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Année XXXVH.
14 Mars l‘J02.
N. 10.
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L’ÉCHO DES VALLÉES
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SOMMAIRE :
Sur r admission des Catéchumènes —
Jésus notre Refuge! —. Les Anglais
et les Boers — Lettre d’Amérique —
Le Congrès de l’Evangile — Correspondance — Chronique — Nouvelles
et faits divers — Revue Politique —
Annonces.
Sur l’admission des Catéchumènes
Le Synode de 1901, au § 38 de ses
délibérations a nommé, par l’organe
de son bureau, une commission de
cinq membres, cbargée de présenter
un rapport sur les divergences qui
existent entre les Paroisses touchant
la période d’instruction des catéchumènes, et le mode de leur admission
dans i’Egbse.
Sans prétendre en aucune manière
préjuger la question, convaincus du
reste que la Commission composée
comme elle l’est de personnes éminemment compétentes dans la matière, saura s’acquitter de son mandat à la satisfaction de tous les
intéressés, nous désirerions cependant que la question lut posée devant
les esprits et devant les consciences,
et que chacun fût mis en demeure
de l’examiner sérieusement.
Au fond, la divergence dont il est
fait mention ne roule que sur le
second point, c’est-à-dire sur le mode
d’admission des catéchumènes, tout
le monde étant d’accord, si nous ne
faisons erreur, sur la période de leur
instruction.
Que la question soit grave, difficile à résoudre, personne n’en doute.
Elle a été agitée depuis longtemps,
mais sans être résolue jamais, soit
dans les conférences libres des paroisses, soit au Synode même. Chacun sait les soucis et les angoisses
que tout pasteur éprouve à l’approche de la réception des catéchumènes.
Et la cause de ces préoccupations
c’est la crainte, la certitude dironsnous, que parmi les catéchumènes
admis dans l’Eglise il ne s’en trouve
d’indignes, et la crainte aussi que
cet état de choses ne semble favorisé
par la pratique * àctuelle des réceptions en masse, à époque hxe, suivie presqu’immédiatement de la première communion.
On a essayé dans quelques paroisses de séparer les deux actes,
d’avoir au terme de l’instruction religieuse une simple quoique solennelle présentation des catéchumènes,
après quoi on laisse un intervalle
de temps de réflexion pour qu’ ils
se décident à venir librement récla
mer la confirmation et l’admission
dans l’Eglise.
Est-ce que cet essai, là où il est
pratiqué depuis tantôt une dizaine
d’années, a donné des résultats encourageants f A-t-on réussi à arrêter
dans une certaine mesure le mal que
tous déplorent, la mondanité continuant à se faufüer dans l’Eglise ?
Les Consistoires qui ont adopté
ce système pourraient nous éclairer
là-dessus. Il restera toujours vrai que
le spectacle de nos confirmations,
telles qu’elles sont pratiquées actuel
lement, éloigne de l’Eglise des mem
bres fidèles et précieux, et est une
écliarde dans la chair pour plusieurs,
et qu’ il faut de toute nécessité aviser
à des voies autrement efficaces que
celles dans lesquelles on a marché
généralement jusqu’ ici.
Nous ne faisons que. soulever la
question laissant à des personnes
plus compétentes d’enfourcher le cheval de bataille. Et nous ne croyons
pas nous tromper en affirmant qu’une
discussion ouverte sur un sujet si
important et d’un intérêt si général,
ne sera' pas pour déplaire à la Commission nommée par le Synode, qu’elle
contribuera bien plutôt à lui faciliter
sa tâche qui n’est certes pas légère.
B. G.
tVI D I À'I' I O IV
Jésus notre Refuge!
((Nomb. XXXV, Deut. xix, Josué xx.)
Malgré sa fameuse loi dite du talion,
qui, du reste, peut se ju.stifier si l’on
tient compte des circontances au milieu
desquelles la loi fut promulguée, dans
cette Législation Mosaique, que d’institutions (Sabbat, Année Sabbatique,
Jubilé, etc) qui sont évidemment inspirées à la plus admirable charité, j’allais
presque dire, à la plus idéale charité
évangélique !
C’est bien le cas de l’institution connue sous le nom de '^ Villes de Refuge .„.
Tout en exigeant la mort de toute
personne qui, de propos délibéré, se
serait rendue coupable d’homicide, la
Loi de Moïse désignait 6 villes, 3 en
deçà, '3 au delà du Jourdain, où tout
meurtrier involontaire, Juif ou étranger,
pouvait trouver un asile inviolable
contre les poursuites, soit des magistrats
soit des privés qui auraient eu quelques
droit à tirer vengeance du meurtre
commis.
Les routes qui conduisaient à ces
villes devaient être droites et soigneusement entretenues, et des pieijçes spéciales ou des poteaux en bois, devaient
indiquer aux malheureux plutôt que
coupables meurtriers, la direction à
suivre pour se soustraire aux garants,
ou vengeurs du sang.
Les portes de la ville de refuge devaient s’ouvrir devant tout meurtrier,
sauf à examiner ensuite si le meurtre
avait été prémédité et volontaire ou
non. Dans ce dernier cas, personne
n’avait le droit d’arracher le malheureux
à l’abri providentiel qui lui était offert.
Cette protection cessait néanmoins
du moment où le meurtrier aurait franchi l’enceinte de la ville, et le garant
du sang était alors en droit de l’immoler, impunément, à sa vengeance.
Dans un seul cas, le meurtrier involontaire pouvait rentrer au sein de
famille, et sans avoir plus rien à craindre, à la mort du souverain sacrificateur.
Cher lecteur, dans cette charitable
institution, vieille de plus de 3000 ans,
quelle image du Refuge assuré que
l’âme de tout pécheur involontaire, et
même volontaire, mais sincèrement repenti, peut trouver auprès de Jésus!
Qui que tu sois, quels qu’aient été le
nombre et la gravité de tes fautes et
même de tes crimes, confesse-lui tes
péchés, et, avec un cœur profondément
repentant, crois à son amour ; il est toujours disposé à te recevoir, à te pardonner et à te sauver.
Je ne mettrai point dehors, déclaret-il, aucun de ceux qui viendront à
moi. Jean VI 37.
Tu n’as pas un long chemin à parcourir pour arriver jusqu’à Lui. Il est
près de toi, à ta droite, à la porte de ton
cœur et y frappe te suppliant de lui
ouvrir (Apoc. III 20) ; il vient même à
ta rencontre comme le père de l’enfant
prodigue vient à la rencontre de son
malheureux fils (Luc XV). Ses bras te
sont ouverts, jette t’y sans crainte, il
te pbrtera lui même, si tes forces défaillent, dans ses bras éternels. Crois
au Seigneur Jésus et tu seras sauvé.
(Actes XVI 31).
Gardé par Lui, tu n’a plus rien à
craindre, ni du monde, ni de la mort,
ni de Satan, et nul ne pourra te ravir
de ses mains (Jean X 28).
Si tu ignores le chemin qui conduit
à Lui, consulte ton indicateur infaillible, la Parole de vérité (Jean V 35), crie
à Lui dans ton angoisse, il entendra
ta voix.
Du reste, il est. Lui, le guide, le
chemin, la porte, le refuge, le salut. Il
n’y en a pas d’autre. (Jean X, XIV
Actes IV 12).
Mais malheur à toi si tu t’éloignes de
Lui, si tu lâches sa main, si tu te crois
assez fort pour affronter l’ennemi, pour
te sauver par toi-même! le serpent
rusé, le lion ravissant est à la porte.
à l’affût dans quelque coin ténébreux,
prêt à dévorer ton âme (I Pierre V
8). Que feras-tu seul contre lui? Tu
seras immanquablement sa proie, tu porteras la juste peine de ta présomption,
de ton péché, la mort, la condamnation
éternelle.
La ville de refuge ce n’est pourtant
pas encore la maison paternelle; quoique tu jouisses de la communion de
Jésus et sois entouré de ses bras, toute
crainte n’est pas bannie de ton cœur,
tu auras encore des luttes, des épreuves,
tu es encore sur la terre d’exil, mais
prends courage! ton Souverain Sacrificateur est mort, mort pour toi, et bientôt tu pourras le rejoindre dans la maison de son Père. Il a été te préparer
la place et veut que là où il est tu y
sois aussi avec Lui, à l’abri, pour l’éternité, de tout mal et heureux (Jean
XIV). Va, va aujourd’hui, a Jésus, ton
Refuge ! K.
Les Anglais et les Boers
Pas moyen de ne plus penser à cette
malheureuse guerre qui depuis deux
ans et demi remplit les journaux. Parlons-en donc, puisque les nouvelles de
cette semaine lui donnent une palpitante
actualité.
Il est entendu que sur le continent,
si on veut un peu de popularité il faut
crier contre les Anglais ; la presse est
presqu’unanime à les écraser sous une
avalanche d’injures ; en Allemagne on
répand même des publications illustrées
qui font Rresser les cheveux sur la
tête par les sauvageries qu’on y voit
caricaturées comme accomplies par les
Anglais. En Italie on est plus modéré
et raisonnable, et on ne voit paraître
que quelque brochure par ci par là
qui donne toujours tous les torts aux
Anglais et toutes les raisons aux Boers.
Cela ne peut pas durer toujours ainsi.
Le jour doit venir tôt ou tard, d’un
revirement, ou tout ou moins d’une
réaction, dans le jugement de la partie
du public qui est capable de réfléchir
et de penser avec sa propre tête.
Sans doute la sympathie et l’admiration pour cette légion de braves
Boers qui se battent comme des lions,
ne pourra et ne devra ni cesser ni
diminuer, mais l’excès de l’exécration vouée aux Anglais fera place peu
à peu à un jugement plus calme et
plus équitable. Après avoir amplement
déploré les morts et les souffrances
subies par les Boers, on pensera peutêtre aussi à déplorer les morts et les
souffrances causées aux Anglais par
cette guerre qui a été déclarée et commencée par leurs ennemis.
En relisant 1’ histoire on verra que
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ce que les Anglais exigeaient des
Boers, ce n’était pas du tout la destruction de leurs deux républiques, mais
le maintien du traité qui les plaçait
sous la haute suzeraineté de la reine
d’Angleterre, ce qui les laissait libres
en toutes choses, excepté de se liguer
avec une puissance rivale de l’Angleterre et de refuser aux Anglais établis
parmi eux les mêmes droits accordés
aux Boers établis en Angleterre.
Dieu nous garde de dire quoi que
ce soit contre les Boers ; nul n’estime
et n’admire plus que nous la noble
race Hollandaise à laquelle la plupart
d’entr’ eux appartiennent ; mais qu’ il
nous soit permis d’observer simplement, que si les Boers sont partis
en guerre, c’est que la bravoure chez
eux semble ne laisser aucune place au
sens politique. S’imaginer qu’ils pourraient à eux seuls terrasser le lion
britannique! Non, il n’y pensaient pas ;
mais ils ont cru au mirage d’une coalisation anti-Anglaise en Europe même,
dont leur attaque devait être le signal.
Et ils ne voyaient pas qu’en se ruant
sur l’Angleterre, ils se battaient pour
le pape, qui ne demanderait pas mieux
que de voir s’effondrer la puissance
protestante par excellence, sur les ruines
de laquelle il espère voir renaître la
prépondérance d’une puissance éminemment catholique et toujours aux ordres
du Vatican... à l’étranger.
Le fait est que cette guerre est une
malédiction, car en affaiblissant fatalement le protestantisme, elle ne peut
profiter en dernière analyse qu’à la
papauté. Gageons que les Boers ne
s’en doutent pas encore, même aujourd’hui.
Mais il faut qu’elle finisse. Il ne
faut pas qu’elle aboutisse à la destruction d’une race qui a dûment gagné
son droit à la vie et à l’indépendance,
ni à l’épuisement d’une grande nation
qui a tant fait et doit tant faire encore
pour l’Afrique et pour d’autres régions
barbares, pour la liberté et la civilisation.
A bas les armes ! Boers et Anglais !
Vous êtes frères. Cette lutt.e a déjà
trop duré. Le monde protestant, que
votre guerre compromet terriblement.
Vous en conjure.
L’Afrique est grande; que l’Angleterre, qui l’a explorée et qui peut
mieux que toute autre nation la civiliser, y ait ses coudées franches ; mais
qu’elle y laisse une région aux Boers
où ils puissent y jouir de l’indépendance qui leur est si chère et qu’ils
ont amplement gagnée; quitte à elle
de s’assurer, en les entourant s’il le
faut d’une muraille chinoise, qu’ils ne
risqueront jamais de se liguer avec des
puissances rivales, ni de l’entraver dans
sa grande œuvre.
Frères Boers, reconnaissez que la
Providence a confié à une autre nation
plus puissante et plus douée pour cela,
la mission d’ouvrir toute l’Afrique à
la civilisation, laissez-la faire, et contentez-vous d’un territoire où vous
puissiez vivres tranquilles et libres loin
de la politique de ce monde pervers.
VaudoisI prions Dieu que cela arrive
bientôt ! Voila ce que nous pouvons
et devons faire, nous : prier, prier toujours que cette guerre fratricide finisse
par une entente fraternelle.
Teofilo Gay.
LITTII D’IlIlIQUI
Un de nos collaborateur a reçu une
longue et intéressante lettre de M. le
pasteur Davit. Quoique cette lettre ne
fût pas destinée à la publicité, nous nous
permettons d’en donner ici une bonne
partie, certains de faire plaisir à nos
lecteurs. Béd.
... Ma paroisse s’étend sur une longueur
de plus de 120 km. entre le Bio ou
Arroyo San Juan, et le Rio ou Arroyo
San Salvador, ce qui fait que M. Prochet qui l’a visitée a raison de dire
qu’elle est plus grande à elle seule
que les 15 paroisses de nos Vallées.
Ce n’est pas à vrai dire que la population vaudoise, mêlée dans certains
endroits de protestants allemands ou
suisses allemands soit distribuée d’une
manière uniforme sur tout ce territoire,
dont la largeur est du reste beaucoup
moins grande que la longueur. Ce sont
des groupes plus ou moins nombreux,
séparés les uns des autres par des distances qui varient entre 10 et 60 km.
et qui, à part les liens de parenté n’ont
souvent d’autre liens entre eux que
celui d’être desservis, souvent aussi
hélas ! dé-servis par le même pasteur.
Si ces liens étaient plus forts, l’on pourrait considérer ces différents petits
groupes comme pivotant autour des
deux colonies d’Ombùes de Lavalle,
dans laquelle prévaut de plus en plus
le nom de Colonia Lavalle (pron. Lavaglie à l’italienne) et celle de Dolores
<fu San Salvador.
La Colonie Lavalle porte tout simplement le nom d’un des anciens propriétaires du terrain où elle s’est établie. C’est le nom d’un général célèbre
dans les annales de la République Argentine, dont le neveu possédait ici
un Campo et ' dont l’estancia (pron.
estansia) pas très loin d’ici était entourée par d’énormes omîmes (le singulier est ombu, plante très répandue
dans ce pays, au feuillage d’un vert
fonce, tres touffu, et au bois spongieux
et tendre comme la moelle du sureau).
Quelques-uns de ces ombues existent
encore.
Le Campo, puisque j’ai mentionné ce
mot, ne correspond pas dans ce pays
à la même parole italienne, et au français champ ou campement, c’est simplement une propriété laissée inculte
et ne servant que pour l’élevage du
bétail, ce qui est jusqu’ici la plus grande
richesse du pays. Il y en a qui n’atteignent pas les 100 hectares, tandis
que d’autres dépassent de beaucoup
les 20.000. Ces campos sont presque
tous entourés d’une cloison qu’on appelle alambrado, du mot alambre. (fil
de fer), parce qu’elles sont faites avec
.des fils de fer tendus et passés dans
des poteaux d’un bois très dur appelé
ñandubay que produit le pays, et qu’on
appelle « postes ». Ces poteaux ont à
peu près 80 cent, dans la terre, dans
laquelle au lieu de pourrir ils durcissent,
et s’élèvent à peu près à la hauteur
d’un homme. Outre l’enceinte générale,
avec d’autres alambrados ou divise la
propriété pour ménager le pâturage,
et séparer les différentes espèces d’animaux, qui, du reste, sont dehors nuit
et jour, de leur naissance à leur mort.
Dans une position plus ou moins
centrale, et en général la plus élevée
pour que l’on puisse apercevoir la plus
grande partie du Campo, se trouve
l’Estancia, qui n’est autre chose que
la maison d’habitation du ou des propriétaires. Ceux-ci sont souvent des
individus, mais les plus grands campos,
appartiennent à des sociétés anonymes
dont plusieurs actionnaires sont en Angleterre ou dans l’Amérique du Nord,
et n’ont jamais vu les terrains dont
ils sont, sinon propriétaires, du moins
co-propriétaires. Les campos appartenant à des individus, disparaissent peu
à peu quoique lentement, pour faire
place à l’agriculture, soit qu’ils appartiennent à cette nombreuse classe des
fils du pays, joueurs et paresseux qui
sont obligés de vendre pour pa}œr
leurs dettes ; soit parce que dans les
partages des héritiers les lots finissent
par rester trop petits, pour les besoins
des familles qui dans ce pays sont
presque toutes très nombreuses.
(La suite au prochain numéro).
Paul Davit.
Le Congrès de l’Evangile
Ce Congrès .s’est ouvert à Paris le
30 Janvier sous le présidence du chanoine Odelin. Le cardinal Richard n’a
pas manqué de s’y faire représenter
par une lettre octroyant sa pleine approbation et demandant qu’ on étudie l’Evangile à la lumière des enseignements de l’Eglise et des encycliques
de Léon XIII. — Pourquoi l’Evangile
a-t-il été dékiissé? Il y a plusieurs
causes, la première est due à la défiance
exagérée, qu’en raison des progrès de
la réforme protestante qui plaçait les
Ecritures au dessus de toute autorité
ecclésiastique et de la tradition, on a
gardée et conservée au sein du catholicisme contre la lecture habituelle des
Evangiles. La seconde cause a été l’usage trop peu fréquent de l’explication de la doctrine évangélique dans
les prédications. La troisième cause est
la substitution inintelligente et souvent
abusive delivres pieux. Trop de manuels
de piété, trop de vies de saints, trop
de mois du Rosaire, de St Joseph, du
Sacré Cœur de Notre Seigneur, ont submergé, faitbublier le livre par excellence.
M. l’amiral de Cuverville constate
qu’en Angleterre et dans la plupart des
pays protestants, le livre saint a sa
place d’honneur dans tous les foyers,
même les hôtels et à bord des navires.
Le Congrès arrive aux (conclusions
suivantes :
1. Que les Catholiques, enseignant
l’Evangile comme le moyen de réaliser
tout progrès et toute perfection, même
au point de vue social et national, prennent l’habitude de faire tous les jours
une lecture pieuse dans l’Evangile; que.
cette lecture soit faite en famille, devant les enfants et les serviteurs.
2. Qu’on profite de toutes les occasions pour étudier l’Evangile dans les
familles, dans les. écoles, dans les catéchismes et dans les œuvres....
3. Qu’on multiplie les éditions de
l’Evangile, avec les Actes des Apôtres
en conformité avec les prescriptions de
l’Eglise.
4. Que les catholiques prennent l’habitude de donner l’Evangile comme
cadeau de mariage et de première
communion.
5. Que chaque Dimanche l’Evangile soit lu en langue vulgaire, à toutes
les masses, dans toutes les paroisses.
Tout cela est beau même sublime,
mais hélas! nous doutons fort qu’on se
décide à le mettre en pratique, d’abord
ne parlons pas d’Evangile seulement,
mais du Nouveau et de l’Ancien Testament, enAiite laissons de côté l’Eglise et
i
mettons la parole de Dieu au dessus de
l’Eglise, n’est-ce pas le phare qui l’éclaire, n’est-ce pas le moyen dont Christ
se sert pour la guider? Enfin ne dites :
pas que l’enseignement oral et traditionnel de l’Eglise suffit à tout et qu’à
la rigueur la lecture du texte inspiré
n’est point indispensable. Le fait est
qu’on a peur du . flambeau, le jour où
1 Ecriture sera lue et expliquée à la
lumière de l’Esprit ce sera le jour de
la grande émancipation du Catholicisme. Le prêtre devra céder sa place à
le parole et le pape à Christ.
C. A. Tron.
€0iiISP01Dli0f
Turin, 3 mars 1902.
Très honoré Directeur'de VEcho
Voici un petit Echo.
Ce ne sont pas seulement les grands,
les messieurs et les dames huppés,’
s’il vous plait, qui ont fêté Mr. le
missionnaire G. Voila et sa vaillante
épousé, ce sont aussi les petits, nous,
quoi? de «la Zambesia speranza», composée de nous petits, qui sommes « la
speranza», tout en vert car nous sommes
en herbe pour toutes les futures carrières que le Bon Dieu placera devant
nous. Cette Zambésia enfantine fondée
ici parmi les enfants de l’Ecole du Dimanche du Temple, et de la Chapelle,
par deux enfants, Paola Longo et Augusta Peyrot, a déjà récolté des sommes!
ne riez pas! nous avons donné 20
francs a M. Voila et un buvard et l’année prochaine nous lui enverrons des
choses plus magnifiques encore. Mais
arrivons à la fête. Le Samedi 22 Février,
tous les petits Zambésiens et les petites
Zambesiennes, avec les demoiselles et
les dames des Zambésias des grands
et àeV Union Chrétienne des jeunes filles,
nous étions réunis dans le local de
cette dernière « gentihnente concesso » et
à 4 h. 1/2 du soir nous y attendions,
avec une puissante émotion dans nos
petites poitrines, l’arrivée des jeunes
missionnaires. Les voilà qui viennent,
souriants, gentils, les mains tendues et
nous les recevons avec un beau cantique. Ils devaient être joliment fatigués
par toutes les réceptions des Zambésias
des grands; mais nous savions qu’ils....
ne dédaigneraient pas la nôtre — Après
les salamelecks d’usage (on dit qu’on en
fait beaucoup en afrique) une demoiselle très gentille Mlle J. qui avait eu
la patience de diriger tous nos petits
travaux fit une très belle allocution
aux jeunes missionnaires et leur dit
« au revoir» pour quand le Bon Dieu les
ramènera plus tard de nouveau à Turin.
Puis une Zambésienne speranza A, P.
récita une jolie poésie «sur l’immense
carrière que Dieu ouvre aujourd’hui à
ses messagers dans tout le monde » ;
puis le chœur des grandes demoiselles
chanta le Cant. 261 du nouveau recueil
de Cantiques et un jeune Zambésien
M. adressa quelques mots bien sentis
à nos chers missionnaires. C’était drôle
car n’étant pas pasteur il avait pourtant
la langue bien pendue et ne s’est pas
trompé d’un mot. Puis une autre présidente de la Zambésia speranza, P. L.
car nous en avons deux de présidentes,
nous, récita aux missionnaires toujours
souriants un sonnet qui commençait
ainsi :
Vous allez donc partir pour l’Afrique lointaine;
Ou dit qu’elle est très noire et pleine de périls.
Le voyage est bien long, la route est incertaine;
N’avez-vous point de peur ? Les secours où sont-ilsî
lorsque patatrac, elle éclata en sanglots,
H
3
— 3 —
tout émotionnée elle-même par cette
noire Afrique où elle voyait aller nos
charmants missionnaires qui l’embrassèrent bien tendrement et la consolèrent
en lui assurant que ses pleurs étaient
encore plus joli que la poésie.
Après, les petits Cfiampiccoli offrirent des bouquets avec quelques compliments bien tournés ; puis on chanta,
on entoura les missionnaires, on but du
thé, on mangea des gâteaux et puis....
c’est fini. N’est-ce pas que ce fut joli ?
Merci, cher Directeur de V Echu.
Quelques petits et petites Zamhésieris de Turin.
Livourne, le 3 Mars 1902.
Citer Diredmr.
Deux mots sur l’œuvre évangélique
de Livourne seront accueillis avec plaisir par les lecteurs de VEcho. Et in
pr'mis, l’Eglise Vaudoise n’a pas oublié
le Refuge Charles Albert. Ne pouvant
faire une collecte à l’issue de la conférence donnée le i6 par ]\ir Buffa, on
l’a faite le dimanche 23 Février au
culte du malin. Elle a réussi mieux que
nous ne l’avions espéré. Je n’en donne
pas le montant parce que je sais qu’on
a l’intention de la continuer, afin d’envoyer davantage au cher M. W. Meille.
Hier, nous avons eu au milieu de
nous le Rev. Edwards, secrétaire de
la Société Biblique. /V la réunion de
5 h. tous les évangéliques de Livourne
étaient réunis dans notre église. J’ai dit
tous parce que tous avaient été invités,
mais tous n’étident pas venus. Il y avait
cependant une belle assemblée — Mr.
Edwards était interprété par Mr Buffa.
Il nous parla avec simplicité de l’ori gine de la Sqciété Biblique, puis de
l’œuvre de la Parole de Dieu dans l’Uganda 'et dans les Nouvelles Hébrides.
Il dit que le siècle actuel sera le développement de l’Afrique, et rappela
qu’au commencement de l’Eglise Chrétienne le Nord de l’Afrique était au
même niveau que l’Europe, et que les
plus grands théologiens de l’époque
comme vS. Augustin, Tertullien, Athanese etc. sortaient justement des Eglises
de l’Afrique septentrionale.
Après la réunion il y eut une collecte en faveur de la Société Biblique,
et elle produisit la somme de fr. 42,56.
Il paraît que les catholique ont pensé
qu’il suffisait de dire qu’ils acceptaient
la discussion en contradictoire avec M.
Buffa à propos du divorce: Mr. Buffa
ayant répondu qu’il acceptait, ils n’ont
plus rien dit. A qui la faute? Il avait
donc raison le correspondant de Vltalia
Evangelica quarid il disait : « Pourvu
« qu’au dernier moment quelque chose
« ne vienne pas l’empêcher » — En
attendant on n’en parle plus — Mais,
soyez certain que M. Buffa ne laissera pas
tomber la chose ; il se fera encore entendre ou d’une manière ou de l’autre.
I.’agitation contre l’évêque recommence. Comme les lecteurs de VEcho
le savent, c’est ce brave homme qui
au congrès catholique de Taranto avait
fait sien le cri de Gaiûbaldi: «O Roma
O morte», mais à sa manière. Ce cri
avait fait saute^'t les Livournais, qui
aiment à la folie Garibaldi, et qui ont
donné, jadis, des preuves de leur amour
pour l'unité d’Italie; des manifestations avaient eu lieu contre l’évêque
et le Préfet avait presque promis qu’on
aurait tâché de le faire partir de Livourne. Puis le calme s’était rétabli;
mais on n’avait pas oublié. Maintenant
ça recommence, et qui sait comment cela
finira. Pourquoi l’évêque ne s’en irait-il
p^ spontanément? Vu qu’une grande
partie de la population ne le veut pas,
il ferait mieux de faire ses malles et
de s’en aller dans un autre diocèse. En
attendant je sais, du fonte certa, que le
Vatican est impressionné de l’affaire et
qui sait si on ne l’obligera pas à partir.
Avec bien de salutations
Votre H.
C ff îf O j\ I Q b b
La Tour. Soirée récréative.
Quelques-uns de nos lecteurs se souviennent-ils de l’appel que nous adressions, il y a bien des semaines déjà,
aux amis du Collège, en faveur de
de notre bibliothèque ? Comme nous
le disions alors, nous manquons totalement d’un genre d’ouvrages aujourd’hui indispensable à tout étudiant qui
veut être à la hauteur de sa tâche,
nous voulons dire d’études philosophiques, psychologiques, morales, sociales, pédagogiques. A la suite de
cet appel, nous avons bien reçu........
quelques promesses, mais guère plus.
Suivant la maxime « aide-toi, le ciel
t’aidera », les membres de la Société
« la Balziglia » élèves de notre Lycée,
ont décidé de préparer dans ce but
une soirée littéraire. Plusieurs dames
de la Tour, priées de leur prêter leur concours, ont répondu avec le plus louable empressement. Il y aura donc, outre la partie littéraire, plusieurs morceaux de musique vocale et instrumentale, entre autres le superbe chœur
de Rossini « lu Carità » chanté par une
vingtaine de dames et demoiselles, avec
solos et accompagnement de piano.
Voici du reste le programme, aussi
varié qu’attrayant.
I PARTE
1. AYagner ; Ouverture de Taniihüuser,
à 4 mains.
M.lles Yinay et Trossarelli.
2. Giacosa : Il Trionfo d’amore, leggenda
drammatica in due atti.
3. Donizetti: La mère et l’etifant (Soprano)
M .me Tonni.
4. P. Coppee : La grève des forgerons,
monologue. M. A. Jourdan.
5. AA^üllenhaupt : Scherzo pour piano.
M.lle Yinay.
Il PARTIE
1. Rossini : La Carità, chœur à trois voix.
2. E. Bachi : La dolorosa storia di un
sergente, monologue, dit par l’auteur.
3. Pinsuti : Il libro santo, (mezzo soprano)
M.lle C. Gay.
4. Plonner : 1 denari per la laurea, farsa.
La soirée aura lieu S.Ullcdi 22 Mars,
a 8 heures, à la Alaison Vaudoise.
La salle est spacieuse, mais il n’y aura
pas une seule place vide.
Entrée : 2 fr., i fr. et 0,50 cent.
Bourse l’eyrot. Voici le texte de
l’ordre du jour voté par le Conseil Comunal dans sa séance du 24 Février.
(Voir N*’ g de VEcho)
IL CONSIGLIO
« Preso atto delle proposte oneste degli
« eredi Peyrot, come da lettere in data
« 20 andante, firmate Luigia Peyrot« Malan, Dr. Carlo Peyrot, Alice Peyrot;
« Considerato che il richiedere altre
« anteriori annualità sarebbe un aggra«. vare la condizione degli Eredi Peyrot,
« non direttamente responsabili della
« irregolare amministrazione della Borsa
«Peyrot, anteriormente al Gennaio
« 1897 (come da affermazione loro):
« Considerato che l’esecutore testa« mentario superstite essendo esonerato
« da ogni responsabilità — in seguito
« a dichiarazione da esso fattasi rila« sciare dagli Eredi Peyrot predetti in
«data 20 Aprile igoi (debitamente re« gistrata) in ordine all’eredità del Com.
« Daniele Peyrot, ha da ritenersi con« seguentemente esonerata da ogni ul« terior ingerenza nell’amministrazione
« della Borsa stessa,
« DELIBERA
« U Di accettare le proposte fatte,
« ossia l’accettazione dell’offerta con« segna d’un certificato di rendita dello
« Stato 5 0,y di lire cinquecento, inte« stato al Comune, col vincolo dell’im« piego delle annualità alla distribuzione
« della Borsa Peyrot e del contempo« raneo versamento al comune della
« somma di Idre duemila importo delle
«cinque annualità decorrenti dal i®
« Gennaio 1897, colla rinunzia di que« st’ultimo, ciò mediante, a qualsiasi do« manda tanto verso gli eredi del Com.
« Daniele Peyrot quanto verso gli am« ministratori ed esecutori dell’eredità
« stessa, cosi per la finora non avve« nuta costituzione della Borsa, come
« per il modo con cui si sarebbe provve« duta all’erogazione della rendita;
« 2® Di conservare a parte per cinque
« anni la somma delle cinque annualità
« di cui sopra per la garanzia richiesta,
« come da lettere citate ; di rifare con
« l’interesse di essa somma durante
« qiiel tempo il comune delle spese
« incontrate e da incontrarsi per la ri« vendicazione e la regolare costitu« zione della Borsa ; e di capitalizzare
« dopo quel termine quejla somma in
« favore della Borsa stessa ed aumen« tarne la rendita.
« 30 Di mandare al Sindaco di pro« cedere agli atti necessari per la con« clusione dell’affare ».
Saint Jean. Bazar Orphelinat - Asile.
Les préparatifs pour le bazar unique
promettent bien. Il n’y a qu’à voir le
lundi après midi, chaque quinze jours,
alternativements à Saint Jean à l’Union
Vaudoise et à la Tour à l’Orphelinat,
de 30 à 35 dames travaillant ferme,
pour se persuader qu’elles feront réussir l’entreprise.
Union Vaudoise. Jeudi 6 courant nous
avons eu la conférence annoncée sur la
Société Vaudoise d’Utilité publique. Mr
le prof. Jean Ribet en a chaleureuresement défendu la cause et a été fort
applaudi. Invité à parler aussi, Mr le
prof. Tourn a ajouté quelques observations très intéressantes et qui ont été
accueillies par de vifs applaudissements
comme aussi les remarques par lesquelles Mr Cougn a terminé la soirée
au nom de la section de St Jean de la
Société en question. Nous ne doutons
pas que cette conférence ne contribue
efficacement au progrès de l’excellente
société dont les orateurs ont plaidé la
cause.
Décès. Dimanche 2 Mars un millier
de personnes se pressaient sous le portique de la maison Communale aux Airals et sur la place pour assister aux
obsèques de notre frère Laurent Btiffa,
huissier municipal. C’était vraiment touchant de voir une population entière
accourir pour témoigner son estime
pour l’humble fonctionnaire qui pendant
juste 25 ans avait fait fidèlement son
devoir. Il avait été auparavant pendant
quelques années maître de notre école
de quartier des Peyrots.
Le pasteur dut monter sur une table
pour haranguer cette foule, qui ensuite
en immense cortège viñt assister aussi
au service qui suivit au Cimitière. Dieu
veuille bénir la famille affligée et faire
produire quelques fruits à la parole qui
a été annoncée ce jour-là à tant d’âmes?
Villesèclie. Soirée récréative. — Jeudi
soir 6 cour, les “ Unions Chrétiennes
de Jeunes Gens et de Jeunes Eilles „ de
cette Paroisse réunissaient dans la vaste
et belle salle de la grande école des
Clos une nombreuse assemblée de spectateurs, qu’elles allaient intéresser à la
bienfaisance par le divertissement et
l’instruction. Et à tous égards leur but
a été atteint.
Le programme — comprenant des
chants, des poésies, des monologues et
deux petites pièces comiques de très
bon goût — a été développé avec une
verve et un sans gêne qu’on n’aurait
guère osé attendre de ces acteurs improvisés — Aussi, après deux bonnes
heures de cette amusante récréation,
les auditeurs se retirèrent-ils avec regret
en se demandant si c’était bien réellement fini.
Nous félicitons de tout cœur le président de la soirée, Mr. le régent Massel, pour les excellents résultats obtenus
dans un temps de préparation relativement très court et bien peu favorable aux fréquentes réunions qu’un tel
travail exige.
Le résultat financier a joliment répondu au succès artistique.
Aux 17 lires que le N. 8 de VEcho des
Vallès enregistrait comme produit de la
collecte spéciale de la paroisse le jour
du 17 Février, la soirée de Jeudi vient
d’ajouter la belle somme de fr. 70,50,
qui seront également mis à la disposition du Refuge Charles Albert.
Voilà des sympathies rée/fes joyeusement gagnées à cette excellente instition et à d’autres encore aux jours du
besoin. Seulement... n’allons pas les
décourager en multipliant outre mesure
les appels et.... les œuvres !
Un spectateur.
Nice. Le Bazar de l’Eglise Vaudoise
en faveur du Comité des Missions de
Paris a produit 1630 francs, malgré
le mauvais temps qui a empêché bien
des personnes de se rendre à cette
vente.
Samedi soir, 8 courant, l’Union chrétienne de J. G. a inauguré son nouveau local. Sir Georges Williams assistait à la cérémonie. Le vénérable vieillard qui jouit d’une vigueur et d’une
lucidité d’esprit peu communes aux
octogénaires, a présidé le jour suivant
dans l’après-midi et dans un vaste local bondé, une conférence très appréciée. Il a été interprêté par M. Em.
Pons.
NouYclles et faits divers
Suisse. Sous la présidence de M. le
colonel de Perrot, M. Booth, fondateur
et généralissime de l’armée du salut,
a fait une conférence à Neuchâtel. Il
parlait en anglais, un officier salutiste
traduisait à mesure. — Notre drapeau,
a dit le général Booth, est déployé
sur 46 pays divers, nous avons 7000
stations missionnaires, 27 journaux et
nous prêchons le salut en 30 langues
différentes. Nous sommes arrivés aujourd’hui à nourrir 320.000 pauvres ;
à Londres même, 1500 trouvent un
abri dans nos établissements. — Comme on le voit le salutisme se transforme toujours davantage en socialistne
pratique et c’est le plus beau côté de
l’œuvre.
4
— 4
Angleterre. Le chanoine Gare est
maintenant dûment installé comme
évêque. Son discours fait appel à un
esprit de largeur.; il se propose de
connaître beaucoup mieux les nonconformistes et de frayer avec eux. Nous
le lui souhaitons car il se fera beaucoup plus de bien, qu’à singer le pape
et les évêques de Rome.
Le Rév. Gibbon en prêchant dans
la « salle des marchands » sur la béatitude « Bienheureux sont ceux qui
procurent la paix » fit un appel à
l’amour et à la charité et marqua avec
des paroles brûlantes les fripons qui
s’ enrichissent dans les douloureuses
circonstances que traverse l’Angleterre.
L’Evêque de Londres a reçu une
telle quantité de demandes de dispensation durant le carême, qu’il a été
obligé de publier un mandement, accordant pleine liberté sauf pour le
mercredi et le vendredi, jour où il faut
coûte que coûte jeûner. — Nous ne
pouvons que protester contre cette
violation de la liberté chrétienne. Le
chrétien doit savoir se guider à la lu
mière de la parole de Dieu.
Le vicaire de Eules, près de Manchester, a pris l’initiative de grouper
toutes les Eglises en accordant à chaque dénomination le privilège de se
faire représenter par un pasteur lequel
est admis à prêcher dans son Eglise.
C’est un essai auquel nous souhaitons
un grand succès.
M. Samuel Smith, un digne presbytérien, ami des Vaudois et qui passe
l’hiver à Mantoue pour cause de santé,
vient d’adresser aux journaux une lettre
dans laquelle il émet l’idée de militariser l’Angleterre, non pas avec une
conscription comme sur le continent,
mais par le moyen de volontaires.
Berlin. Une statistique prouve qu’il
y a actuellement en Allemagne 125
Juifs convertis qui prêchent l’évangile.
Aux Etats-Unis il y a 4500 anciens
ou diacres d’origine Juive. Dans le
courant du siècle passé 204.540 Juifs
auraient laissé le Judaïsme pour embrasser la religion chrétienne, c’est-àdire que 72.246 auraient été admis dans
l’Eglise protestante, 57.300 dans la
catholique et 74.500 dans l’Orthodoxe
surtout en Russie.
— Le mouvement de Los von Rom,
en Autriche a toutes les sympathies
des chrétiens d’Allemagne. La ligue
évangélique du Wurtemberg s’est engagée à donner 20.000 marks par an
à nos frères d’Autriche.
L’Eglise Orthodoxe examine sérieusement la question si ce ne serait pas
le cas de canoniser Jean Huss. Si elle
devance en ceci Rome, elle est sûre
de gagner toutes les sympathies des
Bohèmes.
France. Le Chrétien Français compte
600 prêtres qui sont sortis de l’Eglise
romaine, depuis trois ans.
Le Temps annonce une autre démission de prêtre ; M. Meillon a présenté à Fleurance M. Télaire, curé démissionnaire depuis trois jours, ancien
professeur au petit séminaire d’Euze,
ancien desservant de Beaumont près
Condom, près Nérac. Le public qui
assistait à la conférence a fait une
ovation au nouveau converti. M. ïélaire va donner une série de conférences aux environs de Fleurance.
Dans la Corrèze le mouvement protestant s’étend d’une manière merveilleuse ; on se dirait au 16.™® siècle. L’é
vêque de Bulle jette un cri d’alarme
bien justifié. A Gourdon, un village
de 150 habitants, une centaine malgré
les objurgations du curé, est rattachée
au culte protestant. A Briond, dans
l’Auvergne l’évangéliste a un auditoire
de 500 personnes ; ses conférences sont
saluées par les cris « Vivent les protestants, sortons de Rome ! » L’élément
féminin est aussi nombreux que l’élément masculin et même plus enthousiaste, ce qui est le meilleur signe de
succès,
Inde. D’après le dernier recensement,
il résulte que le nombre des chrétiens
a augmenté en dix ans de 550.000 environ, soit 1.952.704 en 1891 et 2.501.808
en 1901.
Cuba. Le Protestantisme fait de
grands progrès à Cuba. A Havane entr’autres, des foules se pressent dans
les chambres ou les salles où on leur
annonce cet évangile que le clergé catholique leur a toujours caché. Un
comité de Cubains vient de se former
pour réunir les fonds nécessaires à
l’érection du premier temple protestant
dans cette ville.
Brésil. M. Donato Matteo s’occupe
de r évangélisation des Italiens. Les
prêtres voulant s’opposer la police fait
protéger le culte par les soldats et
souvent le service commence au son
de la musique militaire. Les temps
changent, même au Brésil. Partout le
joug des prêtres paraît trop lourd.
• C. A. Tron.
Société Biblique Britauuique et
Etrangère. Pendant l’année 1901,
cette Société a pu répandre en Italie
les exemplaires suivants des Saintes
Ecritures.
Bibles . . . 7.647
Nouv. Testaments 16.893
Portions séparées 77.525
Total 104.065 vol.
Ces chiffres représentent un accroissement d’environ 6000 volumes sur
ceux de l’année précédente.
La circulation des Saintes Ecritures
aux Vallées en particulier est représentée par les chiffres suivants.
Bibles . . . 264
Nouv. Testaments . 397
Portions ... 843
1504 vol.
Inutile de répéter que tous ces livres sont vendus environ à moitié prix.
Nulle région d’Italie n’en reçoit proportionellement autant que nos Vallées et ce
fait se reproduit chaque année depuis plus
d’un demi-siècle. Aucune population
d’Italie n’a une dette aussi forte envers la Société Biblique. L’année passée deux paroisses seulement ont répondu à l’appel qui leur a été adressé à
toutes pour une collecte en faveur de
cette Société, qui se trouve actuellement dans une situation financière très
difficile. Ces deux paroisses sont Villar
qui a envoyé 15 fr. et Angrogne qui
en a envoyé 12,25. Ce ne sont pas les
plus riches. Nous espérons que leur
exemple sera suivi par d’autres... et
par elles en tout premier lieu.
Revue Politique
La Chambre s’est réunie le 10 c. sous
la présidence de M. Palberti. Non moins
de 400 députés et un public très nombreux
assistaient à cette séance qu’on s’attendait
probablement à voir plus mouvementée
qu’elle ne l’a été" en réalité. L’opposition
ayant décidé d’appuyer le candidat mi
nistériel à la présidence, le vénérable M.
Biancberi est élu par 350 voix sur 402
votants. Sont élus vice-présidents : Marcora par 216 v. et Palberti, ministériels,
par 203; De lüseis par 170 et Torrigiani par 162, de l’opposition. Le Gouvernement n’a donc qu’une quarantaine
de voix de majorité y compris les incertains de l’E. Gauche qui ont voté dans
ce cas particulier et par discipline de
parti, pour le Gouvernement, mais sur
la fidélité desquels on a quelque raison
de douter. — A la séance du lendemain,
M. Biancberi occupe le fauteuil de la
présidence après avoir prononcé un noble
discours où il fait appel à la bienveillance de ses collègues et où il trace en
abrégé un vrai programme des futurs
travaux parlemautaires, discours qui est
couvert à plusieurs reprises d’un tonnerre
d’applaudissements. En réponse aux communications du Gouvernement, les députés Quintieri, Donati, e Gavazzi, lui
reprochent son imprévoyance d’abord, sa
faiblesse ensuite à l’égard des employés
des ch. de fer, sa connivence avec le parti
socialiste, et le projet do loi sur le divorce, iraprudenment mentionné, disentils, dans le discours du trône. Les chefs
de l’opposition se réservent pour plus
tard, mais tout porte à croire que le Cabinet aurait grand tort de s’endormir sur
les lauriers, ai lauriers il y a, de l’élection du Président et des vice-présidents,
et que la grande lutte pour renverser le
Ministère n’est qu’ajournée.
Samedi, les représentants des employés des ch. de fer, ïurati et Nofri entre
autres, et les représentants du Gouvernement se sont enfin accordés au sujet des
revendications des employés qui avaient
failli, on ne l’a pas oublié, amener la
grève générale. On a fait droit à toutes
les exigences raisonnables et, moyennant
une quinzaine de millions qui vont grever
dès cette année notre budget, on a pu
éviter momentanément ce qui aurait été
une ruine pour notre pays. Nous voilà
donc à l’abri de surprises désagréables,
au moins jusqu’à 1905, époque ou échoient
les fameuses conventions. Un maniteste
de leurs représentants avertit les ouvriers
que, l’accord ayant eu lieu, la grève n’a
plus raison d’être. De son côté le Gouvernement va révoqtier le décret de mobilisation des employés.
— Le prince Henri de Prusse continue à être l’objet des attentions les plus
délicates de la part des Etats-Unis. Ce
n’est pas un voyage qu’il accomplit làbas, mais une marche triomphale, ou peu
s’en faut. Hier c’était une réception de
gala, aujourd’ hui c’est un brevet de
citoyen d’une grande ville, et des banquets, des réceptions, des ovations inoubliables... qui n’influeront probablement
que très peu sur la politique future a
base d’intérêts des deux puissantes nations.
— Invité par le czar, Guillaume II
assistera, semble-t-il, aux maneuvres de
la flotte russe. Que ne profite-t-il de
l’occasion, lui le champion de tant de
bonnes causes, pour risquer auprès du
grand autocrate un mot en faveur des
pauvres Finlandais ses coreligionnaires
dont on rétrécit chaque jour les libertés.
Qn vient en effet de suspendre plusieurs
journc,ux et d’en supprimer d’autres contraires à la russification malgré tout
du pays.
— Au Transvaal les troupes anglaises
ont subi une nouvelle défaite dont l’annonce a vivement impressionné l’opinion
publique en. Angleterre. Le général Methuen se rendait a\mc 1200 h., presque
tous montes, de Wimbourg à Lichtembourg. Attaqué par des forces supérieures
par les ordres de Delarey qui le charge
de trois côtés, Methuen est fait prisonnier ; 41 morts, dont trois officiers, et
72 blessés demeurent sur le champ de
bataille et le détachement anglais est
dispersé. Les nouvelles ultérieures aggraveront pr: bablement encore ce nouveau désastre qui va encourager les Boers
dans leur résistance aussi héroïque qu’opiniâtre, et engager les Anglais à poursuivre la guerre à outrance.
— La chambre française a terminé
la discussion des budgets. Les élections
générales, sont fixées pour le 27 avril ;
d’ici là les comités électoraux auront le
temps de se trémousser. M. Loubet res
tltuera prochainement à St. Pétersbourg
la visite du czar.
j. C.
L’Ami de la Jeunnesse.
Sommaire du n. du Ir Mars 1902.
Effets variés de la musique, Charles Rigault. — Pensées. — Adolphe Monod,
Samuel G ouït. — Un souvenir. — Mauvaise tête et bon cœur. — Petits riens:
Les perroquets acrobates. — Gai donateur. — Les oiseux de passage, Michelet
— Jéricho, poésie, Victor Hugo. — Les
noces d’argent du père Pavotin“(suite),
Mme D. du Dézen. — A Victor Hugo.
— Pantins danseurs. — Concours. —
Questions XV à XVII.
Abonnements payés.
MM. Negrin Courtil, Bobi; Villar: Arnaud, Cairus ; Parise, la Tour; Giraud,
Pral ; Poët, Traverse; Grill, Clos; EnversPinache: B. Coucourde (1901), Sus. Lageard, Bertet. — S. Germain: Syndic
Eostan, Elis. Eevel; Alb. Gay, Turin;
E. Revel, Ivrée ; Malan, Conegliano;
Young, Gênes; Soulier, Rome (aussi 1901)
— Mme Castollan-Garnier, Cannes (aussi
1900-01); Doyé, Berlin (aussi 1901) Grill
G. P. Pomaret. — Mme E. Malan,
Turin (1901).
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