1
I Compte-courant avec la Poste
Prix D'ABONNEMENT PAR AN \
' ■ Italie.............. L. 3
»0118 les pays de rUnion
■ de poste...............j 6
, ^*ù«rique du Sud . . . s 9
On s’abonne ;
bureau d’Administralion;
MM. les Pasteurs;
M. Ernest Robert (Pignerol)
iV, et à l’imprimerie Alpina à
Torre Pellice.
^^.^-'abonnement part du 1. Janvier
|i^, et se paye d’avance.
Année XIX. N. 20.
1893.
Numéros séparés demandés avant
le tirage, 10 centimes chacun.
Annonces: 20 centimes par ligne
pour une seule fois — 16 centimes do 2 à 5 fois et 10 centimes pour 6 fois et au dessus
S’adresser pour la Rédaction à M.
lePast.H. Meille, Torre Pellice
et pour rAdministration à M
Elisée Costabel, TorrePellice,
Tout changement d’adresse est
payé 0.25 centimes.
r
LE TEMOIN
Iv,:
ECHO DES VALLEES VAUDOISES
Paraissant chaque Jeudi
me serez témoirm. Aet. 1,8. Suivant la vérité avec la cbaritë. Epli. IV, 15. Que ton règne vienne. Mallli. VI, 10
Si O ni 111 II i I- c :
baptême du S. Esprit. — Encore Aidone. — Chronique Vaudoise. — Correspondance. — Nécrologie: Le prof,
sénateur G. Paocliiotti, — Nouvelles
religieuses. — Souscription pour Eta'blissements d’instruction. •— Revue
Politique. — Avis.
ii“*
Î Le baptême du S.t-Esprit
Il vous baptisera du St.-Esprit
tiiiî et de feu. Matth. lil, 11.
V Un homme qui depuis plusieui's
iStifiées avait entièrement négligé tout
0,voir religieux, fut frappé d’une
i^ande alflitîtion. Il reconnut alors la
«cessité de retourner au Dieu qu’il
^l'ait abandonné. La première fois
P’it se rendit de nouveau au culte,
sentit tellement gêné et confus
ne pût prêter sérieusement rouille à rien de ce qui y fut dit.
Ms quand à la fin du service il
«t;le pasteut’ lever les mains et les
Î6hx au ciel, et l’entendit prononcer
Bçîennellement la bénédiction apos^lique, il en fut vivement frappé,
en se retirant il ne put s’empê
-.-yrÎlA' '
cher de se dire: « Certes, si je possédais la grâce du Seigneur JésusChrist, c’est-à-dire, le pardon de tous
mes péchés et la faveur de Dieu, si
j’étais l’objet de l’amour éternel et
infini de Dieu, si je pouvais vivre
toujours dans une comm.union intime avec lui par le St.-Esprit, rien
ne manquerait a 'mdn bonheur ».
Dés lors il se mit à lire avec prière
son Nouveau Testament, à fréquenter régulièrement les cultes, à visiter souvent son pasteur pour obtenir
de lui une léponse à des questions
qu’il ne savait résoudre, et bientôt
il put rendre témoignage par sa
conduite et par ses paroles, qu’il
était scellé du S. Esprit.
Dans . les Ecritures l’Esprit est
comparé tantôt au vent qui purifie
l’air, tantôt à la pluïe qui tombe sur
l’herbe à peine fauchée. Dans notre
texte, il est comparé au feu qui
éclaire et réchauffe la maison et
purifie les métaux. Le soleil est un
grand feu allumé par Dieu lui-même
dés la création du monde, et dont
la mission est d’éclairer, de réchauf'
fer et de féconder la terre,
L’Esprit de Dieu éclaire notre intelligence en nous faisant comprendre que nous sommes pécheurs et
coupables, que l’œuvre médiatrice
de Jésus Christ est parfaite et suf-
2
— 154 —
fisante pour réconcilier avec Dieu
ceux qui croient, et que la vie du
racheté doit maintenant être sainte
et pure.
Le S. Esprit nous réchauffe en
répandant dans nos cœurs l’amour
que Dieu a pour nous, amour infini
comme Dieu lui-même; amour qui
va jusqu’au sacrifice, comme tout
amour vrai; amour que rien ne peut
changer, pas même notre inconstance; et en même temps qu’il ouvre notre cœur à l’amour de Dieu
pour nous, il nous enflamme d'amour pour Dieu et pour nos frères,
et nous donne ainsi la vie et le
bonheur.
Le S. Esprit féconde notre âme
eu nous rendant capables de nous
dépouiller du vieil homme corrompu
par les convoitises trompeuses, et de
revêtir le nouveau, créé selon Dieu
en justice et en sainteté véritable.
Qu’il soit bien entendu que l’Esprit de Dieu n’agit pas sur nous
d’une manière magique et indépendamment de notre volonté. Créatures libres et responsables, nous devons demander le S. Esprit, et nous
laisser diriger par lui, en méditant
constamment la Parole de Dieu avec
foi et obéissance. Mais s’il est constaté par la science que certains hommes ont le pouvoir d’agir avec efficace sur les pensées, les sentiments
et la volonté de ceux qui veulent se
soumettre à leur influence, combien
plus Dieu n’agirait-il pas avec efficace sur notre âfne, si seulement
nous voulous nous laisser conduire
et gouverner par Lui.
Malheur à celui qui refuse de recevoir le S. Esprit!
'Un père avait fait un long voyage
à pied pour visiter son fils je jour
de son anniversaire. Le fils se trouvait à table avec ses amis et refusa
de le recevoir. Le père, en retournant à la maison, avait la mort dans
l’âme. 'Vous vous écriez et dites:
« Ce fils était un monstre ». Or l’Esprit de Dieu nous dit: « Je me tiens
à la porte, et je frappe; si quelqu’un
entend ma voix et m’ouvre, j’entrerai chez lui, je souperai chez lui, et
lui avec moi >^. Celui qui frappe à
la porte de votre cœur c’est celui
qui vous a faits et formés; en qui
vous avez la vie, le mouvement et
l’être ; qui vous a rachetés au prix
du plus grand sacrifice; dans les
mains du quel vous allez tomber en
sortant de cette vie. Combien de
temps voulez-vous encore lui fermer
la porte et refuser de le recevoir?
Prenez garde! car si vous refusez
toujours d’accueillir le S. Esprit, qui
est un feu qui purifie, vous êtes la
paille dont il est dit qu’elle sera
brûlée au feu qui ne s’éteint point.
Ce n'est que par l’Esprit que vous
devenez du froment que Dieu accueille dans son grenier. C’est Jésus
lui-même qui parle d’un feu de la
géhenne réservé à ceux^qui ne veulent pas so laisser sauver par Lui.
O vous qui désirez ardemment
obtenir l’Esprit de Dieu, pour pouvoir vaincre votre égoïsme, votre
orgueil et vos passions déréglées,
sachez que Dieu est plus heureux
d’exaucer votre- prière à cet égard,
que vous no l’êtes quand vous donnez un morceau de pain à votre
enfant affamé. Dieu nous ayant donné son Fils veut nous donner toutes
choses avec Lui.
J. D. Turin.
_cr_ O- o„ 0._ O- O.. O . DO...
ENCORE AIDONE
Aidone (Sicile), le 9 Mai 1893.
'’Gher ¿Monsieur,
J’ai entretenu le Témoin la semaine dernière des faits et gestes
des cléricaux d’Aidone à l'occasion
de la fête de S. Philippe. "VeuOlez
ma permettre d’y, revenir, je tâcherai
d'être aussi court que possible.
4
,'4(
È
3
— 155 ~
Je passe sur les bruyaiils com, menlaires dont les deux eonféreri'
ces du soussigné ont été l’objet, mais
je (lois citer, ne fût-ce que pro memoria une feuille volante, imprimée
a Piazza Armerina et intitulée: Al
. Glorioso Apostolo S. Filippo, Lodi\ e
l- Preghiere qui a été décidément le
^ clou (le la fête. Ces lodi sont en
vers, si toute fois vous voulez bien
i*'' entendre par ce mot une série de
courtes lignes commençant toutes
^■ ^31' une lettre majuscule. Quant à
la verve, à Tinspiralion, pas l’ombre,
i Donnons y un coup d’œil:
« Dei sacri metalli
; : Rimbombi il forvor ».
r- Voilà qui est réussi et môme vous
rappelle Achillini: (( Sudate o fuochi
f-: a preparar metalli. Continuons, car
v;nous voici visés:
Dal trono ove siedi
Mt' k
^4 Filippo deh! assisti
W'' I fidi che i tristi
Si sforzar] sbandar.
..y
fi II gregge di Cristo
Che Aidons conserva
fe.1' ■ Filippo tu serva
F?- Dal lupo infernal,
Spediilo Satanno (sic)
Con veste mendace.
Perchè sparga in pace
1;^, L’occulto suo flel.
;S’il est vrai qu’un froid panégy^. '’ìque déshonore à la fois l’auteur et
ÿe héros, le Saint Apôtre (devrait
^ être fort peu honoré par la demande
l.'lui clôt l’étrange Preghiera:
L’intruso arrogante
Scappato d’averno,
Ricaccia all'inferno
Confuso nel duol.
Seulement, pour le dire avec l’ob,?Çur blasphémateur, « dal trono ove
S. Philippe, à supposer qu’elle
,mi soit parvenue, n’exaucera par la
êhàritahle requête de ses soi-disant
^.fidèles.
fe:
6,;'
Mais, pardon, nous aurions grand
tort de prendre au sérieux de telles
vulgarités; nous leur avons même
fait trop d’honneur en les mentionnant.
Les menaces, les intimidations ne
nous ont pas été épargnées dans le
courant de la semaine — rien de
tel pour nous mettre de bonne humeur, si bien que ma correspondance a même failli s’en ressentir.
A plusieurs reprises on est venu
nous avertir qu’une grande démonstration contre nous était projetée,
chose facile avec des paysans à demi
minés par une longue sécheresse
dont, paraît-il, c’est nous qui étions
la cause. Certes! Et nous voilà revenus, d’un bond, en 48 où le Sla~
tuto avait occasionné de semblables
malheurs, du moins à en croire les
journaux catholiques de l’époque.
La bonne intention y était peut être,
mais le bon sens l'emporta et on
n’en fit rien. L’humble soussigné
avait préparé un petit discours de
circonstance, deux mots seulement
au besoin : il voulait demander s’il
avait plu à Carppepe, à Raddusa, à
Mirabella, villages voisins où pourtant l’hérésie n’avait point pénétré;
hélas! tout aussi désolés par la sécheresse qu’Aidone. Un discouns
rentré, disent les hommes du métier,
peut être aussi dangereux qu’une
sueur retirée, aussi [il eût soin de
s’expliquer sur ce sujet dans une
des conférences du soir.
Cette menace ayant raté, on eut
recours à une autre. On nous avertit charitablement que nul avocat
n’aurait voulu se charger de plaider notre cause, pour ne pas s’attirer tout le clergé de la province sur
les bras. Non, chers amis, n’ayez
crainte, car l’avenir nous le révélera.
Là dessus, considérant que ces
menaces ne nous touchent pas, on
réfléchit : les révérencLs prêtres d’Aidone consultent] un homme de loi
et on se décide à porter plainte
contre M. Giarapiccoli ;
(-■ •
4
- 156
1“ Pour ,une lettre — qu’un
prêtre est forcé d’avouer corlesissima — envoyée par notre ami à un
prêtre d'Aidone pour l’inviter à une
discussion publique ;
2® Pour avoir offensé les sentiments catholiques de la population
en donnant des conférences où les
principes du catholieisrne étaient attaqués;
3“ Pour provocation dans l’église
de S. Maria^ où M. Giampiccoli a
été surpris prenant des notes et tenant un « conlegno altero » (sic);
4° Pour de prétendues offenses
aux prêtres romains en général. '
Quelle peut être la valeur de ces
quatre chefs d’accusation? C’est ce
que nous dira prochainement le préteur d’Aidone, devant le quel se
traitera ce procès. Celui qui est intenté contre le révérend père Bélardi est du re.ssorl, comme je crois
l’avoir dit, du Tribunal de Caltanissetta.
Au point où en sont* les choses,
le chroniqueur soussigné, qui s’étonne un peu de ne pas avoir été
englobé dans les mêmes accusations,
a terminé sa lâche; sauf à la reprendre en temps et lieu.
11 est certes très regrettable que
nos discussions doivent avoir leur
dénûûment devant les Trihunaux,
mais à qui la faute ? Pourquoi ne nous
a-t-on pas proposé des conditions
acceptables? L'étaient elles celles
dont j’ai parlé précédemment?
En ma qualité de Vaudois je ne
puis que répéter la parole de nos
pères: «A la garde de Dieu».
Nous verrons donc prëchaîneraent
si la liberté de conscience et de
culte n’est qu’Un vain- mot pour
nous et n’existe que pour nos adversaires.
So.STHÈNË.
CHMIViaiE VMJnOISË
MASSED. Union Chréiienne.
On nous écrit:
Fidèle à la promesse de son pré'.
sident, d’il y a un an révolu, et
faisant sien le proverbe: Chose pro'
mise est due, mercredi soii-, 40 couC', ,
celte digne Union, avec le concours;
précieux d’une dizaine de jeunes'
membres du beau sexe, a donné une.
nouvelle soirée récréative de Bien<î
faisance, au profit de l’œuvre misp
sionnaire et de celte de l’Evangéli',
sation. Voilà bien trois heures qufe
brillent par le reflel de l’union, piu^'
unique que rare, de l’utile et de l'a
du charitable et de l’inléH
gréa b le,
ressaut! ..
L’affluence, au Robers, de persoM
nés qui accourent à l’envi, de prei
et de loin, malgré le temps incerlaip|
est grande.
Il n’est pas encore 7 heures,
déjà la foule empressée, assemblé#
devant la porte d’entrée, forçant 1#
consigne, envahit d’emblée la
■ordinaire des représentations, c.-à^%
la grange de l’ancien Frédéric Troni
Elle ne tarde pas, pendant la long0
heure qui précède l’entrée en seèper
à se bonder littéralement, y compDl
l’espèce de plancher supérieur
lagno), par les nouveaux arrivants^
parmi lesquels nou^emarquons avew
plaisir deux représentants pour cb»^.
cune des unions-sœurs de Praly
de Villesôche. Qu’ils soient les bie^':
venus ! i
L’impatience se lit sur tous
visages, à tel point que l.’on ess8^^
d’anticiper l’heure en frappant
mains; mais vain espoir! les
tes sont inflexibles.
Enfin à 8 heure.?
precises,
.satisfaction générale, on écai'le,
rideau, et le digne président,
Mathieu, prononce en italien.
la verve et rnlîabiW,é qui le 'carti
5
157
téi'iseiit, le bref discours d’ouverliire
de rinléressanle soirée, dont voici
le programme, arduo aulant que ridie et varié:
d. Viene la nolle aU’opra (canto).
— 2. Presentazione della compagnia
(prologo). — 3. Gioan eh’a rid o
Gìoan ch'a mora ^poesia piem.).
4. La paliria legai (idem.)
0.
Les
lapins (poésie). — 6. Quelques scènes de \’kvare de Molière. — La ca
granda (poesia piern.). — 8. La gloria dël Paradis (id.) — 9. La patria
(canto). — 10. Gli Ugonotti, atti [
eli. —11. \JAlpe Zfìre (chant). —
12. Gli Ugonotti, atti 111 e IV.' —
13. A la joie (chant). — 14. Gli Ugonoili, atto V. — 15. Unione fraterna (canto). — 16. Chiusura (discoi’setto).
Quelle somme incalculable de travail préparatoire n’a-t-il pas dû coûter à nos infatigables jeunes amis,
notamment le par trop élevé, pour
des principianti, dramme « Gli Ugonotti »? Nous n’en pouvons douter.
Mais en revanche ils doivent s’éIre sentis largement rémunérés, nous
semble-t-il, par l’abondante récolte
d’applaudissements enthousiastes du
nombreux public spectateur, lequel
a, de son côté, nous aimons à le
croire, remporté la meilleure impression de celte amusante bonne
soirée. Pour notre pai-t, tenu compte,
soit du manque de local adapté pour
cet usage, soit du noviciat de plusieurs acteurs dans l'art déolamaloire, soit de la défectuosité des costumes rigoureusement requis etc.,.,,
nos 30 néo-artistes, à quelques exceptions près, se sont l'ait honneur;
ils ont plus que répondu, ils ont
surpassé notre juste attente. ■
Qu’ils veuillent donc bien agréer,
tous indistinctement, nos sincères
félicitations jointes à un merci cordial!
Un pareil merci méritent également les 13 jeunes musiciens, membres de la Fanfare du Pomaret, lesquels, grâces tà l’autoi'isation de M.
le cbev. H. Coucourde, ont rehaussé
l’imporlauce de cette soirée en en
remplissant le vide des enlr’actes,
par les sons mélodieux de leurs ins Iruments, et le tout gratuitement.
Au revoir, à tou.s, à l’année prochaine, si’l plaît au Seigneur!
— Société de jeunes filles. — U
nous revient, de bonne source, que
le bazar tenu, pour la seconde année, par cette société, dans l’aprés
raidi de Jeudi, jour de l’Ascension,
au devant de l’école de tilles, a
fructifié l’as.sez respectable somme
d’environ 80 francs, au profit des
Missions.
C’est vraiment encourageant!
Cette même active société a donné,
elle au-ssi, samedi soir 13 cour., sa
première soirée de Bienfaisance;
mais nous ne savons absolument j^as
qu’en dire, par la simple raison d’y
avoir brillé, malgré nous, par notre
absence.
Un bravo de cœur aussi à cette
société !
J. J. Tron (La Broua).
CORRESPONDANCE
St. Louis, Mo, 3 Mai 1893.
Monsieur le Bédacleur,
A la veille de l’arrivée des colons
Vaudois aux Etais Unis, peut-être
ne sera-ce pas sans intérêt pour vos
lecteurs de lire quelques mois touchant la première immigration des
Vaudois dans ce pays.
Dans ce but, je ne fais que copier
une page du livre du Rév. Robert
Bail d :
« La religion aux Etats Unis »,
traduit par L. Burnier;
« Si la Bohême, la Moravie et la
Pologne ont envoyé chacune leur
6
— 1S8
if- .
h i'
t f
pelilü bande de fidèles en Amérique, on peut l)ien s’attendre à. ce que
les Vallées du Piémont n’aient pas
manqué non plus à cet appel que
Dieu semble avoir adressé à toutes
les nations, dans l’intérêt religieux
du Nouveau Monde. Il fallait aussi
qu’on y trouvât quelques représentants de ce peuple martyr par excellence, reliques vénérable.s de.s
égli.ses du nord de l’Italie et du
midi de la France c[ui se conservèrent pures durant une longue apostasie, et dot)t UOU.S avons un beau
symbole dans le buissoti de Sinaï
que la flamme enveloppait sans le
consumer.
« On sait comment la persécution
qui pesa sur toutes les églises protestantes sévit avec une violence
particulière coiiti'e ce.s malheureux
Vaudois du Piémont. Ni leurs profondes retraites, ni leur petit nombre ne les purent protéger. 1! y fallut
la voix puis.sante de Cromwell, que
l’Empereur même n’osait mépriser;
et à cette voix se joignit celle du
plus grand poète de l’Angleterre,
qui ne mit pas moins d’intérêt à
ramener aux sentiments de l’humanité un prince persécuteur, qu’â célébrer l’éternelle Providence de Dieu
et à justifier ses voies enyers les
hommes!
Les monuments de la bienfaisance
britannique subsistent encore dans
les vallées. Mais avant que le Gouveri'ement anglais les eût prises
sous sa proteclion, plusieurs de leurs
habitants avaient fui l’intolérance
dont ils étaientdep victimes; Il leur
fallait un asile, et ce fut la ville
d’Amsterdam qui le leur procura,
en les faisant transporter gratuitement sur les côtes de l’Amérique.
Quelque.s centaines d’émigrants, profilant de cette facilité, trouvéï'ent au
milieu de nous l’accueil le plus' corr
dial. » O
(*) Albariy [Records, vol. IV, p. 223.
Lambreclitsten, sans dire ses autorités,
Quelques pages plus loin l’auteur
ajoute :
« La plupart des anciens colons
connaissent par expérience les bori-eurs de l’oppression et de la i>ersécution. Bien que la Virginie et les
deux Garolines n'aient pas été fondées eu vue de servir d’asile aux
opprimes, ils n’en est pas moins vrai
que, sous Cromwell, elles fournirent
un refuge aux cavaliers et aux anglicans, de même que, plus tard,
aux huguenots et aux protestants
d’Allemagne. New-Yorlt aussi, fondé
par des négociants, dans un but tout
mercantile, recueillit les Bohémiens
et les fugitifs des vallées du Piémont ».
Et maintenant, oii.sont ces premiers colons Vaudois? Très probablement ils se sont incorporés avec
1,63 autres réfugiés et font eux-mêmes partie de celte grande nation.
Mais je me demande:^ Ne pourrait-on pas en trouver quelques
traces dans les noms, dans les 'draditions de famille, qtc,?
A propos de l’émigration actuelle
voici ce que dit le- Citoyen FrancoAméricain de SpringOeld, Mass.:
« S’il est vrai- que ce pays a souffert, ces dernières années, d’une*
certaine immigration, U ne doit cependant pas hésiter à ouvrir ses
portes à une classe de personnes
qui, à ce que l’on dit, est sur le
point d’arriver d’Italie.
« L’influence des huguenots aux
Etats Unis est trop bien connue pour
que nous en parlions. Qu'il nous soit
permis de dire qu'elle ne pourrait
être égalée que par celle dos Vaudois qui se proposent de venir à
nous.
Nous protestants français, nous
leur donnerons la bienvenue et nous
les a.ssurons dés à présent de notre
sympathie.
prétend qu’il y en eut 600. Bancroft croit
cette évaluation trop élevée. Il y eut, en
1663, un nouveau projet d’émigration, mais
il échoua.
[Note de ^Auteur).
7
fes'."--'
159
D’immigrants comme ceux-là, nous
ii’en aurons jamais trop. » (i)
Recevez M. le 'Réilacleur, mes salutations cordiales
Votre Dév,
IV;, -Qrai.
Le prof. Séiateer G. PACCHIüTTI
Quoiqu’il n’appartint pas de fait
à la famille Vaudoise, son nom et
sa mémoire doivent réveiller chez
nous des senlimenls de vive reconnaissance.
C'était en 1847 : le jeune médecin,
après de brillantes études, venait de
passer quelques mois en Ángleten-e;
il était .’reconnu comme le premier
chirurgien de la villei de Turin et
avait devant lui le plus brillant avenir. 11 reçut à ce moment une demande qui eût pu comprometí! e cet
avenir tout entier. Depuis quatre ans
M. Bert avait fondé clans sa propre
maisbrT l’Hôpital Protestantl il n’y
avait encore que cfuatre lits et l’on
■devait faire les choses en cachette.
Il pria Pacchiotii d’assumer la direction do ce Refuge improvisé, qui
fut en 1855 transporté dans la maison paroissiale et enfin dans un immeuble lui appartenant en propre.
(1) Nous le croyons nous aussi; mais
■ c’est précisément ceux-là que notre église
et notre peuple ne peuvent consentir à
perdre. Si au temps des persécutions il ne
fallait penser qu’au salut des individus et
des familles, de nos jours, où nous jouistsons de toutes les Hbertés imaginables et
'OÙ notre peupSe nous a adoptés comme des
frères, nous devons avoir un double but en
Vue: ne pas aflàiblir, fortifier au contraire
notre position aux Vallées; nous répandre
en Italie faisant bénéficier notre peuple de
notre activité et, surtout de nos principes
' moraux et religieux. Pour ceia ipfaudra
donner toujours moins à l’étranger. A quand
le fondation d’une «société pour les'intêi'éts matériels de la population Vaudoise »
qui « entre autres choses » pourrait s'occuper de la colonisation en Italie? Rèd.
Pacchiotti n’hésita pas un Instant et
depuis lors, pendant quarante-cinq
ans, il fut l’arne' de rétablissement
(|u’il aima jusqu’à son (iernier soupir. Il passa les derniers jours de sa
vie à rédiger le catalogue des instrumenls de chirurgie qu'il léguait
à l’Hôpital Vauclois de Turin, où il
voulut les voir transporter de son
vivant, afin d'éviter « à nos amis »
les ennuis de succession. R fit précéder ce catalogue d’une coui'te notice historique surl’hôpital lui-rnêrne,
écrite tout entière de sa main dans
les termes les plus touchants, à la
date du 1"' Mai 1893, et il termine
cette préfqce piU’i ces mots: « F'ui
sempre iraitalo bene, con ogni riguardo ed ogni cortesia. Il mio dono
adunque non è altro che un alto di
riconoscenza ». ’
Ces quelques lignes aussi ne doivent être pas considérées d’une autre
manière: elles sont un acte de recounaissaiice.
W. M.
Nouvelles Religieuses
Lors des troubles de l’Arménie, le
Collège américain de Marsow’an avait
été incendié par la population tui’que. Le ministre des Etats-Unis a
afiressé à ce sujet à la Porte une
note qui contient les trois points
suivan ts :
1“ Le gouvernement ' ottoman
payerait aux missionnaires américains du Collège de Marsowan une
indemnité proportionnée à la valcui'
de l’édifice brûlé;
^ Le Collège américain de Marsov^an serait officiellemeut reconnu
et les autorités locales ne ipourçaierit
jamais avoir le droit de le fermer;
3° Le stillan puldierait un firman portant que le Collège, les professeurs et les élèves sont placées
sous la protection du souverain.
8
- 160
Le premier point est déjà réglé,
la Porte a accordé une indemnité de
500 livres tiii'ques, représentant à
peu près la valeur de l’éditice incendié.
Nous apprenons, au dernier moment, la mort du Uev. M® Ail, le
créateur des réunions d’évangélisation populaire en France. Il avait
été chercher du repos en Angleterre,
mais sentant sa fin prochaine, il a
voulu venir mourir sur son champ
de travail.
POUR LA VENTE
en laveur de eus Etafilisseiueuis d’inslruetioii
À reporter Fr.
M. le prof. Geymonat »
B le past. Giacomo Longo »
B J. P. Massel b
» le pasteur Michael »
Miss Borlhwick (1 liv. st.) »
M.lle Marthe Godin
M me Sapienza Turin
M. Gibson Richardson
(1 liv. st.)
» Daniel Berlin
752,10
10,
20,—
2
10
26,10
10,
10,—
26,10
5,—
Total s 871,30
Revue Politique
lialie — Le sénateur Giacinto
Pacchiotti est mort. Ses funérailles
ont été des plus imposantes.
Cavallotti que les dernières élections avaient laissé sur le pavé, vient
d’être nommé dans le Collège de
Corteolona.
X
France — Toute une fabrique
de bombes et autres engins de destruction a été découverte aux environs -de Paris. Les personnes arrêtées refusent de répondre.
AVIS
Les demandes pour bourses d’Aix
et de la mer, devront être adressées
avant le lO Juin à M. H. Meille,
pasteur à Torre Pellice.
Les demandes pour enfants destinés à l’Asile de Finalmarina, devi'ont
être adressées, avant le iO Juin à
M. W. Meillü, pasteur, aux Appia,
S, Jean.
(Dans les deux cas, certificat médical indiquant la maladie, indispensable).
Un avis ultérieur fera connaître
la date du départ des enfants pour
la mer.
AV I S
Maison,
Protestante
Logement, nourriture, médecin, depuis 5 IV. par jour.
Gratuité des eaux pour MM.rs les
pasteurs. — S’adresser à Mademoiselle Grœbitz,- Villa des Tilleuls,
Moulins (Allier), ou à M. Camus
pasteur, 14, Avenue d’ürvilliers,
Moulins (Allier).
J5k,‘V’XS
Les examens annuels de X’Ecole
de Théologie commenceront, D. V.,
le 20 du mois de Juin prochain.
MM. les étudiants qui se proposent de terminer leurs examens généraux dans cette ¡cession, sont priés
d’envoyer leur thèse, avant le 21 du
mois courant.
Pour le Conseil de Théologie:
Em. Gomba, secrétaire.
J. P. Malan, Gérant
Torre Pellice — Imprimerie Alpina,
■a®