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Année HuiLième.
27 Janvier 1882
N. 4
LE TÉMOIN
ÉCHO DES VALLÉES VAUDOISES
Paraissant chaque Vendredi
Vous me seres tévuoius. Actes 1, 8.
5iiiiJanira t>érité avec la charité. Ep. 1, 15»*
PRIX IV ABBONNKMBNT PAR; AN
Irai iti . I,. 3
Tous las* pays île l'ünio»
Ha poste ... » G
Amérique ... » -9
On s'abonne i
Pour l'Intérieur chez MM. les
paateiirs et les libraire» He
Torre Pelliee.
Pour l’SiXJ/«r?>îi»*au Bureau d'Ad*
ministraCion.
Ün ou plnaieura miiné'ros sépà- i
rés, demandés avant le ti- |
ra^ïe 10 cent, chacun. I
Annonces; S5 centimt^s parlîjçne. '
Les envois fJ'ürgent se fout par i
lettre recommandée ou pat
mandats sur le Bureau de P«*
rosa Argentina.
Pour lu RÉDACTION adresser ainsi : A la Direction du 7'émoin ^ Pomaretto < Piwerolo) Italie.
Pour PADMINÎSTRATION adresser ainsi : A P Adjninistratioii du 7V»noi»i, romaretto iPinerolo) Italie
^ O m. m a 1 .
27 Jaavier.
L’Ei?lise ot TEiiolP. —
i)ft Pignerol à Prai avec Cillas. —
responduncG NouveUes relitjieims —
lieoue politique — SoiisüriptioQS.
î2T Janvier*
mm iT rABoissË
Nous allendons, depuis quelques
semaines, une communicalion que
noire ami M'" A. Ilgon, pasleur de
celle paroisse transatlantique, a pro-r
mise pour le Témoin., et nous commençons à craindre qu’elle se soit
égarée. Cet accident serait d’autant
plus fâcheux qu’il faut environ deux
mois pour avoir une réponse de
notre lointaine Colonie, et que c’est
toujours avec un très vif intérêt
que nous lisons nous môme les
nouvelles qui nous viennent du
Rosario.
Pour suppléer au défaut d’une
correspondance directe de M. Ugon
nous avons heureusement aujourd’hui un fragment d’une lettre arri
vée tout récemment et qu’on a eu
l’obligeance d’extraire ¡pour nous.
Nous avons en outre une communication , ou rectification, que le
Consistoire, de la paroisse a chargé
l'un de ses membres d’adresser au
Témoin, et que nous accueillons
avec d’autant plus de plaisir qu’elle
témoigne des sacrifices que les vaudois du Rosario s’imposent pour
faire rnslruire leurs enfants,
d’abord l’extrait de la lettre:
Nous avons célébré, comme de coutume, notre fêle des promotions. Qiioiqu’à cause des imvaux de la saison,
les préparatifs eussent été quelque peu
négliges, elle a plu, encore une fois,
aux petits et aux grands. J’ai été bien
secondé enlr’autres par le brave David
Tonrn , qui a un goût unique pour
bien orner l’école, et par Barlb. Giüe,
le modèle des régents par son air convenable, son exactitude et son dévouement à son œuvre. S’ employer avec
grâce et un joyeux entrain, comme
r ont fait ces amis, vaut pour moi
mieux que la fêl^ elle-même.
La 27 Novembre, à la tombée de la
nuit, j’ai vu arriver chez moi un convoi
d’émigrants, qui dès le lendemain se
sons répandus dans la Colonie, où ils
seront occupés avec profil pendant la
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.26
moisson , mais qui, pour avoir une
posilion convenable, seront obligés, la
moisson finie, de s’éloigner d’au moins
six lieues du centre. C’est très-imprudent, soit dit en passant, de se mettre
en roule sans avoir prévenu personne
de son arrivée; on risque fort de dormir à la belle étoile au lieu d’être
fi'aternellemenl accueilli.
D’une manière générale je résume
ainsi les nouvelles de. l’église. Voilà
quatre ans que je suis ici, et les chiflVes
me prouvent avec une éloquence incontestable que nous avons fait des
progrès; au lieu de deux nous avons
six écoles sur semaine, ouvertes huit
rnois et suivies par 260 enfants ; au
lieu d'une, six écoles du dimanche
annuelles fréquentées par 300 élèves;
acquisition de quatre morceaux de
terrain pour des écoles et un cimetière;
réparations à tous les locaux publics,
excepté à la cure; un budget de 15000
francs; un culte principal et plusieurs
secondaires assez fréquentés; pas de
scandales, au moins à ma connaissance; une apparence de piété qui
repose peut-être trop ; un bon nombre
d’anciens et de diacres qui sont de
vrais aides pour le pasteur, voilà ce
que tout le monde peut constater, et
cependant je me débats toujours au
milieu de difficultés que je m’exagère
peul-êlfe, mais qui ne laissent pas
que de me mettre souvent à une rude
epreuve. Souvenez-vous de moi et de
r œuvre qui rn’ est confiée dans vos
prières journalières.
La communication faite au nom
du Consistoire est la suivante;
Monsimr le Directeur du Témoin,
Pour expliquer et compléter ce
que dit le N. 36 du Témoin, page
287, au sujet de l’Ecole paroissiale
de Colonia Valdense, le Consistoire
m’a prié de porter à la connaissance de vos lecteurs ce qui suit ;
« Outre ce qu'ont fait Mess. Gaydou
et Ugon pour l'école paroissiale,
ou centrale, la grande majorité des
enfants qui fréquentent cette école
ont payé un écolage de deux à
trois pesos (10 à 15 fr.^, chacun
suivant l’année. En outre quelques
dons particuliers ont été faits à
cette école comme cela résulte du
compte-rendu financier de la paroisse.
» Veuillez agréer, etc.
Jean Malan.
Colonia-faldense, 9 décembre issi.
Dans une lettre particulière arrivée en même temps que la déclaration qui précède, nous avions lu
ces mots : « Nul ne peut nier que
l’activité et le désintéressement de
Mess. Ugon et Gaydou n’aient contribué pour beaucoup à maintenir
cette école, ce dont nous leur sommes infiniment reconnaissants ».
Voilà pourquoi, nous nous sommes
senti tout-à-fait libre de publier
l’explication du Consistoire, car il
nous parait très naturel que les
pères de famille tiennent, de leur
côté, à ne pas laisser passer sous
silence la contribution qu’ils ont
fournie sous forme d’écolage pour
compléter le très modeste salaire
du régent.
M. Malan ajoute, ce que M. Ugon
ne cesse depuis trois ans de nous
dire, que l’école centrale doit lutter
contre de très graves difficultés,
depuis que la paroisse possède cinq
autres écoles de quartier qui retiennent la plupart des enfants, en
sorte que le petit nombre de ceux
qui suivent l’école paroissiale ne
fournissent qu’un écolage insuffisant.
11 faudrait un subside fixe que l’écolage ne ferait que compléter; mais
3
OÙ prendre ce subside régulier de
500 fr. qui donnerait à cette importante école la stabilité qu’elle
n’a pas ? Si les Vaudois du Rosario veulent exercer dans leur
nouvelle patrie Tiniluence à laquelle
nous les croyons appelés, il leur
faut autre chose que des écoles de
quartier. Mais, encore une fois, d'où
leur viendra le secours V
vmm ST L’ECOLE
« Instruis le jeune
enfant, d¿s l'entrée de
Toie I- ( Prov. 22, 6J.
Le sujet que nous abordons est très
complexe. Pour lui rendre justice , il
convient de ne négliger aucun des éléments dont il se compose. La solution
du problème que nous essayons de
résoudre, dépendra de l’exactitude
scrupuleuse avec laquelle nous tiendrons compte des- divers termes qui
le constituent.
Quand il s’agit d’école, outre l’enfant, il y a trois iniéi'essés, savoir
l’Etat, rÉglise et la Famille. On ne
saurait définir les rapports de l’une
de ces parties avec l’Ecole, en sacriüanl ceux des deux auli'es. Commençons donc par mellre en lumière les
droits et les devoirs de cliacnrie de
ces institutions, vis-à-vi.s de l’enseignement.
I.
Introduction.
1. L’Elal. — Dans l’aiuiquilé l’Etat
était omnipotent; il s’emparait de l’enfant au berceau et l’élevait à son gré,
en vue de la fonction qu’il se réservait de lui confier plus lard. Si l’omnipotence des gouvernements, en pareille matière, a disparu , espérons-le
pour toujours, c’est au Cbrislianisme
que revient la gloire d’avoir brisé ce
joug de.fer.
Aujourd’hui les esprits vraiment libéraux reconnaissant que le pouvoir
civil a rempli sa tâche, touchant l’instruction, quand il l’a rendue obligatoire et accessible à tout le monde.
Et cela, soit pareeque une société bien
organisée ne doit point consentir à
laisser inproduclive une somme plus
ou moins considérable de forces, soit
pareeque il faut venir en aide au pauvre et au faible, et le proléger contre
l’incurie de ceux qui leur refusent la
nourriture intellecluelle et le moyen
d’atteindre la fm pour laquelle Dieu
les a placés dans ce monde.
Quant à la libre volonté des parents
qui se résigneraient à laisser croupir
leurs enfants dans l’ignorance, elle ne
mérite pas qu’on la respecte; aucune
loi ne consacrant l’autorité paternelle
qui méconnaît le premier et le plus
élémentaire de ses devoirs.
L’Elal assure la mise en pratique
de l’inslruclion obligatoire, soit en la
donnant lui-môme, soit , ce qui vaut
infiniment mieux, en l’encourageant
par des subsides considérables, ainsi
que cela se pratique avec succès en
Angleterre et aux Etats-Unis d’Amérique. Mais le pouvoir civil exerce CODS
lammeni, c’esi son devoir, un contrôle
*s||’ieuxsur l’enseignement, afin d’éviter
que nul ne soit privé de son bienfait
ou ne reçoive la moindre atteinte à sa
moralité,
2. L’Eglise, (nous parlons de l’Eglise Chrétienne évangélique), de son
côté, fidèle aux Commandements de son
Souverain Chef, docile aux leçons et
aux exemples des apôtres et liée par
les traditions les plus conslanles de
son passé glorieux , doit aspirer à faire
pénétrer toute instruction du souffle
sanctifiant de l’Evangile. Ses devoir.^
prennent des formes nouvelles, suivant raltilude qu’assume legouvernemenl. L’action directe de l’Eglise sera
d’autant plus nécessaire, que le pouvoir civil sei'a davantage porté à favoriseï' un seul culte, comme le papiste par exemple, ou qu’il s’attachera
à exclure toute influence religieuse
de l’Ecole. Dans ces deux cas, la sociélé des croyants doit s’affirmer, en
Tondant, s’il le faut, ses propres écoles
à côté de celtes de lu Commune, il
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y aura de grands efforts à faire pour
léunir les ressources indispensables,
recruter un bon personnel enseignant
cl se procurer l’outillage scolaire convenable. Il faudra faire appel à la libéralité chrétienne des membres de
l’Eglise el user largement de la liberté
d’enseignement mie l’Elal n’a jamais,
sous quelque prélexle que ce soit, le
droit de proscrire.
3. La famille, malgré l’instruction
ohligatorie, sagement inscrite dans les
lois du pays, conserve son entière liberté quant au mode d’exécution. Selon
ses moyens et ses convictions elle
donnera l’enseignement à domicile, à
l'école publique ou privée. Elle protilera de l’insirucliou religieuse ou la
repoussera , car nous voulons pleine
liiierlé pour tout le monde, aussi bien
pouf le libre penseur que pour le
chrétien évangélique. L’Etal ne doit
en aucune façon intervenir, si ce n’est
pour l'éprirner les excès du fanatisme
011 suppléer à la négligence des parents.
Domus paterna schola perpetua, est
un adage qui n’a pas vieilli. Il y a
donc, dans le vaste champ de l’insiriiclion, de la besogne pour tous
ceux qui désirent sincèrement voir
dissipées les ténèbres de l’ignorance.
I*lijs il y a de gens qui travaillent et
|)liis l’émulation ardente qui en résullera sera féconde. Laissez que l’Elai,
l'Eglise el la famille entrent en lice !
Il se peut bien qu’il en naisse parfois
rm conflit, dans la chaleur de la lutte,
mais c'est la condition de toute œuvre saine el fructueuse.
Cela dit, attachons-nous à notre sujet.
(A suivre).
De IMgiierol à Prai avec (¡illes
« Los vieux bouquins, dit Vinel,
soni comme les vieux hommes. Ils ont
VII mourir successivement tous leurs
amis J9. Il est cependant de vieux
hommes qui savent conquérir l’amilié
des jeunes générations devant lesquelles ils font revivre les exemples
du passé. Il est aussi de vieux livret
qui, malgré leur habit quelque peu
vieilli, n’ont pas perdu leur saveur.
Ils font revivre devant vous les faits,
les préoccupations, les pensées, les
mœurs d’un autre âge; ils allireul
les lecteurs comme les bons vieillards
charment- les enfants par leur récits.
C’est là l’expérience que j’ai faite
en lisant notre vieux ehroniqueur Gilles.
Avec lui , nos vallées m’ont paru offrir un nouvel inlérêi: plus d’une localité, jusque là indifférente, me rappelle maintenant, grâces à lui, quelque
souvenir de notre histoire. Il est si
riche en détails el si précis que lorsqu’on le prendrait pour compagnon de
voyage dans les vallées, il n’est pas
un coin de terre vaudoise à propos
duquel il ne pût nous diie quelque
chose d’instructif.
Vous en douiez, ami lecteur? Eli!
bien, faisons un essai. Laissons la
grande vallée de Luserne; conlenlonsnotis de faire un lonr dans les vallées
de Pérouse et de St. Martin, en allant
par exemple de Pignerol à Pral en
compagnie de notre vieux Gilles.
Il aurait trop de choses à nous dire
de Pignerol : aussi, hâtons le pas.
Mais en sortant par la porte de France
de celle ville , qui a été si souvent
française, n’oublions pas, du moins, de
jeter un coup d’œil sur la colline qui
s’élève à notre droite. On y aperçoit
les restes du château de Pignerol où
furent emprisonnés tant de vaudois.
Notre guide nous dira que là fut conclue la paix qui termina la persécution de 1488. Vous figurez-vous l’étonnement du Duc de Savoie à qui l’on
avait représenté les vaudois comme
monstrueux, lorsqu’il contemple, dans
une des salles de ce château, les enfants
qui lui ont été apportés?
Descendez dans les cachots. En 1535
vous les auriez vus remplis de vaudois
saisis, aux abords des vallées par
Panlaléon Bersour el sa troupe: < il
en print si grand nombre qu’il eu
remplit son chasleau de Miradol, les
prisons et convens de Pignerol el l’inquisition de Thurin... » et tandis qu’à
votre gauche, au delà du Cluson vous
aurez les yeux fixés sur Miradol, Gilles
5
^VVVWWVXAA<WVWw%AnAA<<i/%A/WV«^M«
.29.
vous dira que de plusieurs de ces
prisoüniers, « on n’a jamais peu sçavoir qu’il en a été depuis qu’on les
a mis dans l’inquisition, entre lesquels
sont nommés Marc Chanavas de Pinasche, Julian Colombal du Villar Val
Pérouse et George Stalé de Fenil ». Il
vous dira même à propos de Bersour,
dont le nom éveille aussi le souvenir
des vaudois de Provence, qu’il a connu
le petit-fils du dit Panialéon, Paul,
gentilhomme pieux et docte médecin,
vaudois de cœur comme son père
Louis.
Nous voici à \'Abbaye de Pignerol.
On ne peut jeter les yeux sur ce clocher brun et massif surmontant l’Eglise,
ni sur les bâtiments qui l’enloarenl,
sans songer aux moines bénédictins
qui avaient lâ leur couvent. Notre
Gilles nous dira (par une erreur peutêtre matérielle) que l’Abbaye a été
fondée par Adélaïde de Suse en 606,
tandis que sa fondation ne date que
de l’an 1064. Il fera revivre des souvenirs douloureux relatifs à la persécution de 1560. Vous y verrez arriver
les Commissaires GiacbmeW et Corbis
pour y installer leur horrible tribunal.
Vous en verrez sortir pour exercer ses
ravages tantôt d’un côté tantôt de
l’autre, la troupe des trois-cenis «brigandeaux » soldés par les moines. Vous
les verrez rentrer chargés de butin ,
amenant quelques pauvres prisonniers
que l’inquisition va bientôt torturer et
condamner. — Voici un bûcher sur
celte place; deux hommes y sont attachés et « cruellement bruslés » : ce
sont un pasteur du Val St. Martin
depuis peu retourné de Calabre et un
autre homme aussi du Val St. Martin,
pris et amenés là par les Truchet et
que l’inquisition n’a pu ébranler. —
Voyez-vous ces soldats parlant de nuit
pour se rendre à St. Germain? Ils sont
conduits par un traître et vont droit
à la demeure du ministre qui. appelé,
se lève, aperçoit la trahison, Veut fuir,
mais tombe bientôt blessé entre les
mains des soldats, ainsi qi^ plusieurs
autres accourus à son .jsecours. Les
brigandeaux saccagent leê maisons, se
chargent de butin et emmènent leurs
prisonniers à la « moinerie ». Un au Ire
bûcher se dresse à l’Abbaye, pour le
fidèle ministre et des femmes de Saint
Germain sont « contraintes à porter
des fagots sur le feu où leur pasteur
endure patiemment le martyre*.
Le succès ne fui pas toujours aussi
complet pour la i troupe meurtrière ».
Un beau jour de juillet 1560, de 120
qu’ils élaieni paiiis pour ravager Saint
Germain, il n’en retourna qu’un petit
nombre. Grâces au secours d’Angrogne
celle troupe fut battue, poursuivie,
arrêtée au pont par où elle pensait se
sauver à l’Abbaye, tellement qu’ils
durent tse jeter dans la rivière et la
payer. Plusieurs mesmes furent harquebusés en passant la rivière, tellement que l’eau d’icelle esloit rouge
de sang». L’alarme étant donnée à
l’Abbaye, les moines,se sauvent temporlans quelques-unes de leurs idoles »
et laissant leur Abbaye ouverte.
Vingt-trois ans plus tard, nous dira
encore noire guide, tau mois de décembre 1583, l’abbé de l’abbaye de
Pignerol, prétendant quelque droit sur
le Val Pérouse... fil arresler à Pignerol
plusieurs d’iceux qui y esloyent ailés
au marché». Les autres accoururent
pour les délivrer, mais quelques personnages s’interposant l’abbê et ceux
du Val Pérouse remirent leur différend
à des arbitres. Le Val Pérouse ne fut
pas satisfait de la sentence, « car pour
toutes les prétentions de l’abbé fut
dit qu’ils payeroyenl un certain revenu
annuel qui leur 'pesoil, mais pour des
considérables respects, ils n’osèrent
refuser l’arbitrage, se disant pourtant
marris de s’y esire tant facilement
soubmis*.
Ce revenu annuel encore aujourd’hui aux communes du Val Pérouse
obligées d’inscrire «nnuellemenl à leur
budget une somme assez considérable en
faveur de la mensiivescotttiede Pignerol.
XXX.
6
,30
(iFortcôponbancc
Torro PellicB, S3 Janvier 1882,
Monsieur le Rédacteur.
J’admire la générosité avec la quelle
nos coréligionnaires français viennent
au secours de la veuve Bonhôtal et me
réjouis en lisant dans VEglise Libre
que les souscriptions ont aileinl déjà
le beau chiffre de fr. 8281,95. Je fais
des vœux sincères pour que l’on puisse
assurer à la digne veuve une rente
qui la mette à l’abri de la misère, elle
et ses orplielins.
Je souhaite en même temps de tout
mon cœur que ce noble exemple soit
imité en deçà des Alpes en faveur de
la veuve du regretté Jean Monnet, jadis
instiliUeur à Vérone. Lui aussi est
mon au service du Maître, et des suites
d’une maladie contractée au service
de notre liglise. La veuve et ses deux
orphelins, auxquels viendra bientôt
s’en ajouter un troisième, sont dans
des circonstances économiques fort
peu rassurantes. Venons à son secours
chacun dans la mesure de la prospérité que le Seigneur nous accorde.
L’Eglise ne fait que son devoir en aidant
les veuves et les orphelins des serviteurs de Dieu qui tombent à la brèche.
Croyez-moi votre dévoué on J.-C.
J. D. Charbonnier
Prof., Direct, de l’Ec. Norm.
iiouflellcô reitjgicueee
Italie. — Monsieur le Gommandeui'
Daniel Peyrol, décédé dernièrement
à Turin, à la suite d’une longue et
douloureuse maladie, supportée avec
beaucoup de courage, a fait, par dispositions testamentaires , un giand
nombre de legs, partie aux différentes
institutions ou Sociétés de bienfaisance
dont il était membre très actif et zélé
( Ricovero di Mendicità, Società di
Patrocinio pei giovani liberali, eie.,
etc.), partie à des institutions ressortissant à l’Eglise Vaudoise à laquelle
il appartenait par la naissance ( Orphelinat, Collège, Hôpital et Consistoire de
La Tour; Arligianelli Valdesi et Hôpital de Turin^ Nous croyons savoir
3ue le montant du legs fait à ces
eux derniers établissements est de
fr. 1000 pour l’Hôpital, et de 4000
pour les Artigianelli. Reconnaissance
sentie à celui qui a témoigné de celle
manière, de sa sollicitude pour les
pauvres et les souffrants.
France. — Les trois facultés nationales de théologie, Paris, Monlauban
et Genève, fréquentées par les étudiants français, comptaient entre toutes au commencement de l’année scolaire 1881-1882, et ne tenant compte
que des étudiants de celle nationalité,
93 étudiants à répartir comme suit :
Paris 30 étudiants dont 22 réformés
6 huliériens, 2 indépendants, Genève
16 étudiants tous réformés, Montauban 55 étudiants, tous également réformés. Les nouveaux, dans ce total,
comptent pour 29.
Ancleterre. — Le 8 janvier dernier M. Gladstone, accompagné de son
fils aîné, pasLcpr liii-inême dans l’Eglise anglicane, a été assister au culte
du Tabernacle (immense chapelle pouvant contenir à 5000 auditeurs,
où prêche M. Spurgeon ), et le service terminé, s’est rendu à la sacristie pour y serrer la main du prédicateur et le remercier pour son discours.
Celle marque de déférence du premier
ministre de la reine Victoria au célèbre prédicateur baplisle a été très
remarquée.
Suède. — Les détails suivants, sur
un pays dont nous ne parlons pas souvent, empruntés à la Semainereligteuse,
intéresseront sûrement les lecteurs de
noire i'euille.
La famille royale de Suède compte
dans ce momenl plusieurs membres
qui paraissent être animés d’une piété
vivante et active.
La princesse Eugénie, Tunique sœur
du roi, consacre fa meilleure partie
de son temps, de ses revenu.^ et de
ses forces à des entreprises de cita-
7
.31
riló chrétienne. Ayant naguère voulu
ériger un hôpital à ses propres frais,
elle vendit ses joyaux pour pouvoir
l’acheter et le meubler. Un jôur que,
visilant cette maison, elle s’approchait
(lu lit d’un pauvre invalide , elle vit
des larmes de gratitude ruisseler sur
les joues du malade : • Ah I s’écria-telle, je retrouve mes perles et mes
diamants ! » La princesse Eugénie est
une des amies les plus dévouées des
missions évangéliques chez les Lapons.
Elle a dernièrement multiplié les démarches personnelles pour fonder une
société de dames qui s’occupe de procurer des ressources financières à cette
œuvre. Les ventes de missions de
Stockholm sont alimentées au moyen
des produits d’une réunion de couture
qui se tient dan.s son palais, et l’on
y trouve nombre d’ouvrages de tout
genre que la princesse confectionne
de ses propres mains. S. A. R. est
particulièrement vénérée dans l’île de
Gothland, où elle réside en été et où
elle s’occupe avec simplicité de plus
d’une œuvre de mission intérieure. Sa
villa de Fridhem, est un véritable foyer
d’influences évangéliques.
La reine de Suède s’intéresse également aux œuvres philantropiques et
religieuses. Elle a pris l’initiative de
la formation d’une Société ¡pour le
patronage des prisonniers libérés, et
pendant son récent séjour en Anglelerre, elle s’est fait recevoir membre
à vie de la Société biblique britannique et étrangère.
Le prince royal de Suède , qui a
récemment épousé la princesse Victoria de Bade, appartient (s’il faut en
croire le Christen-Bole de Stuttgart),
à l'Union chrétienne de jeunes gens
de Christiania.
Afrique. — On assure que M. John
Smith Moffat, le seul iils survivant du
célèbre missionnaire de ce nom, dont
la vie presqu'entière s’est passée ù
évangéliser les sauvages du S. de l’Ali'ique, qui y est né lui-même, et qui
a exercé dans le Transvaal, pendant
assez longtemps , une magistrature
civile auprès des indigènes qu’il a
toujours protégés avec courage, contre
les injustices et les violences des
Boers, va être envoyé au Lessoulo
comme représentant du gouvernemeni
britannique.
Bonne nouvelle, si elle se confirraii,
pour la mission française de celto
contrée!
Ætaiie. — La Chambre des députés
a approuvé sans discussion, après avoir
entendu le rapport de Thon. Goppino,
la nouvelle loi électorale, telle qu’elle
a été modifiée par le Sénat. Celte loi
signée par le roi et par les ministres
est désormais une loi de l’Etal. Il reste
à approuver maintenant ou à rejeter
le scrutin de liste que demande le
ministère.
L’bon. Mazzarella a envoyé pour la
seconde fois sa démission comme député pour des raisons d’âge. Cette démission a été acceptée et le collège de
Gallipoli déclaré vacant. L’hon. Sella,
le chef du parti modéré constitutionnel,
a aussi envoyé sa démission au président de la Chambre pour des raisons
de santé; mais l’assemblée, affligée à
la perspective de se voir privée du
concours dhm homme d’une telle impot'lance, lui a accordé à l’unanimité
un congé de 6 mois, tout en exprimant le vœu de le voir bientôt sieger
dans son sein.
Une interpellation sur la polilique
étrangère en relation avec rétat de
notre défense militaire, a été adressée
au ministère de la part du général
Ricolti.
Ricolli n’a pas demandé un vole ,
vu les circonstances du moment et
presque à là veille des nouvelles élections politiques, après l’adoption de ta
loi électorale.
Garibaldi s’est rendu à Naples pour
des raisons de santé.
iPrattee. — La Chambre des , députés a répondu à la demande du ministère Gambetta de revenir au scrutin
È'v
8
(le lisle, en nommant une commission
composée de 33 membres dont 32
sont conlraires au projet ministériel.
— Les rapports entre le ministère et
laChambresont fort tendus depuis quelques jours. On parlait déjà de crise
ministérielle ; cependant d’après les
dernières nouvelles on espérait encore
un rapprochement possible, en suite
de concessions réciproques.
Un désastre financier amené par des
jeux de bourse a causé un grand
émoi à Paris et à Lyon; on parle de
nombreuses faillites et de perles que
l’on évalue à des milliards.
Attemagne. — Bismark s’est retirée à Varzin pour des raisons de
santé et, pense-l-on, pour y travailler
plus à son aise.
La Prusse va envoyer un ambassadeur auprès du Vatican.
DERNIÈRES NOUVELLES.
Battu à la Chambre, Gambetta est
démissionnaire.
SOUSCRIPTION
en faveur des Vaudois de Freyssinière
M”* M. B. de Livourne . L. 2
M. Mathieu, régent . . » 1
Société de Chant de Villar
Pélis.................» 27 75
Souscription précédente . »> 347 50
Total L. 378 25
SOUSCRIPTION
pour la veuve Iionhoial„
Quelques amis de Livourne
N. N. de Latour....
M'' J. B. Bosio. évangéliste
M"® Calh. Fonlane . . .
M"® Lydie Travers . ., .
M"® B. de Livourne. . .
M"® H. Burry ....
Total reçu à ce jour
L. 20
9 5
9 5
9 1
9 1
9 2
9 1
L. 64
SOUSCRIPTION
en faveur
de la Veuve du régent Monnet d’Anyrogne
.VP Ph. Roslan, pasteur . . L. 5
N. N. . ...............» 10
Liste précédente . . . . » 127
Total de la souscription L. 144
Toutes ces souscriptions seront closes
pour le Témoin avec le numéro de la
semaine prochaine, mais te Pasteur
de Pomaret offre de transmettre encore les dons qui lui seront remis
plus lard.
A-nnonoes.
En vente chez M. Gilles, libraire à
La Tour, au l"“ janvier prochain:
Lettres d’Alexandre Vinet
et de quelques uns de ses Correspondants, suivies d’un Choix de pensées inédites du même auteur. — 2
vol. grand in S** de 450pages chacun,
prix 14 francs.
En dépôt chez le pasteur de Pomaret,
Séries de tableaux de lecture
française, cartonnés. Prix : 2,70 la série.
Se trouve aussi au bureau de la Table
à La Tour-Pélis.
En vente à la Librairie Chianlore e
MascareUi, à Pignerol:
P. Gilles: Histoire des Eglises
Vaildoises, 2 vol. Prix 5 fr. -r Le
port en sus pour les pays de l’Union
postale.
II. Arnaud; La Glorieuse Rentrée des Vaudois dans leurs vallées
en Í689. 1 vol. Prix fr. 1,60. — Le
port en sus pour les pays de l'Union
postale.
Ermest Robert, Gérant et Adminislrateur
Piguerot, lmp. Chiantore et Slascarelli.