestation nouvelle et explicite de sympathie
et d’esprit de sacrifice pour la mission en Italie.
2. Le Synode reconnais.sant la fidélité habituelle et le dévouement avec
lesquels la Commission a accompli
son mandat; se rendant compte de
la gravité des circonstances qui rendent cette tâche toujours plus difficile, lui témoigne, en même temps
que sa reconnaissance, sa vive sympathie; il invite les pasteurs, les
anciens et les églises de faciliter sa
mission par une collaboration vigoureuse et il invoque sur elle la bénédiction du Seigneur.
M. Turin lit le rapport de l’Eglise
de Gênes, M. Romano ne croit pas
qu’il faille tenir éloignés de l’Eglise
tous les pauvres n’ayant pas d’occupation stable, comme on semblé le
faire à Gênes. Il regrette qu’on ait
tardé si longtemps à s’apercevoir que
le local de Via Chiabrera n’était pas
convenable. M. Nanni (dép. de Gênes) nous apprend que le paupérisme
était devenu une plaie pour l’Eglise
et qu’il fallait apporter un remède
énergique. Le D’’ Prochet dit que
4
- 184
’1
i
le local de Via Chiabrera n’a pas
été ouvert exclusivement pour l’évangélisation, mais surtout pour des
écoles qui ont eu jusqu’à 120 élèves.
Du reste, on a vu pendant des
années des auditoires dépas.sant 100
personnes dans ce local que l’on
juge si malheureux. MM. Turino et
JSlanni disent que la salle de Via
Chiabrera est abandonnée parceque
d'autres dénominations ont ouvert
des locaux convenables dans le voisinage, M. Auguste Meille se demande s’il convient à l’Eglise de maintenir une école profe.s,sionelle qui ne
contribue pas directement à l’Evangélisation. M. Quallrim demande si
les pasteurs de Gênes savent se partager le travail, p. ex. s’ils prêchent
à tous. M. Natarbartolo répond que
« oui ».
À l’art. Mutation à la liste des
owuriers, (p. 98) M. Pdbel ne (U’oit
pas, que la Commission ait le droit
de parler de mutations pour l’exercice à venir; il voudrait que les mutations d’ouvriers fussent décidées
par le Synode. M. Piovanelli croit
la méthode proposée par M, Ribot
al)Solument impraticable. M. A.Malan
affirme que la Comniission des propositions de l’année passée a jugé
ce système impossilile et a écarté
la pi'opositioa de M. Ribel. Celui-ci
présente encore quelques ol)servalions sur la fixation des honoraires
des évangélistes, qui ne lui semble
pas invariablement équitable.
M. W. Meille et le D’’Proc/ici ramènent la discu.s.sion sur les questions graves mentionnées par le
Rapport du D*‘ Comba, l^e D” Comba
insiste sur l'obligation de chacun
des membres de prendre dans l’œuvre
une entière responsabilité. Le D.‘'
Geymonat dit que la condition est
grave; qu’il nous faut nous liiimilier
et crier à Dieu. C’est ce que confirme M. A. Meille, qui propose en
outre que le Synode ne se ferme
pas sans décréter une collecte à laquelle souscriront pour les premiers
les membres du Synode (i). 11 voudrait !
ensuite plus d’économie. M. Weit- ;
zecker dit que pour qu’une machine ■
fonctionne bien il faut qu'elle soit i
animée d’une force motrice. L’avons
nous cette force, le feu du St. Esprit? ^
et puis ne serait-il pas bon de Iraiter ces questions entre nous, sans ■
galerie? Alors on se dirait la vérité, "i
on s’encouragerait, on prierait, en- ^
semble, et la force motrice viendiait. ï
M, Malan affirme que l’Eglise a de |
la sympalliie pour ses administra- |
tenrs et en particulier pour le J
président. Il prononce une fervente ^
pi'iére. Le D” Prochel communique |
une lettre d’un évangéliste qui offre
de renoncer à trois mois d’appoin- ^
tements. D’autres ont renoncé à fr. 40
par mois. Le Rév, Miller voudrait que 4
tous les Vaudois, à commencer parles
ministres renonçassent à l’equivaletit
du revenu d’un jour. M. J.Ponscro'ii
que nous avons été trop préoccupés
de nous mômes et de nos intérêls
et pas assez de la cause de J’ésiisCbrist, Il faut enlever l’intei'dit, travailler avec plus d’abnégation. Que
nos frères des Vallées nous soutiennent. M. Calinno voudrait que ceux
qui fument ne fument plus ou fument
moins; qu’il n’y ait pas le moindre luxe dans les familles et qu’on
voyage en troisième classe. M. J. P.
Pons dit <|ue l’œuvre d’évangélisation en Italien besoin tous les jours
de toutes les forces dont peuvent à
disposer toutes nos églises. Non
avons cru lro[) longtemps que môme
en ne fai.sant pas notre devoir t’œu-|S
vie marchait quand même. Si noiisj;
ne faisons pas notre devoir, nous ne |
devons pas noua attendreàceque,des I
étrangers le fassent pour rions. M.
WL Meille se rappelle qu’en 89, le
D'' Godet dit: «quand Dieu veut se
servir d’un instrument il commence
par le bri.ser». Noti'e peuple a besoif> |
d’être brisé dans son orgueil et dans,
sa popre justice, et d’arriver à souf
(^). La callectQ faitGi cntrfi les itieiribrea du . v
node a produit, à ce jour f. 3389.
5
— 185 ~
fi'ir si l’œuvre d’évangéüsaliou ne
s’accomplit pas.
Le Synode vole ia conclusion du
Conlrera|)port.
3® Séance (Mercredi malin).
Ai: M'ès le culle, M. le Président
communique à l’As.semblée le télégramme reçu de S. M. en réponse
à celui que le bureau du Synode
lui avait expédié la veille.
Texte du télégramme expédié au Roi.
S. M. Umberto F Monza.
Sinodo Valde.se .sedente Torrepellice devoto per coscienza como sempre, di cuore più die mai al Re,
implora ogni benedizione di Dio sulla
casa reale.
P. Geymonat près.
Réponse'.
Paolo Geymonat Près. Sinodo Vald.
S. M. il re ringrazia vivamente il
Sinodo da Lei presieduto dei suoi
sentimenti di alTetto e di devozione,
die .son dettali dal cuore e conformi
alle Iradizioni valdesi.
Ministro Ratazzi.
Ce télégramme est reçu et accueilli par de vifs applaudissements. Suit
un autre lélégiamme reçu du Comité de l’Eglise Libre, signé Borgia,
pre.s. et Fera secrétaire. Le voici textuellement.
dn nome di lutta la chiesa evangelica d’Italia mandiamo cordiali saluti ai fratelli della ei'oioa consorella
cbie.sa Valdese riunita in Sinodo ed
auguriamo le più copiose benedizioni
del capo della Chiesa, mentie di
pari sentimento lavoriamo e preghiamo: Signore, il tuo rçgno venga.
Damiano Borgia près. Fera seg.
Texte du télégramme envoyé à
l’Eglise Libre; Sinodo Valdese molto
grato ' per testimonianza alletto e
simpatia opera spera vieppiù fraterna cooperazione con animosa
chiesa sorella.
P. Geymonat près.
cnno]\i(UJE VAÜD0ISE
TORRE PELLIGE. Conférence du
Dr. Comba. — L’assemblée est très
nombreuse. I>a réunion commence
par le chant et par une prière da
M. J. P. Pons. Le conférencier apré.s
s’étre excusé de ne pré.senter qu’une
causerie familière, le temps lui ayant
manqué pour une conférence proprement dite, nous dit que la vie
du D’’ Revel se déroule entre deux
dates, dStS et 4871. Après les éludes prélirninaire.s, il étudia à Berlin
sons Néander et probablement sous
Tholuck. En tout cas il hérita de la
tournure d’esprit et de qualités de
cœur de ces deux maîtres. J. P. Revel fut ensuite pasteur à Pral et à
Boby. 11 rallia tout de suite ahtour
de lui les éléments pieux. En 48 il
était nommé Modérateur. Il dirigea
les premiers commencements de l’évangélisation. II ouvrit les portes de
Turin, Gênes, Nice avant même la
formation du Comité d’Evangéli.sation. Il mourut en 1871, paisiblement,
de la mort d’un lion qui s’endort
après avoir vu nos évangéli.stes entrer à Rome.
Le D'' Revel ne fut pas un liomme de talent exiraordinaire en aucune des sphères d’action auxquelles
il se consacra; mais ce qu’il y avait
d’exlraordinaire en lui c’était le caractère, et c’est de cela que je voudrais vous entretenir. II fut un homme et un homme de Dieu.
C’était un homme de foi à l’antique, à la Josué. G’élail une foi enracinée dans l’autorité des Ecritures.
11 était savant en ce sens, c’est qu’il
savait en qui il avait cru. Il était
attaché à Christ par des liens personnels. 11 l’aimait tendrement et il
l’adorait.
11 était un homme de vues et d’idées très déterminées et fermés. Il
était carré. Ses dogmes n’ont jamais
fléchi. En hisloire il prétendait que
les Vaudois ne s’élaient jamais déformés et que c’est pour cela qu’il
6
— 18(3
eli',
ne s’étaient jamais réformés. Cependant il croyait qu’ils avaient besoin
(le réforme morale.
S’il était carré il était rond aussi.
Il agissait toujours et partout avec
la rondeur d’une bonne conscience.
« Ce principe qui m’a toujours guidé,
écrit-il, est de ne jamais faire ce qui
me [liait, mais ce qui est utile à l’Eglise et à l’avancement du règne de
Dieu ». 1! haïssait le favoritisme. Il
disait a U.K évangélistes leur fait
tantôt les reprenant, tantôt les encourageant.
Il était un homme bon envers
tous, même envers ses adversaires.
Celle bonté a été parfois méconnue;
c’est que .ses procédés ont toujours
été plus tendres que ses paroles. Sa
sollicitude pour les premiers étudiants Vaudois à Florence fut admirable; il s’intéressait d’une manière
spéciale aux fils de ses anciens amis;
il sembla entrevoir que le IF Pro chet lui aurait succédé, et même le
former pour sa future lâche. Il a
aimé d’une ail'ection particulière Auguste Meiile, Louis Meille," J. P. Pons,
E. Bonnet, A Revel, Gregori. A la
mort de ce -dernier il fut malade
trois jours.
Il était un homme humble. On
lui proposait d’être président à vie:
« ,1e ne suis pas fait pour être évêque; jamais je n’ai eu le (désir de
sortir de Bobi et si je suis devenu
professeur et président, c’est parce
que j’ai été porté par les circonstances et par la volonté de Dieu. »
Il ne supporte pas les flatteries; il
s’indigne contre le.s appréciations
élogieu.ses de ses collègues. Comme
il est humble, il fait la chasse à la
vanité des autres; ceci est prouvé
par de nombreux passages de sa
correspondance. Il s’élève contre les
tapageurs et les charlatans;
Il était un homme digne surtout
vis-à-vis des médisante, les laissant
suivant son expression pittoresque
« cuire dans leur jus ».
Il était gai; sa conversation était
entraînante, pétillante d’esprit. (Ici
le conférencier cite plusieurs exemples à l’appui).
Il était un patriote chrétien. En
48 il écrivit à Ch, Albert une lettre
remarquable de tact et de dévoûnient. À la mort de Cavour, il adressa à Bicasoli une letlie pour
l’intéresser à la cause de la liberté
de conscience à Livourne; il lui dit
que plein de confiance en l’efficacité
(le la prière, il priera pour lui. À
cette lettre Bicasoli répondit d’une
manière favorable. Depuis lors ils
se virent plusiéurs fois, Il s’occupa
très activement de faire nommer
Joseph Malan sénateur. En 1866 il
envoya une petite escouade d’étudiants-iniirmiers. Dans une lettre il
dit: « Nous attaquons dans le courant de la semaine ».
Le conférencier termine en citant
le témoignage de Joseph,Malan. Celui-ci élait navré du déficit de la
r.aisse d’évangélisation. II demande a
M, J. P, Revel de soutenir son courage en priant Dieu pour lui «parce
que vous êtes l’homme qui me fait
connaître l’influence énorme que peut
exercer le christianisme lorsqu’ il
n’est pas seulement prêché, mais mis
en pratique ». M. Revel répond que
Dieu l’a aidé dans son œuvre si difficile, lui donnant des collaborateurs
comme lui et le D” Lantaret. Voilà
deux hommes auxquels Dieu n’a pas
donné d’enfants, mais une entière
génération. M. Comba termina par
une allusion affectueuse au Docteur
Lantaret.
La l'éunion se termina par le chant
et par une prière prononcée par M.
A. Meille et dans laquelle le Doct.
Lantaret est spécialement rappelé.
Nos vifs remercîmenis au confé
rencier.
Une délégation de l’Eglse Vaudoise, sera reçue par S. M. à Pignerol, vendredi à 1 heure.
Elle se compose de ;
P. Geymonat, Prés, du Synode
J. P. PûNS, Modérateur
7
«- 187
M. Prochet Près, du Com. û'Ev.
W. Meii;i>E,P/’é.s. de la Coin, des Hop.
PiovANELLi Rep de l’Assemb. Syn.
Nouvelles Religieuses
<x>^oo«
La prédication en plein air
à Marseille
M. le pasleur Loiiscb écrit au
Journal religieux: Nous avons vu
à Marseille une des plus iiiléressaules tenlalives d’évangélisaliou dont
on puisse être témoin. U s’agit tout
simplement de la prédication en
plein' air, oui, de cette prédication
en plein air que la loi française
prohibe et que M. Lenoir a conquise
à Marseille. Nous avons eu la joie
de voir prêcher et de prêcher nous
même l’Evangile en pleine rue dans
cette grande ville. Voici comment.
Chaque jeudi matin, quand il fait
beau, M. Lenoir et M. Couvreu se
dirigent vers les quartiers retirés
de la ville, munis do petites images,
de traités et de ces belles et grandes images, publiées en Amérique,
qui illustrent les sujets de la liste
internationale de.s Ecoles du Dimanche. Arrivés datis une rue pauvre,
toujours la même, on s’arrête, on
applique au moyen d’une petite perche ad hoc la grande image contre
un mur. Pendant ce temps les enfants se sont attroupés, et avec eux
pas mai de grandes personnes. Et
alors commence une véritable Ecole
du dimanche. Nos amis chantent,
puis expliquent le sujét (c’était la
naissance du Christ le jour où nous
étions avec eux), et en l’expliquant
annoncent l’Evangile avec clarté et
avec force. Puis on chante encore;
puis on aligne les enfants contre le
mur, on donne à chacun une imagé
avec un texte biblique et on distribue des traités aux- adultes. Cela
fait, on se tiansporle dans une autre
rue, à cinq où dix minutes, et on
recommence encoie un peu plus
loin.
C’est ainsi ipie le 8 juin l'Evangile
a été iumoncé à deux cent trente
pers'onnes en tout, dont cent vingtsept enfants et cent trois ndulle.s.
Tous pauvres, pas endirnanchés, je
vous assure! Et quelle attention l’on
trouve dans cet auditoire improvisé !
Ces enfants sont plus attentifs ici
qn’à l’église, nous disait une femme
après nous avoir entendus. A l’église,
le curé ne |)eut pas les faire rester
tranquilles. Une fois une vieille mégère, catholique fanatique, ,s’élail
donné pour tâche de chasser le.s
enfanis, ainsi menacé.s par l’hérésie.
Qu’esl-ce que vous faites d’écouler
ces proleslanls ! leur criait-elle, l-es
enfants effrayés fuyaient. Mais ils se
hâtaient de taire le tour du pâté de
maisons, et, au bout d’un moment,
ils reparai.ssaienl de l'autre côté et
reprenaient leur place devant M.
Lenoir. Une autre fois, un monsieur
foit bien mis se mêla à rauditoire,
et quand M. Lenoir eut fini de parler, vint au-devant de lui en disant:
«Vous faites là une oeuvre excellente. Je rne suis arrêté pour vous écouter, et pour vous défendre, au cas
où on vous aurait causé des ennuis.:)
Le 8 juin nous étions en nombre
suffisant pour nous défendre en cas
de besoin. Nous étions cinq i Les
trois Suisses, nous-môme, et un
monsieur grec converti par le moyen
des réunions populaires à Marseille.
La Police est au courant île ce
qui se passe. M. Lenoir a tenu avec
raison à se mettre en règle avec elle.
Avant de faire son premier essai,
il pirévint le commissaire de police
du quartier, pour qu’il sût à quoi
s’en tenir sur la nature du j’assemblement, en cas de désordre. Les
réunions ont toujours été tolérées,
sans doute parce qu’étant des réunions 'pour enfants elles ont un caractère absolument inolVerisif.
L’Evangéliste.
8
— 188 —
POUR LA VENTE
en taveor de nos Etablissements d'instruction
À l'eportcr Fr, i 274^,10
M. le pasteur P. Chauvie 10,» le Prof. P. Rivoire i0,~
» et M.me Pierre Gay géom. 10,—
N. N. 25Matinée d’enfants par M.me
W. Melile 215,M.lles Pauline et Denise
Revel 5,M, Pascal Mission.re 20,—
» le pasteur J. Ribet junior 10,—
Miss. Sibbalat 25,M. et M.me Servetlaz 50,—
» et M.me P. M. 20,» le Comm. B. Goss 50,—
» » J. Peyrot, député 50,—
M.lle Félicie Long 5.M. et M.me Geymonat
(S. Martin) 10,M. William Decker 20,—
M.lle Adeline Coïsson 5M.lle Rachel Coïsson 2,M. Auguste Coïsson 3,M. le Prof. J. J. Malan (Gênes) 10,N. N. par M.lle Bianca Quat
trini 5,M. le Prot. J. Coïsson 10,Rev. Miller 10,M. le pasteur J. D. Turino 10,M. le Prof. H. Bosio 20,—
M. le pasteur Gay Daniel ju-
nior 7,M' Louis Philippe Gaudin-,sécré-
taire 3,
Total Fr. 3368,10
f ’
lleviie PolUiqiib
l<a|(o — l.e roi a quitté sa Hotte
pour venir en Piémont assister aux
grandes naanœeuvres de l’armée. Elles ont lieu entre Cuneo, Saluces et
Pignerol. Le résultat connu jusqu’ici
est des plus satisfaisants.
Allemagne — L’accueil fait à
notre prince royal en Allemagne ne
pouvait être plus cordial. Il assiste
actuellement aux grandes manœuvres dans les enviions de Metz. Le
voyage de notre prince en Lorraine
a été vu de mauvais oeil en France
et en Russie. Si d’un coté nous tengns à conserver notre indépendance vis a vis de tout le monde,
de l’autre nous ne pouvons nous
empêcher de penser que les faits
montrant la réalité et la stabilité de
la Triplice sont déjà assez nombreux
et qu’il n’y aurait rien à gagner à
ce qu’ils se multipliassent a l’intini,
Fi*aii«o — La France se prépare
à recevoir avec enthousiasme la flotte
russe qui visitera Toulon vers le 10
Octobre.
Anglciorre — Le projet du Home
Rtile irlandais a été définitivement
adopté par les Cambres Communes
Chili« ^ Tout unee mission catholique a été détruite par des rebelles.
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Rivolgersi al Sig. A. Cardon, Parma.
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Torre Pellice — Imprimerie Alpina