1
Année Neuvième.
PRIX D'ACBONNEMENT PAR AN,
Italie . . . . . I,, 3
Taua JgH pays tie rUnion
de poste , . . *6
Amérique , . . >9
On s'abonne :
Pour VJnlfirieur oliez MM. le«
pasteurs et les Jibraires de
Toira PelJice.
Pour rÊ3Ciéy2Vifvau Bureau d’Administration;
N. 26
Un ou plusieurs nnméros Mp“*
rés,. demandés avant le tirap-er 10 pent, chacun.
Annonces: 25 centime»par ligne.
Les envois d'argent se font par
lettre recommandée ou par
tnan'ia/s sur le Bureau de Verosa Argentina.
Pour la RÉDACTION adresser
ainsi : A la Direc'ion du Témoin,
Poinaretto fPinerolo) Italie.
Tour r ADMINISTRATION adresserainsi; A t'AdmiiuBtratLon du
Témoin, Pomaretto ^Pinerolo^
Italie.
ÉCHO DES VALLÉES VAUDOISES ,
Paraissant chaque Vendredi ,;f ,,
5iiii!an/ la vè,riié avec la charité. Eph. iv, 15
PcM.s mi serez témoins. Actiîs 1, 8.
Sommaire.
— 29 Juin. Notre Ecolo de Thiiologie. —
Cormpondance. — Une rectification a l'liisLoire des Yaudois du Dauphiné —
Deniçurcr dans ,son amour (suik). — Assurance coatra,,lhû6endifi. —,G/uïmiflua locals,.
— Le tabac et la jeunesse. — Souscription.
— Annonce,
20 Juin
!\0TIIE ÉCOLE DE THÉOLOGIE
Lorsque, il y a 27 ans, l’Eglise
Vaudoise, encouragée par de nombreux amis de Grande-Bretagne
et des Etats-Unis , décida de compléter son Collège par l'adjonction
de la théologie, ce qui avait été
le but de ses fondateurs, du docteur Gilly en particulier, bien des
gens ont critiqué, plus ou moins
ouvertement, un acte qu’ils qualifiaient de téméraire et de présomptueux. Comment, disait-on.
Une église si petite numériquement, et à d’autres égards encore,
pourra-t-elle trouver dans son
sein, et d’une manière permanente, des professeurs ; capables
et des éiè’<i'',es en nombre suffisant?
Toutes les fois que nous ayons
eu l'.ûCcasioB d’entendre ces objection sTfui n'étiKttïïlT’^îJns Nécessairement malveillantes, ,nous n’avons pas eu dé peine A démontrer
qu’il n'y avait eu ni imprudence
ni présomption dans la résolution
des Synodes vaudp^is ; qu’ils n'avaient fait qu’obéir à un impérieux devoir et se soumettre à
une évidente nécessité. Le devoir,
c’était d’évangéliser l’Italie dont
les portes nous étaient ouvertes;
la nécessité, c’était de préparer
à cet effet des ouvriers en Italie
môme. Cette nécessité était si bien
sentie, que l’école de théoîogié
comptait à peine quatre années
d’existence aux vallées, qu’il fut
décidé de la transporter à Florence, ou elle est depuis 23 ans.
Les crainte.? que l’on paraissait
nourrir à son sujet se sont-elles
réalisées? Les doutes, tout au
moins, que l’on manifestait se
2
-.202
•V ^AAA/VV ^W'
sont-ils vérifiées? Quant i\ l'enseignement même donné cette modeste école, sauf deux exceptions
de très peu de durée, il l’a constamment été par des ministres de
notre église, et nous avons eu
l'occasion de montrer comment
nos trois professeurs actuels sont
déjà très avantageusement connus
même au delà de nos frontières.
Et si l’on objectait encore qu’une
faculté de théologie qui ne compte que trois professeurs doit forcément restreindre les études aux
disciplines théologiques les plus
importantes, nous répondrions
que le mal n’est pas grand , vu
qu’il arrive rarement, même dans
les grandes Universités, qü’un étudiant‘sente le besoin de suivre
des cours sur les parties secondaires de Ja_ théologie , lesquelles
seront l’objet de ses études postérieures. D'un autre côté nous serions en mesure de rassurer ces
amis et de dissiper leurs appréhensions en les assurant que, dans
l’enseignement donné h nos étudiants de Florence, rien d’essentiel n’est omis.
Mais à Florence, pas plus qu’ailleurs, l’étudiant qui a parcouru,
dans l’espace de trois pu quatre
ans, Te cycle des études théologiques, ne peut pas dire qu’il les
àît terminées. A l’école on acquiert
des connaissances sans doute, mais
surtout l’on apprend à étudier
avec intelligence et à compléter
plus tard par un travail persévérant ce que les cours n'ont fait
qu’ébaucher. A capacités égales,
le jeune homme qui apprend à
réfléchir, qui s’efforce de-digérer
la nourriture intellectuelle qu'il a
reçue, d'ajouter par la méditation
et par l’étude libre quelque chose
à ce qu’il a déjà appris, sera toujours supérieur à celui qui demande à la mémoire tout le travail qui devrait être réparti entre
toutes les facultés.
Si nous sommes heureux et quelque peu fiers, de pouvoir affirmer
qu’il est sorti à ce jour de notre
école de théologie un nombre très
respectable de jeunes homme.s,
préparés aussi bien qu’ils auraient
pu l’être dans n’importe quelle
école pareille, nous devons reconnaître d’un autre côté que, pour
plusieurs aussi, le développement
intellectuel, littéraire et scientifique a laissé beaucoup à désirer,
sans que cette faiblesse relative
puisse être, avec justice, attribuée
à un enseignement théologique
défectueux ou insuffisant. Cette
faiblesse est un peu la faute de
tout le monde. Au Collège, aussi
bien qu’à l'école latine de Pomaret, l’on garde parfois avec pins
de patience qu’il n’en faudrait
avoir, des élèves évidemment trop
peu doués. S’ils se recommandent
par de bonnes ^qualités, on n’a
pas le courage de les arrêter, on
les transmet d’une classe où ils
sont très faibles dans une classe
supérieure où ils le seront davantage encore. Ils sont studieux, on
espère que le moment viendra où
leur intelligence se réveillera. Plus
ils ont passé d’années sur les
bancs du Collège, comme de braves jeunes gens, et moins on se
' sent le courage de leur dire qu'ils
n’arriveront pas au but. — Promus
3
de classe en classe aYOO les chiffres les plus modestes, ils arrivent à Florence, oii l’on n’est pas
plus sévère qu’ailleurs, ■— Nous
serions très embarrassés si l’on
nous invitait à déterminer le moment précis où l'épreuve que l'ou
fait d'un élève est décisive, et où
l’on peut [et si on le peut , on le
doit) hardiment lut donner le-conseil d’abandonner la carrière des
études en général, et spécialement
celle du ministère. Mais une chose
est certaine, et c’est que notre
église a besoin aujourd'hui non
pas d'une multitude d’hommes
insuffisamment préparés , mais
d’hommes, même en p.etit nombre, fortement trempés et armés
pour le combat chaque jour plus
difficile qu’il faut livrer, au service de Jésus-Christ, contre l’impiété et le matérialisme qui comptent des multitudes de disciples
et d'adorateurs.
Les examens annuels ont eu lieu,
cette année, les jours 19 à 21 juin
courant, et pour quelquesnins ils
se sont prolongés jusqu'au 26. Les
sept étudiants qui avaient suivi
les cours pendant l’année, savoir
un de 3”, quatre de 2® et deux
de I® année, ont été promus. Des
six. candidats..qui s’étaient annoncés pour faire leurs grands examens, quatre seulement, savoir :
Adolphe Gomba, D. Jourdan , P.
Cesan et ,G. Petrai les ont subis
en entier; un cinquième n’a fait
que les commencer, et !e sixième
ne s'est pas présenté , sans doute,
afin d'avoir un peu plus de temps
pour compléter sa préparation et
subir toutes les épreuves en automne, à l'ouverture de l’école.
Quoique nous fussions très heureux de voir à notre école un
nombre plus considérable d’étudiants , nous sommes loin de nous
affliger, si elle n’en compte pas
davantage en ce moment. Elle a
jusqu’ici répondu pleinement, surtout à l'égard du nombre, à tous
les besoins réels de notre œuvre
d'évangélisation,, et nous esti.mons
qu'il ne serait avantageux ni pour
cette œuvre, ni pour les teinistres
eux-mêmes, d'occuper par leiir
moyen des postes sans iniportance
et sans avenir, immobilisant des
jeunes hommes qui courraient- le
très grand risque de se stériliser
en quelques années.
®orrc0pttbiincc
Faenza ;!8 Juin, 188,3,. , ^
Cher Monsieur le .MirecteuT du
Témoin,
Je veux essayer de m’acquitter de
1h; promesse que je vous ai, faite de
vous écrire quelquefois, ne ’fûl-ee
qu’une courte notice pour le Témoin;
vous ferez de ces notes au crayon
l’usage que vous croirez..... , " ■
Me.lrouvant à Turin hier, dimanche
17 juin , j’allai d’abord visiter plusieurs égitses catholiques pour me
rendre compte des sentiments religieux qui régnent dans notre ancienne
capitale piémonlaise. Quelques-: unes
étaient assez fréquentées, malgré
rheurc rriarinale;. je comptai .juîsqu'â
200 personnes dans, deux pelil'es .églises, tandis que dans la calhédrale il
n’y en avait que 75, mais on. me dit,
qil’à 11 heures, elle est remplie! par
le public le plus élégant, de Turin;!
ce qui veut dire que, si nous, nous
imaginons que lab religion romaine
est ttfjli sgdjccioli (aux abois), nousnous faisons grandement illusion.
4
„204
A 9 heures j’assislai à l’école du
dimanche dirigée, en langue italienne,
par mon cher ami M. Henri Meille.
Je comptai environ 70 enfants très
attentifs et une 50® de grandes personnes. Les enfants de cette école du
dimanche chantent très bien et sans
vouloir les flatter, je les proposerais
pour modèle à tontes les autres écoles
du dimanche de notre patrie.
Ail heures j’assistai au culte français présidé par M. le pasteur Pons
de la Tour, en sa qualité de modérateur-adjoint, en visite pastorale.
La liturgie me paraît un peu trop
longue. Le nombre des auditeurs était
d’environ 220.
Au culte de l’après midi, à 3 h.,
présidé en langue italienne par M’
G. A. Tron je comptai plus de 250
auditeurs très attentifs. Après le sermon, qui ne dura que 25 minutes,
eut lieu la présentation à l’assemblée
des anciens et des diacres qu’elle a
cru bien fiiire d’élire on se constituant en église d'évangf.UsalÎon, à
côté de la paroisse déjà existante.
.T’ai entendu plusieurs personnes déplorer cet acte de séparation et même
regretter d’avoir signé une pétition
, à ce sujet. J’unis sincèrement mes
regrets aux leurs! je crains seulement
qii’ils ne soient siiperllus, les uns et
les autres, car costi falld capo ha.
Tel des signataires m’a dit qu’il n’avait pas bien compris de quoi il s’agissait et je ne comprends guère
mieux que lui.
Tout le culte italien dura tout juste
une beure et je félicite mon ami M'
G. A. Tron de savoir être bref, c’est
évidemment un grand mérite.
En sortant de notre église vaudoisc
j’entrai dans celle de S. Giovanni
evangelisia que le célèbre et très actif
don Bosco a fait élever à quelques
pas de la nôtre. Suivant mon habitude je coraplai le nombre des dévols,
il y èn avait plus de 250. prêtant une
oreille attentive à un prédicateur qui
leur parlait avec assez de talent, de
leurs devoirs envers la providence.
Don Bosco doit être un collecteur
(J’une habileté extraordinaire, car
l’on m’a racconté que dernièrement
dans l’église de notre Dame à Paris
(dans ce pluriel notre je n’entre pas)
il sut tirer en une fois de la poche
de ses auditeurs la bagatelle de
mille francs. Chose pareille ne m’arrivera jamais !
A 5 heures j’assislai à la visite
pastorale présidée par M’ le Modérateur et par son adjoint. Je ne
vous dirai rien à ce sujet, car je
sais que la Direction du Témoin en
sera informée d’autre part, je voudrais seulement rendre vos lecteurs
attentifs à une question très intéressante qui s’y est déballue; celle do
la musique dans le culte.
Comme les autorités niiisicnles les
plus compétentes ne sont pas toutes
du même avis à ce sujet, je me garderai bien do formuler le mien; cependant je.me permets d’exprimer le
vœu que bientôt dans loules nos
églises et chapelles, soit dans nos
vallées, soit dans le reste de notre
patrie, nous puissions avoir des orgues ou au moins un harmonium,
pour accompagner le chant. Mais d’un
autre côté que l’on se garde bien de
faire jouer à l’inslnimcnl un rôle
autre que celui qui lui sied; la musique peut et doit contribuer à l’édification , mais seule elle ne m’édifie
pas et lorsqu’au beau milieu de mon
recueillement entre une prière et une
lecture de la Bible j’entends un intermezzo qui n’est qu’une variante de
tel morceau de la Norma ou du Trovatore, je vous avoue que cela ne
contribue pas à mon édification. Il
est vrai qu’il est des âmes qui s’édifient, ou du moins semblent s’édifier
toujours. Ainsi il me souvient d’avoir
entendu pendant une grande communion dans une cathédrale papiste rien
autre qu’une cavatina de \sl Linda de
Chamounix, et, quel recueillement
chez tout ce public! J’avoue que cela
me dépasse et que je n’y comprends
rien.
Mais pour le moment je m’arrête
en vous saluant de cœur.
Füii’fl découd
P. Calvino.
5
.S05-.
line rcclificalion à l'histoire
des \auduis du Dauphiné
fSuilc voir N. a.jV.
III.
On va voir que le silence des Tra«getons, au snjel du prétendu supplice
du curé de Molines, suffit parfailemenl à réfuter colle calomnie.
Go recueil ne renferme en elfel
aucune mention qui se rapporte à
l’année 1586, où les protestants s’emparèrent de la vallée du Guill; mais
ils noms apprennent qu’à cette époque,
le curé ue Molines se nommaitC/m/fres Gondres; qu’il s’y était installé
en 1559, et qu’il y mourut le 8 janvier 159'1, après trente deux ans de
ministère.
N’est-ce pas évident que s’il est
mort en 1591, il ue peut avoir été
tué, à coups de boules ni autrement,
en 1586 ?
.La ^preuve e.st tout-à-fail décisive
et irréfutable. « Pendant ce temps (de
1559 à 1591) disent les Tramjetons,
notre curé à fait rebâtir l’église».
(1 II a aussi fait mettre la cloche qui
SC trouve auprès de celle qui était
sur le temple; cia aussi fait monter
sur le clocher de Ville-Vieille, celle
qui était aussi sur le temple».
On peut induire de ces lignes qu’il
y avait eu des temples proleslanls à,
Molines et ù Ville-Vieille avant 1559;
puisque le curé Gondres, arrivé ii
celte époque, lit placer sur son église,
une nouvelle cloche, h côté de celle
qui s'y trouvait déjà cl qui avait appartenu au Ijimpte protestant. ‘
De tout ce qui précède il est permis
de conclure, en parfaite sécurité,
qu’on doit effacer de l’histoire, toute
ipenlion d’actes cruels commis à Molinesjen 1586; et considérer tout particulièrement comme non avenus ceux
qui avaient été imputés aux protestants.
Voici néanmoins un délail qu’il
importe de retenir.
M’étant retrouvé plus tard chez
M. Albert, je demandai à revoir les
Trangelons de Molines. L’archéologue
me remit un manuscrit tout différent
du premier.
— Mais ce n’est pas le même, lui
dis-je.
Non, c’est une copie; l’original ne
m’appartenant pas, j’ai dû le rendre
à la famille.
M’étant mis à feuilleler celte copie,
je fus surpris de trouver à l’année
1586 une mention qui n’existait pas
dans l’original; l’ayant lue, j’y vis la
reproduction des détails * barbares,
donnés par l’auteur de- Yhisloire. du
diocèse a’Embrun, dont ^les. expressions mêmes avaient été en partie
copiée.s.
— Avez-vous fait faire celle copie
sous vos yeux? demandai-je au propriétaire.
— Non ; elle a été faite à la Mai.son
de détention d’Embrun, sous la direction d’un professeur du Petit Séminaire.
Il me parut évident que ce dernier
avait introduit dans le texte primitif,
l’adjonction frauduleuse, .à laquelle
uu détenu n’eût certes pas songé.
Celle interpolation est trahie du reste
par ce fait, qu’à l’année 1591, se
trouve menlionnée la mort naturelle
de M. Gondres, qui avait été curé à
Molines depuis 1559; ce qui suffît
pour démontrer que le dit curé ne
peut avoir eu la tête brisée en 1586.
Seulement il faut, pour le reconnaître,
établir des rapprochements auxquels
on ne songe pas toujours; et l’on
peut voir par cet exemple, quelle
extrême circonspection cfiacun doit
apporter à l’emploi des documents
historiques, qui ont passé par des
mains intéressées, plus soucieuses de
leurs pi'évenlions que de la vérité.
Alexis Mus'tok.
Demeurer dans son timaur
fSiiüe ci ¡inJ.
Et maintenant cet amour ne nous
suggère-t-il pas le motif, la mesure,
et le moyen, de la consécration par
laquelle nous nous donnons entièrement à lui?
6
200
Quant au m-oiif, voyez comme cet
amour plaide et supplie. Contemplez
la forme divine, la beauté céleste, la
tendre et insistante bienveillance de
l’amour crucifié, lorsqu’il étend ses
mains percées et dit: « Ob ! ne veuxtu pas- venir et demeurer avec moi? »
Il s’en appelle à l’élernifé d’amour
d'où il est venu pour le cliercher. Il
s’en appelle à la croix et à tout ce
qu’elle a porté pour te prouver la
réalité de ^on affeclion. Il le remet
en mémoire tout ce qu’il a promis
de faire pour loi, si seulement In
veux le jele^ sans réserve entre ses
bras. El avec une autorité divine
mêlée à une tendresse inexprimable,
il dit: «Mon fils, ma fille, comme
le Père m’a aimé, ainsi fe vous ai
.aimés: demeurez dans mon amour ».
A une pareille demande il ne peut
y avoir, n’csl-ce pas, qu’une réponse:
«Seigneur Jésus, me voici! Dorénavant ton amour sera la seule liabilalion de mon âme; en lui seulement
je veux demeurer.
Cet amour n’est pas seulement le
motif,, c’est aussi la »tesure de notre
consécration. L’amour donne tout;
mais il demande tout; et cela non
pas pareequ’il nous envie quelque
chose; mais pareeque autrement il
ne peut pas s’emparer de nous pour
nous remplir de lui-même. II. en a
été ainsi dans l’amour qui relie le
Pèrei au Fils, et dans celui qui relie
le Fils à nous-mêmes. II doit en
être,ainsi dans notre entrée en son
amour pour y demeurer. Noire'consécration à Lui ne doit pas avoir
d’autre mesure que sa consécration
à nous-mêmes. Oli! si nous pouvions
comprendre que l’amour qui nous
appelle tient en réserve pour nous
plénitude de joie, richesses infinies;
et que ce dont nous nous privons à
cause de lui nous sera rendu au centuple en celle vie Ou plutôt, si nous
pouvions comprendre que c’est un
amour dont la lianleur et la profondeur, la longueur et la largeur dépasse toute connaissance, co-rnino
toute pensée de sacrifice disparaiIrait,,;‘et comme nos âmes seraient
pleines d’étonnement en présence du
privilège ineffable d’être aimées d’un
-tel amour, de pouvoir venir et demeurer en lui pour toujours.
Et si de nouveaux doutes me font
dire: mais est-ce bien possible, pourrai-je à jamais demeurer dans son
amour? écoutez comme cet amour
nous donne le seul moijm de demeurer
en lui. Ce moyen c’est la foi. Si cet
amour est vérilablemenl si divin, si
c’est une passion si intense, si ardente, je puis certainement attendre
de lui qu’il me garde et qu’il me
tienne ferme, malgré toute mon indignité et ma faiblesse. Si cet amour
est vérilablemenl si divin, et s’il dispose d’une puissance infinie; j’ai le
droit d’espérer qu’il sera pins fort
que ma fl\iblesse, et que son bras
tout puissant me serrera contre son
cœur et ne me laissera plus aller.
Je vois clairement que c’est la seule
chose que mon Dieu me demande. Il
me traite comme un être raisonnable,
et ne pouvant m’imposer tous ces
bienfaits, il attend que je les accepte.
Et dans sa grande miséricorde il a
établi que le gage de cette acceptation fait la foi. Celle foi par laquelle
le pécheur le plus abject se jette dans
les bras d-e l’amour pour être.sauvé;
et le chrétien le plus faible se jette
dans les bras de l’amour pour être
gardé et fortifié. O amour infini ! je
puis me confier en toi. Je me confie
en loi. Oh ! garde moi, et fais moi
demeurer en toi !
Assurance contre nneendie
Ta maison , Ion linge et les meubles peuvent devenir la proie des
flammes ensuite d’un accident, d'une
imprudence ou d’une action criminelle. Tu le; sais, et lu ne manques
pas d’assurer ce que t.u possèdes en.
payant une redevance annuelle aupré.s
d’une société en la quelle lu aies
pleine confiance.
Penses-tu que la vie soit moins
exposée au danger que ne le sont ton
linge, ta maison cl les meubles? Ne
saLi-lu pas que la vie n’est qu’line
vapeul’, un spnge qui s’évanouit, un
7
.207-.
nuage que le vent dissipe, qu’une
herbe qui est ce malin pleine de
fraîcheur et qui ce soir pouri’ait être
flilrie ou môme avoir disparu sous
le tranchant de la faux? Et si la vie
n’est qu’une ombre, si tu ne peux
appeler lien que l’inslant fugitif qui
passe en un clin d’œil, as-tu pensé
à te prémunir contre ce que l’éternité pourrait t’apporter de funeste?
Je ne demande pas si lu as pris auprès de quelque société une assurance
sur la vie comme il plait aux hommes
do l’appeler; cela ne ferait qu’assurer
une somme déterminée d’argent qui
procurera du pain à tes bien-airnés
qui restent après toi. Je veux parler
de ton âme. As-tu pensé à l’assurer
pour le temps et pour l’éternité, de
sorte qu’elle soit à l’abri des souffrances éternelles, des remords et des
craintes d'un avenir incertain ? As-tu
songé â fuir la colère à venir, à le
mettre à l’abri des ardeurs éternelles
de l’étang de feu et de souffre dans
le quel seront jetés ceux dont les
noms ne seront point trouvés écrits
dans le livre de vie? (Apoc. xx, '15).
Le jour du Seigneur viendra comme
le larron en la nuit ; et en ce jour
là les deux passeront avec un bruit,
sifflant de tempête, et les éléments
seront dissous par l’ardeur du feu ,
et la terre et toutes les œuvres qui
sont en elle brûleront entièrement.
(2® Pierre iii. iO). Es-tu assuré contre cet incendie, loi qui te confies
en ta richesse, toi qui donnes tes
soins et ton affection à la froide matière comme si lu devais la posséder
toujours et ne t’en séparer jamais ?
Sache que de tout ce que tu as, lors
même que tes greniers seraient l'emplis, et que les cuves regorgeraient
de moût et la bourse d’argent, il ne
te restera rien, rien que ce que tu
auras dépensé pour la cause du Seigneur.
Mais l’incendie le plus à craindre
n’est pas celui qui viendra consumer
les prés, les champs, la maison, ton
bétail, les billets, tes écus; c’est au
contraire ce feu ardent, ce feu qui
ne s’éteint point, ces ardeurs éternelles qui procéderont de la part de
l’Elernel contre ceux qui repoussent
le Fils de son amour qui est venu
pour sauver leurs âmes.
Mon frère, es-tu assuré contre cet
incendie?
Défie loi à cet endroit des compagnies d’assurance qui reçoivent ton
argent sans rien faire pour ton âme.
Ce n’est pas avec de l’argent ni avec
de l’or, ni avec aucune chose corruptible que nous sommes rachetés, mais
par le précieux sang de Christ comme
de l’Agneau sans défaut et sans lâche,
(i PiËit. 1, 18-19). Le don de Dieu
est gratuit. Accepte Jésus-Christ comme ton Sauveur, et ton âme est a.ssurée contre tout danger, contre toute
souffrance. Attends loi à l’Elernel et
ton âme habitera en assurance.
Les compagnies d’assurance font
quelquefois faillite, et ceux qui leur
avaient confié leurs épargnes perdent
tout. Ne nous appuyons point sur le
bras de la chair pour assurer notre
salut, ni sur ces roseaux dont les
écailles pourraient nous percer la
main. Appuyons nous sur le rocher
des siècles, ayons pleine confiaiicé en
Lui, et plaçons notre trésor là où
les larrons ne percent ni ne dérobent.
Si nous aimons Jésus et si nous lui
sommes fidèles, il aura une couronne
en réserve pour nous là où aucune
main sacrilege ou profane ne peut
atteindre.
Le sang de Jésus-Christ qui nous
purifie de tout péché est notre assurance. Et le Saint-Esprit témoignant
à nos esprits que nous sommes les
enfants ae Dieu, nous donne le plus
rassurant de tous les témoignages.
E. B.
Chronique locale
Masaet. — Mercredi 20, une jeune
fille d’une 12® d’années, revenait le
soir des patûrages avec son bétail,
et elle était à deux pas de la maison
lorsque, passant sur le bord d’un
précipice, le pied lui manqua et ello
disparut au fond de l’abîme. On ac-
8
.208^.
courut, mais on la trouva morte.
Le pauvre père était arrivé le matin
de Marseille.
Le tabac et la jenoesse
Le tabac nous c*st venu du
nouveau monde pour tuer
J ’ a U G i e n.
]\JOMT UGXIÎ^
Nous ciTt'prunlons à VAvvisalorc
Alessandrino, en les abrégeant, quelques détails, fort utiles à connaitre,
sur les ravages gue le tabac fait
bhaque jour parmi les jeunes gens.
Le tabac exerce une action pernicieuse sur le système nerveux, qui
est le siège même de la vie animale
et intellectuelle de l’homme. Les nausées, les vertiges, les assoupissements
prolongés, ne manquent jamais, en
effet, d’accompagner les premiers exploits des adolescenti qui s’efforcent
d’user de ce narcotique. Comme l’appareil cerobro-nerveuûû est plus excitable chez les enfants et les jeunes
gens, l’usage du tabac a pour résultat
d’en troubler et d’en altérer les fonctions essentielles. Cette perlurbalion
peut causer la paralysie complète du
cerveau, que l’on a nommée la imladie. du siècle.
Pou 11 peu, ces jeunes-fumeur s perdent leur beau teint, leur regard
devient languissant, leur mémoire
s’affaiblit, et ils finissent par tomber
dans un état de langueur physique
et intellectuelle, à laquelle rien ne
semble pouvoir les arracher. Si la
mort ne tranche pa.s le fil d’une existence ainsi compromise, soyez sûr
que ce jeune homme devenu "vieux à
vingt ans, traînera péniblement ses
jours, n’ayant ni force ni énergie
'pour se rendre utile à sa famille et
a son pays.
Garçons et jeunes gens gardez-vous
de cet ennemi qui vient à vous sous
la forme d’un cigare! Redoutez la
servitude qu’il fera peser sur vous si
vous ne lui résistez pas dès la première tentation.
Les parents, les maîtres cl les éducateurs doivent veiller sur les enfants
qui leur sont confiés, pour combattre
un usage qui menace de nous ravir,
avec notre argent et notre santé,
toute énergie du cœur et de l’esprit.
SOUSCRIPTION
en fiiemr du College l■'n^idOíi■.
Montani des list. préc. Fr.
M. le chev. doct. Monncl d
9 le prof. Geymonat . »
» Calvino past, évang. »
» G. Pelrai cand. ih. . »
» Pascal synd. de Cbabrans »
M”®G. P. R............»
1790 30
50
20
5
5
AVIS IMPORTANT
relatif aux: Baius de iHei*
Les parents des Vallées Vaudoises
qui ont des enfants acceptés pour la
cure des bains de mer, sont prévenus
que le départ aura lieu D. v. de la
gare centrale de Turin, le mercredi
4 juillet, par le train de 9,4O du
malin, et qu’en conséquence, ils devront pourvoir à ce que leurs enfants
s’y trouvent rendus, demi heure avant
celle du départ, munis de leur petit
trousseau, comprenant, entre autres
objets, un caleçon ou costume de
bains, et un chapeau de paille.
Sauf avis contraire, le retour aura
lieu le jeudi 26 juillet, par un train
arrivant à Turin à 4 heures et 5 minutes de Taprès-midi II est, en conséquence indispensable que: ou bien
les parents eux-mêmes, ou des personnes chargées par eux, se trouvent
à la gare, à cette heure précise, pour
y recevoir leurs enfants. '
J. P. Meille.
KRNESTRonEïiT, Gévaii 161 Administra tell T
Pignorol, lmp. Chianlore et Mascarelli.