1
Année Sixième.
24 Septembre 1880
N. 39
LE TEMOIN
ÉCHO DES VALLÉES VAUDOISES
Paraissant chaque Vendredi
Vous me seres témoins. Actes 1, ¡
Suivant la vérité avec la charité, üp, 1, 15,
Iprix d’abbonnbment par an
I Italie . .. L. 3 I
Tous les pays de rUnion
' ; de poale . . . > d
Amérique , >9
On s’abonne :
I
Un ou plusieurs numéros séparés, demandés avant le tiPour {'Intérieur chez MM. lea !| rage 10 cent, chacun.
pasteurs et (es libraires de |i Annonces: S5 centimes par ligne.
Torre PelUce. !; I^es envois d'argent se font par
d'Ad- || IV
juinistration. ,,^5^ ArgtiUina.
Il
Pour la RÉDACTION adresser ainsi ; A la Direction du Témoin, Pomaretto (Pinerolo) Itali 0
Pour (’ADMINISTRATION adresserainsi : Ai‘Aâinini.stra(ion du Téwioî«, Pomaretto ( Pinerolo^ Italie
Homiïiaîjre.
Le Synode de 1880. — Concours pour
les élèves des écoles du Ditnaothe. —
Encore do la Glorieuse Rentrée. — {Programme de conconrs. — Ecole d’évangélisation de Nice. — .Trente sLv noms. —
.Vottofiiifis religieuses et faits dîners. —
lievue politique.
LË SYNODE DE iS80
Après la lecture du rapport
sur la gestion de la Table, la dis*
cassion s’engage sur les questions
soulevées par le rapport de cette administration. A l’observation faite
par un membre de l’Assemblée qu’au
lieu de mentionner chaque paroisse
U serait mieux de donner une vue
d’ensemble de l’e'tat religieux de
l’église entière, il est répondu
que c’est le Synode lui-méme qui
l’a ainsi ordonné, il y a quelques années. Il nous paraît plus
naturel de laisser l’administration
entièrement libre de suivre, chaque année, dans la rédaction de
son rapport, la méthode qu’èllè
croira la plus convenable. -^ ,Àu
sujet des vmïes pastorales sur
Futilité des quelles des doutes
ont été quelquefois manifestés par
ceux qui peut-être n’en avaient
jamais ni fait ni vu, le Synode
laisse prudemment subsister cette
institution très ancienne et dont
la Table peut tirer un grand parti
à peu-près partout, ai elle ne ae
met pas dans la nécessité dé les
faire trop précipitamment.i ■
L'évangélisation à Vintérimr a
donné lieu à une longue et importante discussion. Malgré l’émigration de ces dix ou quinze dernières aimées la population de
nos grandes paroisses est allée en
augmentant, et à mesure que les
pasteurs se sont efforcés d’embrasser leur tâche toute entière,
l’on a senti plus vivement l’insuffisance du ministère d’un seul
homme, même du mieux doué,
dans ces localités d’étendues considérables, peuplées de deux à trois
mille vaudois. Mais on avait beau
parler de donner un aide aux
pasteurs les plus chargés, ou de
placer dans ces vastes paroisses
un évangéliste dépendant de la
Table, on manquait à la fois et
2
-310.
d’h-ommes et de traitements. Cette
année, enfin, l’une et l’autre condition ont pu être réalisées. M*'
Paul Meilie, fils de pasteur et
frère de deux ministres-évangélistes, a senti que son privilège,
plus encore que son devoir, était
d’employer au service du Seigneur
et au profit de son Eglise , une
bonne partie des biens terrestres
dont Dieu l’a enrichi.
Ayant offert à la Table de donner les trois quarts du traitement
d’un second pasteur pour La.Tpur
dans le Val Pélis , et pour Périer-Maneille, au Val St. Martin,
à-la double condition que chacune
de ces deux paroisses fournît un
logement convenable et le quart
de l’honoraire, c’est-à-dire, la
somme annuelle de cinq cents
francs, — cette ofiPre généreuse
fut aCGueillie avec empressement
et reconnaissance. Pour La Tour
l’exécution était singulièrement
facile. Le Consistoire ¡possède nne
bonne maison avec jardin au Coppiers, tout près de l’ancien temple
convénablement réparé. La contribution annuelle de 500 francs
peut être fournie sans peine par
cette grande paroisse, aussi fu-t-elle
immédiatement votée. En attendant
que le Synode statuât shr le mode
de nomination définitive du second
pasteur, il fut pourvu provisoire^
ment à ce poste par la Table
d’accord avec le pasteur agissant
au nom du Consistoire."
Pour Périer-Maneille, la chose
était beaucoup moins simple et
moins facile. Et tout d’abord, la
population de la paroisse est à
peínele tiers de celle de La Tour,
et en partiQulier comme il n’y
aurait pour on second pasteur
d’autre résidence possible que la
vieille cure de Maneille, la portion de population confiée spécialement à ses soins pastoraux, ne
s’élèverait pas à deux cents âmes,
ce qui semble tout-à-fait insuffisant pour occuper régulièrement
un homme d’une manière utile
pour lui-même. D’un autre côté
il semblait fort difficile, et à plusieurs il semble encore impossible, que la paroisse remplisse la
condition du subside, au moins
d’une manière durable. — La
Table avait très bien senti ces
difficultés, aussi avait-elle eu l’idée
de proposer un usage assez différent du don offert par Monsieur
Paul Meilie, savoir de placer un
évangéliste à Pérouse, pour le
service des deux vallées, ou bien
encore de faire trois parts de ce
don et de placer un ipstitutour
évangéliste dans chacune des localités où le besoin s’en fait le
plus vivement sentir, savoir, à
Mourcious pour la paroisse de
St. Jean, à Rocheplatle ¡pour ©elle
de Prarustin et enfin à Maneille
pour celle de Périer-Maneille. -rSeulemerit M. Meilie avait fait
une promesse à cette dernière
paroisse, et il n’était pas homme
à y manquer, tandisqna la paroisse
par l’organe de son pasteur et
de ses députés déclarait maintenir
son droit et se soumettre à robligation imposée. Il ne réstait donc
au Synode qu'à témoigner toute
sa reconnaissance au généreux donateur et qu’à inviter les paroisses
bénéficiées à procéder sans retard
à la nomination de leur second
pasteur en ae conformant aux.prescriptions du règlement de la. ¡paroisse. (d suim-e).
3
--311
fioiicOTrs iMJBF les élèves des écoles
da Dimancbe
Mous soTiifnes un peu en rélard poiu’
la pablicálion de ce concours , des
conditions à remplir pour y être admis et des questions auxquelles on
devra répondre. Voici d'abord les conditions à remplir:
1. No pas être né avant le 1865.
2. Indiquer vis-à-vis de chaque demande , les passages de l’Ancien ou
du Nouveau Testament, qui aux yeux
de l’élève répondent à la question, en
commeiTçanl par le nom du livre, le
chapitre et les versets, puis transcrivant le passage en entier.
3. Les feuilles contenant les réponses doivent porter, oùti'o le nom de
l'élève, riïidicalion de son âge, comme
aussi celle de l’Ecole à laquelle il appartient,
4. Chaque feuille doit-être contresignée par le Directeur de l’Ecole,
lequel sera censé certifier par sa signature que l’enfant ne dépasse pas
râgé requis , qu’il n'a pas été aidé
par quelque' autre personne , mais
qu’il 'a répondu' fui seul aux questions.
Pour être admis au concours les
feuilles doivent parvenir aux mains de
M. Proebet président du Comité d’Evangéiisalion, avant le 31 décembre
de l’année courante.
Voici maintenant lesqiiestionsposées:
1. A quoi est compaiée la parole
de Dieu potjr montrer qu’elle peut
servir de guide au chrétien ?
2. A quoi cette Parole est-elle comparée' pour montrer le besoin que le
chrétien en a pour croître dans la vie
spirituelle ?
3. A quoi est-elle comparée pour
montrer l’usage qu’en doit faiio le
chrétien dans son ’combai contre ses
ennemis spirituels V
4. Donnez un exemple de cet emploi) de la parole de Dieu dans un
combat!) spirituel.
5. Où estece que la parole de Dieu
est comparée à un miroir ‘1
6. Où est-Cft que; lai pairolb de Dieu
est mentionnée oohiHio instrument de
régénération ?
7. Prouvez que l’erreur en religion
provient de l’ignorance de l’Ecriture.
8. Prouvez que la Bible est immuable
comme son divin Auteur,
9. Dgns quelle période de rhisloire
des Hébreux lisons-nous que la Parole
de Dieu était rare en oe temps-là?
10. Où trouvons-nous annoncées comme un sévère châtiment de Dieu la faim
et la soif, d’entendre la parole du Seigneur ?
11. De qui a-t-il été dit qu’il était
puissant dans les Ecritures ?
12. Qui a connu les Ecritures dès
son enfance, et qui l’en avait instruit?
13. Donnez uii exemple d’une manière fausse de citer et d’appliquer les
Ecritures.
\k. Rappelez une grande doctrine
prouvée par Jésus Christ au moyen
d’une citation de l’Ancien Testament.
15. Prouvez par les épîtres de Saint
Pierre que de son temps, les écrits
de St. Paul étaient reconnu,? comme
faisant pailie de l’Ecriture Sainte.
16. A quelle occasion et à qui Dieu
déclara-l-il son nom ? Comment parlal-il de lui-même?
17. Où est-co que la toute-scieiKe
est attribuée à Jésus?
18. Prouvez que Dieu seul peut pardonner les péchés.
19. A quelle occasion Jésus a-l-il
affirmé que ce pouvoir lui appartenait?
20. Lorsque S. .Jeari parle de la
Parole (J, I, 1), à quelle personne
de la Trinité i’applique4-il ? Gomment
le prouvez vous ?
21. Expliquez par un passage de
l’Epître aux Hébreux pourquoi le Fils
de Dieu s’est fait bomrhe.
22. Quel est le seul point dans le
quel Jésus, comme homme était différent des autres hommes.
23. Rappelez quelques circonstances
dans lesquelles Jésus a manifesté ouvertement ses deux natures.'
21. Prouvez que Jésus souffrit et
mourut volontairement.
25. Où est-il parlé du Saint Esprit
comme de Celui qui enseigne les chrétiens ?
4
-312
Encore de la Glorieuse Rentrée
( Fin ).
La voix de Dieu , disons-nous, et
non la voix d’un homme seulement,
rappela nos pères dans leurs vallées
qui sont encore aujourd’hui les nôtres.
Sur quoi repose celle aflîrmalion La
plupart des admirateurs d’Arnaud mis
en demeure de prouver la bonté de
son entreprise , font ressortir et citent
comme argument irrésistible le succès
éclatant, merveilleux même, ^ui a
couronné celle expédition , téméraire
selon les hommes, mais approuvée de
Dieu, puisqu’il l’a bénie. C’est aussi là
ce que disaient nos pères et après loiit
un tel sentiment chez eux paraît bien
naturel: ayant encore l’ame pleine des
émotions tour à tour terribles et douces que leur avaient fait éprouver la
présence du danger et la délivrance
qui avait suivi, ils ne pouvaient faire
autrement que de voir partout la ïnairi
de Dieu dirigeant même les moindres
détails ; aussi, pénétrés de celle pensée , répondaient-ils aux accusalions
de leurs ennemis vaincus, par cet
argument, qui leur paraissait sans réplique : ( voir le frontispice de la dédicace ) nous étions à peine mille personnes; contre nous était le Coi de
France et le Duc de Savoie avec une
armée de 22.000 hommes; nous les
avons battus et sommes rentrés dans
nos héritages ; signe évident que Dieu
filait avec nous. — Cela nous paraît
vrai, à l’évidence exclusivement. Oui 1
Dieu a été avec nos pères, c’est par
son bras qu’ils ont été vainqueurs,
c’est son doigt qui les a conduils.
Voilà ce que nous senton.s et ce n’est
pas pour nous affaire de raisonnement.
Mais lorsqu’il s’agit de le prouver à
nos adversaires, gardons qous soigneusement de citer le succès de celle entreprise comme une preuve de sa légitimité.
L’histoire nous donnerait un démenti solennel ; car que de bonnes
causes ont fait naufrage, combien de
projets excellents ont misérablement
avorté ! et par contre n’a-t-on pas vu
et ne voyons-nous pas encore à l’heure
qu’il est les plus exécrables projets et
les entreprises les plus iniques réussir
pleinement? C’est là un profond mystère, c’est le secret de la Providence.
C’est manquer de respect à ce mystère,
c’est vouloir violer ce secret que de
juger d’une enl reprise d’après le succès ou l’insuccès qu’elle a obtenu.
Eviions-soigneusement, à propos de la
Glorieuse henlrée, un argument aussi
dangereux et qui retomberait sur nous
de tout son poids pour nous écraser ;
car si les victoires des Vaudois veulent dire approbation de Dieu, nos
défaites nombreuses voudraient donc
signifier abandon de Dieu ? et pourtant lors même que nos pères, en 1589,
au lien de vaincre, eussent été engloutis par la haine de leurs ennemis,
quand même pas un d’entre eux n’aurait pu fouler de nouveau le sol de la
patrie, nous dirions encore malgré
cela que leur entreprise était bonne
et selon la volonté de Dieu.
Le peuple vaudois a-t-il une mission
et quelle est celle mission? Poser une
telle question c’est la résoudre. Si jamais il y a eu un peuple évidemment
missionàire c'est le peuple vaudois.
Le passé, le présent et ce qu’on peut
prévoir de .l’avenir, tout nous dit bien
haut que si nous ne sommes pas cela
nous ne sommes rien; d’autres peuples , parvenus à l’étal de nation, plus
nombreux, plus forts, mieux doués,
auront peut-être à remplir un rôle plus
brillant dans ce monde; Dieu peut les
avoir appelés à une œuvre plus vasie
et plus féconde, mais là part qu’il a
réservée aux Vaudois est encore belle
et digne de nous, ou plutôt elle est
si belle que nous en sommes, hélas !
indignes. Quelle est donc cette mission
divine qui pèse sur nous et qui fait
en même temps noire vraie gloire?
Il n’esl, pensons-nous, pas un de nos
lecteurs qui n’aît sur les lèvres celte
réponse toute prêle ; VEvangélisation
de rItalie. A celui qui en douterait
nous conseillerions de lire ou de relire
un peu mieux qu’il n’a fait, VBistoire
des Vaudois. Il y verrait clairement
que dès leur origine, encore enveloppée des ténèbres du moyen âge, les
vaudois ont été marqués d’un sceau
5
-^■VV'j'mVVVV'-'VS'WVV'
,„.313—
ineffaçable portant eei exergue ¿tta; lucel
in tenebris. Hélas ! la lumière qui jaillissait d’eux était bien petite ; elle ne
paraît brillante qu’en comparaison des
profondes ténèbres qui les entouraient,
mais ils avaient avec eux la pure lumière de la Parole de Dieu, et c’est
celle lumière qui les éclairait et qu’ils
devaient faire luire aux yeux de leurs
frères , devenus leurs ennemis.
Mais il ne suffit pas d’avoir une mission à remplir : il faut la connaître,
l’accepter et travailler en vue de celle
mission. Cela le faisons-nous et nos
pères l’ont-ils fait? Quant au temps
présent, que nos quarante stations d’évangélisalion en Italie répondent pour
nous ; quant au passé adressons-nous
au souvenir de ces pauvres églises de
la Calabre broyées par la mâchoire de
fer de l’Inquisition. Nos pères avaientils conscience d’une mission à remplir
de la part de Dieu ? l’onl-ils remplie
(idèlemenl? Remontons le cours orageux de notre histoire; nous y trouvons malheureusement un siècle presque entier d’apathie, de somnolence
et de dépérissement ; mais avant, au
delà, brdle une pure lumière; c’est
celle de nos martyrs, de nos barbes ;
en bas la vaste plaine de l’Italie, en
haut le modeste vallon du Pra-duTour, et plus haut encore, aussi loin
que peut pénétrer notre regard, nous
distinguons un petit peuple qui remue,
qui s’agite; on le décime, il pousse de
nouveaux rejetons ; on veut le comprimer, l’étouffer, mais il revit sans
cesse et se pose en témoin de la vérité.
Voilà ce qu’il est, voilà ce qu’il
veut être. Dieu lui a donné pour cela
un sol qui n’est pas comme le pays de
Canaan découlant de lait et de miel ;
ce sont des roches, un vrai nid d’aigle ; mais ce nid lui est précieux et
dans ces roches il a poussé de profondes racines, car là est sa vraie
place, celle que Dieu lui a assignée.
En vain a-l-on voulu l’en arracher ;
pendant trois siècles le pape ligué avec
leur prince temporel a juré en vain la
ruine de ce peuple ; plus d’une fois
déjà le sang a coulé sur leurs rochers ;
tout a été mis en œuvre pour le détruire; la faim , la soif, le fer, le feu,
la violence et les embûches,, les menaces et la flatterie, tout a échoué
devant une constance inébranlable ; ce
peuple est resté debout, mutilé, mais
vivant et rajeuni sans cesse par une
sève nouvelie. Alors la trahison s’en
est mêlée , l’astuce aux prises avec la
trop facile confiance des vaudois, a
enfin triomphé. Alors est venu Vexil.
Que de choses dans ce seul mol. Qu’on
lise l’histoi''e des souffrances endurées
pendant cet hiver par ces pauvres proscrits ; l'imagination est dépassée par
la froide réalité. D’arbre a été aba.Hu
et coupé jusqu’à la racine; de ce peuple jadis si vigoureux il n’existe plus
que des débris jetés comme une épave
à l’étranger'où ils traînent une vie languissante et misérable; d’ailleurs quand
ils seraient comblés de biens terrestres
et des joies de l’amitié, ces hommes,
cos femmes, ces enfants, ces vieillards
n’en gémiraient pas moins ; ils soupirent après la patrie , ils tendent les
bras vers ces lointaines montagnes,iine
force invincible les attire vers leurs
chères vallées. Ce n’csl pas un instinct
aveugle, ce n’est pas seulement,là un
élan du patriotisme même le plus pur;
au fond de tous ces cœurs vibre une
note plus forte. Ces Vallées ce n’est
pas seulement leur patrie, c’est plus
que cela, c’est leur Canaan; Dieu, les
y avait placé, les hommes les en ont
arrachés; que reste-t-il à faire? pleurer ? non, mais revenir, retourner. La
Suisse, l’Allemagne, la Hollande offrent
un asile sûr à ces proscrits; mais, en
bons fils qu’ils sont, ils ne sauraient
oublier leur mère, quoiqu’elle se conduise en marâtre. Que seraient devenus
les vaudois s’ils avaient consentis à s’éparpiller dans les pays que leur offraient de généreux princes, leurs protecteurs? Ils se seraient infailliblement
dissous grâce à l’influence prépondérante des grands peuples auxquels ils
se seraient mêlés ; peu à peu leur nationalité se serait noyée pour ne plus
reparaître ; il y aurait eu encore des
Vaudois suisses, allemands, hollandais,
mais plus de peuple Vaudois. Et l’Italie
serait restée sans témoignage, plongée
dans les ténèbres, n’ayant plus même
ce lumignon qui fumait encore. Or ce
6
vw-i.njVxAí'w'v'i
.314^^
lumignon, c’est le dessein de Dien
qu’il devienne une lumière éelallmle,
celle élinceife elle est deslinée à allumer loi ou lard un gi'and incendie ;
il faiil donc à tout prix reraeltre la
chandelle sur le chandelier, relever les
autels de Dieu, ranimer la flamme
mourante, el pour cela il faul reconquérir le pays de nos pères. Ah ! si
nos aïeux avalent éié mus par un sentiment de basse vengeance, si même
ils n’eusseni eu qu’un amour de la
pairie né dé besoins matériels, si dans
leur cœur se fût caché le désir de conquérir, ne i'ûl-ce qu’un pouce de terrain , nous serions des premiers à les
condamner. Mais non, lepr pays leur
apparlertail, car (voyez nos historiens)
ils l’avaient conquis de la manière la
plus légitime, la seule légitime, par
le travail. On les a chassés de la manière la plus inique, ils reviennent;
on les a dépouilles de leur droit, ils
le revendiquent hautement, ce droit;
il est pour eux sacré , ils le tiennent
de Dieu qui Fe leu r a confié, afin que par
ce moyen ils fassent leur devoir et accomplissent son dessein en éfânfc dans
leur pays les témoins de la vérité. Lisez
et relisez, dÎTQhs-nous à nos fecieiirs,
celle histoire si simple et si merveilleuse, ainsi que la lettre de Janavel,
alors infirme, et chacun pourra se convaincre que le cœur de ces hommes
de guerre; loin d'étre arrimé d'u désir
d'une vaine gloire ou de biens passagers, ne hall'ait qU’à la pensée de rétablir aux Vallées le Cuite d'e Dieu ,
afin que fe peuple vand'ois rendu- à
lui-merne, à sa destinée, à l’halie, pût
devenir cé qu’il est déjà aujourd’hui
en quelque mesure, et ce qu’il sera
toujours davantage, avec la bénédiction
de Dieu, le fidèle témoin de la vérité.
Mais, dira-t-on , ce but si noble et
si beau, ils Pont poursuivi par la force;
est-il‘ donc vrai chez nous aussi que
ta fin sanctifie tés moyens ? El qui vous
dit que l’emploi de la force soit en soi
une mauvaise chose ? n’est ce pas aussi
là un don de Dieu dent on peut faire
un hon usage 7 Voici ce qu’en pensait
le Général Beèkwith , chrétien, dironsnous à certaines personnes, oui chréùen quoique géftéi^l : écrivailt âiix étu
diants du Collège qui dans une fêle
du 17 avaient présenté les armes aux
enfants des écoles , il leur disait : vous
avez jiris les armes pour la défense de
la pairie ; hier voits vons en êtes servi
pour honorer les petits enfmls, la pairie ; les femmes el les enfants sent le
véritable eri de guerre de toui bon soldai. La force esi sanctifiée quand elk
protège la faiblesse; si ce-n’est pas là
parole d'évangile, c’est quelque chose
de bien approchant; cela nous aitilorise à dire que dans notre opinion nous
sommes en bonne compagnie el cela
prouve que le Général Beckwilh, appelé à se prononcer à l’égard de la
Glorieuse Rentrée , eût conclu comme
BOUS le faisons ; que la Gloire d’Arnaud, non plus que-celle de Janavel,
n’est ni anti-chrétienne, ni anti-sci'ipluraire, c’est au contraire la gloire que
méritent ees hommes de foi que Dieu
suscite au sein d’im peuple, qu’il prépare el qu’il inspire afin que leur cœur
entende el comprenne sa voix et que
leur bras accomplisse les mystérieux
desseins dosa Providence, dont te but
suprême- est i’avancèraenl et la réalisation de son Règne.
Henri Ridet,
i*rogranune de eotlcours.
Un ami de l’église Vaudoiso a lait
parvenir au Synode, par l’organe du
Comité d’Evangélisalion, une offre généreuse en vue d'un concours sur le
sujet et aux conditions suivantes :
Du devoir pour chaque chrétien de
eonlribuér systémaiiquevmit ën faveur
des œuvres de son Église.
il y aura deux prix, l’un de L.it. 400
l’autre de L.it. 150.
Le concours est et reste ouvert
jusqu’au 30 juin 1881, date extrême
pour l’envoi des manuscrits.
Ont ôté élus pour composer le jury
d’examens; MM. Lanlarel, J, Pi Meillé,
'l’ron prof., et Charbonnier prof.
7
...................................................................$15^
Sücoie d'évaiigëlisalion de Nice.
Le Directeur de cette Ecole fait appel aux jeunes hommes chrétiens, aux
chrétiens de tout âge qui voudraient
annoncer Jésus-Qhrisl et qui ne le
peuvent faute d’une préparation convenable.
Cette année, six de nos étudiants
avant terminé leurs trois ans d’études,
ont quitté l’Ecole pour se mettre à
l’œuvre. Pour les remplacer et pour
remplir d’autres vacances, de nombroux postulants se sont présentés,
parmi lesquels quatre seulement jusqu’ici ont été jugés admissibles.
Il y a encore de la place.
Devra-t-elle rester vide faute d’honimes désireux et dignes de l’occuper?
Conversion, vocation, aptitude, sont
les principales conditions requises pour
être admis.
La réouverture des cours aura lieu,
D. V., le 14 octobre.
Adresser sans reiard les demandes
d’admission au soussigné
Léon Pilatte.
Nice Alpes Maritimes.
Trente six noms,
Je 'rencontrai un jour une jeune
bergère qui appelait par leur nom les
brebis qui composaient son troupeau.
— Combien de brebis as-tu dans
ton Iroupeau ? lui demandai-je.
— Trente cinq brebis et une chèvre.
— As-m donné un nom à chacune?
— Oui, monsieur.
— Je te donnerais volontiers deux
sous, si tu voulais bien me dire les
norns des brebis et celui de la chèvre.
— Pour deux sous, je vous les dis
rnême trois fois, si vous le voulez.
Elle me répéta donc, l'un après
l’autre, les trente six noms, que je
m’empressai de noter sur mon carnet.
En entendant ces noms, que je
pourrais répéter au besoin, je ne pus
que me,rappeler le verset de l’Evangile
où il est question de noire bon Ber
ger Jésus-,Clii'ist. Les brebis eniendeni
sa voix et ü appdk ses propres brebis
par lur nom. ('Jean x. 3, 4).
iir$ligteu0e£ï
et faits divers.
Torbe Pellice. — lientrée des classes. T- Les examens d’admission au
Collège, à l’Ecole Supérieure de jeunes
filles et à l’Ecole Normale, auront lieu
vendredi prochain !'■ octobre, et la
reprise des|leçons se fera lundi 4 oclobre. Le même jour il y aura l’examen d’admission àAi’Ecole Latine du
Pomaret.
— Bibliolhèquel pastorale- — Une
rentrée généralejdes livres doit se faire
dans le courant de septembre; dès le
6 octobre le'Règlernenl en vigueur sera
appliqué dans toute sa foi'ce aux laïques|et aux ecclésiastiques qui se serviront de celle bibliothèque. Nous applaudissons à celte décision fondée sur
un des Actes duîtderniorj Syngde : et
nous souhaitons que la mise en éxecution 4e ce quiqusqu’à présent était
plus ou moins considéré comme lettre
morte, contribue à relever les conditions de celle bibliothèque qui, grâces
à l’incurie de plusieurs, se trouve dans
un désordre déplorable.
Bazar d’Edinbourg. — Ceux qui veulent contribuer pour cet objet seront
heureux d’apprendre qu’en suite de
nouveaux arrangements, le terme extrême pour envoyer leurs dons est reculé du 25 septembre ou 8 celebre.
Qu’on se le dise et qu’on profile du
répit qui est accordé !
Gênes. — Lundi pi’pcbain 26 courant s’ouvrira dans cette ville le Congrès de la Eèdéraiion pour le relèvement de la moralité publique. A celle
occasion M"’® Butler a écrit une lettre
aux journaux religieux pour demander
le concours de la prière dans celte
œuvre s| diificile. Elle souhaitarait qu’il
se formât à Gênes un faisceau vivant
de croyants résolus, qui devraient veiller et prier, tandis que d’autres discuteraient.
8
-.316^
Ecouie pUtttiu^
Itaiie. — L’anniversaire de l’enU’ée de nos iroiipes â Rome par la
brèche de Porla Pia a élé célébré avec
solennité par les autorités de l’Etal,
par celles de la capitale et par le
peuple. L’illumination qui devait avoir
lieu le soir du 20 septembre a été
renvoyée à cause du mauvais temps.
Le roi Humbert n’a pas pu se rendre
à Rome pour celle occasion, ainsi
qu’il en avait exprimé le désir. —
Après les fêles de Florence, S. M. est
rentrée à Monza, d’où elle devait se
rendre ii l’exposition de Crémone.
Le club alpin réuni h Catania a fait
des excursions sur l’Etna. Partout sur
leur passage les membres de l’assemblée ont été fêlés de la manière la
plus cordiale.
Les Chambres ne seront, à ce qu’il
paraît, convoquées que pour le 20 novembre ; elles auront à peine le temps
avant les vacances du Nouvel-Ân de
s’occuper des budgets de première
prévision. La loi électorale, dont Zanardelli prépare activement la relation,
ne pourra être discutée que beaucoup
plus tard.
jFri$Mee. -- Quelques ministres en
désaccord avec Freycinet au sujet de
l’application de la loi aux institutions
religieuses non autorisées ont donné
leur démission, puis sur les instances
du président de la Répubiqtie, l’ont
retirée. Peu de jours après a éclaté
la crise ministerielle. Le ministère
Freycinet est démissionnaire ; plusieurs
ministres toutefois gardent leurs portefeuilles. Ferry est chargé de la composition et de la présidente. Ce sera
un nouveau pas vers la gauche républicaine.
Alletnagne. — Il parait qu’il ne
s’agit pour le moment que d’une alliance commerciale entre l’Allemagne,
l’Autriche et l’Italie. La politique e,st
étrangère aux pourparlers qui ont eu
lieu ces derniers jours entre les représentants de ces trois pays.
Ætugaie. — Le Czar est sérieusement malade, ün parle de sa prochaine
abdicalion.iLespouvoirs extraordinaires
et exceptionnels de Mélikolï ont cessé
de droit, si non de fait.
— La démonslralion
navale dans le but de soutenir le Montenegro dans la prise de possession
de Dulcigno a lieu de la part des
puissances signataires du traité de
Berlin.
L’amiral anglais est le commandant
en chef de l’expedition qui soutiendra
aussi au besoin la Turquie contre les
Albanais récalcitrants.
Aniionoe.
ü ««iREmiEôBSVÂiOIS
DANS LBURS VALLEES
par
I I © n r i AI* n a U d
Pignerol Imprimerie Chian tore ot Masoarelli
Prix fr. 1,60
En dépôt chez le pasteur de Pomaret
et à Genève, chez M. Jos. Salomon,
Rue Neuve de Neuchâtel.
CHOIX DE aXTIQUES
pour les Ecoles du Dimanehe. ^
Nouvelle édition avec supplément.
Prix: 40 cent. — L. 30 le ceiil. Le
supplément seul: 10 centimes.
Au Bureau du Témoin et chez le
pasteur de Pomaret.
Le prix de fr. 30 le cent n'est que
pour la vente au comptant.
Ernest Robert, Gérant et Administrateur
Pignerol, Itnp. Chianlore et Mascarelli.