1
Année XII®.
PKIX D'ABOSTNEMBNT PAH AN
Italie.....................L. â
Tous les pays de TUnion do
piïsto . . , , > S
Amérique du Sud , . » » 9
Oïl B-’abonne:
Au bureau d’Adiuinistratlon ;
Chez M5I. le» Pasteurs .
Chez M. Ernest Robert (Pignerol) et
A la Tiîbrairie Cliiantore et
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et BG pïift- (iÎAvAiïtie. ,
22 Janvier Ì886
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ECHO DES VALLEES VAUDOISES
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Sio un ir»a i ro.
23 Jinnvicr. Le pri^el (füftiüii ¡3 la Confért'iwe de td^ijerol. — Citri'espandimce.
— !,e SéfiaSeiir césar lirriea. — Courrier
lies Misàieas. — Nomelkn rnligiemes. —
Avis,
15 Janvier
> b ie projet d’iRion
â ïâ Cotiférente de P'igaeroi i ;
m.iü
Ce n’est que hier au sdîr (mercredi)
assez lard, que la GonféréiifeB du disïrict Piémont-Ligurie a terminé ses in
téressantes séances, commencées le
jour précédent, a 10 h., par un culte
présidé par üf, Turin qui prêcha sur
Epii. 2, 4 La conférence comptait 21
membres ayant voix délibérative et
non moins de 10 membres, la plupart
pasteurs dans les Vallées, avec voix
proposiiive:* derniers n’onl cependant pas abusA de leur nombre et se
sont montrés, pour une fois, «prompts
à écouter, lents à parler»', même trop
lents, au gré de plusieurs. Au bureau
siégeaient Mr P. Meynier (remplacé
souvent par Mr A. Malan) comme
président et M. Klelt comme secrétaire. Un public nombreux venu de
tous les côtés, assistait aux discussions, surtout le pretnier jour, lellernentque la chapelle du rez-de-chaussée
s’esl trouvée n’avoir pas toujours
assez de bancs pour asseoir tout le
monde. La légère couche de neige
tombée le mardi mâtin semble avoir
favorisé, plutôt qu’empêché, te concours des auditeurs.
L’exarnen du projet d’union a pris
toute la séance du mardi après-midi
et celle d’hier matin. L’espace ne nous
Permet tant pas de donner un résumé
ten détaillé de la discussion, nous
hous limitons aux pomis importants.
Les églises du district oonsultées
Sur le projet d’union présentent des
2
,26
avis assez divergents. Sont favorables
à tout le projet, sauf de légères modifications, Favale, Turin, Torrazza,
Ivrée; Suse et Goazze sont favorables
en principe à l’union mais ne se sont
pas prononcées sur les articles; Gênes,*
Aoste et Pignerol font dès réserves
sur la question du nom, la première
laissant à l’îisage de le fixer, les deux
autres se prononçant pour le nom de
vaudois; Pietra Marazzi retient le nom
de vaudois comme historique et comme
impliquant des droits que l’on ne
veut pas compromettre J elle admet
l’article 2® à la condition que les
ouvriers de l’Eglise Libre présentent
une licence tbéologique ou subissent
un examen spécial et que les droits
et privilèges dont parle l’article soient
spécifiés. Nice est contraire au projet.
k
<*■ *
La ' discussion sur l’article -Jf n’a
pas abouti à grand’chose. Huit voix
se sont prononcées pour le mot union
et huit pour le mot fusion. Pour
plusieurs, la chose est sans importance, du moment qu’il s’agit de
« former une seule église, » avec un
seul synode ou assemblée générale.
Quant aux congrégations particulières
dont il n’est pas question dans l’article elles sè fondront là où la chose
paraîtra faisable.
A l’art. 2®M. Turin observe que, en
fait de privilèges matériels, tels que le
droit à la pension de retraite moyennant le payement d’une quoteannuelle,
l’Eglise libre^ est mieux pourvue que
nous. Mais là n’èsl pas l’essentiel.
Gênés proposerait toutefois une
adjonction par laquelle on laissa
aux administrations de pourvoir aux
intérêts malérielsdesouvriers.Au reste
comme le dit à son tour M' A. Malan,
il s’agit ici de droits plus importants
comme l’a bien senti l’église de PielraMarazzi. Il résulte de la discussion
assez animée qui suit: 1“ Que les deux
Comités ont entendu reconnaître comme pasteurs ceux que l’Eglise Librç
avait consacrés à la date de l’accordi
Alors on en désignait six ou sept
dont deux sont morts maintenant. - 2°
Que dans la ¡dernière assemblée gé
nérale, l’Eglise libre, pressée par les
questions anxieuses des ouvriers plus
âgés , a décidé de nommer une commission chargée d’examiner lesquels
parmi les 25 évangélistes peuvent
être reconnus comme pasteurs. —3°
Que PEglise Libre ne fait pas de distinction très marquée entre pasteurs
consacrés et évangélistes; tous ont
les mêmes droits, seulement, comme
le ^déclare M. Contini présent avec
voix proposîtive, — les uns sont plus
aptes pour les villes et les autres pour
les campagnes. Il est ‘clair, ajoute
M. Contini, que si l’on ne veut recevoir comme pasteurs que les 3 ou k
consacrés qui restent actuellement,
la majorité des églises libres ne fera
pas l’union.
Deux courants, à ce point, se partagent l’assemblée. D’un côté, ceux
qui disent: la Commission Libre sera
prudente, il faut avoir confiance ; de
l’autre, ceux qui désireraient, avant
de voter l’article, connaître clairement le nom des pasteurs que présentera l’Eglise Libre, puisque le nom
de ceux que nous prés'enlons de notre
côté est connu et publié. Plusieurs
présentent des amendements impli-_
quant des réserves, ou des restrictions ou même demandent que la
votation sur ce point soit suspendue.
Aucun de ces amendements ne réunissant là majorité, l’article tel quel est
mis aux voix et adopté par 4 ou 5
voix contre une, le plus grand nombre
préférant s’abstenir en présence d’une
inconnue, aussi importante que l'est
celle du nombre et de la capacité des
ouvriers que la Commission de l’Eglise
libre reconnaîtra comme pasteurs.
Les Art. 3 et 4 sont approuvés
sans discussion.
L’articld 5® qui restreint aux Vallées
le nom de Vaudois et donne aux
Eglises de la mission le nom de Chma
Evangelica d’Italia, sans en proposer
aucun pour l’Église unie, dans son
ensemble, donne lieu à plusieurs
objections sérieuses. Refouler aux
Vallées Ip nom de Vaudois, c’est donner
gain de cause à ceux qui lui recon-
3
.27
naissent une valeur purement régionale. Mais ce nom n’a-t-il pas une
valeur doctrinale? Pourquoi parlet-on de vaudois de Moravie, de Brandebourg etc? — Puis le nom d’Eglise
évangélique d’Italie ne provoquera-t-il
pas les protestations des autres églises
évangéliques qui travaillent en Italie?
Cet article d’union, en consacrant
deux noms, jette les germes d’une
plus grand division. L’Eglise, dans
son ensemble, doit avoir un seul nom;
mais quel sera-t-il?
Les solutions proposées pour résoudre ou pour tourner la difficulté
sont diverses. Tandis qu’un petit nombre se résigne à accepter le dualisme
des noms consacré dans l’article,
d’autres sont d’avis de renvoyer la
question du nom et des armoiries à
la première conférence générale après
l’union, ou même de laisser au temps
et à l’usage de fixer le nom de l’église
unie. La conférence accepte enfin, par
\\ voix contre 3, un ordre du jour
proposé par M*'IL Pascal, établissant
que l’église, dans son ensemble, s’appellera Église Evangélique d’Italie
formée de deux branches distinctes:
l’Eglise vaudoise et les Eglises de la
mission.
Quant aux armoiries, la conférence
se prononce, à l’unaniraité, pour la
conservation des armoiries vaudoises.
Les art. 6®, T et 8® sont approuvés
presque sans discussion.
L’art. 9® provoque des demandes
d’éclaircissements'. Qui dirigera l’école
de théologie unique de Florence? La
branche Vaudoise ou la branche de la
Mission, ou les deux ensemble? L’article est adopté, dans sa 1'’« partie,
par i l voix contre <4, dans la persuasion que c’est l’église dans sou
ensemble qui doit diriger l’école de
théologie. La ià® prtie est adoptée
par 7 voix contre 5.
Sur la proposition de M” J., P. Pons,
l’art. iO, qui n’est que l’expression
d’un désir dont l’actuation est subordonnée à plus d’une condition, est
supprimé comme inutile, d’autant
plus qu’un collège, à Naples, par ex.,
n’est pas plus rapproché d’un élève
de Venise que le Collège de La Tour,
L’art, 11® est approuvé à l’unanimité. Le 12® est modifié dans sa der
nière partie, sur la proposition de
l’église de Turin. La confession de foi
sera revue sur la base des deux confessions de foi: Vaudoise et Libre, et
devra servir de drapeau à l’église
entière.
Le dernier article est approuvé sans
discussion.
Nous reviendrons prochainement
sur les autres travaux de la Conférence. H. B.
(fforreopanbancc
18 janvier 1886.
Un vieux proverbe oriental dit, que
le sage ne doit jamais baser son jugement sur sa première impression,
c’est ce que je me suis efforcé de
faire sans y réussir, et c’est pourquoi
je n’ai nullement l’intention de vouloir
passer à mes yeux, ni à ceux de mes
lecteurs, pour un sape d’occident. Mais
comme il est de notre devoir à tous,
surtout à nous laïques, de manifester
notre pensée lorsqu’il s’agit de notre
Eglise, je tâcherai de le faire sans
trop de présomption. — Cela n’est
pas aussi facile qu’on le croit au
premier abord, car l’esprit humain
a toujours une tendance involontaire
à prendre feu, lorsqu’il s’agit de ses
convictions et c’est pour cela qu’il passe
si facilement aux extrêmes, oubliant,
presque toujours, que la vérité n’est
pas là; de là son étonnement, lorsqu’il finit par la rencontrer à moitié
chemin.
Cherchons donc, cher lecteur; peutêtre en unissant nos efforts, parviendrons-nous à la découvrir, et ce sera
Êour nous tous, un beau jour. —
n attendant, soyez indulgents et ne
vous cabrez pas” trop si, dans ces
lignes, quelque expression, quelque
4
■28
doute m’entraîne hors de ce sentier
parfois si étroit, de la modération.
L’impression que doit nécessairement ressentir toute personne étrangère à la question, à la lecture du
projet d’union préparé par Messieurs
les délégués de l’Eglise Vaudoise et
de l’Eglise libre, doit être à peu près
celle-ci: C’est que l’Eglise libre est
forte, puissante et occupe le haut
du pave dans l’œuvre de l’évangélisation en Italie, tandis que l’Eglise
Vaudoise, est faible, usée, démodée
et à bout de ressources. — De deux
choses l'une: ou celle impression
répond à la vérité, on messieurs les
délégués de l’Eglise Vaudoise ont été
entièrement gagnés à la cause de
l'Eglise libre et ne se sont pas beaucoup préoccupés de l’Eglise qu’ils représentent.
La dernière de ces deux impressions
est maiheureusement confirmée, par
une lecture attentive des articles du
projet et plus on cherche à se pénétrer de l’esprit qdi l’a dicté, plus on
est forcé de reconnaître que tel est
le fait. — Ce qui fortifie surtout ce
sentiment, c’est l’aplomb et le sansgêne avec lesquels messieurs les délégués ont procédé îi leur travail.
Leur Lâche était délicate, difficile
même, il faut en convenir, car il
s’agissait d’arriver à un résultat qui
pût sauvegarder non seulement les
intérêts, mais aussi et surtout, les
susceptibilités des deux parties. —
Au lieu de cela, qu’ont-ils fail.^
Ils ont procédé, sans beaucoup de
mesure et avec une témérité inconcevable , à des amputations inutiles,
impossibles; et là où ifs auraient dû
avoir la main légère de l’opérateur
habile, ils se sont servis de la hache
et de la massue.
En voulez-vous les preuves?
Elles sont évidentes, incont^pslables.
— Pour commencer, c’est contre le
nom Vaudois (jne la diplomatie de
messieurs les delegués s’est exercée.
Et précisément parcequ’ils sentent
que là est un des grands obstacles
pour faire agréer leur projet par les
Paroisse,s vaiidoises, iis n’en parlent
pas et se contentent de déclarer, que
l’Eglise, en dehors des Vallées, s’appellera VEglise Evangélique d’Italie
{vojGZ l’art. 5).
Ensuite, il s’agirait de donner à
celle nouvelle Eglise, des armoiries,
un écusson,., que sais-je (voyez encore
l’art. 5)? — Que ferez-vous alors,
leur demanderai-je, de ce vieux chandelier de l’Eglise vaudoise, où il y a
sept étoiles, qui brillent dans les
ténèbres?
— Aux vieux fers, n’estrce pas?
Quant à la troisième amputation
dont on ne parle presque pas dans
le projet, si ce n’est pour la réduire
à un simple bureau de transmission
(voyez l’art. 4), il y aura les conférences qui lui assigneront sa place,
n’ayez aucune crainte. -—Je parle de
la Table.
Pour nos synodes, je ne vois vraiment plus leur nécessité d’exister du
moment qu’il y aura les assemblées
générales, qui se tiendront, soyez-en
persuadés, à Florence ou à Rome,
mais, pour sûr, jamais plus dans
une de nas paroisses Vaudoises.
Donc, à bas les synodes. —r
Notre Ecole de théologie elle-même
ne nous appartiendrai tplus,pu ism’elle
deviendrait la propriété de l’Eglise_
Unie.
Reste encore la Confession de
foi, l’ancienne confession de l’Eglise
Voudoise. II paraît décidément
qu’elle aussi a fait son temps, puisque
messieurs les délégués affirment qîi'tZ
est nécessaire que la première conférence générale de l'église-unie, prenne
des mesures pour la préparation d'tme
confession de foi plus courle et plus
simple, sur la base, (notez ce point)
de la Confession de foi actuelle de
l'Eglise libre.
Est-ce assez clair?
Hé bien, il en sera de tout ainsi.
Nom, Armoiries, Table, Synodes,
Ecole de Théologie, Confession de
foi... tout cela disparaîtra, sera modifié, ce qui revient au même.
Pour foire place à quoi, je- vous
prie?.
— A l’inconnu. —
Pardonnez-moi, cher lecteur, mais
ne trouvez-vous pas aussi avec moi
5
. 29------
que ces innovateurs ressennbletil terriblement à des démolisseurs?
Tout cela m’amène à conclure que
je ne crois pas que niessieui’s les
délégués soient sur la bonne voiOi
pour nous amener à la solution de
ce problème si délicat, et d’une importance si capitale pournous vaudois.
Une fois, donc, noire méfiance
éveillée, et elle l’est, pourquoi le
cacher? d’autres réflexions, — et elles
sont nombreuses, surgissent autour
de moi. — Là où nos délégués ne
voient que harmonie, paix, prospérité
et heureux avenir, mes pauvi'es yeux,
trop habitués au spectacle des misères
humaines, ne voient que dangers,
menaces, misères et sombres perspectives.
Que deviendront donc ces pauvres
et chères vallées vaudoises, que vous
et moi, cher lecteur, aimons tant,
lorsque nous saurons que leur histoire,
cette longue et glorieuse histoire,
est finie et que nous sommes arrivés
à la dernière page de ces héroïques
annales. Nui de nous, j’en suis sûr,
ne voudra assister à leur agonie et
signer de son nom ce honteux arrêt.
Non cela je ne te crois pas ,possjfeie.
CoUrage donc, ce nuâge passera commc
d’autres ont passé. — Puisse-t-il seutement, ne pas briser les liens qui nous
uniseent à nos frères d’Ilalie, et cette
expérience être utile pour nous, comme
pour eux. — Mais il reste encore
Dien des sujets à traiter à propos
de ce projet d’union, car il est loin
d’être épuisé, il est si riche.
’ ” D,
iK SÊfVATKliR €iil\R mmn
Ce n’est pas un homme ordinaire,
que la mort vient d’enlever à la patrie
ilalieime toute entière, et plus spécialement à notre Province dont i!
a été, pendant de longues années, l’un
des auministraleurs les plu.s capables
cl les plus diligents, à la ville de
Pignerol où il occupait une si grande
place, au district enfin de Pérouse
et St. Martin qu’il représentait au sein
du Conseil provincial. — Le vide qu’il
laisse après lui ne sera peut-être
jamais comblé. Nous voulons dire
qu’un homme,quelque bien doué qu’il
soit se trouvera dimcilement dans des
circonstances pareilles à celles qui ont
fait de l’avocat César Bertea, le député, le sénateur, le président de
Conseil provincial, qui s’esl constamment trouvé à la hauteur de ces
honorables mandats. — Nous tromperions-nous en aifirmant que c’est
par un u-avail constant au service
d’une intelligence très vive que cet
homme distingué a richement complété les éludes de sa jeunesse auxquelles le goût des plaisirs deçelâge
faisait, trop souvent, une viclorieiuse
concurrence? Quoiqu’il en soit, il y
avait plaisir et profit à l’entendre
discourir, avec une rare clarté, sur les
questions les plus diverses, comme
aussi l’on recevait avec reconnaissance
les conseils qu’il donnait libéralement.
Dans la conscience qu’il avait de
son intelligence des affaires, pirtout
de ses connaissances légales, il tolérait avec peine la contradiction et
o’eubliait que difficilement le, moindre
échec fait ¡à la considération dont
il était entouré. Parmi ceux,qui ont
été en contact. avec lui, il a eu
beaucoup d’admirateurs et d’amis,
bien des envieux aussi et quelques
ennemis, trop prudents pour se montrer. Il est certain que, du moins
dans un cercle plus restreint, ,il ne
souffrait pas d’égale ; aussi n’avonsnous entendu désigner personne comme s’élevant à sa hauteur.
Il lui a manqué une chose pour
monter lui-même plus haut encore,
pour être heureux lui-même et pour
être lin instrument de beaucoup plus
de bien pour les autres ; celte chose,
hélas! si rare chez les nommes politiques de nos jours, c’est la foi. Le
malheur et la faiblesse de cet nomme
si richement doué, nous avons eu
l’occasion de le lui dire bien des fois,
c’était son scepticisme. Il répugnait
à s’entretenir sur des questions religieuses, bien qu’il ail été un partisan
et un avocat convaincu d’une entière
6
^.30
liberté religieuse. Une parole plaisante ou profane coupait court à toute
conversation de ce genre.
Persuadé, à ce qu’il semble, que
l’intérêt est la boussole d’après laquelle se dirigent même les meilleurs
des hommes, il ne pouvait les aimer
et les estimer que dans une certaine
mesure et exceptionnellement.
Nous avons quelque lieu de croire
que, à cet égard, il s’est fait dans
ses sentiments un notable changement
dans les derniers jours de sa vie, et
nous voudrions de tout notre cœur
qu’un rayon de la lumière divine fût
descendu en lui pour éclairer sa
marche dans la vallée de l’ombre de
la mort.
Un seul homme, son ami d’enfance,
qui seul aussi a été reçu auprès du
mourant, pourrait nous dire ce qui
s’est passé chez son ami aux approches de la mort.
Dans un long article consacré à la
mémoire de celui dont nous avons
voulu entretenir nos lecteurs vaudois, la Gazette de Pignerol observe,
avec beaucoup d’à-propos, que le
Sénateur César Berlea a été puni
précisément par où il a péché. Son
scepticisme s’est étendu jusqu’à la
médecine, dont il a obstinément refusé les secours pendant sa longue
maladie, après s’en être agréablement
moqué pendant les longues années
de sa santé robuste.
Tel qu’il était, avec ses faiblesses,
même ses défauts, le Sénateur César
Bertea vivra dans la mémoire de ses
amis et de ses concitoyens qu’il a
honorés et servis avec un rare talent
et un dévouement peu commun.
P. Lantarkt.
courbiër des missions
tl
Commençons par donner des nouvelles des membres de notre famille
Vaudoise au Léribé.
Nous avons sous les yeux une lettre
de M' Weitzecker, en date du 9
juillet 1885, à Monsieur Boegner,
qui constate un pas en avant de fait
dans le district du Léribé. Il s’agit
de la fondation d’une école desservie
par la mission dans la tribu de Joël
qui est complètement payenne. Après
une entrevue que Mons. W. eut avec
le chef, il put lui envoyer un jeune
maître d’école bien qualifié qui reçut
un excellent accueil, lin grand nombre
d’élèves vint bientôt se grouper autour de lui, et il s’agit maintemanl
de construire une maison d’école pour
laquelle Joël lui-même fournira le
terrain et une partie au moins des
matériaux. « Le point noir, lisons
nous, c’est le salaire du nouvel ouvrier.’
Pour cette année, deux de mes collègues mieux partagés que moi, m’ont
généreusement prêté leur concours.
Mais après? Espérons que le Seigneur
y pourvoira n.
La création d’une nouvelle annexe,
chez Khétisa,*occupe maintenant notre
l'rèi-e. Ici c’est l’homme adapté pour
le nouvean poste qui manque.
Le Seigneur y pouvoira aussi, sans
doute! Qu’Il fortifie la santé de Mons.
W. qui, comme nous pouvons le
relever d’une phrase de sa lettre,
n’est pas dans le meilleur étal, et
qu’il lui accorde de voir l’accomplissement des désirs légitimes de son
cœur afin que l’année 1886 soit
pour lui et pour sa chère compagne
une année de grâce et de bénédiction.
' Le numéro de Janvier du Journal
dex missions évangéliques de Paris
nous apporte une nouvelle qui remplira de joie le cœur de tous les amis
de la mission: L’expédition que dirige
M. Coillard a heureusement franchi
le Zambèze et est arrivée ainsi à son
but, le pays des Barotsis. Ce passage
redouté s’est effectué sans accident
et sans perte d’aucune sorte.
C’est vendredi, le 21 Août 1885,
que le grand fleuve fut traversé par
les missionnaires,date mémorable pour
rhisloire de la mission et pour la
vie de Mons. Coillard; aussi ce der-,
nier écrit-il en date„du 23 Août:
« Kazungula et la rive gauche du
Zambèze! C’est un pas de plus dans
notre long pèlerinage. Nous avons
7
,,31.
franchi le fleuve et nous sommes,
enfin, dans le pays qui, depuis plus
de six ans, était devenu l’objet de
nos pensées et le but de nos aspirations. Je laisse à deviner si nos cœurs
débordent deioie et de reconnaissance.
Vous vous r^'ouirez avec nous, chers
amis, et bénirez le Seigneur. Ce pays
sera-t-il pour nous le pays de la
promesse ou bien la fosse aux lions?
L’un et l’autre, sans doute; mais le
Dieu de Daniel, qui était celui des
patriarches, est aussi le nôtre. Notre
confiance est en lui. Nous nous inquiétons peu de l’avenir, le présent
nous suffit ».
Le transport des bagages des missionnaires, wagons, bœufs etc. depuis
Leshoma à Kazungula fut effectué
dans une semaine.
A cette heure, si rien n’a entravé
sa marche, Mons. Jeanmairel sera
déjà installé comme missionnaire à
Sesheké. Cependant ¡’horizon était
sombre et gros de nuages sur la rive
gauche du grand fleuve. On se battait du côté des chutes de Gonye;
les gens du chef. Ra-tau, au service
des missionnaires, semblaient peu
dociles.
« On nous dit, écrit Mons. C. :
Vous êtes au pays maintenant, allez
vous établir ou bon vous semblera ».
Mais où? Il s’agit d’abord d’arriver
à Sesheké, et puis nous verrons.
Dans ce coupe-gorge, nous avons
autant ou aussi peu de sécurité dans
un endroit que dans un autre. Quand
je me plaignais* à Ra-lau de la conduite de ses gens; « Ah! moruti
(missionnaire), répondit-il, nous maréna (chefsj, nous avons le pouvoir
d’étrangler et de tuer ces esclaves,
mais nous n’en avons pas assez pour
nous faire obéir d’eux »,
Nous citons encore, pour terminer,
un paragraphe de la dernière lettre
de Mons. C. adressée à Mons. le baron
L. de Bussierre et datée du 30 Août
1885.
« Ainsi donc notre expédition a
atteint son but, il ne nous reste plus
Sue la mission à fonder. Dimanche
ernier, c’était un spectacle à émouvoir les anges que de voir les évan
gélistes bassutos sur la rive sud du
Zambèze (où ils étaient retenus par
les bagages), prêchant l’Evangile à
un bel auditoire de Zambéziens, pendant que nous faisions la même chose
sur l’autre rive. Un soir, comme nous
allions faire ensemble la prière, nous
remarquâmes un grand feu de l’autre
côté de la rivière, et puis de puissantes poitrines d’hommes nous envoyèrent distinctement les paroles de
ce simple cantique: «Viens à Jésus!
viens à Jésus! » et d’autres chants.
C’étaient des jeunes gens qui avaient
travaillé chez'nous à Leshoma. Nous
pouvions mêler nos voix aux leurs,
séparés que nous étions par le cristal
du fleuve, sous la voûté étoilée ».
D. A.
itouüeUe@ reltj^kuBee
Des pasteurs convertis! — M. Th.
Braun, qui a succédé au D'' Bûchsel
comme pasteur de l’église St-Matthieu,
à Berlin, a dernièrement publié en
allemand une conférence intitulée:
La Conversion des pasteurs et son importance pour l'exercice du saint ministère (2® éd., Berlin, 1885: 55 c.)
Cet écrit a produit une sensation
considérable dans le clergé et dans
les troupeaux de I’AHemagne protestante.
« Nous comprenons, dit à ce propos
le professeur Œuli, que la simple
annonce de cette publication dans
les journaux ail valu à l’auteur une
masse de lettres de doléances et de
remerciements; car le point qu’il
touche est au cœur même de l’action
de l’Eglise et c’est là quüLfaut chercher le secret de son efficacité ou
de sa stérilité. M. Braun montre
toutes les conséquences amères d’un
ministère pastoral qui ne repose pas
sur une conversion radicale et toutes
les bénédictions qu’une paroisse relire de la complète consécration de
son pasteur à Dieu et aux hommes.
Il ne prend pas le terme de conversion dans son sens spécifiquement
8
32.
méthodiste. Ce qu’il appelle de ce
nom, c’est simplement l’abandon complet de la conscience et de la volonté
du pasteur à la vérité que celui-ci
a reconnue et qu’il doit annoncer. »
(Sem.
Japon. — Le pape a écrit à l’empereur du Japon pour le féliciter de
ses idéesji|ibéra!és et le remercier de
la tolérance accordée aux chrétiens.
Le prélat porteur de la lettre a été
reçu avec tous íes honneurs'accordés
aux, ambassadeurs de souverains et,
chose incroyable mais très vraie, c’est
"ar l’intervention du ministre de
F
France à Tokio que ces honneurs ont
été rendus»'Lés-Voitures de la Cour
sont allées prendre le nonce et les
deux missionnaires qui l’accompagnaient, puis, passant à la légation
de France, y ont pris le ministre
plénipotentiaire de la République
avec son personnel, l’amiral Rieunier
et son état major, tous en grand
uniforme.' Et les représentants civils
et militaires de la France républicaine ont Mt escorte au représentant de la théocratie papale, dans
un© cérémonie où le pape allait remercier S. M. japonaise de l’exemple
de libéralisme qu’elle lui a donné en
accordant à tous ses sujets, sans
disLinciion de culte, une protection
que les souverains pontifes , au beau
temps du pouvoir temporel,« ont
toujours refusée aux * hérétiques. »
AhI si l’empereur du Japon connaissait notrè' histoire d’Europe, quelle
joli© leçon il donnerait au chef de
la catholicité!
(Eglise libre).
Chronique ®aaboiôc
Nous recevons de M. Ed. Tour®
de Marseille les lignes qui suivent:
Avant de quitter nos chères Vallées,
M. Hugon, m’avait remis la somme
de 99 fr. pour que je lui fisse parvenir 12 Bibles Segond sur papier
soie et avec l’index biblique. Or, en
apprenant le naufrage de notre ami,
je me suis dit que les Bibles aussi
étaient perdues avec toutes les marchandises du bâteau. J’ai eu l’idée de
communiquer cette nouvelle à Mons.
Dardier, de la Société évangélique de
Genève, qui m’avait fourni ces Bibles.
Or voici ce que ce dernier vient de
m’écrirer «Le comité a lu avec dou
leur la nouvelle du naufrage de Mons.
Hugon. Il a décidé de lui remettre
les Bibles qu’il vous avait achétées et
qui ont été noyées. VeuilleK faire le
nécessaire ». Inutile de vous dire combien cela me rejouit et combien je
suis heureux de pouvoir comiimniquer
â notre ami Hugon cette agréable
nouvelle. Elle sera un petit adoucissement à toutes les peines qu’il à dû
supporter.
A-nnotioö
On deiïiânde, pour une grande
Villa dcRome, tin Jfirdîniei' instruit
connaissant bien son élab et meme
la direction générale d’une ferme
(chevaux, vaches, basse-cour). Qn
tient avant tout à une personne de
toute confiance, capable de veiller
sur la propriété en [’absence du
maître. 11 aurait un bon logement et
s’il était marié, sa femme pourrait
trouver de l’occupation dans la Villamême.
Pour les conditions s’adresser à
Mme gjrohl — Boulevard Duboùchage,
8 (Alpes Maritimes) ,iVîce,
Ecnkst Robert, 0íro«í.
Pignèrol, Imprim. Chiantore et Mascarolli.