1
Second Année.
7 Janvier 4«76.
H. 4.
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«Joixmali' cie 1’Ég‘lise Évfmg'éllcjULO Vaiidoiso
Yolu me terez témoins. A.ctes I. 8.
Paraissant chaqu« Vendredi
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poste (Europe) .... » U
Etats-Unis . . . . » 8
On s'aboBne: k Pignerol au,^nreftu de l'ad»
miaietmtipn Uaison Micold
A La Tour chez H. Ouli libraire.
A Turin chez M. 6oss, via l’io Quinto, n. 16.
A Pomaret chez M. LANTsatT Past. niraslsur.
5utvtM< U tènie atee te ehariU.
• ." •.Tnt T|(æ'‘>i. iV>. »iw-"z.i.a iawg:;s:
Un Numdeo séparé: 10oentimee.'
Annoncée k la é.e page 96 eenfimee par ligne.
Sommai r*e.
Solidarité. — Le Cntéchisme ou Manuel
d'instruction religieuse d’après la Parole
de Dieu. — La stèle de Nésa roi de Moab.
— Nouvelles religieuees et faits divers. —
Chronique locale. — Chronique vaudoise.
— Revue politique. — Souscription pour
le portrait du Doci. Revel.
SOLIDARITÉ
L’on a beau s'en défendre, à
moins de vivre parfaitement isolé,
l’on ne'peut jamais se soustraire àj
la loi, bumaine autant qae ^Mne /
de la solidarité. La parole que
l’on oppose à cette loi: Chacun
portera son propre fardeau ( GalVI. 5) ne nous place pas au milieu des lottes et du travail de
la vie, mais nous transporte devant le tribunal de Christ ; c’est
là que chacun devra répondre pour
soi-méme. £t d’ailleurs le même
apôtre qui proclame celle vérité
venait d’énoncer. dans la môme
Epître cette autre règle, en apparence contradictoire: Portez ¡es
fardeaux les uns des autres et ac~
complissez ainsi la loi de Christ.
11 est parfaitement à sa place
d’objecter que • tous les membres
du corps n’ont pas une môme
fonction • ; pourvu que l’on ajoute •
qu’ils ont un soin mutuel les uns
des autres, que si l’un est honoré, les autres s’en réjouissent et
s’il souffre tous les autres membres
souffrent avec lui».
C’est de la solidarité des membres d’une Eglise particulière que
nous voulons surtout parler ici ,
quoiqu’elle existe et se révèle
aussi dans les rapports des enfants de Dieu avec le monde dans
lequel iis vivent.
' ?!
Noé, le prédicateur de la jns^
tice et Lot qui chaque jour affligeait son âme juste en voyant
lee abominations des Sodomites,
n’unt pas échappé à cette loi.
Sauvés eux-mèmes à travers les
eaux du déluge et la pluie de
feu et de soufre. ils n’ont pas
moins été. en un moment. dépouillés de toutes ces richesses,
qu’iia avaient amassées par de
longues années de travail ; comme
'plus tard les chrétiens-4e Jérusalem n’ont sauvé que leurs personnes de l’effroyable ruine de
'cette ville. Révehant «u côté de"
la question duquel nous voulons
noos o'ccuper, nous affirmons comme un fait malheureusement incontestable que , parmi le grand
nombre de principes qui sont méconnus parmi nous', il n’y en a
aucun qui le soit au même degré
que celui de la solidarité.
C'est en vain que nos Synodes
annuels offrent à on grand nombre de membres de ^Eglise et
à tous ses pasteurs . l’occasion
de se voir, de se communiquer leurs
idées et leurs sentiments et de
mettre en commun leurs expériences. C'est en vain que nous avons
une Constitution et des réglements
organiques communs; chaque Egiise particulière ou paroisse ae
meut ou ne se meut pas, dans
l’enceinte de son territoire, s’occupe de ses intérêts particuliers
et, sauf dans quelques cas extraordinaires, ne se donne aucun souci
de ceux des autres églises. Qui
sait si même il n'est pas arrivé
quelquefois que telle paroisse, privilégiée à certains égards . a éprouvé une mauvaise satisfaction
en contemplant les misères de sa
proche voisine !
Et si dans chacune de nos paroisses. nous regardons d’un pen
près, si nous nous enquéron’s diligemment des petits détails de
la vie ecclésiastiqoe et religieuse,
que de petites et de grandes misères ne découvrirons-nous pasf
Que de jalousies. qne de rivalités
■de. village à village, ott de quartier à quartier ! Que de gens, par
exemple, qui prétendent qu'on
doit leur ajlporter l’édiflcalion,
dans l’-école de lear hameau, et
qui opoiraienl déroger en allant euxmêmes la chercher dans le quartier voieind Noos «OtinaissOn’e,
grâce à Dieu , passablement d’exceptions, mais ce que nous venons
d’indiquer n’en demeure pas moins
la règle. Chacun voudrait avoir
sa petite table à part pour prendre son repas Spirituel. Où est
le sentiment si doux de la communion fraternelle, partant de la
solidarité? Où est le désir sérieux et le besoin de faire part de
ses biens spirituels, quand on en
possède, afin que tons soient rassasiés?
Une Eglise ne peut pas vivre
par un seul de ses membres,
comme un corps ne peut pas exister par un seul de ses organes ;
il faut que plusieurs participent
à cette vie et marchent ensemble,
en se soutenant dans le même
chemin et vers un même , but. Il
n’est jamais indifférent pour nous
que notre voisin soit en santé ou
malade, qu’il prospère ou soit dans
la détresse. Notre maison est peutêtre solidement bâtie, mais si celle
du voisin, adossée à^Ia nôtre, s’écroule, elle peut en entraîner la
ruine. (à suivreJ.
2
tài TBMOIH
LB CATÎCBISW
«O Maaoel d'iBstricUon
d'après la Pwle df; BieB
pur J. P, Mbu.ls Pasteur ï
■ ->1.3 f>
«•
l’édition française
BT l’ Édition italienne
Un simple coup d’œil jeté sur
r édition française suffit à démontrer sa grande supériorité visà-vis de l’édition italienne. Les
lettres alphabétiques qui divisent
les diverses parties des réponses
pour indiquer les passages de l’Ecriture qui s’y rapportent étaient
d’une absolue nécessité: on le
comprend aisément.
Nous sommes reconnaissant envers l’auteur d’avoir conservé les
NB. et même d’en avoir accru
le nombre, car le catéchumène intelligent peut en faire son profit
non moins que le catéchiste. Pari
mi ceux qui nous ont paru le plus
à propos nous avons'noté les suivants: VII. 3; IX, 2; X, 10; Xll,
1;XV, 1. 13; XIX. 3; XX, 10;
XXI, 4; qui ne se trouvent pas
dans l’édition italienne (1),.
Des transpositions heureuses qui
ont redressé le fil des idées, des
remaniements très soignés qui
ont éclairci la pensée et facilité
le travail de la mémoire par une
exposition plus lucide et précise
XI* ée'd’édition italienne divii^ Oifc
deux düDs l’édition française. Plus
d’un catécmimèno' en aura-'été
recoîfinaissant. En effet, s’il pouvait
être possible d’apprendre par cœur
I tout le chapitre, il devenait 'par
contre impossible de l'expliquer
pendant la durée ordinaire d’une
leçon. D’ailleurs, les deux sujets
(la délivrance des conséquences
du péché — et la délivrance du
péché) se distinguaient d’eux-mêmes et méritaient, par leur importance, d’occuper chacun une
place à part.
A ce que nous venons de dire
ajoutons pour finir, que la formule
des enseignements dogcSatiques et
moraux est, en français , plus
exafele, complète et dégagée, ce qui
nous a fait penser (sans que l’auteur s’en fâche) que cette langue
lui était par habitude, plus facile
à manier que la langue italienne.
Nous désirons que le besoin d’une
seconde édition italienne du catéchisme de M' Meille se fasse
bientôt sentir et que la traduction
française devienne à son tour l’original d’une nouvelle version dans
la langue de notre patrie.
Y.
Li STÈLE DE NESA
roi de Noab
Il existe actuellement au ^jouvre,
de la doctrine, ont transformé pro- i dans la salle du musée Judajque,
fondement quelques chapitres tels
que les 111*. VI*. X*, et XX*. Ici
deux et meme trois demandes et
réponses du Catéchisme italien,
ont été fondues en une seule dans
la traduction française ( Comp. chap,
VI. VIII, X, XXII); là. de nou
un bloc de basalte noir, dur et compacte , mesurant plus d’un mètre
de haut sur 70 cent, de large et
35 d’épaisseur. Sur ce bloc sont
gravées trente quatre lignes en caractères petits, serrés et peu profonds’; ce sont les caractères phé
velles demandes «t réponses ont i niciens archaïques, de sorte que
été ajoutées, et nous citons avec
satisfaction celle du chapitra III,
12 (le but que Dieu s’est proposé
dans la création, c’est-à-dire sa
gloire et le bonheur de ses créatures) et celle du chapitre IV, 2
(s’il n’y a pas de place pour le
hazard dans un monde gouverné
par la Providence) dont nous avions avec regret constaté l’absence dans l’édition italienne; plus
celles des chapitres X, 4 et XV, 1.
Mais ce qui nous a vraiment
réjoui ce fut de voir le chapitre
Les cbitTres romains indiquent les chapitre.s; ceux arabes les réponses.
nous avons ici le plus ancien al
phabet de l’histoire.
Ce bloc est la 'fameuse stèle
érigée par Mésa, roi de Moab, en
commémoration de ses hauts faits.
Elle date donc du temps d’Achab,
d’Elie et d'Elisée. Cette pierre avait
été déjà vue dans le pays de Moab
par le missionnaire Klein (1868)
qui en signala l’existence au consul de Prusse à Jérusalem. Mais
l’honneur d'être arrivé à la posséder à travers mille difficultés et
de l’avoir déchiffrée revient à M.
Clermont-Gauneau attaché au consulat de France dans la même !
ville. La stè/e-n’a pu être conquise
dans son entier ; car-les bédouins
fanatiques qui y attachaient une
vertu divine, craignant qu'on ne
voulût la leur enlever , l’avaient
faite sauter au moyen du feu et
s’en étaient partagés le morceaux.
Au moyen de négociations habilement dirigées et ne regardant
pas à la dépense, M. ClermontGauneau parvint a entrer eu possession de la plupart de ces morceaux et
à reconstituer la stèle dans*son eotier.Le contenu de l’inscription est
la continuation du récit de la cam pagne entreprise par Joram, Josaphat et le roi d’Edom contre Mésa
roi de Moab. Que nos lecteurs
veuillent bien lire le récit biblique
tel qu’il est contenu au 2** livre
des Rois. Ch. ni. du v. 4 au v. 2t.
Ce récit s’arrête au moment ou
Mesa'‘enfermé par les afliés dans
Chir-horeset, tente une sortie contre l’armée d’Edora et repoussé
de nouveau, offre sur le mur de
la ville son fils aîné en sacrifice.
L’Ecrivain sacré nous dit. qu’à
cettevue ilyeut ungrand courroux
en Israel et qu’ils s’en retournèrent dans leur pays. Il parait cependant, d’après la stèle de Mesa,
que celui-ci reprit tout aussitôt
l’offensive et qu’il fit subir aux
Israélites une grave 'défaite , en
tout cas il rendit à 'son peuple
l’indépendance, tandis que jusque
alors il devait payer au roi d’Israël cent mille agneaux et cent
mille moutons par an. Voici maintenant le texte de l’inscription tel
qu’il a été entreprêté par M Clermont Gauneau.
« Moi Mésa, fils de Charoorgad
le Dibonito. — Mon père à régné
sur Moab trente années et moi j’ai
régné après mon père. — Et j'ai
construit ce bamat (temple) pour
Chamos dans Qarha ( l’acropole de
Dibon) sanctuaire du salut, car il
m’a sauvé de tous les agresseurs
et m’a fait triompher de tous mes
ennemis.
» Omri (voyez 1 Roi xvi, 16)
fut roi d’Israël et opprima Moab
pendant de longs jours, parce que
1 Chamos était irrité contre lui. —
Et son fils lui succéda et il dit, lui
aussi : « J’opprimerai Moab » . —
Dans mes jours, je dis: «Je le...
et je le visiterai lui et sa maison ».
— Et Israël fut ruiné, ruiné pour
toujours. Omri s’était emparé de
3
LB TÉMOIIi
la terre de Mddelja. —* Et il y de*
meorait.... aon fils ( Acliab ) vdcot
quarante an», et Chañaos l’a fait
pdrir de mon temps
« Alors je bâtis Baal Meon et
je construisis Quiriathaim.
> Et les hommes de Gad demeuraient dans la terre d’Atarolh depuis longtemps, et le roi d’Israël
. avait construit pour eux la ville
d’Ataroth. — J’attaquai la ville et
je la pris. — Et je tuai tout le
peuple en spectacle à Chamos et
à Moab. — Et j’emportai de là
VAriel de David (?) et je le traînai
à terre devant la face de Chamos
à Lérioth. — Et j’y transportai les
hommes de Saron et de Maharoth.
— Et Chamos me dit : « Va! prends
• Nébo sur Israël. — J’allai de nuit
et je combattis contre la ville depuis le lever de -l’aube jusqu'à midi.
— Kt je la pris et je tuai tout,
sept mille hommes. — Et les femmes et les jeunes filles, car je les
consacrai à Astar Chamos. — Et
j’emportai de là les vases de Jéhovah, et je les traînai à terre devant la face de Chamos.
« Et le roi d’Israël avait bâti
Jahas et il y résidait lors de la
guerre contre moi. — Et Chamos
le chassa de devant sa face , je
pris de Moab deux cents hommes
en tout; — et je les fis monter à
Jahas et je la pris pour l’annexer â Dibon.
«C’est moi qui ai construitQarha
(l’acropole de Dibon) le mur des
forets et le mur de,..,. — J'ai
bâti ses portes et j’ai bâti ses
tours. — J’ai bâti le palais du
roi et j’ai construit les prisons
des .... dans le milieu de la ville.
— Et il n’3' avait pas de puits
dans l’intérieur de la ville, dans
Qarha: et je dis à tout le peuple:
« Faites-vous chacun un puits,
dans sa maison. — Et j’ai creusé
les fossés pour Qarha , pour.......
d’Israël.
«C’est moi qui ai construit Aroêr
et qui ai fait la route de l’Arnon.
• C’est moi qui ai construit BethB’amoth , qui était détruite. —
C’est moi qui ai construit Bosor,
qui est puissante {?)... à Dibon des
chefs militaires , car tout Dibon
était soumis. — Et j'ai rempli....
les villes que j’ai ajoutées à la i
terre ..... f de Moab). — Et !
c’est moi qui ai construit... Beth* ;
Diblathaïra et Beth-Baal-Méon ; et i
j’ai élové_ la-!«.•..» de la terre ët
Horomaïm bù résidait.... Cbatnos
me dit: Descends et combats contre
Horomaïm.... — Chamos dans mes
jours.... l’année....
Les dernières lignes de l’inscription ont particulièrement souffert. 11 est probable qu’elle se
terminait par la 'désignation de
l’année du règne de Mesa , dans
laquelle la stèle commémorative
avait été rédigée.
L’autorité des récits bibliques
reçoit de ce monument une confirmation éclatante car le synchronisme des événements est certain.
Au point de vue paléograpfaique, linguistique, l’importânce de
ce monument n’est pas moindre.
Le texte de l’inscription est de
l’hébreui pur, avec quelques particularités qui en constituent la
personnalité. C’est l’hébreux parlé
en Moab inclinant légèrement vers
les dialectes arabes et araméens.
Nous pouvons dire avec M. Gauneau, que cette inscription moabite. avec son alphabet, sa ponctuation. son orthographe , ses lois
phonétiques, sa syntaxe et son vocabulaire est assurément ce qui
peut aujourd’hui nous donner l’idée la plus exacte de l’aspect
d’une page biblique de la même
éj'Oqiie
¡^Résumé d'un article du Journal
de Genève signó A. S )
l}ou9eUe0 reitjgteused
Stêisae. — Le ch.irmant village
d’Heüikon, canton d’Argovie, a été
dans la soirée du 25 décembre dernier
le théâtre d’une affreuse catastrophe
qui ,a plongé soudainement dans le
deuil un grand nombre de familles de
cette localité et des localités environnantes. Ce soir donc, le régent du
village et sa sœur, aidés de personnes
amies des enfants, avaient organisé ,
dans une des grandes salles de l’école,
située au second étage , un Arbre de
Noël pour la jeunesse.
Vers les six heures, une foule de
300 et plus de personnes, sans compter les 110 enfants, héros de la fête,
avait déjà envahi et encombré corridors et escaliers, et le régent venait
à peine d'introduire la clef dans le
trou de la serrure, pour ouvrir la salle,
quand, tout à coup , un craquement
effrayant se fit entendre , et, un instant après, corridors, escaliers, vestibules ne formaient plus qu’un aflVeux
amas de décombres, de dessous les- :
quelles on n’a pas retiré moins (sans
Ïarler des blessés au nombre de 40
50), de 72 cadavres, parmi lesquels
20 enfants, et 28 jeunes gens et jeunes
Olles, la fleur de la jeunesse du village.
On attribue ce terrible accident à
un grave défaut de consiruction de
l’escalier, dont le palier n’était soutenu que par une forte cheville,’enfoncée dans la paroi et qui était évidemment trop faible pour supporter
le poids du corridor et de l’escalier.
Quelle solennelle confirmation de la
parole du Maître: c veillez, car vous
ne savez ni le jour, ni l’heure eu laquelle le Fils de l’homme viendra I »
12 mémoires sur 53 ont été couronnés dans le concours ouvert par la
Société Suisse pour la sanctification du
Dimanche, sur le repos dominical au
point de vue htménique. 53 concurrents
et 12 lauréats I C’est bon signe, et la
preuve manifeste que cette importante
question tend à se populariser.
♦
— Sous le titre caractéristique Les Potentats de Villes, le
dernier numéro de L’J^lite Libre contenait le récit d’iine inhumation protestante faite à Briiay (Pas-de-Calais),
qui est bien la pièce la plus tristement curieuse, à bien des égards, qui
nous soit tombée sous la main, depuis
longtemps. Un maire et un adjoint se
faisant, à ce point, les instruments
empressés de la sacristie et de son bigotisme plus qu’abject, c’est là, grâces en soient rendues à Dieu, quelque
chose qu’on ne rencontrerait plus au
jour d^aujourd’hui en Italie ! Et dire
que c’est en France, dans ce pays des
grandes initiatives par excellence, et en
Eleine république, que de pareilles
assesses, que des attentats aussi criants .à la liberté des cultes se commettent.... c’est à n’en croire ni ses
yeux, ni ses oreilles J Que Dieu ait
pitié de la France, et ne la livre pas
pour bien longtemps encore aux hommes capables de pousser à de pareilles énormités, et qui ne sauraient faire
autre chose pour elle, en prétendant
la sauver, que de la pousser â sa
ruine !
M. Dupanloup a écrit à l'un de ses
amis une lettre mélancolique où il
s’excuse d’accepter celte charge de Sénateur pour laquelle tant de bons catholiques auraient vendu presque leur
âme. L’évèque d’Orléans dit qu’il sera
dans la haute assemblée, « comme Daniel dans la fournaise de Babylone ! »
Un prélat français et qui plus est membre de l’Académie dont la science biblique est telle qu’il n’a pas distingué
la lournaise des trois jeunes hébreux,
de la fosse aux lions où Daniel a été
jeté... c’est fort, n’est-ce pas ? et
poiirtanl il en est ainsi... à la grande,
très-grande satisfaction de VUnivers
4
4
L£ TÉMOIH
qui en triomphe, on ne sait trop pourquoi, puis qu’énfin ils sont ni«intenanl|^!
niD aussi bien que l’autre de
défenseurs du Syllabus.
f,
Chronique locale.
Eia:Tomr^ — Samedi malin, premier Janvier', a eu lieu l’inauguralion
de la pierre commémorative que la
Municipalité et les habitants de LaTour et des environs ont élevée à la
mémoire des docteurs C. Malan et G.
Ferreri, morts victimes de l’épidémie
typhoïde de l’année dernière.
Le Syndic de La Tour avait invité
à intervenir à la cérémonie non seulement les membres du Conseil de LaTour , mais quelques uns de ceux de
Luserne-S.-Jean, les ecclésia.niques des
deux cultes, les professeurs du Collège,
les chefs d’ateliers, les marchands, la
Société des ouvriers, enfin tous les citoyens qui pouvaient y prendre quelque intérêt. Aussi le concours a-t-il
été très considérable. — Dès que la
pierre a été découverte, M. le Syndic
a rappelé brièvement l’objet de la convocation et a lu un télégramme de la
famille Ferreri et un autre envoyé au
nom des étudiants de l'Université de
Turin. Après lui ont été invités à
prendre la parole M. le Prieur de la
jaroisse catholique, le pasteur Bert,
e prof. Niccolini et le prof. Malan.
— Alors le Secrétaire communal a lu
un procès-verbal à double original qui
a été couvert d’un grand nombre de
signatures, et dont une copie sera conservée dans les archives do la Commune et l’autre a été mise dans un
coffret de fer et murée derrière la
pierre commémorative elle-même.
Nous profitons de celle occasion
pour informer les sousciipleurs du
monument qui devra être élevé à l’honneur et à la mémoire de M' C. Malan
que ce monument sera aussi placé incessamment dans le cimetière de LaTour et sur la tombe où reposent les
restes du regretté jeune docteur.
Chronique Caubotee
Tsurtn. — La vente annuelle au
profil de la Société des demoiselles protestantes pour la protection de l'enfance
Îtauvre et de l’hopital^évangélique a eu
ieu le 15 et le 16 décembre dernier
et a donné (y compris les dons en argent faits à celle occasion) un produit
brut de près de 5000 frs.
JlofM«. — Nous avons reçu de celle
ville le premier numéro de l’Educatore
Evangelico, journal mensuel, de 16 colonnes grandes in 8“ en , langue italienne, publié par la Società pedagogica
evangelica italiana, et pour lui servir
d’orgm^, sons .la directioo de M. Giovanni G^rnieri, instituteur vaudqis à
la station de Rome.
Î L’esprit dans lequel cette publication est conçue et sera poursuivie,
nous n’en douions pas, nous fait on
ne peut mieux augurer du bien qu’elle
est appelée à faire au sein de nos Eglises anciennes et nouvelles, en traitant
en conformité avec l’EvangilCj tout un
ordre de questions jusqu’ici laissées
fdus ou moins dans l’ombre, malgré
eur extrême importance. Beaucoup de
succès donc et longue vie à l’Educatore Evangelico ! Le prix d’abonnement
pour ritalie n’est que de 2 fr. par an.
I&j^üue politique
MMim. — l..es deux Chambres sont
en vacances. Le décret de clôture de
la session doit paraître ince.ssamment,
et l’époque de l’ouverture de la nouvelle session sera annoncée en même
temps. Le Gouvernement a pris celte
mesure par convenance internationale
et politique et afin de donner à la
Couronne l’occasion d’exprimer en haut
lieu son opinion ou celle du Gouvei*nement sur les événements qui se sont
accomplis dans le courant de l’année,
visite des deux empereurs , question
d’Orienl etc.
Le Duc de Salriano ayant enfin donné
sa démission, le Sénat est heureusement dispensé de juger un de ses
membres.
La Gazzetta di Pinerolo emprunte à
L’Opinione ce qui suit; « La Commission parlementaire chargée de l’élude
du projet de loi sur la Perequazione
Fondiaria a désigné l’honorable député Tegas pour son relateur et lui
a confié le mandat de faire connaître
au Ministre des finances les idées de
la Commission et de rapporter ejgsuite
à celte dernière les intentions du Ministre-». La Gazzetta remarque, avec
raison, quel cas les collègues de l’honorable député du Collège de Briquéras ont fait de ses Lettere sulla Perequazione Fondiaria.
— Après les succès de
la gauche dans les nominations sénatoriales, la victoire a de nouveau souri
à la droite dans le vote de la loi sur
l’état de siège et sur celle de la presse.
L’élal de siège est maintenu par 377
voix contre 329 pour Paris, Versailles,
Lyon et Marseille; il est aboli pour
l’Algérie. La loi sur la presse a ensuite été votée à l’unanimité. —L’Assemblée nationale ayant terminé ses
travaux a été congédiée par son président, M. Auditïrel-Pasquier. Les journaux annoncent la mont de M. de la
Guerronnière.
— Le prince de Galles poursuit le cours de son voyage
dans les Indes. Il est arrivé à Caknitta
où il a été reçu en grande pompe.
— Une note contenant
un projet de pacification de l’Herzégovine et de la Bosnie a été concertée
entre les trois Empereurs et a dû être
envoyée aux cabinets de Paris, de Lon- .
dres et de Rome afin d’être appuyée
par eux.
souscription
POUB L8 POBTBAlï DU D* 1. P. B»VBU
Total précédent Fr. 195 80
C’est une liste un peu longue que
nous recevons de M. Gardiol pasteur à Buby l’ancienne paroisse du
regretté Docl., noai nous tenons à
la publier en entier
Paul Geynaonat feu David » 1 —
J. Geymonat anvieu . . ■ » 1 Josué Geymonat, adjoint . . » 1
Paul Geymonat ( Courtil ) . . ■» 0 50
D. Geymonat ...... 1 —
Josué Geymouat, feu Paul . » 0 50
Paul Geymonat, feu Etienne » 1
Bonjour, syndic > 1 Samuel Charbounier . . . 1 —
J. D. Micheliu-Salomoo . . » 0 75
Sœurs Rostagnol .... » 5 —
Mad. Lansarot . . . . . 5 —
Mad. Lansarot-Davil . . . » 3 M . Daniel Davit > 2 —
Alexis Gay » 0 50
Rüujüur J. J. et J. Sigismond » O 60
Elisée Caffarel 0 50
Mondon Jean et Elisée . . > 1 —
Negriu Paul et Elisée . . . 1 20
Sigismond Davit » 0 50
Jean Puy » 0 75
Daniel et David Mondon . . A 0 70
Paul Mondon > 0 75
D. David Mondon .... » 0 75
Paul Pontet, ancien (Aisés) T> 0 80
J. Mondon Marin » 0 50
Joseph Mondo U 1 —
Jean Peyrot » 0 50
Ronjour D. feu J. D. . . . 1 —
Constance Navache .... > 0 50
Gilles Pierre » 0 50
Pontet, ancien ( Puy ) . . . Æ» 0 60
Bertou, ancien » 0 60
ivegrin J. feu J. Etienne . . » 0 50
Negriu Paul (Courtil de Dama ) 7> 1 Mondon David feu Jos. . . X 0 50
l aul Vola Régent .... » 2
Total F
, 235 85
Ernest Robert, Géranl et Adminislratêur.
l’ignerol, Impr. Ohiantore et Ma.scarel/;.
5
Seconde Année.
H Janvier 1876.
N. 2.
" ii_, ■ y
«Joiii:*na,l Evan^^Hqwe Vaudoiso
■ .‘i,. . ' , ■ ■ . ■ ‘
Paraissant chaque Vandredi
Youi me eerez témoine. Acris (. 8.
Suivant ta vérité avee la eharilé.
PNrx DK L’jtDDHKKIItM* Ou s'attedile; & Pfguerol ’âu Bdleau de l’ed- Un Numdro adpasd;. 10 oeotimas.
Uali* L 3 ministration VaMon-Vieol.
Tou« les pays de I’Udìoh de A l-a Tour qbez M. lf«Li.i librftire. Annonces k Is 4-e page SS cantipote (Europe) ... >6 A Turin chez M. Goss.viq Pio Quinto, n. )S. ' met par ligne. ■ na.i.i nia e... 1
Btatfl-UirÌ9 » 6 A Poanaret cliez tf. Lj^tarst PMt. THrftsur.
Sommai r*e.
Une cause du peu d'efficace de la prédication évagéliqne. — Comment il faudrait
lire la Bible d'après Moody. — Le Catéehisme. — Nouvelle» religieuie» — Divers.
— Chronique taudoise. ~ Hevut politique.
UU CAUSE DU PEU D'EFFICACE
de la PrédicalioD èviDgéliqie
Qui n’a entendu déplorer le peu
de fruit de la prédication évan*
gélique ? On a Wen souvent cherché à s’en rendre compte, et l’on
ne s’est pas trompé en aiSruoant
que l’une des principales causes
de ce mal, c’est le défaut de préparation et de prière des auditeurs,
leur indolence, leur état de sommeil. leur insensibilité, le manque
d’attenüon. — On peut dire aussi
avec raison que le résultat d’nn
discours religieux n’est pas aussi
immédiatement évident, visible,
palpable pour ainsi dire, que celui
d un discours politique qui est
suivi d’une résolution, ou d’un
discours du barreau qui l’est d’une
sentence de condamnation ou d’absolution. Ici les résolutions sont
individuelles, personnelles, ici les
fruits sont avant tout dans les
cœurs, dans la conscience et s’ils
doivent aussi se manifester an dehors , dans la vie , dans l’œuvre
chrétienne, inêiiie dans les œuvres
chrétiennes , ce n’est que peu à
peu que cette manifestation a lieu;
c’est avant tout une vie cachée
avec Christ en Dieu, et encore le
monde ne la connaît pas et surtout ne la reconnaît pas.
Cependant, nos réserves faites à
I égard des fruits d’une espèce
tonie particulière que nous devons
attendre de Ja prédication de la
parole de Dieu, noua devons noua
attendre à des fruits ; 1« Vigneron
céleste a le droit d’en trouver
dans sa vigne, et Voici il ne trouve
bien souvent que des grappes sauvages; noua admettons qae le manque d’efficacité provienne essentiellement , comme dn temps da
Sauveur et de ses apdtres, de ce
que ceux qui les écoutaient, les
écoutaient mal, sans aacnne de
ces dispositions d’humilité, de confiance, 4^ sentiment dn péché, de
foi, qui sont les conditions indispensables de ta bénédiction du Seigneur. Mais n’y a-t il-pas; aussi
un défaut capital provenant d’un
autre côté, du côté de ceux qui
annoncent la parole ? Un célèbre
professeur avait coutume de répéter que l’éloquence est une vertu,
qu’on discours religieux . comme
tout autre discours vraiment élo«
quant, doit-être une action, qu’il
doit avoir un but bien défini, bien
précis, bien positif. Or quel doit
être le but de tout discours religieux? d’instruire, d’éclairer,
d’annoncer, d’expliquer quelque
vérité ^ Oui sans doute ! Mais ce
n'est cependant pas là le but essentiel Le but spécial de la prédication doit être de réveiller Jes
consciences, de nourrir les âmes,
d’édifier; en un mot, d’amener
les âmes au salut. — Or c’est ce
but qui manque souvent à nos
discours religieux, ce ne sont pas
des actions, nous n’y poursuivons
pas le but des buts ; quelquefois
un sermon est une corvée, souvent
c’est une dissertation qui sort plus
de la tète que du cœur, et qui
aussi passe par dessus les têtes
des auditeurs , sans atteindre la
conscience, sans aller à l’àme ; ils
rappellent involontairement la dé
finition qo« Joseph de MftUtre ^
donnait du ministre protestant :
« C’est, dit-il, un homme habillé
de noir, qui dit de bonnes choses •.
Rien d'étonnant qo'ane telle
prédication sans but, qa’iia tel
discours, qui n’est pas une action t
quoi de surprenant qu’une telle
éloquence qui n’est pas une vertu,
qu’un tel orateur dont on ne peut
pas dire, comme du vrai théologien , que c'est le cœur qui fait
l’orateur, ne voie pas de fruits de
ses travaux souvent bien fatigants
et bien pénibles?
Mais voici un prédicateur- bien
différent, c’est Moody le célèbre
évangéliste américain. — h’Eglise
Libre dit à son sujet: «Il est un
trait caractéristique des évangélistes américains que nous ne pouvons
nous lasser d’admirer et d’envier.
— Nous voulons parler de la façon
simple et pratique qa’ils ont de
travailler au salut des âme.s. C'est
un ouvrage auquel ils se mettent
po« r tout de bon. Le bûcheron,
qui veut abattre un arbre, le cultivateur qui veut labourer une
pièce de terre, le cordonnier qui
veut faire un soulier ne sont pas
plus résolus à achever leur tâche
que M. Moody à convertir les pécheurs. Si vous lui disiez que le résultat de ses efforts est problématique. qu’il sera nul peut-être, vous
le verriez probablement aussi étonné
que le bûcheron, le labourenr et le
cordonnier, si vous leur appreniez
que , malgré leur travail l’arbre
ne tombera pas peut-être, la terre
ne sera peut-être pas remnée, le
soulier ne s’achèvera peut-être
pas. Les évangélistes de son espèce ignorent la résignation philosophique dont tant de pasteurs
font professsion quant à la «téri-
6
LtS TÉMOIN
Hté de leara: e£Pertt^ lia .tàenn^i
qoe si les inoyèns cOioiVeiii^es
sont employés , le bat| jne ^at
manquer d’être atteiali- Or , ees-i t;
moyens se résument pour eux
dans laî prédication d’une part, et
de l’autre dans les prières et lé
concours personnel des chrétiens,
ils mettent en branle ces diverses
forces et comptent sur le réveil
des âmes comme sur Teffet qu’elles doivent nécessairement produire '
Voici la fin d’un des appels de
M. Moody : ■ Si la religion n’est
pas une réalité, brûlons nos Bibles
et tournons le dos au christianisme.
Mais si'ces choses sont vraies,et
si les hommes’courent à la rencontre du jugement et de la perdition, ne somme nous pas obligés de faire quelques efforts pour
les sauver?-... »
• A la suite de cet appel, les
trois quarts au moins de la congrégation promirent de faire chacun un effort personnel pour amener au moins une âme à Christ
pendant la semaine.
Quand prêcherons nous, conclut
Y Eglise Libre, avec cette puissante
simplicité ? Quand nos auditeurs
nous répondront-ils de cette manière? »
Comnieol il raudrail lire la Bible
d’après Moady
L’homme de qui sont les paroles que nous allons mettre sous
les yeux de nos lecteurs. s’est
acquis dans l’œuvre de la conversion des âmes une si grande et si
légitime célébrité , que tout conseil sur cette matière , procédant
de lui , ne saurait être accueilli
avec trop d’empressement, ni trop
de déférence. Voici donc ce que
nous trouvons, sur la lecture de
la Bible, dans un des cinq discours
de lui, qu’il a publiés à Londres,
avant son départ pour l’Amérique:
« Une des meilleurs moyens
d’étudier la Bible , c’est de la
prendre par ordre de matières. J’avais coutume autre fois de lire
tant de chapitres par jour, et si
je manquais à ma tâche , je regardais cela comme de la froi
•éôur»-''Mais #.,Bot^ bien ceci.», «f
qqelqá¡<^ m’avaitf âétnandé^ deux
après , ce que j’avais lu ,
i'e n’âurais pu le- lui dire....i. Un
nomme demandera à sa femme:
HUis-moi, ai-je lu ce chapitre? »
— « Je ne m’en souviens pas. » répondra-t-elle. Ni l’un , ni l’autre
ne se le rappelle, et peut-être liront-ils ce même chapitre plusieurs
jours de suite. Et ils appellent cela
lire la Bible !
» Il ne nous sert à rien de lire
la Bible si nous n’y cherchons pas
quelque chose. Si un ami me voyait
cherchant de côté et d’autre dans
cette salle , et qu’il me dit: —
Moody qu’est-ce que vous cherchez,
avez-vous perdu quelque chose? et
que je lui répondisse: — Non, je
n’ai rien perdu, je ne cherche rien
de particulier, j’imagine qu'il me
laisserait continuer tout seul et
me trouverait' bien ridicule. Mais
si je lui répondais: Oui, j’ai perdu
une pièce d’or, alors je pourrais
m’attendre à ce qu’il se mît de
la partie. Lisez la Bible, mes amis,
comme si vous cherchiez quelque
pbose de précieux....
« Je rencontre quelque fois des
gens qui se vantent d’avoir lu la
Bible, en tant de mois, d’autres qui
la lisent, chapitre par chapitre, de
manière à avoir tout lu dans l’année. Il vaudrait presque mieux dépenser l’année entière à lire un
seul chapitre. Si j’allais dans une
cour de justice avec le désir d-’eraporter les suffrages du jury, je me
procurerais tous les témoins ca pables de témoigner au sujet du
point en litige. Je ne leur demanderais pas de rendre témoignage
sur toutes sortes de choses, mais
uniquement sur ce point là. Il devrait en être ainsi avec les Ecritures, Je pris un jour le mot amour
et ja passai je ne sais combien de
semaines a étudier tous les passages dans lesquels on trouve ce
mot, si bien qu’enfin je ne pouvais m’empêcher d’aimer tout le
monde. Je m’étais nourri d’amour
si longtemps que j’étais impatient
de faire du bien à toutes les personnes que je rencontrais.
« Prenez tour à tour la grâce,
la foi, l’assurance.... Prenez encore
les promesses de Dieu. Qu’un homme se nourrisse pendant un mois,
des promesses de Dieu et il n’ira
plus se plaignant de sa pauvreté.
Vous entendez des gens se lamenter: Oh! ma misère, ma
misère '. Mes’kmis, ce n’est pas misère, c’est paresse qu'ils devraient
dire. Si vous vouliez.seulement aller de la Genèse à l’Apocalypse
pour examiner les promesses faites
à Abraham, à Isaac, à Jacob, aux
juifs et aux'gentils, et à tout le
peuple de Dieu en tout lieu; si
vous passiez un mois à vous repaître de toutes ces promesses,
vous n’iriez plus de côté et d'autre
la tête basse et la mine allongée ,
vous plaignant de votre pauvreté,
mais vous relèveriez la tête avec
confiance et vous proclameriez les
richesses de la grâce , et. il ne
pourrait en être autrement.
LE fATfiCHISNE
oü MaoBel d! iDSlrnctioD religlense
d après la l’arole de Dieu
par J. P. M BILLE Patteur
III.
REM.^RQUëS
SUR l’édition française.
Ouvrons maintenant le catéchisme français, et qu’on nous
pardonne st quelques unes de nos
observations porteront à faux ou
ne paraîtront guère dignes d’être
relevées.
Nous avons entendu quelqu’un
se plaindre de ce qu’au Chap. ni
qui traite de la Création, les deux
premiers chapitres de la Genèse
aient fourni trop peu de matière
aux demandes et réponses. Par
exemple, il n’est pas dit où Dieu
plaça le premier couple humain ;
or, le jardin d’Eden eût été le
terrain voulu pour glisser un mot
sur l’innocence primitive de l’homme et de là venir à sa chûte.
Tout comme un NB. fait ressortir l’institution du mariage, de
même un NB. suffirait pour accentuer davantage l’institution du
Sabbat.
Chap. v. A l’aide des passages
Gen. III, 6; Jacq. i, 13-15; et 1
Jean h, 16 . nous aurions désiré
voir plus clairement démontrée
la genèse du péché: 1. la tentation , c.-à.-d Satan , auteur du
mal, en face de la femme encore
dans l’innocence; 2. la convoitise,
ou le germe du péché ( hélas !
7
LC TâMOtM
déjà péché ) qui a sargi dans le
cœnr de la femtne -rv et ici Adam
oa l'homme est entraîné ; — con*
voitise qui apparaît sons le triple
aspect de convoitise de la chair,
convoitise des jeux, et orgueil
de la vie; 3. le proprement
dit, fils de la convoitise, ou l’acte
de la transgression, ( 1 Jbait |ii,
4); 4. les conséquences du péché
ou la malédiction qui, en tombant
indirectement sur la nature ( G-bn
III, 17>19) frappe l’humanité d’une
triple mort: a) la mort spirituelle
(Ephés. Il, 1), bj la mort corporelle , précédée d'une foule de
maux, et c) la mort seconde ou
éternelle. — A ce propos, il nous
semble difficile qu’un catéchumène
saisisse facilement la différence
entre les réponses 8 et 9, lesquelles
pourront lui sembler presque identiques. Enfin, nous aurions précisé
davantage les rapports existants
entre le péché et la loi.
Chap. X, 4. Cette demande et
réponse qui ne se trouve pas au
Manuel italien et qui est de toute
importance (l’innocence de Christ)
pourrait donner lieu à insister sur
le fait que, le péché ayant été
commis dans la chair, il devait
être aussi puni dans la chair, d’où
la nécessité que Christ fût vrai
homme. (Rom. vih, 3).
Chap. xiv. Ce chapitre, qui se
compose de plusieurs sujets, pourrait aisément donner matière à
quelques sections. 11 conviendrait
d’amplifier davantage les grandes
doctrines de la conversion, de la
foi, de la repentance, de la justification, de la régénération et de
la sanctification. A notre avis, c’est
le point le plus faible du catéchisme que nous examinons; non
pas que ce qui y est dit ne soit
fort bien dit; mais parceque ce
qu’y est dit est trop peu de chose.
Ne sont-ce pas là les points sur
lesquels on revient le plus souvent dans la prédication de l’Evangile, et par conséquent les
plus importants? Il importe donc
d’en avoir une connaissance claire
et précise, et pour cela détaillée.
— Si nous nous trompons c’est
notre faute.
Le Chap. xix ( la Parole de
Dieu) serait aussi susceptible de
quelque amplification.
Chap. xx. Il nous a semblé que
le nombre des conditions d’une
vraie prière est à la fou trop
grand et trop petit. — La sincérité rentre dans la foi, l’bumîlité dans l’esprit de charité; la
persévérance peut être une disposition plutôt qu’une condition, car
Dieu peut exaucer une prière dès
qu'elle est prononcée la première
fois. Notre avis est que les conditions distinctes d’une vraie prière
peuvent se réduire à trois: 1. la
foi; 2. la soumission à la volonté
de Dieu (Luc, xxh, 42) — et nous
regrettons que celle-ci manque :
3. le nom ou l’intercession de
Jésus Christ. Nous espérons que
l’auteur n'insistera pas sur le
terme « soprappiii » qui se trouve
dans l’édition italienne, car on ne
saurait admettre que le nom de
Jésus Christ soit un • surplus *
dans une vraie prière
Telles sont, en laissant de côté
quelques points de détail, les principales observations que nous nous
sommes permis de faire sur le
catéchisme de M. le pasteur de
Turin. En somme, ce manuel que
la pratique nous fait apprécier
chaque jour davantage, nous paraît un des mieux réussis soit pour
le catéchumène, soit pour le catéchiste. Quiconque l'a étudié, —
car il ne faut pas seulement le
lire , mais l’étudier , — aura remarqué la beauté d’un grand nombre de réponses et beaucoup d’autres qualités qu’à dessein nous
n’avons pas voulu relever, afin
que chacun les trouve par soi
même. Le temps, l’observation, la
pratique feront ça et là retoucher
une phrase , modifier un terme,
ajouter ou supprimer un mot
Nous désirons vivement, ardemment que Dieu, pour la gloire du
quel ce catéchisme a été publié,
accorde à l’auteur encore assez
d’années pour jouir abondamment
du fruit de son travail, et que ce
petit livre apporte la lumière divine dans l’intelligence et dans
le cœur de nombreux catéchumènes. Y. B. P.
iiouioeUes reltgtcuôes
Le journal l’Italie avait
parlé, selon son habitude assez légèrement de l’œuvre d’évangélisation qui
se poursuit en Italie. L’Osservatore
Rommo et VJJnüà CattoUca, journaux
ultra cléricaux n’atiraienl pas ait mieux
dans leur sens, que ne parle des questions religieuses et de la propagande
protestante le journal français de Rome.
V Italie demande: Montrez-nioi la
statistique des conversions que vous
avez faites à Rome depuis cinq ans,
fi). Théoph. Gay répond au nom de
la branche méthodiste épiscopale de
l’Eglise protestante italienne de Rome:
c ^tre seule branche compte sept cents
membres, tous convertis du catholicisme par notre prédication, dont cinq
cents militaires. Et nous n’avions pourtant rien à leur offrir qui pût Qatter
leurs sens et plaire à leui-s goûts....
C’est que, au dessus de ces goûts, il
y a dans les âmes et dans les cœurs
des Romains des besoins, des aspirations que le papisme ne peut pas
satisfaire, tandis que l’Evangile de
Christ leur donne pleine satisfaction >.
Nousfélicilerionsde grandcœur l’Eglise
méthodiste épiscopale pour les succès
qu’elle a obtenus, si nous n’avions pas
lu naguère dans une. lettre publiée dans
les colonnes du T’émet», que l’Eglise
Vaudoise, qui a le plus de communiants
n’en compte que Î03 et si, dans uiie
correspondance de l'Eglise Libre, nous
ne trouvions cette affirmation positive.
( Entre tous les lieux de culte, il n’y
a pas plus de 400 communiants. Le
nombre de 4000 évangéliques, annoncés
comme devant recevoir l’Alliance est
un erreur *. Evidemment M. Théoph.
Gay part d’une base tout autre que
celle de ses contradicteurs. Nous en
avons la preuve dans le chiffre des
500 militaires, dont certainement la
très minime partie appartient à Rome
et se trouve actuellement dans cette
ville. Il ne suffit pas du reste pour
être évangélique d’avoir fait, une fois,
une adhésion quelconque à une église
protestante.
IHttfer0
Æaatptte Genève vient de
perdre un des hommes qui, à l’étranger, faisaient le plus grand honneur à
la culture intellectuelle. Adolphe Pictet.
le savant linguiste, le philosophe, l’écrivain plein de verve et d’esprit nous
a quittés pour toujours.
Un peu oublié à Genève qui avait
jadis connu en lui un professeur estimé
et un brillant colonel d’artillerie, Adolphe Pictet a vu sa réputation grandir
au dehors, à la suite de ses remarquables travaux sur la langue des anciens
Gaulois. Sa connaissance approfondie
du sanscrit et de presque toutes les
langues parlées en Europe le rendait
éminemment propre aux recherches de
la philologie comparée, et cette science
de date récente, lui doit, en effet, plusieurs de ses plus importantes découveiies et, à coup sûr, l’un de ses plus
beaux monuments.
8
s
Lfi HiilOIN
Coniprenanl que la divmité des tan*
gués n’est pas un jeu du hasard^ mais
qu’elles contiennent, ‘ponr qui sait l’y
chercher, le secret des génétalions dis
Sarnes, il a entrepris de reconstruire,
l’aide du sanscrit et: des kngues qui
découlent de la même origine « l’hiatoire primitive du peuple aryen, cette
race-mère qui vivait, il y a des milliers
d’années, dans quelque repli montagneux au centre de rAsie et dont nos
ancêtres, Germains_ou Celles, ont emporté avec eux les idées, les croyances
et les mœurs dans leurs lointaines migrations.
L’ouvrage dans lequel il résuma le
résultat de ses recherches ; I^s origines
indo-européennes oti les Aryas primitifs,
produisit à son apparition une sensation très vive et marqua une date importante dans l’histoire de la philologie
comparée.
( Journal de Genève ).
CKrontque ®aubot0c
JLn ToMr. — Les réunions de la
première semaine de janvier ont été,
comme à l'ordinaire, suivies par un
très gland nombre de fidèles. Elles
ont été présidées, loui -ê-loui‘, par M.
Charbonnier. Tron, Malan, Coslabel ,
Selli et Calvinb. Elles ont eu lien tous
les soirs au Collège et alternativement
aux Coppiers et à S'® .Marguerite. Quels
en seront les fruits ? Dieu est fidèle.
Si nous avons prié avec foi, nous serons certainement exaucés. Mais si
nous n’avons dit que. Seigneur! Seigneur! il ne nous sera accordé que
selon notre peu de foi ou selon notre
incrédulité. Mais jamais, pas plus maintenant, que du temps de l’apôtre et à
l’égard des juifs, l’infidélité des hommes n’anéantira la fidélité de Dieu.
Pattsaret. Reunions nombreuses
dans les quartiers; 50 personnes seulement dans les écoles centrales de
Pomaret el du Clôt d’Envers.
Turin. Les réunions de prière
pendant la première semaine de Janvier , ont été suivies par un nombre
de personnes oscillant entre 50 el 100.
C’est un bien petit contingent, en proportion de celui qui eût pu être fourni
si la foi en l’importance et en l’eiBcacilé de la prière était plus générale et
plus vivante, au sein de celle Eglise.
Ce qui a également manqué à ces réunions, ce sont des exhortations et des
prières adiessées par d’autres que par
les personnes oflicielles, pasteurs el
instituteurs.
IVatst«». Dang line lettre adressée
par notre Evangélisle dans celle ville
au Ciistianû EvangeHeo, M. i. Pons rend
»compte d’un acte très-grave de disci>p]ine ecclésiastique accompli au sein
ye celle Eglise. Quatre d’entre les
^embres qui fa composaient et dont
les agissements et la conduite avaient
donné lieu à des plaintes répétées et
à des représentations et admonestations
restées sans eiTel, ont été, par une décision du Conseil d’Eglise, communiquée à celle dernière du haut de la
chaire, retranchés de la communion
des fidèles. Persuadés que les directeurs
de l’Eglise de Naples n’oiU pris une
détermination aussi grave, que sous
l’empire d’une absolue nécessité après
beaucoup de combats avec eux-mêmes
el les plus ferventes prières an Seigneur
pour qu’il la fasse concourir au bien
de l’Eglise, nous ne pouvons leur refuser le tribut de notre admiration
pour le courage et la fidélité dont ils
ont fait preuve.
Hiemi, (Sicile). Le dernier N® de
la Famiglia Crisliana contient des détails fort intéressants sur la sépulture
d’un des membres les plus marquants
de l’Eglise Vaudoise de celle ville, signor Francesco Ferbo. Pendant sa
longue el douloureuse maladie ce frère
n’a pas cessé de rendre le meilleur témoignage è la pleine suffisance de la
grâce qui e.st en J. C. Vivement sollicité
Eiar des parents influents el zélés callioiqiies à se confesser el à se faire administrer, < Pourquoi le ferais je, leur ré» pondil-üjnsqu’àlafin. Ou vous croyez
t que j’ai commis des péchés ou vous ne
• le croyez pas. Si vous le croyez comme
» vous devez le croire , alors recont naissez que c’esl avec Dieu que je
. dois régler me comptes el nontivec le
» prêtre, car , en péchant c’esl Dieu
> uniquemenl que nous offensons el
» non le prêtre. On vous croyez que
B je suis sans péché, ce qui d’après
» la parole de Dieu esl impossible, el
» dans ce cas quel be.soin ai-je d’un
B prêlre ? Laissez-raoi donc dans^ ma
B tranquillité d’espril et faites que je
B rende en paix mon âme à Celui en
» qui j’ai cru et qui rn’a promis la
B vie éternelle , quand il a dit de ses
B brebis: Je leur nonne la vie éternelle,
B elles ne périront jamais et personne
î ne les ravira de ma main ».
IHeüue politique
Miatie. — Le roi Victor-Emmanuel
a prononcé les paroles qui suivent en
réponse à l’adresse de l’armée , à la
réception du nouvel an. € Je vois avec
la plus grande satisfaction les progrès
constants de l’armée; je lui souhaite,
comme toujours , honneur et gloire ;
el j’ai la conviction que, si quelque
nouveRe eircœaslance lui en offrait l’occasion, l’armée durait répondre à ma
conhance et à celle de la natran >. On
a donné à ces parolee un sens belliqueu* qu’elles n’ont pas, el les journaux ont fait pendant quelques jours,
beaucoup de bruit pouf rien.
Sa Majesté a signé le 9 janvier le
décret de prorogation de la Chambre;
ce décret est le précurseur de celui qui
doit clore la session. L’on prévoit que
les députés ne pourront se réunir pour
la nouvelle session qu’au commencement de mars, ou même plus tard.
Pruuee. — Il n’esl question que
des prochaines élections pour le Sénat
el pour l’Assemblée nationale. Au nombre des 75 sénateurs élus par l’Assemblée nationale l’on compte sept protestants. MM. de Pressensé et André ne
sont pas du nombre. — M. Thiers n’a
accepté que la candidature de Belfort.
Autriclk». — Le comte Andrassy
a fait aux divers cabinets de nouvelles
propositions pour la pacification des
provinces danubiennes insurgées.
AUeutagu0. — Les socialistes gagnent du terrain dans l’.AIIemagne du
Nord et surtout en Saxe. Bismark a
rendu la Chambre attentive an danger
dont la société esl menacée de ce côté;
dernièrement encore il a donné à ce
sujet des détails propres à faii e réfléchir. On assure que le grand chancelier,
en présence de ce péril, se rapproche
du parti conservateur et n’esl pas éloigné de changer d’attitude vis-à-vis de
la fraction de la Diète qui porte le nom
de centre el qui esl composée des députés catholiques. Bismaik olfrirait la
paix aux catholiques dans ce sens du
moins qu’il s’arrêterait dans la voie des
répressions, sans cependant revenir sur
le passé el sans rapporter les lois concernant le culte catholique déjà volées.
Le parti catholique, quoique fatigué,
de la résistance, acceptei a-t-il la paix
qui lui est offerte ? Nous le croyons à
peine. Car le Vatican veut tout ou rien.
— La vraie politique à son égard esl
celle de l’Eglise libre dans l’Etal libre » ;
dans ce sens que les fidèles payent leur
culte respectif, el que tous obéissent
aux lois de l’Etat.
! Erkest Kobbrt, Gémnl et Administra leur.
I l'igncrol, Impr. Chiantere et Masc.aren/.
9
Seconde Année.
24 Jânyier jS76.
N. 3."
• y , P ^ . :ii[ . -t ‘/IJ.'i
«Joixmal de l’Elg’lîse .'Evang-éliq^tie Vaudoise
Voit» me serez l/moins. Actes I. 8.
Paraissant chaque Vendredi
"SuicarU la vérité avec la eharilé.
Prix db l'abonmbuknt par ak On s'abonne: à Pignerol àti Bureau de l'ad- Un Numéro séparé:- lOoentiuies.
Italie I. 3 ministraiion Uaiton UiHi.
Tous les pays de l^nion de A l.a Tour chez M. Oilli libraire. Annonces à la t.e page 36 oenliposte ! Europe ) . . . > t! A Turin chez M. Goss, vi* Pio âuioto, n. 16. mes par ligue.
Etats-Unis » R A l'omsret chez M. LANTsatt Past. Oirecltur. it
î^oniiTial «?o.
Solidarité. — Quesliui) sérieuse regar
(tant le Collège Vaudois. — Cnrregpondanee. — Nourellesreligicitseset faits dicers.
— Berue politique. — Souseriplion.
SOLIDARITÉ
(Voir N.
II.
Ce qui, dans une guerre et sur
un champ de bataille, assure la
victoire à l’une des armées c’est,
de la force physique et du courage individuel de chacun des
combattants, la supériorité de l’organisation et de la discipline. Un
soldat isolé n'est rien; même tous
les soldats jéunis seront incapables de gagner une bataille, s'il
n’y a pas à leur tête une intelligence supérieure qui les dirige,
et qui , par le concours savamment combin'é d’une multitude
d’unités humaines, saura former un
chiffre écra.sant Mais d’un autre
côté, cette intelligence d’élite, ce
brillant chef d’Etat major, a besoin de chacun de ces humbles
soldats, et sans eux il ne cueilleja
pas la moindre petite branche de
laurier.
Nulle part, peut-être, entre les
hommes, la solidarité ne se montre
dans son absolue nécessité, en
même temps que dans ses effets
merveilleux, comme dans une armée. Quelquefois elle s’y produit
même excessivement, comme esprit
de corps , engendrant des rivalités, des jalousies , ou des rancunes
qui ne sont pas sans inconvénients. Mais survienne un péril
commun , et les rivalités ne se
manifesteront plus que par un
assaut de courage intrépide. Tous
pour un, un pour tous\ telle est
la devise d’une armé^ en campagne. L’imprudence du chef, ou le
manque de vigilance d’une sentinelle peuvent coûter la vie à des
milliers d’hommes; la trahison
d’un seul met en péril l’armée entière. Combien il importe donc
que chacun de ces hommes , qui
n’ont de force que dans leur
union, ait dté exercé, éprouvé, discipliné . aân que l’on puisse être
sûr de lui et compter qu’il fera
sa petite part de l’oeuvre commune.
L’Eglise de Jésus Christ éSi
aussi une armée, bien petite hélas!
comparée à l’immense multitude
qui s’appelle Je monde, (i. Rois
XX, 27). Elle a, de plus, le très
grand désavantage d’être divisée
en on nombre infini de corps ,
séparés par d’immenses distances,
quelquefois aussi par des différences profondes d’organisation et
de discipline, tandisque, à peu
près partout, ces petits corps détachés se trouvent en présence
d’un adversaire, puissant par le
nombre et plus encore par une
forte organisation.
N’importe, si le drapeau de cette
petite troupe est la parole de Dieu,
si le chef qui la dirige et l’encourage est le Fils éternel du Père ;
si ses armes sont spirituelles, la
victoire lui est assurée. Deux ou
trois, assemblés au nom du Seigneur , l’ont avec eux, et alors:
qui sera contr’eux ? Le petit troupeau ne doit pas craindre; il a
plu à son Père de lui donner le
royaume. Mais combien il importe,
dans cette bonne guerre, que l’Eglise des rachetés poursuit contre
le péché et le « prince de la puissance de l’air, • que les soldats
soient un entr'eux et avec leur
céleste capitaine ! C’est ici que la
vigilance est une vertu capitale ,
et que celui qui y manque marche à sa ruine, une ruine éternelle , et peut y entraîner beaucoup d'autres avec lui. C’est ici
parconséquent qu’il importe aussi
souverainement que chaque membre de ce corps soit individuellémcnt exercé, éprouvé , discipliné,
en sorte qu’il garde son rang
dans la bataille et combatte courageusement avec ses frères l’ennemi commua? - ?
Un soldat qui paraît en public,
dans une tenue négligée, peut s’attendre à une peine disciplinaire.
Celui qui souillerait habituellement son uniforme serait plus
sévèrement puni. Le manque de
respect envers un supérieur, la
révolte ouverte , entraînent, pour
le coupable, un châtiment qui peut
aller jusqu’à la peine de mort.
L’expulsion du- corps, le passage
à une compagnie de rigueur, pour
un gradué. la dégradation , sont
des degrés intermédiaires de châtiments surtout pour indiscipline.
Ce qui fait noire faiblesse ce
n’est ni notre petit nombre, ni
notre pauvreté relative ; c’est bien
plutôt notre indiscipline et le manque d’une forte organisation. Nous
dirions volontiers, en revenant à
noire comparaison, que les cadres
y sont (tant bieu que mal), les
recrues aussi, souvent plus qu'on
n’en voudrait, mais ces recrues ne
sont ni exercées, ni disciplinées;
on leur a donné un peu trop tôt
l'uniforme qu’elles ne respectent
pas et ne rendent pas respectable.
Comme le chef de l’armée des rachetés veut un peuple de bonne
et franche volonté, il n’est pas
10
10
■1,^ TEMOIN
question d’user de ccHatrsdnte ««->4
vers ces boiumes qui s'ont évidemment pi»imt de gott pour le
service dans lequel il» ont pUr« '
entrer.
Mais n’est-il pas très imprudent
de permettre à ces mêmes hommes de continuer à porter l’uniforme et de maintenir leurs noms
sur le rôle de la compagnie ? Les
désordres qu’ils commettent ne
seront-ils pas à la charge du corps
dont ils portent les insignes ?
Faute d’avoir su, ou voulu appliquer la discipline ce corps sera
solidaire des délits commis par
ces membres qui le déshonorent.
QlieSTIOÜi SÉRIEUSE
regardant le Collège Yandois
Que feront désormais nos jeunes gens Vandois qui, tout en
fréquentant notre Collège, ne se
destinent pas au ministère ? Comment pourront-ils désormais, en
sortant de nos classes de philosophie, entrer à l’üniversité pour
y poursuivre les études d’avocat,
de médecin ou d'ingénieur ? Jusqu’ici cela était comparativement
facile pour de bons Irovailleurs.
Ils se préparaient sur les programmes du Gouvernement aux
examens de licence lycéale, les
subissaient, et, s’ils franchissaient
avec un succès égal l’examen
d’admission à 1’Université, ils
étaient dès lors considérés comme
des cives Universitatis Studiorum
et arrivaient ainsi au diplôme du
Gouvernement. Maintenant — si
toutefois notre Collège ne se range
pas au plus vite au nouvel ordre
de choses — la porte de l’Université, c’est-à-dire l’entrée à toutes
les carrières libérales , en dehors
de la théologie, reste inévitablement fermée à tous nos étudiants.
11 ne leur reste qu’à retourner à
leurs champs, ou à se dédier au
commerce, ou bien encore à grossir la phalange, à bien des égards
trop nombreuse, qui se rend régulièrement, chaque année, à Florance. La preuve de notre dire
nous l'avons dans le R. Décrété
du 7 Janvier 1875 et dans le
Regolamento du 22 Février 1875
^)0ur les examens de licence lycéale Peut-être à l’avenir donne
rons nous^ è' rmsge <ée nos #todianfli, lune analyse deè prhicitpaui
àrticHfê èbat ces documents se
c^péseiil. Foal* ^ moment nous
ne’relèverons que celui qui nous
semble rompre toute communication entre notre établissement et
les Institutions de l’Etat.
Art 6 du Décret. § 6. « Qui
veut être inscrit ( pour l’examen
de licence lycéale) doit présenter
au Présidé le diplôme de licence gymnasiale obtenu trois
ans auparavant ».
Ceci est répété dans le Réglement à Vart. 7: « Pour être ins
crit à l'examen, le candidat devra
unir à sa demande, le diplôme de
licence gymnasiale obtenu trois
ans aupâjravant ».
Il est par trop évident, d’après
ceci, que les étudiants qui sortiront désormais de nos classes de
philosophie, bien’loin d’être admis
à l’Université, ne pourront pas
même se présenter à l’examen de
licence lycéale , faute d’un document qu’ils auraient di^ se procurer trois ans auparavant.
Inutile, que nous insistions sur
l’urgence qu’il y a à ce que notre
Collège se range, puisqu’il le faut
ainsi, aux nouvelles mesures adoptées par le Gouvernement. Mais
comment s’y rangera-t-il ? En re
courant au moyen extrême du
pareggiamento? Nous avouons que,
pour notre part, nous le redouterions beaucoup Car, avec le paregginmento , la Bible ne passeraitelle pas bien vite de la première
à la seconde, de la seconde à la
dernière place dans notre Collège?
N’en viendrait-on pas à l’enexcluf^e
tout a fait? Notre institution destinée avant tout à former des
ministres de l’Evangile, ne seraitelle pas, tôt ou tard, envahie par :
des professeurs savants peut être, ,
mais sceptiques ou incrédules ? ^
Cette mesure extrême et redoutable, n’est heureusement pas neces- !
taire Mais al faut faire quelque
chose, si nous ne voulons voir notre I
Collège abandonné de ceux qui se I
destinent à une autre carrière que j
la théologie, si nous voulons que
tous nos enfants demeurent auprès
de nous et restent soumis à l’influence de l’Evangile pendant les
années ai critiques de l’adolescence
et de la première jeunesse. Voici
donc ce que nous proposerions;
Ce serait que nqs étudiants,
( tout eli ëontinuant à cultiver
avec un soia tout spécial des branches par^liUièreB ^ telles que la
religion et le grec, fussent préparés à subir l’examen de licence
gymnasiale dans un établissement
de l’Etat et que tous fussent obligés
de subir cet examen, avant de
poursuivre leurs études de philosophie- Je dis avec intention;
car en Rhéthori^ue nous ne pouvons pas admettre de distinctions
entre les futurs théologiens et les
autres, et, lors-môme que cette distinction existerait , nous ne pourrions pas en tenir compte, de crainte
de démoraliser la classe, en rendant
la tâche plus facile aux uns, beaucoup plus diflîcile aux autres.
Voici maintenant les avantages
que nous attendrions de l’adoption
d’une pareille mesure: l.Lesétudes
faites dans notre Collège seraient
fortifiées dans plus d’une branche,
surtout dans le Latin 2. Vis-à-vis
du Gouvernement; nous n’aurions
pas l’air de vouloir soustraire nos
jeunes gens aux épreuves auxquelles il soumet toute la qioventû
colta d'Italie; nous éloignerions
de nous l’accusation de vouloir
faire secte à part et tourner au
séminaire. 3. Nous assurerions à
nos jeunes gens qui ne se destinent pas au ministère la possibilité d’entrer plus tand à l’Université. 4. Nous serions beaucoup plus
sûrs que ceux qui se rendent à
Florence, tout en possédant un diplôme qui leur facilite l’entrée à
une autre carrière libérale, le font
par vocation réelle et non pas par
une espèce de nécessité. 5. Nous
assurerions à tous nos jeunes gens
un diplôme qui, en cas de malheur,
leur faciliterait considérablement
l’admission à un emploi du Gouvernement.
Au reste, nous tenons à le dire,
notre intention principale, en écrivant ces lignes, a été de réveiller
l’attention du public vaudois, surtout de la direction et des professeurs du Collège et de l'administration de la Bourse Pollegrin,
sur une question dont l’importance
n'échappera à personne ; à eux
maintenant de nous venir en aide
par leurs conseils qui recevront
dans nos colonnes une hospitalité
cordiale et empressée.
11
LU TÉMOIN
il
(ÎTorrespontrancf
Praly, le 29 Dôcfaalire 1875.
Monsieur le Directeur, *
J’ai lu la lettre de M'’ le pasteur
Meille, in.sérée 4ans le n» 50 du Té^
moin, et je me serais contenté de rendre hommage aux sentiments par lesquels il cherche à se rendre utile à
l’église, au moyen de son catéchisme, si
un ami et frère ne venait de m’écrire;
« il me semble vous voir chaque jour
courbé sur le catéchisme Meille, occupé
à en tirer le suc pour le porter à votre
ruche». Je dois décliner cet honneur
qui ne me revient pas ; parce que je
ne me sers pas de ce catéchisme avec
mes catéchumènes, et, avec votre permission, je soumets au public ma manière de voir sur ce sujet.
M. Meille a eu la bonté de nous
dire comment il a été amené à s’occuper du travail qu’il nous a présenté.
Dans la préface de son catéchisme italien on lit: « Parecchi anni or sono,
» il non mai abbastanza compianto Dol» tore Riivel mandava agli Evangelisti
» suoi dipendenti, una copia inlerfo» gliata del catechismo ( della Chiesa
• valdese), pregandoli a notare — in
• vista di una revisione giudicata in» dispensabile — quelle correzioni e
» quei cambiamenti che stimassero più
• opportuni da proporsi.
» Il lavoro che, oggi, ci permettiamo
» di sottoporre al giudizio dei ministri
» e dei fedeli della nostra Chiesa, ha
» avuto il suo punto di partenza da
» queir invilo •.
11 est bon de rappeler pour ceux
qui l’ignorent, ou peuvent l’avoir
oublié, que le D'* Revel faisait partie
de la Commission Synodale chargée
de rédiger le catéchisme qu’on ne peut
attribuer à Mr Geymonat sans faire du
tort à deux autres personnes respectables, ou leur infliger un blâme que
le D'^ Rével certainement n’a pas mérité. (Syn. 1857 art. 20, et Syn. 1859
art 31 ). — N’a-t-il pas voulu lui, ancien pasteur, successivement dans deux
paroisses vaudoises, se servir de l’influence que lui accoi'dait sa position
nouvelle pour intéresser les ouvriers
sous sa dépendance, dont plusieurs
avaient été formés par ses soins , à
une œuvre que lui avait confiée le
mandat de son Eglise , en vue de la
perfectionner et la rendre plus dii’eclement utile aux Eglises des Vallées
comme aussi à celles de l’Evangélisalion italienne ? C’est ce que me fait
cioirj l'aveu de M"' Meille lui-même.
— Je ne sais si l’invilalion du D'' Revel
a pioduil d’autre résultat que le caté- ;
chisme qui nous est recommandé main- \
tenant, ni même .si ce dernier tfavaij
a été communiqué à la personne qui
en a déterminé le point de départ.
J’ai même ignoré ce qu’avait fait le
D'^ Revel avant lie l’avoir lu dans la
préface citée plus liant; et nn silence
aussi complet sur un sujet (|ui inté
resse la vie de l’égUse est encore une
énigme pour moi.
îe oe pa»:prendre rooe parti de la
manière dont pn^ meltrait. maintenant
de côté le catéchTsnié àppi'ouvé par le
Corps des Pasteurs et adopté par le
Synode, en usage pendant plusieurs
année;; aux Vallées, pour le remplacer
par pn autre dont on doit encore faire
l’essai. En voulant tenir compte d’une
ciitique qui ne s’est pas montrée au
grand jour, M. Gevmonat a donné une
édition empirée cTu catéchisme qu’il
n’auitiU dû modifier qu’à bon escient.
Ce que demande maintenant M. Meille
c'est ce qu’a demandé le doct. Reyel
pour le travail qui a paru soins sa
responsabilité, c’est ce qu’a demandé
après lui M. Geymonat, malheureusement dans un temps trop limité, lorsque déjà son siège était lait, et le livre
sous presse. C’est ce que la Table aurait bien fait de demander aux pasteurs et aux professeurs ministres de
l’Evangile, ses ressortissants, et ce
qu’elle pourrait peut-être demander
encore, comme résultat d’un essai, pendant grand nombre d’années.
Qu’on ne le dissimule pas, certaines
objections contre le catéchisme font
l’efTet de la critique sacrée dans les
mains de ceux qui ne croient pas à la
nécessité de la Révélation ; et c'est
probablement snr l'opportunité et l’usage à foire d'un catéchisme qu’il faudrait s’entendre, avant de s’occuper
d’tln tfavait rédigé. Pour ma part, je
crois qu'il y a des craintes exagérées
sur l’usage et un usage abusif du meilleur manuel d’instruction religieuse que
l’on pourradonner à nos églises, comme
on peut faire feuilleter la Bible sans
rofit réel pour des enfants tels qu’on
les confie aux pasteurs Le catéchiste
doit savoir éviter cliacun de ce.s écueils
en se servant d’un manuel avec des
élèves qui ne seraient pas capables de
prendre des notes, ou de mettre par
écrit le petit cours d’instruclion religieuse qu’il e.sl appelé à leur donner.
Pour en revenir à la proposition de
M. Meille, je crois pouvoir dire qu’elle
se réalise aans l’accueil favorable , à
l’invitation qui nous vient d’oiilre-loiiibe
et qu’une bonne manière d’bonorer la
mémoire du regretté doct. Revel c’est
de donner cours à son projet au point
où il l’a laissé , afin que « nous pos
sédions une fois un manuel d’inslruclion leligieuse rpii répomle si bien à
nos besoins, qu'il ait chance de devenir,
et de rester pour longtemps le Catéchisme de l'Eglise Vaudoise ».
D. Gay, pasteur.
Noos publions volonlieis la lettre
suivante qui sera suivie , nous l’espérons de plusieurs autres.
Cher et honoré M. le Directeur,
Vous serait-il agréable d’avoir de
temps à autre des nouvelles directes
de Rome? .Me voici tout disposé à vous
en donner. Mais, entendons-nous bien;
je dis des nouvelles de Rome et non
r.
pas de l'iEfflise de on de Pantvre
de JJome, paroeque je se compte pas
me reslreindre à cea sujets, quoiqu’ils
soient le.s plus intéressants pour un
journal tel que le Témoin, mais plutôt
vous parler un peu de tout, en passant,
si l’occasion s’en présentedu sacré
au profane et meme du sérieux au*
plaisanl. Cependant, ai-je besoin de
vous le dire ? Les choses plaisantes ne
formeront pas le plus fort contingent
de mes lettres. Vous savez que la plaisanterie n’est pas pi'écisement de mon
goût. Aussi nej^rmetlrai-jeoux paroles’
et aux faits qui portent sa livrée de
figurer dans ma oorresrondance que
lorsqu’ils pourront être de quelque utilité. Quant au profane, je pense qu’ii
pourra être beaucoup plus ’souvent de
la partie, ne fùt-ce aue pour fomiliariser plusieurs de vos lecteurs avec cette
Rome d’autrefois et cette Rome d’aujourd'hui que l’on vient visiter de tous
les bouts de la terre, et par là même
les familiariser avec le cluimp le plus
intéressant ( on comprend facilement
dans quel sens je l’appelle ainsi ) de
l’œuvre missionneire de notre Eglise.
Commenpons par le sacré. Je voudrais pouvoir vous dire nue notte Eglise
est ici en pleine prospérité, que notre
œuvre avance à voiles déployées. Malheureusement , il n’en est rien. 'Nous
passons par un montent difficile, triste
et presque décourageant. Le dimanche
matin nous avons au culte principal
des assemblées assez nombreuses, mais
les évangéliques romains proprement
dits, n’y sont représentés que par une
très faible minorité. Aux services du
soir sur semaine, nous avons des auditoires microscopiques, et aux conférences du dimanche soir, malgré les
avis sur les journaux et aux coins des
rues, nous n’avons pas la satisfaction
de voir se remplir notre chapelle dont
la dimension est pourtant bien modèste.
Dés lors, vous compi'enez que ce soit
avec un regard d’envie que nous voyons
la foule se presser chaque soir à l’enti’ée du théâtre Quirino oui est attenant à notre local. Comnien de fois
ne me suis-je pas déjà dit, depuis le
peu. de temps que je suis ici; Pourquoi
la dixiéme partie de ce monde ne (aitelle pas quatre pas de plus, ou quatre
pas de moins et n’entre-t-elle pas dans
notre porte, au lieu d’entrer dans cellelà? Pour entrer dans celle-là, il faut
payer, et en définitive mie Irouve-l-on?
Tout au plus la vanité Pour entrer dans
la nôtre, on ne paie rien et l’on peut
nouvel’ la paix de l’âme et la vie éternelle !.... Et je ne nie tranquillise qu’à
la pensée que c’est là un accomplissement presque litléial des paroles du
Maître: Eille est large la parle.. qui
mène à la perdition et il y en a beaucoup qui entrent par elle. Combien est
étroite la porte__ qui mène à la vie !
et il y en a peu qui la trouvent.
Vous voyez, cher Monsieur, combien
l'œuvre de Rome a besoin de ne pas
être oubliée dans les prières des enfants
de Dieu.
12
n
LE TEMÜI^
La qnestion de l’obsemtion do d^
manche, comme jour de repos, continué'
à être ici sur le tapis. Ainsique vous
le savez, c’est une lettre du cardinal
Vicaire au Syndic de*^ Rome pour le
conjurer de ne point faire travailler
les ouvriers du Mnnicipe les jours de
fête, qui l’a soulevée , et elle i’est si
bien que nos principaux journaux la
discutent sérieusement, et que plus
d’un d’entr’eux — non pas certes pour
faise plaisir au Vicaire du Pape ni en
admettant ses motifs religieux , mais
forcé par l’évidence des faits et s’appuyant sur des raisons simplement hygiéniques et morales — soutient qu’il
faudra finir par imiter en ceci aussi
les pays protestants, et surtout l’Angleterre. Avis à nos autorités municipale des vallées qui s’imaginent de
marcher dans la voie du progrès et du
libéralisme en permettant et même
en encourageant, dans leurs communes,
la violation publique du dimanche !
Agréez, etc.
Rome, le 14 janvier 1876.
J. "Weitzecker pasteur.
fiou0eiie0 relt^tcuees
Vn-amme. La vente au profil de la
Société pour l’encouragement de l’instruction primaire parmi les protestants
de France, qui a eu lien à Paris, dans
la seconde quinzaine de Décembre dernier, a produit 32000 fis. Les deux
beaux vases de Sèvre donnés par la
maréchale Mac-Mahon, ont été mis en
loterie et ont rapporté 2000 francs.
Sur les 75 Sénateurs inamovibles élus
par l’Assemblée de Versailles on en
compte sept protestants. Malheureusement l’nn de ceux qui auraient eu le
plus de droits à figurer sur celle liste,
M. Edmond de Pressensé « y brille »
dit VEglise Libre « par son absence »
Mais en sera-t-il ainsi jusqu’au bout,
et « celte voix si généreuse, si libérale,
si chrétienne » poursuit le journal cité,
« ne se fera-t-elle pas entendre dans
l’une de nos futures assemblées? s L’Eglise Libre ne peut se résigner à_ le
croire, et nous pas plus qu’elle.
Le maire de Bruay , absent de sa
commune, lorsqu’à propos de l’enseveli.s.sement d’un protestant, se sont
passées les tristes scènes dont nous
avons fait mention dans notre avant
dernier numéro, a écrit au pasteur qui
avait présidé à celle inhumation, une
lettre dans laquelle, — en même temps
qu’il lui exprime son profond regret
de ce qui s’est pa.ssé — il lui annonce
qu’il a •désavoué» le conseiller municipal qui remplissait, en son absence,
les fonctions d’oificier de l’étal civil,
— A la bonne heure ! Le malheur,
( si c’en est un toutefois ) c’est que
l'Univers est furienx d’une telle conduite , furieux qu’il se trouve encore
en France des maires qui prennent au
sérieux l’égalité de tous les citoyens
devant la loi, sans distinction de
croyance religieuse.
Nécrologie
Une lettre que nous venons de recevoir d’Angleterre, nous annonce la
mort ‘subite et inattendue de Robert
Alsop de la Société des Amis. Un grand
nombre de nos lecteurs ont devant les
yeux, sans doute, la douce figure de
Robert Alsop, qui nous a visités à deux
reprises, l’automne dernier, en compagnie de sa chère femme Christine Alsop
et de la famille Braithwaite.
M, Alsop venait de passer, le mardi
\\ courant, une partie de sa journée
à visiter des amis malades, lorsque ,
rentré chez lui, sa respiration devint
difficile ; et cinq minutes après, le Seigneur le recevait dans son repos. —
Ce départ inattendu est un coup bien
rude pour sa chère compagne ; mais
l’Esprit du Seigneur lui a appris la
résignation chrétienne et elle s’efforce
dans son affliction, de se soumettre à
la volonté de son Maître. Nos amis
Braithwaite la recommandent aux prières de leurs frères et .sœurs des Vallées.
Ecüue ))oltttque
glatte. — Les Chambre sont en
vacance; le minislère prépare de nouvelles lois; Garibaldi recommence à
tonner contre les prêtres et même contre
Pie IX ; ce dernier reçoit les timides
pèlerins italiens, leur fait des discours,
les exhorte à agir, mais sans agiter.
Ces pèlerins qui devaient être des milliers se sont trouvés réduits à un peu
plus de deux cents; et l’on assure que
leur soin principal, dans les rues de
Rome, a été de .«e faire petits et de
s’effacer le plus possible.
Wrmnce. — Mac-Mahon dans sa
proclamation des élections, exhorte à
l’ordre et à la paix, se prononce pour
l’application des lois constitutionnelles,
pour une politique conservatrice et libérale. Nos lois constitutionnelles/ ditil, ne doivent pas être révisées avant
d’avoir été loyalement appliquées. Les
journaux libéraux des diliérenles couleurs se déclarent satisfaits de la proclamation du présidènt de la République.
AwatteieHe. — Les propositions
Andra.ssy, appuyées par la Russie et par
l’Allemagne ont obtenu l’adhésion de
l’Angleterre, delà France et de l’Italie.
Bavière. L’introduction du mariage civil en Bavière n’a jusqu’à présent soulevé aucune opposition directe
de la part du clergé catholique. Quelques évêques ont laissé mettre la loi
en exécution sans mot dire; un d’entre eux, celui de Rultembourg, a formellement engagé ses ouailles à s’y
soumettre, tout en insistant sur là
nécessité du mariage religieux qui doit
suivre le mariage civil. Un autre,
celui de Bamberg, dans une récente
pastorale, invite les prêtres du diocèse
a faire savoir nettement que le ma
riage civil n’a de conséquences que pour
la vie civile et n’est pas une véritable
union valable devant Dieu et devant
sou Eglise, union qui ne peut être
consacréè*’que par le curé des fiancés
ef en présence de deux témoins , selon l’usage; par conséquent les personnes unies civilement ne peuvent se
considérer comme époux qu’après le
mariage de l’Eglise et ne seront regardé? ni traités comme tels dans le
cas où ce mariage n’aura pas eu lieu.
La pastorale se termine par la déclaration formelle que les individus
qui se seront contenlés de se marier
civilement ne pourront recevoir les
derniers sacrements, à moins d'avoir
fait bénir leur union par le prêtre et
que, s’ils meurent sans s’être réconciliés avec l’Eglise , l’enterrement religieux n’aura pas lieu Ce sera donc
désormais aux époux à prévoir les
suites de la détermination qu’ils auront
prise au moment de leur union, et à
assumer la responsabilité des conséquences de la position qu’ils se seront
faite vis-à-vis de la hiérarchie catholique.
Complète entente entre
le cabinet de Madrid et le Vatican.
Un ambassadeur, M. de Cardenas, est
envoyé de Madrid à Rome et est accrédité auprès du pape qui l’a agréé.
Deux décrets viennent d’être publiés
par le Gouvernement, le premier fixe
pour le 29 janvier l’ouverture des comices électoraux pour la nomination
des députés, celte fois seulement par
le suffrage universel, et le "15 février
pour la réunion des Cortès.
Le gouvernement en prend occasion
pour faire connaître ses vues politiques;
il veut être conservateur, tout en restant fidèle aux principes libéraux.
Le second décret t;ontient la loi sur
la presse. Celle loi était attendue avec
impatience, parceque la presse était
jusqu’ici à la merci des autorités. Une
certaine liberté est reconnue, mais il
y a de graves restrictions. Non seulement le pouvoir et la personne du Roi
ne peuvent être sujets à discussion ,
mais même les dogmes de la religion
catholique romaine. Ou comprend que
le pape se soit réconcilié avec le gouvernement espagnol.
Fvtëmge. — L’ouverture de la diète
prusienne a eu lieu par un discours
royal lu par M^ famphausen. Ce discours relève le malaise du commerce
et de l’industrie, qui sera vaincu par
la bonne volonté et l’énergie de la
population.
SOÜSr.RIPTlO.N
POUR LE PORTRAIT DU D" J. P. HiSVÎÎI.
Total précédent Fr. 23ô 8 5
M"* Ber.kwilh...................L. 20
.M. Davyl.......................• 5
M. (U M“" Niccoliiii . . . , , ^ 5
M. Sirnpsoii-Kay...................» T,
Toial fr. 272 85
Ernest Robert, Gérant et .■idoiinistratenr.
l’i^ncrol , Impr. t'.tii.uilorc et Masi'arplli.