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Quatrième Année.
2/i Mai 1878
N. 21.
ÉCHO DES VALLÉES VAUDOISES
Paraissant chaque Vendredi
Vou& me seres témoins. Actes 1, 8,
Suivant la vérité avec la charité. Ep. 1, 15.
J !
PRIX D'ABBONNEMENT PAH AN]
ïtalie . . . . L. 3 I
' Tous lâs pays dë l’Uûîon I
' de posto . . . * ^ I
Amérique . . , » 9 I
Od s'abonne:
I Pour 1 Intérieur chez MM. les
pasteurs et les libraires de
I Torre Pellice.
I Pour VFiriérieîir âu Bureau d’Administiatiuri.
Un numéro séparé: 10 centinies.
Annonces : 25 centimes par ligne.
Les envots d'argent se font par
leiîre vet omwandée ou par
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Pour la RÉDACTION adresser ainsi: A la Direction du Témoin, Pomaretto (PineroloJ Italie.
Pour l'ADMINISTRATION-adresser ainsi : A l'Adrninistraiion du Témoin, Poinaretto i Pinerolo ) Italie
Les délicatesses de ia législation Mosaïque.— Nos paroisses sont-elles des
Eglises? — Curreÿpondance. — Missions
évangéliques. — Sur la queslion du dimanche. — Le Calvaire. — Imprudence
fatale. — Heme politique.
m DÉLICATESSES
de la législation Hosaîpe
m.
ChacttB connait la manière dont
les docteurs juifs avaient copimenté et modifié , dénaturé le
grand commandement de Tamour
du prochain. ^ Vous avez appris
qu’il a été dit; tu aimeras ton
prochain et tu haïras ton ennemi ».
Math, v, 43. Mais voici l’une des
nombrenses et des plus touchantes
prescriptions de Moïse sur ce point
si capital, « Si tu vois l’âne de
celui qui te hait abattu sotjs sa
charge, tu t’arrêteras pouf l© secourir, et tu ne manqueras pas,
de l’aider, Dbut. xxii. 1. 4. L’fî-’
vangile n’a rien enseigné de mieux.
Et ai l’on prétendait encore ici
que la bienveillance et la tendre
compassion ne sont commandées
au juif qu’à l’égard du juif, nous
rappellerions cette parole de LÉviTiQUE XXV, 35; «f, quand ton
frère sera devenu pauvre et qu’il
étendra veTS toi ses mains tremblantes, tu le soutiendras ; tu soutiendras aussi l'étranger et le forain , afin qu’il vive avec toi «.
C’est à l’égard de la guerre,
des règles à suivre en la comiHençant et en la continuant, que la
loi mosaïque renferme de très remarquables préceptes. Nous ne voulons mentionner que les deux qui
se lisent au Ch. xx du Deutéronome. ‘ Quant tu iras à la guerre...
les officiers parleront au peuple,
en disant; qui est celui qui a bâh
une maison neuve, et ne l’a point
dédiée? qu’il s’en aille et s’en
retourne en sa maison, de peur
qu’il ne meure en la bataille et
qu’un autre ne la dédie. Et qui
est celui qui a planté une vigne
et n’en a ppint cueilli le fruit?
qu’il s’en aille et s’en retourne
2
.162.
en sa maison, de peur qu’il ne
meure en la bataille et qu’un autre
n’en cueille le fruit. Et qui est
celui qui a fiancé une femme et
ne l’a point épousée? qu’il s’en
aille et s’en retourne en sa maison,
de peur qu’il ne meure en la bataille et qu’un autre ne l’épouse *.
Que les temps sont changés,
et comme on s’est affranchi de ces
scrupules si primitifs 1 II est vrai
que les guerres de ces temps là se
faisaient par ordre exprès du Seigneur, et contre des peuplades frappées d’interdit parceque leur iniquité était parvenue à son comble.
Or s’il était nécessaire que tous
fussent aguerris, comme c’était
l’Eternel qui conduisait son peuple,
le nombre des combattants n’avait
qu’une importance très secondaire
(Gédéon et Jonathan). Aussi lisons-nous encore au môme Chap. du
Dtîutéronome V. 8, la direction suivante : « et les officiers continueront à parler au peuple et diront;
si quelq’un est timide et lâche,
qu’il s’en aille et s’en retourne en
sa maison, de peur que le coeur
de ses frères ne se fonde comme
le sien ». —'Le peuple de Dieu
doit être un peuple de franche
volonté au jour où il assemblera
son armée en sainte pompe 'i*.
Ps. ex. '
Bien des gens, même parmi les
conducteurs des peuples, savent
encore et professent de croire que
c’est Dieu qui gouverne le monde
et décide souverainemenl du sort
des batailles; mais comme il arrive
rarement que l’on puisse remettre
entre ses mains une cause juste,
c’est ailleurs qu’on regarde, c’est
au nombre, à l’habileté, au courage humain; aussi se garderait
on d’offrir aux soldats les mêmes
facilités que la loi assurait à un
sr grand nombre d’israélites à la
veille d’une bataille, ou au début
d’une guerre.
Nous trouvons enfin, toujours
dans ce même chapitre ,qui est un
vrai chapitre de Code militaire,
le commandement suivant qui pourrait avec un très grand avantage
être donné pour règle aux généraux d’aujourd’hui. « Quand tu
tiendras une ville assiégée durant
plusieurs jours en la battant pour
la prendre, tu ne détruiras point
ses arbres à coup de cognée, pareequG tu en pourras manger, c’est
pourquoi tu ne les couperas point ,
car l’arbre des champs est-il un
homme, pour entrer devant toi
dans la forteresse ? »
ms PAROISSES
sont-elles des Eglises T
Il y a une distinction à faire
entre l’église et la paroisse. La
première est le dépositaire ou le
dépôt des principes évangéliques,
la seconde est le lieu où ces principes sont appliqués. D’après cette
définition, ceux qui font partie
d’une paroisse ne sont pas nécessairement membres de l’Eglise.
Cependant, lorsque la paroisse
reconnaît et maintient les principes par lesquels subsiste l’église,
elle peut être confondue avec celleci, l’église et la paroisse sont
alors une même chose.
Dans quelle situation sommesnous, dans nos Vallées, à cet
égard? D’une part il y a une petite distinction entre la paroisse et
3
-163
l’église et d’autre part l’une et
l’autre se confondent parfaitement.
Il y a distinction en ce que l’église est le tout, et la paroisse
une partie ou une fraction de l’église, mais, si de nos seize paroisses , il n’en restait qu'une, conservant bien entendu les principes
de l’église, elle serait également
l’église. C’est dire que la paroisse
est chez nous l’église. Lise? le
chap.' premier de nos Règlements
organiques, intitulé: VEglise particulière ou Paroisse et vous verrez que sauf la relation de la partie
au tout, l’église et la paroisse sont
une seule et même chose. Quiconque est membre d’une paroisse
est membre de l’église, et si l’on
est exclu de l’église l’on est par
là même exclu de la paroisse.
Sommes-nous dans les conditions
voulues pour ne faire de la paroisse
et de l’église qu’une seule chose?
Est-ce que nos paroisses reconnaissent et maintiennent les principes en vertu desquels subsiste
l’église elle-même?
ÏI est certain que l’Evangile y
est annoncé, que les sacrements
sont administrés selon la parole de
Dieu, que les âmes sont enseignées
dans la vérité dès leur enfance, et
s’il est possible de trouver parfois
un individu qui ne sache pas qui
est le Fils de l'homme qui est venu
chercher et sauver ce qui était
perdu , il n’y a personne qui ne
connaisse le Sauveur sous le nom
de Jésus-Christ qui est mort sur
la croix pour nos péchés. Il y a
chez un bon nombre de précieuses
connaissances bibliques, et bien
que, au dire de chacun, ils soient
très rares, nous trouvons partout
de vrais fidèles qui prennent tout
leur plaisir dans la parole de
Dieu. Sans nous flatter, nous pouvons trouver dans chacune de
nos paroisses les éléments d’une
vraie église et dire avec Calvin:
« partout où nous voyons la,parole
de Dieu être purement prêchée et
écoutée, les Sacrements être administrés, selon l’institution de
Christ, là il ne faut douter nullement qu’il n’y ait église ; d’autant que la promesse qu’il nous
a baillée ne nous peut faillir;
partout où deux ou trois seront
assemblés en mon nom, je serai
aü milieu d’eux ». A ce point de
vue , quoique les fidèles, pour parler encore avec Calvin, ne soient
qu’une poignée de gens, voire contemptibles (méprisables) mêlés
parmi grande multitude, cachés
comme un peu de grain sous un
grand amas de paille en l’aire,
l’on peut encore donner à chacune
de nos paroisses le titre d’église,
sauf à prendre ce qui nous revient
du tableau suivant de Pascal : « On
ne voyait à la naissance de l’église
que des chrétiens parfaitement
instruits dans tous les points nécessaires au salut; au lieu que
l’on voit aujourd’hui une ignorance si grossière, qu’elle fait
gémir tous ceux qui ont des sentiments de tendresse pour l’église.
On n’entrait alors dans l’église
qu’après de grand travaux et de
long désirs; on s’y. trouve maintenant sans aucune peina, sans
soin et sans travail. On n’y était
admis qu’aprôs un examen très
exact; on y est reçu maintenant
avant qu’on soit en état d’être
examiné. On n’y était reçu alors
qu’après avoir abjufë sa vie passée,
qu’après avoir renoncé au monde,
4
-164,
et à la chair et au diable; on y
entre maintenant avant qu’on soit
en état de faire aucune de ces
choses. Enfin il fallait autrefois
sortir du monde pour être reçu
dans l’église ; au lieu. qu’on entre
aujourd'hui dans l’Eglise au même
temps que dans le monde. On con*
naissait alors par ce procédé une
distinction essentielle du monde
avec l’église; on les considérait
comme deux .contraires , comme
deux ennemis irréconciliables, dont
l’un persécute l’autre sans discontinuation, et dont le plus faible
en apparence, doit un jour triompher du plus fort; entre ces deux
partis contraires, on quittait l’un
pour entrer dans l'autre ; on abandonnait les maximes de l’un pour
suivre celles de l’autre; on se dévêtait des sentiments de l’un pour
se revêtir des sentiments de l’autre";
enfin , on quittait, on renonçait, on
abjurait le monde où l’on avait
reçu sa première naissance, pour
se vouer totalement à l'église, où
l’on prenait comme sa seconde
naissance; et ainsi on concevait
une très grande différence entre
l’un et l’autre: aujourd’hui on se
trouve presque en même temps
dans l’un comme dans l’autre; et
le même moment qui nous fait
naître dans le monde nous fait
renaître dans l'église ; de sorte que
la raison survenant ne fait plus
de distinction de ces deux mondes
si contraires; elle s’élève et se
forme dans l’un et dans l’autre
tout ensemble; on fréquente les
Sacrements, et on jouit des plaisirs de ce monde; et ainsi au lieu
qu’autrefois on croyait une distinction essentielle entre l’un et
l’autre, on les {voit maintenant
confondus et mêlés, en sorte qu’on
ne les discerne quasi plus ».
^orrcapotibancc
.... i) mai 18TS,
Mon cher ami,
La question que vous me posez et
sur laquelle vous désirez connaître mon
opinion , revient à ceci ; Quel est la
plus funeste des passions qui font la
guerre à l’âme 1 Ainsi posée, i! me
parait évident que la grave question
est résolue par des déclarations positives de la Parole de Dieu. D’un côté
le Sauveur lui-môme a rais en garde ,
ses disciples contre l’avarice, — ou
l’amour de l’argent, et déclaré au
grand étonnement de ses auditeurs ,
qu’un riche n’entre que diliicileinenl
dans le royaume de Dieu ; sans compter
que les vers et la rouille gâtent tous
les trésors terrestres, et quhm homme
3ni posséderait line grande abondance
e biens n’a cependant pas la vie par
ses biens. — Je n’ai pas besoin de
vous indiquer la place où se trouvent
ces paroles du Sauveur, — vous savez
où les prendre et je n’ai eu qu’à vous
les rappeler.
Saint Paul, auquel nous devons le
développement le plus complet des doctrines chrétiennes énoncées brièvement
par le Maître lui-même, se prononce
avec une grande force et â plusieurs
reprises au sujet de l’amour de l’argent dans lequel il voit le plus grand
ohslacle à l’entrée et an progrès dans
la vie chrétienne. — Je vous rends
attentifs surtout aux passages suivants;
« L’avarice ne doit pas même être
nommée parmi les chrétiens, — pas
plus que l'impureté ». ( Eph. v, 3 ).
«Ils doivent faire mourir (ou mortifier) l’avarice qui est une idolâtrie » ,
Mais l’enseignement le plus complet
et l’avertissement le plus solennel sont
donnés par l’apôtre dans I Tim. vi ,
910 que je vous cite en entier : a Ceux
5
qui veulent devenir ( ou être ) riches
tombent dans la tentation , dans le
piège et dans plusieurs désirs insensés
et pernicieux, cdr l'amour de l'argent
est la racine de toiis les maux; duquel
quelques-uns étant possédés se sont
détournés de la foi et se sont embarrassés eux-mêmes dans bien des tourments ”.
— Je vous dirai, mon cher ami,,
que depuis longtemps j’ai été vivement frappé de cette affirmation si positive de Saint Paul : « L’amour de
l’clrgenl'est la racine de tous les maiixs,
et que j’ai dû étudier celle question
avec tout le soin dont j’ai été capable.
Je me suis donc demandé et c’est là
ce que vous paraissez avoir fait aussi :
pourquoi l’apôtre dit-il cela de l’avarice , plutôt que de tout autre vice,
de toute autre passion charnelle? Pourquoi, de ce long catalogue de péchés
et de vices qui excluront du royaume
de Dieu ceux qui ne veulent pas y renoncer , l’apôtre sépare-t-il ce vice
spécial pour lui attribuer une action
particulièrement funeste? La réflexion,
le raisonnement, l’élude de soi-même
nous mettent sur la voie|pour répondre ;
si nous joignons à ces moyens, une
expérience un peu prolongée, nous
n’avons pas de peine à découvrir les
causes légitimes d’une semblable distinction.
Plus qu’aucune autre passion l’avarice est absolue et insatiable ; jamais
elle ne dit : c’est assez. Surtout, si
toutes les passions font la guérre à
l’âme et on compromettent la prospérité , l’avarice dessèche le cœur au
point de n’y laisser qu’à peine une
petite place, souvent plus de place, aux
affections naturelles. Mais ce qui rend
celte passion plus redoutable encore,
c’est qu'on ' peut en être l’esclave tout
en s’imaginant qu’on marche dans le
chemin de la liberté chrétienne et de
la vie.
Vous avez peut-être connu de ces
personnes, hommes ou femmes, pour
3ui le gain était l’unique préoccupation
e tous les instants. Gagner pour eux
et leurs enfants), gagner le plus possible par leurs enfants, en trafiquer
et leur enseigner le trafic en vue d’ac
auérir toujours plus, rarement de jouir
avantage. Tout ce qui rapporte est
louable : l’on est du moins habile à
le donner pour tel.
Comme en général les avares, op
amis de l’argent, en dépensent le
moins possible', i! n’est pas étonnant
quoiqu’ils en tirent gloire, qu’ils s’abstiennent des excès qui^coûlent toujours
cher.
C’est souvent par une considération
toute pareille qu’on [les voit assister
régulièrement aux assemblées de culte
où l’on ne dépense rien. Et d’ailleurs
ce doit lêtre un acte’agréable à Dieu
et qui vaudra à ceux qui l’accomplissent régulièrement des bénédictions
temporelles, aussi bien que spirituelles.
Jamais je n’ai connu un menteur ,
un voleur, un jureur, un blasphémateur ou un libertin qui prétendît être
un vrai disciple) de Jésus-Christ. Par
contre je ne pense pas avoir connu
un seul avare qui ne trouvât mauvais
qu’on lui contestât ce titre , quoique
peu de personnes fussent disposées à
le lui laisser.
Si vous ajoutez à cela que la plupart de ceux qui sont avides d’argent
prétendent quelque fois qu’ils ne le
recherchent qii’afin de pouvoir faire
plus du bien, soulager pliis de misères,
vous comprendrez que cette passion
aveugle autant que l’orgueil et la haine
et que plus qu’eux elle dessèche et
pétrifie le cœur.
J’ai parlé en commençant de l’expérience qui nous renseigne sur cette
auesiion comme sur tant d’autres.
¡eu me garde de penser que la conversion d’un avare soit impossible au
Seipeur. Mais la vérité me force
à cféclarer que jamais encore il ne m’a
été donné de contempler ce miracle
de la grâce. — Voilà pourquoi je réponds sans hésiter à votre question :
L’amour de l’argent ( ou des biens terrestres) est le plus terrible ennemi de
l’homme, celui sur lequel le chrélierl
doit veiller avec le plus de soin , —
car nul n’est plus capable de l’ertIraîner à faire naufrage quant à la foi.
Voire affectionné
6
NIS810I\S ËY4!\GËL1(}UËS
Nous avons reçu le 62® rapport annuel de la Sociéié des Missions de Bàle
pour l’année 1876.
Les recettes de la Société se sont
élevées à fr. 866,331,92 et les dépenses
à 866,165,37 ; ainsi avec un excédent
de recettes de fr. 166,55.
Le nombre des ouvriers européens
de deux sexes e.st de 171, et celui des
ouvriers indigènes de 277.
Les champs de travail de la'Sociélé
sont très vastes, ce sont les Indes
orientales, l’Afrique et la Chine. Dans
le courant du dernier exercice 841 nouveaux membres ont été ajoutés au différentes églises, savoir à celle des Indes
147, à celles d’Afrique 421, et à celle
de la Chine 273 ; ce qui a porté, au
1r janvier de celle année le nombre
des membres des divers troupeaux à
10,756, soit ;
Aux Indes .... 5,904
En Afrique . . . 3,355
En Chine .... 1,497
En ajoutant 148 Européens établis
aux Indes, et qui se rattachent aux
Eglises de la mission ,x nous avons un
total de 10,904 membres de l’église
répartis dans les divers champs de
travail.
L’augmentation a été comparativement inférieure dans les stations des
Indes à cause de la mortalité considérable, deslexclusionsjel de l’émigration.
Le rapport constate qu’il n’est pas
de station missionnaire fidèlement évangélisée , qui n’ait tôt ou Lard sa moisson , moisson d'ordinaire d’autant plus
abondante que le travail y a été plus
rude et en apparence plus longlemps
stérile.
« A la vue des bénédictions que le
Seigneur s’est plu à répandre sur nos
divers champs de travail, dit le rapport, ne pouvons-nous pas penser
que ce qui se passe aujourd'hui dans
le monde païen, (doit ¿réagir à son
lour|sur la chrétienté, queiCentrée de
tant de païens convertis dans l’Eglise
doit avoir son contrecoup au sein de
nos vieilles Eglises d’Europe, et que
les temps ne sont pas éloignés ou,
après les épreuves qui ne peuvent
manquer de fondre sur elles pour les
châtier de leur ingratitude et de leur
infidélité, elles verront se lever des
jours lüol nouveaux où le Seigneur
fera passer sur elles un souffle de vie
destiné à les renouveler et à les rajeunir entièrement? Ne pouvons nous
pas espérer que nous verrons les temps
des Gentils s’accomplir, la plénitude
des nations entrer dans l’Eglise, et que
nous pourrons hâter ainsi l’établissement du royaume de Dieu sur la terre? »
Sur la qaestion dit Dimanche
On a calculé que l’homme qui travaille loule l’année, le dimanche, ne
gagne pas plus, en définilive, que celui
qui' ne travaille pas ce jour là, sans
parler de l’abrutissement dans lequel
il tombe.'
Si la profanation du dimanche n’est
pas la mère du socialisme, elle en est
ia nourrice.
«
Les Chambres Wurtembergeoises ont
repoussé à une très grande majorité
la proposition de faire à l’avenir les
élections le dimanche. "Voilà un peuple
qui comprend l’importance du choix
de ses représentants et qui sait allier
le respect pour la loi de Dieu au vrai
patriotisme.
Un négociant en 'gros, de l’une- des
paroisses protestantes du département
de la Vendée, s’exprime ainsi dans
une lettre adressée à l’un de ses anciens amis domicilié actuellement à
Paris.
«....parlons maintenant commerce.
On me disait tout d’abord, parceque
j’ai fait mettre sur mon enseigne :
7
-161
fermé le dimanche, que Je ne vendrais
pas de vin; car c’est ce jour là que,
les clients ont le plus de temps pour
faire leurs achats. Mais cela n’a rien
fait; j’en ai vendu neuf fois plus que
je ne croyais: bonne occasion pour
dire au commerçant de garder tout le
dimanche pour Dieu et pour son service, et les choses n'en iront pas plus
mal ».
LE GUVAIRË
IJ ast un lieu piein, d'attrait pour mon ccour,
Où s’ftccoraplit l’insondablo mystère
Du grand salut que Dieu dunue au pécheur:
Ce lieu sacïé, o'oatle mont du Calvaire
Lieu, toutefois, plein d’angoisse et cl'horreur ;
Le Fils de Dieu . descendu sur la terre.
Se transformant en homme de dauleur,
Put mis en croix sur Je mont Ûu Calvaire.
Mais Uôu de paix, do suprème confort.
Car mou Sauveur. Iiuvaut la coupe amère,
Vint m'arracher ii réternelle mort
ISn expiant mes péchés au ICulvaire.
S'étant chargé du terrible grief
Qui condaonait mon àme è. misère.
Christ, sous le faix courbant son divin chef:
Paya le prix de ma paix au Calvaire.
Hôte tüvin sur la terre de deuil,
11 apporta la céleste lumière
Dans le séjour du ténébreux cercueil
Quand il entra dans la tombe au Calvaire.
Suis-je accablé sous la poids du péché ?
;io vois Jésus sur In croix salutaire
Qui, plein d'amour, de mos larmes touché,
Me tend les bras du pardon au Calvaire.
Lorsque Satan m’oiFro un mortel appAt,
Jésus bioQtèt exauco ma prière :
Dans le rooment du plus rude combat
Mon fort rempart est au mont du Calvaire
Dans le sacré souper de charité
Je vois au ciel Jésus priant le Père
Pour tout pécheur par son eang racheté
Lorsqu’il mourut sur la croix du Calvaire.
Au dernier jour de mon'terme expirant.
Quand gonnera pour moi rhoure dernière,
Encore alors, d’un ceil calme et mourant.
Je porterai mon regard au Calvaire.
J. D. C.
Imprudence fatale
Les acciclenls les plus déplorables
ont beau se multiplier, chacun ne
veut faire son profit que de ses propres expériences, et pour prévenir le
malheur, on attend qu’il soit arrivé.
On aime tendrement, ses enfants, on
est heureux de savoir que le.Seigneur
les aime et qu’il veillera sur eux, en
sorte que les pères et les mères peuvent se dispenser de les suivre de
trop près. C’est le manque de vigilance et de prévoyance qui vient de
coûter la vie à trois enfants, un garçons et deux filles dont l’aînée n’ayait
pas six ans. C’est au chalet de Peirlà
dans la Commune d’Envers-Pinache
qu’est arrivé le triste accident.
Les parents étaient sortis de bonne
heure pour aller ramasser un peu
d’herbe pour leur bétail et ils avaient
fermé leur porte à clef laissant encore
endormis les trois enfants dans un
même lit. Un quatrième enfant, un
nourrisson dormait aussi dans la grange
attenante, et a pu être sauvé.
Qu’esl-il arrivé dans l’inlérieur du
chalet? Il y avait des _ phosphoriques
un peu au dessus du lit; l’un des enfants a dû en prendre, peut-être pour
s’amuser, peut-être aussi pour allumer
la lampe, — car la clarté du jour
ne pénétrait qu’imparfailement dans
l’inlérieur de la chambre, lorsque la
porte n’éiail pas ouverte. Le l'eu a
pris à la paille du lit; les enfants ont
dû être asphixiés d’abord, puis brûlés,
et enfin lorsque le toit s’est affaissé,
des ardoises ont écrasé ce qui restait
de ces trois pauvres petits, qui dans
leur détresse s’étaient serréslPun contre
l’autre au fond du lit. Des voisins
accourus à la vue de la fumée, ont
trouvé la porte fermée jet n’ont pas
pu entrer. G’elait d’ailleurs trop tard
déjà pour sauver ces pauvres enfants.
Nous renonçons à décrire la désolation
des parents, lorsqu’ils revinrent de
leur course matinale.
8
-168
îRcüue poUttjC[Me.
Mtatie. — Les Chambres se sont
occupées de projets de loi d’importance
secondaire. Le Sénat a volé le traité
de con^merce avec la France et la loi
des tarifs des douanes.
La presse continue à manifester de
la bienveillance pour le Cabinet Cairoli. Gairoli et ses collègues peuvent,
à cause de cela, exercer une activité
salutaire au pays, Ils inspirent ce respect qui est le partage des hommes
honnêtes. — .lusqu’ici cependant, leur
action et leur activité ne sont encore
qu’un pieux désir, et rien de plus,
La Chambre sera fermée à la fin de
juin, et ce sera un vrai miracle si elle
arrive à discuter les budgets définitifs,
et à épuiser la question relative ,à l’exploitation du réseau de la Haute Italie,
question qu’il est absolument nécessaire de (léfinir avant le 30 juin, terme
maximum.
JP'rance. — L’Exposition est la
grande préoccupation du moment. L’intérêt pour celte cmavre colossale n’a
pas laissé pa,sser inaperçue la mort du
colonel Denferl, député de Paris; Iç
héroïque défenseur de Belfort appartenait à l’église reformée.
Un événement sinistre a jeté la
consternation dans Paris, c’est l’explosion de la rue Béranger qui a
causé la mort à un nombre considérables de personnes, écrasées sous les
décombres de trois maison^.
Aliemagne, — L’événement qui
a le plus ému le public européen dans
la dernière quinzaine, c’est l’attentat
commis, samedi 11 courant, contre
l’empereur Guillaume], attentat qui n’a
pas eu, grâce à Dieu, de conséquen
ces fâcheuses. L’assassin Hödel a été
immédiatement arrêté; la force publique a réussi à grand peine à le sauver de la colère de la foule qui voulait te massacrer.
De grandes ovations ont été faites à
l’Empereur, à la suite de cet événenement, par la population de Berlin
cl par les autorités gouvernementales.
Les souverains et les chefs des gouvernements étrangers se sont empressés
d’envoyer à l’empereur Guillaume des
télégrammes de félicitalion'; la presse
de tous les pays a été unanime à
stigmatiser cet,odieux attentat. ~ L’opinion la plus accréditée à Berlin est
que l’assassiu est un émissaire du parti
socialiste, contre lequel le Gouvernement de l’empire va, assure-t-on,
proposer des lois restrictives.
a'Orienl. —■ Le comte
Schouvaloff, ambassadeur de Russie,
a Londres, a reçu de son Gouvernement une mission de conciliation. Il
aurait d'abord obtenu qu’on soit moins
provocant à S. Petersbourg; il a été
reçu à Vienne. Bismarck et l’empereur Guillaimie conseilleraient de faire
des concessions à l’Angleterre et à
l’Autriche. Schouvaloff est attendu à
Londres. Ces derniers jours les espérances- de paix ont augmenté. Cepen
En vente chez M. Em. Béroud
Libraire-édüeur à Genève.
Congrès de Genève pour la
réforme des moeurs, tenu en septembre 1877. Compte-rendu sténographique, un joli volume in 8“. Prix
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Fignerol, Impr. Chiantore et Mascarelli,