1
Année Huilième.
PRIX D'ABBONNBMENT PAR AX|
Italie . . .. L
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I-*our J’/nierteiit* chez MM. les
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Pour r¿'í»íenet{t'au Biireaud'Adrainistratioû.
N. 40
Un oa pJusieur.s numéros séparés, deraandéa avant le tiraKQ 10 cent chacun.
Annonces: 25 centimes par ligne.
I,es eiivois d'ay'geni se font par
lettre recommnndee ou par
wiartfiiits sur U Bureau de Ptfoia Argentintx.
Pour la RÉDACTION adrenser
ainsi : A la Direcion du Témoin^
Pomaretto (Pinerolo) Italie,
*our J’ADMINISTRATION adresser ainsi : A TAdministration du
Térdoin, Pomaretto (Pinerolo)
Italie.
LE TEMOIN
ËCHO DES VALLEES VAUDOISES
Paraissant chaque Vendredi
Vous serez téMOirts. Actbs 1« S,
âluivant la vérité avec la charité. Ëp. 1,15
îSarQmair*e.
6 Octobre. — Les députations étrangères au Synode de 1882, (suite). — ün
grand Commentaire. — Revue politique.
6 OotoTbre
(Suite et lin).
O Dieu, donne tes jugements
au Koi. Ps. Lxxii.
Il nous reste énormément de
progrès à faire dans nos Vallées
quant à l’intelligence de nos droits
et à la pratique de nos devoirs.
Sauf de rares exceptions, ce n’est
jamais que par la moitié, ou le
tiers, ou même par le quart des
électeurs', que sont élus les administrg,teurs communaux, et ce sont
d’ordinaire ceux qui se sont abstenus, qui les premiers se plaignent, lorsque tout ne va pas selon leurs vœux.
La négligence et Tapathie sont
bien plus grandes et plus générales encore lorsqu’il s’agit de
l'exercice d’un droit ecclésiastique. C’est par le sixième, le dixième, ou le quinzième des électeurs inscrits, que sont élus , dans
quelques-unes de nos paroisses,
les députés au Synode. Le nombre
augmente sensiblement lorsqu’il
s'agit de la nomination d’un ancien, et surtout d’un pasteur.
Mais, dans le meilleur des cas,
si la majorité des membres inscrits prend part à la votation, la
moitié, ou le tiers de ceux qui
y avaient droit, ayant négligé de
demander l'inscription , il en résulte que les nominations ne sont
jamais faites que par une minorité
des membres de la paroisse. C’est
un état de choses auquel il importe de porter remède et c’est
aux Consistoires qu’il appartient
de donner l’élan, en instruisant
et en encourageant ceux qui, par
ignorance ou par paresse ont trop
longtemps négligé de réclamer le
droit que la constitution et les
règlements leur confèrent.
Mais si les membres de l’église
ont le devoir de prendre à son
gouvernement la part qui leur revient légalement, et si en négligeant de se prévaloir de ce droit,
qu’ailleurs on réclame en vain,
ils négligent en même temps un
devoir très important, ils sont
aussi membres de la société civile,
et en cette qualité, ils ont à s’ac-
2
.314,
quitter des devoirs, correspondants à des droits que la constitution et les lois leur confèrent.
Nous avons parlé de la nomination
des Conseils communaux et de
celle des députés au Parlement,
en indiquant l’extrême importance
du vote d’un seul électeur. A la
veille, pour ainsi dire, du renouvellement de la Chambre, et cela
par un nombre d’électeurs trois,
ou quatre fois plus grand, qu’il
ne l’était jusqu’ici, il nous paraît
opportun de présenter à nos lecteurs vaudois quelques considérations sur ce grave sujet, en
indiquant les principes qui, selon
nous, doivent les diriger dans
l’accomplissement de leur mandat
d’électeurs.
Et tout d’abord, que nul d’entr’eux ne dise, pour excuser sa
paresse, qu’il est trop petit pour
exercer la moindre influence sur
les résultats de la votation. Nous
avons déjà répondu à cette objection tout à. fait vaine. Nous ajoutons que dans l’urne, où il va
déposer son bulletin, nul n’a le
droit d’en introduire deux , et que
le sien a exactement la même valeur que celui d’un préfet, d’un
général, ou d’un ministre d’Etat.
Et d’ailleurs le nombre des petits et des humbles est bien plus
considérable que celui des. grands
de la terre. Si donc chacun des
premiers s’abstient de voter, il
ne vaudra plus la peine de faire
des élections , et il demeurera entendu que ce seront à perpétuité
les classes privilégiées qui tiendront dans leurs mains le pouvoir
et la maigre bourse de la masse
des citoyens.
D’un autre côté, que nos amis
et nos frères ' veuillent bien se
rappeler que, ni dans les choses
spirituelles, ni dans les tempo
relies, le succès ne couronne toujours, au moins d’uue manière
visible, l’accomplissement d’un
devoir. Tous ils connaissent cette
parole : fais ce que dois, advienne
que pourra; que telle soit notre
devise, et nous n’aurons aucun
reproche à nous faire si le succès
ne nous sourit pas.
Puis il y a une considération
que la plupart d’entre les électeurs
vaudois n’ont pas su jusqu’ici apprécier à sa juste valeur; c’est
celle de l’union et de la solidarité.
Votre vote est sans importance,
dites-vous, en sorte qu’il est inutile de vous déranger pour l’aller
donner ; mais, dans votre village,
vous êtes huit, dix, ou quinze
électeurs ; il y en a autant dans
le village voisin; il y en a cinq,
ou six fois autant, dans votre
Commune, et nous savons vous
dire, qu’un groupe d’une cinquantaine d’électeurs bien unis est
quelque chose de très respectable
déjà. Que sera-ce, si par le moyen
de leurs relations avec les Communes voisines, ce chiffre est décuplé ! — Et pourquoi tous les
électeurs vaudois ne chercheraientils pas à s’entendre afin d’avoir
leur part d’influence dans les prochaines élections?
Ceux qui nous connaissent savent que nous n’avons jamais
demandé une' confession de foi
religieuse des candidats qui réclamaient notre appui ; et jamais
nous n’avons eu à regretter de
l’avoir donné très cordialement au
regretté général Brignone, que
nous savions être catholique très
convaincu. Les Vaudois s’honoreut
encore aujourd’hui de l’avoir eu
pour leur représentant, et nous
pensons ne pas trop dire en affirmant que les hommes à principes
et à fortes convictions sont précisément ceux qui leur inspirent
le plus de confiance; à la condition, toute fois, que l’un de ces
principes soit le respect le plus
absolu pour la liberté de con' science et de culte, et l’autre l’attachement inébranlable au gou -
3
^315^
vernement monarchiqiie-constitutioonel.
Nous avons trop souffert du
despotisme clérical et de l'oppression pour cause de religion, nous
avons déjà trop apprécié les bienfaits de la liberté pour ne pas
employer tous les moyens qui
nous sont offerts afin d’assurer
cette liberté et de prévenir le retour du despotisme sous quelque
forme et sous quelque nom qu’il
s’exerce. Soit dit en passant, si
nous avions, ce qu’à Dieu ne
plaise, à choisir entre le despotisme d’un homme et celui de la
démagogie, c’est le premier que
nous choisirions. Mais celui là
n’est pas à craindre et c’est pour
cela, comme par d'autres motifs
encore, que nous demanderons
de quiconque aspire à obtenir nos
suffrages, une profession bien
claire d'attachement à la monar.chie constitutionnelle de la maison
de nos rois.
Il n’y apaslieu de s’effrayer outre
mesure des menées, bruyantes ou
sourdes, de ces hommes, plus
égarés, peut-être, que criminels,
qui travaillent au renversement
de l’ordre politique actuel, et à
celui de la société même. Nous
ne croyons pas cependant qu'il
soit prudent de leur lâcher la
bride comme on le fait trop depuis un certain temps. Il n’est
pas bon que le peuple, des villes
surtout, s’accoutume à entendre
des déclamations furibondes contre les institutions, ou des invectives contre les personnes chargées de faire respecter les lois.
En résumé et comme chrétiens,
autant que comme citoyens d’un
pays libre, les Vaudois doivent
exiger des irois candidats sur les
quels se porteront leurs suffrages,
qu’ils offrent des garanties, au
double point de vue de la liberté,
dans toutes ses applications, particulièrement de la liberté religieuse, et de l’attachement sincère
à la forme de gouvernement qui
nous régit, c'e.st-à-dire, du dévouement à la maison royale de
Savoie.
ks Dépiilaliüns étrangères
an Synode de 1882
t'Suüe).
M. Petersen délégué do la Société
Gu slave-Adolphe : /
« Vous connaissez la parole de Saint
Paul ; « Pendant que nous en avons
l’occasion, faisons du bien à tous,
mais principalement aux domestiques
de la foi «. C’est là la devi.se de la
Société Gustave-Adolphe et la vôtre
aussi. Depuis 50 ans elle vient en
aide aux congrégations de la diaspora
(dispersion)'. Elle m’a chargé de vous
apporter ses salutations les plus cordiales et de vous demander de lui
envoyer un délégué pour son cinquantenaire qui doit se célébrer dans
peu de jours à Leipzig. Je suis heureux d’apprendre que M. le professeur Comba représentera votre Eglise
à cette fête presque en même temps
que je représente la Société à votre
Synode.
»Depuis ce)matin je connais un autre
champ de travail où les églises d’Allemagne et l’église Vaudoise pourront
se tendre la main : le champ des
missions. Je suis'heureux d’avoir participé à ce Synode où l’église est entrée dans une phase nouvelle. Avant
1852 on pouvait dire: lux lucet in
luce (dans les Vallées). Depuis 52 ;
lux lucet in crepuscolo; mais depuis
1882; lux lucet in tenebrù, les ténèbres du paganisme. Vivat, fhreat,
crescat, c’est le vœu que j’adresse à
cette nouvelle mission». (Applaudissements).
M. le pasteur Stark de Riga (Livonie):
«C’est avec joie que j’ai accepté l’invitation de votre president à vous
dire un mol sur les églises de ma
pairie.
» A l’époque où Valdo prêchait,
ma ville de Kiga fut fondée sur les
4
rives de la Livonie par des marchands
allemands que la tempête y fit échouer.
Nous avons été 3ü0 ans indépendants.
Riga était alors consacrée à la Vierge
et remplie de couvents. Lorsque Luther prêcha, la trompette de l’Evangile retentit aussi chez nous et les
évêques durent s’en aller. Les Communautés reçurent la Bible et les
chants chrétiens.
» La Pologne aurait voulu nous
ramener au catholicisme; mais Gustave-Adolphe prit la ville en 1622 et
y établit des écoles. Après 100 ans
nous passâmes sous la Russie et il
y a 170 ans que nous appartenons à
ce grand empire. Nous avons en Livonie 120 pasteur.s qui doivent prêcher en 3 langues et dont les paroisses
ont souvent de 15 à 20.000 âmes.
Nous avons de vieilles et bonnes
églises, des écoles, des sociétés bibliques et missionnaires, des orphelinats , des maisons pour les enfants
perdus, des écoles du dimanche, des
caisses d’épargne destinées à l’Evangélisation de la Russie et de la Sibérie.
Nous avons à combattre contre le
mépris de la Parole de Dieu et du
dimanche. Les baptistes et irvingiens
sont passés chez nous et cherchent à
attirer les convertis de nos églises.
Nous n’avons pas d’appui du Gouvernement , nous faisons nos propres
affaires. Votre Synode, la consécration de ces candidats, me paraît une
preuve de la parole de Christ : les
portes de l’enfer ne prévaudront point
contre l’église. Votre devoir est de
prêcher l’Evangile en Italie, le nôtre
est de le prêcher dans toute la Russie,
Nous sommes séparés par des centaines de milles, mais unis dans une
même foi en J. G. Avec vous nous
sentons que Christ est notre salut,
avec nous vous croyez et vous chantez;
, C’est un rempart que notre Dieu
Si l’on nous fait injure etc. ».
(Afplaudüsements).
M. le prof. Thomas (Genève):
« J’ai à vous apporter les salutations de la Société Evangélique. J’ai
été heüreux d’assistef à votre Synode;
je vois en vous un monument vivant
de la fidélité de Dieu, dans le passé,
dans le présent et dans ce qui se
prépare pour l’avenir. Visitant récemment l’Angleterre j’ai été frappé, en
regardant à l’ensemble de la société
religieuse, de l’union de deux choses:
le respect du passé et l’amour du
progrès, l’ordre et la liberté. Je
trouve chez votis l’union de ces deux
principes, union qui fait battre mon
cœur, car à Genève j’ai soupiré après
cela. Je vous répéterai celte parole ;
tiens ferme ce que tu as. Tu ne peux
le faire que à la condition de progresser. Les persécutions ne sont pas
aussi dangereuses que les louanges
et le repos. Je dis ceci non seulement au.K pasteurs mais aux membres
des églises, aux femmes, aux jeunes
gens, aux enfants.
» A Genève , les réunions Mac Ail,
rUnion chrétienne de jeunes gens et
l’Inslilulion chrétienne de demoiselles
ont fait beaucoup de bien. Dernièrement, autour de moi, on recevait
deux lettres de personnes sorties de
cette institution : l’une venait du Cap
et l’autre de la Chine.
» J’ajoute; marchez dans l’humilité ». (Applaud.)
M. le past. Peler (Naples):
« La Suisse est petite; mais elle est
grande par l’amour de la vérité et
la pratique de la charité. De même
vous êtes petits et cependant vous
occupez une grande place dans les
affections du peuple de Dieu. Si vous
n’êtes pas l’enfant gâté, vous êtes du
moins l’enfant chéri du peuple de
Dieu ; — cela parceque vous avez été
fidèles à la vérité. Gomme la liberté
est venue du Piémont, c’est aussi du
Piémont que se répandra la vérité
religieuse,
»11 faut chercher à agir sur les classes intelligentes. Notre expérience à
Naples nous prouve que-la chose n’est
pas impossible. Pour cela il faut nous
mettre au travail afin de nous tenir à
la hauteur du mouvement scientifique.
.Puis il ne faut pas oublier que la
forme a son irapoilance surtout en
Italie. Il nous faut devenir aussi des
5
hommes du monde dans le bon sens
du mot, nous mêler à la Société et
aller chercher ceux qui ne viennent
pas à nous. Je vous dis cela parceque
je suis votre ami et aussi parceque
je suis de plus en plus affectionné à
ritalie. Mes enfants y sont nés. Ils
aiment la Suisse, mais d’un amour
platonique. De fait, ils sont italiens,
et vous savez que les petits tirent
quelquefois les grands. Que la sympathie que l’on a pour vous, vous
.serve d’encouragement». (Applaud.)
M. le past. Fournier (Chambéry);
<( Mon mandat est triple. D’abord
ma petite église de Chambéry et mon
œuvre personnelle ont des relations
avec vous. Nous avons à Modane
quantité d’ouvriers italiens dont nous
sommes appelés à nous occuper de
concert. A. l’Asyle évangélique d’Aix
nous recevons aussi, grâce a la libéralité de l’un de vous, quelques vaudois et nous le faisons volontiers.
» J’ai été envoyé pour vous saluer
de la part du Synode officieux de la
vingtième circonscription qui longe
votre frontière depuis le Mont Blanc
ju.squ’au "Viso. Nous serions heureux
si l’un de vous représentait l’Eglise
Vaudoise à notre prochaine réunion
à Fernex,
Je suis chargé enfin par la Commission permanente du Synode officieux de l’église réformée de France
de vous apporter le témoignage de
son respect et de son affection. J’espère que nos relations seront plus
fréquentes que par le passé. Monsieur
Dhombres vous a parlé Vie souvenirs : saurons-nous jamais combien
nous sommes liés dans le passé? Ce
qui est certain c’est que nos sangs
ont été mêlés pour le soutien de la
bonne cause. 11 y a cependant entre
nous d’autres ressemblances. C’est de
la part d’une partie de l’Eglise Réformée de France que je vous salue.
Comme vous savez, la fraction évangélique s’est organisée à part. Nous
avons nos Synodes officieux et nous
n’aspirons pas tous au Synode officiel.
Bon gré, mal gré, nous marchons
vers l’indépendance de l’Etat. L’Etat
ne nous accordera jamais des Synodes
si nous ne faisons des concessions
qui détruiraient notre indépendance.
11 y a là un point de ressemblance
avec vous. D’un autre côté nous sommes une église nationale et vous aussi.
J’entends une église qui est mêlée à
son peuple, unie à lui par les liens
du sang et du patriotisme. A mesure
que nos patries apprécieront la vérité
elles apprécieront a leur juste valeur
les sacrifices que nos pères ont faits
dans le passé.
» Un mot de foi. Nous considérons
la conversion de nos patries comme
presque impossible; mais la vérité
est avec nous, elle triomphera. Dieu
l’a promis. Nous devons travailler
dans ce but. J’étais transporté dans
les anciens temps lorsque j’entendais
dire par l’un de vous: envoyez-moi
où vous voulez. C’est là la parole des
anciens colporteurs et barbes vaudois.
Nous travaillons des deux côtés des
Alpes à une œuvre commune ; huguenots, nous vous tendons la main;
vaudois, recevez-la». (Applaud.) '
M. le past. Appia (Société, des Missions) :
n J’ai emporté de ce Synode un
écho qui sera entendu au loin. Coîllard se réjouira à Léribé en apprenant l’exaucement de ses prières. Nos
amis de France seront joyeux. La
tâche actuelle de la mission au Lessouto est la même que vous avez en
Italie. Quelle sera l’influence de l’Italie protestante sur la nation ? Quelle
sera l’influence des Bassoutos chrétiens sur leur nation ? Ce sont là de
graves questions d’ethnographie, de
transformation des nations, qui se
posent devant nous. Des centaines de
nations ont été sauvées par l’Evangile. Il nous ramène à la nature vraie.
Aussi quand nous fûmes délégués auprès du ministre des colonies anglais,
notre qiiestion à lord Kimberley au
sujet des Bassoutos était celle-ci ;
voulez-vous détruire une nation que
le protestantisme français a conservée ?
L’Angleterre a révoqué un acte qui
était mauvais, et maintenant on reconstitue la nation désagrégée par la
guerre.
6
.318-.
» A Tahiti où nous sommes les héritiers de la Société de Londres, nous
sommes heureux de constater un revirement dans la conduite du Gouvernement français qui semble avoir
oublié un peu la parole de Guizot:
La France au dehors c’est le catholicisme.
» Au Sénégal il reste un pasteur
noir qui soigne, dans la maladie, les
blancs.
» Quant à la France, le Directeur
actuel de la maison des Missions,
M' Boegner, est fils du piétisme de
Strasbourg et du gymnase de Saint
Thomas. Les élèves ont fait des
examens excellents. L’événement en
France a été la visite du missionnaire
Goillard. Les grands et les petits
l’ont entendu et en ont parlé. La
mission apporte dans les p^'S civilisés le courant frais de l’Evangile
montré dans sa puissance.,
D Notre Comité a pu suffire à ses
dépenses et réunir en outre un fonds
pour le Zambèze. Merci pour ce que
les Vaudois ont fait pour cette nouvelle mission.
' » Je dirai aussi à nos frères de
l’Evangélisation : Intéressez-vous au
champ missionnaire. Que chacun prie
et se dise, surtout aujourd’hui que
l’Eglise envoie un de ses enfants: la
tâche est à moi personnellement.
f Applaudissements).
Réponse du Président du Synode:
« A MM. Walker et Milier: Vous
nous avez exprimé l’affection des
presbytériens. — Nous n’en doutons
pas. Ici vous êtes unis. A distance
les différences ecclésiastiques s’effacent; elles sont en effet accidentelles,
et il existe entre nous une affection
solide. Vous nous avez montré quelles
grandes choses votre église accomplit
et vous nous avez parlé aussi de deux
espérances; l’une ue nous voir prêcher
dans le dôme de Milan et l’autre de
nous suffire à nous-mêmes. Ces deux
choses sont intimément liées. Pour
nous qui sommes sur les lieux, elles
dépassent presque nos espérances. Je
me suis souvent dit: les dômes sont
les musées de l’avenir; mais si le
beau, le vrai et le bon doivent
resplendir, un jour, ensemble, alors
ces dômes pourront être des lieux
de prédication évangélique.
» A MM. Pétersen et Stark: Vous
êtes fils de Luther qui n’était pas un
homme marchant dans les nuages.
Là où l’on est uni à Christ, là naissent Iqs missions parmi les païens.
Transmettez à la Société GustaveAdolphe nos remercîments — GustaveAdolphe! En voilà un autre qui n.e
marcnait pas non plus dans les nuages. Rome est vaincue par la Parole
ou bien par les canons.
B A M. Thomas : Vous nous dites :
tiens ferme ce que tu as. Ce que
nous avons c’est ce que Dieu nous a
dortné, ce qu’il a confié à nos pères.
Ce que Dieu a donné à Genève au
temps de Calvin, ce qu’a Genève, qui
l’a gardé, retrouvé quand il semblait
que Genève l’avait perdu? — La Société Evangélique. Elle réunit ce qu’il
y a de vivant dans les Eglises. Apportez à vos frères le témoignage de
notre affection.
B A ili. Peter: Vous êtes notre collaborateur et nous vous remercions
de votre constante sympathie et de
vos conseils.
»AM. Fournier: Mei'ci pour le
bien fait à nos malades. Pourquoi
n’aurions-nous pas avec vos Eglises
des relations plus suivies ? Nous
aimons mieux votre Synode officieux
que l’officiel que vous attendez d’un
gouvernement futur. Le Synode officieux c’est le Synode de la vérité
dans la liberté qu’il se prend. Nous
n’avons pas de théories absolues;
mais il est certain que l’Etat ne paie
pas l’Eglise pour qu’elle serve JésusChrist. Elle vous laisse du moins
servir le Seigneur et c’est quelque
chose. Que Dieu bénisse vos efforts.
En ne brisant pas tout-à-coup vous
gagnerez peut-être encore plusieurs
de ceux qui, autrement, ^e seraient
écartés. Nos vœux sont avec vous.
A M. Appia: Le Seigneur vous a
conduit à Paris près de la maison
. des Missions. Je serais heureux que
nous pussions tous devenir missionnaires, C’est dans les pays païens
7
-319
que va se décider la victoire sur le
pape. Il faut pour cela des témoitis
et non des polémiques à tracas. Je
désire que nous soyons puissants dans
la parole calme et dans le sérieux
de notre culte. Nous avons beaucoup
conquis en n’étant rien. Si le moifde
païen va se convertir sans le pape,
ce vicaire dont Christ ne tienb aucun
compte ne devient-il pas une relique?
Les Italiens sont positifs; ils veulent
des faits, non des discours. Que les
missionnaires viennent nous dire : —
telle peuplade païenne est devenue
chrétienne — ce .témoignage vaudra
plus que toutes nos conférences et
nos discours.
ï Nous lisons dans l’Ecriture: «d’âge
en âge». Maintenant, de dix en dix
ans il se fait plus qu?autrefois en
mille ans. Voyez notre- histoire : En
1850 nous paraissons à Florence; en
60 nous y transportons l’Eoole de
théologie; en 70 nous arrivons à
Rome et en 1882 chez les païens. —
Le monde durera-t-il longtemps, du
train qu’il marche? Le Seigneur va
faire paraître sa lumière par des
événements plus grands que par le
passé. Le monde marche à son renouvellement. Bénis sont ceux qui
prennent part à cette œuvre.
(Applaud.).
Ud grand Gutnineniaire
La maison typographique de MM.
Kegau Paul Trench et Gomp. (1 Paternoster square E. C. ) de Londres,
a entrepris, depuis 1e commencement
de l’année courante, la publication
d’un Commentaire sur la Bible,
qu’elle appelle « The Pulpit Commentary ».
Cet ouvrage est édité par le Chanoine Spence Vicaire et diacre de
S' Paneras et chapelain du Lord
Evêque de Gloucester et de Bristol,
et par le rév. Joseph Exell de Londres.
Chaque livre de la Bible est précédé d’une introduction scientifique
très-soignée, due aux plumes du
D' Farrar, de l’Evêque d’Edimbourg,
du D'^Tulloch, du prof. Plummer etc.
et suivie d’une étude exégétique du
texte et d’une préparation homiléti
que, fournis par plus de 70 collaborateurs choisis parmi les théologiens,
et les prédicateurs les plus distingués
de langue anglaise, de toute dénomination évangélique.
Dans ce qu’on peut appeler l’exposition du texte se trouvent: la critique proprement dite du texte, la
révision de la version, quand elle est
jugée nécessaire, l’explication, Tapologétique, les références aux anciennes
coutumes, à l’histoire contemporaine,
à l’histoire naturelle, aux recherches
géographiques, aux données scientifiques , et à tout ce qui peut apporter
de la lumière sur le texte pour le
rendre plus facilement intelligible et
propre a une instruction pratique.
Le travail homilétique est double:
collectif et détaillé. — La partie collective embrasse les points plus saillants de la péricope soumise à l’étude,
et la partie détaillée fournit des plans
très-variés sur les versets ou portions
de versets compris dans la section de
manière que chaque côté des passages bibliques est mis en relief.
Le but de ce grand ouvrage est de
fournir aux amis de la Bible et tout
particulièrement aux prédicateurs une
mude profonde, substantielle et sérieuse qui soit d’un secours trèsefficace pour leurs préparations homiléliques.
Les Editeurs ont commencé par
l’Ancien Testament. — La publication
se fait par volumes reliés à l’anglaise,
in 8“ grand, avec des caractères d’une
parfaite netteté, d’une disposition
sans reproche et sur du papier de
première qualité. Dix volumes ont
paru jusqii’à ce jour. Ce sont : Genèse — Exode — Lévitique — Nomjjres — Deutéronome — Josué —
Juges et Ruth —Esdras, Néhémie et
Esther — 1®’' Samuel — et 1" Rois.
— Ges dix beaux volumes comptent
dans leur ensemble au delà de 5200
pages, c.-à-d. plus de 520 pages
chacun. — Il est plus que probable
qu’à ces volumes une quinzaine d’autres ne larderont pas à venir s’ajouter encore sur l’Ancien Testament.
Et la faveur avec laquelle onl^ été
accueillis ces 1®'® volumes, a décidé
les éditeurs à préparer une série do
8
-320
vT^n rKT-ri n ivn.F^iVV^/liri/'inA.iVVVVwvvVi'^
volumes semblables sur le Nouveau
Testament. A cet effet la coopération
d’un grand nombre de savants exégètes dont plusieurs travaillent à la
révision de la version anglaise de la
Bible, est déjà assurée , de sorte qu’il
sera accordé toute l’attention que
mérite même le plus petit des changements apportés au texte sans perdre
un seul instant de vue le caractère du
Commentaire comme ouvrage qui n’a
pour but que d’exposer et disposer les
enseignements bibliques.
Quant aux jugements déjà portés
par la presse religieuse d’Angleterre,
des Etats-Unis d’Amérique et d’autres
pays sur chacun des volumes qui ont
paru, ils sont si nombreux qu’il
serait trop long de les reproduire
ici ; — qii’il nous suffise pour le présent de dire que tous ces jugements
sont à l’unisson pour déclarer ce
grand Commentaire le meilleur, le
plus riche, le plus savant et à tous
égards le plus satisfaisant qui ait
paru jusqu’à maintenant, y conmris
celui de Henry en anglais et le Èïbel
werk de J’allem,and Lange.
Il ne sera pas hors de propos,
croyons nous, d’affirmer que l’esprit
dont ce Commentaire est pénétré est
le véritable esprit chrétien dont la
piété et la science marquent la noblesse.
On peut s’abonner auprès de monsieur le pasteur Ph. G. Adair (Dieu^
le fit, Brome, France), qui est l’agent
autorisé pour le Continent. Les volumes sont envoyés franco à domicile.
Ou peut se faire inscrire comme
souscripteur pour la Bible entière ou
bien pour l’Â. Testament seulement,
et l’on paye les volumes qui sortent,
à mesure qu’on les reçoit, par un
mandat sur la poste à l’adresse de
l’agent à Dieu le lit.
Le prix de chaque volume varie
entre 15 et 20 francs ; c’est un prix
très-élevé pour les petites bourses,
mais dès qu’on a le bonheur de posséder ces magnifiques volumes et
qu’on en constate le riche contenu,
ils deviennent si chers qu’on ne peut
plus les trouver trop chers.
La préparation de la série sur le
N. Testament étant déjà avancée, il
est fort probable que dans moins de
trois ans le Pulpit Commentary sera
achevé et mis a la disposition des
souscripteurs. J. R. P',
(Avis aux pasteurs qui connaissent
l’anglais).
Kctiue ))oUttqu«
Mtatie. — On attend le décret royal
qui fixe le jour des élections politiques. On a parlé du 29 octobre, puis
du 5 novembre, sans cependant rien
connaître de certain. La famille royale
est à Monza et y restera probablement
jusqu’à l’ouverture des Chambres que
l’on fixe au 20 novembre.
Le banquet offert par les anciens
électeurs de S. Exc. le ministre Déprétis aura lieu à Stradella le 8 courant, à 25 francs le couvert. Ce n’est
pas mal par ce temps d’inondations.
C’est à cette occasion que le ministre
fera connaître à l’Italie le programme
du ministère et du parti progressiste.
Les aspirants à la députation pourront, sans autres frais, déclarer s’ils
acceptent, oui ou non, le mot d’ordre parti de Stradella.
Les conséquences de l’inondation
de l’Adige continuent à se faire sentir
d’une manière douloureuse. La rupture des digues a recouvert d’eau des
espaces immenses de territoire. La
province de Rovigo est presque entièrement submergee. Plus de cent mille
habitants, assure-t-on, ont été chassés de leurs demeures. Le ministre
Baccarini et nos principaux ingénieurs
sont à l’œuvre, nos braves soldats
trav.aillent avec dévouement et avec
abnégation; mais tous ces efforts n’aboutissent qu’à apporter quelque soulagement, et les dommages ne cessent pas d’être immenses, et tels que
ni le souvenir ni l’histoire n’en a enregistré de semblables pour ces contrées. On s'occupe des moyensude
prévenir de semblables , désastres et
le plus efficace est sans doute celui
de reboiser nos montagnes.
lînNESTRobert, Gérant elÀdminütraieur
Pignerol, lmp. Chianlore et Mascarelli.