1
Année Neuvième.
PJÎIX D’ABBONNEMENT PAR AN
Italie . . .. L. 3
Tous les pays dt- l’Union
de poste ... *6
Amérique . . _ P
On s’uljonue :
Four VInlérieui' r-liei MM. lr»M
pastéur.s «t les lihr.iires <)fi
Torre FelJ ice.
Four VExtériei<yn^\ nur«au d’Administration.
N. 2.
Un ou plusieurs numéros
rés, demandés avant
rage ÎO oent chaomi.
Annonces: *2;) Centimes par ligne.
Ues d'argt'^if se fout par.
lettre reco'mvmyde^ «u par
inandal& sur 1« Bureuu d« /’p*
rosa Argentina.
"nur la RÉDACTION atiresseï
ainsi î A la Direc ion du IVmüttJ,
Pomarei.to (Finorulo) Italie,
l'our r administration adresser ainsi ; A r Administration du
Témoin, Pomarctto (PineroloJ
Italie.
LE T
ÉCHO DES VALLÉES VAUDOfôES
Paraissant chaque Vendredi
Vous me seres témoins. Actks 1, 8.
Sommaire.
12 Janvier. — Correspondance. — Ton
pérhé te trouvera.— A pro|ios ilo qiiolqne.s
observations sur l’antiquilo des Vaudoi.s,
d'après leurs aneiens manuscrits, fsiüiej.
— Nouvelles religieuses--RcttlÉ pvUüque.
— seiû^ertfWefw'ptifnr’fék'iheè'iidiéfs de
Brunis.sai'd et pour li>s inondos do la Vonitio. — Annonces.
IS Janvier
Les choses vieilles sont passées,
voici toutes choses sont faites nouvelles. Il, Cor. V, 17.
Si, comme il est facile de s’en
convaincre, les.çonditions physiques et matérielles d’un pécheur
pardonné ne s’arnéliorent pas nécessairement, s'il peut même arriver qu'elles aillent en empirant,
quelles sont donc ces choses vieilles qui sont passées et comment
toutes choses sont-elles faites nouvelles?
Paul lui-même nous le dit surabondamment; car cette vérité
occupe dans ses épîtres presque
autant de place que celle du salut
par grâce , par la foi â l’efficace
du sang de Jésus. Ce qui doit
Suivant la vérité avec la charité, lit*.
------------- ^
O t:
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passer c’est le vieil homme avec
ses convoitises, qui séduisent. Ei>,
IV. 22. « Convoitises des jeux, convoitises de la chair et orgueil dé
Ja vie, comme les éhumèreS* Jean.
— Qu’il le reconnaisse, ou qu’il
lé nie rhomme“îrrégértëré,
à-dire qui n’est pas né de nouveau,
qui n’a pas été engendré par la parole de la vérité (Jacques i, 18), cet
homme est l’esclave de quelqu’une
si ce n’est de plusieurs, de ces
convoitises charnelles qui font la
guerre à l’àme. Pendant toute la
durée de cet esclavage avilissant,
même lorsque les convoitises conçoivent plus de péchés qu’elles
n’ont l’occasion, ou les moyens,
d’en enfanter, il est non seulem^ent
loin de Dieu, mais il eu est l’enhéthi
par ses pensées et par ses céiivrés.
Comme conséquence naturelle et
nécessaire, il est étranger aux alliances et aux promesses, sans Dieu
et sans espérance dans le monde. Ce
n’est pas à Dieu qu’il regarde, ce
n’est pas lui qu'il adore et qu’il
sert; aussi ne le peut-il pas, parcequ’il ne l’aime pas. C’est l’amour
du monde, inimitié contre Dieu,
qui remplit son cœur tout entier.
Les forces de son corps, les facultés de sou intelligence, les a'f-
2
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fec|ions de son cœur, lorsqu’elles
ne Sont pas asservies à de grossières voluptés, lesontà là vanité,
à l’amour de l’argent ou de la gloire
du monde. Comment un pareil
homme, entrera-t-il dans le royaume des cieux? Ce sera à la
condition absolue que toutes ces
choses vieilles soient passées, que
ce vieil homme soit dépouillé.
Mais objectait Nicodème ; Comment un homme qui est vieux
peut-il naître une seconde fois?
Quelques-uns des enfants de nos
écoles du dimanche pourront répondre: « Le vont souffle où il
veut et tu entends le son, mais
tu ne sais ni d’où il vient ni où
■il va; il en est de môme de celui
qui est né de l’Esprit ». Très bien 1
mais armé de cette parole, plus
d’un pécheur, après avoir ouvert
les yeux sur son état misérable,
s’est rendormi en se disant qu’il
n’y a qu’à laisser faire l’Esprit;
que c’est lui qui dépouillera le
pécheur du vieil homme, pour le
revêtir de l’homme nouveau. C’est
une erreur aussi funeste qu’elle est
malheureusement fréquente chez
les membres des églises évangéliques, même les mieux partagés au
point de vue d’un ministère fidèle.
Sous l’apparence d’un abandon
absolu à la grâce souveraine de
Dieu, se cache alors une lâche
négligence et une coupable incrédulité. Jésus ne peut sauver que
ceux qui vont à lui pour avoir la
vie. Le royaume des cieux est
forcé et ce sont les violents qui
' le ravissent. Le saint Esprit ne
régénère que ceux qyi reçoivent
de bon cœur la parole, et ne peut
rien en ceux qui la repoussent,
si cen’estles frapper d’épouvante.
— Du reste S* Paul dit aux Ephésiens que ce sont eux-mêmes qui
doivent dépouiller le vieil homme
et revêtir l’homme nouveau. Dans
cette transformation intime et divine, il faut qu’ils soient ouvriers
avec Dieu.
La nature a horreur du vide. Ce
principe est vrai aussi de l’homme
lui^raôrae, qui est la nature (naturus) par excellence, renaissant
continuellement. Dans le passage
qui nous occupe une chose vieille
qui passe doit chaque fois être
remplacée par une chose nouvelle.
Ceci mérite la plus sérieuse attention, car bien souvent il arrive
que l’on s’imagine avoir fait un
pas dans la vie nouvelle tandis
que, en réalité^ on n’a fait que
changer un’e chose vieille contre
un autre chose vieille aussi, un
penchant terrestre, une habitude
mondaine, une passion charnelle
en un mot, contre une autre de
môme nature. Que de gens dont
on dit qu’ils se sont rçmgés, uniquement parce qu’ils jouissent
de la vie d’une autre manière,
moins bruyamment et avec plus
de méthode! Quant à avoir cherché et avoir trouvé la perle .de
grand prix, il n’en est pas question. La manière nrôiqft:,,d.oqt ils
parlent de leurs folies passées
montre qu’ils n’en sont pas humiliés, quoiqu’ils estiment que leur
conduite actuelle est beaucoup
plus sage que l’ancienne. Leurs
goûts continuent à être charnels,
leurs affections attachées aux choses de la terre; leur volonté ne se
plie que sous la nécessité. Les
temps ont changé, tout autour
d’eux a changé ; ils sont demeurés
les mêmes ; les choses vieilles ne
sont pas passées.
D’autres ont été plus loin, parce
qu’ils ont reçu avec empressement
la parole de Dieu et qu’ils ont
reconnu le besoin de se soumettre
à son autorité. Par un acte énergique de leur volonté, ils ont combattu et, en apparence , _vaincu le
démon, ou l’ennemi spirituel auquel ils avaient été soumis jusqu’alors, et l’ont chassé de leur
cœpr, l’obligeant à errer dans les
déserts. Mais il revient vers la
demeure d’où il a été expulsé et
3
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.11
la trouve balayée et parée. Malheureusement elle est inoccupée ;
le Seigneur Jesus-Christ n’a pas été
invité à venir l’habiter, on a cru
pouvoir se passer de lui ; qui
sait? peut-être ne s’est-on pas soucié d’avoir d'une manière permanente cet hôte, incommode pour
qui ne veut pas vivre en lui. L’esprit immonde n’attend pas qu’on
l’invite, il va chercher sept autres
esprits plus méchants que lui; ils
viennent habiter dans cette maison, et la dernière condition de
cet homme, ou de ces hommes,
est pire que la première. Luc. xi,
21-26. Cela ne serait pas arrivé si
Christ était entré dans cette maison et s’il y avait fait sa demeure.
Malheureusement ce n’est pas pour
lui qu’elle avait été balayée et ornée. Or l’apôtre Paul a expressément déclaré que si quelqu’un est
m Christ, il est une nouvelle
créature, quo les choses vieilles
sont passées et que toutes choses
sont devenues nouvelles. « Hors
de moi, a dit leSauveurlui-môme,
vous ne pourrez rien produire»
pas plus dépouiller le vieil homme,
que revêtir l’homme nouveau. Les
choses vieilles dont on se dépouillelorsqu’oDest enlui, cesont
les ténèbres de l’intelligence qui
empêchent de connaître Dieu et
même de le chercher, le cœur rusé
et désespérément malin par dessus
toutes choses, les pensées criminelles, les imaginations impures,
la volonté rebelle â la voix de là
conscience, comme à celle de Dieu,
dans saparole. Ce qu’on dépouille
encore c'est la frayeur de la mort,
des jugements et de l’éternité à
laquelle on était forcé de croire.
Les choses vieilles qui doivent
passer ce sont les inimitiés, les
querelles, les jalousies, les haines,
la vanité, l'orgueil, l’ambition,
l’a.varice et toutes les formes de
l’idolâtrie. Tous ces vices et toutes
ces passions sont incompatibles
avec la présence de Christ dans
le cœur.
Mais nous l’avons dit, et nous
croyons utile de le répéter, malheur à nous si nous pensons pouvoir, sans péril pour notre âme,
laisser un vide dans notre cœur.
Tant petit soit-il, le coin occupé
naguère par un mauvais esprit,
le sera bientôt par un autre plus
méchant peut-être. Il faut donc
ajouter, et ajouter toujours à une
disposition pieuse déjà revêtue,
une autre disposition, une autre
vertu d’en haut, une force nouvelle pour avancer dans la sanctification.
C’est Christ tout entier qu’il
faut revêtir et le vieil homme
tout entier qu’il faut dépouiller,
sans jamais croire' que l’on a
atteint le but. Qu’il croisse en
moi, et que je diminue, tel doit
être l’ardent désir, comme la ferme assurance de celui qui a été
saisi par Christ; sans que jamais,
jusqu’à l’heure où il pourra dire :
«je remets mon esprit entre tes
mains », il ose supposer que toutes
les choses vieilles sont passées.
®arrc0ponbance
8 janvier 1883.
Mon cher Monsieur,
Je ne suis pas grand liseur de
journaux, je n’en ai ni le temps ni
le goût; la simple vue d’une de ces
feuilles politiques, presque aussi larges
que ma converture de lit, m’inspire
une frayeur que je ne cherche pas à
vaincre. Aussi un bon ami qui, de
temps à autre, me fait passer quelques
uns de ceux qu’il lit, ou ne lit pas,
a-t-il renoncé à m’en envoyer de
ceux qui dépassent le format du
Témoin ou de notre bonne et paisible
Gazette de Pignerol. J’en ai reçu hier
au soir deux petits, que je ne connaissais pas encore, quoi qu’ils se
4
12.
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publient assez près de moi. Quelques
mois que j’ai noies dans l’un el dans
l’autre, ont reporté ma pensée sur
un sujet qui m’a souvent occupé el
sur lequel j’ai eu fréquemment l’occasion de m’entretenir avec des amis,
presque sans exception, de ta même
opinion que moi.
Il s’agit, en ce moment, d’un soldat
autrichien, déserteur, réfugié en
Ital ie et qui a profité de la liberté
et delà protection dont il v jouissait
pour ourdir el préparer î’execution
d’un complot contre ta vie de son
souverain. Saisi au moment où il
allait consommer son crime, jugé
par un conseil de guerre, et convaincu do culpabilité, il a été condamné à mort el exécuté.
J’éprouve une profonde compassion
pources rnallieureux qu’une éducation
malsaine, ou l’absence de tome
éducation, a livrés sans défense it
l’empire de leurs propres passions cl
de celle des antres, pour ces aveugles
qui veulent que le ,mal produise le
bien, el que les pins mauvais moyen.s
soient justifiés par le but qu’iis se
proposent. On dit que c’est ta morale
des Jésuites el je ie crois; mais je
connais bien des hommes qui n’ont
pas été a l’école de ces révérends
pères, qui ne se sont jamais rencontrés avec un seul individu de cette
compagnie noire, et qui professent
et pratiquent exactement la même
morale.
Sous prétexte que la mort de l’empereur d’Autriche lèverait, à ce que
pensent lesfoux, l’obstacle pi'incipal
3ni empêche la réunion à l’Italie
es provinces italiennes de rAulricIic,
l’assassin est changé en patriote héroïque, en martyr de la liberté. Ici cl
là, de pau.vres tôles que l’élude n’a
encore ni fatiguées, ni courbée.s, .s’échauiîent et protestent contre les
bourreaux du martyr, et l’inaction
du gouvernement italien.
Malheur aux gardiens de l’ordre
s’ils gênent en quelque manière ces
"crirainelles manifestations; il n’y a
sorte jde basses injures dont ils ne
soient abreuvés, ci c’est souvent de
leur propre vie qu’ils payent leur
fidélité au devoir.
Il importe peu à ces soi-disant
patriotes que la patrie soit en danger
de perdre, par leurs stupides, autant
que criminelles provocations, le fruit
de quarante années de souffrances et
de sacrifices, de luttes cl de travaux.
C’est de gaîté de cœur qu’ils iraient
au devant d’une déclaration de giiei re.
A côté de CPS jeunes têtes exaltées,
se rassemble, comme en tout pays,
une tourbe de gens qui n’ont plus
rien à perdre, pas même l’honneur, ■
qu’aucun scrupule n’arrête el qui ne
demandent qu’à pêcher en eau trouble:
c’est ce qui donne à certaines de ces
manifestations une apparence de représenter au moins une minorité do
la nation, tandis qu’en réalité elles
ne représentent lien et que la nation
est unanime à les reprbnver.
Pour en revenir à ces quelques mots
que J’ai lus dans ces deux feuilles,
j’ai voulu dire qu’il n’est pas bon do
flaüer, même modérément, les passions subversives et de jeter le discrédit sur les gardiens de la loi. La
loi est-elle mauvaise, ayons donc le
courage de le dire; el grâce à Dieu
nous jouissons d’une liberté suffisante
pour cela; mais aussi longtemps
qu’elle subsiste, couvrons de notre
estime el de notre respect les agents,
supérieurs el inférieurs, qui ont la
haute mission de la faire observer.
Ce fait récent et la manière dont
on le mentionne m’en ont rappelé
plusieurs autres qui m’ont laisse la
plus pénible impression. .le veux
parler de ces assassinats prémédités,
commis avec la plus bestiale férocité,
de ces excitations impudentes à la
révolte, au renversement de tout ce
qui fait la force et le bonheur du
pay.s, ou bien de ces infidélités constatées, de ces malversations confessées,
pour les quels crimes et délits on
allègue les circonstances allénuanles,
obtenant quelquefois l’acquittement
du criminel, presque toujours des
peines sans aucune proportion avec
le délit. Et un certain public de
s’apitoyer sur le sort de ces painoies
méconnus, enfermes momentanément
5
■ 13___
pour lesâUl crime d’avoir trop aimé
leur patrie!
La jusHce est égale pour tous. —
Mais un pauvre homme, accusé, non
convaincu, d’avoir volé 50 fr. passera
quelques mois en prison, puis sera
relâché faute de preuves, tandis qu’un
employé qui confessera de s’être ap
ra■ié 50.000 fr. sera laissé en li, pareequ’il a cédé à une force
irrésistible. C’est commode cetle lorce
irrésistible! Elle dispense de toute
autre explication et de toute justification. Malheur nous si son rôle
dans le causes civiles et criminelles
venait à se généraliser. Inutile alors
de parler encore de responsabilité.
Les Tribunaux eux-môme n’auraient
plus de raison d’être. Chacun ne
faisant que ce qu’il ne peut s’empêcher de faire, nul ne serait coupable et la raison du plus fori , du
plus fourbe et du plus habile serait
toujours la meilleure Voilà où bien
de gens ne craindraient pas d’en
venir, et l’impunité dont jouissent
quelquefois les scélérats les encourage à espérer la prochaine venue
de cet âge d’or de la canaille.
Je sais très bien que dans notre
vieux Piémont nous n’en sommes pas
arrivés encore au point que les principes d’ordre, de justice et de respect
de la loi, soient effacés ■ de la conscience des citoyens; mais comme le
mal est plus expansif que le bien, il
est naturel de craindre qu’il ne
s’étende bientôt jusqu’à nous. C’est
ma crainte, et quand je serais seul
à l’avoir, cela ne voudrait pas dire
qu’elle fût sans fondement.
Je ne demande pas mieux que d’en
être délivré, vous le croirez sans peine
de votre dévoué Y.
Ton péché le trouvera
Nous sommes sujets à oublier nos
péchés après les avoir commis, et
même quelques uns qui ne peuvent
les Oublier pareeque la conscience les
leur rappelle, cherchent à s’étourdir
dans les. plaisir mondains ou dans
le tourbillon de nombreuses affaires.
Mais Dieu qui ne veut point la mort
du pécheur dit à chacun; Sache que
ton péché te trouvera (Nomc. xxxii 23).
Et d’abord sache que ton péché
t'atteindra car il te suit, même il te
poursuit. Lé méchant fuit sans qu’on
le poursuive, pareeque sa conscience
ne lui laisse aucun repos à cause des
péchés qu’il a commis. Voilà pourquoi
Caïn n’était pas heureux Si tu fais
bien, cela ne sera-t-il pas reçu? Mais
si tu ne fais bien, le péché est à la
porte, ou, pour le dire plus exactement, le péché se couche à la porte
comme une bête féroce qui attend
sa proie pour la dévorer. Ton péché
te suit comme une ombre, mieux
encore qu’une ombre, car pendant
les jours sombres ou durant la nuit
quand ton ombre ne peut pas le
suivre, ton péché te suit encore, il
te suit toujours, même pendant ton
sommeil il note laisse aucun repos,
et certainement il l’atteindra. C’est
pour cela qii’Adam se cachait parmi
les arbres du jardin, c’est pour cela
que les frères de Joseph harcelés par
leur conscience et atteints par leurs
péchés se disaient l’un à l’autre:
Vraiment nous sommes coupables envers notre frère; car nous avons vu
l’angoisse de son âme quand il nous
demandait grâce, et nous ne l’avons
point exaucé; c’est pour cela que
celle angoisse nous est arrivée. Son
horrible péché avait aussi atteint le
traître Iscariot lorsqu’il vint jeter
dans le temple le prix du sang de
son Sauveur, et qu’il alla se précipiter
dans l’élernité.
Tn peux avoir oublié les actions
que tu as commises, les paroles que
lu as prononcées, et plus facilement
encore les pensées qui sont montées
dans ton cœur, mais tes œuvres te
suivent (Ap xiv et 3) et certainement
elles t’atteindront. Quand tu meurs
tes richesses ne descendent pas même
l’escalier de ta maison avec toi, tes
parents et les amis t’accompagnent
jusqu’au cimetière, mais ils ne descendent pas dans la tombe avec toi. Tandis
que tes œuvres te suivent au delà
tie la tombe jusques devant le trône
6
U'
de Dieu, et là elles témoignent contre
toi si elles sont mauvaises. C’est devant le trône que ton péché ne manquera pas de t’atteindre, si déjà il
ne t’a atteint auparavant.
T’es-tu peut-être imaginé, mon frère,
que ton péché passerait inaperçu? Erreur grave; c3iV Ion péché sera découvert
très certainement. Je ne saurais te
dire quand, Dieu le sait. Peut-être
lors de ta conversion, quand tu le
confesses toi-même pour en obtenir
le pardon, alors il abonde à tes yeux
plus que par le passé (Rom. v.^SO)
lorsque tu n’en apercevais pas l’énormité.
Mais ton péché sera découvert
lors même que tu persisterais à le
cacher. Quelquefois cela anive dans
ce siècle, de la manière que tu ne
•sais point; mais dans tous les cas,
les livres seront ouverts et tu verras
la page qui te concerne lorsque toute
la conduite sera dévoilée en présence
de l’univers. C’est alors que les hommes et les anges connaîtront les fautes
cachées. Oh Seigneur, délivre moi
de mes fautes cachées!
Une fois découvert, Ion péché sera
puni. La justice des hommes ne punit
pas toujours, souvent elle no punit
pas assez et les-malfaiteurs lèvent la
tête; d’autres fois elle ne punit pas
justement. Mais il n’en est pas ainsi
de la justice divine à laquelle nul
ne peut échapper. Personne n’est trop
petit pour réviter et nul n’est assez
grand pour ne pas la subir. Les vivants et les morts seront debout- devant le trône et il n’est personne qui
n’appartienne ou à l’une ou à l’autre
de ces deux classes. Où irais-je loin
de ton esprit, où fuirais-je ioin de
ta face? Si je monte aux cieux lu y
esj si j_e_ me cache au sépulcre t’y
voilà; si je prends les ailps de l’aube
du jour et que je me loge au bout
de la mer, là même ta mam me conduira et ta droite me saisira. Si je
dis au moins les ténèbres me couvriront, la nuit même sera une lumière
tout autour de moi. (Psaume cxxxix
M2).
L’incrédulité des contemporains de
Noé n’a-t-elle pas été punie par le
déluge ? Les habitants iJe Sodome
n’orit ils pas été punis par le feu du
ciel? L’endurcissement de Pharaon
n’a-t-il pas été puni dans la Mer
Rouge? EtCam, Coré, Dalhau, Abiram, Hacam, les fils d’Héli, Ananias
et Saphira, etc. n’ont-ils pas subi
déjà en celte vie le châtiment de
leurs méfaits?
Il en est de même de nos jours, où
nous voyons des maux et des calamités sans nombre fondre sur ceux
qui olîcnsenl le Seigneur par leur
conduite.
Malgré tout ce que vous venez
de lire, il y a un moyen d’éviter le
féché et sa punition, et nous sommes
eûreux de vous le dire. El ce moyen
unique consiste à déposer nos péchés
aux pieds de Celui qui les a portés
en son corps sur le bois. Venez à moi,
dit-il, vous tous qui êtes travaillés
et chargés, je vous soulagerai et vous
trouverez le repos de vos âmes. Croyons
en Lui, et lors même que nos péchés
seraient graves et nombreux, nous
pourrons fuir la colère à venir.
E. B.
A propos (le quelques observatious
sur l'auliquilé des Vaudois,
d’après leurs anciens manuscrits
/'Suite, voir N. S3 année 4SS3J.
La diversité des abréviations employées dans les MS. V. indique des
plumes différentes. Chaque écrivain
avait ses particularités abréviatives
personnelles. Il n’est pas un seul des
volumes dont nous venons de parler,
qui soit tout de la même main. On
voit souvent, dans le même volume
des types d’écritures tout à fait dissemblables. On peut en induire que
les opuscules qui présentent ces différences, n’ont pas été écrits par lu
même personne, ni probablement à
la même date. Un examen détaillé de
chaque volume, et une élude explicite de chaque écriture, pourront
seuls* fixer la critique à cet égard.
7
^ 15.
Pour nous en tenir à ce que nous
connaissons, il me semble que ces
reliures (j’entends par là, non la
couverture du livre, mais le rassemblement des feuilles liées ensemble)
cet assemblage, si l’on veut^ d’opuscules qui ne se suivent pas, dont le
commencement est à la fin ou au
milieu, dont les différentes parties
sont parfois séparées par un cahier
qui traite d’un autre sujet et qui est
d’une écriture différente: ces feuillets
disparates réunis comme au hazard:
il me semble, dis-je, que toutes ces
circonstances n’ont pu se produire
qu’à une époque où nos manuscrits
n’claienl plus d’un usage babituel
et général; et pour parler franchement, où ces précieux débris du
passé n’étaient plus considérés que
comme des vieilleries. Ce dédain pour
les vieilles choses se retrouve partout
encore, chez les gens du peuple surtout, lorsqu’elles ont déjà été abandonnées par l’usage.
Après l’invention de l’imprimerie
il dut en être un peu ainsi chez les
Vaudois. Les vieillards seuls lisaient
encore les anciens livres; quelques
uns sans doute y attachaient du prix;
on fit recopier les-plus importants,
entre autres les poëmes; et c’est ce
qui explique comment les plus anciens
documents peuvent nous être arrivés
dans les copies les plus récentes. Ces
copies furents faites avec négligence
puis on rassembla ces écrits de tout
âge eh un ou deux volumes : ce qui
eut lieu parfois* avec plus de néglb
gence et d’incapacité encore. — Tout
ceci n’est qu’ime hypothèse destinée
à expliquer tant bien que mal, l’état
défectueux de la plupart des manuscrits cités: mais elle repose sur des
faits avérés; et de celte incurie même
ressort avec évidence que l’usage de
ces MSS. a dû cesser d’être populaire
et universel, chez les Vaudois peu
après rinvenlion de l’impriraerie.
Celle-ci ayant pris naissance au
XIV® siècle, les copies qui nous restent
peuvent bien avoir été faites au XV®,
mais les ouvrages copiés si mal, et
si déplorablement reliés qu’ils semblent n’avoir pas toujours été compris
de leurs copistes, ont dû être com
poscs et avoir fourni • des copies
exactes, avant l’invention de l’imprimerie; et comme celle-ci est du XIV® S.
ceux là lui étant antérieurs, peuvent
sans rien d’excessif, être reportés au
treizième. Enfin comme il est probable que parmi ,ces nombreux opuscules , il doit y en avoir de plus
anciens les uns que les autres, ceux
qui sont les plus anciens doivent,
en bonne logique, être reportés à
une époque plus reculée encore.
(Suite) A. Muston.
Belgique. — Ce qui suit est tout
autre qu’une nouvelle religieuse, mais
un regard jeté, de temps à autre,
sur les maux ellVayants aux quels
notre Société est en proie, a aussi
son bon côté, ne fût-ce que pour
nous arracher à notre apathie et
nous exciter à prier. Voici donc, d’après un journal belge, quels progrès,
vraiment effrayants, {'ivrognerie u fait,
dans ce pays, ces dernières années :
« D’après les documents officiels,
la consommation générale des alcools,
qui était pour le pays de 18.000.000
de litres en 1830, atteint à peu près
aujourd’hui le chiffre de 00.000.000
de litres. 11 est établi que les deux
tiers de ces boissons fortes sont consommées par la classe ouvrière. Tous
les secours qui sont administrés par
la charité publique et les établissements de bienfaisance équivalent à
peine à un tiers de la somme que
ces boissons ont coûté,. Il y a AO ans,
il y avait en moyenne un cabaret sur
90 habitants. Aujourd’hui pour une
population de .b 000.000 d’.àmcs, on
compte 101.000 débits de boissons,
soit en moyenne un cabaret pour A9
habitants de tout âge et de tout sexe.
On peut estimer au quart, soit à
1.25Ô.OOO, le nombre des habitants
mâles, âgés de plus de 21 ans, soit
un cabaret pour 12 Belges de celte
catégorie. Dans quelques centres industriels, il est telle localité oû le
nombre des débits est de un pour
six ou sept individus. »
(Chrétien belge).
8
• Ifi
Ec0uc i^oüttquc
iiatie. — El) l’absence des Gbarabres le gouverneraenl n’a pas été sans
besogne; cai’ l’exécution de l’étudiant
Iriestin Oberdank, ordonnée par un
conseil de guerre autrichien, a servi
de prétexte et a donné lieu à plusieurs
manifestations de la part des Irredentisii. Des pierres ont été lancées dans
la voiture de l’Ambassadeur d’Autriche auprès du Vatican, des coups de
pistolets ont été tirés contre les armoiries de l’Ambassadeur de l’Autriche-Hongrie. Le gouvernement a fait
arrêter les coupables qui seront soumis à un procès. Mais il y a eu d’autres manifestations encore, entr’autres
à, Rome où un club révolutionnaire s’échauifait autour du buste du pauvre
jeune égaré. Là aussi et ailleurs ont
eu lieu de nombreuses arrestations.
Enfin le ministère a enjoint à deux
reprises aux préfets de reprimer de
semblables ihanifestations qui troublent la paix et qui pourraient nuire
aux bons rapports de l’Italie avec
l’Autriche et avec l’Allemagne. Ces
mesures sont approuvées par les organes de la presse libérale, mais
elles sont par contre honnies par
les radicaux et les intransigeants. Ces
derniers seraient bien contents de
nous éloigner de l’Allemagne et de
nous rapprocher d’autant de la France
des Clémenceau et des ullra-rép.ublicains.
Les élections supplémentaires qui
ont eu lieu dimanche dernier ont
été en général favorables, au parti
libéral modéré. Toutefois Gavallolti
a été nommé à Plaisame, à Gênes où
les 8 dixièmes des inscrits se sont
abstenus, par négligence, il y aura
ballotage; à Turin le candidat du
Risorijimento et de la GazzÆa Piemontese l’a emporté de beaucoup sur
celui de la Gazzetia del Popolo. Les
deux rivaux Favale et Daneo appartiennent cependant l’un e l’autre au
parti progressiste.
Wrttnve. —- Jamais on n’a vu à
Paris des funérailles plus imposantes
que celles qu’on a faites à Gambetta,
pas même celles du général Fay, ni
celles de Thiers, ni le sacre de Napoléon I, ni le retour de S** Hélène.
Il parait maintenant avéré, malgré
les racontars des journaux opposés à
Gambetta, que le dictateur s’est blessé
lui-même par mégarde, avec un pistolet nouveau dont il ne connaissait
pas l’usage; et que la maladie dont
il est mort n’avait rien à faire avec
la blessure à la main qui était guérie
lorsque le mal fatal s’est déclaré. —
Peu de jours après Gambetta, est mort
à Cbâlons sur Marne, à l’âge de 60
ans .à peine, le général Gliangy, le
meilleur homme de guerre de la
France, dont on parlait comme de
l’homme politique le plus indiqué
pour prendre la succession de Monsieur Grèvy, le président actuel de
la République. C’était le rival de Gambetta pour celte charge éminente.
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