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Année XXXVII.
17 Octobre 1902.
N. 34.
L’ËCHO DES VALLÉES
IIiSîs.v.xa' 01I.V01JI5 VE>Jvr>RE>r>i
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S’ adresser pour la Rédaction à M. N. Tourn, prof., Torre Pellice,
et pour l’Administration à M. Jean Jalla, prof.. Torre Pellice. .
Tout changement d’adresse coûte 15 centimes, sauf ceux du commencement de l’année.
Que toutes les choses vraies, honnêtes, justes, pures, aimables.... dignes de louange, occupent vos pensées. (Phil. IV, 8).
SOMMAIRE ;
Pauvre Finlande ! — Un document inédit
d’his'oire vaudoise — Missions de
Bâle — Une fête patriotique chez les
Vaudois de l’Uruguay — Les crimes
de la religion — La Cévenole (poésie)
— Chronique vaudoise — Nouvelles
et faits divers — Eglise missionnaire
belge — Ephémérides vaudoises — Informations — Remerciement — Revue
Politique — Annonces.
Ills 11P0-BTI1T
Notre appel de jeudi dernier n’ayant
réussi à rappeler au devoir aucun des
nombreux abonnés retardataires , nous
sommes obligés d’insérer aujourd’hui,
dans leur copie du journal, un billet coloré, auquel nous comptons qu’ ils voudront bien répondre au plus tôt.
L’Administration.
PAUVRE FINLANDE!
Dé temps en temps, et tout récemment encore, les journaux politiques nous ont annoncé de nouveaux
coups portés par l’autocrate et parjure
czar Nicolas II à la Constitution et
aux libertés de la Finlande.
Cette région du Nord de la Russie,
dont l’extrémité septentrionale touche aux mers glaciales et à la Laponie,
est peuplée par les Finnois, famille
de peuples qui appartenait à la même
race que les Huns d’Attila.
Resserrés par les Slaves et les
Germains, ils furent conquis, au Xll.e
siècle, par Eric de Suède, qui essaya
en vain de les arracher à leur paganisme barbare et superstitieux. Ce
ne fut qu’au XlV.e siècle que de
prétendues apparitions sur la tombe
d’un missionnaire, victime de son
zèle, amenèrent quelques âmes à
eroire aux superstitions romaines.
Un siècle plus tard,.enfin, le souffle
puissant de la Réformation se fit
sentir jusque dans ces froides contrées, et la justification par la foi,
le dogme préféré de Luther, devint
le centre de nouvelles croyances pour
toute la Suède et la Finlande. Depuis
ne jour. Suédois et Finnois marchèrent, la main dans la main, de procès en progrès, se distinguant par
■ teur piété, leur moralité, leur haut
4egré d’instruction, leurs vertus ci'^lles et militaires.
R y a un siècle, la dynastie réïiuante s’éteignait, les mœurs s’étaient
amollies, la milice était imprudemJûent négligée, pendant que Naponun I, pour avoir les mains libres en
Occident, s’accordait en secret avec
Alexandre I de Russie pour lui laisser
envahir la Finlande. La résistance
des Suédois ne fut pas digne de la
renommée de leurs armes et, en mars
1809, au fort de l’hiver, la conquête
de la Russie était achevée.
Cependant le chevaleresque Alexandre se montrait bon prince envers
ses nouveaux sujets. Au lieu de les
incorporer dans ses vastes Etats, il
administra séparément le grand-duché
de Finlande, lui laissant sa diète, sa
langue, ses lois et ses usages, la religion protestante, voire même son
armée territoriale. La Finlande, représentée auprès du Czar par un
ministre finnois, n’avait aucune relation avec les ministres russes, mais
seulement avec la personne du souverain. Alexandre prêta solennellement, devant la Diète de Finlande,
le serment de maintenir, lui et ses
successeurs, toutes ces libertés et
franchises ; et il tint parole.
Les ministres de Nicolas 1, son successeur, le poussèrent à abroger ces
libertés. Il leur répliqua : « Tenezvous à vos places et mêlez-vous de
vos affaires. La Finlande est à moi
seul, et s’il me plaît d’être souverain
absolu en Russie, et grand-duc constitutionnel en Finlande, que vous
importe ? » Alexandre II et Alexandre III prêtèrent aussi le serment à
la Diète, lors de leur accession au
trône, mais ce dernier commença à
le violer en fondant les postes finlandaises avec celles de la Russie. Le
Czar actuel, l’hypocrite initiateur du
Congrès de la Paix et de l’Arbitrage,
fit bien pis. Quoiqu’il eu juré, lui
aussi, de maintenir la cliarte de 1809,
il émana un édit, le 15 février 1899,
par lequel il abolissait, sans autre
forme de procès, les plus précieuses
libertés de son grand-duché. Malgré
les masses de neige qui encombraient
le pays, malgré les immenses distances qui séparent les 2.500.000 d'habitants, épars sur une étendue égale
à celle de fltalie et de la Grèce réunies, en peu de jours, on parvint à
réunir les signatures de 525.000 personnes, près du quart de la population totale. Cette protestation monstre fut apportée à S. Pétersbourg par
500 députés de toutes les classes ;
mais le bon Czar ne leur accorda pas
d’audience.
Et les mesures de répression sc
multiplièrent. Les troupes finlandaises, composées de liuit bataillons,
chacun de 800 à KXX) hommes, furent
dissoutes et remplacées par des Russes ; et I on peut voir aujourd’hui,
dans la paisible Finlande, un cosaque
brutal arrêter et faire envover en
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Sibérie celui qui oserait s’étonner
de telles nouveautés. Inutile d’ajouter
que le gouvernement paternel du
Czar s’est emparé, sans autre, des
casernes élevées aux frais des Finlandais. Puis la conscription est devenue plus lourde en ce que l’on tire
de la Finlande un nombre triple de
conscrits que par le passé, et qu’on
les envoie servir aux extrémités du
vaste empire russe, tandis que, de par
la Constitution, ils ont le droit de
ne pas sortir de la Finlande. — Les
employés civils et militaires sont remplacés par des Russes, quoiqu’ils ne
connaissent ni le finnois ni le suédois, les deux langues nationales de
la Finlande. Les officiers ont refusé
avec indignation de passer avec leur
grade dans la nouvelle armée anticonstitutionnelle ; cinq seulement, qui
n’avaient point de moyens d’existance, ont été obligés de transiger
avec leuv patriotisme.
Le ministre finnois auprès du Czar
a été remplacé par un Russe.
Des foules énormes se sont pressées,
en guise de protestation, autour de
la statue d’Alexandre II, le czar loyal
et généreux, qu’ils ont couverte de
couronnes aux devises, les unes tristes,
les autres nobles et fières. La gendarmerie russe ayant voulu les faire
enlever, les 25.000 personnes, qui
remplissaient la vaste place, répondirent en entonnant le choral de
Luther.
Mais le Czar semble ne vouloir reculer devant aucune des conséquences de son édit de 1899, et les journaux officieux ont même parlé de
ne plus convoquer la diète finlandaise, ce qui équivaudrait à la perte
du dernier vestige de leur autonomie.
Et cependant, la Finlande, comme
les provinces baltiques, qui ont déjà
subi les mêmes coups de la part des
tyrans, est bien supérieure au reste
de la Russie en fait d’instruction.
Sur 1(X)0 conscrits russes, il y en
a700 qui ne savent pas lire; en Finlande, il n’y en a que 4, malgré la rigidité du climat. Les écoles abondent
en Finlande; ilya en Russie 12.500.000
enfants de 7 à 14 ans, qui ne pourraient trouver place dans les écoles
existantes. A ne compter que cent
élèves par école, il faudrait 177.200
nouveaux instituteurs. Voilà par oii
le czar de toutes les Russies devrait
commencer ses réformes !
Et la religion des Finlandais, sera-telle longtemps respectée par le fanatique Pobedonoszef, le premier des
mauvais génies de Nicolas II?
Amilà le sujet, palpitant d’intérêt
et d’actualité, que M. le modérateur
J. P. Pons a développé, dimanche
soir 12 c., dans l’Aula magna du
Collège, bondée d’auditeurs.
Ce qui rehaussait la solennité du
moment c’était la présence d’un Finlandais pur sang M. le baron J. en
séjour à la Tour depuis quelques
jours.
Mons. J., après avoir remercié Mons.
Pons pour ses paroles, et fauditoire
pour son attention sympathique, ajouta quelques détails navrants sur les
malheurs de son pays. Et sa juste
indignation était tellement vive qu’elle
n’a pu qu’être communicative, et raviver, chez les descendants de ceux
qui ont souffert de la tyrannie des
hommes, une sympathie réelle pour
les victimes de la barbarie russe.
Les Finlandais n’espèrent plus rien
des hommes, mais Dieu peut ramener
pour eux de meilleurs jours, comme
il l’a fait pour les Vaudois. C’est la
prière que tous les présents ont fait
monter vers le Roi des Rois en entonnant avec force, avant de se séparer, l’hymne de Luther, qui se termine par ces mots :
“ Qu’on nous ôte nos biens
Qu’on seine nos liens,
Que nous importe !
Ta grâce est la plus forte
Et ton royaume est pour les tiens. „
Un docament inédit d’histoire yaudoise
Ordonnance contre quelques Vaudois
du Val S. Martin. 1471.
Grâce à la courtoisie de Mgr Rossi,
évêque de Pignerol, nous sommes à
même de publier, pour les lecteurs de
VEcho, le contenu d’un document, dont
l’Evêché possède une copie du ly.e
siècle (?), collationnée sur l’original par
le notaire Ludovicus Mioli. Il est d’autant plus intéressant que les données
sur le Val S. Martin sont plus rares
que pour les autres vallées. L’original
est en latin. En voici la traduction :
« Vincent Caqueran, prévôt de Castagnole et vicaire général de notre Révérend Père en Christ, Dom. Urbain
Bonnivard, par grâce de Dieu et du
Siège apostolique évêque de Verceil et
comte, ainsi que commendataire perpétuel du fameux monastère de S. Marie
de Pignerol, et conservateur de S.
Victor, — et Etienne de Bielle, de
l’ordre des frères de S. Dominique, et
vicaire de l’Office de l’Inquisition dans
la Lombardie supérieure, — à nos bienaimés en Christ, le prévôt de la vallée
de S. Martin, et à tous autres, et un
chacun, les recteurs, soit ministres avec
ou sans cure, soumis à la juridiction
spirituelle du dit Monastère, auxquels
les présentes parviendront ou auront
2
.! î
été présentées, salut dans le Seigneur.
Vues les lettres citatoires ci-incluses
et dûment publiées, comme il conste
sur leur dos, envers et contre François
Perro (i), Pierre Ginosi et Antoine Ayassia,
comme aussi contre François Rostani,
Jacques Eiheti, Martin Ribet et Martin
Traversia, qui y sont nommés et qui
ne se sont pas souciés du tout d’y
obéir, méprisant ces mandements, —
remettant la dite sentence d’excommunication et les peines contenues dans ces
lettres, et les chargeant à yous, nous les
remettons, par ce décret à chacun, de vous,
en corps, et vous en donnons le mandat,
sous peine d’excommunication, pour ce
qui concerne les dits François Perro (2),
Pierre Ginosii et Antoine Ajasse que,
à cause de sa {sic) contumace et du
mépris du mandement, sous le sceau
de la grande excommunication (3)...
Donné au dit Monastère, le i g juillet
1471, par le seigneur vicaire susnommé.
Signé : Jayerii, et au dos des lettres
citatoires, au bas desquelles est le nom
des sus-nommez, dattées du 17 décembre 1470, est écrit le certifficat cy-après:
L’année que dessus, et le 5.6 jour
du mois de février, qu’il soit notoire
à tous et un chacun que les lettres
présentes ont été publiées dans l’Eglise
de S. Marie Madeleine du Val S. Martin
par moi prêtre Antoine Cardon (4), présentement curé de la dite vallée, comme
il est contenu dans les dites lettres.
Scellé des armes de M. l’Abbé Bonnivart.
Et collationné par moi, en foi, Ludovicus Mioli, notarius.
Missions de Bâle
Nous recevons lé 87.6 rapport annuel
de la Société de Bâle, toujours intéressant, bien qu’il ne soit qu’un court
résumé de celui que la Société publie
en allemand. Nous ne pouvons guère
en extraire que quelques données statistiques.
Quatre missionnaires et deux dames
sont morts, dans le courant de l’année,
sous les atteintes du climat meurtrier
de la Côte d’Or ; les autres champs de
missions ont été épargnés.
Au I janvier, l’œuvre comptait, en
Inde, en Chine, à la Côte d’Or et au
Caméroun, 60 stations principales, 198
missionnaires hommes, 116 dames et
10 demoiselles. Les baptêmes de païens
ont été au nombre de 284 en Inde,
322 en Chine, 476 au Caméroun, 860
à la Côte d’Or, en tout 1.942. Le total
des membres est de 3.055 au Caméroun, 6.353 en Chine, 15.054 aux Indes,
18.630 à la Côte d’Or. Total général
43.102. Le nombre des élèves des écoles
est de 20.463.
Le bilan de l’année a été de 1.633.213
francs.
On sait que l’appui des petites bourses est une des forces de la Société de
Bâle. Le Sou missionnaire a produit
cette année 432.175 francs, c’est à dire
plus du quart des entrées, avec une
augmentation de 4.000 frs. sur l’année
précédente.
Six caisses spéciales ont reçu, en
outre, 1.597.363 francs, dont 28.768
pour la Mission médicale, et 16.282
pour les affamés de l’Inde.
L’œuvre en Chine, à la suite des
évènements politico-religieux bien con
_ 2 —
(1) Franciscum Perrum.
(2) Franciscum Perro.
(3) Ici la copie est abrégée.
(4) de Cardonibns.
nus, semble sur le point d’acquérir un
développement inattendu. Dans l’Inde,
au contraire, les années mauvaises qui
n’ont pas fini de peser lourdement sur
ce vaste pays, n’ont pas encore produit le fruit ordinaire des épreuves.
Un missionnaire résume ainsi la situation ; « La détresse ne pousse que les
paresseux et les indifférents en matière
religieuse à se réfugier chez nous. Un
païen pieux préférerait mourir plutôt
que de se faire chrétien sans conviction». L’événement le plus marquant
à la Côte d’Or est la reprise de l’œuvre
à Coumassé, après la dernière rébellion
des féroces Achantis. Après une visite
d’exploration, M. et M.me Ramseyer
ont de nouveau été s’y établir, en février, et ils se sont mis avec ardeur à
relever les ruines matérielles et morales
de la guerre. L’année a été normale
pour le Caméroun.
111 FÊTE PITIIOTÎQII
chez les Vaudois de TUruguay
Les unions chrétiennes de jeunes
gens et de jeunes filles de Colonia Valdense, sous la présidence respective de
M. Emile Mondon et de M.lle Adèle
Robert, ont organisé une double fête
pour célébrer le 25 août, fête nationale
de l’Uruguay.
Les deux sociétés, auxquelles s’étaient
jointes plusieurs autres personnes et des
familles entières, se trouvèrent réunies au
Lycée et chez M. J. B. Griot, d’où l’on
se rendjL au Port de l’Anglais, sur le
Rosario,., Là on prépara les grands
brasiers sur lesquels on apprêta le fameux asado, pgndant que le mate circulait à profusion parmi les membres
de la joyeuse comitive.
Puis les uns se portèrent sur les
rives du grand fleuve pour jouir d’un
panorama enchanteur, d’autres firent
quelques tours en canots, d’autres jouèrent aux boules.
A 5 h. du soir, après avoir chanté
en chœur quelques hymnes, on rentra
chez soi, non sans avoir passé à la
Paz pour saluer les autorités civiles,
dans ce jour de réjouissance nationale.
La journée se termina par une soirée
bien réussie, qui eut lieu chez M. D.
Revel, avec un programme très varié,
comptant vingt-trois numéros : chants,
poésies, monologues, musique instrumentale, discours, comédies etc., sans
oublier l’hymne national.
Quand ce riche programme eut été
épuisé, on servit le thé ; ensuite on
s’entretint agréablement par des jeux
de société jusqu’à minuit.
L’Union de Jeunes Gens d’Ombues
de Lavalle s’était fait représenter par
son président, David Félix.
Les évangéliques de Montevideo, où
un beau temple méthodiste est en construction, ont, eux aussi, célébré la fête
nationale, montrant ainsi, une fois de
plus, l’ab.surdité de la calomnie, que les
Jésuites lancent, en Amérique comme
en France et à Madagascar, que les
protestants sont, en pays catholique,
les avant-coureurs des armées anglaises.
(D’après YAtalmja, de Montevideo).
LES OlIMES DE II BELIGIQM
M. Sébastien Faure, le grand ennemi
de Dieu et qui a été mis à la porte
de leur canton par les autoritésgenevoises
pour avoir harangué les ouvriers, les
poussant à la grève générale, s’est
promené de ville en ville, prêchant
même dans les temples, en traitant ce
sujet: «les Crimes de Dieu». Naturellement aux applaudissements des
athées a répondu l’humiliation et la
douleur des chrétiens.
C’est vrai, le christianisme a été baptisé avec du sang, mais ce sang répandu
ç’a été celui de son fondateur, du Fils de
Dieu mourant sur la croix. C’est vrai
encore qu’en se propageant le christianisme a été l’occasion de sang versé,
mais ce sang était celui des héros de
la foi, des martyrs, le sang de Jacques,
d’Etienne; le sang des martyrs des
catacombes, de Rome et des Gaules.
Par ordre des empereurs romains, les
victimes c’étaient des chrétiens innocents priant pour les persécuteurs !
Il est vrai hélas ! que plus tard, au
nom de la religion, les guerres les plus
cruelles se sont déchaînées, et on a vu
des catholiques s’élever contre des protestants et des protestants contre des
catholiques, mais était-ce bien la religion qui était en jeu ? n’ était-ce pas
plutôt la politique ?
Il est vrai que Louis XIV, surtout
dans sa sénilité, a fait couler des ruisseaux de sang, et que Charles IX a
fait assassiner les meilleurs de ses sujets, mais était-ce la religion chrétienne
qui dictait cet esprit féroce et sanguinaire? n’était-ce pas plutôt le fanatisme?
Il est vrai que les papes, méthodiquement, ont poussé le bras séculier à
agir en détruisant les Albigeois, les
Cathares, les Vaudois, les Hollandais,
les Moraves; les Anglais, oui, il est
parfaitement vrai que tout cela a été
commis au nom de Christ et de la très
sainte Eglise, mais qü’ont à faire l’Evangile et Christ avec de tels bourreaux ?
N’est-ce pas l’ambition et l’orgueil qui
sont la base de toutes ces boucheries
humaines ? Le sang répandu devra être
redemandé non à ceux qui ont servi
la 'religion, mais à ceux qui s’en sont
servis ; ce qu’il faut flétrir ce n’est pas
la religion, mais sa caricature. Comme
son fondateur, le vrcd christianisme offre
son sang et n’en demande pas.
M. Sébastien Faure demande l’abolition de Dieu et de la religion; que
restera-t-il ? Ce que l’on voit encore
dans certains coins reculés de l’Afrique,
la terreur, les sacrifices humains, le cannibalisme, la ruine. La France en 1789
a essayé de ce système, de sa déesse
Raison; qu’en est-il résulté? Une haine
féroce et la terreur sur tout son territoire.
Tant que l’homme n’est pas baptisé
par l’Esprit en Dieu, renouvelé, il sera
toujours porté au crime. Dieu est amour
même pour Sébastien Faure s’ il veut
ouvrir les yeux avant qu’ il soit trop
tard.
C. A. Tron.
LI CÊ¥EM0LE
Salut, montagnes bien aimées.
Pays sacré de nos aïeux,
Vos vertes cimes sont semées
De leurs souvenirs glorieux.
Elevez vos têtes chenues
Espérou, Bougés, Aigoal !
De leur gloire qui monte aux nues.
Vous n’êtes que le piédestal.
Esprit qui les fis vivre
Anime leurs enfants.
Anime leurs enfants
Pour qu’ils sachent les suivre 1
(1) Ce chant représente, pour les protestants
des Cévenues, ce qu’est pour nos vallées le Retour
de V exil ou le Serment de Sibaud.
iviyyv ‘ifiuiA
■I j
Redites-nous, grottes profondes,; ■
L’écho de leurs chants d’autrefois :
Et vous, torrents, qui dans vos ondes
Emportiez le bruit de leur voix !
Les uns, traqués de cime en cime, A
En vrais lions surent lutter ; *1'
D’autres — ceux-là furent sublimes
Surent mourir sans résister.
Esprit qui, etc. y
M,
r t
O vétérans de nos vallées, j ’•
Vieux châtaigniers aux bras tordus.
Les cris des mères désolées.
Vous seuls les avez entendus !
Vous seuls savez que d’ossements
Dorment là-bas dans les ravines
Jusqu’au grand jour des jugements !
Esprit qui, etc.
Dans quel granit, ô mes Cévennes,
Fut taillé ce peuple vainqueur ?
Quel sang avaient-ils dans les veines.
Quel amour avaient-ils au cœur ?
L’Esprit de Christ était la vie
De ces pâtres émancipés.
Et dans le sang qui purifie
Leurs courages étaient trempés !
Esprit qui, etc.
Cévenols ! le Dieu de nos pères
N’est-il pas notre Dieu toujours ?
Servons-le dans les jours prospères.
Comme ils firent aux mauvais jours.
Et, vaillants comme ils surent l’être.
Nourris comme eux du pain des forts,
Donnons notre vie à ce Maître
Pour lequel nos aïeux sont morts !
Esprit qui, etc.
(he Refuge).
dai^ojN iQFfi
La Tour. Promotions du Collège et
de VEcole Supérieure. — Elles ont eu
lieu a la Maison Vaudoise, comme d’habitude, aujourd’hui même (16 c.) à 3
heures de l’après midi. Quoique la salle
ne fut pas peuplée comme nous voudrions la voir en pareille circonstance,
un public choisi et sympathique, plus
nombreux que de coutume, était là
pour témoigner de son intérêt pour
nos ecoles secondaires. La solennité! a
f r ^
ete naturellement présidée par le directeur du Collège, M. le prof. Revel,
qui a d’abord commencé par la lecture
de la Bible faite au chapitre II du lir
vre des Proverbes et par une fervente
prière.
Le discours d’ouverture, que les professeurs font à tour de rôle, a été lu
cette annee par M. le professeur Tourn.
Le temps nous manque absolument pour
résumer dans ses détails ce beau travail que tout le monde a jugé pratique, clair, tour à tour éloquent, et
toujours efficace. Nous souhaitons que
les etudiants, qui l’ont souligné, ainsi
que le public, par de vifs applaudissements, sachent mettre en pratique les
excellents conseils que M. Tourn leur
a donnés.
De Viniportance d’une sérieuse prépara’
tion pour réussir dans les carrières libérales, tel est le sujet traité par M.
Tourn. De l’idée mère : les études secondaires doivent former l’instrument
de la préparation, se dégagent ces trois
points : i*’l’œil comme instrument d’ob'
servation ; 2« la langue pour s’exprimer avec aisance ; 30 le jugement pour
observer et discerner. Ces trois idées,
d’où résultent la pensée et la raison,
ont ete successivement développées souS
toutes leurs faces. Nous devons forcé-,/
ment nous arrêter là, en exprimant le
vœu que le discours soit publié en en-.
3
8 —
tier, ou'*au moins dans ses fragments
les plüs saillants.
, Le comm. Prochet exhorte les élèves,
à propos de la langue, à savoir dire
non, une des conditions essentielles
pour réussir à quelque chose ; savoir
dire non en temps et lieu.
M, Th. Gay, pasteur, souhaite à la
jeunesse studieuse de suivre les principes exposés par M. Tourn, et de
porter un intérêt tout particulier à
l’étude de la Parole de Dieu, le livre
des livres pour lequel nos pères ont
souffert et qui est la raison même de
notre existence, comme petit peuple.
On passe ensuite aux promotions
proprement dites. Il résulte du compterendu de la direction du Pensionnat
que 19 élèves soit régulières soit externes ont été inscrites en Octobre, dont
3 ont obtenu la promotion sans examen
et 10 à la suite de l’examen.
Au Collège, les 70 inscrits se sont
tous présentés, sauf 5, aux examens de
fin d’année avec les résultats suivants:
promus à la première session 44, à la
seconde 6, en tout 50 promus sur 70,
soit les 5/7, ce qui n’est pas un résultat
à dédaigner. Les 10 élèves de 5.me gymnasiale et les 3 de 3.me lycéale ont
obtenu la licence à la première session.
MM.Iles P. Gay, Lina Forneron et J.
Roman, élèves de 5.me ayant obtenu
les résultats demandés par les règlements, obtiennent le diplôme dit de la
Table et un prix. Quatre autres prix
ont été distribués dans les autres classes.
Six prix ont été distribués au Collège, dont deux mentions honorables
décernées aux élèves Eynard de II
et Garnier de 5me.
■ M. le Modérateur dot la séance par
la prière.
7. c.
— Mercredi 15 c., la section locale
d’Utilité Publique, après avoir entendu
un rapport de son Bureau, l’a renouvelé comme suit : MM. J. Coïsson, prof.,
président, J. J. Jourdan, E. Eynard. -—
Les délégués au Comité Central ont
été réélus dans les personnes de MM.
D. Chauvie, E. Eynard, Onésime Rével.
Nouvelles et faits divers
Aullène (Corse). — Sur 1.140 habitants que compte la commune, il n’en
reste plus que quinze qui fréquentent
le culte catholique.
L’évangéliste établi à Aullène donne
quatre réunions par semaine, à chacune
de.squelles il a une moyenne de deux
cents auditeurs. Le catéchisme est fréquenté par environ cent cinquante enfants, garçons et filles.
La municipalité a fait venir le
pasteur d’Ajaccio, mais elle demande
un pasteur en permanence ; le curé
Angeletti a quitté sa paroisse malgré la défense de l’évêque, sentant
que sa place n’est plus tenable. Le journal demande ce qui empêche le gouvernement d’y installer ui),ministre protestant, et il ajoute que « cette difficulté pour remplacer un curé par un
pasteur, que n’ose pas affronter un ministère qui cependant n’est pas clérical,
montre la nécessité de briser le Concordat et d’y substituer la concurrence
religieuse.» Telle est en effet l’idée favorite de M. Yves Guyot qui se résume
en ceci : Faire de l’administration des
cultes un service communal. Seulement,
le vice du système réside en ce que
des majorités intolérantes pourraient
opprimer les minorités religieuses dans
les communes, à moins que l’Etat, le
pouvoir central, n’intervienne en imposant son contrôle. Mais alors on revient
au S3'stème de l'administration par l’Etat.
Anglelerre. M. Robert Arthington,
do Leeds, vient de léguer 2J millions
et demi de francs, nets, à des œuvres
missionnaires. La moitié de cette somme
est confiée à une Commission désignée
par la Société des missions baptistes,
et les 4110 à une Commission de la
Société de Londres. Ces sommes sont
destinées à fournir aux peuples, qui ne
les ont pas encore et qui parlent un language distinct de tout autre, des traductions fidèles de la Bible ou au moins
des Evangiles de Jean et de Luc, et
des Actes des Apôtres.
Avec peine nous annonçons la
mort de John Kensit, l’apôtre du protestantisme militant en Angleterre. Il
avait été blessé brutalement par un
catholique fanatique à Birkenhead ;
transporte a l’hôpital son état n’a pas
tarde a empirer et une pneumonie a emporté cette vie si forte et a brisé la
fibre d’un homme qui ne vivait que
pour Dieu. Son fils emprisonné par un
juge ritualiste, un certain Stewart, a
pu voir son père pendant deux heures
seulement. Quelle bonté ! — L’impression produite en Angleterre est immense et même certains évêques protestants sentent combien il est dangereux
d’encourager certaines pratiques qui
conduisent à de telles brutalités.
Que de tels crimes puissent arriver
en Angleterre, c’est inconcevable. —
La semaine dernière dans un immense
meeting, tenu en plein air, où 10000
protestants protestèrent énergiquement
contre le mal qui envahit tout, il s’en
est peu fallu que le sang coula : un
autre meeting composé de catholiques
avait résolu d’attaquer les protestants;
grâce à l’énergie de la police on a pu
éviter un scandale et quelque chose de
pire encore.
Le congrès de l’Eglise Anglicane
qui s’est réuni à Northampton a eu un
succès relatif ; on compte que 2000
personnes y assistaient. A côté d’une
exposition où se trouvaient des bibles
et des photographies, on eut le privilège de traiter des sujets très importants, tels que « la réunion des différentes branches du protestantisme en
Angleterre ; le devoir de l’Eglise dans
l’Afrique du Sud ; le culte public dans
l’Eglise Anglicane ; les miracles et le
caractère surnaturel des Evangiles, le
christianisme et la question sociale ; la
religion dans la famille ; l’étude de la
Bible, ecc. » — Le Lord Mayor de la
ville a reçu les membres du congrès
d’une manière officielle et il y eut foule
à la réception. — Le parti évangélique
s’est affirmé et nous osons espérer qu’il
s’affirmera toujours davantage; le temps
de se reposer n’est pas encore arrivé.
— Lutte contre l'alcool.
Un grand mouvement se produit en
Angleterre en faveur d’une loi qui interdise la vente des boissons alcooliques
aux enfants. Des longueurs de milles de
papier ont été consacrés à cette cause.
Ainsi, certain jour, on vit un député
au Parlement, M. J.-H. Yoxall, fléchissant sous le poids d’un immense rouleau portant 23.000 signatures en faveur
de la loi. Une autre pétition, de Leeds,
d’une longueur d’un quart de lieue et
d’un poids de 50 livres, a été présentée
en opposition à la loi par 54.000 signataires. Manchester et Salford, au contraire, ont appuyé la motion sous la
forme d’un rouleau de 100 mètres de
longueur à peu près, contenant 100.019
signatures. Au nombre de celles-ci on
compte l’évêque et le doyen de Manchester, l’évêque catholique de Salford,
le président du conseil de l’Eglise indépendante et 213 pasteurs et ministres
de toutes dénominations, des syndicats
de commerce, des chefs de maisons
d’affaires, et enfin 98.500 ouvrisrs.
(Eglise libre).
Autriche. Los von Rom. — Le Conseil supérieur de l’Eglise évangélique
d’Autriche publie la statistique du mouvement religieux dans le premier semestre de 1902.
2523 personnes ont été admises dans
l’Eglise évangélique, dont 2339 sortant
de l’Eglise romaine.
Vienne a fourni 900 recrues ; la Bohême 1040 ; la Moravie 177; Galice-Bu
kowine 4g ; Autriche Supérieure 88 ;
Aschen 23.
La « Confession helvétique », réformée, a été acceptée par 264 personnes,
celle d’Augsbourg,luthérienne,par 2075.
Allemagne.
On annonce la mort
du célèbre Luthardt, à l’âge de 79
ans. Il était professeur à Leipzig et
bien connu par ses conférences apologétiques.
Suisse. — A Neuchâtel, le malheureux S. Faure a donné trois conférences contre Dieu ; on lui a riposté
séance tenante, mais nous doutons de
l’efficace ; ce qu’il y aurait de mieux
à faire, ce serait de laisser ce coryphée
à lui seul ; peut-être réfléchirait-il au
fait que c’est un pauvre mortel qui
aura bientôt fini sa course et que ce
Dieu qu’il combat il le trouvera face
à face.
C. A. Tron.
— Des troubles assez graves ont
éclaté à Genève et ce qui est déplorable
c’est de constater le grand rôle que
joue l’irréligion dans ce cas. Sébastien
Faure était parmi les agitateurs et la
semence qu’il a répandue n’a pas tardé
à germer. Que Dieu nous garde des
blasphémateurs et des gens qui osent
accuser Dieu d’avoir « commis des crimes». Nos frères Genevois regrettent
probablement à 1’ heure qu’ il est cet
esprit de tolérance. Une fois les écluses
ôtées tout passe.
France. — M. E. Bonnet est appelé à remplacer le regretté R. Hollard
au Luxembourg, Paris ; il a été présenté à l’Eglise dimanche dernier.
M. Trial de Nîmes jette un cri d’alarme : d’après lui, si le concordat est
supprimé et avec lui le budget des
cultes, le protestantisme traversera une
rude crise, car au delà du 80 op se
laisseront entraîner par les socialistes
et l’incrédulité ; déjà un grand nombre
d’obsèques civiles ont eu lieu à Nîmes
même et parmi les protestants de haut
bord ; triste, très triste !
Etats-Unis. Les Christian Scientists,
qui ont substitué la prière et la suggestion à toute assistance médicale pour
guérir les maladies des humains, ont
aussi déclaré la guerre aux vétérinaires
et appliquent leur système aux animaux
avec succès, assurent-ils.
Mme Eddy, une des lumières de la
« Christian science », vient de rendre, « à
la suite d’un traitement mental », toutes
ses plus brillantes performances à un
cheval de course. Lord Vincent, qui après
avoir fait merveille sur le turf, avait
dû en être retiré malade, fourbu et incurable.
On attend avec impatience la grande
course de New-York, à laquelle il doit
prendre part la semaine prochaine. Sera-ce une victoire pour la Christian science et l’entraîneur, ou la revanche des
vétérinaires?
(Le T&tnps)
Damas (Syrie). — Le Giornale d’Italia
raconte, d’après son correspondant en
Turquie, qu’il s’est fondé dans cette ville
une nouvelle secte religieuse, dite néochrétienne, qui constitue un mélange
de christianisme et de mahométisme,
admettant que Jésus-Christ et Mahomet
étaient deux philosophes.
Inde. On peut grouper les langues
de l’Inde en huit familles distinctes,
comptant environ 150 langages, à ne
pas parler des dialectes. Il y a encore
plusieurs écritures différentes, voire
même deux pour la même langue, une
pour les doctes, une pour le commun
peuple.
Jusqu’ici, la Bible, ou une partie
de l’Ecriture, a été traduite dans 44.
de ces langues et 15 dialectes, presque
tout grâce à la Société Biblique Britannique et Etrangère. Les missions
doivent aussi beaucoup, pour ces jeunes
littératures, aux Sociétés de Traités
Religieux. Les feuilles pour écoles du
dimanche se publient en une vingtaine
de langages de l’Inde.
EGLISE MISSIONNAIRE BELGE
—o-O-o
Le ôq.e rapport annuel de l’œuvre
d’évangélisation en Belgique parle de
l’activité exercée, dans ce pays tout catholique, par 36 pasteurs, 3 évangélistes,
8 lecteurs de la Bible, 4 colporteurs.
Il faut ajouter à ces ouvriers un rouage
précieux, qui manque trop souvent
dans nos vallées et dans notre œuvre
en Italie, 97 frères qui président des
réunions.
La mission compte 35 églises et stations, où elle occupe 65 temples et
salles; en outre, 145 localités visitées.
Il y a 75 écoles du dimanche et 16
du jeudi. L’année passée on a célébré
286 baptêmes, loi mariages et 170 enterrements.
La Belgique a collecté pour cette
œuvre 148.643 francs, sur le total de
180.135. Les dépenses ont été de fr.
203.812.
L’œuvre est en progrès sur toute la
ligne, et elle s’est établie dans huit
localités nouvelles, situées dans différentes provinces. La diffusion de portions de r Ecriture et de traités, au
moyen du colportage, constitue un excellent ensemencement, qui prépare d’abondantes moissons.
EPHEMERIDES VAUDOISES
1402. Yisite de Vincent Terrier, aujourd’hui S. Vincent, aux Vallées; il
fait fermer l’école vaudoise d’Angrogne,
bientôt rouverte.
1602. L’archevêque Broglia visite le Val
Cluson, et n’y trouve pas un seul papiste. — Erection des fortifications de
Braluis ou Palais Louis, à l’entrée du
Val S. Martin, contre les hérétiques. —
20 oct. Ordre auxVaudois d’abandonner
dans quatre jours, Bubiane, Fenil et
Campillon. (Cet ordre ne fut exécuté
à la rigueur qu’en 1655).
1702. Projet des Puissanees Alliées de
secourir les Camisards au moyen des
Vaudois et des réfugiés français.
4
-1
INFORMATIONS.
— Les communes de S. Second et
Prarustin ont, d’un commun accord, ouvert à S. Second une école élémentaire
supérieure, mixte. L’institutrice aura
huit cents francs d’honoraires. Présenter
demandes et documents, jusqu’au 25 c.,
au docteur Filippo Turchi, Président
du Comité, à S. Second. La nomination
sera provisoire pour un an.
—, La députation provinciale, dans
sa séance du 4 septembre, a autorisé
la reconstruction du plancher supérieur
du pont en fer sur le Cluson, entre
Pignerol et S. Second.
Le 18 septembre, elle a adjugé à
Guillaume Turletti la reconstruction du
parapet de défense et protection du
pont sur le Cluson, sur la route de
Pignerol à la Tour ; elle a autorisé,
conditionnellement, MM. Gallea et Falco
à faire deux aqueducs pour tubatipn
de fontaines, à travers la route intercommunale S. Second-Briquéras.
Le ministère d’Agriculture et Commerce met au concours deux bourses
pour un an de pratique du commerce
international sur les places d’Odessa
et Bordeaux, trois bourses pour Canton
et Téhéran, une pour l’Afrique du Sud.
S’adresser au Secrétaire des chambres
de commerce.
— Le cours spécial pour 20 élèves
officiers du génie s’ouvrira auprès du
5.6 régiment de cette arme, à Turin,
le I décembre ; faire la demande avant
la fin d’octobre. Les concurrents doivent avoir la laurea et subir un examen
par écrit. Après quatre mois ils seront
promus sergents, après quatre autres
sous-lieutenants de complément ; après
six autres mois passés à l’Ecole d’application d’artillerie et génie à Turin,
sous-lieutenants effectifs ; une fois les
examens achevés, ils seront lieutenants.
— Le Comité de l’Exposition d’Art
Décoratif Moderne, de Turin, nous prie
de publier ce qui suit :
Les visiteurs à payement ont été,
jusqu’ ici, au nombre d’environ 700.000.
L’Exposition se fermera le 11 novembre et avant cette date de nouveaux
développements y seront encore ajoutés,
depuis le 20 c. : le Concours International de cuisine, pâtisserie et pain de
luxe, et une Exposition de chrysanthèmes. — Le parc est illuminé a giorno,
tous les jeudis et dimanches, ainsi que
les galeries des Beaux Arts et l’Exposition Vinicole, illuminées à l’électricité avec l’élégante et curieuse Harmonie des couleurs.
REMERCIEMENT.
Le bazar qui a eu lieu en septembre
dernier en faveur de l’Orphelinat de
Torre Pellice, et de l’Asile des Vieillards de S. Jean a rapporté à la première de ces Institutions pour la quote
part qui lui avait été assignée la somme
de frs. 3453.65
La Commission des Institutions Hospitalières Vaudoises a voté, dans sa
dernière séance du 15 Octobre, des remerciements bien vifs à toutes les personnes qui ont concouru à la bonne
réussite de ce Bazar et elle se fait un
devoir de les leur exprimer par le
moyen de ce journal.
Si le résultat de cette vente a dépassé toutes les espérances, cela est un
dû, après Dieu, à l’effort vraiment généreux qui a été fait de toutes parts pour
l’obtenir, et spécialement à celui des
dames patronesses et de celles d’entre
elles qui constituaient le Comité exécutif
4 —
et qui ont préparé et avec tant de dévouement ce bazar de charité.
Merci à elles tout d’abord, merci ensuite aux nombreux acheteurs et donateurs qui sont venus coqronner leur
dévouement d’un si beau succès, et par
dessus tout merci à Celui qui a montré une fois de plus qu’ Il était le Père
des Orphelins.
La Tour, le 10 octobre 1902.
La Commission mlministraiive
(le l’Orphelinat Vaudois.
Revue Politique
L’opinion publique était encore sous
la pénible impression des désordres sanglants de Candela, lorsque la nouvelle
d’un nouveau conflit entre les paysans
et la gendarmerie, dû à des causes analogues, se répandit dans le pays. A l’occasion du renouvellement des contrats
agraires, les travailleurs des cliamps de
Giarrutana (Modica) s’étaient organisés
pour demander une augmentation de salaire. Les propriétaires s’y étant refusés,
les paysans se mirent en grève et organisèrent une démonstration pour protester en faveur de leurs droits méconnus. Malheureusement ils ne s’en tinrent pas là, mais ils eurent recours à la
violence pour empêcher les ouvriers, nouvellement embauchés par les propriétaires, de se rendre au travail, et assaillirent à coups de pierres les carabiniers
intervenus pour rétablir l’ordre. En présence d’une foule tumultueuse et prête
à tout, les gendarmes, qui avaient vainement essayé de la calmer, eurent recours aux armes. Dans la bagarre deux
grévistes furent tués. Un carabinier qui
s’était réfugié dans une maison fut trouvé
mort, le corps et la tête criblés de blessures et de coups de couteau. Des renforts de troupes et de gendarmerie sont
maintenant sur le théâtre de la révolte
où ils ont opéré plusieurs arrestations.
Le 14 c. LL. MM. le Eoi et la Keine
ont quitté leur château de Ilacconigi
après avoir remis au syndic de la petite
ville environ .8.000 frs. pour institutions
de bienfaisance. Toutes les autorités de
l’endroit, ainsi que le préfet de Coni et
le sous-préfet de Saluces, étaient à la
gare pour saluer les souverains.
— En France la Chambre vient de
reprendre ses séances. Le ministre des
finances a d’abord déposé son rapport
sur le budget do 1903, d’où il résulte
que pour équilibrer les sorties il faudra
créer 207 millions de nouvelles entrées.
Baudry d’Asson, le fougueux député nationaliste, propose ensuite qu’on mette
le ministère sous procès pour avoir violé
la liberté en expulsant les nonnes et en
fermant les écoles congréganistes. Quelques autres orateurs parlent dans le
même sens. La suite de la discussion
est renvoyée à aujourd’hui jeudi et on
prévoit que M. Combes va en entendre
de belles. Mais cela le préoccupera moins
que la grève des mineurs du bassin du
Nord qui continue et n’est devenue générale, comme le voulaient les promoteurs, qu’à cause des dissensions existantes entre les jaunes (c. à d. les sages
qui voudraient travailler) et les rouges, les
grévistes prêts à brûler leurs vaisseaux.
Une divergence de vues entre mineurs
du N. et du centre contribuera de son
côté au résultat d’éviter la grève générale qui serait un désastre pour l’industrie et qui entraînerait d’autres grèves,
ainsi que cela est arrivé à Roanne où
12.000 tisserands ont volontairement
quitté leurs ateliers avant-hier.
— A Genève, l’ordre est enfin rétabli grâce à l’énergie du Conseil fédéral
et à l’intervention de renforts considérables de troupes et de gendarmerie.
Les soldats et les agents ont commis,
dans les jours de bagarre, des actes de
brutalité qui feraient pousser des cris de
paon s’ils étaient commis chez nous,
mais dont personne ne s’étonne là-haut
et que les circonstances expliquent. L’anarchiste Bertoni, qu’ on avait toléré,
j’allais dire défendu, tant qu’il ne faisait
que couvrir de boue notre monarchie et
qu’exciter au régicide dans son “ Risveglio a été expulsé ainsi que son digne
collègue Faure et environ 100 autres
meneurs qui avaient pris une part active à l’organisation de la grève.
— Aux Etats-Unis les mineurs ont
déclaré que les troupes fédérales au complet ne pourraient les forcer à reprendre
le travail. Quoi qu’on n’ait pas perdu
tout espoir que les choses se mettent
bientôt au mieux, la grève persiste et
commence à faire sentir ses fâcheuses
conséquences. Le charbon se vend déjà
10 centimes le kilo au détail, les écoles
restent fermées faute de charbon pour
les chauffer et plusieurs fabriques ont
dû interrompre le travail pour la même
raison.
— Les généraux boers, venus à Paris
pour s’entendre avec le comité boerophile, ont été reçus avec un vrai enthousiasme qi,ii s’est même manifesté p. r
des cris hostiles à l’Angleterre. Au cours
du dîner que leur offrit ce comité, rn
leur fit cadeau d’uii bas-relief eu argent
massif représentant Krüger et une femme
personnifiant les deux républiques, qui
tendent les bras s -r un pays dévasté. Dans
leurs remerciements, les généraux boers
ont prononcé des paroles que la presse
anglaise juge imprudentes et nuisibles
à la cause du Sud-Africain.
j. c.
Conférence des Eglises du Yal S. Martin
La Conférence des Eglises du Val
S. Martin est convoquée au Perrier,
mardi 21 cour., à 9 ip h. du matin.
Le sujet à l’ordre du jour est : « la
réception des catécliuiiiènes dans
l’Eg'lise». — Les membres des autres
conférences y sont cordialement invités.
La veille il y aura deux réunions,
une à Maneille et l’autre au Perrier.
Le Président.
ISTITUTI OSPITALIERI VALDESI
À LA TOUR
L’Ami de la Jeunesse.
Sommaire du N. du 4 Octobre
Col 1.® ottobre corrente, è stata dichiarata vacante la Borsa “ Giacomo
Pellegrino „ di lire Mill(q destinata ai
giovani Valdesi , aspiranti alla carriera
di medico chirurgo, di farmacista 0 di
notaio, i quali assumano l’impegno morule
di esercitare nelle “ V alli Valdesi se vi
è un posto vacante,,.
Il concorso si farà per titoli 0 per
osami fra concorrenti già inscritti in una
facoltà universitaria 0 in possesso della
licenza liceale 0 di altri titoli equivalenti
che permettano riscriziono in una delle
suddetto facoltà.
Le domando (su carta libera) corredate dai certificati c titoli che del caso
dovi'anno spedirsi prima del 30 corrente
al presidente della Amministrazione.
Torre Veli ice, addì 2 ottobre 1902.
Giovanni Maggiore.
chambres meublées avec ou
sans pension. — S’adresser à 1’ administration du journal.
Vercingétorix (suite) — Pensées et
maximes — Le village, poésie par André Dumas — Quelques devises — La
Martinique, ses écrivains et ses poètes
— Les ruines d’un temple d’Ermeuth —
Mémoire d’une épingle racontés par
elle-même — Pour faire fleurir les rosiers — La politesse chez les Chinois
— Aux chercheurs.
Ce N. est orné de quatre gravures.
Abonnements payés.
M. Klett, Tenda, 1903 ; P. Pons feu
Jean, Bessé, 1902.
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