1
g.^-,. ,,,^,.^,...,,
iJoinplB-cOurant avec la Poste
PBIX D'ABONNEMENT PAR AN I
ilalie......• - . , L. 3
Tous les pays de rünion
de poste ...... » 6
Amérique du Sud . . . . i> 9
On s’abonne;
Au bureau d’Administration;
Chez MM. les Pasteurs;
Chez M, Ernest Robert (Pignerol)
et à rimprimerie Alpina à
Torre Pellice.
li’ahonnemeut part du 1. Janvier
et se paie d'avance.
Année XVII. N. 48
Numéros séparés demandes avant
le tirage, 10 centimes chacun.
Annonces: 20 centimes par ligne
pour une seule fois — 16 centimes de 2 à 5 fois et 10 centimes poup'ôfois et au dessus
S’adresser pour la Rédaction àM.
le Past. H. Melile, Torre Pellice
et pour l’Administration à M
Elisée Gostabél, TorrePelliccm
26 Novembre 1891
Tout changement d’adresse est
payé 0,^ centimes.
LE TEMOIN
ÉCHO DES VALLÉES VAUDOÏSES
Paraissant chaque Jeudi
Vous me serez témoins. Act. 1,8. Suivant la vérité avec la charité. Eph. IV, 15. Que ton règne vienne. Mattli, VI, 10
^ O ni m Aire:
L’aflfection de l’Esprit _ Une visite au Collège — Père Angèle de Pollina' — Un
évangéliste en danger — Pour les affamés de la Russie — Missions — Chronique Vaudoise - Revue Politique.
L’AFFECTION DE L’ESPRIT
(Rom. VIII 27).
« Dieu a tant aimé ie monde »,
sommes-nous habitués à entendre
et répéter, « qu’ il a donné Son Fils » !
— «La charité de Christ nous presse»
s’écrie l’Apôtre. Mais croyons-nous
aussi’réellement et avec autant de
bonheur et de reconnaissance à l’affection du S. Esprit pour nous? Le
S. Esprit a-t-il cessé d'être pour
nous un être imaginaire,mystérieux,
quelque chose de vague, d’insaisissable, de nébuleux, flottant entre la
vertu magique et l’émanation divine,
pour rentrer dans la sphère de la
réalité, et devenir pour nous le Guide,
le Conseiller et lé Consolateur, aussi
bien, aussi véritablement qiie Jésus
est pour nous l’Ami et le Sauveur?
Douterions-nous de Son amour, parceque —disons-nous — Il n'a pas accompli en notre faveur un sacrifice
aussi grand que celui de la croix ?
Jésus, il est vrai, a démontré Sa
charité en descendant sur la terre
et en vivant avec les hommes, mais
n’est-ce point un sacrifice aussi réel,
pour Celui qui s’ appelle l’Esprit de
vérité et de charité, que de vouloir
être, toujours au milieu d’une Eglise
où les erreurs et les divisions ne
font jamais défaut? N’est-ce point
un sacrifice pour un Etre aussi pur
que le Saint Esprit de vouloir venir
faire sa demeure permanante dans
des cœurs qui sont encore le siège
de tant de souillures? Jésus fa sauvé;
mais aimeras-tu moins celui qui
te lance la ceinture de sauvetage
que celui qui l’a faite? Christ
est mort, mais son sacrifice reste
inutile pour toi, aussi longtemps que
l’Esprit n'y met la main, car pouvoir
être sauvé ne veut pas dire nécessairement vouloir être sauvé.
Or là où se manifeste la charité de
l’Esprit, c’est dans son désir ardent,
passionné que tu veuilles. Vois avec
quelle solIiciiude,qufelle persévérance
Il te poursuit de Ses aiguillons
contre lesquels tu regimbes, afin
qu' un rayon de Sa lumière puisse
percer dans les ténèbres de ton cœur!
Comme II se mouvait au commencement sur la surface de l’ abîme
pour le féconder et lui donner la
-a
■/M
■Wi
2
— 378
if''' ■
Wy
vie, Il couve ton âme, c’est bien
là l’expression la plus exacte — pour
y découvrir le moindre tressaillement
d’aspirations nouvelles, le moindre
signe de repentance ou de réveil.
Et quand 11 nous a convaincus de péché,ce n’est pas pour nous laisser dans
le désespoir, mais pour produire
dans nos cœurs ce.s vagissements
d’un être qui vient à la vie, ces
soupirs qui ne se peuvent exprimer
mais qui se confondent dans ce cri
de la foi : Seigneur, aie pitié et sauve!
Nous sommes alors faibles comme
l’enfant qui vient de naître: oh! qued’amour dans Sa grâce prévenante
qui «subvient à nos faiblesses, qui
intercède pour nous, qui nous enseigne à prier» à rnai’cher dans la
vérité et à vivre «selon l’Esprit»!
Nous sommes pauvres: Il nous fait
généreusement part de Ses richesses,
Lui qui sonde les choses cachées
de Dieu, Il nous communique Ses
dons, Sa lumière; Il nous donne l’assurance de notre adoption; Il nous
scelle pour le jour de la rédemption :
Il nous garde jusqu’à ravénernent
de Christ, accomplissant pour nous
et en nous ce miracle d’amour qui
s’appelle la persévérance des saints.
Et la preuve la plus grande, la
plus palpable qu’Il nous aime, c’e.st
qu’il s’afflige de nous voir faire si
peu do cas de ces privilèges, et même
les repousser parfois avec mépris.
11 s'affligp, mais 11 ne s’aigrit pas. Il
ne s’irrite pas, et II ne cesse d’aimer
que q land, par notre résistance opiniâtre, nous avons éteint en Lui,
pour ce qui nous concerne, la flamme
de Sa charité. <i Atlrister le Consolateur-», n’est-ce pas le plus étrange
paradoxe; mais « éteindre l’Esprit de
vie » n’esl-ce pas la plus dangereuse
impiété?
W. M.
‘cSü"'
h
Une visite an Collège
«Heureux qui le revoit... bien plus
que lorsqu’il l’a quitté ! » m’écriai-je
'en rentrant, après un quart de siècle,
dans cette cour qui me rappelle tant
de parties de gandie et de tabas I
4 Mais, où, sont les vieux socles en
pierre qui supportaient la grille,etsur
lesquels on aimait à s’asseoir, en
devisant pendant les lix minutes
d'intervalle pins ou moins réglementaires entre chaque leçon? Disparus
avec les dix minutes, au très grand
avantage de l’ordre et de la discipline: tout marche maintenant, sinon
sur des roulettes, du moins au son
de la cloche ;... tout comme nous marchions autrefois, le samedi après midi,
dans cette même enceinte, au son du
clairon et du tambour. Et aujourd’hui
j’y retrouve encore la compagnie
faisant l’exercice, mais.... que l’on
a marché depuis lors! L’ancienne
blouse de toile de Russie, couvrant
de ses pans des pantalons multicolores, a été remplacée par de charmantes uniform'es, qui donnent quelque chose de svelte et presque de
guerrier à nos collégiens. - Hélas,
pourquoi faut-il que les armes n'aient pas, elles aussi, suivi cette marche ascendEmte? Ce sont toujours
les- mêmes vieux fusils, un peu plus
rouillés qu’autrefois et dans un état
de délabrement qui touche de prés
à la détresse. J’en prends un à la
main; je touche là gâchette : le chien
se lève. Je veux le baisser : impossible^ sans coucher le fusil sur le dos.
Celui-ci n’a pas de bayonette : cet
autre est privé de platine ou de
porte-capsule. Quel besoin n’ y aurait-il pas qu’une main .bienfaisante
passât par là pour remettre un peu
en état ces armes, fort inoffeusives
du reste, à moins que l'on crût
mieux faire en fournissant à notre
Compagnie un assortiment complet de mousquets Wetterly ow de
tel autre système plus- moderne 1
3
fr
f/
— 3Î9 —
11 n’en coûte rien d’inscrire ce
premier désir dans mon carnet : qui
sait qu’il ne fasse naître dans un
cœur patriotique une généreuse pensée et une résolution plus généreuse
encore I
Mais qu’est-ce que ce bâtiment
inachevé, au levant de la cour du
Collège? Il n’existait pas de mon
temps. On m’invite à y entrer. Je
me trouve dans une salle de gymnastique, spacieuse, aérée,... mais, me
dit le professeur qui m'accompagne,
«il nous manque plus d’un engin indispensable pour pouvoir donner un
cours un peu complet.Tenez, nous n’avons ni cavallo,ï\icavalUna,m....D et
il continuerait encore, si je ne me sauvais en toute hâte au premier étage.
Je me trouve là dans une immense
pièce, qn'on me dit avoir été successivement: Salle du Synode, Salle
de.s Conférences el Salle des banquets, et qui est maintenant réduite,
par une cloison pratiquée aux deux
tiers de sa longueur, en un splendide auditoire de sciences physiques
et naturelles, dont les parois sont
destinées à être couvertes de vitrines
contenant les colleclions ornithologiques, et minéralogiques, appartenant à ce qu’ on appelait jadis In
Musée. — « Mais ce quj nous manque » me dit le professeur, sur le
seuil de la cuisine mystérieuse où
il manipule ses préparations, « ce
sont des appareils pour les expériences, La Table a généreusement
alloué, cette année, une somme dans
ce but, en même temps qu’elle nous
donnait l’usage de cette salle, mais
nous n’avons pu nous procurer que
les choses indispensables. Ne pourriez-vous pas nous trouver quelque
mécénate,
ou les
notre
parmi les Vaudois
étrangers, qui voulût dotei’
cabinet de quelques instruments,
dont je me ferais un .plaisir de leur
transmettre le catalogue?» Pendant
que je consignais ce troisième désir
sur mon carnet, arrive le directeur
qui, devinant le sujet de notre conversation, s’écrie: «Tout ça, c’est
le dessert: mais il manque du bien
plus substantiel. Venez donc voir
nos planchers qui ont jlus d’un demi-siècle, no.s bancs clélabrés, nos
tables vermoulues et entaillées des
hiéroglyphes et des paroles sententieuses de deux ou trois générations.
C’est à cela qu’il faut pourvoir avant
tout, sans négliger pourtant les autres besoins qu’on a pu vous indiquer ».
« Mais, me hasardé-je à répondre,
n’ai-je pas lu quelque part, dans le
Rapport de la Table au Synode de
cette année, que l’on caressait le secret espoir que, pendant les longs
mois d’hiver, les amis et les amies
du Collège mettraient la main à
l’œuvre pour procurer, au moyen
d’une vente, les ressources pécuniaires qui font délaut? » « Oui, me dit-il,
mais je ne crois pas qu’il y ait encore rien d’organisé dans ce but ».
Et tandis que je m’en revenais chez
moi, je me demandais s’il ne faudrait pas commencer de suite à traiter la question dans nos paroisses
le plus à leur aise; à y constituer
des comités locaux qui s’occupent
de recueillir les dons en argent et
en nature; à organiser la vente de
manière à ce qu'elle donne un résultat satisfaisant? Ces choses doivent, pour réussir, être préparées
de longue main, être étudiées à la
lumière des expériences du passé,
et conerétées en.suite d'une manière
pratique et productive. Notre population se tirera-t-elle en arrière,
quand il s’agit de la prospérité de son
principal établissement d’instruction
secondaire, dont elle a tant profité,
et dont elle profitera encore davantage, dans la mesure où elle saura
s’imposer quelques sacrifices pour le
mettre en état de correspondre toujours mieux aux besoins du moment?
La réponse à to.it lecteur qui ait
encore un peu de sang Vaudois dans
les veines.
Un ancien étudiant.
4
- 3S0
PÉRE ANGÈLE DE POLLINA
(De la Voice fronti Ilaly).
(Suite).
Bien que l’on fût très aimable
pour lui, Père Angèle était malheureux. Toute la bienveillance des nonnes d’un couvent voisin où il allait
célébrer la messe, ne pouvait dissiper le dégoût qui remplissait son
âme; elles avaient l’habitude de lui
envoyer quantité de gâteaux ( les
sœurs des couvents italiens sont renommées pour leur habilité à préparer des douceurs, des liqueurs,
etc. et elles vendent chaque année
une masse énorme de ces prémices
de leur piété); il recevait aussi de
magnifiques ouvrages en broderie
de ces nonnes qui avaient une sympathie spéciale pour les Capucins.
Le Gardien lui avait conféré 1e
titre honorable de « Discrète », ce
qui veut dire qu’il en avait fait son
confident; et il'lui avait promis que
l’hiver d’après (1890-91) il serait
nommé professeur de théologie au
séminaire de Messine.
Cependant Père Angèle désirait
faire unevisiteà M.Bellecci,le pasteur
Vaudois de Catane; mais il était
surveille, et comme, juste en face
de la maison du pasteur, s'en, trouvait une appartenant au Gardien,
Péré Spina, il ne savait trop comment s’y prendre. Un jour toutefois,
il prit son courage à deux mains et
il alla; mais il lut aussitôt découvert, reconduit au couveut et sévèrement puni.
Les règles des Capucins leur per. mettent (le se rendre chaque année,
pendant quelques jours, chez eux, et
le 27 Juillet 1890 Père Angèle se
rendit de Catane à Pollina. En route,
il s’arrêta à Cefalù, où l’évêque essaya de l’enlacer par la promesse
de le faire passer du blergé rég^ulier
au séculier. 11 écrivit, en effet, à
Rome, mais la réponse fut négative.
L’évêque néanmoins le nomma Vice
Curé de Pollina et le laissa plusieurs
mois dans cette charge, bien que son
Provincial l’eût suspendu a divinis.
L’état d’âme de Père Ang'èle était
des plus critiques. Il était toujours
plus dégoûté de la religion romaine,
c’est pourquoi bien que le Provincial lui promît un bon accueil au
couvent et le suppliât d’y retourner,
tandis que sa mère insistait auprès
de lui pour qu’il reprît sa vie monacale, il se sentait toujours moins
disposé à leur obéir. Il avait de la
sorte passé plus de quatre mois à
Pollina, lorsqu’il se décida à écrire
à M. Beilecci. Celui-ci lui répondit,
en Décembre dernier, lui donnant
des directions et des encouragements
et lui conseillant de s’adresser au
pasteur Vaudois de Palerme. Ces
lettres furent ouvertes au bureau
de poste de Pollina et les prêtres en
surent le contenu, de telle sorte
qu’une seconde et plus grave suspension vint frapper le Père Angèle,
le 23 Décembre 1890.
Enfin, le 10 Janvier 1891, Père
Angèle me fit visite à Palerme, me
demandant instamment de le délivrer de son malheureux état. 11 me
fut donné de parler à son cœur et
à sa conscience, et, en lui disant
adieu, j’insistai auprès de lui pour
qu’il fournît cette preuve de son sérieux et de sa sincérité; de tout
laisser pour l’amour de Christ et de
pourvoir, par le travail, à sa sub.sistanee. Il emporia quelques livres
que je lui remis et nous continuâmes à correspondre. Il chercha à
être employé comme maître d’école,
mais la ville étant divisée en deux
partis, et son père appartenant à
celui qui avait été battu qux dernières élections politiques, il ne réussit pas. Dans l’intervalle, il fut atteint de Yinfluenza et eut beaucoup
à souffrir, car sa mère, femme bigote, au cœur dur, refusa de le soigner. Elle ne faisait que l’injurier
en l’appelant hérétique, et elle menaçait de le jeter à la porte. De
plus, lorsqu’il fut convalescent, elle
5
- 381
refusa rl’allumer du feu ef de préparer le repas aussi longtemps qu’il
serait resté snus son toit. Elle l’insulta grossièrement et alla même
jusqu’à essayer de le battre. Dans
cette extrémité, et pour ne pas faire
acte de révolte, comme aussi pour
ne pas être cause de nouveaux troubles, il quitta la maison que sa mère
fit immédiatement asperger par trois
fois d'eau bénite! La pauvre ignorante disait à qui voulait l’entendre
que son fils était possédé du diable
et était en train de devenir un «negrornante » (sorcier).
Père Angèle se rendit chez moi
en Avril dernier et me raconta se.s
tristes aventures. Un ex-député de
Levante s’élait offert à le mettre à
même d’ouvrir un magasin, si seulement il cessait tout rapport avec
les proleslanls et se déclarait tout
prêt â lut avancer fr. 20.000. Ici
même, à Palerme, un homme de loi
lui promit que s’il restait prêtre il
lui ferait trouver des messes à feison. On lui parla aussi au nom de
l'Archevêque, mais sa décision était
prise et rien ne pouvait la changer.
Il venait courageusement à nos cultes dans sa robe de moine tandis
que plusieurs prêtres lui couraient
après. Un moine de son ordre l’arrêta un jour, et s’efforça de le conduira au couvent; mais il le laissa
aller quand il eût reçu de lui cette
réponse: « Je suis ma conscience et
vous suivez la vôtre; nous aurons
tous deux à en rendre compte à
Dieu ». — Quant à moi j’étais très
perple'xe. J’avais espéré que Père
Angèle aurait trouvé un emploi et
alors nous aurions pu nous occuper
de lui. Mais avaisrje le droit d’arranger à l’avance ce que voudrait
faire la Providence de Dieu? Auraisje été irrépréhensible en abandonnant une âme qui luttait contre les
ténèbres e( recherchait anxieusement
la lumière? Je mis tout cela devant
le Dieu tout sage et tout puissant
et je tendis une main secourable au
Père Angèle, Ayant reconnu tout
de suite qu’il était bien doué, je pensai que peut-être Dieu l’emploierait
à son service. J’espèrq, qu’il pourra
prendre son diplôme comme professeur de latin et qu’il deviendra un
jour un puissant évangéliste. Dans
ce but, M. Bassanelü et moi lui donnons chaque jour des leçons de religion, qu’il semble parfaitement
comprendre et goûter. Mais tandis
qne nous nourrissons son âme, son
cœur et son cerveau, son corps aussi
a besoin d’être soutenu et vêtu. Estce qu’aucun cœur chrétien ne se
joindra à nous dans cette œuvre
qui 'n’est pas de la charité pour
l’homme seulement, mais qui con
court directement à la gloire de Dieu?
Veuille le Maître lui-même nous
trouver des collaborateurs parmi ses
disciples.
A. Muston.
Casa Naceari, Via Principe Belmonte
Palermo.
Un évangéliste en danger
On lit dans XAlpe Retica du 29
Octobre: Mardi, dans raprés-raidi,le
pasteur des évangéliques d’ici se
rendait à Gordona. En chemin, il
rencontra deux paysans aux manières aimables dont il fit ses v'ompagnons de route jusqu’au village. La
conversation était amicale et rien ne
faisait prévoir ce qui arriva dans la
suite.
Tout à [coup, à peine eurent-ils
pénétré dans le village, un des deux
paysans, homme grand au teint hâlé,
à la bai be noire, commença à injurier, avec une extrême violence, le
pasteur. M Blasi, surpris, dit qu’il
ne croyait pas avoir mérité ce traitement étrange; qu’il était venu à
Gordona pour se distraire, et qu’il
s’y était rendu parfois, depuis plus
d’une année, sans que jamais ont
eût eu à se plaindre de lui. Cette
réponse modérée ne réussit pas à
calmer le paysan furieux qui ne fit
1
"S
■■
6
fe'!*-' ■
- 3Ô2
ü '
|
I;"
pi.
f::
M-.
Ë'
«■t
que rédoubler la dose de ses malédictions.
Dans U’iiîtervalle, une foule était
accourue et se sentait menaçante
autour du pasteur qui chercha un
refuge dans une auberge voisine.
Justement alors, par bstzard ou avec
intention, passait par là le curé de
Gordomn que M. Blasi pria d'intervenir pour calmer les esprits exaltés;
mais lui, en vrai prêtre h'^manilaire
et chariiable, continua sa route en
marmottant, à radresse du pasteur,
des paroles non inspirées certes par
un esprit de conciliation.
Le provocateur du désordre, per■sonne influente du pays, se calma
tout àicoup, invita M. Blasi à l’accompagner, en lui pramettant de le
mpeLtre;en sûreté. Eni effet,, ilile t ond’iLsit à la porte du village et lui dit
d’-un (ton impérieux: «Va-t-en!».
Le pasteur vit non loin de là/sur
le bord de lia roule, des gens dont
la mine était tout autre que r.issuranle. Mais que faire? Il s'achemine
dans la ¡direction de Ghiavenria. 11
n’avait fait que quelques pas lorsqu’une grêle de pierres vint s’abattre
suriiuijïetœla pendant un parcours
de plu&iéurs centaines de mètres.
Tel est ieifaibabominable qui nous
a été iraconté par lUneipersonne bien
informée. Nous savons que le pasteur a porté plainte et qu’il entend
aller jusqu’aui bout et obtenir qu’on
lui tasse justice.
FOÜRiES «Mis M LA RUSSIE
À reporter I,. 158 —
M;lle Rdhdé . , . » 5 —
,'N.N » 15 —
J. J. 'J. . » 2 —
Quelques enfants de l'Ecole
enfant. de VillaT Pellice » 1,50
Paroisse du Périer:
)P'h. R'osfcan, pasteur » 5 —
iMad® veuve Marianne Poët •» 5 —
» » Gatherine Grill » 5—
Report L. 1S6,50
François Peyroi, ancien
Jean Peyroi, aubergiste
Jean Peyroue], fourier major
Henri Pellegrin, notaire
Jean Ribet, régent
Jean Guigou, boulanger
François Guigou, aubergiste
Susanne Grill
François Peyran, négociant
Jean Balme, »
Amédée Bostan, docteur
Ernanuel Pons, secrétaire
IVof. Al. Vinay
M® F. veuve Davyt
M® Beckwith .
À reporter L. 186,50
1 —
1
2 —
2 —
1-2 —
1 —
1 —
0,50
3 —
5 —
1 —
3 —
» 3 —
»10-
Total Fr. 223 —
La souscriptUm sera cîose Hwcredi prochain.
MISSJONS
— Nous trouvons dans VEvangéliste> un fragment d’une lettre qu’écrivait récemment M. O. Michelson,
missionnaire aux Nouvelles Hébrides:
« Il y a moins de douze ans,ditMl,
que je suis arrivé ici parmi les cannibalesét en proie à la fièvre.,L’espace
me fait défaut pour raconter en dé-,
taiLmes aventures et mes ruites précipitées au début de mon œuvre;
je pourrais montrer un de mes meilieurs catéchistes d’aujourd’hui qui,
il y a quelques années, m’avait couché en joue et l'ul providentiellement
empêché de me tuer; je pourrais
dii'e comment, dans une autre circonstance, l’arrivée inopinée de ma
femme a empêché un autre sauA'age
de m’assassiner. Mais je préfère vous
dire où en sont maintenant les choses... L’un après l’autre, les cœurs
se sont ouverts, les villages ont été
gagnés à l’Evangile. Nous avons maintenant 30* piédicateurs indigènes
dans un nombre à peu près égal de
villages. Mon district actuel se comi pose de 4 îles entières et d’une partie
de la cinquième avec 2,000 âmes.
Nous avons des écoles dans 29 vil(lages et tous les dimanches l’Evan-
7
383
gile est fidèlement annoncé en 30
lieux de culte. Le culte de famille
est pratiqué a peu près dans chaque maison. Pendant la semaine de
prières, de celte année, j’ai tenu des
réunions spéciales. Le dernier jour
je dis : « Qui est prêt ici à tout sacrifier et aller n’importe où pour
l’amour doJésus-Chrisl? » Trois cents
se levèrent, en réponse à cet appel.
— Nous habitons, ici, en parfaite
sécurité au milieu d’un peuple qui,
il y a dix ans, nous aurait chassés
et aurait voulu nous tuer. Les fusils,
dont ces gens ne pouvaient se passer
il y a quelques: années, servent maintenant de chenets dans les cuisines.
Leur probité est remarquable; le
moindre objet perdu sur la roule est
scrupuleusement ramassé, et placé
sur le bord du chemin où le propriétaire peut venir le reprendre ».
CHROIVIQÜE VAIDOISE
LtSERNE S.T Jean. — Obsèques
du Major P. Malan. — Vendredi
dernier, un nombreux cortège se formait à la Gare de Luserne S. Jean,
pour recevoir et conduire au cimetière de S. Jean, la dépouille tnortelle du Major Pierre iffaian décédé
à Crémone, à l’âge de 57 ans.
Le 28 Août 1854' M. Malan Oiitrail
comme volontaire dans le 6® rég.
infant. Le 24 octobre 1855 il obtenait, dans un combat livré en Crimée, la médaille pour la bravoure
militaire. Promu sergent le 1' Août
1858,fourrier le 1” Avril 1859, souslieutenant le 11 Décembre même
année, il se battit en héros à S. Maitino et reçut une mention honorable
spéciale ainsi que la médaille d’or
pour le courage. Nommé lieutenant
le: 24 Mars 1861, capitaine le 7 Juin
1866, il prit part à toutes les campagnes jusqu’en 1870. Gomme récompense de son dénouement il fut
décoré de la croix de la Couronne
d’Italie et tout dernièrement encore
de celle des SS. Maurice & Lazare.
Jj’office funèbre fut présidé par
MiW. Meille qui parla d’une.manière
impressive sur 1 Tim. VI, 12 etiprononça la prièro. M. Koggero, gendro
du défunt prit ensuite la parole et
s’étendit sur les mérites de notr’e;
rogretlé compatriote, et sur la dou
leur.que sa mort avait, oeçasiotmée
à sa ville d’adoption et au cercle plu.s.
rostreinl de ses parents, et amis.
BIBLIOGRAPHIE
Sesto Centenario delle origini della
Confederazione Elvetica. — Dir
scorso pronunzialo a Èirenze dal
Rev. Giovanni Luzzi.
Nous remercions notre ami, l’auteur de ce discours de nous l’avoir
envoyé. 11 y fait preuveule connais-sances, historiques étendues qu’il r.e
vêt d’un langage d’une grande beauté.
Nous le remercions tout particulièrement d’avoir associé aux souvenirs
de l’ancienne histoire Suisse ceux
du Bicentenaire Vaudôis. 11 est à
peine besoin d’ajouter que ce discours prononcé devant un public des
plus mélangés est en tout digtie d’un
orateur spiritualiste et chrétien.
La citation suivante: suffira à le
prouver.
« Qu’il lève la main celui qui est
prêt à renoncer à; l’injustice,: à Timmoralité, à l’amour de ce monda
qui est convoitise de la chair, .con"
voitise des; yeux, orgueil d© la vie!
« Qu’il lève-la main celui qui, renonçant; à son égoïsme- naturel est
prêt à accepter la devise; Tous pourun, comme un s’est donné; pour
tousl
« Qu’il lève la main celuiiquijdans
le secret de son cœur, identifie,
comme ils le .sont sur le drapeau
national-, les; deux idéaux; la croix
blanche de la foi dans le chi mp
rouge de l’amour patriotique! Qu’il
s’éloigne celui qui du chataap.rouge
dui patriotisme- voudrait écarter la
■"Í
..Í
■Ì
4
8
-y-.
/Vf)'/ ,•
■>'-.r: -i .
fe
S^.''
M
rf ■
384
'' : 'i
croix blanche de la foi! Qui ne sait
que les emblèmes tout rouges sont
trop souvent rendus tels par le sang
de guerres fratricides?
« Notre drapeau ,ne peut, ne doit
pas être autre que celui de nos pères — le drapeau d’un amour de la
patrie (|ui nait de Dieu qui est le
parfait « amour », qui vit eu ce
Christ qui s’est immolé pour le bien
d’autrui, qui s’inspire de cet évan»
gile qui ne donne à l’homme la conscience de son droit qu’après avoir
réveillé en lui le sentiment du de
voir.
« Frères! le drapeau qui s’accorde
avec la divine poésie de notre pays,
qui résume l’histoire de notre patrie
toute comprise en ces mots: Dieu
et peuple, qui symbolise Fideale di
cittadino che si muoveva suU’orizzonte dell’apostolo ispiralo, ne cesse
jamais de flotter sur notre colonie
florentine; et qu’à tout confédéré il
rappelle tous les jours le message
céleste: — libres, mais serviteurs de
Dieu. » ►
Revue Folili(fiie
Italie — Le roi a donné 100.000
fr. pour les pauvres de Païenne. 11
a fait l’acquisition de nombreux objets d’art à l’exposition.
— Parmi les nouveaux sénateurs
se trouve lesecond filsdu prince Amédée Victor, comte de Turin, qui a
atteint l’âge de 21 ans.
— I.e procès Cagnassi et Livraghi,
à Massaua s’est terminé par l’absolution des accusés. Livraghi doit,
dans un second pi'océs, répondre des
exécutions sommaires dont furent
victimes un certain nombre d’Africains; mai.s il affirme n’avoir agi
que par les ordres de ses supérieurs.
X
Ifi’ance — L’archevêque d’Aix
qui avait adressé une lettre inju
rieuse au ministère français, à la suite
des incidents de Rome, a été condamn? à fr. 30U0 d’amende.
— L’ambassadeur anglais. Lord
Lytton est mort à Paris le 2.
X
Berlin ~ Le 24 l’Empereur a
reçu le chancelier russe, G-iers. Ce
colloque rapproché de celui de Monza
rn >ntre bien que la Russie n’entend
nullement faire une politique hostile
à la triple alliance.
X
de la ligne
liussie — Un train
Orel-Griesy a été précipité dans le
fleuve Oltucha. On ne connaît pas
encore le nombre des victimes.
X
Brésil — La révolution s’est étendue de Rio Grande à la capitale du
Biésil. Le président de Fonseca est
démissionnaire.
PETITE GAZETTE
— Le 25, la rente italienne a été quo tèe
L. 90,27.
HVI8 AU PUBLIC
Paraîtra bientôt, le petit manuel
d’acheminement à la lecture française, avec les tableaux relatifs, préparés par la Commission de l’Ecole
de Méthode.
S’adresser à l’Imp. Alpina.
Nous roppelorts qu’à la Typ. Alpina
se trouvent en vénte le i.®” Livre
de lecture (le petit Davidj à l’usage des écoles vaudoises et le ■
nouveau- Catéchisme.
J. P. MAlan, Gérant
Torre Pellice — Imprimerie Alpina
i ■'j'-