1
Année Neuvième.
PRIX D'ABBONNEMENT PAR AN
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Atinoniîes: 'ih oentiniés paL ligne.
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ietive 'i'ñctimmanílee ou par
mandais sur 1« Bureau ,do Pe*
rostí Avifeniina.
! nur la RÎ^DACTION a<Jre«sef
! ainsi ; A la Oireciion du ï’ém.otn,
' Poniaretiu fHinerolo) Jtallo.
l'oiir l'ADMlNISTRATlON adres*
f seraîTisî: A l'AdniihistrKtitvn du
! , ToniaceUo ( PinerolüJ
llaiie.
ËCHO DES VALLÉES VAUDOISES
Paraissant chaque Vendredi
Vou» <tnr »«reâ témoins. AotB8 1, S.
A’wtiîaiîi la véi'ité avec la chiU'Uè. Ki-ii iv, îî>
nii) I i-e.
15 Juin. ^ Nos réunions exlraorijinaires.
Le Rapport du Consistoire de Turin pour
1S82. — Une rectilication à i’Iiistoirc des
Vaud(ds du Dauphiné. — Nouvelles Belii/icuses. — Revue politiqite. — Sonscrip ion.
1?> «Juin
Jïïmtrasse l’insiruc-lion, ne la lâche
point; garde-la, car c’est ta vie,
(l•‘rov. jy, 13).
Ce n’e.st pas de toute sorte
d’instruction que Salomon a voulu
parler en promettant qu'elle sera
la vio de quiconque rembrasse,
ne la lâche point et la garde. La
sentence, ou le proverbe, qu’il
énonce est en'réalité différent de
cette exhortation adressée eux enfants et ‘que plusieurs de nos lecteurs se souviendront comme nous
d’avoir apprise dans l’école de
leur quartier :
Knfant,-apprends dès ion jeune âge»
Que science vaut mieux que grand héritage,
i'an héritage te manquera,
Mais ta science le nourrira.
Que dans nos vallées, l’instruction , au sens le plus ordinaire
et le plus modeste du mot, soit
aujourd'hui beaucoup plus répandue qu’elle ne l’était dans le premier quart de_ ce siècle, qu’elle
soit aussi mieux appréciée,, sur'tout comme moyen de s’assurer
une existence plus facile, c’est ce
que nul ne contestera. Ils sont
heureusement devenus très rares
les parents qui n’ont aucun souci
de faire instruire leurs enfants.
Ce que l’on peut cependant reprocher encore à plusieurs d’entr’eux c’est de prétendre que l’instruction de leurs enfants ne doive
leur coûter ni dérangement, ni
sacrifice d'aucune sorte, et de ne
pas leur laisser le temps de saisir
l’instruction , de l’embrasser afin
de la retenir pendant toute leur
vie. — A cet égard aussi quelques
progrès ont été réalisés, et le
temps viendra, nous le souhaitons
ardemment, sans trop l’espérer,
où tous nos enfants seront laissés
à l’école jusqu’à ce qu'ils aient
2
-186.
reçu une bonne instruction élémentaire, en sorte que dans le
combat pour l’existence, ils ne
soient pas trop inférieurs à ceux
avec lesquels ils seront appelés
à lutter.
Nous ne devons pas oublier que
si autrefois, nos écoles aussi élémentaires que possible, nous donnaient une certaine supériorité
sur la population voisine qui n'en
avait point, ou n'en avait que de
très pauvres, nous risquons fort
désormais de perdre notre rang,
si nous ne l'avons pas déjà perdu,
et qu’un redoublement d’énergie
et d'efforts persévérants peut seul
nous préserver de cette honte et
de ce malheur.
M.ais , nous l’avons indiqué déjà,
il rie’s’agit pas dans, la sentence
qui nous occupe, ni uniquement,
ni essentiellement, de l’instructibn que l’on acquiert à l’école ,
et qui lorsqu’elle est seule peut
produire beaucoup plus de mal
moral qu’elle ne procure d’avantages matériels. Mieux vaudrait
mille fois ne pas savoir lire, que
de se souiller l'imagination par
la lecture de ces publications abo
minables, romans, ou journaux,
dont Satan inonde les pays soi
disant chrétiens, pour les ramener
au vieux paganisnm ; mieux vaudrait encore être demeuré dans
une complète ignorance, que de
faire servir au meurtre et à l’as
sassinat la science que l'on a ac
quise par de longues et patientes
études. — Il en est de l’instruc
lion, désirable et précieuse en
elle-même, comme de tous les
biens que Dieu répand sur les
enfants des hommes ; la corrupion naturelle du cœur humain le
DOusse à abuser de tous et de
changer ainsi en malédiction ce
qui devait être en bénédiction.
Quoique l'auteur, ou les auteurs,
du livre des Proverbes emploient
indistinctement les expressions de
science, instruction, intelligence ou
sagesse, toujours ils entendent par
là beaucoup plus que la simple
connaissance. La crainte de l’Eternel, tel est le commencement
et le point capital de la sagesse;
c’est le fondement sur lequel repose l'instruction véritable, celle
qu’il faut embrasser pour ne plus
a lâcher et dans laquelle est la
vie de l’âme. C’est donc à l’école
de Dieu même, beaucoup plus
encore qu'à celle des hommes,
que l’enfant doit apprendre. C’est
Dieu qui donne la sagesse et de
lui procède l’intelligence, c’est lui
qui apprend à haïr le mal et à se
tenir collé au bien. Si parmi nous
l’instruction religieuse commençant dans la famille et se continuant à l’école pénètre et sanctifie
le développement intellectuel de
l’enfant, si on a soin de lui proposer pour but la vie de son âme
et la possession du salut éternel,
beaucoup plus que la possession
de biens terrestres, ou la jouissance d’un bien-être matériel; si
tous ceux qui sont appelés à s’occuper de lui s’efforcent â l’envi
de le soumettre à la discipline de
la parole de Dieu, cet enfant s’il
devient un homme, se montrera
'infiniment supérieur à beaucoup
de savants qui ne sont que cela.
On l’a dit souvent et nous ne
3
„187
saurions trop le répéter, malgré
les récriminations et les protestations des hommes du monde et
des prudents du siècle : c’est par
la Bible que les écoles vaudoises
maintiendront leur supériorité,
ou si elles l'ont perdue, c’est par
la Bible qu'elles la reconquerront.
En d’autres termes encore, les
vaudois s’ils ne sont pas chrétiens,
s’ils cessent d’étre le peuple de
la Bible, sont fatalement condamnés à se montrer à tous
égards, même pour les choses de
ce monde, inférieurs en intelligence, en initiative, en persévérance, à leurs compatriotes placés
dans les mêmes conditions qu’eux.
.Mos réunions cxlraordiiiaires
Ce printemps, soit par la vi.sile de
M. Ch. Gay, .soit par les réunions de
réveil, les membres de nos églises
ont eu plusieurs assemblées extraordinaires. Si nous en jugeons d’après
ce qu’elles ont été dans notre paroisse et dans les paroisses que nous
avons visitées, nous pouvons dire
qu’elles ont généralement. réuni un
bon nombre de personnes. M. Ch
Gay ne s’est pas épargné pour intéresser ses auditeurs, il a même trop
fatigué ses poumons afin de se faire
entendre par ceux qui sont durs d’oreille, et il doit maintenant garder
le silence. Sa parole claire, pleine de
comparaisons populaires, empêchait
ses auditeurs de s’endormir. Sa prédication a certainement laissé quel
3lies bonnes impressions dans le cœur
e quelques-uns de nos jeunes gens,
et il nous a rendu plus pressant le
devoir de nous occuper d’eux._ Quant
fl la fondation d’Unions chrétiennes,
îi notre grand regret, nous devons
avouer qu’il nous sera, dans bien des
paroisses, fort difficile d’y réussir
immédiatement. Mais là oii deux ou
trois chrétiens se mettront d’accord
et à l’œuvre de bon cœur, sous le
regard de Dieu, ils réussiront eL»feront du bien. T'
Au moment où finissait la tournée
de M. Gay, les réunions de réveil organisées par la Table commençaient
à Bobi, le 15 avril, et se terminaient
dans les paroisses dites de montagne
à la fin de mai. Il est difficile d’apprécier une œuvre pareille et d’en
dire exactement les résultats. Car
nous semons et nous ne voyons pas
toujours où va tomber la semence
incorruptible de la parole de Dieu ,
et comment elle y est reçue. Ces réunions ont été appelées du nom de
réveil, et c’est nien l’intention de
ceux qui y ont pris une part active
d’amener un réveil dans nos églises.
Nous avons toutefois le sentiment
qu’elles n’onl pas obtenu tout ce que
nous désirons. Car pour cela, il nous
faudrait découvrir « cette componction » dont parle le livre des Actes,
suivie de celle demande : « hommes
frères, que ferons-nous ? » Une action
intense et puissante du Saint-Esprit
sur les serviteurs de Dieu, l’humilialion, la confession et l’abandon des
péchés, le retour à Dieu ; c’est bien
là ce qui caractérise un réveil. Or
tout cela ne s’est pas vu dans nos
réunions à un tel degré que nous
puissions les appeler: un reveil. Cependant il s’y est fait du bien. Les
pasteurs ont eu l’occasion de .se voir,
de prier, de travailler ensemble, et
de faire la connaissance de quelquesuns des membres les plus pieux de
nos églises; quand il n’y aurait que
cela, ce serait déjà un avantage. Mais
il y a plus; l’attention a été dirigée
sur la nécessité d’un réveil , plusieurs
ont, nous l’espérons, été repris dans
leur conscience, et bien des âmes ont
été affermies dans la grâce et dans
la vérité. De 'sorte que si nous ne
pouvons pas dire d’avoir proprement
un l'éveil comme nous le voudrions,
du moins nous contribuons à le préparer. Que Dieu agisse puissamment
dans le cœur de ses serviteurs et de
ses eniants.
4
lit
Après ces deux séries de réunions
exlraordinaires, nous en attendons
encore une troisième. Vlialia Evangeliça nous a déjà parlé des réunions
tenles par M. Weilzecker à Naples,
à Florence, à Pise, à Livourne, à
Venise....Nous espérons que bientôt
il arrivera chez nous, c’est-à-dire au
sein de la famille vaudoise dont il va
s’éloigner de corps mais non d’esprit.
S’il lui sera difficile de parcourir
toutes nos paroisses, du moins il
pourra avoir quelques bonnes assemblées dans les plus centrales, afin
que les amis des mi.ssions puissent
le saluer, et que bien des personnes
(jui ne connaissent pas encore notre
frère puissent faire sa connaissance.
Car dans l’intérêt des missions au
milieu de nous, il est, cjoyons-nous,
' assez important que celui qui va partir comme notre premier missionnaire, soit connu, non seulement de
nom, mais aussi de visage.
Rora, 4 juin.
Lé fiapporl dn Cnnsisloirr. de Turin
pour 4882
Nous venons de recevoir, le rapport
imprimé du Consistoire de Turin aux
membres de la paroisse, pour l’année
1882.
Selon l’usage récemment inlioduit,
la première partie de ce rapport traite
lin sujol pratique de la plus haute
importance pour l’église: la part qui
renient aux parente dans l'instrucHon
reliqieuse de leurs enfants. Les parents
sentent bien qu’ils doivent pourvoir
aux besoins de l’existence matérielle
■ainsi qu’à l’inslruclion et à l’éducation de leurs enfants; mai« à la qiieslioii : qui donnera l’instriiclion religieuse? ils répondent d’une seule
voix :
Le pasteur. -- Personne no nie que
celui-cf n’ait le devoir de paître les
agneaux du troupeau; mais, ajoute
le rapport: «nous affirmons,'avec
une conviction inébranlable, que lo;
pasteur laissé à lui-même, privé de
la coopérulim des parents, ne peut
pas donner aux enfants de l’église
une instruction religieuse suffisante».
Ni le pasteur, ni le maître d’école ne
le peuvent, parceqiie Dieu ne Ta pas
voulu ainsi. Il ordonne aux parents
d’enseigner soigneusement ses lois à
leurs enfants. Nous ne pouvons prétendre être plus sages que Dieu.
Aussi_ bien, c’est en marchant dans
la voie tracée par Lui que Ton obtient les resultáis les plus bénis.
«Que de fois, au berceau des liom-,
mes qui laissèrent après eux sur notre
pauvre terre une trace hrillanle et
chaude de lumière et de vie, ne
trouvons-nous ¡pas une mère qui prie
pour eux et qui leur fait épeler douceraenl les noms de Dieu, du Sauveur et du ciel. Ah ! c’est ici que se
montre la sagesse de l’ordre divin ,
suivant lequel l’instruction religieuse
des enfants est réservée avant tout
et surtout aux parents». Celte insIruclion, en effet, ne doit pas s’adresser seulement à l’intelligence mais
il faut que le cœur soit pris Et ce
cœur, qui plus que les parents est
à même de le prendre?... A qui un
enfant s’oiivrira-t-il, si ce n’est à son
père et à sa mère ?
D’ailleurs, si cet ordre divin est
avantageux pour les enfants, il l’est
aussi pour les parents qui, cp étant
les pères spirituels de leurs enfants,
se verront respectés par eux, obéi.s
et aimés.
Est il besoin d’ajouter que la sollicitude des parents pour le bien spirituel de leurs enfants ne doit pas
se bornei' à l’epfance.,, mai.s .doit les
entourer, aussi bien après qu'avant
leur réception dans l’église ? « Veillez
sur eux, dirons nous avec le Consistoire de Turin, priez pour epx¡, avec
eux, Suivez-les consiain,ment de velre
sage et tendre sollicitude. Faites .leur
voir les ennemis qui les menacent.
Montrez-leur comment il faut les.
vaincre. Que ce ne soit jamais seuLs,
mais toujours accompagués, par vous,
qu’ils se rendent dans la maison de
Dieu et qu’ils s’approchent de la
Sainte Table, El que, ¡rentrés à la
maison, ils ne ren-trent pas dans une
5
.189.
atmosphère spirituelle sombre, mais
dans une atmosphère illuminée et
réchauffée par les rayons de foi et
de charité provenant de vos cœurs de
fève et de mè'e chrétiens ! ».
Le Consistoire a perdu, pour cause
de transfert à La Tour, la coopération de l’ancien F. Miiston. Il a appelé comme suffragant de son père,
M. le ministre Henri Meille.
Il y a eu nouvelle angraentalion
dans le nombre dès participants au
culte et à la Sainte Cène. Le nombre
des membres de l’église et des électeurs n’a pas:sensiblement varié, nous
dit le rapport; mais pourquoi ce
nombre demeure-t-il toujours une inconnue pour le public? Pourquoi
voyons-nous, chaque apnée, se renouveler, dans le tableau statistique des
paroisses, une série de points d’interrogation sur la ligne de Turin ?
Cinquante catéchumènes ont fréquente les leçons données, les unes
par le pasteur et son suifraganl, les
autres par l’évangéliste. Vingt-six ont
été reçus.
Le chMfre des élèves dans les écoles
s’est élevé à 220, ensorte qu’il a fallu
ajouter une maîtresse aux trois qui
existaient déjà en sus de l’instituteur.
En fait d’actes liturgiques, il y a
eu, dans l’année, 7 mariages dont .5
mixtes, .30 baptêmes et 25 décès.
Cenl-dix-huit malades ont été soignés à l’hôpital, 102 sont sortis guéris j 7 sont morts ël 9 restaient en>
traitement au 31 décembre 1882. Les
autres œuvres charitables; ont continué leur œilvre; bénie pour le bien
dés membres de la paroisse et de
bien d’autres personnes.
La situation financière qst bonne,
comme cela résulte des chiffres suivants qui indiquent le montant des
souscriptions pour différents objets;
Frais de culte et écoles (105 souscripteurs) . . . Fr. 8985
Artigianelii Valdesi (y
' compris un legs de
A reporter . Fr, 8985
Report . Fr, 8985
fr. 4000 de feu M. le
corn. Peyrot) . . » 6335,,
Missions................» 150y(i
Venve.s de pasteurs . » 132 40
Pension retraite régents » 84 30
Société des demoiselles » 5752
Société évangélique de
Genève . . . . » 6Q0
Société Centrale ,dé ,
France . . . . » 350
Réparations au çorbill. » 575
Ouvroir de M"" de Fernex (environ) . ,, » 1000
Soldo evangelico (env.,j » 1100
Œuvre des bains de ,
mer . . .... n 2500,
Total général'Ÿr.‘291Î4R JÔ
A ce chiffre pourraient s’ajouter
encore, croyons-nous, fr. 2473 entrés
dans la caisse de la liiaéonie et provenant soit d’un legs de fr. 1000 de *
feu Ml' ,1. de Fernex soit dés Ironcsl’
Cela porterait à plus de fr. 32.000
la somme ci-dessus indiquée, '
Abeille.
Une reelification à J’bi.stoire
des Vauileis du Oauiibiné.
Me trpuvanl à Grenofile, il y a quel-,
ques années, chez un des meruhres
distingués du bureau de eetle ville,,
M. Aristide Albert,: originaire du
Briançonneis,, eteoHsoUonneur ¡^clgiré
de tous Ips documents q,ui, d,e pyès
ou de loin, tiennent à ,j’histoibe <|6
sa patrie, ,je lui demandai quelles
étaient ses dernières Irouvaillcs,.; .,
Voilà, me dit-il, un raanuserit àsçcif
curieux. .,1,1
C’était un livre fgrl épais mais d’upe,,
écriture toute moderne. Sur le* papier
dont il était recouvert se irouyaient
écrits ces mots; trangelom deMolines,
Que signifie ce mot Irmgi^lons, demandai-je à mon arciiéologue?
Je ne pourrais vous en abonner une,
.définition bien exacte. Il y a de tout
6
190
dans ce volume; des notes de famille,
des souvenirs historiques, des mentions d’accidents, ou de phénomènes
l’enJài'quables.
Peut-être cela veut-il dire: choses
étranges, ou qui se sont passées; ce
mot proviendrait alors d’un radical
analogue au latin transacta.
Et Molines ? Est-ce un nom d’homme,
ou de localité? Il y a dans le Queyras,
un village et une vallée de ce nom.
(C’est d’elle précisément qu’il s’agit),
il parait que dans celle vallée, chaque
famille où quelqu’un savait écrire,
avait une sorte de registre domestique,
dans lequel on tenait note des naissances et des décès, ainsi que des
principaux év.ènemenls survenus pendant la vie du chef. Quelquefois ces
notes étaient écrites sur les^premiefs
feuillets d’un livre, auxquels on ajoutait d’autres feuillets,,,quand les premiers ôtaient remplis. Le manuscrit
que vous avez entre les mains est un
resGueü de ces notes, dégagées de
tout ce qu’il y avait de trop individuel, et d’un intérêt purement domestique. Sur ces indications je parcourus l’ouvrage, et vais d’abord en
donner le titre. Le voici: Mémoire
de ce qui est arrivé dans la Vallée,
et les lieux circonvoisins, et des choses
les plus éufieué'és et remarquables, que
fai tiré des trangetons les plus anciens
que fai pu trouver, depuis l'année
Í469. Par ?noi, Chaffrmj Roulph, de
Fonqillarde, hameau de la commune
de Molines. Fin'i à Ristolas, ce Í4
févnér iSiô.
L’auteur de celte compulsation éiOiiï
un maître d’école catholique.
Ma première idée fut de chercher
à l’année I586, pour voir s’il y serait
fait mention des horreurs qu’on reproche aux protestants* d’avoir commises à Molines, sous le commandement de Lesdiguières. On en lit le
rétti t dans Y histoire géographique, natur'élle, écelésiastique et civile du diocèse
d’Ernbrun, par m*** bachelier en droit
canoniqhe et civil de la fdculté de Paris
et docteur en théologie.
(Sans lieu d’impression)Í783. Deux
volumes petit in-8®. (C’est à cet Ouvragé que répondit en 1784, une
brochure également anonyme, intitulée : Cinq lettres par un Vaudois des
Gaules Cisalpines). — L’auteur de
l’ouvrage est connu sous le nom du
Père Albert; son savoir est faible,
même en sa langue, car qu’est-ce que
Vhisloire naturelle d’un Diocèse ?... La
brochure est bien mieux écrite; elle
est de Paul Appia , ,pasteur à La Tour,
fils d’un autre Paul Appia, qui était
pasteur à Bobi, où il mourut en
1757.
Le P. Albert rapporte donc que les
milices protestantes commirent toute
sorte d’atrocités ù Molines ; entre
autres celle d’avoir enterré vivant le
curé, ne laissant sortir de terre que
sa tète, et pris celte tête pour but,
dans un jeu de boules (T. i. p. 71).
Celte calomnie n’est pas de son invention; et quoique j’aborde ici un
sujet bien restreint, qu’on me permette d’insister sur les détails, h
raison de l’importance morale qu’a,
pour l’histoire du protestantisme, le
fait auquel ils se rapportent. Ces
détails n’étant pas connus courraient
risque de ne l’ètre jamais, si le 3emoin ne leur offrait ici l’occasion de
se produire. (Suite).
ItouDcllea reltigteii6C6
France, t Le 24 avril, la Société
Evangélique de France a célébré le
50® anniversaire de sa fondation. Le
31 mai sera également célébré celui
de la fondation de la Mission française au sud de l’Afrique. La première de ces sociétés a contribué à
la fondation de 24 églises nationales
et de quelques églises libres; au 31
mars -dernier, elle entretenait 32
agents, soutenait 22 postes d’EvangelisaUon et 15 écoles, et visitait 180
iocalilés. Quant à l’ceuvra de la seconde, elle est assez connue pour
que ce soit le cas d’en parler^ autrement que pour transmettre à nos
lecteurs, la prière instante que son
Comité adresse à tous les chrétiens
de se souvenir d’elle devant le Sei-
7
...im
gnçur et de la l'aire triompher des
difficultés de toute espèce dans les
quelles elle se trouve.
Suisse. — La pétition présentée
qu Grand Conseil du Canton de Neuchâtel contre les Salutistes, a réuni
9934 signatures. La pélilion suivante, en sens contraire, ne porte
que 59 signatures, mais elle fait, à
notre avis, le plu.s grand honneur,
à ceux qui les ont données. C’est ainsi
et pas autrement que la liberté doit
être entendue.
« Monsieur le Présidentet Messieurs.
» Les soussignés, pasteurs et ministres des divei'ses Églises du canton
de Neuchâtel, apprenant qu’un pétitionnement a été organisé pour demander à l’autorité supérieure de
prendre des mesures exceptionnelles
contre les agissements de « l’Armée
dite du Salut, » viennent réclamer
respeclueusemenl auprès de vous en
faveur du maintien de la liberté religieuse, telle qu’elle a’été pratiquée
jusqu’ici dans notre canton. .
» Tout en condamnant les méthodes
et les procédés propres à « l’Armée
du Salut, » ils ne peuvent que déplorer
la manière dont les partisans de cette
Société ont été traités à plusieurs
reprises et tes désordres qui se sont
produits dans nos rues à l’occasion
de ses réunions. La seule pensée que
des femmes et des jeunes filles aient
pu être victimes d’agressions brutales,
les indigne. Aussi se sentent-ils pressés
de supplier l’autorité suprême de notre
canton de prendre les mesures nécessaires pour mettre un terme à ces
désordres, et pour garantir aux partisans de « l’Armée du Salut, » comme
de toutes les tendances religieuses qui
pourraient se produire au milieu de
nous, la plus entière liberté d’action,
aussi longtemps que leurs pratiques
n’ont rien de contraire aux lois et
aux bonnes moeurs Ils déploreraient
en particulier, et trouveraient humiliant pour leur chère patrie, que le
passage de quelques étrangers dans
notre pays dût avoir pour elfet de
restreindre en quoi que ce soit l’appli
cation des grands, principes de liberté
d’association et, de réunioa insçfjls
dans notre Constitution, et que,.le
Conseil d’Etat a lui même si bien
rappelés dans sa proclamation du 30
janvier dernier. ’
» Us ne doutent pas que leur démarche, inspirée par le ’respect de
toutes les convictions religieuses quelles qu’elles soient, ne trouve auprès
de vous, Monsieur le président'et
Messieurs, tout l’appui qu’elle mérite;
et c’est dans cette assurance qu’ils
vous présentent l’expression de leur
plus respectueux dévouement.
Neiichkel, le 14 mai 1883».
Allemagne. — Le 26 mai a été publié un décret de S. M. l’empereur
d’Allemagne concernant les fêtes relatives au prochain centenaire de
Luther. Les fêtes, dit le décret, auront lieu le 9, le 10 et le 11 novembre
prochain. Durant ces trois jours, les
écoles auront vacance, des prédications de circonstance seront prononcées dans toutes les églises évangéliques, et les services divins seront
célébrés avec plus de solennité qu’à
l’ordinaire. ,
Angleterre. — La semaine dernière, a été déposé sur le bureau de
la Chambre des Communes, une pélititm monstre, portant cinq^centquatre-vingt-dis mille signatures!,et
réclamant" la fermeture des cabarets
pendant toute la durée du ctimanche.
Ce document a une longueur de 4400
mètres et ne pèse pas moins de 180
kilogrammes!! Quel colossal contraste entre celle manière d’envisager
et de traiter les questions d’intérêt
public et le nôtre! ‘ ■!
— L’ex-père Chiniquy, ancien prêtre
canadien, aujourd’hui pasteur, vient
d’achever en Angleterre une série de
conférences, spr les erreurlyel les
dangers de l’église romaine; il doit,
parait-il, avant de relournepen Amérique, passer quelque iqmjps en
France et donner des conférences
dansj le Drôme, D’après l’Aîfrore, de
Montréal, ^.000 catholiques,, parmi
lesquels, un certain nombre de | prêtres ont été déterminés par l^exerople
8
.192.
et par la prédiCaLioil de l’ex-pére
Cîiiniquy à abândionnér tes erreurs
papistes pour l’Evangile,
Rüssie. — Voici le texte de la prière
prononcée par le Czai', aussitôt après
avoir ceint la couronne. On ne pourroit en imaginer une plus belle,, et
ce qui en relève encore la valeur,
c’est qu’on assure qu’elle n’est pas
une simple forme, mais l’expression
sincère du sentiment qui remplit le
cœur du jeune monarque.
« Seigneur, Dieu de mes Pères, czar
des czars dont un mot a créé l’univers et dont la sagesse dirige les
destinées humaines: Tu gouvernes le
monde par la'Justice et la Sainteté.
« Tü’m’as choisi pour le czar et le
juge de tes créatures. Jecrois en ton
infinie bonté pour moi. Je te remercie
et je mqncline devant m Toute-Puissànce.
«Toi, mon Seigneur et mon Dieu,
guide-moi dans la mission que tu m’as
Confiée, donne-moi la science du bien;
forlifie-moi pour cette grande tâche.
«Que la Sagesse qui rayonne de
ton Trône me pénètre 1 Qu’elle descende
sur moi des lieux où lu règnes! Inspire-raoi ce qui peut plaire à tes
yeux, et ce qui est selon tes commandements.
«Que mon cœur soit entre les mains,
afin que mon œuvre .soit charitable
aux nommes qui me sont confié,s,
profitable à la gloire, afin qu’au jour
de ton jugemeril je puisse répondre
sans remords par la Grâce et les Bienfaits de Ton fils unique, dont je
.bénis le nom ainsi que le tien et
celui du très miséricordieux , . très
vivifiant et très Saint Esprit dans tous
les siècles des siècles».
iKctmc |ïoitttque
HaHé. *— Les Chambres continuent à discuter des projets de loi
d’importance secondaire, mais plus
utiles que les interpellations. A propos
dé la nomination de Colonna député
de Rome et de rapprobalion de cette
nôiïiinaliori à runanimilè des voix,
moins celle de Coccapieller, cer dernier a donné sa démission qui, nous
n’en doutons pas, aura été acceptée.
C’est un bon débarras pour la Chambre
et pour la dignité du Parlement. On
pane de remplacer Coccapieller par
le duc de Torlonia.
Le duc d’Aoste est arrivé de son
voyage à Moscou.
Les élections municipales de Rome
ont une valeur cléricale et conservatrice. Deux seuls candidats progressistes ont été nommés; ce sont Gairoli
et le ministre Baccelli,
Wrttnee, — Il paraît toujours plus
certain que la Chine s’opposera à la
réalisation des projets de la France
sur le Tonkin. En attendant les troupes françaises ont bombardé quelques
loris du Madagascar, ont lue et détruit, pour répandre la civilisation et
faire valôir des droits prétendus sur
une partie de celte île, La France ne
pouvant s’en prendre à ses plus proches voisins, donne essor à ses veilleités guerrières en Tunisie, à Madagascar et au Tonkin.
Atleànntfne. — Les négociations
du Gouvernement impérial avec le
Vatican sont rompues, à cause des
exigences exce,ssives de la curie romaine.
— Les fêtes de Moscou se
sont prolongées jusqu’à la fin de la
semaine dernière. L’empereur et l’impèralriqe sont heureusement rentrés
à SL Pét'ershourg, d’où ils se sont
rendus à Péterhof.
SOUSCRIPTION
en faceiu' du. Colléye VtidàijU.
Montant des list. préc, Fr. 1735 30
M. le docteur Rostan . » 10
M"“ R. ...... » ,5
M. le pasteur Ph. Rostan » 10
Paroisse de Périer Mancille » 3I0
it IV N OIW C K.
L’examen d’introduction à l’école
latine du Pomaret est fixé au Î29
courant, à 8 heures du malin.
Kuviisr llOBKiir, Itérant et Ad m r,/i hlroUr't
l'igneruf, lmp. Ctiiâuiore et Masearelti.