1
IV. année..................... 5 Mars I8G9 ______________________________ N- 9
L’ECHO DES VALLEES
FEUILLE HEBD05LÌDAIRE
Spécialement consacrée aux intérêts matériels et spirituels
de la Famille Yaudoise.
Que toutes les choses qui sont véritables.«coupent
vos pensées — ( Philippiens., IV. 8.)
PRIX d’aBOMNEMEIT ; 1 bureaux d’abonnement ) ANNONOES : 5 cent, la ligne
Italie, U domicile («n tiuj Fr. 3 s ToRRR-pKr.r.fCE i Via Maestra. < ou p<*rtjon de ligne.
Suisse............* ^ ? N. 12. (Agevizia bibliografica) \ Lettres et envois franco. S* a
France............* ® s : J. Chiamare Inipr. | dre.sser pour Tadininistration
Angleterre , Pays-Bas , Al- > Turin Trou, via Lagrange } au Jiureau d Torre-PcUice ^
lemagne........* ^ s Maestra N. 42. — pour la
T'n numéro séparé : 5 eent « FiouK.NrR : Libreria Exange- î rédai;tion : A Mr. A. Pevel
Vn numero arriéré10 cent. J Uca. via de'Panzani. j Prof. Torre-Pellice.
SOMM.MHE; — Ili/giém popitiairc : L'usage des remèdes. — Chronique religieuse.
— Chronique locale. — Coirespondancc.
HYGIÈNE POPULAIRE“'
DE L’USAGE DES REMÈDES.
De ce qu’un remctie a fait du bien à telle personne,
dans tel cas donné, s’ensuit-il qu’il fera également du bien
à telle autre personne dans un cas analogue?
Nullement. — D’abord la même maladie , se présentant
avec les mêmes symptômes, peut cependant être due à
des causes très-diverses. — Une personne atteinte d’un
violent mal de dents s’en délivre par l’application d’un certain remède ; elle trouve un ami atteint du même mal ,
et aussitôt de lui indiquer son médicament ; il n’y en a pas,
dit-elle, de plus eiTicace. Mais, chez l’un, il s’agit d’un
{!) Voir iifitrc N” 6.
2
— 66 —
abcès à la racine de la dent; chez l’autre c’est un mal
nerveux ; les causes sont très-différentes et un traitement
identique pourra, chez l’un ou chez l’autre, augmenter le
mal.
Il y a plus ; non seulement il n’existe pas un catalogue
déterminé de maladies, mais il serait vrai de dire qu’il y
a autant de maladies différentes que d’individus malades.
Aussi l’on ne peut traiter absolument de la même manière
deux individus différents, alors même que le mal serait
engendré par la même cause. Il y a une infinie variété
dans la nature et dans le genre humain. Toutes les feuilles
d’un même arbre se ressemblent fort, et pourtant il n’y
en a pas deux qui soient de tous points semblables. Il en
est de même parmi les hommes ; il existe une grande ressemblance entre tous les individus, mais il n’y en a pas
deux qui se ressemblent entièrement; et les différences ne
s’arrêtent pas au corps, mais elles s’étendent aux facultés
intellectuelles et morales. Cette même diversité se retrouvant dans les maladies , il ne peut y avoir de précepte général invariablement applicable à tous les cas analogues et
l’on est obligé de tenir compte de chaque individualité.
De là la nécessité de longues et patientes études et d’un
long exercice du discernement et de la prudence. C’est-àdire qu’il faut nécessairement pour cela des hommes spéciaux ,' faisant de l’art de guérir leur principale affaire , et
non pas des charlatans faisant accroire qu’ils possèdent un
remède universel. Il est un seul remède infaillible, guérissant tous les maux, supprimant toutes les douleurs ; et
ce remède c’est...... la mort.
Une femme ayant mal à une jambe avait fait usage d’une
pommade irritante et cicatrisante qui l’avait guérie. Son
3
— C7 —
mari, à quelque temps de là, est atteint d’une affection
au coude assez grave pour nécessiter l’intervention du médecin. Au bout de quelques semaines il était presque guéri,
lorsque tout-à-coup l’indisposition reparut plus grave que
jamais ; les médecin surpris questionna la femme qui lui répondit : « Il me restait encore un peu de la pommade qui
a guéri mon genou; j’ai pensé qu’elle ferait également du
bien à mon mari ; le coude et le genou ont tant de ressemblance ! ».
Observons à ce propos qu’on ne devrait jamais conserver
ces restes de médicaments, ces fonds de bouteilles que le
malade n’a pas entièrement consommés. Outre que, par un
faux principe d’économie, on risque de les employer à
contre sens , il ne faut pas oublier que la plupart des remèdes se détériorent promptement et changent souvent
de nature, jusqu’à se transformer en poisons. Les substances simples peuvent seules se conserver plus ou moins
longtemps; mais les préparations médicinales doivent être
jetées dès qu’on n’en fait plus usage pour le besoin actuel.
On évitera par là d’administrer des remèdes intempestifs ;
et l’on ôtera aux enfants de la maison l’occasion de s’empoisonner comme cela est souvent arrivé.
Chronique religicuae.
Jei-usalem. Le 21 janvier 1869, les chrétiens évangéliciues de Jérusalem ont célébré tout ensemble trois anniversaires ; le 70® de l’évéque
Samuel Gobât, le 27® de l’arrivée à Jérusalem de son prédécesseur Alexandre ( un Israélite ), le premier évêque protestant de cette ville, — et
le 20® de la dédicace de la première église évangélique sur la montagne
de Sion.
— Il y a une concentration d’influences chrétiennes à Jérusalem, qui
bien qu’à peine senties jusqu’ici par la masse du peuple, ne peut manquer , dit M"' Gobât, de produire, en son temps , de salutaires résultats.
A côté des efforts de Mr Gobât lui-même pour répandre la connaissance
4
- S8 —
du Sauveur parmi les juifs, les musulmans et les chrétiens de nom, l’on
trouve dans cette ville, — des agents de la Société de Londres pour la
conversion des Juifs, — de la Société des missions Anglicanes, — de celle
des missions de Bâle , — de la Crischona , — de l’association Jérusalémite
de Berlin, — et des diaconesses de Kaiserswerth, — tous travaillant dans
une harmonie fraternelle.
tVazaretli. est de nos jours une bourgade de cinq à six mille habitants. La petite commuhité e^vangélique compte à peine cinq cents âmes
dans la ville même et aux alentours, et se compose en grande partie de catholiques soit grecs, soit romains amenés à l’Evangile. — L’église de Nazareth et quehpies autres petits troupeaux de Galilée manifestent, au dire
de Mr Gobât, plus de vie que les protestants de Jérusalem, mais ils sont
aussi exposés à plus de souffrances et d’oppressiou. — Le moufti, qui
est leur ennemi juré parcequ’il n’en reçoit point de présents, est toujours
prêt à les molester, à l’instigation des catholiques romains et des grecs.
— Il y a dans la petite ville de Nazareth nombre de couvents et d’églises , mais jusqu’ici point de local pour le culte protestant.
FAiissie. Le Comité du Saint-Synode de l’Eglise russe consulté au
sujet des Ecoles du dimanche qui , depuis quelques années se propagent
en Russie , a décidé que les canons ecclésiastiiiues ne condamnaient nullement les écoles, et que dorénavant elles auraient lieu les jours de fête
aussi bien que les dimanches. ('L’Eglise Libre J.
Autr-ioiio. L’égalité reiii/irnse proclamée, il y a quelques mois en
Autriche, vient de recevoir une sanction éclatante dans la nomination
d’un professeur protestant, le docteur Brücke, au grade de doyen de la
faculté de médecine de Vienne. Jusqu’à présent, cette Université n’a jamais
eu fait pareil à enregistrer dans ses annales. f Sem.‘ rèl.ej.
Ij© ixombro dos ooolos du. dimancli©, qui était de une
en 1815 ( à Bordeaux ), de deux cents en 1852, de 777 en 1867, est aujourd’hui de 850, avec quarante mille enfants; un enfant sur mille français ; — deux ou trois pour cent de la population protestante.
TVIadr-ld. L’Ayuntamento a promis de donner au comité protestant 17
mille pieds de terrain pour y bâtir un temple, un presbytère et deux
écoles , à condition que l’on construira tout de suite. Cet emplacement
est situé à côté de la Guayamadema, l’endroit où l’on brûlait les protestants. ('La Croix J.
— Les quinze mille femmes espagnoles qui ont adressé au Gouvernement une pétition contre la liberté religieuse, ont reçu, pour ce fait,
les meilleurs compliments du pape.
Israël ©t régçlis©. Dans une récente publication qui porte ce
titre, le docteur Kalkar nous apprend qu’il existe dans ce moment, à
Berlin au moins 2500 juifs baptisés. En Silésie, de 1815 à 1853, il n’y a pas eu
moins de 6000 conversions. Cela semble confirmer le jugement émis autrefois par le docteur Barth de Calw. 11 disait que, Joute proportion gardée,
le nombre des Juifs convertis était plus considérable que celui des païens
aihenés à la connaissance de l’Evangile.
IL,©, joixr dlu repos. Au nombre des questions que l'Académie des
Scietices ( Paris ) a mis au concours pour 1870, se trouve celle du repos
hebdomadaire. Elle est posée de maniéré à exclure toute considération religieuse.
« De l’utilité, du repos hebdomadaire pour les enfants et pour les adultes,
au triple point de vue de la morale, de la culture intellectuelle, et du
progrès de l’industrie.
5
Ö9
Poiit-oa remplacer le repos hebdomadaire par la limitatiou au travail
quotidien?
Dans quelle mesure la loi doit-elle intervenir pour assurer aux enfants
le repos hebdomadaire ?
Par ([uelles constatations peut-on, en respectant la liberté individuelle ,
pro[ia£cer l’habitude de ce repos, en régler et en utiliser l’emploi ? ».
Un prix de 3000 francs est alloué au meilleur mémoire.
I-ia Sooif'tA clos inissions do OAlo, entretient actuellement 344 missionaires, dont 9 ) lioinines , fil femmes, et près de deux
cents ai<les des doux sexes. —■ Vingt un sont indigènes des pays évangélisés,
•— Ces ouvriers sont répartis entie trente stations : dix sept dans l’Iuile,
huit dans r.Vfriipie occidimtale et quatre en Chine. —- On compte dans
les stations 2fi00 communiants, et plus de, trois inille écoliers. — La maison de lîide contient une centaine d'élèves-missiouuaires, vingd-nn invalides , sept veuves. — Los recettes du dernier exercice ont été do 771
mille francs, les dé|)enses de 84fi mille francs, nombres ronds. — Le déficit de cette année ajouté aux précédents forme un total de 169 mille
francs.
r*alor*me. Un chrétien évangé;lii|ue de cette ville ayant refusé do
prêter serment sur un livre do messe devant un tribunal , le procureur
du roi fit apporter nue Bible de Diodati, sur laquelle le témoin fit serment.
(Chronlcjue locale.
Torro-I^ollloo. Conférences populaires; VIP cetnf. du 24 février,
Mr Amédée Bert a continué à traiter le sujet de l’ivrognerie , et a donné
à ce propos une effrayante statistiipie.
Oomialii. Msile. pastorale du 31 ferrier. Malprré le mauvais temps
il y avait une forte assemhloe ; et après le service, '10 à 51 électeurs ont
répondu h l’invitation de la Table. l’iusieurs d’eutr’eux ont prix la parole,
les uns relevant plutôt les points noirs, les autres les point lumineux.
Il y a, dit-on, encore bien des cas de dissipation chez les jeunes gens,
d’insubordination et de mampie de, respect chez les enfants ; il ne règne
pas toujours, au sein de la paroisse , l’union et l’entente désirables pour
le bien commun; et il n’y a pas, surtout, assez de cette vie chrétienne
qui caractérise les enfants de Dieu. Cependant il se fait un travail, chez
les enfants par le moyen de l’école au dimanche, chez les antres par
l’usage toujours plus fréquent des moyens d’éditication qui leur sont offerts , et le dimanche et sur semaine. On paraît avoir particulièrement
apprécié les réunions en plein air qui ont eu lieu l’eté dernier.
Un bon témoignage est rendu à l’activité du pasteur, des anciens et des
instituteurs. On a relevé (jne les membres de la paroisse ne se refusent
pas d’ouvrir la main, quand on les a convaincus de la réalité d’un
besoin on de l’importance d’une œuvre. Ils donnent en faveur des missions , parcequ’on leur en parle ; ils auraient donné aussi précédemment
en faveur des hôpitaux si on leur en avait fait la demande et démontré
la nécessité.
Il n’y a pas eu de question spéciale ; si ce n’est qu’on a observé qu’une
minorité seulement prend une part active au culte; il paraîtrait que les
nouveaux recueils de psaumes et cantiques, bien qu’imprimés en 1859,
n’ont pas encore pénétré à S* Germain. Le nouveau catéchisme qui remonte
6
70 —
à la même date, n’est pas plus heureux, car on est retourné à celui
d’Osterwald. Le pasteur néanmoins ne s’est pas borné à un manuel; il
explique, outre une épître , l’Evangile de St Luc.
Pendant les 3 heures qu’à duré l’entretien, l’assemblée s’est montrée
animée des sentiments les plus fraternels et chacun doit avoir emporté
la conviction que ce qui a été dit, l’a été à l’édiücatiou commune.
F»ranxstiii. Nous recevons de Prarustin la déclaration qui suit:
« Les soussignés, membres du Consistoire de Prarustin, déclarent que
le Pasteur de cette Paroisse , Mf Parander, a toujours respecté et observé
les ordres émanés de la Table et que, pour remplir ce devoir, il n’a pas
reculé, dans l’occasion, devant des luttes fort |)énibles. Nous prions l’honorable Rédacteur de VEcho des Vallées de bien vouloir publier cette déclaration pour la justification de notre Pasteur ». Prarustin ,28 février 1869.
— Philippe Gaudin, ancien; Godin François, ancien; Constantin Michel, ancien; Constantin Daniel, ancien; P.asquet J. Paul, ancien; Pasquet J. diacre,
Rostan J., ancien.
Un. d-o.sor'fl fiveo placjixe. Ce n’est pas d’hier qu’on voit,
parmi nous, des vagabonds jeunes ou vieux s’en aller mendiant d’une commune à l’autre. Jadis les paroisses aimaient à se décharger de leurs pauvres eu les envoyant exercer aussi loin que possible leur profession de
percepteurs volontaires. Rien n’était plus aisé : une recommandation écrite
et signée par qui de droit, attestait que le porteur était pauvre, de mœurs
irréprochables et connu de tous pour n’aA'oir jamais été « qu’un bon vivant ». Depuis, les Synodes ont fait justice de cette façon peu coûteuse
d’exercer la charité, et ce geure de certificats est décidément passé d’usage.
C’est la Commune qui a cru devoir reprendre pour son compte ce que
la paroisse avait abandonné. Qu’une commune soit embarrassée de ses
pauvres , vite elle vous leur suspend à la boutonnière une plaque de fer
blanc, qui leur donne libre entrée chez les voisins. Vous croiriez, à les
voir, que ce sont là des échappés qu’il faut ramener au logis; pas du
tout : la plaque c’est le passeport, c’est le droit de libre circulation. Mais,
ceux qui octroient ce clroit, où le prennent-ils eux-mêmes? En attendant
qu’on nous le dise, nous demanderons s’il ne vaudrait pas mieux, pour
être tout-à-fait dans l’ordre, que chacun gardât chez soi ses propres pauvres, avec ou sans plaque. L’on nous répondra que pour les garder, il
faudrait savoir qu’en faire. Rien n'est plus juste. Afais ceci est une autre
question.
dorrcsjjonbance.
On nous écrit de Florence en date du 20 février.
Nous avons, nous aussi, célébré l’anniversaire du 17 février, sous
la forme d’une agréable soirée que M^ et M™« Revel nous ont offerte dans
leur salon. Cette soirée a été remplie par des chants, par la lecture de
petites pièces de circonstance ( entr’aiitres une poésie de Bosio, qui a
valu à son auteur de vifs applaudissements), et par l’exécution de deux
morceaux pour piano expressément composés par notre condisciple Quintilio Pistocchi. Qui plus est, nous avons eu -’honneur et le bonheur d’entendre Mr Hudry-Ménos nous adresser des paroles bien senties sur la politique de la maison de Savoie à l’égard des vaudois. Il nous a démontré
que nos souverains n’ont jamais persécuté de leur propre mouvement,
et que toujours ils ont dû subir une pression étrangère en contradiction
7
- 71
avec leurs propres principes de loyauté, principes dont le souverain actuel
a fidèlement recueilli et conserve l’heritafre. M‘‘ Hudry-Ménos a terminé
en nous invitant chaleureusement à prier Dieu de bénir abondamment la
Famille royale, instrument entre les mains de Dieu de la grande œuvre de
nostre unitication.
Je vous envoie , ci-inclus, copie d’une lettre de Mr 1*. Geymonat adressée
au Comité pour l’Alliance Evangélique italienne. Le Comité, qui siège une
fois par semaine, a regu plusieurs adhésions et plus d’une invitation à modifier son programme dans le sens indiipié par JD Geymonat. Le Comité
entre pleinement dans ces vues et il exprime le vœu ipie de nombreuses
adhésions le mettent bientôt è même, de résigner ses fonctions provisoires.
— Voici, sans la trailuire, la lettre en question:
Al Comitato Provvisorio per l’.Vllevnza Evangelica Italiana.
Diletti fratelli in Gesù Cristo,
Firenze, al d) lo febbraio fS69.
Ho rieemto la pregiata vostra eircolare ai eristiani Erangelici d’Italia colla
quale incitate tutte le chiede a formare alleanza tra di loro.
Anzi tutto debbo esprimere un .sentimento di gioia e di gratitudine perchè
il vostro incito corrisponde ad un vecchio desiderio mio e di molti, e prova
che lo spirito evangelico ha l fatto progressi nelle chiese evangeliche. Nello
ste.sso tempo però e per ki riuscita stessa del progresso debbo emettere qualche osservazione.
In altri paesi l’alleanza evangeliea si è prefissa unicamente di riunire cristiani di diverse chiese anziché le chiese stesse. Speriamo che ci sarà dato di
fare più e meglio. Ma intanto parrebbe opportuno principiare in quel modo,
e adottare la. stessa base. Le chiese italiane in parte sono già legate daqualehe organizzazione o da principii comuni; esse non potranno senza un generale consenso entrare in altri vincoli esterni. Ma nelle varie chiese ci sono
quelli che sopra ogni cosa proponendosi d’essere cristiani, e riguardando
al capo delki chiesa son pronti a porgere mano di fratellanza ai fratelli di
ogni denominazione. L’Alleanza riunisca primamente gueA cristiani: per
mezzo loro le chiese tengono a conoscersi, ad intendersi, a confortarsi, a vicenda : e così viene dimostrata al disopra delle formali nostre distinzioni
l’essenziale unità di spirito.
Il comitato dell’Alleanza evangelica dovrebbe, secondo me, non rappresentare chiese, ma cristiani di diverse chiese, ed osservare Ira queste una schietta
neutralità. Per giungere alla formazione del comitato generale bisognerebbe
che si costituissero dappertutto comitati simili a quello che s’è formato, in
Firenze, tra alcuni membri della chiesa di Piazza S. Croce ed altri della
chiesa di via de’ Serragli. Questi comitati s’accorderebbero col Comitato provvisorio per una riunione generale alla quale invierebbero i loro deputati
ed alla qìtale avrebbero diritto di prendere parte tutti i fratelli che avessero
aderito all’Alleanza. In quel senso la mia adesione è già data, ed i fratelli
di questa chiesa generalmente la daranno.
Intanto, cari fratelli, ricevete il saluto fraterno del
Vostro affezionalo in Gesù Cristo
Paolo Geymonat.
On nous écrit de Turin, en date du 22 février :
Le nouveau programme de votre journal lui a sans doute valu une popularité proportionnée aux nombreux besoins et aux intérêts multiples de ce que
vous appelez justement « la famille vaudoise ; * mais l’Echo des Vallées ne
répondrait-il pas d’une manière plus exacte et plus complète au nom qu’il
porte, et ne satisferait-il pas mieux ses nombreux lecteurs, si outre les cor-
8
72
respondances et les articles écrits en langue française, il insérait aussi dans ses
courtes pages des correspondances et des articles rédigés en langue italienne ’
Voilà, M"" le Rédacteur, la demande que je me suis posé tout d’abord en
lisant les premiers numéros de votre feuille; et mon étonnement, s’il faut tout
vous avouer, n’a pas été petit en y voyant, publiés dans une langue étrangère , des compte-rendus et dos observations civiles ainsi que des chroniques
locales et politiipies qui ont peu ou point à faire avec les intérêts particuliers
de votre Eglise, mais dont il est nécessaire que vous vous occupiez.
Je laisse de côté la connaissance plus ou moins grande que vos compatriotes
et correligionnaires ontde la langue française, et le plus ou moins de correction
avec laquelle ils la parlent ou l’écrivenf ; ce que je sais fort bien, et je le regrette profondément, c'est que, bon nombre de vos amis, surtout parmi ceux
qui appartiennent à la génération nouvelle, vous privent, pour une simple
question de forme , du concours puissant que leur amour pour leur pays natal
et leur intérêt pour l’Eglise à laiiuelle ils appartiennent, vous procureraient
très-certainement, si au lieu d’être forcés de plier leurs idées à des formules
souvent capricieuses, il leur était permis de les exprimer plus facilement dans
leur riche et belle langue nationale.
S’il est plus vrai que jamais que dans le siècle où nous sommes, le temps
est de l’argent, n’obligez pas vos correspondants et vos collaborateurs à perdre
un temps précieux qu’ils pourraient ])lus utilement employer; ne les forcez
pas à revêtir de formes étrangères ce qu’eux mêmes ont pensé en italien.
Importée dans nos Vallées depuis plus de trois siècles, la langue française
est restée jus(|u’ici la langue oHiciello de votre culte, et elle doit certainement
continuer à l'être. Elle enseignera à vos concitoyens, d’une façon plus sensible
et palpable, la séparation aljsoluo et l’indépendance complète dans laquelle
vous entendez que votre Eglise vive et agisse vis à vis de l’Etat; elle sera pour
vous, même dans vos écoles élémentaires, une précieu-se ressource économique , et vous donnera une supériorité intellectuelle que vos voisins vous
envieront longtemps. Mais n’oubliez pas qu’au Val Pelliee, au Val Pérouse et
au Val Martin l’idiome dont vos autorités administratives et vos compatriotes
eux-mêmes fout usage dans tout ce qui a trait aux intérêts matériels, n’est
pas comme au Val d’Aoste celui de la grande nation; et que si vous voulez
vous occuper, comme vous en avez le devoir et le droit, de tout ce qui concerne les vrais intérêts de votre population ce n’est ni dans son patois, ni
dans une langue étrangère que vous devez le faire, mais très-certainement
dans votre gracieuse lingm del si.
Loin donc de vouloir bannir de vos Vallées et de la feuille qui tend de plus
en plus à s’en rendre l’écho, une langue qui a acquis chez vous droit de bourgeoisie, l’on ne vous demandera pas trop, ce me semble, en vous proposant
de la réserver plus particulièrement à la discussion des sujets d’un intérêt
religieux ou ecclésiastique, pour laisser à l’italien le champ non moins vaste
de votre activité civile, industrielle et économique.
Vos lecteurs yaudois apprendront de cette manière à rendre à leur propre
langue le culte qu’en quelque sorte ils lui doivent ( car qui est ce qui ignore
que ce culte est presque de la morale ? ) et les étrangers, croyez-le bien , le
Rédacteur, ne vous blâmeront pas de ce que vous vous mettiez ainsi en
plus intime avec tous vos concitoyens. — Agréez etc.
Note de la Rédaction. — Notre correspondant soulève une question qui n’est
pas de pure forme et que nous ne pouvons résoudre au pied levé, car elle
est peut-être, pour notre petite feuille, une question vitale. Nous n’avons pas
de difficulté néanmoins à déclarer que nous n’enteûdons nullement exclure la
langue italienne d’une façon trop rigoureuse. Preuve en soit le présent numéro.
Pigueroi, I. Chustore Impr.
A. Revel Gérant.