1
Septième année.
IV. 26.
28 Juin 18T2.
L'ECHO DES VALLEES
FEUILLE HEBDOMADAIRE
Spécialemeiil consacrée aux intérêts matériels et spirituels
de la Famille Yaudoise.
Que toutes les choses qui .soot véritables.....occupent
vos pensées — {Philippiens., IV. 8.)
PRIX D ABONNEMENT !
Wttlie. à. domicile fnnan>Fr, 3
>'iisse.................» 5
France..................» 6
Allemagne...............» 6
Angleterre , Pays-Bas . » 8
L'n numéro séparé : 5 cent.
Un numéro arriéré : 10 cent.
BUREAUX D ABONNEMENT
Torre-Pei.i.ice : Via Maestra,
N.42. [Agenzia bibìiografìca)
PiGNBRoi. : J. Chlaniore Impr.
Turin Tron, via Lagrange
près Je N. 22.
Florence : Libreria Evongelica. via de’Panzani.
ANNONCES : 5 cent. la ligne
ou portion de ligne.
Lettres et envois franco. S'adresser pour l'administration
aw Bureau à Torr.e-Pellice,
via Maestra N. 42 — pour la
rédaction: â Mr. E. Malan
Prof • h Torre-Pelice.
.Sommaire.
Le Synode ualional de l’Eglise réformée
de France. — Les écoles évangéliques en
Italie. — Le Judaïsme. — Noutelles religieuses. — Chronique Yaudoise. — Chronique politique. — Souscription pour la
Société Biblique. — Annonces.
LE SVIODE NATIONAL
de l’Eglise réformée de France
Le Synode de Paris a discuté,
pendant sept jours, la confession
de foi présentée par M. Bois de
Montauban , au nom du parti
évangélique. Des deux côtés, des
hommes éloquents et habiles ont
soutenu leurs points de vue. Du
côté des libéraux, M” Ath. Coquerel, Colain, Fontanès et plusieurs autres; du côté des évangéliques M” Bastie, Guizot, Pernessin
de Marseille, Bahut et Bois. Celui-ci
dans un dernier discours a admirablement répondu à ses advesaires
et surtout à M. Colain. Il a justifié son ordre du jour contre
toutes les attaques et a montré
qu’il ne contient, après tout, que
les doctrines renfermées dans la
liturgie en vigueur dans l’Eglise
réformée. Il a fait voir, avec beaucoup de raison, que M" les libéraux, ne veulent qu’une liberté
illimitée, la liberté de prêcher le
pour et le contre , pour les pasteurs, pour le clergé, et qu’ils
n’accordent aucun droitaux Eglises
et à leurs membres, pas même celui
de protester contre l’erreur. Messieurs les libéraux se trouvent
être d’accord avec l’Eglise romaine,
dans laquelle le clergé est tout
et les fidèles ne sont rien, et opposés au principe protestant. —
La doctrine, ou le fait biblique
contre lequel les libéraux se sont
le plus élevés c’est, avec celle de
l’autorité des Ecritures, celui de
la résurrection de Jésus-Christ.
Pour eux cette résurrection n’est
pas corporelle mais spirituelle,
comme si Pâme de Jésus-Christ
était morte et avait eu besoin de
ressusciter. M. Bois a prouvé à
ces adversaires modernes de la
résurrection de notre Seigneur que
non seulement les Evangiles mais
les épîtres de S‘ Paul et les Actes
des Apôtres nous enseignent clai-
2
-30i
renaent que J. C. est mort pour
nos oiferises, a été mis dans le
sépulcre neuf de Joseph d’Arimathée, comme le disent les Evangiles,
et est ressuscité le troisième jour
pour notre justification.
Après le discours de M. Bois
et celui de M. Rabaud, la clôture
de la discussion a été prononcée,
et, le 20 juin, la confession de
foi évangélique a été votée par le
Synode à la majorité de 61 voix
contre 45. — Après le vote, plusieurs amendements ont été so'umis
à l’Assemblée; 1° Celui de M. Jalabert, proposant que la confession
de foi fût communiquée apx Eglises
sous forme de lettre sypodale ; 2°
Celui, d’après lequel la confession de
foi serait simplerpent recoinmandée
aux Eglises et non présenté^ comme
obligatoire: 3® Celui, d’après lequel aucune conséquence disciplinaire ne devrait suivre la promulgation de la confession de foi.
Tous ces atpendeinents ont été réjetés.
Paris, 15 juin 1872.
Cher Monsieur,
Présent à Paris au moment o|i est réuni
le Synode de l’Eglise réformée de France^
il me semble que nos frères des Vallées
ont presque le droit d’attendre de moi
quelques mots sur ce qui s’y fait et sur
ce que j’y observe.
Voici donc, non un cpmpte-rençiu, mais
quelques glanures recueillies passage,
den^ Ips momenjts que j’af pq coqsaçrer
à cette irnportante assemblée.
Le rapprochement des dates lui prête
déjà à lui seul’un immense intérêt.’
C’est le 25 mai 1559 que se réunissait
à Paris le premier .Synode national, dans
un bétel iso|é (lu fgubpurg Çrqipt-Çiqrinaip.
auquel Iç nombre des protes,tqpjs qqi y
demeuraient, avait yalu Iq nppq d,9
Genève. ’
.... . . -,i . . .
Les bûchers étaient dressés dans divers
points de la capitale, car Philippe II avait
fait promettre à Henri II, en épousant sa
fille piisabeth, qu’il exterminerait les protestants de France; ceux de Turin, de Carignan et des provinces françaises du
Piémont s’en aperçurent. C’est à ce moment même que les Pères de l'Eglise réformée jetaient les bases de leur grande
et noble église, et rédigeaient la confession
de foi de la Rochelle. Le 6 mai 1572 se
réunissait à Nîmes le huitième synode, et
quelques mois plus tard la Saint Barthélemy
faisait couler à flots le sang des Huguenots. Mais le sang des martyrs n’a jamais
fait que féconder l'Eglise et les synodes
continuèrent jusqu’en l’année 1660, lorsque le Grand Roi fit déclarer qu’il ne voulait plus do semblables as.semblées ; Daillé,
modérateur, protesta en vain ; les synodes
furent interdits, et ceux du désert dont le
dernier fut tenu en 1763 ne furent jamais
des synodes généraux. — Trois cepts ans
après la Saint Barthélemy, le 5 juin au
soir, dans l’église de l’Oratoire, où prêchait, dit-on, èpssijet, les dpscendapts des
Huguenots de. la révocation de l’édit do
Nantes étaient assemblés en synode pour
entendre .M. Charles Bahut de Nîmes leur
prêcher en S. Jean viii, 14 ; et le lendemain au matin, dans la nouvelle église
du S.-Esprit, près de la Madeleine, se constituait l’assemblée sous la présidence de
M. Frossard, doyen d’âge, puis de M. Bastie modérateur.
Le parti de la puç.he, et pour lui M.
le professeur Jalaberl, q cherché en vain
à récuser la compétence du Synode; ou
lui a démontré, que même d’après la
stricte légalité, et d’après les intentions
du ministère des cultes, dont on invoquqit l’autorité à chqque instant, le syp
nodp de 1872 egt vrajmpnt çp qu’opt étq
ceux du XVI' et du pvii' sièpJe, l’autorité
lémslptjve de l’Eglise. '
J’ai entendu hier M. Ath. Çpqoerel, Fup
des chefs des libéraux, orateur popnipire,
historien distingué, représentant d’une
bonpe partie du Midi, chez qui vibre
d’une manière sympathique et puissante
la fibre hpguenote. H q employé toutes
les ressources de soq esprit gai^.ois pt dj|
son patyiolisnie frajij;a,U et • Pqu^r
3
défenilre le patrimoioe paternel ; car ainsi
qu'il l’a dit, il est né libéral, il a été baptisé libéral, il a fait sa première communion comme libéral, c’est un pasteur
libéral qui l’a consacré avec quelques orthodoxes et c’est comme libéral qu’i|
pense avoir sa place au Synode , car si
la droite lui a recommandé de ne pas
éire radical, il pense avoir le droit de
lui recommander à son tour de ne pas
être doctrinaire-, il faut tenir compte des
faits, car, comme dit un proverbe américain, rien n’est aussi obstiné qu’un fait;
or se heurter contre les faits au nom des
idées, comme le font les doctrinaires, c’est
s'exposer à faire de rudes expériences;
M. Guizot a aisément compris l’allusion,
et ne s’en est point caché. Les trois faits
que M. Coquerel affirme, c’est d’abord:
l’existence des libéraux, il pense qu’ils
ont droit de bourgeoisie dans l’église, et
ne font, sous d’autres formes, et en élant
hommes de leur temps, que continuer la
tradition des libéraux tels que Charles
Dumoulin, Casaubon, l’école de Sauraur,
Amgrault et Rabaud S‘ Etienne, l’organisateur de l’Eglise de Paris, qui n’était rien
moins qu’orthodoxe. C’est cette tradition
héréditaire dans sa famille, (|u’il veut
maintenir avec la ténacité du huguenot.
Car à côté de l’existence de la tendance
libérale il affirme sa foi et celle de ses
amis, foi qui s’échelonne enlre les extrêmes de la droite et de la gauche en degrés et nuances infiniment variées; en
effet M. Ath. Coquerel a signé avec MM.
Monlaudon et de Clauzonne une déclara*
tion du centre gauche s’exprimant dans
les termes de l'Ecriture et demandant le
maintien de l’union entre les orthodoxes'
et les libéraux.
Le troisième fait que la gauche défend,
presque comme l’article fondamental de
son credo, c’est la nécessité de la diversité ; la diversité est l’œuvre de Dieu et
nous la retrouvons partout ; ceux qui la
suppriment, veulent plus ou moins la
morte uniformité de Rome, et perdraient,
par leur imitation du papisme, leur prise
sur les matérialistes et sur les sceptiques.
IL est évident que la Séparation en deux
de l’Eglise de France est chose infiniment
dilQcilet ci lorsqifon fait vibrer la corde
des souvenirs religieux du passé et ceux
du patriolisiTie national', on peut enthousiasmer ses auditeurs pour l’unioO à tout
prix ; M. Coquerel n’y est cependant point
parvenu, carón se ressentait trop, dans
ses saillies , dans la dextérité de son argumentation, dans son accent, que l’on
avait devant soi l’habile conférencier des
assemblées populaires, plutôt qu’un docteur de t’Eglise parlant aux délégués de
l’Eglise dans un Synode général. La veille,
M. Pécaut avait [soutenu la même thèse
dans un langage d’une grande élévation,
invoquant l’intérêt de tous les cœurs protestants, celui de scs propres enfants,
montrant l’impuissance des protestifnts à
entamer le catholicisme, depuis'que celuici fut enfermé dans les décrets du Concile de Trente, et annonçant aux deux
tendances, une fois ofTiciellement séparées, un isoPmeut réciproqiie absolu. La
déclarâtion des principes de là gauche,
lue par .M‘. Gaufrés et signée de 3Ó noms,"
avait exprimé les mômes vues.
A ces deux déclarations de la gauche,
répond victorieusement celle de la partie
évangélique, (|ui ne fait autre chose que
affirmer la continuité de l’EgliSe réformée
et sa fidélilé aux deux grands principes
de toutes les Eglises de la Réforme : l’autorité souveraine de la Bible ; le salut
par grâce, parla foi en Jésus-Christ notre
Seigneur, mort pour nos péchés et ressuscité pour noire justification. Sans rien
imposer à qui que ce soit, l’Eglise veut
maintenir sa foi, cl déclare qu’elle retient'
les faits évangéiiijue.s tels qu’ils sont exprimés' dans le sjmbrtle dit des Apôtres,
dans la liturgie de la sainte Cène, dans‘
les fêles et dans la confe'ssîori dès'péchés.''
M. le Professeur Bois a exposé le‘sens'
de cette déclarâtion, affîrmànt que l’Ê|;lî.Ve
de; France est croyante'; qn’elle admet le
surnaturel, retient la naissà'rt'ce’ mrrâduIcuse et la résurrection dé Jôsiis' Christ,
qu’en tout cela, les membres évangéliques^
se sentent les repré¡sentaiits de l’immense
majorité des fidèles, tandis'*que leurs opposants introduisent' de fait uñe religion
nouvelle.
La raison pour laquelle, leur a dit M.
Roberly do Rouen, nous ne pouvons' supporter comme on fait normal la coexis*
4
SOi
tence de deux doctrines contradictoires ,
c’est que le sentiment de charité, de sérieux', de vie morale que l’on veut mettre
à la base de l’édiflce de l’Eglise, se perd
en perdant la foi et son objet. La religion
d’un peuple qui est le centre de sa vie,
n’est pas une simple aspiration', et le fût
elle pour un temps, cette aspiration ne
saurait survivre à son objet. On n’aime
pas UQ simple homme comme on aime
sou Dieu. Si Jésus-Christ est mou Sauveur,
mon Dieu, mon céleste ami, mon tout,
l’amour que j’ai pour lui se révolte si on
lui ôte ce qui fait sa grandeur et sa divinité, et l’amour de l’âme pour Christ
est l’essence même du Christianisme. La
division des domaines de la pensée et de
l’affection, n’est pas possible, leur a répondu M. Bastie; l’âme humaine est une
et considérée comme voulue de Dieu la
réunion de l’erreur et de la vérité dans
les esprits est chose impossible; et supposer que les afléctions ne s’en ressentiront pas, c’est rompre l’unité de l’âme
humaine. Dans la politique on peut se
demander, quel est le moment où il faut
céder et l’on peut se tromper ; sur le terrain de la foi, la question ne peut rester
indécise, car on ne peut céder ce qui est
du domaine de la vérité. Il est impossible
d’admettre le oui et le non dans son esprit. Jesus-Christ est ressuscité , c’est là
un fait; et selon que je l’admets avec les
chrétiens, ou que je le nie, j’ai ou je n’ai
pas la religion des chrétiens. Si JésusChrist n’était pas re.ssuscité, il n’y aurait
point d’église et nous ne serions pas ici.
Aujourd’hui 15, la discussion n’a guère
avancé, malgré les discours de MM. Clamagerau du côté rationaliste et Vaurigaud
de Nantes du côté évangélique. La déclaration évangélique sera certainement signée par le Synode ; et les membres de la
gauche seront, nous l’espérons, obligés
de reconnaître que leurs adversaires agissent sous le poids écrasant de leur responsabilité disant comme Luther: «Je ne
puis faire autrement, ii n’esl pas sûr pour
un chrétien d’jagir contrairement à sa
conscience ». Qu’arrivcra-t-il après cette
déclaration? Les libéraux ou rationalistes
se retireront-ils du Synode ? Ce serait peutêtre le plus logique; mais comment ou
blier que la séparation de l’église on deux
parties, l’une et l’autre rétribuées par
l’Etat, est une complète innovation, même
au point de vue politique, et un déchirement de détail qui a des conséqueuces
incalculables ! Prions donc que Dieu fortifie son peuple pour faire son devoir.
Quant aux conséquences, elles appartiennent au Chef de l’Eglise , à Jésus-Christ
vivant et puissant qui saura se glorifier
dans les siens. g. a.
LE JUOAÏSIHE
C’est dans les pays Slaves et en
Allemagne que les juifs sont le
plus noinbrex. La Pologne compte
1 juif sur 7 habitants, l’Autriche 1
sur 33, la Russie 1 sur 42, l’Allemagne 1 sur 80, la France 1 sur
900.
La population de Berlin, d'après
le recensement de quelques années
passées , se divise comme suit au
point de vue confessionnel; évangéliques 90 0[Q, soit 631.000; catholiques 6 0]o soit 41.000; juifs
4 0((3, soit 27.000. Les juifs ne forment donc que la trentième partie
environ de la population; mais ils
s’efforcent de racheter cette infériorité numérique par la supériorité
intellectuelle. De 100 garçons de
familles juives habitant Berlin, 57
fréquentent des établissements d’instruction supérieure, tandisqu'il n'y
en a que 27 sur 100 parmi les chrétiens. De 100 jeunes filles, 66 reçoivent une instruction supérieure,
parmi les chrétiens, il n’y en a que
16. 11 n’est pas étonnant, d’après
cela , que les juifs se soient emparés peu-à-peu de deux des moyens
les plus puissants d’agir sur la vie
publique, du capital et de la presse,
il n’y a aujourd’hui presque pas de
journal, eu Allemagne du moins »
5
-205
en dehors des journaux religieux ,
qui ne soit dirige' directement, ou
indirectement par des juifs.
Autrefois ils avaient pour principe dirigeant de ne se conside'rer
nulle part comme chez eux jusqu'à
ce qu'ils eussent recouvré leur ancienne patrie. Aujourd’hui, dans
les pays où il_s sont nombreux et
où ils exercent par conséquent une
grande influence, ils paraissent avoir renoncé à être des étrangers ;
mais ils n’en persistent pas moins
dans la conviction que les juifs sont
le noyau de l’humanité, « l’humanité dans l’humanité ». C’est là
maintenant leur dogme fondamental; il a absorbé l’idée messianique
et relégué à l’arrière plan la doctrine de l’unité de Dieu. Sur ce
dogme de la supériorité du judaïsme, tous sont d’accord, orthodoxes
et libéraux. Car il y a des juifs libéraux , comme il y a des protestants libéraux, et des catholiques
allemands, libéraux eux aussi, c’està-dire rationalistes. Les juifs libéraux ont fait alliance avec le christianisme libéral, humanitaire, contre ce que les juifs appellent le
christianisme confessionnel, c’est-àdire contre le christianisme qui
confesse Jésus-Christ fils unique de
Dieu et seul rédempteur du monde
pécheur. Les juifs se déclarent euxmêmes les alliés et les apôtres de
• l’humanisme religieux •. lis usent
de leur immense influence pour dissoudre et pour dépopulariser le
christianisme positif, comme aussi
le judaïsme positif. C’est là une des
causes, et non la moins importante,
de l’hostilité de la presse quotidienne contre le christianisme évangélique. — Ces journaux dont les
rédacteurs et les collaborateurs
sont, pour une forte partie , des
écrivains juifs, s’appliquent à représenter tout ce qu’inspire le zèle
chrétien comme le renversement
du progrès et de la liberté, comme
un retour au moyen âge, à l’inquisition , et le public s'habitue ainsi
peu-à-peu à l’idée fixe que le christianisme est la source de tout mal
dans le monde , que sans lui la
terre serait un paradis de paix et
de bonheur. — j^Extrait du Chrétien Evangélique).
lËS ECOLES ËViNGELIOCES
en Ualie
Le fait qu’après un assez long intervalle
la voix d’un maître évangélique s’est enfin
l'ait entendre de nouveau (Eco ddla Vetilà, N.° i3J pour défendre les intérêts
de l’école évangélique et les droits des
inslituleurs, me donne le courage de dire,
moi aussi, quelque chose sur ce sujet.
Je tâcherai d’être href pour n’ahuser ni
de l’espace du journal ni de la patience
du lecteur.
Que la condition de l’école évangélique
ne soit pas ce qu’elle devrait être, comme
le dit très bien M. Long, c’est un fait incontestable; et les moyens de l'améliorer
seraient, selon moi, les suivants;
1“ On ne doit employer que des maîtres
capables et éprouvés ;
2' Leur salaire doit au moins être égal
à celui des maîtres communau.x ;
S" beux ou trois membres de la Commission d’évangélisation devraient être
chargés spécialement de tout ce qui concerne les écoles, on bien on devrait élire
un Comité spécial pour les écoles dont
l’administration serait alors séparée de
celle de l’Eglise, quoique dépendante de
celle dernière. En Suisse il y a un conseil
scolaire dans chaque commune; ce no
serait donc pas trop, nous semble-t-il,
d’en avoir un pour toutes les écoles évangéliques de la péninsule.
Pour le dire franchement, c’est une
honte qu’en Italie les écoles évangéliques
soient à beaucoup d'égards inferieures
aux écoles communales catholiques, pendant que dans les autres pays c'est le
contraire qui a lieu.
Ce fait ne semblerait-t-il pas dénoter
(ce que nous ne voulons cependant pas
croire! qu’en Italie l’Ëglise évangélique
6
ne se seucie pas de la culture intellectuelle.
Cette supposition {qui sûrement est fausse)
se trouve malheureusement confirmée encore, au moins en apparence, par le fait
fort étonnant que dans les conférences
tenues à Florence, où on a parlé de tant
de choses, il n’a pas été question du tout
des écoles élémentaires, tandis qu’un
Ions rapport et une longue discussion ont
eu lieu sur l’école de théologie.
Selon moi, les écoles élémentaires ne
sont pas moins importantes que l’école,
do théologie ; et si jusqu’ici elles n’ont pas
eu des résultats aussi brillants que cette
dernière, c’est non seulement parceque les
succès des écoles élémentaires ne se peuvent pas manifester au.ssi promptement
et aussi facilement que ceux de l’école
de théologie, mais aussi et surtout, c’est
parce que les écoles élémentaires ont été
négligées.
Luther qui s’y entendait ne fonda pas
seulement des instituts théologiques, mais
il établit partout des écoles populaires ,
et no montrait pas moins d’intérêt pour
ces dernières que pour les premières.
Leibnitz dit que l’avenir d’un peuple
est sur les bancs de l’école élémentaire.
Si l’on réfuse de donner crédit aux paroles, nous citerons les faits des dernières
années qui se sont chargés de prouver
avec évidence nos assertions.
Allez, et faites de môme.
S. A. Rugóle
ci-devant maître d'école à Catania.
ilouoellco rclijt€U0eô
France. — VEmngéHste donne la
nouvelle suivante : « Ou assure que le
Consistoire de Paris aurait offert à M. Bersier la place de pasteur vacante par la
demission de M. Graodpierre. M. Ber.sier
attend les décisions du Synode avant de
se prononcer.
lüspagne, La proposition de rétablir
les ordres religieux a été rejetée au Sénat
d’Espagne par 44 voix contre 7.
Suisse. Nous lisons dans le Chrétien
évangélique: Si quelque chose nous inquiète pour l’avenir de la Suisse, c’est
l’ivrognerie. Autrefois le peuple ne buvait
pas, il était pauvre et sobre; ce n’était
guère qu’au sein des classes riches que
l’ivrognerie exerçait sou empire. Aujourd’hui c’est une plaie sociale qui menace
de tout envahir et de ruiner la nation au
physique et ;au moral. Et qu'on ne dise
pas que c’est la ftiule des vignobles du
Cantou de Vaud ; dans lo'Jora, dans lé
oanioavde^ Beru«; ou boit autant si ca
n’est plus, que sur tes bords du Léman ;
à défaut de vin, l’eau de vie, plus pernicieuse encore. Une société vient de se
former dans la Suisse romande pour aviser aux moyens d’y porter remède. Les
lois répressives contre les ivrognes et
contre les cabaretiers sont sans effets
réels. Les sociétés d’abstinence ont seules
quelque succès, parcequ’elles font appel
à la conscience de l.’individu et l’amènent
à renoncer volontairement à ses habitudes d’intempérance. Encore faut-il que
l’Evangile leur vienne en aide, parcequ’il
n’y a que l’Evangile qui puisse affranchir
les âmes du joug des passions.
Etats-Unis. Dans les 16 millions
et demi de membres des diverses Eglises
protestantes des Etats-Unis, il n’y a pas
un million et demi qui suivent les tendances rationalistes, c’est-à-dire pas plus
du dix pour 100. Quelle église nationale
peut en dire autant? Notons encore que
dans les Etats-Unis tout est franc, les tendances rationalistes s’accusent aussi librement que les tendances éwmgéliques.
Floine. Le pape, dans sa dernière
lettre à Antonelli, dit « que son pouvoir
temporel et royal a toujours été un lien
d’union entre les peuples et les princes,
le centre commun de la concorde et de
la paix, et pour l’Italie la vraie grandeur,
le gage de son indépendance, la défen,so
conslanle et le boulevard de sa liberté».
L’histoire nous dit tout le contraire. Mais
peu importe au pape. Il se réfute d’ailleurs
lui-même lorsqu’il engage « tous les gouvernements (même celui du Grand Turc)
qu’ils professent ou non la religion catholique, à rendre la paix et le repos à la
grande famille calholique et à soutenir
son^ indépendance royale-; » eU. lorsqu'il
s’élève « contre cette liberté effrénée.d'enseigner (à Rome sans doute) impunément
des erreurs de toute sorte, soit à l'aide
de la presse, soit par une scandaleuse •
prédication faite avec tant d’impudencer
par des hommes apostats' et'rebelles à
l’autorité de l’Eglise »,
dxrotttJC|ue Slauboiae
On nous écrit de Genève le 21 juin: —
Hier a eu lieu l’assemblée de la Société
évangélique à l’Oratoire. M. Jahier de Saint
Je^n a pris la parole et a dit entr'autres
choses qu’au commencement les ouvriers
de la Chiesa libéra avaient eu. des frottements avec l’Eglise vaudoise, mais que
maintenant, grâce à l’expérience qu’ils
ont acquise, ils trsvailleat â cété d’elle ■
7
-307
el poursuivent le mime but. Mais alors
pourquoi le schisme de Saint Jean?
M. Coucourde de Milan a parlé, le soir,
à la campagne de M. Th, Necker à Cologny. Il a dit très habilement beaucoup de
bien de l’Eglise vaudoise et, si je ne savais pas ce qui en est, je devrais croire,
après l’avoir entendu, qu’il est parfaitement d’accord avec elle. Il s’est du reste
presque présenté comme venant de la
part de toutes les églises évangéliques
d’Italie. Eu parlant des difléreuts facteurs
de l’Evangélisation italienne, il a présenté
l’Eglise vaudoise comme apportant l’élément de l’ordre et do la science de l’Eglise libre, celui de la liberté de l’Egli.se.
— .M. Coucüude, tout en donnant la première place au.v vaudois, tout en ayant
l'air d’étre leur ami, les a cependant quel(jue peu présentés comme uue Eglise nationale.
M. .\ut. liertetti, dans la Gazzeltii del
l’uijolo, annonçant la biographie du général
lîcckvvilh parM.Meille, eu prend occasion
de retracer d’apiv.s cette ouvrage de l’état
des vaudois, en l'année 1827, et termine
son article en disant <]ue ce fut précisément celle année 1827 (|ue la divine Providence a conduit dans les Vallées vandoises un personnage d’une grande intelligence et d’un cœur profondément chrétien,
lequel, ému de l’avilissement tyrannique
d’une population de plus de 20()00 âmes,
établit sa demeure à la Tour dans le seul
but de consacrer sa personne et sa fortune à des œuvres de bienfaisance , h
l’instruction élémentaire et supérieure. Il
s’est ac()uitté sa belle tâche avec zèle et
avec une grande élévation de sentiments.
Et jusqu’à quel point il a réussi, c’est ce
(|ue raconte l’ouvrage de M. Meille, monument élevé par la reconnais.sance à la
mémoire d’une de ces existences qui, si
elle étaient plus nombreuses, feraient le
bonheur du genre humaine.
Examens de l'Ecole (^e théologie à Florence. (l’est le si) êi le 21 juin (ju’ont eu
lieu ces examens, lesquels ont donné pour
tous les onze élèvps des résultats satisfaisants et pour ijqelques-uns de bon résultats. Les branches de là science théologique
enseignées, pondant la dernière année
scolaire, ont été las suivants; Vhistoire
écclésiaslique {le moyen âge ), \'hisloire
des dogmes; une partie de la dogmatique
et de la polémique, l’éxégèse de quelques
parties de l’Ànden et du Nouveau Testameul, ï’hilwduçlkin^^ Testament,
la liturgique et la catéchétique. — Nous
avons quelque peine à comprendre que
onze élèves aient pu être examinés en 2
jours sur les 9 objets d’étude que nous
venons d’enumérer. C’est là un secret que
nous n’avons pas au Collège de la Tour,
où pour le seul examen de latin en Rhétorique il a fallu deux jours ou 16 heures
de travail. Le nombre des élèves était, il
est vrai. de 20.
dironti!|ue politique.
Italie. La Chambre a voté une augmeutation d’honoraires du dix pour cent,
en faveur des professeurs des Lycées, des
Gymnases, des Ecoles tecuiques et des
Ecoles normales.
Rome. L’Ossermlovc romano publie uue
longue lettre du pape, eu date du 16juin,
adressée au sécrétairo d’Etat Antonolli,
par laquelle le pontife proteste d’abord
contre la suppression des ordres religieux
qu’il dit être pernicieuse au Sainte Siège
et intéresser la catholicité toute entière,
ensuite contre les usurpations de son autorité; il se plaint de l’indépendance qu’on
lui a ùtée ainsi qu’aux congrégations religieuses. Il déclare impossible toute réconciliation, appelle illusoire toutes les
garanties relatives .soit à sa personne,
soit à sa résidence, et conclut en ordonnant à Antonelli de porter à la connaissance des ambassades accréditées auprès
du Saint Siège le Irisle état où il se trouve;
proteste.eiifln encore uue fois contre les
attentais déjà commis et contre ceux dont
la catholicité et la Saint Siège sont menacés, et apiielle de ses vœux l’interveution
étrangère en Italie.
— La Chambre a terminé le 20 la première partie de la session de 1872 et s’est
ajournée pour le mois de novembre.
Venise. Le congi’ès pédagogique sera
ouvert le 4 septembre. Toutefois Milan
demande à Venise de retarder de quelques
jours cette réunion.
E3sp3.gfxie, Le Ministère Serrano qui
avait remplacé celui de Sagasla est déjà
tombé, e c’est le parti de l’opposition celui
des radicaux qui est mopté au pouvoir.
Il paraît que le ministère Serrano exigeait
la suspension des garanties constitutioDnelles; le roi Amédée s’eal souvenu sans
doute i^u’il était fils du roi galanlhomme;
il a allégué eu (^opséquenco des scrupules
8
-208
fort honorables et le serment qu’il a prêté
et a reculé devant la dictature. Le nouveau ministère, bien accueilli à Madrid,
dont la grande majorité des habitants
était opposée aux deux ministères précédents, est composé de MM. Zorilla qui
s’était, il y a quelques jours seulement
retiré de la vie politique, Martos, Cordoba,
Montero-Rios, Ruiz-Gomez, Béranger,
Echegaray et Gosset.
Fx'anco. — L’.Assembléo nationale
continue à discuter la loi militaire. L’amendement de M. de Pressensé qui, dans
le but de ramener la loi à sou dessein
primitif, et de rendre universel le devoir
de servir la patrie, demandait q\ie les
instituteurs dispensés de tout service fussent astreints à apprendre pendant 6 mois
le service des ambulances, pour pouvoir
être employés comme infirmiers en temps
de guerre' a ôté repoussé à une forte
majorité. En revanclie l’échange de numéro de première catégorie conti’e un
numéro de l’éserve, qui constitue l’ancien
remplacement, a été repoussé.
Tous les articles de la loi ont été adoptés et ensuite le projet dans son ensemble.
Berlin. La diète do l’Empire a approuvé définitivement par 181 voix contre
93 la loi contre les jésuites. — Elleaégalemcml approuvé la proposition relative à
l’institution du mariage civil obligatoire.
.-Vprès cela Dcibruck a lu un décret impérial qui déclare close la session. — La
loi contre les jésuites est conçue en ces
termes; 1. La compagnie de Jésus, tous
les ordres qui lui sont apparentés, et les
congrégations qui lui ressemblent ( savoir
les Rédemptorisles, les Liguoristes et les
ignoranlins ) sont prohibés dans l’Empire d’Allemagne; 2. Il est défendu de
fonder des instituts de ces associations;
3. Les établissements existants seront dissous dans un laps de temps qui sera fixé
par le Conseil fédéral, et au plus tard dans
6 mois; 4. Les jésuites étrangers peuvent
être expulsés. Cependant celte loi, comme
celle du mariage civil obligatoire, n’ont
pas encore été approuvées par le Conseil
fédéral.
soiscRimois
EN FAVEUR
fie la Société Biblique italienne
Liste précédente Fr. 678 15
De Massol Fr. feu Fr. » 1
De Barus J. J. de J. » O 50
De Barus J. /. de Pierre. » 0 50
Total
Fr. 680 15
ANNONCES
ETABLlSSEJlEPiT I^DESTRIEL
des fioppiers.
Il nous paraît convenable de faire connaître les conditions stipulées entre M.
Rohdè et les parents ou les représentants
des enfants:
a J La. durée de l'apprentissage est de
Irois ans;
b J Les enfants sont logés, vêtus, blanchis, nourris dans l’Etablissement pendant
le temps de leur apprentissage;
cj Ils sont instruils (pour'le moment)
dans la profession de sellier ( articles de
voyage), et de tapissier en meubles.
d J Ils consacrent au travail de la profession dix heures par jour, une heure
et demi dans la soirée est réservé à l’étude. Ils suivent l’Ecole du dimanche, et
en hiver les instructions religieuses sur
semaine; ils assistent au culte établi dans
la famille;
e) Les parents ou protecteurs des enfants s’engagent à payer une pension de
fr. xinçit mensuels par trimestre anticipé,
et durant trois ans;
/■-' Ils s’engagent en ouire à user de
leur autorité et de leur influence morale
aiqirès des enfants pour qu’ils s’ac()uilleul
de leur devoir, et qu’ils remplissent les
conditions qui les concernent.
g) k son entrée dans l’Eiablissemenl
chaque enfant apporte un petit trousseau ;
un (louble vêtement, une paire de souliers. une paire de sabot, quatre chemises
en bon étal, quatre paires de bas (2 en
laine, 2 eu colons), quatre mouchoirs,
deux cravates, une casquette.
I Communiqué).
Stabilimento Fotografico
■AVVIATO DA 12 ANNI
ili JPlnerolo
DA RIMETTERSI AL PRESENTE
in lutto od in parte
Per cambiamento di Domicilio.
NB. Il cedente si offre d’insegnare l’arte
all’acquirente che ne facesse difetto.
Per le condizioni rivolgersi al signor
Gausidico Darbesio , procuratore-capo in
Pillerò lo.
E. Malan Directeur-Gérant.
Pignerol, Inopr. Cbiantore.