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Oinq.ulèm.e année.
N. 40.
7 Ottobre IST'O.
L'ECHO DES VALLEES
FEUILLE HEBDOMADAIRE
Spécialement consacrée anx intérêts matériels et spirituels
de la Famille Vaudoise.
Que toutes les choses qui sont véritables.occupeni
vos pensées — ( Philippiens,, IV. 8.)
PRIX D ABONNEMENT !
Italie, a domicile (un au) Fr. 3
Suisse................*5
Franco......................
Allemagne....................
Angleterre, Pays-Bas . » 8
Un numéro séparé : 5 cent.
Cn numéro arriéré : 10 cent.
BUREAOX O’aBONNEHENT
Torrb-Pellicb : Via Maestra,
N.42, (Agenzia bibliografica)
PiQNBRoL : J. Chiantore Impr.
Turin \J.J. Tron, via Lagrange
près le N. 22.
Florence : Libreria Evangelica, via de’Panzani.
ANNONCES : 5 cent, la ligne
ou portion de ligne.
Lettres et envois franco. S’adresser pour l'adminiatratioD
au Bureau à Torre-Pellice,
via Maestra N. 42.— pour la
rédaction : à Mr. A. Revel
Prof, a Torre-Pellice,
^ Sommaire.
Un Pasteur Vaudois de la première moitié
du 17e siècle. — Une indiscrétion. — Une
seconde réunion à S.te Marguerite. — Glanures. — Pensées. — Chronique locale — Chronique politique. — Annonces.
LU PASTEUR \AUDOiS
de la première moitié du ÎT siècle.
Le personnage dont, sous ce
titre, nous désirons faire faire la
connaissance aux lecteurs de l’Echo
des Vallées, s’appelait François
Guérin, et était, ainsi qu’il nous
l’apprend lui-même , fils et petitfils de Pasteurs. Très-probablement
son père était-il cet autre François
Guérin « ministre a S‘ Germain,
» personnage orné de beaux dons »
écrit notre bon Gilles, et qui fut
cause que dans Tannée 1573, pendant les troubles suscités dans le
.Val Cluson par le marquis de Birague Gouverneur, pour le roi de
France, des terres en deçà des
monts « la messe, » qui comptait
encor de. nombreux partisans dans
la commune de Pramol, « s’en alla
d’elle même. Voici dans quels terme notre vieil et naïf historien
raconte cet événement, aussi intéressant qu’il est peu connu: « Le
» Sieur Guérin monta à Pramol un
» jour de dimanche et dit au Pre» stre, après qu’il eût achevé sa
» Messe, s’il aurait courage de
» maintenir que la messe qu’il
» avait chantée, fust bonne. Le
» Prestre qui peut-estre n’avait
» pas étudié tant avant, se montra
» estonné de telle demande. Alors
» le ministre, sans le presser da» vantage ( afin que le Prestre ne
» s’excusast d’avoir été surpris)
» Tadvertit qu’il se préparas! pour
» le dimanche suivant, car il lui
» voulait prouver par la Parole de
» Dieu, et par le Messel mesme
» dont il se servait pour la chanter,
» qu’elle était pleine d’erreurs ».
« Le dimanche suivant, le mi» nistre estant monté à Pramol,
» n’y trouva Prestre ni messe, le
» Prestre n’ayant eu courage de
» comparoître, combien qu’il n’au» rait à craindre que des paroles
» et bonnes raisons. Alors le Mi-
2
-m
» nistre print occasion de rem on*
» trer au peuple papiste du dit
» lieu l’abus où il était détenu
» sous la misérable conduite de
» ceux qui n’avaient pas courage
» de maintenir en conférence pai» sible la doctrine qu’ils leur eu» seignaient, etc. etc. ». La conséquence en fut qu’au bout de peu
de temps « tous se déclarèrent de
» la Religion, et se joignans à
» ceux qui, d’ancienneté, en fai» soyent profession en la dite corn» rnunauté, demandèrent d’estre
» pourvus d’un Pasteur » (I).
Le François Guérin que nous
supposons fils ( et qui pourrait
aussi n’être que petit fils ) du
précédent, était pasteur à Boby,
et ce qui nous a engagés à vous
entretenir de lui, amis lecteurs ,
c’est un sien recueil de quatre
traités divers, formant ensemble
un volume de 706 pages en 12® qui
nous est tombé entre les mains,
et qui nous a si vivement intéressé dar son contenu, que nous
n’avons pu résister à la tentation
d’en porter quelques fragments à
votre connaissance. L’un de ces
traités intitulé: Supplément du
laict des Chrestiens, ou examen
familier du symbôle des Apôtres
et de la prière dominicale, reeueilli
par François Guérin, Ministre de
Jésus Christ en l'Eglise de Bohg,
et imprimé par Jean de Tournes,
imprimeur de la BépuiUgue et
Académie de Genèee, porte la date
de 1639. Un deuxième daté de
Boby ce 20 avril i640 est intitulé:
Le Berger Chrestien ou considé^
_____: . ..AL________H.. _________
(j1 èifies. Hisl. de l’Eglise Vaudoise p.
23âr ef 256. ' ' ' ' ' ''
rations, sur le Sainct Ministère de
la Parole de Dieu, peur l'usage
notamment des estudiants en Théologie.
Le 3® également daté de Boby,
ce iO juillet 164t, a pour titre:
De la Régénération, contre les corruptions de ces temps, et il est
dédié spécialement aux Eglises du
Piedmont.
Le 4® enfin, portant la date du
10 août 1643 est intitulé: Le Pèlerinage Chrestien ou instruction
sur l'histoire du passage d'Israël
par le désert, contenue au livre
des Nombres.
Or si le simple énommé de ces
sujets divers suppose en celui qui
a entrepris de les traiter une portée
d’esprit tout autre que limitée , et
si celui des dates nous fournit la
preuve que le travail de cabinet
était en grand honneur dans l’humble presbytère de Boby au commencement du 17® siècle, le contenu même de ce volume nous
révéle en son auteur tout à la fois
uu penseur original et profond,
uu chrétien fervent, un théologien
distingué, et surtout un pasteur
brûlant de charité pour les âmes.
Qu’on en juge tout dl’abord par
ce simple avis aux lecteurs, placé
en tête du traité sur la ‘ Régénération « vous ne trouverez ici, »
y dil-il « ni sapienee du siècle,
» ni ornement * du langage , ni
« poincts de controverse, ainsi une
» simjde iaetruction en la piété,
» et censure^ de la profanité. Pour
» resvfiiller^ ceux qui dorment, il
* B*est pas nécessaire d’être élo► queat, il feut crier. Pour donner
3
-405
» l’alarme, on ne pèse pas les
» mots à la cadence, et pour gé» mir il ne faut point d’artifice.
» Mon désir est d’aider aux infir» mes, et d’espouvanter les me» chants. Si quelques uns reçoivent
» utilité de cet eserit, je les prie
» de me recommander à la misé» ricorde de Dieu , comme je sou» haite leur salut. Amen ».
Qu’on en juge encore par l'épitre dédicatoire de ce même traité,
aucc Eglises de Dieu qui sont en
Piedmont, et à tous les saincts qui
sont rachetés par h sang de Christ
et sanctifiés par le Si Esprit:
« Sainctes Eglises.
« Si les Prophètes et les Apos» très ont eu sujet de déplorer les
» iniquités de leur temps, et s’e» crier que le nom de Dieu était
» blasphémé par ceux qui se glorifiant en la Loy, déshonoroyent
Dieu par la transgression d’icelle-, il y a encore plus sujet
de faire la mesme plaincte aujourd’huy , vu qu’au lieu que la
claire cognaissance de l’Evangile
nous deust rendre plus parfaits
et comme des anges , au prix de
ceux qui nous ont précédéz , les
mesmes péchés qui ont régné
autrefois, régnent maintenant, et
sont mesme venus à un plus
grand desbordement, tellement
que l’Eglise en sa vieillesse æe
trouve plus corrompue qu’en sa
jeunesse.
> Or considérant qu’une des
principales causes de cest empirement est la sécurité charnelle,
qui. comme une letargie, traîne
iasensiblement en l’abysme ceux
es-quels elle domine : pour aider
au réveil de quelques uns, j’ay
> ramassé quelques méditations,
> qui tendent à la détestation du
> péché et à la recommandation de
> pureté de vie.
• Et puisque Dieu m’a appelé
I parmi vous , au nombre de ceux
> qui veillent pour vos âmes , et
> m’y a fait trouver quelque grâce;
> en recognaissance de ses misé
> ricordes envers moi, et en tes
> moignage de la sincère affection
> que je vous porte, je vous dédie
> ce petit ouvrage. S’il vous plaît
- de le voir de bon œuil, ce me
I sera beaucoup de contentement,
' et quand le contraire arriverast,
' je ne lairrai (laisserai ) de sentir
' ceste consolation en ma conscien
> ce, d’avoir eu le désir de rap
> porter quelque chose à votre
> commun bénéfice. Je prie Dieu
> qui a eu pitié de nous jusqu'ici,
> et nous a comblé de ses grâces,
> qu’il lui plaise d’imprimer un vif
• sentiment d’icelles au cœur d’un
» chascun de nous, et nous en face
» produire une continuelle reco» gnaissance, par paroles et par
» actions , afin que toutes ses plus
» précieuses bénédictions corpo» relies et spirituelles nous soyent
» multipliées , et surtout que l’œu
• vre du salut commencé et con» tiïiué comme par nliracle, soit
» conservé sur nous et sur notre
» postérité, jusqu’à la dernière
» venue de Jésus-Christ nostre Sei» gneur. Voici il est à la porte et
» frappe. A luy comme au Père et
» 'au S* Esprit soit honneur et
» gloire es siècles éternels. Amen.
Boby ce 10 juillet, 1641 ».
Mais une preuve bien plus convaincante encore de la vérité du
4
-406
jugement que nous avons porté
sur le pasteur de Boby d’il y a
230 ans, nous sera fournie par
quelques extraits du plus court
d’entre les écrits ci devant mentionnés le Berger Chrestien , dont
il nous semble que les Pasteurs
et étudiants en Théologie de nos
jours pourront tirer aussi bon parti
que ceux aux-quels il était primitivement destiné.
( A continuer J.
UNE INDISCRÉTION.
C’est le soir. La scène se passe
sur le chemin de St Jean. Deux
personnes parlent à voix si basse
que ce n’est qu’à grand peine que
l’on peut les entendre:
Comment, dit l’une , serait-il
possible ?
Ce n’est que trop vrai, pas une
seule !
Comment! pas une seule maison
à La Tour où il y ait un culte
de famille régulier !
Je suis sûr de la chose. Au
reste si tu ne veux pas le croire,
allons demander à M' Malan le
pasteur, il le saura bien, lui.
Tu as raison. Nous irons cfewain;
ou plutôt, va toi tout seul.
Non, va toi.
Non, va toi.
Non, va toi, je n'ose guère, tu
sais.....
Je n’ose pas non plus. Qu’estce^ qu’il dirait ? •
Sais-tu quoi ? [ . îtj «
Quoi ?
Il faut attendre qu’il vienne nous
voir..Comme il y a 40 jours que
mon fils est gravement malade,
j’espère qu’il viendra bien le voir
une fois avant qu’il meure.
C’est possible qu’il aille. Au reste
j’oubliais aussi qu’il nous doit une
visite depuis 7 ans. Comme nous
demeurons toujours au centre de
La Tour, il ne peut manquer de
venir bientôt.
Eh ! bien , attendons.
Eh ! bien , attendons.
Là dessus les deux personnages
s’apercevant qu’ils étaient écoutés
se turent tout-à-coup et prirent la
fuite. Un énorme nuage noir qui
dans ce moment passa devant la
lune, m’empôchade les reconnaître.
Bientôt ils disparurent dans l’ombre
et tout rentra dans le silence. Je
n’entendis plus que leurs pas qui
s’éloignaient précipitamment, le
murmure du Pellice et l’aboiement
lointain d’un chien sur la-colline.
Au ciel les étoiles souriaient....
J’ai commis là une grave indiscrétion, je l’avoue, et j’en demande
humblement pardon aux deux inconnus. Mais d’un autre côté, je
dois le dire, leur conversation
m’a [paru si intéressante, que je
ne pourrais qu’à grand peine résister à la tentation d’en commettre
une seconde plus grande encore,
quand je saurais au juste le jour
et l’heure où ils pourront se dire
qu’ils ont reçu la visite attendue,
et que leur innocente curiosité a
été satisfaite. Toutefois, qu’ils y
prennent garde ! c’est un conseil
d’ami, une n semblable curiosité
peut avoir aussi ses inconvénients.
5
-407
\m SECONDE RÉUNION
a Margoerile.
La 2'*® réunion en faveur de l’observation du dinaancbe a eu lieu
dimanche dernier à S‘® Marguerite.
Quoique la personne chargée de
présenter un travail sur la question
brillât par son absence , discussion
s’engagea et fut même parfois
assez vive. Mais, comme d’ailleurs
plusieurs personnes l’avaientprévu,
ou n'arriva à aucun résultat positif ; si bien qu’il fallut encore
renvoyer la séance à un autre dimanche dans le but de reprendre
la question ah ovo , d'étudier le
principe et de l’établir sur une
base solide. Nous avons dû constater , il nous est pénible de le
dire, mais c’est notre devoir, que
de simples laïques sont beaucoup
plus au clair sur la question que
M"' Malan le pasteur, si l’on en
juge par le vague , le nébuleux
de ses opinions et ses incroyables
contradictions. Il semble vraiment
qu’il ne s’est jamais occupé sérieusement de ces choses.
C’est avec tristesse que nous
sommes sorti de là. 11 semble que
l’on veut par ce mot ronflant de
réunion en imposer, jeter de la
poudre aux yeux, faire croire que
l’on fait quelque chose ou tout au
moins que l’on a envie de faire
quelque chose et tout cela avec le
parti pris de se faire tirer les
marrons du feu et se dispenser de
toute action et de toute sérieuse
initiative. Plus d’un , nous en sommes sûrs , sera sorti de là avec la
même impression que nous.
Plût à Dieu que tous se fussent
rendus avec nous, après ce cauchemar de réunion, à la belle petite réunion convoquée par un professeur du Collège en faveur de
l’évangélisation en Italie ! Là du
moins il y avait quelque chose
pour le cœur. Comme on s’y sentait rafraichi et soulagé après la
sécheresse des disputes de S‘® Marguerite ! Cette fois ce n’était plus
un mirage , non , mais bien une
véritable petite oasis dans le désert.
Si les eaux de S‘® Marguerite sont
amères , Dieu nous a réservé un
petit bois pour les adoucir. Qu’on
se le dise !
(Blanures.
Persévérance. L’autre jour,
dit M' Spurgeon dans un de ses
discours, un pasteur alla voir un
mourant de sa paroisse, lequel
était complètement irréligieux. A
son arrivée ou lui envoya un message fort peu respectueux pour lui
faire savoir que cet homme n’avait
que faire de pasteur. Le ministre de
l’évangile retourna le jour suivant et
fut renvoyé de la même manière.
Sans se lasser, il revint tous les
jours et plus d’une fois par jour.
 la fin, les messagers qui le congédiaient s’adoucirent un peu; et
à la vingt et unième tentative le
pasteur fut‘admis pour annoncer
la 1)onne nouvelle du salut à cette
ame égarée, qui fut gagnée à
Christ.
6
-408
Les homoies qui désirant s’enrichir n’y réussissent qu’à force
de persévérance et de résolution;
et je ne pense pas que vos vitres
soient souvent cassées par des piècîes
d’or qui cherchent à pénétrer chez
vous pour se loger dans vos bourses. Comment peut-on croire que
les âmes viendront à Christ sans
que nous y prenions peine?
Soyons tous remplis de la sainte
résolution de sauver nos semblables. Si nous ne réussissons pas
pas d’une manière, essayons en
une autre. — Si les hommes ne
viennent pas nous trouver, allons
les chercher.
J’ai toujours senti qu’à tout
prix je voulais avoir une congrégation. — Vous ne pouvez prendre des poissons s’il n’y en a
point dans l’eau où vous jetez
votre filet. — Si je ne pouvais
pas attirer du monde dans ma
chapelle avec un habit noir, j’en
mettrais un rouge. (Spurgeon).
|)enséç0.
Ce n’est, disait Plutarque , ni
,1a multitude ni. le,petit nombre
des afiaires qui rendent la vie des
hommes inquiète .ou tranquille;
mais le plus ou moins d’honnêteté
On gémit beaucoup plus qu’on
ne souffre : chacun se plaint tout
haut des amertumes de l’existence,
et chacun, sans le dire, en chérit
les douceurs.
L’homme a trois amis en ce
monde. Comment se comportentils à l’heure de la mort, lorsque
Dieu l’appelle devant son tribunal ?
U argent, son ami chéri, le délaisse
d’abord et ne va pas avec lui. Ses
parents et amis le suivent j usqu’aux
portes du tombeau , et retournent
dans leurs demeures. Le troisième
dont il s’est souvent le rnoins inquiété dans la vie,, sont ses bonnes
œuvres : elles seules l’accompagnent jusqu’au trône du juge: elles
le précèdent, parlent en sa faveur,
et trouvent miséricorde et grâce.
lés occupent.
urm
.ii ié.) '!
Il faut tout faire pour les autres
quand ce ne serait que pour se
distraire de ce qu’ils ne font pas
pour nous.
CktontC|ue locale.
; h
ILia Toixr*. — Le T octobre ont eu
Heu les examens d’introduction dans nos
établissement d’instruction moyenne et
secondaire. — Des douze jeunes garçons
qui sè sont présentés et qui ont été admis
CotMffe,‘ i& eabiüé seulement sont vau'àois. Praru^h en a fourni un, la Tour
cinq; les parusses de S'Jean, d’Angrogne,
7
-409
du Villar, de Bobi et de Bora n’oQt envoyé personne. — Un vent glacial et sec
a soufflé par là. — Plus heureuse, l’fcoie
Normale a pu admettre dix-sept nouveaux
élèves — L'école supérieure des deinoiselles,
ou la rétribution scolaire est pourtant de
soixante francs par tòte, le chaufage non
compris, a vu ses rangs se renforcer
d’une recrue de vigt jeunes filles, venues
tant des Vallées que du dehors.
1 •oiiuii'ot. — Vécole latine du Pomaret, dont les trois classes correspondent
aux trois premières années de notre Collège, a reçu des sept paroisses des Vallées
de Pérouse et de S' Martiu une douzaine
de jeunes gens, contingent bien supérieur,
comme on voit, à celui des paroisses du
Val-Pélice. — Cette différence vient sans
doute des eaux, qui sont plus saines dans
telle localité que dans telle autre. — La
nature cache tant de mystères !
F*ramstlr». — Les électeurs qui
se sout réunis dimanche dernier pour la
nomination du pasteur n'étaient déjà plus
qu’au nombre de quatre-vingt-quinze, la
moitié environ de ce qu’ils avaient été
deux dimanches auparavant — Ils se sont
accordés pour porter la presque totalité
de leurs voix sur la personne do M'Georges
Appia, actuellement au service de l’église
luthérienne de Paris.
Villar*. — Ou nous communique du
Villar des nouvelles de M' J. P. Salomon,
qui est en route avec sa famille pour
Montevideo et la Colonie Vaudoise du Rosario. — Arrivé de Gênes à Marseille à
bord de la Sanoie, comme nous l’avons
dit, il a quitté cette dernière ville jeudi
15 du mois passé à bord de la Bourgogne.
— Le dimanche 25, il était dans le détroit
de Gibraltar, et c’est de là qu’il écrit à
son père. «Partis de Marseille jeudi, par
une mer assez mauvaise, le vent surtout
nous a fait souffrir. — Quand je disnoMs,
j’entends les grands, car les trois petits
ont toujours bien mangé, et ils s’amusent
comme des compères. — Il y a 850 pas*sagers sur notre bâtiment, ce qui, avec
les 90 hommes de l’equipage, fait une
fameuse fourmilière, je vous eu répands.
— On en doit prendre aujourd’hui encore
quelques ans, puis ce sera fini. — Nous
allons entre cette nuit au demain matin
dans l’Océan Atlantique, et nous espérons
qu’il ne sera pas aussi mauvais que la
Méditerranée. — C’est aujourd’hui le second dimanche que nous sommes sans
culte, mais non pas sans Dieu.... » —
D’après les dates qu’on vient de voir, ce
ne serait dont que le 8 ou le 9 d’octobre
que M' Salomon passerait de l’autre côté
de la Ligne.
rtodoret. — Depuis plus de douze
ans la paroisse de Rodoret n’avait plus
vu de dame dans son presbytère. le
pasteur Micol vient d’apporter à cette situation anormale le plus heureux changement qu’on pût souhaiter, en épousant
Mademoiselle Rosine Voile des Musions
( S' iean ). Ainsi le brave pasteur de la
montagae pourra cet-hiver, après ses
courses à travers les neiges, trouver son
feu allumé avec quelque chaleur au foyer,
et la paroisse n’y perdra rien.
Angrogne ©t ï*i*aiaxol. Des
trois élèves de l’Ecole Normale qui ont
dernièrement obtenu le brevet de la Table
pour enseigner dans les écoles primaires
de l’Egh'se Vaudoise, deux, savoir Ricca
et Chauvie , sont d’Angrogne , et l’autre,
Barthélemi Beux est de Pramol. — Parmi
les six qui n'ont pas atteint le but, il en
est un qui s’en est fort approché.
(ffrhontqwe politique.
Italie. Le 2 octobre, dimanclm, a eu
lieu le plébiscite pour Rome et la province
au milieu du plus grand enthousiasme.
Les bulletins portaient ces mots: « Nous
voulons notre union au royaume d’Italie,
sous le gouvernement monarchique et
constitutionnel du roi Victor Emmanuel II
et de ses successeurs ». Le dei^é s’étant abstenu, te. nombro de ceux qui ont
voté non a été insigniffant. La cité Léonine, bien que restée sous la dépendance
du p«p», a vqolu k toute force prendre
part au vole, et nul n’a pu l’en empêcher.
Ik paraît,que c’est à la fermeté de la lunte
Romaiae que nous devons de n’avoir pas
vu te pouvoir spirituel du pape fourré.
8
-410
comme d’autres le voulaient, dans la formule même du plébiscite.
Les jésuites font tous leurs efforts, assure-t-on, pour engager le pape à quitter
la ville de Rome et l’Italie. Seulement on
ne sait pas encore très bien qui voudra
le recevoir.
Le général La Marmora, nommé commissaire royal dans les anciennes provinces
pontificales, n’attend pour aller occuper
son poste, que le jour oii le plébiscite
aura été accepté par le roi.
France. La reddition de Toul (23
septembre) a bientôt été suivie de celle
de Strasbourg. La capitulation a été signée le 28 septembre, et 17,000 soldats
ont déposé les armes. — Les 450 oiBciers
ont été laissés libres sur parole. Le général Werder est couru embrasser le général Ulrich, dès qu’il l’a rencontré. La
bibliothèque a décidément été consumée
par les flammes.
Autour de Paris toutes les avenues sont
occupées par l’armée allemande, qui tient
cette immense ville avec ses deux millions
d’habitants totalement bloquée. Les assiégés n’ont eu pendant ces derniers temps
d’autres moyens de communiquer avec
l’extérieur que les pigeons voyageurs et
les ballons. Les rencontres qui ont eu
lieu les jours 19, 23, 28, et 30 septembre
ne paraissent pas avoir eu des résultats
d’une importance très considérable.
Les élections pour l’Assemblée constituante, n’ayant pu se faire le 2 octobre,
sont de nouveau remises au 16 du même
mois. La France alors se prononcera d’une
façon régulière. Mais d’ici là il en passera
de l’eau sous le pont.
Ttir*q,xxle. La question de l'église
arménienne vient d’être définitivement
résolue par la Sublime-Porte. Sur l’ordre
du Sultan, le grand-vizir Ali-pacha, a expédié le 20 septembre à la Cour de Rome
une dépêche qui retire au S‘ Siège l’autorité qu’ils s’attribuait sur les Arméniens
unis. A la suite de cette notifiratton, les
pouvoirs qu’exerçait à Constantinople l’archevêque Hassoun en qualité de primat
de l’église aiiûinienne, *sont annulés. Les
Arméniens orientaux auront à élire un
nouveau patriarche, et ils rentreront en
possession de tous les privilèges qui leur
étaient contestés. Encore un fruit du dogme de l'infaillibilité.
.A.1XIV OIVOES.
Il vient de paraître la Stioernphle
de I.. De Sacetlsj se trouve au
bureau àeVEcko des Vallées; au prix
de fr. 0, 50.
Une jeune dame, veuve d’un pasteur, voudrait recevoir en pension
des jeunes filles désireuses de fréquenter l’Ecole supérieure — Leçons
de musique, à part, soins assidus —
Position centrale.
S’adresser à M*' le Prof. B. Tron à,
Torre-Pellice.
Pension pour jeunes demoiselles
à Torre-Pellice.
Les parents qui envoient leur jeunes
filles à l’Ecole supérieure ou à d’autres
écoles et qui voudront les placer dans
cette pension, peuvent être assurés
qu’elles y seront l'objet des soins les
plus assidus. Les personnes qui la
dirigent ont â cœur de mériter toujours plus la confiance qu’on voudra
bien leur accorder. Les soirées seront
employées à la préparation des tâches
du lendemain. S’adresser pour les informations â Madame Parise, aux Appiots (Torre-Pellice).
Leçons d’allemand et de français;
s’adresser â M’' L. Sert, chez Madame
Parise, aux Appiots près Torre-Pellice.
fine famille chrétienne, sans enfants, habitant la colline de St Jean recevrait en pension quelques jeunes
garçons ou quelques jeunes filles qui
pourraient fréquenter les écoles publiques de la Tour.
^adresser à M' le Prof. Ouvet â
S‘ Jean.,
A. Révkl Gérant.
Pignérol, lœpr. Chiantore.