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Septième année.
IV. as.
21 Juin 1873.
L’ECHO DES VALLEES
FEUILLE HEBDOMAOAIRE
Spécialement consacrée aux intérêts matériels et spirituels
de la Famille Yaudoise.
Que toutes les choses qui sont véritables.,
vos pensées — ( Philippiens., IV. 8.)
nccupeiit
PBis d’abomneheht ;
Italie, à domicile (un <3«) Kr. 3
Suisse....................h
France................» d
A Memagne d
Angleterre, Pays-Bas . • 8
rn numéro séparé : 5 cent.
Un numéro arriéré : îOcent.
BUREAUX D ABONNEMENT
TüRfe*Pei.î./ck ; Via Maestra,
N. 42, (Affpmia hihliografica)
PiGNERoL : J. Chlaniore Impr.
Turin :J.J. Trou, via Lagrange
près le N. 22.
Florenck : Libreria Evangelica. vía de'Panzani.
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ou portion de ligne.
Lettres et envois iranco. S'adresser pour l'adminisirai’on
au Bureau à Tnrr.e-Prllice,
via Maestra N. 42 — pour la
rédaction ; à Mr. F. Malan
Prof * à Torre-Pelice.
O m rJfi a i r* ©.
Eiiroi'o nos éducateurs. — Calendrier
apicole. — Le fait horrible de Lari. —
Coupelles religieuses. — Chronique politique. — Souscription pour la Société Bihliiinc. — Annonces.
ENCORE NOS EDUCATEURS
II.
Nous avons prétendu que le
maître d’école doit être missionnaire.
Qu’est-ce que cela veut dire?
11 n’est pas difficile de s’en faire
une idée; vous n’auriez qu’à visiter
nos meilleures écoles et voir à
l’œuvre ces maîtres dont l’exemple
dirait mieux que beaucoup de paroles.
Réciter le Credo , Notre Père
ou Au Roi des siècles , faire apprendre le catéchisme ou l'histoire
biblique, débiter des choses honnêtes et avoir même une conduite
irréprochable devant les élèves ,
c’est quelque chose., mais ce quelque chose ne caractérise pas encore
le missionnaire.
Le missionnaire est un croyaut
qui propage la foi, un homme vivant qni communique la vie, un
pécheur sauvé qui amène au salut,
une âme retrouvée qui cherche
des âmes.
Ceci vous alarme, Messieurs, de
la tolérance et de la neutralité
plus ou moins attentive. Pourquoi
donc? Ah! je le vois, vous craignez que ce chercheur d’àmes ne
soit un fanatique, un exalté, un
piétiste , un sermonneur, un polémiste, qui mettra sa classe en
désarroi ou bien la transformera
en un corps de petits jésuites.
C'est-à-dire que, en d’autres termes , vous pensez avoir affaire à
un maître qui n’aurait ni vrai christianisme, ni bon sens. Mais ce n’est
pas de ce personnage là qu’il
git pour nous, car le maître missionnaire dans l’école chrétienne
est tenu de suivre les traces du
fondateur.... que vous connaissez.
Cette seule pensée ne suffirait-elle
pas pour calmer vos appréhensions? A moins que vous ne vouliez appliquer à l’usage de la re-
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ligion ce que l’on a dit tonchant
la vertu :
Faut d’Ia vertu,
Pas trop n’en faut.
Auquel cas, nous ne pourrions^assez répéter que la religion est
tout dans la vie. Seulement comprenons-nous bien: « Je ne dis pas
qu’il faille toujours parler de religion , Dieu m’en garde! mais je
dirai qu’il faut parler de tout religieusement. 11 ne faut pas faire
toujours des actes de piété, cela
est impossible, mais parcourir
pieusement le cercle entier de l’existence. La religion doit être le
centre de la vie, le soleil intérieur, toujours présent. (1) ».
Deux excès sont ici également
à éviter. « Gardons-nous de cette
piété imprudente qui se dissipe et
s’évapore , en se dépassant ellemême par ses propres manifestations , et à la place de la source
des eaux-vives, laisse bientôt des
citernes crevassées qui ne contiennent point d’eau; mais gardonsnous aussi de cette lâcheté intérieure qui nous fait retenir captive
la part de vérité qui est en nous.
Soyons ce que nous sommes, ni
plus ni moins; mais ce que nous
sommes, par la grâce de Dieu, en
fait de foi et de piété, soyons-le
ouvertement, résolument et à la
face de tous (2j ».
Si le maître chrétien est ce qu'il
professe être ou ce qu’il est, devant ses élèves ; s’il leur offre invariablement l’Evangile en action
dans sa propre vie et ses mille
rapports avec eux , ils liront en
lui comme en un livre vivant, et
(1) Navilie, La vie eternelU. I
(2) Le même.
les doctrines salutaires de la chute,
de la grâce, du devoir, se graveront dans leurs coeurs en caractères ineffaçables.
Nous ne pouvons-nous empêcher
de présenter ici les réflexions d’un
maître d’école, dont le témoignage
sera apprécié de tous nos lecteurs.
On sait que César Malan de Genève a été précepteur de latin. 11
lui arriva de confier, dans une
lettre intime , quelques unes de ses
plus précieuses expériences, que
son biographe a fidèlement recueillies. En les lisant nous assistons à la révolution que l’Evangile
peut opérer dans un maître et par
lui dans l’école.
« Quand je n’étais chrétien que
comme on l’est dans le monde ,
— c’est Malan qui parle, — j’étais grand admirateur de la sagesse
des païens ; et comme j’avais été
conduit, dès ma première enfance,
dans la même morale que l’étaient
autrefois les personnes bien élevées d’Athènes et de Rome, je
rapportais aussi, comme les maîtres de ces écoles-là, toutes mes
facultés et mes forces à la dignité
de l’homme et à sa gloire. Alors
la vertu, telle que l’imaginent et
la vantent les sages du siècle ,
était mou idole, et la plus haute
destination d’un homme me paraissait atteinte lorsqu’on pouvait dire
de lui: il est le premier, il est le
plus sage, il est le plus vertueux
de son peuple. Aussi l’éducation
n’avait elle d’autre sens pour moi
que de former les citoyens les
plus utiles ou les caractères les
plus distingués; et tous mes efforts et mes soins, quant à l’école
que je dirigeais, avaient-ils uniquement pour but d’amener mes
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élêves à se distinguer de tous
ceux des autres écoles, et à ne
recevoir que des éloges.
« Quel homme craignant Dieu,
comme l’Evangile enseigne à le
craindre, ne frémirait à la vue de
ces vastes manufactures d’éducation
terrestre, de ces ateliers de raison
et de vertu, où l’intelligence n’est
rendue capable que d’elle-même,
où le cœur n’est tourné que vers
la création ! C’était cependant de
la sorte que je conduisais mon
école. — \j'émulation, c’est-à-dire
l’orgueil dans toute sa puissance,
en était le mobile. La honte et
les châtiments pour les lâches, les
éloges et les récompenses pour
les plus ardents. Et c'était alors
qu’on me louait comme un maître
intelligent, et que les parents de
mes écoliers s’unissaient à mes
supérieurs pour encenser mes » rares talents » dans la conduite de,
mes disciples.
• Dans ce temps-là il plut à
Dieu d’éclairer mon âme. Les enfants revêtirent aussitôt à mes yeux
un tout autre caractère. Jusqu’alors je n’avais vu chez eux que
des membres de la société de ce
monde, que des hommes encore
faibles. Ce fut dès lors comme des
êtres immortels que je les con.sidérai, et, par conséquent, comme
devant être on citoyens des cieux
ou héritiers de la colère, et cette
solennelle pensée donna à mes principes et à mes instructions une direction totalement opposée à celle
que j’avais précédemment suivie. La
droiture naturelle de l’homme, son
I égale aptitude au bien et au mal, la
; certitude de son intelligence dans
f la recherche et la découverte de
la vérité, sa perfectibilité à l’in
fini.... tout cela se montra à moi
sous son vrai jour. Je vis dans la
Bible que Dieu, qui sait ce qui
en est, nomme cette sagesse folie.
« Vous pouvez comprendre que
cette révolution totale opérée dans
mes vues dut en produire une
tout aussi grande clans la direction de mes élèves. J’estimai que
je leur devais la vérité telle que
Dieu l’a donnée à l’homme par son
Fils , et je la leur mis entre les
mains. La Sainte Bible fut introduite dans mon école. Chaque enfant eut la sienne; la mienne était
toujours sur ma table, et ce livre
de sagesse et de bénédiction éternelle devint pour nous tous ensemble le trésor chaque jour ouvert où nous puisions la solide
science.
» Et quel changement s’opéra ,
même en peu de temps, dans toute
l’habitude de l’école ! Quelques
principes vrais, inculqués à l’enfant comme axiomes de sa conduite, avaient suffi, dans la force
de Dieu, pour l’opérer. Je m’étais
attaché surtout à pénétrer les enfants de la nécessité où ils étaient
d’être renouvelés, dans leur cœur
et dans leur entendement, par
l’efficace de l’esprit de Dieu, avant
qu’ils pussent comprendre et acquérir aucune véritable et solide
vertu, c’est-à-dire aucune sainteté.
Il exista bientôt, entre mes élèves
et moi, une telle communion d'esprit, une telle ouverture de cœur,
qu’on eût dit que nous étions plutôt des amis et des parents que
des écoliers et un maître. Je les
avertissais de leurs défauts, mais
je ne m’excusais pas des miens,
et j’accordais à mes jeunes amis
Et
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le droit de m'avertir en toute confiance ».
Et voici un exemple de la manière à la fois franche et respectueuse, dont sa classe fit un jour
usage de ce droit.
« Dans ce temps-là, raconte
Malan, j’avais la coupable habitude de dire: Mon Dieu oui! Mon
Dieu non ! Mes élèves commettaient la même faute. Je leur dis
donc un jour: Faisons un accord!
Je vous reprendrai lorsque vous
commettrez ce péché; mais vous
aussi, vous me reprendrez si je le
fais. L’accord fut conclu ; et pour
moi, je veillais attentivement sur
mes paroles, soit pour ne plus
commettre ce péché, soit aussi,
je l’avoue, pour ne pas être repris
par mes écoliers. Mais un jour
que je parlais avec vivacité à Tun
d’eux, tout à coup l'école entière
se leva et demeura debout en
.silence. — Q^i’y a-1-il donc, mes
enfants? demandai-je. — Monsieur, me dit avec beaucoup de
respect le premier de la classe ,
vous venez de dire mon Dieu oui!
» Que faire? Je remerciai mes
écoliers, dit Malan, je priai Dieu
avec eux pour qu'il ôtàt ce péché
de mes lèvres et des leurs , et,
grâce à Dieu, je ne crois pas que
depuis ce jour-là j’aie commis une
seule fois cette faute (1) ».
Il nous semble qu’il y a là cette
foi qui tr.ansporte les montagnes,
le vrai secret de l’éducation. Nous
ne proposons à personne de singer
Malan , mais nous éprouvons le
besoin de nous écrier dans l’église
et dans l'école ; « Seigneur , augmente-nous la foi ». K. (J.
fA nMirreJ
(1) La vie (il l(-s travaux de Ctis ir .Malaii,
par un des ses fils, 1839.
CALENDRIER APICOLE
Juin.
C'est en juin que commence
dans nos localités, et surtout cette
année, la récolte du miel par les
abeilles: en mai, elles ont à peine
trouvé à butiner pour les besoins
du moment, d’ailleurs les ressources de la floraison n'étaient pas
complètes. Maintenant la population de chaque ruche a triplé et
un peuple de 20 mille individus
peut se livrer au travail; les différentes familles s’enrichissent du
plus beau miel que la saison apicole puisse produire; et dans les
localités les mieux favorisées et
où l’abeille est rationnellement
traitée, ce mois est propre pour
la récolte partielle des ruches à
rayons mobiles. Les cadres pleins
sont enlevés, vidés au moyen de
l’extracteur à force centrifuge et
remis en place, pour être nouvellement remplis par les abeilles.
L’apiculteur obtient de cette
manière un miel de première qualité, et les abeilles y ont, ellesmêmes, un avantage en ce qu’elles
trouvent toujours le magasin prêt
à recevoir leur butin. Je dirai en
passant que pour construire un
rayon de cire du poids d’un Kilogr.
les abeilles ont besoin de 20 Kilogr.
de miel: il est donc important de
leur offrir, si possible, des constructions toutes prêtes.
Je n’ai rien dit en mai dernier
sur les essaims artificiels; je justifie cet apparent oubli en disant
que le moment opportun n’était
pas arrivé, la campagne apicole
étant retardée cette année par diverses causes, l’époque de faire les
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essai(QS artificiels a dû être renvoyée d’un mois environ ; et d’ailleurs, dans la Vallée de S. Martin,
comme dans celles qui la confinent
au midi, l’essaimage naturel ne
commence guère avant le mois
de juin.
Avec les ruches à rayons mobiles, rien n’est plus facile que
d’obtenir des essaims forcés; —
On enlève, d’une bonne ruche, un
cadre ayant du couvain d’ouvrières
de plusieurs âges, et, si possible,
des cellules royales; on place ce
cadre dans une ruche vide vers
les 10 heures d’une belle journée;
à côté de ce cadre il faut en établir
deux autres, un de chaque côté
du premier, munis d’édifices vides;
s’ils contenaient un peu de miel
ce serait mieux; cela fait, la ruche
à essaim artificiel va immédiatement prendre la place d’une autre
bien peuplée et bien lourde qui ,
à son tour, s’en ira siéger ailleurs. Les abeilles de celle-ci venant des champs chargées de provisions soigneront le couvain, élèveront de jeunes reines, et formeront un essaim complet.
Les essaims artificiels tirés des
ruches à bâtisse fixe se font généralement aujourd’hui de la manière suivante; Prenez une forte
ruche le soir quand toutes les
ouvrières sont rentrées, renversez-la
à quelques mètres du rucher, appliquez en une autre videpar dessus,
passez un linge autour des deux
ruches sur leur jonction ; prenez
ensuite une baguette de la grosseur du pouce et mettez-vous à
tambouriner en commençant par
le bas de la ruche pleine et en
dirigeant une ligne de coups en
spirale de bas eu haut pour voua
arrêter à 20 centimètres du point
de réunion des deux ruches. —
Reposez-vous deux minutes, pour
donner aux abeilles le temps de
se gorger de miel avant de déguerpir, puis vous recommencez
jusqu'à ce que vous entendiez le
bruissement des abeilles au haut
de la ruche vide.
Dès que quelques indices vous
assurent que la grande partie des
abeilles ont abandonné leur demeure et sont entrées dans la
nouvelle maison vous cesserez de
les importuner, et l’opération est
terminée ; l’essaim artificiel est
fait; il va occuper la place de la
ruche qui vient de le donner. Si
la reine était restée dans la ruche
tambourinée, l’opération devrait se
renouveler le lendemain au soir.
— Le calme, l’aglomération serrée
des abeilles dans leur nouvelle
demeure sont des signes non équivoques de la présence de la reine
dans l’essaim artificiel et de votre
parfaite réussite.
Quand une ruche a donné un
premier essaim naturel, on peut
en obtenir un second très fort
aussi, en la mettant le même jour
ou le jour suivant à la place d’une
autre ruche très-peuplée qui n’ait
pas encore essaimé. Le lendemain
on pourra répéter le même procédé
pour avoir un 3* essaim d’une
autre ruche.
Ne laissons pas manquer d’espace aux abeilles pour entasser
leurs provisions.
Aux ruches qui s’obstinent à
donner l’essaim naturel on leur
fournira des hausses ou des capes.
Un Apiculteur,
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Le fail horrible de Lari.
Un certain Cavalieri ; membre île l’Egiise
évangélique de Livourne, mourut, il y a
environ quinze jours, à Lari (province de
Pise). M. Rostan, évangéliste de Livourne,
eut soin, avant de se rendre à Lari pour
l’enterrement;, de s’assurer de l’autorisation du Préfet de Pise ; il l’obtint facilement, et il n’en aurait pas même eu besoin , puisqu’il trouva que le syndic de
Lari avait déjà tout disposé pour l’ensevelissement dans le cimetière communal
et que même la population de Lari se
montrait favorable.
L’enterrement eut en effet lieu, le mercredi soir', avant l’octave de la fête-Dieu.
Tout se passa tranquillement, l’ordre et
la liberté furent respectés. Cette pacifique
victoire fut un vrai sujet de joie pour les
amis de l’Evangile. — Mais le jour suivant, il y eut procession publique dans
les rues de Lari, et qu’est-ce qui eut lieu
après cette procession?... Nous ne saurions le dire. Maisjceux-mèmes qui avaient
voulu honorer à leur manière et avec
pompe le grand mystère de l’amour divin
et le sacrifice volontaire de Christ pour
le salut des hommes, se rendirent au cimetière , déterrèrent le cadavre de Cavalieri et le jetèrent hors du cimetière. Les
autorités accoururent, mais furent impuissantes pour empêcher le scandale et le
fait horrible. Alors, les restes mortels de
do Vhérétique furent enterrés provisoirement dans un champ voisin sous la garde
des gendarmes afin de prévenir de nouveaux outrages. — Par ordre des autorités et sur les instances des parents, le
corps de Cavalieri fut transporté à Pise et
enseveli dans le cimelière évangélique de
celte ville. Les autorités supérieures et
inférieures nous semblent’, dans ce fait,
à l’abri de tout reproche; elles méritent
même nos éloges pour leur libéralisme
et leur respect pour la liberté. ; le bas
peuple lui-même s’est montré d’abord tolérant; mais, à cause de son ignorance
et de sa superstition , il a été bien facile
aux ennemis de la liberté et de l’Evangile
de le fanatiser; il a profilé, pour cela,
d’une cérémonie qui aurait dû disposer
les cœurs à la miséricorde et à l’amour.
Voilà ce qui pourrait se passer ailleurs
encore, dans des circonstances semblables;
et malgré cela, il y a beaucoup de nos
honorables qui, dans leur haute sagesse ,
veulent doter l’Italie du suffrage universel,
avant d’avoir instruit et moralisé les masses par la connaissance et la pratique de
l’Evangile de liberté! C’est, nous en sommes toujours plus convaincus, livrer les
individus, les communes, l’Etat et l’Eglise,
pieds et poings liés, entre les mains du
parti clérical ; c’est provoquer la révolution et l’anarchie.
iicrutïeiUa religieuses
Angleterre. Les recettes du dernier exercice de la Société Biblique Britannique et étrangère se sont élevées à la
somme énorme de 4.605.000 francs, provenant, pour près de la moité, du produit
des ventes de l’année. Il a été placé, durant l’exercice, 2.584.357 Bibles, Nouveaux
Testaments ou portions de ces livres. Ce
chiffre porte à près de 66 millions celui des
exemplaires sortis des dépôts de la Société depuis sa fondation.
Etats-Unis. Statistique des différentes églises.
Assislanis au culte:
Baptistes réguliers .
Autres baptistes'
Catholiques romains
Congrégationalistes
Episcopaux . . .
Luthériens . . .
Méthodistes . . .
Presbytériens réguliers
Autres presbytér. et divers
.Japon. Il nous arrive de ce pays
deux bonnes nouvelles: La première est
la mi.se en liberté et le retour dans leurs
foyers des catholiques romains des environs de Nagasaki, exilés ou mis en prison
pour cause de religion ; la seconde, la
formation de la première église protestante japonaise, organisée le 10 mars
dernier, avec 12 membres indigènes, sans
que ,1e Gouvernement y ait rais la moindre opposition.
1.997.116
363.019
.980.514
.117.212
.991.051
997,332
.528.207
.198.900
499.344
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r»ar*ls. — Le Synode national a été
ouvert sous la présidence de M. E. Frossard , doyen d’âge des pasteurs présents.
M. le pasteur Bastie a été nommé modérateur ou président effectif par 60 voix
contre 45. La veille, le pasteur Bahut do
Nîmes, a donné à l’Oratoire, sur l’invitation du Conseil presbytéral de Paris, une
belle prédication sur le témoignage que
Jésus Christ se rend à lui-môrne dans les
4 Evangiles. Ils s’appelle fils de l’homme
et revendique le litre de fils de Dieu. £’r.
selon S. Jean, s, /.î. /-j.
Le temple était comble.
(îomme nos lecteurs le savent, les membres du Synode sont au nombre de 108
(¡49 pasteurs et 59 députés laïques) divisés en deux partis; le parti orthodoxe a
une majorité de 16 voix sur le parti libéral. — Aussitôt après la formation du bureau , 51. Guizot a proposé à l’assemblée
de charger son président de remercier le
Gouvernement de la République d’avoir
enfin reconnu les droits do l’Eglise réformée par le rétablissement do ses synodes
nationaux. Les chefs du parti libéral s’opposent à la prise eu considération de cette
proposition.!, car ce parli se serait fort bien
passé de synodes et aurait préféré obéir
toujours aux décrets ministériels do l’Etat
plutôt que de se soumettre aux délibérations d’assemblées qui seraient dans le
cas d’établir que le chrétien, et particulièrement le pasteur chrétien, doit croire
en Jésus-Christ, le fils éternel de Dieu, le
Rédempteur des hommes par sa mort
expiatoire. Cependant, après des explications données de part et d’autre, la proposition de Jl. Guizot, a été adopté à l’unanimité.
Dans la 3* séance, l’opposition entre les
deux partisduSynode s’est manifestée avec
plus de force encore. — 51. Bois, au nom
du parti évangélique, présente à l’Assemblée le document suivant :
« Les soussignés ont l’honneur de proposer au Synode l’adoption de la présente
déclaration de foi. '
« -Au moment où elle reprend la suite de
ses synodes, interrompus depuis tant d’années, l’Eglise réformée de France éprouve
avant toutes choses, le besoin de rendre
grâces à Dieu et de témoigner son amour
à Jésus-Christ, son divin Chef qui l’a soutenue et consolée durant le cours do ses
épreuves. Elle iléclare qu’elle reste fidèle
aux principes de foi et de liberté sur lesquels elle a été fondée;
« Avec scs pères et scs martyrs dans
la confession do la Rochelle, avec toutes
les églises do la Rolormation dans leurs
divers symboles, elle proclame l'autorité
soueeraine des Saintes Ecritures en matière
de foi et le salut par la fui en Jésus-Christ,
fils de Dieu, mort pour nos offenses et ressuscité pour notre justification ;
« Elle conserve donc et elle maintient,
à la base do son enseignement, de son
culte et de sa discipline , les grands faits
chrétiens représentés dans scs sacrements
célébrés dans ses solennités religieuses et
exprimé dans scs liturgies, notamment
dans la confession des péchés, dans le
symbole des Apôtres et dans la liturgie de
la Sainte-Cène».
Voici la déclaration ilu parti «liberal».
« Les soussignés , pasteurs et laïques ,
délégués au Synode de Paris, s’approprient
les déclarations,'suivantes du consistoire de
Lyon; «Considérant que, d’après la manière dont les consistoires ont été groupés pour former les Synodes particuliers
et le mode de votation institué dans ces
dernières assemblées, le Synode général
ne sera pas la représentation vraie de
l’Eglise,
« Le Consistoire déclare qu’il ne pourra
accorder à ses décisions qu’un caractère
purement consultatif.
« Le Consistoire proteste d’avance et particulièrement contre toute tentative (|ue le
Synode pourrait faire de scinder l’Eglise
réformée de France, par exemple en édictant une confession de foi obligatoire et
exclusive ; il se déclare décidé à employer
tous les moyens légaux et de persuasion
pour maintenir l’unité dans son sein, et
dans le sein de l’Eglise qu’elle représente,
tout en reconnaissant et respectant le droit
absolu de chaque pasteur, chaque ancien,
chaque fidèle, d’adhérer individuellement
à tel symbole qu’il jugera bon »
{Suivent 40 signatures)
D’après cette déclaration, les libéraux
menacent le Synode de se retirer, de refuser do se soumettre à ses décisions et
8
-300
de faire un schisme. — Colle déclaratioil
a été repoussée pas 61 voix contre 45 et
la profession do foi de M. Bois et du parti
évangélique était en discussion, depuis
deux jours, lors de la réception des dernières nouvelles.
(irkrottique pUttque.
Italie. La Chambre a approuvé les
budgets définitifs de l’instruction publique
et des finances ainsi que celui des cultes
et celui des travaux publics.
Le roi a quitté Rome ; il doit s'arrêter
quelque temps à Florence et se rendre ensuite à San Rossore et en Piémont.
Le prince Humbert cl la princesse Marguerite, après avoir pris congé de leurs
hôtes berlinois, se sont rendus à Dresde
auprès de leurs parents.
Le professeur Ugdulena député au Parlement est mort d’une manière tout à-fait
inattendue. C’était un savant helléniste et
orientaliste.
D’après le Monilore cli Bologna dans l’inondation du Ferrarais, 90 Kilomètres
carrés sont sous eau et 22,000 personnes
se trouvent sans asile, selon d'autres journaux, 44 mille.
Espagne. L’insurrection n’est pas
entièrement domptée. C’est une hydre à
cent têtes. Une bande forte de 1300 hommes
infeste les environs de Bilbao et les correspondances parlent même de troupes
de 5 à 6 mille insurgés. — Serrano va
en Angleterre. — Espartero- refuse de se
mettre à la tête des troupes. — Zorilla se
retire. L’horizon s’obscurcit de plus en
plus.
Angloterr*©. L’éternelle question
de VAlabama prend décidément une bonne
tournure.
Franoe. — A l’Assemblée nationale
M. Grévy a été élu président par 459 voix
sur 476 votants. — Les divers articles de
la loi spr le service militaire obligatoire
et sur la ¡suppression de la surrogatiou
put été votés; mais les exemptions ej leS
sursis sont si nombreux que de faiV, la
nouvelle corapositiou de l’armée né différera pas essentielleraonl de l’ancienne.
Riassie. D’après [’Invalide russe sur
120,734 conscrits 14,478 seulement savent
lire, c’est-à-dire le 11 pour cent.
Allemagne. La diète de l’Empire
s’occupe des propositions concernant la
suppression do l’ordre des Jésuites dans
les états de l’Allemagne, ou leur expulsioo.
SOUSCRIPTION
EN FAVEUR
(le la Société Biblique italienne
Liste précédente Fr. 646 45
Du Périor * 5
De S' J eau » 15
De la Société de t’Uuion de S'
Jeau » 10
De M. D' Laiilaret. » 2
Total Fr. 678 45
ANNONCES
Stàbilimenlo Fotografico
AVVIATO DA 12 ANNI
In F*lnerolo
DA RIMETTERSI AL PRESENTE
in tutto od in parte
' Per cambiamento di Domicilio.
NB. Il cedente si offre d’insegnare l'arte
all’acquirente che ne facesse difetto.
Per le condizioni rivolgersi al signor
Causidico Darbesio, procuratore-capo in
Piuerolo.
E.' Maian Directeur-Gérant.
------,--- .. ■■ H * O" — ' .■ ' ■ ■ —
Pignecolj Impr. Cbiautore.