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LE TEMOIN
É(JIIO DES VALLÉES VAUDOISES
Paraissant chaque Jeudi
Voua me eerea lèmoina. Act. 1,8, Suivant la vérité avec lachorité. Eph. 1V,15. Que ton règne vienue. Hattli. VI, 10
Si O ni ni R i r e i
Rester dans le sanotnaire — Réaction contre
le haut criticisme — Cliréhiens persécutés en Russie — Les Missions moraves
— Variétés — Nouvelles Religieuses
— La Bible à la douane — Revue
Politique — Souscription — Avis.
Rester dans le Sanctuaire
Prier e’est, entrer dans la maison
de Dieu. Pourquoi dans celle prière
y trouvons-nous si peu de plaisir;
pourquoi eu retirons-nous si peu de
fruit? C’est parceque à peine nous
avons dépassé le seuil de l’enceinte
sacrée, à peine nous avons fait quelques pas soüs le portique, nous ne
savons pas entrer "dans la nef et y
demeurer. Quelques vagues, remerciements toujour.s les mômes et dits
avec la même froideur, une confession de pécliés banale, toujours la
même parcequ’elle ne sort pas d’un
cœur meurtri; quelques demandes
toujours pour le même petit nombre de choses et de personnes et
présentées d’une manière distraite,
sans amour, sans zélé, sans la ferme
volonté d’obtenir... et puis c’est fait ;
il est temps de se relever, de, prendre l’air, de reconquérir sa liberté.
de se replonger dans des occupations
auxquelles on ne saurait soustraire
une minute de plus î
Oh! si seulement nous avions su.
faire un effort sur nous-mêmes ; rester à genoux, concentrer notre attention, penser à un seul des bienfaits que nous avons reçus’de Dieu,
mais y penser vraiment, quel merci
venant tout droit du cœur sortirait
de nos lèvres et comme après ce
bienfait un autre se présenterait à
UO.S regards, puis un autre encore,
puis plusieurs, puis une foule, tellement que nous ne saurions plus comment faire à remercier et que noire
âme devrait se réfugier dans l’exclamation du psalmiste : Que te rendrai-je, o Seigneur; tous tes bienfaits
sont sur moi!
Mais à mesure que ce glorieux
défilé des grâces de Dieu passerait
devant nous, n’est-oe pas qu’un autre
sentiment s’emparerait de notre âme,
celui de l'humiliation en présence de
nos transgressions et de nos infidélités, de l’impureté de notre vie et
de l’impureté de nos sentiments, de
la stéi’ililé de notre existence et de
la froideur, de l’ingratitude inconcevable de notre cœur. Oh! jamais,
non jamais l’enfant prodigue ne dut
sentir toute l’étendue de sa faute plus
profondément que lorsqu’il sentit les
2
386
bras de son père entourer son cou.
Auparavant, dans le .pays de la misère et de la honte,il l’avait peut-être
sentie plus amèrement, mais non
aussi profondément.
Et puis sous le poids de notre indignité et sous celui encore plus
grand de la merveilleuse patience et
miséricorde de Dieu, quel besoin indomptable ne se réveillera-l-il pas
en nous de demander, de demander
beaucoup pour sortir de l’état où
nous sommes, où nous ne voulons
pas rester, pour cesser de demeurer
toujours au bénéfice de la patience
de Dieu, pour devenir enfin des enfants dans lesquels il pense prendre
son bon plaisir. « Seigneur » dirons
nous, « il me faut ceci, et ceci encore m’est absolument nécessaire;
et après que nous aurons donné essor aux désirs qui se pressent en
foule dans nos coeurs, touchant les
besoins de noire âme; comment, en
présence de l’amour de Dieu que
nous savons vouloir nous accorder
tout ce que nous demandons pour
nous, ne nous sentirons-nous pas
contraints de demander les mêmes
choses pour un père, une mère, une
I femme, un mari, un frère, une sœur,
pour cet affligé, pour cet étranger,
pour cet ennemi, pour ceux qui
s’appellent chrétiens, pour ceux qui
renient Christ, pour ceux qui adorent de faux dieux; comment enfin,
saisis toujours plus complètement par
l'amour de Dieu, votre âme ne brûlera-t-elle pas d’un zèle ardent pour
lui et ne s’épanchera-t-elle pas dans
ceci: « Mon Dieu! Mon Dieu! que
ion nom soit sanctifié, que ton régne
vienne, que ia volonté soit faite sur
la terre comme aux cieux !
O mes frères et mes sœurs, faisons
un effort sur nous-mêmes ; ne nous
contentons pas du portique; restons
dans le sanctuaire!
Héactli]ii coiitri! le Jaut critimiae"
Un article remarquable dû a la
plume du prof. Sayce a paru dernièrement dans ia Contemporary
Review, à propos du reproche qui
aurait été fait à ce savant de n’être
plus aussi favorable au «Haut ciilicisme ». Il reconnaît avoir modifié
son point de vue à la suite de la
lumière jetée par les dernières découvertes archéologiques sur le Pentateuque. « Nous ne trouvons, écrit-il,
en dehors des pages de l’Ancien
Testament aucun témoignage en
faveur de ce procédé par lequel lé
Pentateuque a été réduit à l’état
d’un amas de fragments et sa valeur
historique a été niée. Aussi ia méthode critique est-elle défectueuse
dans son essence, ce que du reste
prouvent les découvertes archéologiques... Celles-ci nous ont enfin
permis de poser la valeur des affirmations historiques contenues dans
le Pentateuque et de comparer les
documents dont U se compose avec
ceux d'autres nations orientales des
temps mosaïques, et le résultat est
plutôt favorable à l’enseignement
traditionnel qu’aux théories modernes... En premier lieu nous avons
appris non seulement que rien ne
s’oppose à ce que Moïse ait écrit le
Pentateuque; mais qu’il faudrait
considérer comme une espèce de
miracle le fait qu’il ne l’aurait pas
écrit. En second lieu, une étude
approfondie de la littérature, telle
que nous l’ont transmise les Babyloniens et les Assyriens, nations
parentes d’Israël, amène ceux qui
s’y sont adonnés à se montrer fortement opposés à la méthode de
désintégration des critiques modernes. Enfin, le récit biblique quq
d’après le haut criticisme, ne .serait
qu’un amas de légendes populaires
sans valeur historique, se trouverait
être, d’après les découvertes archéologiques, de l’histoire après tout..Si donc l’on me demandait si je
4?
3
F
387
crois que Moïse écrivit le Pentateuque, je répondrais que je trouve
à admettre cette opinion beaucoup
moins de difficultés qu’à me ranger
à la théorie contraire du Haut
criticisme ».
APPELilaPËBEeiFMllesCHËTlENS
persécutés en Russie
L’Alliance évangélique a toujours
envisagé comme un de ses devoirs
les plus pressants, d’intervenir en
faveur de ceux qui sont persécutés
pour leur foi et souvent Dieu a béni
ces elïorts.
Or il se trouve qu’aux jours où
nous vivons, la liberté de conscience
et de culte, qu’on aimait à considérer comme définitivement conquise, est encore brutalement foulée
aux pieds, non seulement en Turquie et en Chine, — cela n’a rien
d’étonnant, — mais dans un des
pays qui portent lê nom de chrétien,
en Russie.
Dans les provinces méridionales
de ce vaste empire, il existe de
nombreuses colonies allemandes dans
lesquelles s’est conservé l’usage des
Stunden, heures ou réunions d’étude biblique familière, pratiquée
dés longtemps en Wurtemberg. Sous
leur influence et surtout dés 1867,
par l’activité du pasteur Ch. Bonekemper, des paysans russes amenés
à la cotinaissance de l’Evangile ont
formé des réunions pareilles: de là
leur nom de Stundisles, qui désigne
aujourd'hui non seulement ceux qui
ont été en relation avec des frères
allemands, mais aussi ceux qui, sur
divers points du territoire, ont été
l'éveillés par la lecture de la Bible
et l’action du Saint-Esprit.
Ce mouvement compte maintenant environ 250000 adhérents. Ce
sont, en général, d’excellentes gens,
aimant leur patrie, priant pour leur
empereur, point fanatiques, mais
paisibles, travailleurs, dont les vil
lages sont les plus prospères du
sud de la Russie, à cause de leur
sobriété, de l’instruction qu’ils donnent à leurs eufapts et du développement en tous sens dont l’Evangile
est pour eux l’occasion.
Au premier abord, ils ne songeaient point à se séparer de l’Eglise
grecque, se bornant à en répudier
les superstitions, en particulier le
culte des images. Mais c’est celle
Eglise elle-même qui les a rejeté.s
hors de son sein par les dures
persécutions dont elle n’a cessé de
les accabler depuis une quinzaine
d’années ; leurs chefs mis en prison
ou envoyés en exil, des familles
entières bannies dans les âpres
contrées du Caucase, sur les confins
de la Perse ou dans les plaines
perdues de la Sibérie, heureuses
encore quand mari et femme ne
sont pas exilés dans des lieux différents et privés de leui's enfants. A
Elisabelhpol, l’un des principaux
centres de bannissement des Slundiates, un témoin raconte avoir
trouvé 223 chefs de famille, bannis
depuis cinq ans avec les leurs, en
tout 565 personnes, vivant dans la
plus grande misère: ils avaient dû
quitter du jour au lendemain leurs
demeures, sans pouvoir rien vendre
ni se créer auqurie ressource, et
les soulTrances qu’ils avaient endurées pendant un long voyage en
plein hiver étaient indicibles. Dans
une louchante pétition au czar, ces
malheureux lui exprimaient leur
fidélité et leur dévouement, ne demandant qu'à pouvoir rentrer chez
eux, élever éux-raèmes leurs enfants
et ser^r Dieu selon sa Parole. Si
des condamnations capitales n’ont
pas été légalement prononcées, beaucoup de Stundistes sont morts sous
le knout et un grand nombre encore
victimes de la violence de paysans
superstitieux et fanatisés, sans que
les meurtriers aient été inquiétés.
Au milieu de ces violences, dont
nous pourrions multiplier les exemples, Dieu n’a point abandonné ses
4
38g
enfants. Souvent il les a fortifiés,
en permettant que ceux qui étaient
chargés de les surveiller, gagnés
par leur douceur et par leur piété,
se joignissent à eux. D’une manière
générale, on a remarqué que, bien
loin que la persécution ait ralenti
leurs progrès, elle les'a plutôt hâtés.
Il est maintenant constaté que ce
mouvement, qui jusqu’ici avait atteint
surtout les paysans, commence à
gagner les classes cultivées.
Dieu est donc à l’œuvre eu faveur
de nos frères opprimés. Nou.s qui
devons être ses messagers et ses
témoins, ne nous y mettrons-nous
pas aussi ?
Ce que nous demandons au nom
de l’Alliance évangélique, ce sont
de nombreuses et ferventes requêtes
adressées au Seigneur dans cet esprit
de solidarité qui faisait dire à l’auteur sacré : Souvenez-vous des prisonniers comme si vous aus.si étiez
prisonniers; et de ceux qui sont
maltraités. Invoquer ainsi le Seigneur, l’invoquer dans nos prières
individuelles, dans nos culte.s de
famille, dans nos réunion.s publiques,
l’invoquei' avec amour, avec peisévérance; voilà ee que nous avons à
faire. Celui qui a planté l’oreille
n’ent.endra-t-il point? Celui qui est
le maître'des cœurs ne peut-il pas
les itieliner pour la délivrance de
.son peuple en ces lointaines coptrées
de la Russie, comme il l’a déjà fait
.si souvent en tant de lieux divers?
C’est donc une vraie croisade spirituelle que nous voulons organiser.
Vous y entrerez avec, nous. Vous
travaillerez à y enrôler ceux qui
vous entourent, et un jour viçnclia
—- nous le saluons à l'avance—où
le chant de triomphe retentira, au
matin là où les pleurs logeaient le
soir. « L’Eternel a fait de grandes
choses ! » s’écrieront nos frères délivrés, et mieux que jamais nous
glorifierons son nom.
Mais en attendant la délivrance,
il faut soulager la souffrance: ceci
est également une œuvre que le
Seigneur met devant nous. Des
sommes importantes ont déjà été
recueillies en faveur de nos frères
persécutés, réduits, matériellement
aussi, à de si misérables conditions.
Mais elle s’épuisent rapidement et
les be.soins sont très grand-s. Nous
espérons que les divers iournaux
religieux voudront bien recevoir les
dons qui leur seront remis pour
venir en 'aide aux Stundisles. Ils
auront l’obligeance de les envoyer
â M. LE PâSTEUR Büsgarlet, praTOLiNO, Lausanne, qui se chargera
de les faire parvenir à destination
d’une manière sûre.
Semeur Vaudoix.
Les ^fissions Moraves
(Juillet 1894 à Juillet 1895).
Quelles missions que celles de
cette petite, mais vaillante église!
Qu’ils sont nombreux et vastes les
champs qu’elle embrasse dans son
incomparable activité: Tout àu Nord
le Groenland, le Labrador, l’Alaska,
les territoires indiens du Canada et
des Etats-Unis; dans l’Amérique
centrale les Antilles, la Guyane Anglaise, la Guyane Hollandaise, la
Côte des Mosquites; en Afrique le
pays de.s Hottentots, la Cafrerie, le.s
rives du lac Nyassa; en Australie
le North-Queensland ; dans les Indes
enfin Ro et Leh dans l’IIimalaya !
L’œaivre des Missions moraves,
nous dit le dernier rapport, embrasse
(juillet 1895) 130 stations et 24
annexes, dans 21 régions. Elle compte
391 frères et sœurs missionnaires,
dont 43 indigènes. Ces ouvriers sont
secondés dans leur activité par 228
évangélistes indigènes, prenant part
à la direction des cultes, et par
1,670 aides, hommes et femmes,
employés à divers titres au service
de la Mission. En tout, 2,332 personnes occupées à propager l’Evangile dans le monde païen.
Les membres de l’Eglise morave
5
— 38S —
d’enlre les païens s’élèvent au nombre fie 93,045: soit 32,363 communiants, 17,505 adultes baptisés, 37,641
enfants baptisés, 1,100 candidats au
baptême, 2,170 personnes confiées
tuix soins des missionnaires mais
pas encore admises à l’inslruolion
des calécluiménes, et 2,776 personnes sous la discipline de l'Eiglise.
Ecoles de la semaine : 251 ; fréquentées par 24,002 élèves, dont
II, 779 garçons et 12,223 filles, et
dirigées par 367 instituteurs et institutrices, secondés par 198moniteurs
et monitrices. Ecoles du dimanche:
III, fréquentées par 16,278 élèves,
dont 7,290 adultes, et confiées aux
soins de 1,244 moniteurs et monitrices. Ecoles normales: 5.
Q’est-ce que coûte cette œuvre
d’évangélisation à laquelle il faut
ajouter les écoles missionnaires, les
pensions de retraite, l’éducation
d’enfants missionnaires, les frais
d’administration? L’énorme somme
de fr. 2,013,025 pour la seule année
1894. 11 y est pourvu par des contributions moraves, des legs, le soU
missionnaire; mais aussi par l’industrie, le commerce exercé dans le
champ des missions, les subsides
des gouvernements coloniaux. Et
cependant les dépenses n’ont pas
été couvei’tes par les recettes puisqu’il y a 137,450 fr. de déficit pour
le dernier exercice et encore ce
déficit serait-il même plus considérable , si des églises et sociétés
n’étaient venues au secours. Nous
aimons à noter p. ex. que c’est la
Société pour la ^propagation de
l’Evangüe, de Londres, qui pourvoit
aux besoins de la mission du Labrador et que les frais de la mission de VAustralie ont été en pailie
couverts par l’Eglise presbytérienne
de ce pays. En présence de pareils
faits, on répète avec plus de foi:
« Je crois à la communion des
Saints ».
Nous glanons maintenant dans le
rapport quelques faits qui nous ont
semblé tout particuliérement intéressants :
Un événement dont les cortséquences se sont fait douloureusement
sentir aux trois stations méridionales
du Groënlatid, a été le naufrage du
navire le Hvidbjôrnen, .survenu, le
12 avril, Vendredi-Saint, sur la côte
ouest du pays où ib allait aborder.
Si, par la bonté de Dieu, l’équipage
a été sauvé et avec lui M.lle
H. Eogdal, fiancée du missionnaire
Hinz, seule dame à bord, toute la
correspondance et toutes les provisions d ’ hiver ont cependant été
perdues. Pour comble de malheur,
le voilier Cérès, apportant une seconde cargaison de marchandises, a
subi, le 14 (ou 15) août, dans le
port même de Julianehaab, un sort
semblable à celui du Hvidbjôrnen.
Expérience difficile à accepter dans
un pays où l’isolement du missionnaire est grand et où les privations
de tout genre compliquent à un
haut degré la vie qu’il a acceptée
pour l’amour de Christ.
X
Malgré leur réputation de gens
grossiers, les Esquimaux d'Gkak, en
particulier, se sont distingués par
• leur docilité et leur alfectibn pour
les missionnaiies. Ceux-ci apré.s
avoir parlé sérieusement à un indigène, lui demandent-ils: « M’as-tu
compris? Es-tu fâché? » ils obtiendront invariablement cette réponse;
« Gomment me fâcherais-je lorsqu’on
m’explique les choses comme il
faut.? Du reste, tu. es mon inaîlre ».
L’on verra également toute l’Eglise
se grouper de grand matin, par des
froids intenses et des tempêtes de
neige, pour chantér des cantiques,
sous les fenêtres du missionnaire
célébrant l’anniversaiie de sa naissance.
X
Si le travail parmi les incligènes
des deux anciennes stations d’EbC'
nézer ét ÛÊ Ramahyuk (Australie)
6
- 390
couronné, ' un jour, de si grandes
bénédictions, touche à sa lin par le
fait même de l'extinction dej la population papoue, un grand avenir
semble réservé à ta Mission du
North-Queensland (1891). il serait
difficile, à la vérité, de proposer à
l’amour chrétien un objet plus triste
et plus repoussant que les aborigènes de Mapoon, comptant parmi ce
que la terre a produit de plus
elfrayant, si sauvages, au dire du
gouverneur, Sir Douglas, que l’Evangile seul serait capable de les
dompter. Toutefois, la bonne nouvelle
de Jésus-Christ, l’exemple donné par
les serviteurs du Crucifié, leurs
prières et leurs larmes ont déjà
produit, sur ces derniers d’entre les
liommes, plus d’une impression bénie. L'Evangile a commencé, dans
les cœurs, la merveilleuse transformation qu’il opère. A défaut de
victoires décisives, la lutte est visiblement engagée entre les ténèbres
et la lumière, et celle-ci ayant
remporté ses premiers triomphes, les
missionnaires ont constitué une église
et une école et formé autour de
leur troupeau naissant un invisible
mur de protection contre les infamies
des pêcheurs de perle, aboi'dant à
la cóle du Nortk Queensland et
habitués à s’y livrer à d’épouvantables oi'gies. Encouragées par tant
de succès, les Eglises presbytériennes
d’Australie, ayant bien voulu se
charger des l'esponsabitités matérielles de l’œuvre, songent à l’ér
tablissement d’une seconde station.
X
Fort intére.ssante a été la tentative
courageuse de 1 ’ instituteur Paul
(de la mission de l’Himalaya), naguère baptisé, de pénétrer, l’Evangile |
à la main, dans le Thibet chinois.
Parti de son propre chef de Poo,
le 8 juillet 1894, il y est rentré le
14 août après avoir prêché Christ
dans tous les villages du Tolso,
province pauvre, peu peuplée et
somme toute mal disposée. Craignant
ses supérieurs, la population refusa
fort souvent les livres que lui offrait l’évangéliste. Celui-ci cependant
fut logé, trois jours durant, par un
vieillard de Semkil ayant déjà entendu l’Evangile par M. PagelL Sur
le point de franchir la frontière
d’une seconde province, celle de
Chumîtrli, Paul fut enfin obligé
par les autorités de rebrousser chemin.
Et penser que les frères Moraves
ne dépassent guère le chiffre de
31.000! Gela doit nous engager nous
Vaudois d’un côté à nous humilier
et de l’autre à rendre grâce à Dieu
qui au moyen d’un si faible instrument a su faire de si grandes choses.
Que ne ferait-il pas par notre moyen
si seulement il nous voyait sincèrement, loyalement décidés à nous
mettre à son service !
VARIÉTÉS
Le Témoin a rassuré en partie
ses lecteurs en relevant la réponse
de l’archevêque jde Canterbury au
pape; il ne faudrait cependant pas
se faire de trop grandes illusions à
cet égard, car voici comment s’exprimait son collègue de York au
congrès de Norwich: « Rester fidèle aux origino.s, telle est la note
tonique de son Eglise. Or il existe
une distance immense entre la notion d’une suprématie honorifique,
comme celle accordée dans les premiers temps à St.-Pierre(?) et l’infaillibilité et la domination absolue
revendiquées par les derniers de
ses prétendus successeurs. Eglise et
peuple d’Angleterre ne peuvent donc
que répudier, dans ce message papal, les conditions mises à la base
d’une réunion. Mais Rome elle même
n’éçhappe point à la loi du changement et l’on peut, sans déraison, es- ■
pérer la voir revenir quelque jour à
la première conception.
Ce jour là, malgré certaines au-
7
~ 391 —
très différences de doctrine et de rituel, que l’arclievêque de York Dr.
Lagen n’a pas spécifiées, mais qui
ne lui paraissent pas impussibles à
aplanir, ce jour là, on aurait vu tomber la barrière essentielle qui sépare
l’Eglise de Rome de celle d’Angleterre ».
Nous connaissons l’archevêque de
York, et malheureusement .ses vues
rilualisl.es et ses sympathies pour
l’Eglise de Rome ne sont pas rassurantes. Que Dieu protège l’Eglise
d’Anglelerre,
Le Congrès des Religions à Chicago, qui a élé très nuisible à l'œuvre missionnaire parmi les payens,
a trouvé un champion fougueux dans
l’abbé Charbonnei, qui rêve un autre
congrès du même genre pour l’exposition de Paris en 1900. L’abbé
cependant n ’ est secondé, ni par
l’épiscopat français ni par le pape,
aussi vient-il de lancer un appel
au peuple en dégageant sa responsabilité. 11 accuse les fanatiques, les
ignorants, voire même les intolérants, comme aussi la paresse de
l’Eglise, et tout en ayant soin d’indiquer qu’il ne fait pas acte de révolte mais uniquement de liberté,
on peut bien être sûr que son projet est condamné et va sombrer.
Nous n'en pleurerons pas, car un
congrès de Religions, possible en
Amérique où l’originalité est très
appréciée, ne pourrait pas être d’une
grande utilité en Europe, vu que
chacun est bien décidé à soutenir
sa thèse et que l’Evangile mis ainsi
à r enchère n’a rien à gagner.
L’exposition de Paris olïrira d’autres
attraits et donnera l’occasion aux
chrétiens de faire quelque chose de
plus utile pour la cause dé Christ et
pour l’extension de son régne.
C. A. Tron.
Nouvelles Religieuses
Allemagne. — Une commune modèle, c’ est celle de Kœnigsfeld —
(grand-duché de Bade) — qui compte
410 habitants, tous moraves. Depuis
cinquante ans, il n’y a eu dans cette
commune ni crimes, ni délits, ni
naissances illégitimes, ni divorces,
ni mendicitéj ni cas d’ivrognerie
Berlin. — D’après l’annnalre qu’elle
a publié pour 1895, l’Union chrétienne des jeunes gens à Berlin,
compte au delà de 9000 membres.
Pendant le courant de la seule aneée
1894, il est entré un millier de nouveaux membres dans cette intéressante association. D’entre eux ^847
se rattachent à la confession évangélique, 96 au catholicisme. Quant
aux professions, ils se partagent
entre 322 soldais, 111 boulangers,
103 négociants, 33 étudiants, 29 tailleurs, 19 valets de chambre, 18
peintres etc.
U BIBLE A U DOUANE
(D'après- VItalia Bvang.)
Dans son discours prononcé à
Florence le 5 Nov. au moment de
l’inauguration de l’année acàdémique
de notre Ecole de théologie, le Rev.
Donald Miller raconta comment les
Bibles étaient introduites en Toscane
avant que la liberté ne fût donnée
à ce beau pays. Dans les ballots
de drap qui arrivait d’Angleterre,
les négociants chrétiens de Londre.s
cachaient des Bibles et des Nouveaux
Testaments destinés à la Toscane.
C’était de lu contrebande d'après
les lois du grand duc Léopold II,
mais ce ne l’était pas d’après la loi
de Dieu qui veut que sa Parole soit
répandue parmi toutes tes nations.
— Qui se chargeait de répandre
clandestinement les Bibles débarquées en Italie ?
8
392
— C’étaient. M. Bruce et le Rev.
Dr. Stewart qui s’en remplissaient
les poches et traversEÜent ainsi les
postes de la ilouane, apportant leur
précieux tardeau à Pise chez le Dr.
Chiesi, à F’iorence et ailleurs.
Il arriva un jour qu’en prenant
son billet à la gare de Livourne
pour Florence, M. Bruce sè souvint
touLà-eoup qu’il avait oublié de remplir ses poches de Bibles. Il hésita
un moment, mais n’ayant plus le
temps de revenir chez lui, il résolut
de partir quand même.
Et cette fois là précisément,' en
arrivant à la douane de Florence, il
lut très soigneusement fouillé depuis
)e chapeau Jusqu’ aux souliers. Les
douaniers ne trouvèrent rien et laissèrent aller l’agent de la Société
Biljlique de Londres. Même ils ne
le fouillèrent plus dans la suite, et
de son côté M. Bruce n’oublia plus
de remplir ses poches de Bibles,
E. B.
Kcvue Politique
ITALIE, — Le Gouvernement a
présenté à ta Chambre les actes
relatifs au procès de soustraction
de documents iiiLenlé à Giolitti.
Celui-ci a répondu qu’il tie demandait pas mieux que. la lumière se
lit.
Sonnino a présenté son rappoit
financier. 11 affirme que le pareggio
est atteint tout en admettant que la
base sur lequel il repose n’est pas
encore bien solide,
ORIENT. Les puissances Européennes semblent être unanimes
à accorder un délai de six mois à
la Porte. Au bout de ce temps, si
de.s réformes radicales n’ont pas été
adoptées, elles agiront. On a bien
dit que ces puissances sont d’accord
tant qu'il s’agit de ne rien faire;
mais que cet accord cessera au
moment de Faction.
PETITES INDUSTRIES
Jeudi prochain, 5 Décembre, dans
le local de l'Union de la Ville, à 8
h., du soir, aura lieu un entretien
8 pratique » sur les objets qui peuvent
se faire pendant l'biver qui a commencé.
Tous ceux qui croyent pouvoir
s’en occuper sont priés d’y intervenir
en portant un échantillon des objets
qu’ils auraient déjà faits: cestin,
panier, corbeille, chaise à lisser ou
autres, ,
TEMPLE DU CIABAS
Le cullo est suspemlu, à cause
de la mauvaise saison, jusqu’au
nouvel avis.
Supplément à la
Sonscripliou pour les iiiceiidiés
B E RT O T .
0. B., Angleterre
5,50
Abouiiements re^iis ;
M, Bossi, Milan 1886. — M.me Meynier,
Coazze, pour 1896 et précéd. — MM. J. et
P. TÜbet. du Faure, Pomaré, pour 1895.
DA VEWDEKE
IN LUSERNA SAN GIOVANNI
cascina di reddito di ettari 7,50
circa pari a giornate 19 1)2 circa
di antica misura composta di vigna,
campo, prato e boschi; con fabbricali facilmente adattabili per due
famiglie. Si vende anche in due lotti.
Rivolgersi, per trattative, alla Segheria Enrico Benech, in Luserna
San Giovanni.
J. P. Malan, Gérant
Torre Pellice — Imprimerie Alpina