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Année XVIII. N. 40.
29 Septembre 1892.
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LE TEMOIN
ÉCHO DES VALLÉES VAUDOÏSES
Paraissant chaque Jeudi
Vousmeseres témoins. Act. I, S. Suivant la vérité avec la charité. Eph. IV, 15. Que ton règne vienne. Matth. VI, 10
ü O III ni H i r c t
Christ et la famille. — Les Eglises Vaudoises des Vallées du Po,... etc. — Un
nouveau La Force — Chronique Vaudoiso — Avis.
Christ et la famille
L’institution de la famille offre
une illustration frappante de ce que
l’on pourrait appeler l’élément de
nécessité et de ce qui peut se définir l’élément de liberté dans la
vie Imrnaine. Il s’y cache tout d’abord un élément mystérieux de nécessité. Tout homme naît dans une
famille particulière, qui a une histoire à elle et des traits distinctifs
de caractère, définis longtemps avant
qu’il y fasse son entrée. Il n’a pas
voix en chapitre,. et cependant une
telle relation affecte nécessairement
toute sa vie subséquente. 11 peut
naître là où c’est un honneur que
de naître ; ou bien au contraire, là
où c’est un malheur que de voir le
jour. 11 peut être l’héritier de sou
venirs glorieux ou d’habitudes exquises, comme il peut avoir à porter
le fardeau héréditaire d’une maladie
physique ou morale. Un homme ne
peut choisir son père ni sa rpèfe.
ses frères ni ses sœurs, ses onçles
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ni ses cousines, et toutefois, de ces
liens qu’il ne lui est jamais donné de
rompre, peuvent dépendre les trois
quarts de son bonheur ou de son.
malheur,
On frappe un soir à votre porte
et, répondant à l’appel, vous trouvez sur le seuil un homme, évidemment un étranger prévenant d’un
pays lointain. Vous ne savez rien de
lui, il est en dehors du cercle de
vos affections: il est à dix mille
lieues de votre esprit. Mais S’il peut
dire : Ne me reconnaissez-vous pas ?
je suis votre frère..,, comme il se
rapproche, tout à coup; de dix mille
lieues d’un seul trait ! Vous et lui
vous trouvez réunis par un lien
indissoluble, qui peut être aussi bien
une attache d’or, constituant un ornement précieux, qu’un cep de fer
qui brûle et ronge votre chair. Voilà
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un des éléments de l’institution de
la famille. Jésus ne pouvait toucher
à notre humanité sans être aussitôt
saisi par cette entrave de la nécessité. Il pénètre dans ce domaine
mystérieux par sa naissance d’une
femme. Il devient membre d’une famille, ayant ses traditions et sa place
bien marquées dans la société d’alors: il eut des frères et des sœurs,
Ces diverses circonstances ne, pouvaient être sans effet pour Lui. On
ne peut mettre en doute que sa
mère exerça une certaine influencesur le développement de son esprit.
Nous n’avons pas, il est vrai, les
moyens d’en rechercher en détail le
mode d’actiOn, car bien peu de renseignements nous sont parvenus touchant ses premières années, mais
on petit indiquèr fconiime très marquant le fait que le chant de Marie,
appelé le Magnificat, — dans lequel,
au moment de sa rencontre avec
EÎi.sabeth, elle épanche les sentiments
dont son cœur est rempli — renferment, à l’état d’embryon, des pensées qui, plus tard, apparaissent ça
et là, dans l’enseignement de Jésus.
Cette production poétique nous
prouve que la mère du Seigneur n’a
pas seulement été exceptionnellement
bénie, mais qu’elle était douée de
grands talents . naturels, tellement
alimentés à la source de la Parole
de Dieu, qu’elle parlait naturellement le'langage des prophètes et
des saintes femmes de l'ancienne
alliance. Et nous n’attribuerons rien
de trop à Marie ni à Joseph, en disant que l’enfance de Jésus s’écoula
dans un ambiant de piété acquise,
dont il erhporla, avec lui les traces,
après avoir quitté la maison où cette
sainte éducation s’était accomplie.
A côté de cette influence, il y-avait
celle d’une généalogie plusieurs fois
séculaire, car ce fait ne pouvait lui
être inditlérent, il était de la race
de David et le récit des Evangiles
s’applique avec tarif de soin à retracer sa descendance de la lignée
royale, que l'on pourrait presque y
voir comme un écho de ses sentiments personnels. Noblesse oblige,
et plus d’une noble^^^activité a été
provoquée par le souvenir des ancêtres.
Très probablement Milton n’a pas
dépassé les limites d’une induction
légitime, lorsque, dans le Paradis
Reconquis, il représente l’esprit du
jeune Sauveur rempli de nobles arabitihns au souvenir de ses ancêtres:
Car plus d’une victoire
Enflammait dans mon cœur ce beau
[rêve de gloire]
Pélivrer Israël de l’empire Romain
Pour pouvoir aussitôt éteindre sur la terre
Tout germe de violence, d’injustice
[de guerre]
Et rétablir la paix dans tout le
[genre humain].
li n’y a pas d’hésitation à croire
que sa descendance royale le désignait paidiculiérement pour l’œuvre
de Messie. Il fut néanmoins obligé
d’éprouver lui aussi l’amertume de
l’élément de nécessité, et dé porter
l’opprobre d’une naissance obscure:
car quoique ses premiers ancêtres
appartinssent à l’aristocratie de la
nation, ses parents immédiats étaient
de pauvres gens, et qiiând il fit son
apparition sur la scène de son ministère public, ce fut pour entendre
la question marquée au coin du '
mépris : « N’est-ce point ici le fils
du charpentier? » Sa vie est lé coup
de grâce donné à la coutume invé-
3
térée d’avoir égard à l’apparence des
personnes, et constituera toujours
pour rhomme méprisé et de basse
extraction un exemple pour lui montrer que, par la valeur personnelle
du caractère et la consécration totale de son être à Dieu et aux hommes, on peut fermer la bouche aux
contredisants et s’assurer une place
marquante dans l’estime et la considération du monde.
I,’élèvement de liberté, inhérent
à toute vie humaine, n’apparait pas
avec moins d’évidence que l’élément
de nécessité dans la constitution de
la famille et n’est pas moins mystérieux que celui-ci. De son propre
choix un homme entre dans l’état
du mariage, fonde ,une famille et,
par cet acte de sa volonté, forme
autour de lui un cercle qui, dans
la génération suivante, renfermera
d’autres êtres se trouvant liés parles mêmes relations' que celles au
sein desquelles il est né lui-même.
Il est vrai, que la nature et les conditions de son cas spécial ne permirent pas à Jésus de fonder une
famille, et l’on a fait parfois allusion
à, ce fait comme à une lacune dans
l’exemple qu’il nous a laissé. Nous
ne pouvons pas, a-t-on dit, chercher
à imiter le Christ clans l’état le plus
sacré de la vie. On ne saurait refuser une certaine valeur à une objection semblable. Mais n’est-ce pas
un fait singulier que le plus sublime
de tous les préceptes touchant le
mariage soit pris directement de Son
exemple? « Maris, aimez, vos femmes, comme Christ a aimé Son église et s’est donné Lui-même pour
elle ». ■
(Traduit do Touvrage' anglais.,.« Imago ChrisH » par
par le Doct. Statker) ■ , W. M.
Les Eglises Vaudoises des
Vallées du Po, de la Malia
et de Saint Véran.
EXTRAIT D'UN RÉCIT DE iiOVABE
« Nous demandons au curé de Paesana le chemin de S.t Laurent,
autrement Pravillelm, et il nous
indique une roule qui mónte dans
un petit vallon ombragé de chataigners. Au bas, à gauche, est Crocs,
ancien quartier Vaudois; il est nuit
quand nous passons aux Berton, d’où
est sorti jadis un pasteur du même
nom.
Le lendemain matin nous allons
déjeuner sur les ruines du temple
Vaudois de Pravillelm; une traversée d’une heure ejt quart nous y
conduit. C’est un gros tas de pierres
sur la gauche du sentier: une par
tie des matériaux a servi a édifier
le Piloun d’ San Lourens veï. Lè
temple se trouvait sur une pente
assez rapide et dans la partie la; plus
haute du vallon, A notre hauteur
nous voyons le S.t Laurent actuel,
au dessous du quel sont les Bonnet;
à nos pieds et un peu à gauche est
la Ruà da Val, à droite vers le fopd,
les Grangettes, le Chiot di Tourn,
puis des meire par lesquelles on arrive insensiblement au Col Girba,
qui n’est qu’à 1525 m, et par lequel
on se rend dans la Val VaraÎta.
Nous pensons au, temps où des foules se pressaient dans ce temple
entendre les adieux de leur pçisteur
Antoine Bonjour échappé aux prisons de Revel (1597).
Une jeune fille passe: nous lui
parlons des Barbets; elle n’en sait
pas grand chose, sinon qu’ils étaient
gens honnêtes et tranquilles.
Nous passons le torrent,du vallon
de Bioulé à mi-hauteur: la bourgade
à nos pieds, appelée Ruvetta, était
toute Vaiidoise: le temple était au
Peillon: un Peillon fut un des,derniers qui en 1633 abandonnèrent la
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Vallée du Po; surpris plus lard à
la foire de Barge, il mourut aux galères. Un peu plus bas, au Pourcil,
on montre encore une porte ornée
de plusieurs chevilles de bois, et
qui a appartenu aux Barbets: il y
a peu d’années les gens de Bagnol
sont venus y fouiller pour trouver
de l’or, mais en vain... Longeant le
cours laiteux de la Varaita, nous
passons sous le Villar, traversons
Ghateau Dauphin, et arrivons le soir
à « Rua délia Chiesa » où on nous
héberge gratuitement dans une grange. A notre demande s’il y a une
fontaine, une fillette répond qu’il y
en a deux, mais; « A quelîa es pï
&ona! » A l’entrée de la Chenal
(pays de bergers à 1799 m.) un enfant nous indique l’ancienne église
protestante : elle est au fond de
l’autre côté du torrent. Nous y arrivons et un groupe d’hommes que
nous interrogeons, nous le confirme;
la grande et belle église qui sert
maintenant aux catholiques de la
Chenal est l’ancienne église protestante. Le curé lui-même nous fait
remarquer qu’elle est bâtie dans le
genre des temples huguenots. L’extérieur est tout en pierres bien taillées, non crépi, sauf autour des fenêtres. Au dedans, les bancs sont
modernes, mais semblent être une
copie des précédents: en elïét ils
n’ont pas de place pour s’agenouiller et ils occupent toute ' l’église,
jusque prés de l’autel. La chaire est
ancienne, le plafond en planches.
^ Une galerie assez large en vieux bois
porte cette inscription: « La maison
de Dieu est une maison de prière
et d’orezon, où les chrétiens ne doivent entrer qu’avec crente, respect
et dévotion. 1778 ». D’après Arnaud
le temple daterait de 1616: le décret
de sa suppression est du 1685. Sur
la galerie, un banc porte ces mots:
« Dieu aye pitié de nous ».
Nous repassâmes le pont avec
notre curé pour voir à deux pas la
chapelle qui sert d’église en hiver,
car alors le vieux temple ne voit
pas le soleil pendant des semaines.
Au sortir je lui demandai où était
la demeure du ministre protestant:
— « Là-même, me dit-il, et il m’indique en face du seuil de la chapelle un terrain inculte où le chemin qui passe le pont fait angle
avec la rivière. C’est là qu’était sa
maison et un moine, pour l’en faire
sortir, courut à Grenoble et obtint
que l’Jiabitation lui fût adjugée: après
quoi il voulut mettre lui-même la
main pour la démolir ». Notre prêtre racontait tout cela avec une admiration pour tant de zèle. — « Au
reste, ajouta-t-il, les papiers qui regardent cette histoire sont tous à
Grenoble ».
Après l’avoir remercié, nous rejoignîmes le Rio de l’Agnel pour
gravir le Col du même nom (2734
m.), et à 1 heure de l’aprés midi nous
sommes à Fonlgillarde qui compte 17 lamilles protestantes. L'emplacement de l’ancien temple est
occupé par le vieux cimetière. On
voit d’ici Pierregrosse: à gauche du
village la jolie cure que le Comité
à élevé pour son agent. Nous y ai’rivons à 2 heures, M. Gharbonnel
vient d’apprendre la mort de M. Abram Tron et est parti pour assister
à son ensevelissement: il ne sera de
retour que fort avant dans la nuit.
Madame insiste fort aimablement
pour nous retenir. En l'attendant,
nous allons voir Molines et nous
nous faisons moblrer l’emplacement
do l’ancien temple, marqué par une
grande croix rouge en bois, par laquelle le catholicisme rappelle sa'
victoire sur l’Evangile. Tout ce quartier placé sur le chemin qui mène
à la Chalp porte encore le nom de
«quartier du temple». Trois maisons
plus loin que la croix, un homme
déclare aussi posséder le temple des
protestants: sa maison est en effet
une construction bien supérieure aux
autres et possède une grande salle
en forme de chapelle. C’était peutêtre la cure contenant une salle pour
les réunions. Actuellement Molines
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est tout catholique: mais à trois minutes plus bas, à la Ruà, il y a
deux de nos familles Vaudoises, un
Plavan de Cacet et un Peyrot des
ürgères qui accompagne souvent le
pasteur dans ses tournées. Outre les
19 familles susmentionnées, la paroisse de M. Charbonnel comprend
six familles à Pierregro.sse où il y
a une chapelle et 15 à S.t Véran.
Nous y allons le lendemain: le chemin monte par un beau bois de sapins. Nous voici dans lou plus aut
païs dount mingien d’pan, le plus
haut pays habité en France et peutêtre même en Europe, Il est à 2003
m. : l’altitude de la Ciarm de Vandalin. Les protestants sont tous groupés au fond du village. Une jolie
petite chapelle porte l’inscription:
« Temple Evangélique » : on y entre en donnant du nez sur la corde
de la cloche. A l’intérieur un socle
assez haut en boiserie fait le tour
des parois: au fond une chaire en
bois sculpté et peint avec des couleurs très vives: le tout date d’un
siècle.
J. Jalla.
UN NOUVEAU LA FORCE
La ville industrielle de Bielefeld,
près de Dusseldorf, dans la Prusse
rhénane, est dominée par une ruine
antique, la Sparrenburg, du haut de
laquelle on a une vue étendue sur
la Westphalie. Au pied du vieux
château, il y a une petite vallée verdoyante. On y découvre, cachée au
milieu de beaux vergers, une vieille
maison de paysans sans apparence,
qui fut achetée en 1866 par quelques amis chrétiens défeireux de
fonder un La Force allemand, un
asile pour les épilétiques,! dont le
besoin se faisait vivement sentir depuis longtemps.
Le 4 juin 1867, un pieux Wurtembergeois s’y étabfissait avec sa
femme comme premier directeur de
l’institution projetée. Le texte morave du jour où il avait reçu son
appel et qui l’avait décidé à l’accepter, était celui-ci: « Nous nous lèverons et monterons à Béthel ».
(Gen. XXXV, 3). Cette parole, qui
a été gravée dans la suite sur la
maison principale de l’œuvre, a donné à celle-ci le nom général de
Béthel.
Le 14 octobre suivant, les premiers
épileptiques arrivaient au nombre
de quatre. Le pasteur Wiesmann se
mit à genoux avec eux et implora
la bénédiction et le secours de Dieu
pour cette œuvre de miséricorde.
Ce moment paisible et béni, qui ne
fit aucun bruit au dehors, fut la
source cachée d’où jaillirent la grâce
et la puis.sance de Dieu qui se sont
toujours dès lors merveilleusement
manifestées dans toute l’œuvre, car,
malgré de sérieuses difficultés, elle
a joui d’une remarquable prospérité.
Depuis le commencement de l’année 1872, elle est dirigée avec une
rare capacité par le pasteur Frédéric de Bodelschw’ingh.
Ce qui a été accompli pendant
cette première période de vingt-cinq
ans est vraiment admirable. Le nombre des épileptiques reçus et soignés dans l’institution s’eSt élevé à
treize cents, chiffre actuel. La propriété, qui consistait à l’origine en
une maison et trente arpents, est
maintenant de cinquante deux asiles
dilférents, portant chacun un nom
biblique, et de deux mille arpents
ensuite d’une soixantaine d’acquisitions successives de terrain à mesure que l’œuvre s’étendait; l’œuvre
de Béthel forme actuellement comme une colonie ou un village aux
maisons espacées et remplissant la
charmante'vallée, berceau de la vaste
institution.
Le soin des épileptiques, but primitif et principal de l’œuvre, a rendu
plusieurs branches accessoires nécessaires. Ainsi, pour avoir toujours
assez de garde-malades à disposi
.'fs
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tfc;‘
tionj il a fallu former des cdiares
et des diaconesses. La. préparation
de ceux-ci a amené Ja création d’upe
infirmerie. Les nombreux enfants
recueillis, dans l’institution ont fait
sentir le besoin d’une crèche et
d’une école,: Puis on a compris qu’il
fallait avoir une maison de repos et
de retraite pour , les frères et les
sœurs que le travail continuel auprès des malades a fatigués et usés.
Pour oeeupeiT nombre de malades
capables d’utiliser leurs ■ forces j et
leur temps, il a fallu avoir une colonie agricole. C’est ainsi que- peu
à, peu, au fur et à mesure des besoin», l’œuvre s’est développéej: complétée et étendue.
Ainsi on a pu grouper les nombreux et divers pensionnaires de
rinstitutian selon leur sexe, leur âge,
leur position sociale, leur vocation
et |e: degré de leur maladie. Chacun
de ces; groupes a sa maison spéciale
dans, laquelle ils forment une famille.
De cette manière,; Chaque habitant
de Béthel se trouvant dans le . milieu'qui lui convient et pouvant se
livrer à ractivité à laquelle il est
accoutumé, a une vie aussi heureuse
et paisible que ; possible dans , ces
circonstances. Aussi le visiteur est-il
étonné de rencontrer, dans un lieu
où un si grand nombre de misères
sont, réunies,: autant de visages à
l’expression contente et souvent sereine, autant de joie et d’entrain et
, si peu de tristesse et de, mécontentement. Les pauvres déshérités des
asiles: de Béthel sont heureux d’y
avoir trouvé un refuge assuré, d’y
recevoir, de la part des médecins et
des garde-malades, des eoins intelligents donnés avec , amour et dévouement et de s’y sentir ■ placés
, sous Ifinfluence de l’esprit vraiement
•chrétien qui pénétre l’œuvre tout
entière. Le fait aussi qu’ils peuvent,
au lieu de t végéter daijs l’oisivité et
f.de devoir se dire que, leur vie est
inutile, qu’elle est peut-être même
un fardeau pour les leurs, se livrer
à uni,travail approprié, à leurs for
ces et à. leurs capacités et qui est
une ressource- pour l’institution, remonte leur moral facilement déprimé et leur donne courage et espérance.
C’est, en effet, d’un des caractères
de l’œuvre de Béthel que d’y voir
tous- ceux qui le peuvent employés
à quelque travail utile à l'ensemble
de rinstitution. Il y a sans doute
des malade.s incapables de, rien faire
parce qu’ils ne sont plus maîtres de
leurs mouvements, de leurs actions
et de leurs paroles. Il y en a qui
restent tout le jour au lit, abattu.»,
sans volonté, ne parlant que par
monosyllabes,. Ce sont surtout ceux
que la maladie a atteints tard, vers
l’âge de trente anS; Sur ceux-là l’influence morale ne peut s’exercer
qu’en une faible mesure et c’est
parmi eux que la raorlalité est la
plus ;grande. Mais tous ceux des habitants des asiles qui ne sont pas
dans ce triste état, ont leur part
•d’occupation et sont au bénéfice du
salutaire effet physique et du stimulant moral que donne un travail
régulier ,et utile.
Ainsi, par exemple, on voit les
plus grandes jeunes filles prendre
soin des plus jeunes, les plus fortes
promener lés plus faibles dahs des.
poussettes. Celles qui ne vont pas à
l’école raccommodent le linge on
confectionnent des vêtements neufs,
sous la direction d’une diaconesse.
D’autres s’erapleient à la cuisine ou
travaillent au jardin, cultivant, les
légumes, ôtant les mauvaises herbes et ratissant les allées. Les sourdes-muettes blanchissent le linge
dans une buanderie nouvellement
construite selon les règles de l’art
moderne. Ce sont aussi les jeunes
filles qui ont chaque jour à mettre
la table pour les repas. Les garçons
sont occupés à tresser de la paille
et,à divers autres ouvrages conformes à leurs aptitudes et à leur caractère.
Les malades plus cultivés travaillent dans les bureaux de l’adaiinis-
7
tration de l’œuvre, dans la librairie
ou à l’atelier de reliure. D’autres
cultivent des fleurs, font de la menuiserie ou se livrent à des travaux
de peiriture. Quelques-uns font de
la musique.
Les boulangers sont réunis dans
l’asile de Bethléhem (maison du pain)
et travaillent à fournir journelleme)it de pain noir et blanc les seize
cents habitants de l’institution, grâce
à un four perfectionné, qui ne consomme que peu de charbon. Les
tailleurs confectionnent et réparent
les vêtements. 11 y a aussi des imprimeurs, des serruriers qui trouvent
à utiliser leur talent. Même les malades les plus faibles, ceux qui sont
à demi paralysés, peuvent s’occuper
à ramasser des pierres, à traîner
des charrettes, à arroser les fleurs,
à assortir des graines pour le commerce de semences, qpi se fait au
profit de l’institution.’
{FevÂlle Relig. du Canton de Vaiid).
CHR0]\iaUE YAUDOIM
La Tour. — Dans sa dernière
séance, la Table a nommés comme
membres de la direction de l’Ecole
Latine MM. J. P. Micol, J. D. Rivoir,
cil. A. Trop, Ph. Rostan et H. Eorneron. et comme membre de la commission du Musée Vaudois,,,à la place
de feu M. le prof. Olivet, ' M, Félix
Turin de S. Jean. M. J. D. Gougn
est chargé de l’inspectorat de TEcole
Supérieure.
— Collège. Nous sommes priés
d’annoncer, pour ceux qui peuvent
y avoir intéaêt, que les exarheris de
licence gymnasiale à La Tour commenceront lundi prochain Sœctobré'
en même temps que les autres.
Saint Germain. —- Tous les pasteurs des Vallées, sauf ceux de Pomaret, Angrogne et Turin, se sont
trouvés lundi matin au rendez-vous
fixé par la Table et ont été reçus
en famille dans une des salles du
presbytère. Après un culte présidé
par le modérateur, la discussion fut
ouverte sur le sujet à proposer aux
paroisses dans les réunions de prières et dans les examens de quartier
pour l’année ecclésiastique courante.
Ceux qui ont pris part à la conversation ont été unanimes à établir'
que, loin de s’arrêter à des sujets
accessoires, tels que la vie ecclésiastique ou la sanctification du Dimanche, il fallait viser à quelque chose
de plus central, de plus vital. Il faut
que notre peuple sente chaque jour
davantage, qu’il y a, en dehors des
formes extérieures de religion, une
vie nouvelle à réaliser ■ et à manifester dans la pratique, îa ’viô par
le Sd Esprit, caractérisée ' par ■ ces
deux, mots; « être né de TEsprit »
et « marr/ier :par l’Esprit ».
M, G. A. Trou développe ensuite
la question spéciale qui forme’le
second objet de la convocation, soit
l’établissement d’uniAsile pour vieillai'ds- Que la nécessité en,soit sentie, tant aux, Vallées que dams les
Eglisés de l’évangélisation,, ce qui
s’est déjà fait à S. Jean et ce qui s'est ,
voté dans mainte Conférence distrectuelle est là pour le prouver. Le
problème, i est de savoir,. si l’institution sera purement i locale ou. si elle
devra correspondre aux-besoins de
toute rEgUse. Une somme de 20.000
fr, a été promise, à M.: Tron par
quelques anonymes,ivaudois et étrangers, à ki double condition. pourtant
que 1°) cette somme ne;' serve!'que;
comme fonds de roulement, au cas
où l’on pourvoie autrement à la bâtisse d’un immeuble; 2®) que cette
bâtisse doive Se faire à S. Germain'
comme étant le centre des VallééS,
sinon l’endroit le pMs hygiéniquement indiqué en fait d’eâu et de soleil. Evidemment, l’exiguité de la
somme affectée à cette œuVre, ne
permettant de pourvbîr â.l’entretiep
que de trois ou quatre vïeillardsj il
vaudra mieux, avant de rieu'établir
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en principe, s’assurer si une telle
dotation a chance d’être augmentée:
il ne faut pas perdre de vue non
plus que, si l’on demande à chaque
paroisse de contribuer à cet établissement (chose assez difficile dans
les circonstances critiques actuelles)
c’est lui constituer un droit à l’admission de ses vieillards qu’ elle
fera valoir^ n’importe quel soit le
montant des ressources dont on
pourrait disposer. Aussi, la question
ayant besoin d’êü'e étudiée plus à
fond, décide-t-on de surseoir, tout
en laissant au pasteur de S. Germain,
qui la revendique, pleine et entière
liberté de donner suite à ce projet au bénéfice exclusif de sa paroisse, ou de fixer telles conditions
pour l'admission des personnes qui
n’y ressortissent pas, quitte à une
commission qu’il pourrait s’adjoindre
dans l’avenir de le fixer sur des
bases plus générales et plus à la
portée de toutes les Eglises intéressées.
Le temple de S. Germain vient
d’être orné de quatre tables de marbre, placées dans l’abside, destinées
à rappeler respectivement la mémoire des pasteurs Vaudois qui se
sont succédés dans cette paroisse
depuis la Rentrée: la date de l’inauguration du nouveau temple, les
noms des bienfaiteurs qui ont concouru à le restaurer, et la reconnaissance des membres du Consistoire et de la paroisse envers leur
pasteur actuel pour tout ce qu’il a
fait en faveur des écoles et de l’Eglise de S. Germain.
Gênes. — Ecole Industrielle Vaudoise de Gênes. Une salle entière de
la belle Exposition didactique, ouverte dans ce moment à Gênes, a
été consaci'ée aux dessins exécutés
dans l’Ecole Vaudoise de la rue Chiabrera, dirigée depuis plus île 20 ans
par le professeur Lepri.
L’excellente méthode suivie dans
cette école et (es brillants résultats
qu'elle a produits, ont été remarqués par tous les visiteurs compétents, et sa M. la reine elle-même,
dans la visite qu’elle a faite dernièrement à l’Exposition, les a admirés
longuement et en a vivement félicité
le professeur Lepri.
Huitième Liste des Abonnés qui ont
payé leur abonnement pour 1892.
PRAL, Guigou Jean, diacre — Garrou
Jean — Giraud, pasteur.
RODORET, Pons Louis, régent — Pascal
J. Abram — Pascal Henri — Tron Elie —
Pons Philippe — Ribet, pasteur.
PÉRIER MANEILLB, Poët, M.lle Amand.
— Micol Jean, ex anc. — Ribet Jean —
Ribet Jean François —. Ribet Jean, régt.
VILLESBCHF, Grill Jean Pierre — Genre
Bert Henri — Massel Jean Fr. — Bert D.
Henri ~ Wilhelm D., tailleur — Rostan
Pierre.
PRAMOL, Bounous Bart. feu Paul — Bosio Jean — Long Bart., rég. — Long Jean
Henri, anc. — Grill Henri — Long Daniel
feu Fr.s — Sappè J.n H.ri — Balmas Bart.
S. GERMAIN, Vinçon D.d, rég. — Long
Michel — Jahier Elisée,
PRARUSTIN, Pasquet François.
ANGROGNE, Madame veuve Prassuit.
S. JEAN, Fenouil Emile — Madame Maggiore — Frache Albert.
LA TOUR, Madame Turin-Combe — Bonnet Pierre.
RORA’, Rivoire de Bibiane.
PIGNEROL, Madame Am. Bounous —
Ghigho Stef.
TURIN, Tron G. past.
AUTRES PARTIES D’ITALIE, Malan J.n
Js., prof. — Geymonat G., prof. — Quattrini Giuseppe, past.
AMÉRIQUE, Malan Théoph., past— Durand Louis (La Paz)'— Baridon J. Pierre.
AVIS
M.r et M.me J. B. Berton, fabriquants de maille à Pignerol, recevraient chez eux des jeunes filles
qui voulussent suivre les cours des
Ecoles complémentaires de cette ville.
S’adresser: Stradale. Fenestrelle
N, 31, PlGNEROn.
J. P, Malan, Gérant
'Torre Peïlice — imprimerie Alpina