1
Clnqulòmo axm.ee.
IV. 13.
25 Mars 1870.
L’ECHO DES VALLEES
FEUILLE HEBDOMADAIRE
Spécialement consacrée aux intérêts matériels et spirituels
de la Famille \audoise.
Que toutes les choses qui sont véritables. occupent
vos pensées — ( Phtllppiens., IV. 8.)
PRIX D ABOMHEMENT I
Italie, k domicile (un an> Fr. 3
Suisse................» 5
France................» 6
Allemagne 6
Angleterre, Pays-Bas . » 8
Ün numéro séparé : 5 cent.
Un numéro arriéré : 10 cent.
BUREAUX D ABOMNEMENT
ToRRB-PEf.MCE : Via Maestra,
N.42. (Agenzia bihfiogro/ica)
PiONKRor, : J. Chlantore Impr.
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ANNONi'ES : 5 cent, la ligne
ou portion de ligne.
Lettres et envois franco. S' adresser pour radminiatration
au Bureau à Torre-PelHce ,
via Maestra N. 42. — pour la
rédaction : â Mr. A. Revel
Prof. R Torre-Pellice.
Sommaire.
Evangélisation. — Glanures. — Variétés. —
Chro7iique locale. — Chronique politique. — Statistique.
©uangelbation.
Nous lisons dans la Liberté
Chrétienne du 18 mars la lettre
qui suit, renfermant l’historique
de la station de Venise.
En l’an 1866, la liberté politique conduisait ici par la main
sa sœur aînée, la liberté religieuse.
Les colporteurs, qui sont les éclaireurs de la petite cohorte missionnaire , arrivèrent les premiers à
Venise. Ils n’y furent pas sifflés
comme à Vicence , mais généralement bien accueillis au contraire.
Vous savez que M' Edgar Quinet
dit quelque part que le peuple
vénitien est le plus doux et le
plus religieux de toute la terre.
U y a du vrai dans ce jugement,
quoiqu’il nous paraisse trop absolu,
et nous croyons en avoir fait l’expérience.
Nos colporteurs pensèrent avoir
découvert un nouveau monde. Leurs
joyeuses nouvelles parvinrent au
Rév. Mac-Dougall pasteur de l’Eglise libre écossaise à Florence.
Il les reçut comme un appel de
Dieu. L’avenir devait prouver qu’il
ne se trompait pas. Le voilà à
Venise avec sa famille. A lui donc
l’honneur de l’initiative. Je tiens
à le dire bien haut, pour qu’on
ne l’oublie pas. D’ici il écrivait
partout, sollécitant des ouvriers.
En attendant il mettait la main à
l’œuvre et commençait à annoncer
l’Evangile.
Les ouvriers , appelés à grands
cris arrivèrent enfin. Mieux vaut
tard que jamais, disait le pasteur
écossais en les voyant venir. Ce
fut d’abord M' Turin , évangéliste
à Milan ; il était envoyé par la
Commission de l’évangélisation de
l’Eglise vaudoise. Ensuite M' Gavazzi, qui fit ici comme ailleurs
l’office du bélier qui enfonce les
portes et quelques fois les murailles ; il disait souvent aux vénitiens;, « Je suis un pionnier— un
guastatore— je ne me sens pas
fait pour seme^ou paître; quand
2
-(90).
j’aurai assez abattu d'arbres et
un peu défriché le terrain, je laisserai à d’autres le soin de le cultiver ».
Personne , en effet, ne conteste
au vaillant orateur le talent du
guastatore.
11 ne nous en voudra pas, à
son tour, si nous prenons acte de
sa déclaration souvent répétée et
si nous croyons comme lui qu’il
ne serait pas sage de se jeter,
la hache dans les mains , à travers les sillons.
Si ces trois hommes , venus de
côtés divers, avaient travaillé séparément , la discorde aurait pu
naître dès les premiers jours et
paralyser les plus généreux efforts.
Il n’en fut pas ainsi, grâce à l’esprit de largeur qui animait soit
M' Turin , soit M'' Gavazzi, grâce
surtout à l’esprit de prudence et
de conciliation qui caractérise évidemment M' Mac Dougall et le
rend cher aux ¡italiens qui le connaissent et désirent marcher avec
lui dans la voie royale de la liberté et de la charité.
La première réunion, convoquée
dans une modeste petite chambre,
comptait sept ou huit personnes.
Bientôt il fallut chercher, et ouvrir des locaux spacieux, qui se
remplissaient une , deux , quelquefois trois heures avant l’arrivée
du prédicateur. La parole éloquente et orageuse de l’ex-padre
Gavazzi secouait les âmes assoupies et les réveillait rudement,
comme par un éclat de tonnerre,
et la fidèle prédication de M“' Turin
les édifiait et les conduisait sur
le Sentier de la croix. Ce dernier,
rappelé à Milan par les besoins
de son église, fut remplacé par
votre correspondant alors évangéliste à Brescia. Ensuite vint le
tour de M” Ribetti, pasteur de
l’Eglise de Livourne. Nous alternâmes encore quelque temps, et
finalement , en juin de l’an 1867,
ce provisoire cessa et je restai
seul à Venise, chargé de poursuivre la mission et de constituer
la nouvelle église.
Me voilà donc en face d’un auditoire, d’où il s’agissait de tirer
les pierres de l’édifice. Tous voulaient en être. Que faire ? Je les
priai, certain soir, de suivre avec
attention la lecture de la parabole
du semeur, après quoi je leur
proposai de s’inscrire dans le catalogue des catéchumènes. Bien
des illusions commencèrent dès
lors à tomber. Nous perdîmes,
chemin faisant, des gens fanatiques ou enlacés dans les mille
pièges de l’erreur et des passions
charnelles , et lorsque nous arrivâmes à la fin de l’année, 240
restaient encore debout, — mais
160 seulement purent être admis
à la table du Seigneur. Le jour
de Noël fut désigné, d’un commun accord , pour être le jour de
la naissance de notre église, que
nous désirions tous placer sous la
protection du Saint des saints. Ce
jour-là, aucun de nous n’oserait le
décrire. Dieu était au milieu de
nous et son Esprit rayonnait dans
tous les cœurs. Ah ! je n’oublierai
jamais le spectacle qu’offrait cette
assemblée d’hommes et de femmes
agenouillés ensemble devant Dieu
pour lui demander de ratifier la
promesse que nous venions de faire
de le craindre et de le servir. Je
3
-(91)
crois encore entendre les sanglots
répétés qui interrompirent longtemps ma prière. Oui , Dieu était
là. Et quelle ne fut pas ma joie
et ma surprise lorsque , le culte
à peine terminé , je vis ces nouveaux frères se serrer la main et
se donner le baiser de paix, comme
aux temps dont parlé Justin Martyr ! Toujours le même Evangile,
pensai-je avec réconnaissance , et
voilà encore le cachet de l’Eglise
primitive;
Maintenant, nous dira-t-on, que
reste-t-il ? La question est rude ,
mais elle ne nous étonne guère.
Nous savons, — et nous le comprenons — que les nouvelles de
l’évangélisation , aussi bien que
celles des missions étrangères, ont
fait bien des sceptiques. Je n’en
sens pas moins le devoir de vous
dire que la foi et la charité qui
s’affirmèrent ce jour là ne se sont
pas démenties , grâce à Dieu. On
continua à inscrire et à instruire
les catéchumènes qui nous arrivaient toutes les semaines; de nouvelles admissions eurent lieu depuis; la paix ne fut jamais ébranlée,
et l’année suivante, le même jour,
nous célébrions ensemble l’ouverture de notre chapelle au palais
Cavagnis. Un discours-programme,
— c’est ainsi que le définissait un
journal de la ville , — fut lu et
publié en cette circonstance. 11
exposait rapidement la question religieuse en la discutant et menait
les auditeurs et les lecteurs à cette
conclusion: que la réforme religieuse est urgente et indispensable
et qu’elle doit s’établir, non sur
les modèles imparfaits des hommes,
— malgré là vénération que nous
éprouvons à l’égard de tous ceux
que Dieu a suscités dans notre
patrie et au dehors pour le rétablissement de son Eglise, — mais
selon la règle parfaite et toujours
nouvelle de l’Evangile. Par la liberté à l’unité, disions-nous encore
avec Vinet, telle va être la devise
du Christianisme.
On ne nous soupçonnera pas
d’avoir arboré un nouveau drapeau,
car nous n’avons fait que prendre
au sérieux la pensée du Synode
de l’Eglise Vaudoise. Vous avez lu
dans ses Actes de l’an 1855 cette
noble déclaration:
• Le Synode, désirant prévenir
tout malentendu sur la nature de
l’œuvre de l’évangélisation poursuivie par l’Eglise Vaudoise, déclare è l’unanimité : le seul but
de l’Eglise Vaudoise, en faisant
annoncer l’Evangile hors de son
sein, est d’obéir à Tordre du Seigneur: Prêchez VEvangile à toute
créature, et d’amener les âmes à
la connaissance et à l’obéissance
de Jésus-Christ ; elle n’a en conséquence aucune prétention de leur
imposer sa forme ecclésiastique ».
L’Eglise évangélique italienne de
Venise, — tel est son nom , —
marche en paix dans cette voie de
liberté et prospère sous le regard
du Saint qu’elle a choisi pour son
protecteur. Elle Compte environ
250 communiants, plus de 100
enfants aux écoles et particulièrement à Técole du dimanche. Elle
a sa réunion de prière toute
Tannée.
Cette dernière est pour nous le
couronnement de l’édifice. Arrêtons-nous donc ici. — Agréez, etc.
E. COMBA..
4
-(92)
(^lanures.
Le moyen d’obtenir un réveil.
Voici comment Astié parle des
premières assemblées qui à NewYork, commencèrent le réveil de
1857.
«Pas de prédilection éloquente,
pas d’appel énergique et enthousiaste , pas de tentative d'exciter
l’intérêt religieux. Tout fut calme
et solennel. On se sentait porté à
la prière , on avait besoin de prier;
ce fut là le trait caractéristique. La
lecture de quelque portion trèscourte de la Parole de Dieu , des
prières, le chant des cantiques, le
tout interrompu par quelques allocutions qui ne devaient jamais durer plus de cinq minutes, tels
furent les moyens spirituels employés ».
Le règne de Dieu ne vient point
avec éclat.
Les Conciles d’autrefois. —
La bibliothèque impériale de Paris
possède le manuscrit infiniment
précieux des sermons de l’évêque
Grégoire de Naziance, copiés pour
l’empereur Basile le Macédonien
(867-886). Ce manuscrit contient
un grand nombre de miniatures
dont les sujets sont tirés de l’histoire biblique et aussi de l’histoire
de l’Eglise.
Le plus remarquable de ces dessins , et le plus curieux peut-être,
représente le second Concile œcuménique tenu à Constantinople en
381 , et,auquel Grégoire de Naziance prit part.
Les sièges des évêques forment
une demi-lune autour du trône, à
la gauche duquel est assis, sur une
chaise élevée, l’empereur Théodose
le Grand. Personne n’occupe le
trône ; mais, sur sa pourpre repose
un grand livre ouvert : Î’Ecritxjre
Sainte, pour exprimer qu’elle seule
doit présider au Concile, et qu’elle
est le juge suprême des controverses.
Le peintre n’a point inventé ; il
n’a fait que reproduire la réalité ;
ce qui le prouve , c’est le témoignage de Cyrille patriarche d’Alexandrie , lorsque, parlant du troisième Concile œcuménique tenu à
Ephèse en 431, cet évêque dit :
« Le saint Synode s’était réuni
dans l’église,de Marie. On y avait
donné la présidence au Christ luimême : car l’Evangile de Dieu reposait sur le trône et semblait dire
aux membres de la sainte assemblée : — Soyez justes eu vos jugements ! »
Qu’on apprécie la différence :
aujourd’hui , qui est-ce qui occupait le trône, à l’ouverture du Concile ? Un pauvre misérable ! — Et
l’Ecriture sainte, où l’avait-on reléguée ? De la pourpre du trône ,
elle avait glissé sur les pieds du
pape ! Pourquoi pas sous les pieds,
ô « homme de péché » ?
Les reliques à Rome. « Qui
veut voir une véritable merveille
doit se rendre à l’église de St Augustin ; l’on y conserve les reliques
les plus miraculeuses, visibles tous
les vendredis ».
5
-(93)
Tel est, — écrit un curé hongrois
à la Gazette de Preshourg, — l’officieux avis que l’on me donne en
mon logis , et je me hâte de me
transporter au saint lieu qui recèle
tant de merveilles....
Un vieux sacristain fort laid, les
pieds nus , s’avance vers moi et
s’offre , moyennant quelques haiocchi, à me montrer le trésor merveilleux que renferme la sacristie.
Dans une boîte de verre je vois,
sur un riche coussin de velours, îa
corde avec laquelle Judas VIscariote
s'est pendu. Mon cicérone m’affirme
l’authenticité de cette relique, et je
serais fort mal venu d’en douter.
Une autre vitrine contient Vaîle
de Varchange Gabriel, cadeau obtenu par les prières du pape Grégoire VII; et mon guide, avec un
regard très significatif, me laisse
entendre qu’il connaît un homme
pieux, possesseur d’une plume de
cette aîle angélique et qui consentirait peut-être à s’en défaire en
faveur d’un autre homme pieux.
Mais n’éprouvant point le désir de
posséder la sainte plume , je poursuis la visite du reliquiaire.
J’y vois encore la crête du coq
qui chanta lors du reniement de
S‘ Pierre, puis le bâton de Moïse,
et enfin la barbe de Noé ; et toujours mon cicérone me fait comprendre qu’en ma qualité d'homme
pieux, je puis obtenir pour un prix
vraiment modique quelque petit
morceau de ces reliques miraculeuses...
La Gazette de Presbourg ajoute :
« Notre véridique curé n’a pas vu
la meilleure pièce de la collection ;
c’est un des échelons de l’échelle
que Jacob vit en rêve , et sur laquelle évoluaient les escadrons de
la milice céleste ».
Jésus-Christ est le chemin dans
le même sens que ceux dont Pascal a dit: « Les fleuves sont des
chemins qui marchent et qui portent où l’on veut aller ».
Ne mettez pas la charité devant la justice ; la charité qui est
la fin de la loi, n’en est pas le
commencement.
Une chose est vraie quand elle
est ce quelle doit être, comme
une parole est vraie quand elle
dit ce qu’elle doit dire; une chose
pareillement, est fausse quand elle
n'est pas ce qu’elle doit être.
L’homme le plus occupé est
celui qui a le plus de temps, et
que l’on trouve le plus aisément
disponible.
11 est des naturels négatifs, des
caractères désossés, dont la bonté
"consiste à ménager tout le monde
pour être ménagés ; à n’avoir au-,
cune conviction de peur de heurter
contre une conviction contraire;
à ne jamais s’entremettre pour la
justice, de peur de recevoir, comme
dit M.^ Jourdain, « quelque coup
qui ferait mal;» à «laisser,» selon
le conseil d’un des héros de Rabelais, «le mond aller comme il
veut aller; à faire son devoir tellement quellement, et à dire toujours du bien de M.' le prieur. »
6
-(94)
Une vie sérieuse et dévouée ne
peut avoir pour base l’insipidité
et l’apathie.
Il y a trois sortes d’égoïsme :
celui qui dit moi tout court; celui
qui dit: moi et les miens-, celui
enfin qui dit: les miens et moi.
Tout mondain porte en soi le
germe du désespoir, toute vie sans
Dieu est grosse d’un suicide.
Quand la réputation d’un homme
est établie, elle est toujours meilleure ou pire qu’il ne la mérite.
ViNET.
€^hrontjC|uc locale.
F*err*ler, Outrecuidance d’un syndic.
Dans une des xn communes du mandement du Perrier se trouve un syndic pénétré du sentiment de son importance. Le
pasteur ayant annoncé les collectes qui se
font régulièrement pour divers objets au
sein de chaque paroisse, le syndic prit la
parole et dit : « Comme syndic, je m’oppose à ce qu’aucune collecte pour objets
religieux se fasse dans ma commune». —
Nous serions bien curieux de savoir ce
que le pasteur a pu répondre. En attendant, nous souhaitons qu’il se rencontre
chez nous beaucoup de syndics de ce genre;
* cela pourrait contribuer à mûrir l’idée de
la séparation des églises d’avec les communes.
r'i'arixstlu. On nous écrit que le
13 mars à l’ensevelissement de la respectable veuve S. R., le pasteur, après avoir
prononcé son discours, interrompit l'évangéliste M' G. lequel avait visité la défunte
pendant sa maladie et désirait adresser à
son sujet quelques exhortations à la nombreuse assemblée. Le pasteur aurait dit
que c’était du désordre, et mettant son
chapeau ( il n’y a aucun mal à mettre son
chapeau ), il aurait, par des paroles et par
des signes, invité l’assemblée à le suivre.
La moitié de l’auditoire s’écoula: l’autre
moitié resta. Le fait a produit quelqu’agitation ; on se demande si le cimetière est
la propriété de tous ou de quelques uns,
et si c’est du « désordre » qu’un ami du
mort ose y prendre la parole... après M.
le pasteur.
F*lgnerol. Nous avons, dans nos
numéros 8 et 9, annoncé le concoTso per
tüoli à la chaire de professeur de langue
française dans l’Ecole technique de la ville
de Pignerol. La Gazzetta di Pinerolo du
20 courant annonce le résultat du concours
comme suit :
« Les demandes parvenues à la municipalité étaient au nombre de 22; ensuite
d’un premier dépouillement et d’une première classification des titres présentés,
il fut formé une liste de 10 aspirants, qui
en sus du brevet légal, pouvaient justifier
d’une certaine expérience pratique, ou de
la publication de quelqu’essai en langue
française. Par voie de scrutin, il fut formé
alors une rose de cinq candidats, à savoir;
MM. David Monnet, de Pignerol.
Auguste Bonjour, de Torre-Pellice.
Louis Odone, de Voghera.
Louis Lobetti-Bodoni, de Saluces
Pierre Camusso, de Turin.
M. Lobetti-Bodoni a obtenu 9 voix sur
16 votants; M. Monnet, 6; il y a eu un
billet blanc. M. Lobetti-Bodoni a été proclamé professeur».
Nos informations nous permettent d’ajouter quelques détails sur ce récit.
Il s’agissait d’un concorso per tüoli ; on
nous fait remarquer, à ce propos, que
l’ordre dans lequel les cinq candidats ont
été portés sur la rose n’est pas indifférent;
en fait de titres, le nouvel élu n’occupait
en réalité que le quatrième rang.
Et quels sont les titres de M. LobettiBodoni à occuper la place du regretté
Henri Monastier? Les voici: 1®) C’est un
sacerdote, un ex-chapelain militaire ; 2’) Il
a un brevet, comme tous les autres aspirants étaient tenus d’en avoir; 3») Il n’a
7
-(95)
jamais, exercé ; 4o) Mais il a traduit en
français le Compar Lorenzo de M. le Proviseur V. Carelli ; 5“) Mais il a pour lui
les sympathies de M. Garelli.
Voilà un concorso per tiloli qui a passablement menti à son titre !
— La ville de Pignerol possède, en fait
d’hôtels, auberges, restaurants, cantines,
cafés', bierreries, et buvettes, 98 établissements , dont 20 du premier ordre, 24
du second, 37 du troisième. Pour une population de 14 mille habitants, cela fait
un établissement pour 150 personnes !
{Gazzetta di PineroloJ.
Clxemln d,e fer* FlgnorolOap. Le projet, depuis longtemps caressé , d’un chemin de fer Pignerol-Gap
mettant en communication plus directe
les villes de Turin et Marseille , — semble
gagner en faveur. Le 8 février 1870, la
Chambre de Commerce de Marseille a
émis à ce sujet le vote suivant:
« La Chambre, considérant qu’en principe on ne saurait trop faciliter les moyens de communication et de transport entre
la France et l’Italie: — que la ligne de
Gap à la frontière italienne présente sur
toutes les autres lignes existantes ou projetées une économie de 100 kilomètres de
parcours en faveur des échangés entre
l’Espagne, l’Italie et le midi de la France;
qu’il est, en outre, désirable que la construction de cette ligne soit définitivement
concédée, afin que le commerce ne soit
pas plus longtemps privé de cette nouvelle voie de communication internationale;
» Délibère qu’il y a lieu d’émettre un vœu
favorable au prompt établissement de la
ligne de Gap à Pignerol
(ÌThrontque )>oUtti:|ue.
Italie. Mr Lanza a déclaré que l’Italie,
malgré l’exemple de la France, ou de
toute autre puissance qui voudrait l’imiter , — s’abstiendra complètement de toute
action politique à l’égard du Concile.
— La Chambre a renvoyé à la Commission générale du budget (présidée par
l’hon. De Luca ) les modifications proposées par le ministre des finances dans le
budget de 1870, pour qu’elle en fasse
l’objet d’un rapport. Les facultés accordées au ministère sur l’émission des bous
du trésor et le recouvrement de la taxe
sur la mouture, sont continuées jusqu’à
la fin du mois d’avril.
— M'' le prof. Pasquale Villari, secrétaire-général au ministère de l'instruction
publique, a donné sa démission.
— Un délégué de la sûreté publique ,
un nommé Cattaneo, a assassiné, d’un
coup de revolver, le général EscoflSer,
Préfet de Ravenne , au moment où celuici lui donnait audience. Ce qui a poussé
le meurtrier à commettre ce crime, c’est
que _le préfet voulait le transférer à Grosseto, contre sou grél — Le général Escoffier, né à Mce en 1809, avait pris le
gouvernement de la ville et province de
Ravenne dans des moments fort tristes,
alors que la sécurité publique était gravement compromise et que la population
honnête demandait à l’Etat des mesures
sérieuses. Il avait su déployer l’énergie et
la prudence nécessaires , et il s’était fait
estimer et aimer. Offlcier distingué, et
bon administrateur, il possédait toutes
les qualités nécessaires pour une charge
aussi difficile. Il laisse après lui dans
l’armée, dans la ville de Ravenne, et
dans le pays tous entier, de vifs regrets.
Rome. On s’était trop hâté d’annoncer, sur la foi douteuse du Mémorial diplomatique, que la Cour de Rome s’était
empressée de déférer à la demande de la
France d’être représentée au Concile. Le
fait est que la Cour de Rome ne s’empresse pas du tout de répondre au théologien Daru et que Pie IX ne semble
guère disposé à dire oui. On dirait môme
que la démarche de M'' le comte Daru
n’a fait que hâter la distribution du schemasur l’infaillibilité. Ce schema porte que le
pontife romain ne peut se tromper dans
la définition des choses de foi et de morale , et il conclut en ces termes : « Si
8
-(96)
qnelqu’nn ose , ce qu’à Dieu ne plaise !
contredire à notre présente définition,
qu’il sache qu’il s’éloigne de la vérité de
la foi ».
France. Un nouveau pas dans la
voie libérale. Le régime militaire, dans
l’Algérie, sera remplacé par le régime
civil et les trois provinces auront leurs
représentants librement élus.
Snlsse. Le gouvernement de Zurich
vient de prendre une décision relativement à l’obligation légale dans laquelle
sont les catholiques de ce canton de supporter les frais de leur culte. Un certain
nombre de catholiques ayant manifesté
le projet de sortir de leur église dans le
cas où le dogme de l’infaillibilité serait
proclamé, un arrêté du conseil exécutif
établit qu’il suffira de cette déclaration
pour exempter des charges du culte.
Bade. La Chambre a voté l’abolition
de la peine de mort.
Inde. Le gouvernement des Indes a
consulté l’évêque de Calcutta et le gouvernement du Bengale sur les moyens de
décharger l’Etat de l’entretien d’un certain nombre de ministres. On voit dans
cette démarche le premier pas vers la
séparation de l’Eglise d’avec l’Etat dans
cette portion du vaste empire britannique.
Stdtbttque.
S. Olovanjal-FeUlc© : — 1801
habitants ( recensement de 1862 ), dont
1505 Vaudois et 296 catholiques.
Hoavtment de la Popolation durant l'année 1869
1. DÉCÈS (sexe masculin) , 25
Id. (sexe féminin) 18
i Total 43
Savoir; célibataires 21
„fl.. conjoints 13
veufs 9
r . • 4 i ■■ ■ ■ V J 43
Naissances légitimes (garçons) Id. id. (filles) 37 31
Total 68
Id. illégitime (garçons) Id. id. (filles ) 1 0
Total 1
Id. Trovatelli (une fille) I
Id. (Garçons) . . 38 Id- (Filles; . . 32 id. Morts nés (enf. lég. ) 6
Total gén. . 76
Mariages entre célibataires . 12
Id. entre célib. et veufs 2
Id. entre veufs 0
Total 14
NB. Dans 9 cas , Tacte civil a été signé par les deux conjoints; en 3 cas, par l'époux seul; en 2 cas, ni par l’un ni par l’autre.
D'après la Profession religieuse.
DÉCÈS : Culte Vaudois 3C
Id Culte catholique 7
Total 43
Naissances : Culte Vaudois . 47
Id. Culte Catholique 23
Total 70
Mariages : Culte vaudois 12
Id. Culte catholique . . . 2
Total 14
S. Jean, 8 février 1870.
A. Bert Secr. de l’Etat Civil.
PETITE BOITE AUX LETTRES
M. B. G. Gènes. Reçu.
AGENZIA BIBLIOGRAFICA
42, Via Maestra, Torre-Pellice
L'Arpa Evangelica con musica c. 50
Id. (senza) » 15
Inni e Cantici con musica » 60
Id. (senza) » 20
Ivi trovasi pure un Deposito delle Principali Pubblicazioni della SOCIETÀ DEI
TRATTATI RELIGIOSI di Firenze.
A. Rbvkl Gérant.
Pignerol, J. Chiantore Impr.