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■ tr. année
U Juin 1869.
/V.“ «S.
L'ECHO DES VALLÉES
FEUILLE HEBDOMADAIRE
Spécialement consacrée aux intérêts matériels et spirituels
de la Famille \audoise.
Que toutes les choses qui sont véritables.......... ei\'upeiu
vos pensées — ( Philippieiis., IV. 8.)
PRIX D ABONNEHCHT :
Italie, à domicile (un an) Ft. 3
Suisse................>5
France................» 6
AUemagne O
Angleterre , Pays-Bas • 8
Un numéro séparé : 5 cent
Un numero arriéré : 10 cent.
BDREACX D AB0NNEMENT
Torrk.Pei.t.ice ; Via Maestra,
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Lettres et envois franco. S’ adresser pour I’admiiiistration
nu Bureau d Tfn're-Peilîce ,
via Maestra N. 12. —pour la
rédaction: â Mr. A. Revel
Prof. îi Torre-PelDce.
SOMMAIHE — L'émi"ration \audoise en France. — I.'F.^lise A'aiidoise d après le
Rapport de la Table au Synode. — Bibliogrophie—Chronique locale.—
Chronique politique.
L’EMIGRATION YADDOISE EN FRANCE
On nous écrit de Lyon en date du 31 mai:
Monsieur le Rédacteur,
Eq présence de l’émigration croissante des jeunes gens de nos Vallées, permettez , je vous prie , à un Vaudois résident à Lyon d’adresser à ses compatriotes, par le moyen de votre journal, quelques réflexious inspirées par l’iutérêt qu’il leur porte, et par sa propre expérience de 14 ans passés eu pays
étranger.
C’est généralement à l’âge de 14 à 17 ans, aussitôt après avoir fait leur ,
première communion (je parle de ceux qui la font), que nos jeunes gens quittent les Vallées pour se rendre à Lyon, Marseille, etc. Eux (jui ont toujours
habité la campagne, ils arrivent dans ces centres populeux, sans aucune
expérience, ne se doutant ni des déceptions qui les attendent, ni des tentations
auxquelles ils vont être en butte, et n’ayant pour toute ressource que les quelques sous restés au fond du porte-monnaie. Il est évident que leur premier
.soin sera d’aller en quête d’un placeur qui puisse leur procurer un emploi quelconque ; c’est une chose toute naturelle, et, cependant, plus importante qu’on
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lie le pense, car de là dépend plus d’une fois l’avenir d’iin jeune homme; et
qu’ils sont nombreux ceux que les mauvais exemples ont perdus en suite de
fausses directions !
Nos jeunes gens sont, en général, laborieux et intelligents; mais ils sont
aussi très-crédules et faciles à induire en erreur ; et c’est tout juste au moment où leur intelligence commence à se développer, et où ils auraient le
plus besoin de bons conseils et de bons exemples, qu’ils se trouvent, pour
ainsi dire, jetés tout seuls au milieu de la corruption des grandes villes.
On leur a bientôt procuré une place ; malheureusement pour eux, c’est
presque toujours dans un café , dans un restaurant, dans une brasserie. Non
pas qu’il faille déplorer le travail qu’ils sont appelés à faire ; mais beaucoup
plutôt les mauvais principes qui leur sont inculqués. Et comment en serait-il
autrement? Voilà des jeunes gens sans expérience aucune, dépourvus d’initiative , placés tout-à-coup au milieu d'un personnel vicieux, dépravé, —
exposés journellement à ses funestes conseils, en butte à la risée des uns et
des autres, et n’obtenant un peu de repos qu’en se conformant à tous. De plus
forts qu’eux succomberaient. Un seul remède pourrait les préserver efficacement , la crainte de Dieu. Mais hélas ! la crainte de Dieu e.st chose si rare
parmi les jeunes gens qui quittent les Vallées aujourd'hui ! Presque tous sont
crédules au sujet des intérêts de ce siècle , et bien peu possèdent cette foi vivante en Jésus-Christ qui seule peut les préserver des tentations.
A voir nos jeunes Vaudois fournir un contingent si nombreux au personnel
des cafés, restaurants etc. on se demande forcément pourquoi ils n’apprennent
pas un état plutôt que d’aller occuper des places qui n’offrent rien de bien
avantageux. Car s’il en est qui parviennent à avoir un appointement raisonnable , le grand nombre ne fait que végéter. Selon moi, la cause de cette fatale émigration réside avant tout dans l’ignorance des parents eux-mêmes ;
.s’ils se doutaient des misères auxquelles leurs enfants vont s’exposer en s’expatriant à un âge si peu avancé, je suis persuadé que bien peu les laisseraient
partir. Cela provient aussi de l’inexpérience des enfants ; à un âge encore
tendre, il est impo-ssible qu’ils puissent prévoir les conséquences de leur acte ;
ils ne voient qu’une chose, la possibilité de gagner de l'argent à moins de frais
et de peine qu’en travaillant la terre. H est donc du devoir de ceux qui ont
passé par là de signaler, à ceux qui seraient tentés de les suivre, les dangers
de la route.
Je sais bien qu’il y a, aux Vallées, beaucoup de familles qui ne se séparent
qu’à regret de leurs enfants, et sous l'empire de la nécessité. Mais je leur dirai ;
si vous avez souci de l’avenir des vôtres, ne les laissez point partir si jeunes,
et ne vous exposez pas, vous à rougir un jour,de la conduite de votre fils,
et votre fils à voir sa carrière brisée par l’impatience de gagner quelques
sous. Faites-lui apprendre un état ; et vous aurez fait de lui un homme indépendant ; et vous aurez l’avantage de le garder auprès de vous, tout le temps
de son apprentissage ; et lui, de son côté, aura pris le goût du travail qui
manque si souvent aux garçons de café ; il aura acquis de l'expérience, et si
plus tard , il a le désir de se perfectionner par un séjour dans quelque grande
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ville, l’ouvrier l’emportera d’autant sur le jeune homme à peine sorti de l’enfance ignorant ce qu’il doit faire et se demandant quelle place il doit occuper.
Avec un peu d’instruction , avec de l’intelligence et de l’honnêteté , l’ouvrier
déjà formé pourra devenir contre-maître dans quelque grand atelier, et se
créer une position plus indépendante et plus avantageuse que pas un employé à gages. Et taudis que ceux-ci doivent tout leur temps, y compris le
dimanche, à leurs maîtres , l’ouvrier jouira , en revanche , de ses heures de
liberté, et pourra assister aux réunions .sérales et fréquenter le culte tous les
dimanches, ce qui est un avantage inappréciable.
Voilà ce que je me permets de dire à tous les parents qui sont contraints
d’obéir à une dure nécessité , et je conclus ainsi :
Donnez, à vos enfants une instruction solide, alin qu’ils puissent se vouer
plus tard, avec fruit, au commerce ou à l’industrie. Fait-leur apprendre un
état qui leur permette de gagner leur vie d'une manière honnête et indépendante. Tel est, à mon sens, le devoir de tout bon père de famille, car de son
accomplissement dépend l’avenir de nos jeunes Vaudois réduits à s’expatrier.
Agréez etc.
Un Emigré oe S‘ Jean.
Nous avons, dernièrement, inséré un article sous le titre.
Un cmip d’œil mr les Vallées, écrit au point de vue des intérêts matériels de notre population (voir notre iV" 20). La
conclusion qui s’impose d’elle-même aux prémisses posées
par notre correspondant d’alors et par notre correspondant
d’aujourd’hui , fait le sujet d’une troisième lettre qui nous
est parvenue naguère et dont nous indiquons ici la substance.
IV:ÉOESSITÉl
ïïm E^SËIG^ËHËKT TËCHMQIË ET PROFESSIONNEL
En présence des besoins qui travaillent notre population et que trahissent
malgré nous, les proportions grandissantes de l’émigration de la jeunesse,
une question s’impose à notre esprit d’une manière toujours plus pressante :
il importe qite nos jeunes gens, (ils ne se destinent pas tous, tant s’en faut, ni
même en grand nombre, aux Carrières libérales) soient mis en étal d’embrasser,
sans trop de difficultés, les diverses vocations industrielles, commerciales, professionnelles, — afin de s’assurer de la sorte, des moyens d’existence moins
suspects, moins précaires que ne sont ceux de garçons de café dans les villes
du midi de la France.
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La question étant posée en ces termes, comment la résoudre? Fera-t-on un
appel à l’Eglise pour qu’elle dote le pays d’une institution nouvelle ou qu’elle
consente à modifier la marche de certains établissements, la destination de
certaines bourses, dans un sens utilitaire? Il est parfaitement oiseux d’y
songer: les écoles techniques, industrielles, professionnelles, sont étrangères
à la mission éducatrice de l’Eglise, et les établissements qu’elle possède ont
chacun un but clairement déterminé dont ils ne peuvent se départir.
Mais si l’on ne peut invoquer l’appui et le concours direct de l’Eglise, n’y
aurait-il pas lieu de compter sur l’initiative individuelle ?
Quoiqu’il n’y ait pas, parmi nous, beaucoup de riches, beaucoup de puissants,
ce serait faire tort au petit nombre de ceux qui le sont, que de les supposer
indifférents aux véritables intérêts matériels de la population qui les entoure.
Mais le moment est venu pour eux, il semble, de prouver, par des faits, qu’ils
sont animés de l’enthousiasme du bien public. L’initiative nous paraît leur appartenir. '
L’action individuelle ne doit pas exclure néanmoins toute action collective;
et ici les communes pourraient bien intervenir de leur côté.
De quoi s’agirait-il? De mettre les jeunes gens à même de pouvoir profiter
des bonnes écoles techniques, industrielles, professionnelles dont s’èst enrichie, par exemple, la ville de Turin. Il y a, dans notre ancienne capitale, qui
est si proche de nous, assez d’établissements de ce genre pour que nous
soyons dispensés d’en créer un de toutes pièces au sein de nos Vallées. Il s’y
trouve en particulier un jMusée industriel qui deviendra bientôt, sous l’habile
direction de son conservateur, l’égal des principaux Musées industriels de
l’Europe , et où les élèves pourraient aisément se familiariser avec tous les
produits de l’industrie dont on leur aurait parlé dans les cours.
Que faut-il pour, cela ? — Il faut établir une pension Vaudoise aux portes de
Turin, ou dans l’intérieur même de la ville, — à un prix modéré, de telle sorte
que les enfants de familles peu aisées puissent, sans trop de difficultés, être
mis en demeure d’apprendre un état honorable qui leur assure une existence
laborieuse et indépendante. Cette pension n’aurait donc pour but que de fournir aux élèves le vivre, le couvert et une vie de famille sous la surveillance
d’un directeur ; de là, ils se rendraient aux diverses écoles techniques et professionnelles que chacun d’eux se sentirait appelé à fréquenter.
On dira : votre pension ferait double emploi avec les Artigianelli Valdesi.
Nous répondons: non pas ; car les élèves hébergés dans la pension ne seraient
pas là pour fréquenter des ateliers, mais des écoles. La différence, on le voit,
est essentielle.
Nous souhaitons vivement que le projet esquissé par notre
correspondant, éveille l’attention et puisse être discuté
avec tout le sérieux qu’il mérite.
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— 189 —
L’EGLISE Y4UD0ISË
d’après le Rapport de la Table an Synode.
II.
{'Voir le ;Y. ¿¿'
Nous avons, avant que de quitter le Rapport de la Table, à résumer ce qu’il
renferme de caractéristique au sujet du progrès accompli pendant l’année qui
vient de s’écouler.
Partout les services religieux du dimanche et de la semaine , quand on a su
les rendre édifiants, ou simplement intéressants, ont été très-suivis; car il
n’est pas encore arrivé , grâce à Dieu , dans notre église , que l’on ait abandonné un témoin fidèle de la vérité.
Les Ecoles du dimanche ont continué à prospérer et à faire la joie et l’espérance de ceux qui prient et travaillent pour l’avancement du règne de Dieu.
Elles sont suivies par 2000 enfants et au delà ; et le nombre de ceux qui reçoivent la petite feuille de SP Jaulmes-Cook est maintenant de 16.ï0, c’est-à-dire
250 de plus que l’année dernière.
Le goût de la lecture a reçu presque partout un stimulant en suite du don de
40 nouveaux volumes fait à chaque bibliothèque paroissiale par notre vénérable ami SP James Lenox de New-York.
L’intérêt pour les différentes œuvres de l’Eglise, bienfaisance, missions, évangélisation, etc. semble s’être accru. Dans telle paroisse où l’on ne donnait
autrefois qu’avec une singulière répugnance, l’on donne maintenant avec une
louable générosité , et, ce qui vaut mieux encore , spontanément et joyeusement. Telle autre , quoique très-pauvre , a donné de son nécessaire. Il est
donc permis d’espérer que les paroisses les plus populeuses et les plus riches
entreront bientôt résolument dans cette voie de la libéralité où l’église de
Turin, avec son budget de 15000 fr. nous précède de si loin.
Ce qui nous autorise à bien espérer do l’avenir, c’est que de différents côtés
on ne cherche plus à se faire illusion, que l’on voit clairement ce qui manque
et que l’on cherche sérieusement à l’obtenir ».
Qu’est ce donc qui nous manque, et dont l’absence se tait particulièrement
sentir? Nous tâcherons de répondre, de notre mieux, à cette question importante dans notre prochain numéro.
Mf César Revel auteur du Libro dell'Operaio et de plusieurs autres petits
opuscules de science et d’économie sociale, vient de publier un petit manuel
pour les classes agricoles. intitulé il libro dell’Agricoltore.
Cet ouvrage imprimé en assez beaux caractères comprend plus de 150 pages
et se divise en deux parties.
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L’auteur clierche dans la première par quels moyens le Gouverment peut
et doit améliorer les conditions morales économiques et sociales de la classe
des agriculteurs, et il s’efîorce d’énumérer dans la seconde partie quels sont
les droits et les devoirs des cultivateurs, les préventions contre lesquelles ils
doivent se prémuniretles préjugés souventgrossiers dont ils doivent se défaire,
afin d’entrer pleinement et résolument dans la grande voie du progrès.
Ce que W Revel attend du Gouvernement et qu’il lui demande avec beaucoup
d’instance, c’est qu’il travaille plus sérieusement qu’il ne l’a fait jusqu’à
maintenant à la propagation de l’instruction primaire dans les campagnes par
la création d’asiles ruraux pour les enfants et la formation de Comités protecteurs; qu’il donne à cette instruction une tendance plus directement pratique,
qu’il facilite l’applicatiou immédiate de ces principes par la fondation de fermes-modèles ; qu’il encourage les établissements de crédit agricole afin de
fournir aux agriculteurs les capitaux dont ils manquent trop souvent et sans
lesquels ils ne sauraient se procurer des outils et des instruments sans cesse
perfectionnés, ni apporter a la culture les changements utiles que la science
appuyée sur de sflres expériences leur aura suggérés ; qu’il fasse peser moins
lourdement les impôts sur cette classe de citoyens, la plus fidèle et la plus
dévouée à sa patrie en même temps que la plus utile à la société, qu’il augmente avec les voies de communication la sécurité des choses et des personnes
et qu’il hâte de tout son pouvoir la rédaction d’un code rural, que propriétaires et colons pnissent facilement invoquer à l’appui de leurs droits et du
respect le plus scrupuleux de ce qui leur appartient.
L’intervention du Gouvernement pour le progrès de l’agriculture ne doit
pas, d’après l’auteur, exclure celle de l’association particulière de laquelle
dépend aussi en grande partie le relèvement de cette branche importante du
travail et de l’industrie humaine.
A cet effet l’avocat Revel expose avec beaucoup de clarté et de simplicité
les théories économiques du travail des capitaux et de leur association; il
donne à cette classe d’hommes dont, à chaque page, il ne cesse de se dire
l’ami, des conseils précieux sur le choix de leur profession, l’emploi profl ■
tahle de leur temps, leurs devoirs envers eux mêmes, envers leurs femmes,
leurs enfants, et dépendants ; il leur prouve la nécessité d'un jour de repos
pour eux et pour leur bétail, envers lequel il les supplie d’être pius humains.
Enfin il ne néglige pas le moindre détail qu’il croit leur être utile de connaître , pour les encourager au bien et les acheminer vers le progrès.
Somme toute, le livre de M"' César Revel, sans être directement utile à l’agriculture , offrira néammoins aux cultivateurs qui le liront une foule de notions précieuses dont ils pourront tirer profit pour apprendre à mieux aimer
leur profession.
L’ouvrage, quoique peut être un peu prolixe^ est écrit avec un grande
clarté et propriété do langage.
L’auteur ne le vend que chez lui au prix de 60 centimes l’exemplaire, et
il nous raconte que le Gouvernement en a déjà acheté 1800 exemplaires.
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— 191
(¡ritronti|ue locale.
Tor*t*e-JPellloe. Conseil Communal. — Les quatre séances de la session du printemps n’ont pas donné lieu à des discussions fort importantes.
En voici le résumé;
y® Séance. Il faudra aviserai! remplacement de quatre conseillers sortants;
— l'ermission est donnée de procédera une coupe de bois sur les biens communaux. — Un fonds préparatoire de fr. 200 est affecté à l’élargissement do via
Maestro entre Piazza delta Fiera et via Wigram. — Le Conseil s’est intéressé
tout particulièrement à l’état de Vécole des Coppiers (école de quartier) qu'il
est urgent de remplacer par un bâtiment nouveau; on calcule une dépense de
francs 3400 à répartir comme suit; commune, fr. 1000; consistoire, fr. 500;
habitants du quartier et localités voisines, fr. 200. Les 1700 fr. qui manquent encore seraient demandés à la Province et, au Gouvernement. L’état critique des
finances de la Commune ne lui permettrait pas un plus grand effort, car les
entrées ordinaires ne suffisent pas à elles seules à nourrir le budget de l’instruction primaire ; et l’impôt local pèse déjà assez lourdement ( il représente
le 32 0|0 du revenu bmi rurali c fabbricati) pour qu’on puisse songer à une
augmentation de taxes. — On rend compte au Conseil de l’emploi du don de
100 francs fait aux pauvres de la commune par M*' le Docteur Dapples à l’occasion de son mariage avec ilPi« Elvire Bert.
Séance. — Le Conseil décide que toutes .ses séant^es seront
irtu.es, et non plus seulement celles qui sont consacrées l’exarneu
du budget. — La nécessité de réparer les dégâts occasionnés par l’inondation
fait abandonner, pour le moment, le projet de rectifier la route entre les
Javels et S. Marguerite. — Ou décide qu’à l’occasion de la fête nationale du 6
juin , il sera distribué aux pauvres une somme de fr. 50. — Il est arrêté que
les deux écoles de quartier Envers-Bonnets et Ravadera seront tenues pendant 5 mois et que leurs maîtres respectifs auront un salaire de 45 francs ( ils
n’auront pas de quoi s’engraisser). —Il est accordé à VEcole enfantine un subside annuel de fr. 200.
5‘ Séance. — Le Conseil décide qu’il sera mis en vente deux lots de bois de.
hêtre ( au prix de 500 fr. chacun ) dans la région Inverso-Uolandi. — La révision des listes électorales donne pour résultat; électeurs politiques, N. 108;
liste administrative, 308; liste commerciale, 18.
4* Séance — La question économique la plus importante a trait à la vérification et à la vente des biens communaux; le tout ne donne qu'une rente
annuelle de 750 francs, et il s’agirait de vendre ces biens à ceux-là même qui
en jouissent tout en payant une annuité. Une Commission à été nommée à
l’effet de s’occuper de cette question; c’est bien, mais on a de la peine à comprendre que ses trois membres aient pu être choisis parmi les intéressés euxmêmes. — Le Conseil décide enfin la reconstruction du pont Albertenga sur le
Pellice, l’endiguement du torrent Bigliono à la hauteur du Gheit, et la plantation d’arbres sur la place Charles-Albert.
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192 —
Chronique )>oltttque.
Nos prévisions se sont avérées ; le ballottage de dimanche dernier à donné
complète victoire à l’adversaire du Ministre Minghetti, l’avocat Ceneri, lequel
a été élu représentant du collège de Bologne avec 642 votes contre 564
obtenus par son opposant.
La Chambre a terminé la discussion de la loi sur la chasse et a enfin pris
en considération la demande d’une enquête parlementaire que le député
Ferrari avait faite au sujet des opérations de la régie cointéressée auxquelles
certains députés seraient accusés d’avoir participé illicitement. A cet effet une
Commission formée de représentants de différents partis à été nommée par le
Président dans le but d’arrêter les formes et les modes dans lesquels cette
enquête aura lieu. Nous sommes bien anxieux de savoir si la Régie cointéressée va nous révéler d’aussi coupables spéculations que les chemins de fer
méridionaux. L’opinion publique a ses exigences, et une fois sérieusement
préoccupée d’une question d’intérêt général, elle a droit à ce que tous les
éclaircissements licites lui soient publiquement donnés.
S. M. qui le jour de la fête du Statuto, a passé en revue avec le Prince
héritier et son auguste Epouse, les troupes de la garnison de Florence, se
trouve actuellement à Turin.
Le même jour de sa venue dans le chef lieu de notre Province arrivèrent
aussi à la gare de Porte-Neuve les dépouilles mortelles du général Durando.
Les troupes de cette garnison et les autorités civiles de cette ville leur répétèrent les honneurs funéraires qui leur avaient déjà été faits à la capitale, et les
accompagnèrent jusqu’au cimetière où elles furent déposées. Le général Durando était né à Mondovl. Les mouvements du 1832 auxquels il a pris part,
l’exil qui en fut la suite, ses services prêtés au Portugal, au gouvernement
Romain, et plus tard au Royaume d’Italie lui ont valu l’estime et les regrets
de tous ses compagnons d’armes et de ses concitoyens. 11 occupait à l’époque
de sa mort le poste élevé de Président du Tribunal suprême de guerre, et l’héritage restreint qu’il a transmis à ses heritiers témoigne hautement en faveur
de sa probité et de son honorabilité.
Franco. L’opposition n’a pas été moins heureuse au second scrutin
qu’au premier. Thiers. .Iules Favre, Ferry et Garnier-Pagés sont sortis victorieux des urnes de Paris. Gambetta a été élu à Marseille par une immense majorité qui .s’est prononcée contre M^ de Lesseps. Baudin a été nommé à Lille. Au Havre et dans d’autres villes encore les votes de l’opposition
ont prévalu. Les populations des campagnes restèrent généralement fidèles au
Gouvernement.
A-ngleterre. Le bill d’abolition des privilèges de l’Eglise établie d’Irlande, déjà voté pour la 3« fois par la Chambre des Commune se trouve maintenant soumis à l’approbation ae la Chambre haute des Lords. De nombreux
meetings de conservateurs ont été tenus à Londres et à Dublin. Tout porte à
croire néanmoins que malgré cette émotion factice, les lords Anglais sauront
accepter le bill, si ce n’est en principe, du moins comme une nécessité politique devant laquelle il faut céder.
Allemagn-è. Continuant son voyage le Rhédire d’Egypte est arrivé à
Berlin le soir du 7 courant.
La convention passée entre la Prusse et le grand-duché de Baden touchant
le service militaire et l’élection du prince Hohenloe à la vice-présidence du
parlement douanier, nous font considérer comme moralement accomplie l’unification de la grande nation allemande.
Pignerol, J. Chiantore Impr.
A. Revel Gérant.