1
Année XXXVm.
29 Mai 190â.
N. 22.
L’ÉCHO DES VALLÉES
OIIvVOlJlî VE>JVORB>IDI
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S’adresser pour la Rédaction à M. N. Tourn, prof., Torre Pellice,
et pour l’Administration à M. Jean Jalla, prof., Torre Pellice.
Tout changement d’adresse coûte 16 centimes, sauf ceux du commencement de l’année.
Que toutes les choses vraies, honnêtes, justes, pures, aimables... dignes de louange, occupent vos pensées. (Fhil. IV, 8).
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SOMMAIRE :
Conférence des églises du Val Pélis —
La joie ! — Fête et éducation populaire — A propos de la Maison Unioniste — Chronique — iTouveaux livres
— Nouvelles et faits divers —- Revue
■ Politique — Feuilleton : Greorges Muller.
Conférence des Eglises du Yal-Péronse
La Conférence est convoquée à Pignerol, chapelle vaudoise, à neuf heures
et demie du matin, le Jeudi 4 Juin.
I.e rapporteur, sur le sujet fixé, ne
pouvant pas présenter son travail, 14
Conférence s’occupera des devoirs de
VEglise vis-à-vis de la Jeunesse. Les Membres des Conférences sœurs sont cordialement invités.
Le Bureau.
Iv A JOIE> î
. Votre tristesse sera changée en joie
Jean XVI, 20.
De la joie terrestre le sage a écrit :
« Même en riant le cœur peut être
triste, et la joie finit par l’ennui.»
Mais Jésus a dit à ses disciples: En
vérité, en vérité je vous dis que vous
pleurerez et vous lamenterez, et le
monde se réjouira; vous serez dans la
tristesse, mais votre tristesse, sera changée en joie».
Tandis que le monde se réjouissait
d’arrêter Jésus dans son œuvre et de
l’ôter du monde, les disciples étaient
gagnés par une profonde tristesse, d’abord par les paroles que Jésus leur
faisait entendre à la veille de donner
■ sa vie, et ensuite par les faits qui, en
quelques heures les privaient de leur
Maître, et anéantissaient leur espérance.
Une épée avait transpercé l’âme de
Marie, et en quelque mesure celle de
chacun de ses disciples. Ils avaient vu
leur Seigneur couvert d’opprobres, renie
rejeté, cloué sur la croix ! Us l’avaient
contemplé dans son agonie sur le bois
maudit et vu descendre dans ife sépulcre.
Ils avaient bien raison d’être « dans
le deuil et dans les larmes » Marie
Madeleine pouvait bien pleurer près du
tombeau, et les disciples s’en aller tout
tristes du côté d’Emmaüs.
Mais, le temps de la tristesse va
passer ; c’ est le moment des douleurs
de l’enfantement, mais «dès que la
femme est accouchée d’un enfant, elle
De se souvient plus de son travail, dans
la, joie qu’ elle a de ce qu’ un .homme
est né dans le monde.
Bientôt, au premier jour de la semaine
la tristesse est changée en joie : les
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femmes, après avoir entendu les paroles
de l’ange, s’éloignent du sépulcre « avec
crainte et avec une grande joie, » Jésus
lui-même a dit à Marie Madeleine:
« pourquoi pleure s Au ?» — La tristesse
des disciples d’Emmaüs s’est évanouie,
une joie intense a pris sa place. « Les
disciples se réjouirent donc en voyant
le Seigneur». Et après l’avoir vu et
entendu, à plusieurs reprises, avant
son ascension, après avoir reçu sa bénédiction au moment où il allait être
élevé à la droite de Dieu, ils retournèrent à Jérusalem avec une grande joie
et au jour de la Pentecôte leur joie
fut accomplie
Le changement de la tristesse en
joie, est un fait constant pour qui entre
et demeure dans la communion de Jésus
Christ.
Un jour, dans la maison d’un pharisien, une femme pleure aux pieds de
Jésus tellement qu’elle les mouille de
ses larmes, et les essuie avec ses cheveux. Bientôt elle se relève et s’en va
avec la paix, avec la joie du pardon !,
pouvant dire avec David : « Oh ! qu’heureux est celui dont la transgression est
quittée, et duquel le péché est couvert !
— « Une multitude, qu’on ne saurait
compter, a vu sa tristesse, ses larmes
transformées en joie, en chants de louanges, en s’ humiliant en la présence
du Seigneur Jésus mort et ressuscité.
Une femme célèbre Madame de Krudener, fut bouleversée par la morpsubite
d’un jeune noble russe, et depuis ce
moment, elle se voyait à chaque instant
menacée d’une fin semblable, sans réconciliation, sans pardon, et se voyait
la plus malheureuse des créatures. Ayant
observé la joie de son cordonnier, elle
lui en demanda la cause. Tandis qu’il
lui parle des souffrances de Christ, son
cœur se brise, ses larmes commencent
à couler, et elle trouve, elle aussi, le
pardon, la paix, la joie. « O ma chère
A.... I écrivait-elle peu de jours après
à une amie à qui elle fait part de son
bonheur, priez comme un enfant 1 Demandez cette grâce divine que Dieu
accorde toujours pour l’amour de son
Fils; vous l’obtiendrez ; vous sentirez
que l’homme ne peut être heureux ni
dans ce monde ni dans l’autre sans
Jésus-Christ.
Les maladies, les infirmités, les épreuves diverses nous apportent, sans
doute, de la tristesse. Nous sommes
dans l’angoisse, dans la tristesse, nous
gémissons; nous soupirons, nous répandons peut-être comme Ezéchias beaucoup de larmes. Nous crions à Jésus: Seigneur aie pitié de nous ! et le Seigneur
nous donne la guérison, la délivrance,
il nous « fait voir sa face avec joie ».
Le lépreux, l’aveugle, la femme courbée.... donnent gloire à Dieu de la
délivrance obtenue : « L’Etemel est venu
me délivrer, nous chanterons des cantiques, tous les jours de notre vie, dans
la maison de l’Eternel » Ceux qui ont
part à l’aspersion du sang de Christ,
bien qu’ils soient affligés pour un peu
de temps se réjouissent d’une joie ineffable et glorieuse, ils arrivent même à
regarder comme le sujet d’une parfaite
joie les diverses épreuves qui leur arrivent (ï Pierre I. Jacques I). En 1654
un savant célèbre, et en même temps
chrétien fort humble qui a beaucoup
souffert, Bl. Pascal écrivait ces paroles:
Dieu d’Abraham, Dieu d’Isaac, Dieu
de Jacob, non des philosophes et savants.
Joie, certitude, joie, certitude, joie...
Dieu de Jésus-Christ, ton Dieu sera
mon Dieu... Père juste, le monde ne
t’a point connu. Joie, joie joie et pleurs
de joie !
Lorsque le Seigneur Jésus allait soutenir la lutte contre la puissance des
ténèbres, le péché et la mort, il a dit :
« Mon âme est saisie de tristesse jusqu’à
la mort ». Mais, « à cause de la joie qui
lui était proposée, il a souffert la croix
méprisant l’ignominie». Ses disciples'
ont à soutenir des luttes souvent pénibles, et il y a pour eux des heures
ténébreuses, et des heures de persécutions. Mais, comme le soleil se lève
après les frayeurs de la nuit, la joie
est leur part. « Les apôtres sortirent de
devant le conseil, remplis de joie d’avoir
été trouvés dignes de souffrir des opprobres pour le nom de Jésus». Les
disciples d’Antioche de Pisidie, en
présence de la persécution, étaient remplis de joie. En 1560, on voyait, écrit
Gilles, le peuple vaudois s’apprêter
avec une résolution et allégresse incroyables, à prendre de la main de Dieu
tout ce qu’il lui plairait de leur envoyer
et permettre qu’ils souffrissent pour la
cause de la sainte vérité. On les entendait chanter avec zèle et piété des
psaumes au Seigneur, en leurs maisons
et voyages vers les montagnes.
« Réjouissez-vous de ce que vous
avez part aux souffrances de Christ,
afin que, lorsque sa gloire se manifestera, vous soyez aussi comblés de joie ».
En présence de la mort de son ami
Lazare, Jésus pleura, comment ne pleurerions-nous pas au départ de ceux que
nous aimons ? Mais Jésus a détruit la
mort, et mis en évidence la vie et l’immortalité. Quelle joie dans cette victoire !
Régénérés par la résurrection de JésusChrist d’entre les morts pour une espérance vivante, pour un héritage qui
ne se peut corrompre.... vous tressaillez
d’allégresse. Dans le cœur brisé, à
travers les larmes, brille la joie du
salut.
Les sujets de tristesse ne manquent
pas dans ce monde, mais en Christ les
larmes de la repentance sont changées
en joie du pardon, les douleurs et les
angoisses des infirmités en joie de la
délivrance, les luttes contre le péché,
les puissances des ténèbres et la mort
en joie de là victoire. Que la joie de
la Résurrection s’accroisse de celle de
l’Ascension, et soit rendue parfaitement
réelle et vivante par celle de la Pentecôte, c’est-à-dire, par la joie du SaintEsprit.
C’est pour l’éternité que le Seigneur nous aime;
Sa grâce en notre cœur jamais ne cessera.
Alléluia ! Alléluia !
Car il est notre espoir, notre bonheur suprême.
J. D. H.
Fête et éducation populaire
La célébration de la Fête des Arbres,
qui vient d’avoir lieu dans la plupart
de nos communes, suggère des réflexions
sur lesquelles il est bon de s’arrêter un
instant. Pour un peuple aussi festaiiiolo
que l’est le peuple italien, incarner une
idée dans une fête paraît la chose la
plus naturelle du monde. Mais cela
même inspire dés doutes sur l’efficacité
de ce moyen de populariser cette idée
et de la faire passer dans la pratique.
On s’habitue vite à une fête ; on s’ habitue vite aussi aux discours prononcés
année après année sur le même sujet;
encore un des penchants favoris de
notre peuple — sans exclure les habitants des Vallées — que celui de discourir, d’écouter des discours et de les
applaudir.
Malheureusement, ni la fête ni les
discours qu’on y entend n’ont un grand
pouvoir pour la prospérité et le progrès de la patrie. La plantation de
quelques arbres par ci par là n’en a
pas beaucoup plus si l’on s’en tient là.
Ceci n’est pas une critique à l’institution de la fête des arbres ni au Ministre qui l’a créée, car l’idée qu’ elle
symbolise est de celles qu’il faut populariser par tous les moyens. Mais le
danger est, comme dans tout acte
symbolique, qu’on ne s’arrête au symbole. Ce qu’il faut ici, c’est de mettre
la main à l’œuvre. Et ce n’ est pas
l’œuvre d’un jour par an, ni de quelques personnes revêtues d’une charge
officielle ; c’est celle de tous et de tout
temps. Le reboisement de nos montagnes et de nos vallées exige des efforts
soutenus et persévérants auxquels tous
doivent contribuer. Ce ne sont pas
seulement les hautes montagnes qui
ont été dépouillées avec une barbarie
inconsciente. La plupart des arbres de
haute futaie, si l’on excepte quelques
espèces, ont disparu de nos basses Vallées. Il n’y a presque plus de noyei's.
2
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presque plus de cerisiers d’une certaine grosseur ; et les grands chênes
disparaissent rapidement sans être remplacés. Je connais des pays qui n’ont
point de fête des arbres, mais où l’on
n’abat jamais un arbre, sans en planter un
autre. Voilà ce qu’il faut faire avant
tout, pour ne pas appauvrir nos vallées en les dépouillant de ce qui devrait
être une de leurs principales richesses.
Ajoutons une seule observation parmi
toutes celles qui pourraient être faites
au sujet de cette institution. La Fête
des Arbres a une signification morale,
un but d’éducation populaire. Or une
idée bonne, saine et morale se lie toujours à d’autres idées également bonnes qu’il est tout aussi nécessaire de
répandre. Pour ne prendre qu’un exemple, la protection des oiseaux n’est pas
moins utile et nécessaire que la protection des plantes. Excellente occasion
de propager une idée en même temps
que l’autre et par le moyen de l’autre.
Or il nous revient qu’à une fête des
arbres célébrée pas très loin d’ici, avec
beaucoup de solennité, nous dirions
même avec beaucoup de théâtralité, la
chasse aux cailles (qu’on avait apportées au nombre d’une centaine) a fait
partie du programme, et que les chasseurs en ont abattu le plus grand nombre en les tirant au vol pour montrer
leur habileté. A part la considération
de la saison, qui n’est pas celle de la
chasse, n’jj^-il pas mieux valu ne
pas donner^P^xemple de destruction,
au moment^ême où l’on voulait, par
un acte symbolique, propager une grande
et noble idée ? Une cérémonie qui a
pour but l’éducation du peuple et de
la jeunesse doit être éducative dans
toutes ses parties. Si ce qui nous a
été rapporté de la célébration mentionnée ci-dessus est exact (et en cas
contraire nous serons heureux de rectifier), la seconde partie était bien faite
pour détruire — en partie du moins —
l’effet éducatif de la première.
A propos de la
IIISOI IIWIISTI
Les choses dites et redites risquent
de paraître ennuyeuses. Et pourtant, la
mémoire de plusieurs est si faible, si
portée à ne retenir que la dernière
impression, qu’il ne sera pas inutile de
répéter à 1’ Unioniste qui a rompu une
lánce; ,^en faveur de la Maison à ériger
pour les Unions Ch. de J. G. de la
Tour, les arguments qui, pour ce qui
concerne le projet bien connu, ont fait
devenir légion les « hastian countrari ».
Avant tout, disons ce que 1’« Unioniste » ne dit pas et que l’on tait d’ordinaire dans les discussions, de peur
que la longueur démesurée de la rôute
à parcourir ne fasse sentir l’inanité des
efforts pour en venir à bout, sans renoncer à la lutte engagée jour après
jour autour de nous. La section de la
« Ville » des Unions Chr. de J. G.
de la Tour acheta, il y a quelques
années, un terrain pour la future Maison
(pour 2000 fr. environ). Avec le produit de quelques soirées et le résidu
actif de la collecte primitive, elle se
trouve maintenant en possession de
500 fr. et cela paraît « très encourageant » au correspondant de VEcho. Fort
bienl II semblerait donc qu’avec un
léger effort on dût atteindre le but.
Or n’ oublions pas que dans le très
modeste projet primitif, la dépense était
évaluée à peu près à 14.000 fr. Déduisez, si vous voulez, les 2000 francs
du terrain et les 500 en caisse ; il reste
toujours à trouver environ 12 000 fr.,
à supposer que cette somme soit suffisante. « C'est très encourageant ! »
Par quelle voie peut-on trouver 12000
francs, nous demanderons-nous à notre
tour ? Car ce n’est pas seulement la
tâche de la Commission de la Maison
Unioniste ; c’est aussi la nôtre, c’est
la vôtre, lecteurs, qui, éventuellement,
seriez appelés à contribuer.
Il y a plusieurs voies, mais il est
aisé de voir que les unes et les autres
ne sont que des impasses. En voici
quelques-unes, qu’il suffit d’indiquer.
I® Contributions des membres des Unions.
Ou je me trompe, ou si l’église ne les
aidait indirectement soit en leur laissant l’usage des locaux soit autrement,
les diverses sections n’arriveraient peutêtre pas à payer leurs frais d’éclairage et
de chauffage, comme on a grand peine
à recueillir la contribution pour assurer
l’existence de • la fédération nationale
des Unions. Aussi personne ne pense-t-il
sérieu.sement à cette voie-là.
2® Collecte parmi les membres de l'Eglise
de la Tour et parmi tous ceux qui
s’intéressent au relèvement moral des
jeunes gens. Voilà un grand moyen,
mais, essayez d’ouvrir une collecte dans
ce sens ! Je suis persuadé que VEcho
ne vous refuserait pas ses colonnes (i)
pour publier les noms des souscripteurs
afin d’en amener d’autres. Essayez si vous
avez assez de foi que vous ferez œuvre
d’utilité prépondérante, en érigeant une
Maison Unioniste. N’y aurait-il à la
Tour que des « Bastian countrari » ?
Tous seraient-ils assez fourvoyés pour
ne pas sentir l’obligation de faire quelque chose pour venir en aide à la jeunesse que Iqs cabarets, les bals, les
théâtres, les jeux, les amours illicites,
les mauvaises lectures et les mauvaises
compagnies entraînent loin de toute
influence de Christ et de l’Evangile ?
Si vous le permettez, pour n’être pas
trop long, nous renvoyons l’examen
des autres voies à un prochain numéro.
Mario Falchi.
CffîîOjMIQFil
La Tour. Nous avons eu le plaisir
d’assister à une séance collective de
nos diverses société de Missions réunies
pour souhaiter la bienvenue aux missionnaires Coïsson. M.lle C. Meille, présidente de la Société dite de Via Uliva
a lu un intéressant rapport sur la marche de cette société depuis la dernière
assemblée générale qui eut lieu lors du
départ des missionnaires Voila. M.me
Jahier a rapporté sur la Société des
Coppiers. Le bureau de la « Zambezia »
n’a pas présenté de rapport, mais un
de ses membres, M.me Jalla, a exprimé
les vœux de la Société en faveur des
missionnaires. M. le pasteur Jahier, qui
présidait la réunion, M. Pons et quelques autres invités ont aussi adressé à
M. et M.me Coïsson et à leurs enfants
des paroles d’affection et formé des
vœux pour que leur santé se rétablisse
promptement. Puis le thé a été servi
(1) Certes non! Réd.
par les dames et l’on a passé une heure
d’agréable entretien. Les quatre enfants
Coïsson étaient naturellement de la fête
et nous avons été heureux de les voir
pleins de vie et d’entrain, bien disposés à fermer la porte à la fièvre
zambézienne si elle vient encore y
frapper comme elle l’a déjà fait depuis
leur retour. Que Dieu conserves les uns
aux autres parents et enfants.
La fête des arbres a été célébrée le
jour de l’Ascension avec une grande
solennité. A deux heures, les écoles,
les sociétés et un nombreux public se
trouvaient réunis sur la place du Municipe et partaient en procession, bannières déployées pour se diriger vers
le Fort où l’on avait choisi un emplacement pour y planter les arbres. M.
le syndic a introduit la cérémonie par
une courte allocution, puis M. le professeur Maggiore dans un discours qui
aurait mérité un auditoire plus recueilli,
a montré l’utilité des forêts aux points
de vue hygiénique, météorologique et
économique. Après deux autres courtes
allocutions, de M. le juge Voena et
de M. le professeur Jahier, on a procédé à la plantation d’une centaine dé
petites conifères, dans un petit espace
offert à cet effet par M. le conseiller
Albarin propriétaire de l’endroit. Si
l’on en juge par le nombre de présents
grands et petits (un millier au moins),
on peut dire que la fête a fort bien
réussi. La bande musicale et une société chorale ont exécuté divers morceaux et les enfants des écoles vaudoises ont aussi chanté, sous la direction de M. Rivoir, le chant bien connu
« la Patria », qui nous a rappelé les
temps du regretté professeur Niccolini.
Société Pra del Torno. — Les
membres de cette société, réunis en
séance extraordinaire vendredi dernier
à 8 h. du soir dans une salle du Collège, écoutèrent avec plaisir les intéressantes nouvelles de M. Phildius,
déjà présenté aux lecteurs de VEcho,
touchant l’œuvre bénie qui s’accomplit
en Europe et en Amérique parmi les
jeunes gens chrétiens. Ensuite ils acceptèrent à l’unanimité la proposition
présentée par M. Phildius, de s’unir à
4)
GEORGES MULLER
SES PRINCIPES
EXTRAITS DE SON AUTOBIOGRAPHIE
Qu’était G. Muller? Le docteur Pierson relève
chez G. Muller sept qualités: «intégrité immaculée,
simplicité d’enfant, précision d’homme d’affaires,
poursuite tenace du hut, foi hardie, habitude de
la prière, consécration joyeuse ». La rencontre de
ces qualités fit de G. Muller un homme extraordinaire ; cependant il ne s’élève pas, semble-t-il, à
la hauteur de ses illustres devanciers. Saint Vincent de Paul et Auguste Franche.
Saint Vincent de Paul, le fondateur des Prêtres
de la mission et des Soeurs de charité, c’est le génie
de la charité. L’on est confondu devant l’étendue
de son œuvre philanthropique, la merveilleuse entente des besoins de son temps, son incomparable
sens pratique et la simplicité d’organisation de ses
œuvres.
Auguste Franche, le fondateur des orphelinats
de Halle, nous ravit par son enfance pure, ses
hautes facultés intellectuelles, la candeur de son
âme, le rayonnement de la charité et l’harmonie
d’une riche nature.
Georges Muller, le digne émule de ces grands
philanthropes, est l’homme d’une idée, d’un système plutôt. Il est surtout suggestionné par l’exemple des autres. Soit qu’il veuille être missionnaire,
soit qu’il s’attende au Seigneur, soit qu’il écrive
son autobiographie ou fonde des orphelinats, des
modèles ont posé devant lui et l’ont inspiré ;
mais s’il copie, il le fait avec une telle indépendance d’esprit qu’il acquiert un mérite d’originalité.
Georges Muller, considéré comme philanthrope,
manque de ce don de sympathie qui caractérise
le vrai pliilanthrope et dont lord Shaftesbury,
«l’ami des déguenillés», offre un si noble et si
toucliant exemple. On a dit que Saint Vincent de
Paul prit volontairement la place d’un galérien.
On voit Franche vivre avec ses orphelins comme
un père au milieu de ses enfants. On voit l’enthousiaste John Bost héberger des idiotes au presbytère,
donner des leçons de grec et de latin à un pauvre
infirme. On ne trouve rien de semblable dans la
vie de G. Muller; ce n’est que deux ans et demi
après avoir fondé VOrphelinat qu’il s’avise qu’il a
des dons pour l’enseignement de l’enfance et en
fait désormais profiter ses orphelins en leur expliquant les Ecritures une fois chaque quinze jours ;
ses principes religieux lui sont plus intimes ,que
les personnes. Il y a de la tendresse humaine dans
l’œuvre des premiers ; il y a du zèle religieux dahs
l’œuvre du dernier ; il vit pour glorifier le Dieu
des délivrances, eux vivent pour servir le Dieu
d’amour.
Ce fils de la Germanie manque encore de poésie,
d’imagination, d’humour, de grâce. C’est un puritain doublé d’un utilitaire ; à ce dernier titre il
faut admirer sans réserve ses grandes qualités
d’administrateur.
Mais alors, nous demandera-t-on, qu’a-t-il donc
d’extraordinaire pour avoir ainsi imposé son nom
et ses oeuvres à l’attention du monde évangélique?
Ce qu’il a, en propre, c’est sa foi : cette foi qui est
une ferme attente des choses qu’on espère, une démonstration de celles qu’on ne voit pas.
Georges Muller est un héros de la foi. C’est le
rayon lumineux qui se dégage de sa personne. La'*
foi de G. Muller, très spécialisée dans son objet,
mais absolue, indéfectible, conséquente jusqu’à
l’héroïsme, au moins au début de sa vie, c’est ce
qui le distingue et le caractérise. C’est par sa foi ^
qu’il laissera une trace dans l’histoire religieuse.^'
Par cet exemple de foi il a donné une vigoureuse
impulsion à toutes les œuvres qui vivent de la
libéralité des chrétiens; il a imposé le devoir de ’
la libéralité dans le même temps et par les mêmes
actes où il exaltait la confiance en Dieu; il a provoqué un ébranlement salutaire dans la marche
de nombreuses institutions et il a stimulé la foi
d’innombrables chrétiens.
%,
3
fédération universelle d’ étudiants
f pjirétiens ; union qui ne nécessite aucun engagement, aucune- dépense et
; qui ne présente que des avantages sous
Î taus les rapports.
Monsieur Phildiiis prit un vif intérêt
5U « Pi'3' del Torno » manifesta le désir
r de le connaître mieux par le moyen
d’ùn rapport, que le bureau s’est chargé
rédiger et de lui envoyer, ^et impipra dans une prière les bénédictions
ï dé Dieu sur lui, ses membres et son
r- oeuvre. Testis.
"’iTririn. Nous avons entre les mains
le rapport de l’Institut des Artigianelli
pour l’année 1902. L’établissement a été
ffé’quenté par 31 élèves, dont 9 admis
pendant l’année. Cinq ont achevé leur
apprentissage et se sont établis, deux
aùx Vallées et trois à Turin. Leur conduite a été généralement satisfaisante
et lès procès-verbaux du Conseil de
direction enregistrent une seule fois
lés mots «mesure disciplinaire». La
santé des élèves a aussi été généralement bonne. L’établissement a perdu
quelques-uns de ses plus fidèles amis
et bienfaiteurs, M. Paul Meille, M. Gustave de P'ernet, M.me Eynard-Pellegrini, dont le Conseil rappelle la mémoire avec une affectueuse reconnaissance.
M. le professeur Frank Abauzit met
én; souscription la traduction « aussi
fidèle et aussi française que possible »
qu’il se propose de publier prochainement du Livre de William James Les
Formes diverses de l’Expérience
Religieuse.
Le grand psychologue américain,
après avoir étudié longtemps, et d’une
manière si féconde, les problèmes de
la psychologie pure, après avoir consacré quelques essais aux questions de
morale et à la psychologie pratiqüe,
a abordé enfin l’étude psychologique
des phénomènes religieux. Voici
quels termes le Dr. Flournoy, profes. seur de psychologie à la Faculté des
Sciences de l’Université de Genève, a
rendu compte, dans le numéro de no
vembre 1902 de la Revue Rldlosophiquej
de cette dernière œuvre de William
James :
«....La philosophie religieuse de M.
James se caractérise au total, quant à
sa méthode, par deux traits d’ailleurs
étroitement connexes. Elle est empirique, soucieuse de tenir compte des faits
réellement vécus, quels qu’ils soient;
car la réalité est bien trop riche et
trop complexe pour être embrassée par
un seul individu, en sorte que l’on ne
saurait s’attendre à ce que tous aient
les mêmes expériences religieuses, la
même foi, et qu’il ne faut jamais omettre ou mutiler cette diversité. Et elle
est pratique, voire utilitaire, rejetant
comme vaine toute spéculation sans
conséquence pour la vie. Cela supprime
du coup une foule de questions oiseuses.
» Ce spectacle — d’un psychologue
du premier ordre, en même temps que
logicien et philosophe parfaitement au
courant du mouvement de nos sciences
actuelles, indépendant d’ailleurs de
toute attache dogmatique, et que la
seule méthode empirique, mais consciencieusement pratiquée, amène à la
réhabilitation des points cardinaux de
la religion naturelle et de la « pensee
primitive » — ce spectacle peu banal
ne laissera pas sans doute de scandaliser les adeptes convaincus de MM.
Haeckel, Spencer et autres coryphées
de la «pensée moderne». Il est à prévoir que M. James soulèvera un fameux
toile de leur part. Pour l’en consoler
— si cela était nécessaire — nous osons
lui prédire qu’il sera en revanche un
exemple vivifiant et libérateur pour
une foule de nos contemporains timorés, qui, par un respect mal compris
et une fausse notion du véritable esprit
scientifique, ont trop longtemps cru ■
devoir se laisser emprisonner, au mépris de leurs propres expériences intimes, sous l’étouffante calotte du naturalisme monistique et déterministe».
Prix du livre (en souscription) 6 fr.
Prix du livre (en librairie) 10 fr.
N. B. — Pour souscrire, le plus simple est d’adresser une Carte Postale à
M. Frank Abauzit, professeur de Philosophie, Alais (Gard). La souscription
est ouverte jusqu’au i.er Décembre
1903. Le livre paraîtra, autant que
possible, avant la fin de l’année. Il
sera envoyé aux souscripteurs contre
remboursement. Ce sera un beau volume in-8® raisin, d’environ 500 pages.
Le livre original a paru en juin 1902.
Il s’en est déjà vendu en dix mois
plus de 10.000 exemplaires.
Nouvelles et faits divers
Italie. Intolérance.
U Adige de Vérone, dans son numéro
du 5 mai, raconte le fait suivant: Une
femme de religion évangélique a été
victime d’un accident de tramway, sur
la route de Vérone à Vicence. Son
corps est transporté au cimetèire de San
Michele et déposé dans la salle mortuaire.
Le conseil communal se réunit d’urgence et décide qu’ elle sera enterrée
dans un coin du cimetière autrefois
destiné aux suicidés et aux inconnus
et maintenant devenus un fouillis et où
r on jette les couronnes fanées et les
plantes qu’ on arrache du cimetière.
Quand M. le pasteur Maurin accompagné d’une trentaine de coreligionaires,
arriva pour le service funèbre, il protesta et refusa d’ ensevelir la défunte
dans un tel endroit. Il télégraphia au
préfet pour obtenir une tombe plus
décente, à défaut de quoi il demandait
de pouvoir la transporter au cimetière
évangélique de Vérone. En attendant
la réponse, il commença le service. Sur
ces entrefaites arrive le prêtre de l’endroit pour ensevelir un enfant. La ceremonie finie il s’approche et se met à
murmurer contre le pasteur, cherchant
à distraire les auditeurs (une foule de
catholiques s’étaient joints aux évangéliques). Puis se plaçant à la sortie il
commence à réfuter à haute voix le
discours qu’ il venait d’entendre. Le
pasteur s’ approche et lui propose une
conférence contradictoire en presence
des auditeurs. La discussion s’ engage
sur le célibat des prêtres. — Saint Pierre
était marié, dit le pasteur. — Oui, mais
en devenant apôtre, il a renvoyé sa
femme. (Le divorce appliqué dès lors,
observe 1’ Adige). Et la discussion continue jusque devant l’église ou un
monsieur de la société italo-américaine
du pétrole dit au curé: Monsieur, il
vaut mieux que vous vous en ailliez,
vous n’y faites pas trop belle figure.
Le corps de la défunte a dû être
transporté au cimetière évangélique de
Vérone, aux frais de la société du
Tramway.
France. — Le Conseil municipal de
Lourdes, ému par la circulaire de M.
Combes, ministre des cultes sur les lieux
de culte non régulièrement autorisés,
a délibéré, le 18 avril, pour demander
le maintien de la Basilique qui surmonte
la grotte célèbre. Le Conseil général
des Hautes-Pyrénées a délibéré, le 20
avril, dans le même sens, quoique
contenant des membres qui se disent
radicaux et radicaux socialistes.
M. Cornély imagine à ce sujet, le
discours suivant que ces députés tiendraient à M. Combes :
« Et la Basilique? Avez-vous songé
à ce que vous alliez faire de la Basilique,
si vous dissolvez les Pères de Lourdes.
Vous ne pouvez pas fermer la Basilique ! Lourdes ne vit que de la Basilique, et le département des Pyrénées
ne vit que de Lourdes. Songez un peu à
ces pèlerins qui viennent par milliers !
En notre qualité de radicaux et de radicaux-socialistes, nous considérons que
ces pèlerins sont de purs idiots ; mais
ces idiots mangent, et ce sont nos
électeurs qui leur fournissent ce qu’ils
mangent. Ces idiots se couchent, et ce
sont nos électeurs qui leur donnent
des lits. Ces idiots font brûler des
cierges, et nos électeurs vendent des
cierges. En somme ces idiots sont
sacrés pour nos électeurs. Nos électeurs
sont sacrés pour nous, et nous, nous
devons être sacrés pour vous. Tablez
là-dessus ».
Le Comité bordelais de vigilance pour
la protection de la jeunesse et la répression de la licence des rues a repmorté des
succès encourageants. Il a obtenu la
suppression d’un magasin vendant des
cartes postales illustrées d’ une révoltante obscénité.
Finlande. Les journaux suédois ont
publié une lettre des proscrits finlandais qui se sont réfugiés récemment à
Stockholm. On y lit :
■ La foi de G. Muller n’explique pas à elle seule
le succès de son entreprise.
Un second facteur intervient: celui du milieu.
Le milieu chrétien de Bristol dans lequel G. Muller
déploya son activité et fonda ses œuvres, est composé de « frères » plus connus parmi nous sous
l’appellation de plymouthistes ou darbystes. Les
« frères » constituent, en général, des milieux religieux très vivants. Les « frères » dont l’esprit de
séparatisme est bien connu, dont toutes les espérances paraissent tournées vers les derniers temps,
sont cependant solidement établis dans le monde
où ils font souvent d’excellentes affaires et où ils
donnent un remarquable exemple d’amour fraternel. Les « assemblées » composées de convertis
triés sur le volet, forment des groupes de croyants
unis de cœur et d’âme, conscients de leurs privilèges et de leur vocation.
Ce fut dans un de ces cercles étroits, perdus au
milieu du monde comme des îles dans 1 Océan,
que G. Muller opéra religieusement. Ce milieu imprégna G. Muller de son esprit et G. Muller le
féconda de ses œuvres ; fermé pour tout ce qui vient
du monde, il fut ouvert aux expériences de G.
Muller et d’autant plus ouvert que ces expériences,
en exaltant d’un côté la confiance en Dieu, justifiaient aussi, d’un autre côté, la prospérité matérielle comme un fruit de cette confiance.
Les «frères» de Bristol et du voisinage, ceux
du Devonshire, ceux de la Grande Bretagne, du
Wurtemberg et d’ailleurs, furent solidaires des
œuvres de G. Muller.
Cependant la largeur chrétienne de G. Muller
lui permit de fraterniser avec des chrétiens d’autres dénominations, et lui gagna des amis et des
admirateurs dans toutes les églises ; il suscita en
dehors de son groupe religieux, et aux antipodes
de Bristol, des sympathies qui ne furent pas toujours platoniques.
Le metteur en œuvre et le milieu se conviennent
réciproquement et sont en parfaite harmonie.
L’objet d’application de ces principes, VOrphelinat, fut on ne peut plus heureux. Cet objet, déterminé en quelque mesure par les circonstances
du temps, était encore en lui-même admirablement
approprié au dessein de Georges Muller. Etant
donnée fabsence presque complète d’institutions
pour orphelins pauvres, et le nombre incalculable
de petits vagabonds, mendiants et délinquants,
qui infestaient le pays, Y Orphelina t présentait un
maximum d’utilité sociale et s’imposait de ce chef
à l’intérêt de toutes les classes de la société ; il
apporta au succès de l'entreprise de G. Muller un
double appoint : celui des familles des orphelins
et de leurs amis, et celui, plus important, des
cœurs compatissants, des purs philanthropes, de
tous ceux qui se font de la charité une religion.
Le quatrième facteur, ou moyen de réalisation,
fut l’argent. Ce facteur qui parait le moins intéressant, est en réalité indispensable ; c’est lui qui
permet de faire passer dans les actes la puissance
des autres ; il limite aussi les résultats. Dieu ne
pouvant disposer que des richesses qui existent
et que les hommes ont créées ou appropriées à
leurs besoins, la limite financière de l’œuvre fut
fixée au début, par la richesse des «frères» qui
s’intéressèrent à sa fondation. Or, quelle que ffit
la bonne volonté, l’esprit de sacrifice de ces «frères»
il leur fallait vivre et ils ne purent donner que le
surplus de leurs revenus, en comprenant même
dans ce surplus toutes les privations que des chrétiens fidèles savent s’imposer pour ravancement
du règne de Dieu. Aussi voyons-nous, après le
magnifique élan de générosité des années 18.1'^ a
1837, les œuvres de G. Muller se maintenir à grand
peine jusqu’à ce qu’il les eut fait connaître au
delà de Bristol et qu’il se fut procuré parmi les
« frères » et les chrétiens sympathiques à ses principes ou à ses œuvres, un vaste réservoir de richesses.
Ces quatre facteurs : un homme ayant vocation
i divine et digne de confiance, — un milieu providen! tiel — et non dépourvu de richesses, — une œ,u! vre sympathique et populaire, — se conditionnent
i réciproquement, ils concourent au succès de cette
entreprise qui a étonné le monde chrétien et de
toutes les entreprises, analogues.
(A suivre).
4
« ... Par un ukase qui implique la
suppression temporaire des droits à la
liberté individuelle prévus par la constitution finlandaise, le gfouverneur général est autorisé « à expulser les personnes considérées comme capable de
nuire à l’ordre légal et à la tranquillité générale ». Nous sommes les premières victimes de cette mesure extra-légale. Six d’entre nous ont, en outre,
subi des perquisitions domiciliaires plus
ou moins brutales, le jour même où
l’ordre d’avoir à quitter le pays leur
est parvenu. Cet ordre n’a donc pas
été la conséquence de ces perquisitions...
Nous ignorons absolument ce qui a pu
le motiver. N’étant pas classés dans la
catégorie des prévenus, le droit de
nous défendre devant les tribunaux nous
est par cela même dénié.
Nous pouvons déclarer, sans crainte
d’être démentis, que nous n’avons jamais fait quoi que ce fût qui ressemblât à une conspiration contre le gouvernement. Toute notre activité a consisté bien plutôt à fortifier la costitution de i8og, qui a consacré l’union
de notre pays à la Russie sous le
sceptre d’nn monarque unique.
... Comme l’immense majorité de nos
concitoyens, nous avons, chacun dans
notre ville, refusé de contribuer à l’exécution de certaines mesures qui étaient
en contradiction évidente avec la loi,
et nous avons librement exprimé notre
opinion à leur sujet...
Revue Politique
Quoique la Chambre ait voté, sans
faire trop de façons, le budget de la
guerre, celui-ci n’a pas été approuvé par
le nombre de suffrages que M. Ottolenghi
aurait souhaités. C’est que, au cours même
de la discussidn, un courant plutôt défavorable au ministre de la guerre s’était
manifesté, et il ne pouvait manquer de
se reproduire au moment du vote, d’autant plus que M. Giolitti s’était exprimé
assez clairement à l’endroit de son collègue pour que la Chambre comprît où
allaient, ou plutôt où n’allaient pas ses
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sympathies. Une votation ultérieure sur
1 excédent des dépenses du même budget
n’ayant donné comme résultat que 128
voix contre 78, on prétend que M. Ottolenglii aurait manifesté l’intention de
démissionner, mais que M. Zanardelli
fera tout au monde pour le retenir.
Les attaques violentes de M. Ferri
accusant ouvertement l’amiral Bettolo
d avoir use de son autorité pour favoriser
l’établissement industriel de Terni, (accusations que le ministre à pu confuter
point par point) prouveraient surabondamment, si cela était nécessairre, que
1 E. Gauche n’appuie le ministère qu’autant qu il fait"son jeu, quitte à lui jouer
des tours peu galants quand l’occasion
se présente. Dommage que le Ministère
qui a bien mérité de la patrie à tant
d égards, en soit réduit à mendier les
suffrages d’un parti dont le programme
diffère, si l’on y regarde de bien près,
presque totalement du sien.
La Chambre vient d’entreprendre la
discussion de l’exercice des chemins de
fer, c est a dire qu’elle va se prononcer
pour ou contre le renouvellement des
conventions. Quelques orateurs, M. Guicciardini entre autres se sont prononcés
pour r exercice de l’Etat, d’autres en
faveur de l’exercice privé. Quant au Gouvernement, il s’est ouvertement déclaré,
par l’organe du ministre des T. Publics,
pour le renouvellement des conventions
ou pour la conclusion de nouveaux contrats avec d’autres compagnies. Il est
plus que probable que l’opinion de M.
Balenzano finisse par prévaloir.
Des manifestations anti-autrichiennes
ont eu lieu à Padoue, à Sienne à Turin,
a Bari, a Genes, à Naples, à Milan et
ailleurs aux cris de « À bas rAutriche !
vivent Trente et Trieste!» Vous pensez
bien que ces démonstrations irrédentistes
regrettables si l’on veut, ont été provoquées par nos étudiants qui veulent ainsi
protester contre les maltraitements subis
la semaine dernière par leurs condisciples
et nationaux à Innsbruck, et qu’elles ne
contribueront pas à réconcilier deux peuples restés ennemis malgré la triple
alliance. L’ affaire d’Innsbruck, a eu un
écho à la Chambre où un député a osé
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affirmer avec raisou, que les Italiens ne
sont pas traités en Autriche avec les
même égards que les autres étrangers.
Aussi, si r antipathie d’aujourd’ hui va
dégénérer un jour en rupture, ce n’est
certes pas à l’Italie qu’il faudra s’en
prendre.
— Si d’un côté les bandes bulgares
de Macédoine continuent leur œuvre de
terrorisation à coups de bombes, de
l’autre on constate avec plaisir que le
nouveau ministère bulgare s’emploie de
son mieux à l’apaisememt des esprits en
Macédoine et en Bulgarie. A cet effet
ils vient de charger les agents diplomatiques de Paris, Vienne et S.t Petersbourg
d’intéresser les gouvernements auprès
desquels ils sont accrédités à l’amélioration des Macédoniens d’accord avec la
Turquie. Il faut lui savoir gré de ses
bonnes intentions et se réjouir de ce
que les bruits d’une guerre prochaine
bulgaro-turque seraient par là absolument démentis.
— En Espagne la question des congrégations vient d’être réglée avec le
Vatican. Les corporations actuelles seront
toutes autorisées, quant aux nouvelles,
elles vont faire l’objet d’un examen spécial de la part du Parlement. Le pape
peut être satisfait; et il le sera doublement
lorsqu’ il saura que le petit roi, dans
son discours royal lu dernièrement aux
Cortès, a osé mentionner les liens d’amour et de respect filial qui l’unissent
à Sa Sainteté.
j. c.
D. Quaglia à élever un mur d’enceinte, avec grille en fer, entrée^ ''et
petit pont d’accès, à S. Second, sur
la route de Pignerol. Wj?
L’Ami de la Jeunesse. ■
Sommaire du N. du 16 Mai.
Paris, 16 Mai 1903. — Nos Concours'
30 Concours de dessin géographique •
résultats du Concours N» 1 — La Chartreuse de Dijon, Ed Thouvenot. — Lql
gumes vénéneux ; le grand serpent dé
mer. — La visite du Ministre, B. Delongue. — Pensées. — Charité, Edme
Biard. — Occupations et passe-temps
du mois de mai, H L. Alph. Blanchon.
INFORMATIONS.
La députation provinciale, dans sa
séance du 16 avril, a adjugé à 1’ entrepreneur G. Turletti 1’ exécution des travaux au pont et aux remparts contre
le Pélis sur la route de Pignerol à
Cavour.
Elle a autorisé le payement de la
contribution pour la manutention de
la route intercommunale de Luserne
à Rorà — Id. des cages en fil de fer
zingué pour les travaux sur la rive
gauche du Cluson, en amont du pont,
sur la route de Pignerol à la Tour.
Elle a autorisé, conditionellement.
Pensées. — Wlclef, A Fisch. — Les jeujc
animés. — Un service de postes des
Australiens primitifs. — Au Pôle Nord,
Mai^ (poésie), D. Benoît. — Les MineuiS
(poésie), Barbier. — Sous d’autres cieu^
(suite) L. Biron. - Recette. — Godefroy
de Bouillon. — Lettres. — Le volcan
J. Delille. — Sur la prière, H. Gagnehin.
A Corfou. — Rébus. — Pour faire
nicher les oiseaux.. — Bons livres. '
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