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I* année
Décembre 1866.
N.” 1*.
LtCHO DES VALLEES
—(NOUVELLE SÉRIE)
Que toutes les choses qui sont véritables........ occupent
vos pensées — ( Phiîippiens., IV. S. )
S0MM.\1RE — Enün \--Biographie : Le Général Beckwith. — Variétés. — Glanures.
— Nouvelles. — Avis.
ENFIN!
Ce n’est pas le bonheur de livrer notre douzième numéro
qui nous fait ainsi respirer. —Sans doute que si avec l’année
qui finit nous pouvions nous flatter de voir disparaître aussi
les défauts de notre humble publication, si avec la nouvelle
année nous nous sentions la force de promettre à nos lecteurs , sinon tout ce qu’ils auraient le droit d’attendre, du
moins quelque chose d’un peu moins imparfait, ce serait
pour nous un vrai soulagement que de nous voir arrivés au
terme de notre apprentissage. — Mais, sauf les légères modifications que l’expérience pourra nous suggérer chemin
faisant, nous craignons fort qu’on ne nous retrouve essentiellement les mêmes ; et alors nous n’aurions pour nous réjouir
d’être arrivés jusqu’ici d’autre raison que la bienveillance
de nos lecteurs, et le miséricordieux support de Celui que
nous voudrions avoir mieux servi.
On n’ira pas croire non plus que notre grande satisfaction
soit de pouvoir dire : encore une année qui s’en va ! — Pour
des milliers de familles, il est vrai, l’année 1866 aura été
l’une des plus douloureuses et par conséquent des plus Ion-
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gués de leur vie. — EUes sont nombreuses en effet les tristes
nouvelles que des quatre coins du monde le télégraphe et les
mille feuilles publiques nous ont apportées chaque matin
pendant les 365 jours que nous venons de traverser ! —
Durant des mois entiers il n’est question que de guerres et de
batailles où le sang coule comme de l’eau. — Plus tard ce
sont des grèves d’ouvriers ou des tumultes populaires ; un
autre jour c’est une de ces désastreuses faillites où s’engloutissent en même temps la fortune du riche et l’épargne du
pauvre ; ci et là , ce sont les pertes incalculables causées
par le feu, par les ouragans, ou par des inondations comme on
n’en avait plus vu depuis longtemps ; aux Indes c’est une
longue famine qui dans telle contrée aurait emporté la moitié
de la population : d’un bout à l’autre de l’année , c’est ce
mystérieux choléra qui à lui seul a moissonné autant de victimes que l’épée ; tout récemment encore à Bernsley en
Angleterre, ce sont trois cents ouvriers qu’ensevelit l’explosion
d’une mine, comme au couvent d’Arcadi, dansl’île de^Crête,
un second Pielro Micca met le feu à la poudrière qui doit
l’enterrer sous les décombres avec des centaines, pour ne
pas dire encore des milliers, de soldats turcs. — Nous ne
parlons pas d’illustres infortunés, ni de cette infinité de
douleurs privées qui ne sont connues que de Dieu, quoique
toutes aient droit à notre commisération ; mais encore une
fois, même en ignorant ce que nous apportera le jour de
demain, l’on se sent soulagé à voir un terme à tant de
calamités. — Et cependant, malgré toutes ces souffrances ,
on voit avec peine le temps s’écouler pour ne plus revenir ;
et à cette époque de l'année, si un soupir s’échappe de
notre poitrine, ce n’est pas celui d’une impatience enfin
satisfaite , c’est bien plutôt un soupir de surprise et de regret,
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tant ces jours qui s’en volent réveillent d’inquiétude au fond
du cœur humain, tant la plus rude vie nous serait encore
préférable à la mort la plus douce !
A quoi devons-nous donc ce soulagement que nous éprouvons depuis quelques semaines ? — A la paix, croyons-nous
tout d’abord. On a beau nous dire de toutes parts que cette
paix ne saurait être durable , on a beau entendre parler de
guerres et de bruits de guerres, d’armements qui font trembler,
de cent fusils nouveaux qui laissent bien loin derrière eux le
fusil à aiguille , de canons monstres , de mille inventions en un
mot, pour tuer vite et bien, — la paix n’en est pas moins
pour le moment une précieuse faveur de Dieu , dont chacun
tient à jouir, dût-elle ne durer que quelques mois.
— Et combien n’en aurait pas besoin surtout notre pauvre
Italie, où nous aurions, chacun pour sa part, à mettre la main
à tant de choses ! — Placés de Dieu dans un pays qui est
comme le jardin de l’Europe, avec des ressources et des
facultés que d’autres pourraient nous envier , il serait
temps que nous demandassions à nos bras et à notre intelligence ces cinq à six millions d’hectolitres de blé que l’étranger nous fait payer chaque année plus de cent millions ;
il serait temps aussi pour notre peuple de secouer cette ignorance , dirons-nous , ou cette superstition qui depuis si longtemps fait sa honte et son malheur. — Oh! nous avons raison
d’avoir tant soupiré après la paix, et nous serions inexcusables si nous négligions de supplier le Seigneur de nous la
continuer, prêts à tirer parti de la tranquillité qui pourra nous
être accordée.
Non seulement l’Italie peut maintenant respirer comme
elle ne l’avait plus fait depuis longtemps, mais encore elle
peut se réjouir d’être désormais entrée en possession de sa
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pleine indépendance. — Ce long et savoureux enfi.nl par lequel
le menu peuple de Venise exprimait sa satisfaction à mesure
qu’il voyait aux magasins le portrait du Roi Victor-Emmanuel,
vingt-cinq millions d’Italiens peuvent dès aujourd’hui le faire
entendre à leur tour. — Hier c’était la Vénétie qu’après tant
de luttes ils voyaient se réunir à eux ; aujourd’hui c’est la
ville même de Rome qui, avec quelques autres, se trouve
tout étonnée de s’appartenir. — Le H décembre à huit
heures du matin , en effet, le drapeau français, qui depuis dix-huit ans flottait au Château S‘ Ange , était paisiblement amené pour faire place au drapeau pontifical. —
Deux jours après , le 13 du mois ( et puisqu’on parle encore
de ce nombre comme on sait faire 1 ) le 13 du mois le
dernier régiment étranger reprenait sur la frégate Panama
le chemin de la France, sans autre embarras qu’une légère
bénédiction.
N’étaii'nt les efforts qui se font en ce moment pour réconcilier le pape et l’Italie , nous serions bien disposés à nous
réjouir aussi de l’affaiblissement d’une domination qui a fait
au monde et à l’église déjà tant de mal. — Mais avec ces
menaces d’harmonie et d’amitié, de cordiale entente....
entre l’eau et le feu, le courage nous manque. — N’importe :
quelque chose il restera. — Quand on se souvient qu’à la
nouvelle des batailles de Bohème , le plus clairvoyant des
cardinaux s’écriait plein d’une juste inquiétude : « le monde
va donc s’écrouler ! » on est suffisamment autorisé a croire
qu’une forte secousse a été donnée au vieil édifice et qu’il
s’est produit par là quelque sourd craquement. —Le moment
n’est point venu sans doute de pousser le cri : elle est tombée ! elle est tombée I car le peuple des saints du Souverain
ne semble guère préparé à recevoir le Royaume. — Ce-
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pendant si ce n’est pas le monde qui s’écroule , c'est un
monde pour certain ; c’est l’accord abominable de deux despotismes pour étouffer la conscience et la vie. — Par l’humiliation de l’Autriche, aussi bien que par ce qu’on est convenu
de nommer l’abandon de Rome , la papauté a perdu un
puissant appui, et dans la chute du pouvoir temporel des
papes ce sera l’odieux gouvernement du monde par le prêtre,
ce sera le gouvernement inique de l’église par l’épée , qui
auront reçu le coup mortel. — Un long chemin peut restera
parcourir pour atteindre au but final ; quoique depuis longtemps détachée de la montagne, La Pierre qui doit frapper en
ses pieds d’argile et de fer la terrible Statue pourrait tarder
plus qu’on ne pense ; mais en voyant le géant que mille ans
ont vu grandir et que mille ans ont vu décroître , réduit
« par la force des choses » à s’enfermer dans le cercle que
l’on sait, ou à se contenter des obséquieuses protestations
de ceux qui veulent bien encore « lui aider à vivre » on a tout
lieu d’espérer que le temps n’est pas très-éloigné où on lui
ôtera sa domination, en le détruisant et en le faisant périr,
jusqu’à ce qu’on en voie la fin ». [Damel vu.]
BIOGRAPHIE
C’est une bonne fortune pour l’Echo de pouvoir. en terminant
l’année , se présenter à ses lecteurs avec un chapitre de la Biographie du bienheureux Bienfaiteur des Vaudois le Général Beckwilh !
Longtemps interrompu par l’épreuve que nous savons, puis retardé
par les nombreuses occupations pastorales de l’auteur , ce travail était
déjà bien impatiemment attendu. — Que sera-ce maintenant qu’on en
aura lu les premières pages ? — M.' Meille ne nous accusera pas d’indiscrétion , si, tout en le remerciant cordialement pour ce premier
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fragment d’un ouvrage qui nous promet tant d’intérêt, nous osons en
faire espérer à nos lecteurs , non pas un , mais plusieurs autres pareils
à celui que nous avons la satisfaction de leur offrir dès aujourd’hui.
ORIGINE, ENFANCE ET CARRIÈRE MILITAIRE
DU GÉNÉRAL BECKWITH
La famille Ceckwith , dont le dernier des descendants mâles en
ligne directe doit faire le sujet des pages qui vont suivre, est des plus
anciennes en Angleterre , non pas sous ce nom toutefois , mais sous
celui de Malby ou Malebisse ( du latin Mala bestia ), porté^, selon toute
vraisemblance , par un de ces hardis Normands que la soif du butin
et l’amour des aventures poussa en Angleterre à la suite du conquérant Guillaume.
En l’an 1226, le deuxième du règne de Henri II, un Hercule Malby,
troisième fils de Sir Siméon Malby, s’étant uni en mariage à Lady
Anne Beckwith-Bruce, changea son nom primitif de Malby en celui de
Beckioilh, et devint ainsi le chef d’une nouvelle famille , au sein de
laquelle l’instinct mâle et guerrier de la souche primitive paraît avoir
été prédominant jusqu’à la fin.
En effet , pour ne parler que de ce qui est le plus rapproché de
nous , des cinq fils qui naquirent au Général John Beckwith, le grand
père du héros de cette histoire , quatre embrassèrent la carrière militaire , et parvinrent tous au grade de général ; un seul parcourut
celle des emplois , quoique lui aussi, comme ses frères , eût débuté
par celle des armes , qu’il abandonna lors de son mariage avec Miss
Mary Halliburton , sœur de Sir Brenton Halliburton juge suprême à
Halifax dans la Nouvelle-Ecosse. — Il s’appelait John comme son père
et était l’aîné de la famille.
John Beckwith (1) était, au dire de ceux qui le connurent particulièrement , un homme réservé et de bon sens. Son épouse, la jeune
dame Beckwith (2) était une extrêmement belle femme, d’un esprit
fort distingué , riche eu connaissances de beaucoup de sortes, et
(1) Mort le 20 mars 1820.
(2) Morte à Southampton dans la paroisse de Sainte Marie eætro-muros , plus de
20 ans apr^s .son mari', le 4 mars 1841, à l'âg ■ de 72 ans.
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dirigeant parfaitement bien sa maison. Elle donna â son mari quatorze enfants, dont quatre moururent en bas âge, et dix, — trois
garçons et sept filles, — atteignirent l’âge de majorité , et, à l’exception d’un seul, se marièrent tous. — L’aîné de cette famille patriarchale , né à Halifax môme le 2 octobre 1789 , reçut au baptême le
nom de John Charles (1) et est devenu le Colonel et plus tard le Général
à la jambe de bois, dont le nom , aussi longtemps qu’il existera une
Eglise Vaudoise , ne sera prononcé dans son sein qu’accompagné des
sentiments de la vénération et de la reconnaissance les plus profondes.
John Charles Beckwith n’était encore qu’un enfant que déjà il était
l’oracle de ses frères , sœurs et ,cousins qui ne juraient que par lui
et qu'il enchantait non moins par ses chansons , dont le répertoire
était inépuisable , que par ses merveilleux récits , les uns complètement inventés , les autres arrangés par lui en vue de son jeune auditoire. Il avait hérité de son père un goût très-prononcé pour les représentations théâtrales , et composait lui-même de petites pièces qu’il
jouait ensuite avec ses frères et ses sœurs. — Une vieille écurie à deux
compartiments lui servait de théâtre,et, comme il composait les pièces ,
il peignait aussi les décors. — Aussi le jour où il quitta Halifax pour
se rendre en Angleterre , y prendre du service dans l’armée (c’était en
1805 et il avait alors 16 ans), fut-il pour tous les siens, mais pour
son jeune entourage surtout , un jour d’inexprimable tristesse. « C’était , écrit une de ses jeunes admiratrices d’alors , par une matinée
d’hiver; le temps était très froid, la terre couverte de neige ; chacun
pleurait, mais plus fort que tous le pauvre vieux nègre Georges » —
Beckwith était à cet âge , et resta jusqu’à 18 ans , très petit de taille,
si petit qu’un vieux soldat de la Brigade dans laquelle il était entré,
la 95®, raconte qu’il fallait le porter sur les épaules quand il se rencontrait sur le chemin un ruisseau quelque peu large à traverser: et
lui-même , dans une caricature qu’il envoyait à sa famille, se représentait marchant d’un air crâne et le chef fièrement renversé en arrière , sur le front d’une compagnie de soldats deux fois aussi grands
que lui, et les commandant. — Plus tard il grandit, et la même pa
(1) Ses frères s’appelaient l'un Henry, l'autre Sydney. Tous les deux moururent
Lieutenants-Colonels dans la brigade des liraîlleurs ; Henry à Kingston dans le Canada , le 31 juillet 1847, célibataire ; Sydney, en Crimée , du choléra , le 25 septembre 1854« — Des sept sœurs du Général une seule vit encore , Isabelle, mariée au
Capitaine Murray de la marine royale.
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rente à laquelle nous sommes redevables de ces détails , assure qu’en
1814, lorsqu’il avait atteint par conséquent l’âge de 25 ans , il était
« un des plus beaux hommes que l’on pût voir.
Sa première campagne , à peine enrôlé , fut l’expédition du Hanovre.— En 1807 il prit part à celle du Danemark, et en 1808, à celle
de Suède. — En 1809 il passa à la suite de Sir Arthur Wellesley, plus
tard Lord Wellington , dans la péninsule Ibérique , et se trouva à la
mélancolique retraite de Corogna , commandée par Sir John Moore ,
qui y laissa la vie. — Durant les cinq années qui suivirent il n’y
eut pas un fait d’armes de quelque importance, pas un combat, pas
un siège, pas une bataille, auxquels il n’ait pris une part active ,
depuis Pombal et Fox d’Arona , jusqu’à Salamanca , Orthez et enfin
Toulouse , où il reçut avec la médaille d’or le grade de Major.
Pendant tontes ces campagnes il ne fut jamais blessé , quoique dans
les perlustrations qu’en sa qualité d'officier d’Etat Major il avait coutume de faire chaijue matin , pour bien s’assurer par lui-même de la
position de l’ennemi , il ait couru de très fréquents dangers. — Un
matin entr’autres , raconte son vieux domestique du nom de Rouse ,
qu’il était arrivé en face d’une forêt où l’ennemi se tenait en embuscade , tout à coup son cheval tombe mort sous lui, frappé d’une balle,
et le cavalier le suivant dans sa chute , Rouse ;crut que c’en était
fait de son maître ; mais celte triste supposition avait à peine traversé
son esprit que déjà Beckwith se redressait en s’écriant ; « Tout va
bien , John » et réussissait à se mettre à l’abri des coups de feu de
la colonne ennemie.
A l’armée comme sous le toit paternel les représentations théâtrales
étaient un de ses délassements favoris , et comme il était un acteur
consommé , Wellington qui partageait cette même passion à un
très-haut degré , ordonnait souvent entre officiers la représentation
de la pièce intitulée Les Rivaux , dans laquelle Beckwith jouait avec
une rare perfection le rôle du Capitaine Absolu. Il avait en outre
une assez belle voix pour qu’au bivouac , dans leurs longues heures
de loisir , le Général en chef le fît plus d’une fois prier de lui chanter
quelques unes des ballades nationales qu’il affectionnait tout particulièrement.
A la paix qui suivit l’abdication de Fontainebleau et l’exil de Napoléon à Tîle d’Elbe, Beckwith put aller passer quelque temps au sein
de sa famille qui, ayant quitté l’Amérique, était revenue s’établir en
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Angleterre Là, comme à Halifax , les enfants n’avaient pas de meilleur ami que lui , ni plus disposé , tout Major qu’il était devenu , à
s’associer de franc cœur, et sans crainte aucune do déroger , à leurs
turbulents ébats. — « Vous rappelez-vous , écrit en parlant de lui celte
même parente que nous avons déjà citée, lorsqu il se roulait sur 1 herbe
avec vous et Robert? Un jour après déjeüner, e était 1 hiver , il écrivait , et vous faisiez un tapage à ne pas s’entendre. 11 vous appela ;
Enfants , vous dit-il , ne vous en allez pas , restez ici avec moi » —
« Mais , Charles, lui dit ma mère, si vous voulez lire ou écrire, ne
les retenez donc pas , car ils ne feront que vous déranger ». — «.le
sais cela très bien, reprit-il en riant; aussi est-ce parceque j’étais sûr
qu’en leur disant de rester , ils s’en seraient allés , que je leur en ai fait
la proposition ».
Pendant ses loisirs de la maison paternelle , il voulut ajouter à ses
autres talents celui de la musique , et tous les matins pendant un
temps déterminé , il s’exercait sur le piano avec beaucoup de persévérance. — Il avait aussi voulu apprendre à jouer le whist « pour
lorsqu’il serait Gênerai», avait-il coutume de dire; mais quoiqu’il s’y
essayât souvent , il ne tardait jamais au bout d’un moment de jeter
ses cartes en s’écriant : « Je vois bien que je n’en viendrai jamais à
bout ».
Le retour de Napoléon de Pile d’Elbe , et la levée soudaine de boucliers à laquelle cet événement donna lieu de la part de toutes les
puissances qui avaient concouru à son abdication , et de l’Angleterre
en première ligne , arrachèrent le jeune et brillant officier aux douceurs de la vie domestique pour le transporter , au moment où il
s’y attendait le moins , des bords de la Tamise sur le champjde bataille
de Waterloo.
On sait quel fut le résultat de cette terrible bataille , la dernière de
cette longue série qui, commencée en 1793, ne devait finir qu’en 1815 ,
après avoir au physique et au moral bouleversé l’Europe entière et
coûté la vie à des millions d’hommes. — Quatre chevaux tués sous
lui dans le courant de cette mémorable journée montrent plus que
tout ce que nous pourrions en dire la part héroïque qu’y prit Beckwith,
et celte intrépidité rare qui était un des traits distinctifs de sou caractère. — Et pourtant, malgré tant de risques courus, il n’avait encore
reçu aucune blessure , lorsqu’un des derniers coups de canon^tirés
par l’ennemi en déroute lui fractura la jambe gauche, et après trois
mois d’inutile attente , rendit nécessaire l’amputation.
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Le relèvement, et nous dirions presque la résurrection de l’Eglise
Vaudoise , n’étaient-ils pas, dans lus desseins de Pieu , comme renfermés dans ce boulet lancé par une main inconnue et qui se doutait
bien peu de ce qu’elle venait de faire ! — Sans cette épreuve qui ,
en un sens , mit fin à sa carrière militaire, Reckwilh Lieutenant-Colonel (*) à l’âge de vingt-six ans, serait probablement devenu un Général de renom , le Généralissime peut-être de l’armée anglaise, et
aurait rendu, sans doute, â son pays dans cette position de grands
et de brillants services ; mais jamais il n’aurait trouvé ni même cherché le chemin des Vallées Vaudoises; jamais l’idée de devenir l’éducateur de milliers d’enfants , le fondateur de centaines d’écoles ou de
presbytères , et de restituer au sentiment de sa mission providentielle
une Eglise qui, — sous le poids de l’écrasement produit en elle par ses
souffrances séculaires , — avait cessé de s’en préoccuper , ne se serait
emparée de son esprit. — Et si cette mission de mieux en mieux
comprise est aussi toujours plus fidèlement et plus vaillament poursuivie ; si les faibles et chétifs commencements de l’œuvre d’Evaugélisation de l’Eglise Vaudoise en Italie sont, entre les mains de Dieu,
le grain de sénevé destiné , tout imperceptible qu’il soit, à devenir
un jour un grand arbre , qui peut dire les rapports intimes que ceux
qui viendront longtemps après nous seront dans le cas de constater
entre les effets immédiats de cet éclat de bombe et la régénération
religieuse et sociale de la Nation Italienne , de celte nation ( chose
plus étonnante encore J ), qui fut dans tous les siècles le boulevard
le plus inexpugnable de la papauté , et qui estimait son privilège le plus
exceptionnel et sa gloire la plus enviée, de l’abriter à son ombre !
Quoiqu’il en soit de ces considérations et du degré de valeur dont
elles seront jugées dignes par ceux qui liront ces pages, revenant à
ce qui se passait alors , nous dirons que si l’opération fut douloureuse et la convalescence très-longue , elles eurent pour Beckwith,
celle-ci ses pures et douces jouissances , et celle-là son commencement d’inappréciables bénédictions spirituelles , en vue desquelles certainement cette épreuve lui avait été dispensée.
Dans sa solitude du Château du Mont Saint Jean , où il avait été recueilli , l’ami par excellence des enfants , celui qui plus que personne
C) 11 fat promu à ce grade sur le champ de bataille même,, et décoré en outre
de la médaille frappée en souvenir de cette mémorable victoire.
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avait le secret de les attirer à lui, et de se les attacher, et qui devait
un jour ne vivre que pour leur être utile , trouva daus la petite fille
du propriétaire du château , tendre enfant de six ans , une garde si
fidèle, si attentive, si dévouée, ne s’éloignant presque jamais de son
lit, et par son charmant babil , ses innocentes caresses et la tendre
sympathie qui se peignait dans son regard, répandant un charme si particulier sur la mélancolique existence du pauvre officier blessé , que
quand il fallut s’en séparer , ce fut pour le cœur aimant de Beckwith
une véritable souffrance , et qu’après bien des années écoulées , et
quand probablement l’enfant était devenue mère , il n’y pensait et n’en
parlait jamais qu’avec une reconnaissante émotion
Ce fut là aussi que Dieu se manifesta à lui , rendant son esprit et
son cœur attentifs à des choses qui jusque là ne l’avaient guère préoccupé qu’en passant, mais qui devaient former un jour le suprême
intérêt de sa vie. — Beckwith ne fut jamais ni sceptique ni incrédule,
c’est lui-même qui l’aifirme ; et quand il le dit on peut le croire , si
grand fut toujours son effroi de se faire passer pour meilleur qu’il
n’était, surtout religieusement parlant. Mais pendant longtemps sa foi
avait été ce qu’est celle de beaucoup de personnes qui disent en avoir
une : une foi morte et sans effets sensibles sur sa vie. — La dispensation sévère et inattendue par laquelle le Seigneur l’arrêta sur ce
chemin de la gloire qui était pour lors ( avec le sentiment du devoir
rarement absent du cœur d’un soldat anglais) son unique ou presque
unique préoccupation , le fit rentrer en lui-même et s’interroger plus
à fond qu’il ne l’avait jamais fait auparavant sur le véritable but de
l’existence. — Une Bible qui lui était tombée sous la main pendant
qu’il se trouvait en garnison dans un petit village des environs de
Courtray en Belgique , mais à laquelle il n’avait pas prêté jusqu'alors une bien grande attention , fut tirée du porte-manteau où elle
gisait inutile, et devint, à partir de ce moment, la fidèle compagne
du jeune blessé , qui en couvrit les marges d’annotations et de références. — • J’étais emporté par l’amour de la gloire , disait-il luimême dans son langage pittoresque à des amis qui l’interrogeaient
un jour sur cette époque si mémorable de sa vie, j’étais emporté par
l’amour de la gloire , mais le bon Dieu me dit ; — Halte-lâ coquin !
— et il m’a coupé ma jambe, et je crois que j’en serai plus heureux ».
Voici maintenant pour résumer, et en partie aussi pour compléter
ce qu’il nous a été donné de recueillir sur cette première partie, la
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moins connue peut-être parmi nous , de la vie de notre bienfaiteur ,
le jugement porté sur lui , comme militaire , par un homme assurément très-compétent à cet effet, puisqu’à sa qualité de Général dans
l’armée anglaise , il unit celle d’ancien compagnon d’armes de celui
dont nous retraçons l’histoire.
« J’ai toujours regardé Beckwith , écrit-il, comme l’officier de la
division qui donnait les espérances les plus brillantes pour l’avenir ;
car il réunissait toutes les qualités requises pour bien commander
une armée : une grande promptitude de conception, un sang-froid au
moment du combat que rien ne parvenait á troubler, un talent admirable d’organisation , et un courage indomptable. — Quoique dans
l’Etal-Major , il était toujours prêt à quitter sa position de sûreté pour
se jeter avec les troupes dans la mêlée , et je me souviens de l’avoir
rencontré sur la brèche à Ciudad-Rodrigo à la tête de la colonne qui
livrait l'assaut, quoique sa place eût été á l’arrière de l’armée ».
» Ce qu’il avait aussi de remarquable chez lui , c’était le soin qu’il
prenait des soldats quand il remplissait la charge de Major de brigade.
Malgré le mauvais temps et sa propre fatigue, il ne descendait jamais
de cheval qu’il n’eût logé et casé tout son monde , avec tout le confort que les circonstances pouvaient permettre. Je l’entendis une fois
recommander aux soldats de ne mettre leurs gilets de ûanelle que
parfaitement secs. Il ne croyait pas que de telles minuties fussent indignes de son attention ; pendant que son beau caractère , son esprit
vif et prompt, son intelligence très-cultivée en faisaient un favori à
la table des officiers et parmi ses compagnons d’armes. — J’ai toujours pensé que s’il avait suivi la carrière des armes , il aurait pu
arriver à être Généralissime , grade pour lequel peu d’hommes étaient
aussi bien qualifiés que lui ».
VARIÉTÉS.
I/B part de l’Éiclise 'Vaudoise dans le moiiTemcnt Italien.
— Dans une étude historique sur la Maison de Savoie due à la savante
et habile plume de M' Hudry-Ménos de Chambéry, la Revue des deux
mondes du 15 novembre dernier, fait à notre église une part si marquée
dans le mouvement religieux et libéral de l’Italie, que nous croyons
devoir recueillir ici les propres paroles de l’auteur.
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<■ Sous les mouvemeuts bruyants et tumultueux de la politique,
qui seuls attirert les regards , il se fait à cette heure un grand travail
de révision de croyances et du système gouvernemental de l’Eglise ,
travail silencieux qui déplace peu à peu les bases de l’ancienne foi ,
et les fait résider , non plus dans l’autorité hiérarchique . mais dans
la libre acceptation individuelle, non plus dans la tradition infaillible,
mais dans des textes connus et librement interprétés. C’est l’individu
qui fait son entrée dans l’église par le libre examen comme il l’a
fait dans l'état par le suffrage universel. La société religieuse et la
Société politique tendent à s’équilibrer sur le même plan. — Parti
du pieds des Alpes, du sein de ces populations va”.doises qui ne se
rangèrent jamais sous le niveau de l'orthodoxie romaine , le mouvement d’émancipation individuelle s’est étendu d’abord sur le Piémont
avec la liberté sarde, puis sur l’Italie centrale et méridionale cà mesure
que ces contrées se sont ouvertes à la libre discussion. Dès 1861 ,
trois ans avant le transfert de la capitale , le centre de cette action
hétérodoxe s’est portée à Florence, dans le palais d’un ancien archevêque de cette ville. C’est là , sur cette terre qui a dévoré tant de
dissidents au moyen âge , que la seule hérésie qui ait survécu aux
persécutions, la ihiesa Valdae, est venue s’installer. Elle a établi dans
ce palais son siège, sa faculté de théologie, ses écoles, ses presses et
ses journaux ; tous ses moyens d’action ; déjà ce foyer rayonne sur
les points extrêmes de l’Italie. La tragédie recente de Barletta , où
sept personnes ont été massacrées et brûlées sur la place publique
avec les meubles de leurs maisons dévastées atteste que la contagion
de la libre pensée religieuse .gagne jusqu’à ces populations du midi
traditionnellement attachées à l’orthodoxie. La protestation s’amasse
visiblement dans l’atmosphère porale de l’Italie, elle se condense çà
et là et forme des centres indépendants. L’idée italienne désormais
triomphante des obstacles militaires et politiques menace d’emporter
aussi les obstacles d’une autre nature. »
l<a Clëmeiive de Cteiiève. — Sommes-nous les seuls aux Vallées
qui ayons dans notre enfance entendu raconter merveilles de cette
grande Clemence de Genève sur laquelle on aurait lu des paroles comme
celles-ci ;
Je suis la grand'Clémence, orgueil des Genevois ;
D'environ cent quintaux se peut dire mon poids.
Qui veut mieux s'assurer, qu'il me pèse et repèse,
Pourvu qu'il veuille bien me remettre à mon aise.
Celte tradittion , comme tant d’autres, laisse bien quelque chose à
désirer sous le rapport de la fidélité, la Clémence n’ayant ni ce poids,
ni celte inscription. — Mais on comprend que des deux mille et
six-cent Vaudois que Genève accueillit avec tant d’affection en février
1687, plusieurs aient conservé des pénétrantes vibrations de la célèbre
cloche un souvenir d’autant plus persistant qu’il était chez eux uni
au sentiment de la plus profonde reconnaissance. — Ce seraient les
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traces de cette impression qui, après un siècle et demi , se retrouveraient ainsi chez les descendants des Vaudois de l’exil. — Si la
supposition est fondée , nous aurions double sujet de regretter avec
les Genevois que le vieux bourdon de la tour de S‘ Pierre , après
avoir, du 25 octobre 1407, au 14 octobre 1866, tant de fois répandu
l’épouvante ou la joie , ait fini par se fendre tout dernièrement ,
fatigué , paraît-il , de ses 459 ans de service. — Voici d’ailleurs
comment la Semaine religieuse rapporte l’accident :
« La plus grande et la plus vieille clocbe de notre cathédrale , la
Clémence, est associée dans les cœurs genevois aux souvenirs de
l’ancienne et de la nouvelle Genève ; elle est devenue comme un
symbole expressif de notre République . et jamais sa voix puissante
ne s’est fait entendre sans réveiller à la fois des émotions patriotiques
et religieuses. — Aussi est-ce avec un vif sentiment de tristesse et
de regret que les Genevois ont appris le grave accident arrivé dimanche
dernier ( 14 oct ) A la vieille habitante de la tour du Nord de S* Pierre.
— Au moment où . selon l’usage, cette cloche annonçait aux électeurs
que le scrutin pour la nomination d’un pasteur allait être fermé ,
elle s’est fendue , et au lieu d’un son grave et retentissant, elle n’a
plus fait entendre qu’une voix rauque et fêlée ».
La Clémence ou (lémenline est antérieure à la Réformation, comme
l’indique en latin cette inscription : « fondue le 25 du mois d’octobre
de l’an du Seigneur 1407 par maître Guerri de Marclai ». — Son nom
rappelle évidemment le nom de celui à qui elle doit son origine :
ce Rit l’antipape Clément VII, Robert de Genève', mort en 1394, qui
légua la somme nécessaire pour la couler. On lit encore sur son
pourtour les paroles suivantes , toujours en latin , « salut , Marie
pleine de grâce, — le Seigneur est avec toi. — Que Jésus, Sauveur
des hommes , fils de Marie , salut dû monde. Seigneur, nous soit
clément et propice. — Je m’appelle Clémentine ». — Et au dessous ;
« Je loue le vrai Dieu : j’appelle le peuple : je rassemble le clergé ;
je pleure les morts : je fais fuir la peste : j’embellis les fêtes ; ma
voix est la terreur de tous les démons ». — La Clémence compte 6
pieds , 3 pouces , 6 lignes de diamètre et l’on suppose qu’elle doit
peser près de 80 quintaux; le battant seul est du poids de 380 livres»
GLÂNURES.
Hoël en Scandinavie. — La fête de Noël se célèbre dans les
églises _;protestantes de Scandinavie avec un entrain dont nous avons
peine à nous faire une idée, nous qui réservons toutes nos réjouissances pour le nouvel an. — Dès cinq heures du malin , c’est-à-dire
pour ces contrées et à cette saison, quatre heures au moins avant le
lever du soleil, la petite église de campagne, déjà ornée de verdure
15
— 191 —
et de bongieF , s’inonde de lumière. En même temps et jusqu’à la
ilistance de deux lieues au fond de la forêt, les habitations, en ces
endroits fort disséminées. s’illuminent à l’envi , et forment au loin
autour de l’église un cercle de feux. Bientôt on voit se détacher de
vingt points differents comme des étoiles filantes qni s’avancent vers
un centre commun, réflétées à la fois par le linceul de neige et par
les mille cristaux de glace qui pendent aux branches des sapins ou
des bouleaux. Ce sont des familles entières qui. établies sur leurs
traîneaux et munies de grands flambeaux de résine , se rendent à
l’église dont on voit de loin la clarté. Le temple un peu froid, il est
vrai, reçoit tout ce j’euple d’hommes , de femmes et d’enfants , qui le
trouvent toujours plus beau qu’ils ne s’y attendaient. De prédication
l’on préfère n’en point avoir pour cette heure matinale : mais
l’hosanna retentit plus sonore que jamais , et manque rarement de
produire en chacun la plus profonde émotion. Ainsi disposée par
l’action de grâces et le chant , l’assemblée écoute avec recueillement
la lecture toute simple de l’histoire de la naissance du Sauveur, telle
que la donne l’Evangile : puis c’est la prière encore avec le cantique
de louange, et l'on se sépare. — Les torches se rallument alors, les
traîneaux partent, emportés par de petits chevaux aussi légers que
le vent , et chacun rentre chez soi , heureux d’avoir commencé la
journée de Noël avec d’autres préoccupations que les jours ordinaires.—
Ce n’est là néanmoins que le commencement de la fête. — Quand
le jour a lui, de nouveaux soins occupent la famille Scandinave —
Depuis longtemps on tenait en réserve dans la grange une gerbe de
blé des mieux garnies. Le moment est venu d’en faire usage, ün
l’attache au haut d’une perche que l’on dresse dans la cour en face
de la maison. Il faut qu’une famille soit bien pauvre pour n'avoir
pas sa bonne gerbe à mettre à la disposition des oiseaux qui grelottent.
— Inutile de dire si les enfants sont attentifs à l’accueil qui sera
fait à leur gerbe : le premier passereau qui s’abat sur la bonne
aubaine , les fait bondir d’allégresse , et ils courent toute la maison
pour en publier l’heureuse nouvelle. Que si l’étranger leur demande
dans quelle intention ils ont ainsi exposé aux oiseaux cette gerbe
de blé le jour de Noël ; « Eh 1 lui répondent grands et petits , Dieu
veut qu’il y ait aujourd’hui de la joie pour tout le monde , et que
pas une de ses créatures ne soit oubliée ! »
NOUVELLES
Ijn seuiRlne de prières du 6 au 13 janvier 1867. — Il y a déjà
sept ans que, sur l’invitation toute fraternelle de Y Alliance évangélique,
les chrétiens de toutes langues et nations s’entendent pour avoir des
16
— 192 —
assemblées de prières tous les jours de la seconde semaine de janvier.
— Cetie coutume se recommandant d’elle-même et n’étant plus inconnue dans nos Vallées , nous nous bornerons à transcrire d’une
manière générale et abrégée les sujets indiqués par l’Alliance pour la
deuxième semaine de 1867 , tels que nous les trouvons dans VEspêrance et la Semaine religieuse.
Dimanche 6 janvier : Présence de Christ dans l’Eglise.
Lundi 7 janvier : Actions de grâce et confession des péchés.
Mardi 8 janvier : Prières pour les peuples, les rois et les gouvernements. — Avancement de la justice. — Observation du dimanche
Mercredi 9 janvier: Missions et évangélisation.
Jeudi 10 janvier : Affermissement de la paix. — Prières pour ceux
qui ont souffert de la guerre; pour les frères récemment arrachés à
l’esclavage ; pour les chrétiens persécutés.
Vendredi 11 janvier : Prières pour les familles chrétiennes : pour
les écoles , les collèges et les universités.
Samedi \2 janvier : Pour l’Eglise universelle; pour les pasteurs et
fous ceux qui annoncent l’Evangile ; pour la sanctification et la fidélité des membres de l’Eglise.
Dimanche 13 janvier: L’unité de l’Eglise, et le devoir des chrétiens
de la manifester en s’aimant les uns les autres et en se donnant la
main pour travailler activement à l’avancement du règne de Dieu.
Un concordat de moine. Une dépêche de Pétersbourg, en date
du 8 décembre, annonce la résolution que vient de prendre la Russie
de tenir désormais comme nuis et non avenus tous les accords et
conventions qui depuis 1847 ont eu lieu entre elle et le S* Siège. —
L’ukase impérial rappelle que par suite de la rupture des relations
avec la Cour de Rome, les anciens accommodements relatifs au culte
catholique ont perdu tout caractère obligatoire. — Les affaires du
culte romain rentrent par conséquent sous la jurisdiction d’autorités
instituées ad hoc en vertu des lois fondamentales de la Russie et de
la Pologne.
AVIS aux personnes qni cherchent du service.
On désirerait comme ménagère dans l'Etablissement des Artiqianelli Valdesi de
Turin, une femme ou fille de 1 âge de 3Ü à 40 ans, — de préférence une veuve,
— d'une réputation sans tache, jouissant d’une bonne santé ; sachant faire un
peu de cuisine, et de plus raccommoder et repasser le linge. — Le gage offert
est de 15 à 20 francs par mois , selon les circonstances.
S’adresser A Monsieur le Pasteur J. P. Meille — via Pio Quinio — 15 — à Turin.
Pignerol, J. Chiantore Impr.
H. Jahier Gérant.
17
TABLE DES MATIÈRES
Un mot d’introduction
Vag.
EGLISE VAUDOISE.
Liberté des Eglises...........................................» 3
A propos d’une consécration...................................• 5
Adresse de la V. Table à S. M. Victor Emmanuel II . » 22
Circulaire de la V. Table en faveur de l’œuvre des Missions » 23
Conférences pastorales : leur passé , leur but ...» 35
Du Synode tenu aux Coppiers du 15 au 18 mai 1866 . » 65
Adresse du Synode et de la V. Table à S. M. Victor-Emanuel II » 81
Le Synode et les députations étrangères . . . . » 101
Adresse du Synode à l’Eglise Evang. de X en Espagne . » 108
Id. à la Congrég. Evang. de Florence . » 100
Un devoir négligé............................» 13'i
Un devoir urgent . . . . . » 145
Un bon exemple.......................................... . » <66
L’école des Barbes
HISTOIRE VAUDOISE.
83
BIOGRAPHIE
Lincoln . ■ ..... . . » 70
,1. Jalla...........................................141,150
Le Général J. C. Beckwith ( enfance et carrière militaire ) • l?t
QUESTIONS SOCIALES.
Le Clergé d’Italie
Les leçons de la guerre
La campagne des moines en 1866
Enfin ! ou : Décembre 1866
■Icyf»:
.1 -i»
17
113
161
177
18
II
INSTRUCTION ET EDUCATION.
La ville de Turin et l’instruction pag. 9
De l'impatience dans les études » 33
Le but de nos études » 49
Le Collège et l’assimilation .... n 97
Etat de l’instruction primaire aux Vallées • » 129
VARIÉTÉS.
Ce qu’on dit de nous par le monde . 1) 26
La perte du London ...... Un rêve dans l’omnibus de la Tour, ou une visite aux Arti- » 42
gianelli Valdesi ...... , , » 53
La chaire en plein air . . ... , » 118
Le télégraphe transatlantique .... » 138
Ce qu’on peut quand on veut .... , e 170
Une tradition des Indiens d’Amérique , M 171
La part de l’Eglise Vaudoise dans le mouvement italien . » 188
La Clémence de Genève ..... W 189
CORRESPONDANCE.
Société auxiliaire pour l’évangélisation en Italie ( M'' B. Tron ) • 15
Les Vaudois d’Allemagne ( M” L. Monastier 1 P 39
GLANURES.
Au plus fou ! D 10
L’épreuve de la foi » 29
Utilité des petites pierres ..... M 45
Travail et prière « 88
Pas de présomption ...... » 124
Le camp prussien après la bataille de Sadowa . » 122
La confiance de l’Empereur d’Autriche » 123
Un blessé de Custoza » id.
La croix B 142
Une royale réponse B id.
Le jour favorable » 152
19
in
Le plus court des Crédo ...... . pag. id.
L’Evangile à son berceau . ** 172
« Dieu a bien attendu ! • » 173
Noël en Scandinavie , n 190
POESIE.
Les deux voies ........ , » 169
PENSÉES 11, 29, 46, 89. 156, 173
MAXIMES VAUDOISES » 157
NOUVELLES RELIGIEUSES.
L’auto-da-fè de Barletta , 58
Circulaire en faveur des victimes de Barletta . . * 63
Ecole de théologie de Florence .... . 78, 112
Consécration de deux candidats au saint Ministère . 0 78
La Mission au sud de l’Afrique J» 91
Synode de l’Eglise libre du Canton de Vaud . »» 92
Ecole évangélique de Miolan 93
Mort de M'’ Louis Bridel « M 172
La semaine de prières * 191
Un concordat de moins ..... . » 192
FAITS DIVERS.
Une ancienne maison juive . » 11
Le mois de janvier 1866 . » 12
Balances de précision . U id.
Longévité . ** 46
Une dame-professeur . • 47
Don des langues » id.
Le denier de S‘ Pierre , B id.
Ce qu’ont coûté les chemins de fer européens . )> id.
L’union monétaire . » 89
Population de l’empire d’Autriche .... . » 90
Dette de la Russie . B id.
20
IV
L’instruction en Italie .... . pag. 90
Les îles Sandwich ... . . . . . » 124
Un milliard ! • » 125
Ce que peut coûter la superstition . J . • id.
Forces militaires de l’Europe en 1866 . . ® id.
Israélites persécutés . . •> 126
Un joli cadeau » id.
Instruction primaire en France . . . ^ 143
Missions : nombre des ouvriers . 1» id.
Ecoles aux Indes » id.
Le culte chrétien à la Jamaïque , , » id.
Maladies dominantes en Angleterre . . • * id.
Les Jésuites en 1866 ..... B 174
La Vénétie . - ’’ id.
Le patrimoine de S‘ Pierre .... • • • . • 175
NOUVELLES LOCALES.
Arrêtés des Paroisses sur la libre nomination des Pasteurs
Le XVII février 1866 .
Conférences pastorales
Accidents ....
Collège Vaudois : promotions
Eglise de la Tour
Eglise de S* Germain
Eglise de Rodoret
Examen de foi .
Temple du Périer
Un nouveau don de M'' Lenox
Une condamnation pour vol
Nouvelle école latine du Pomaret
Une bonne visite
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Une question
lüne réponse . .
QUESTIONS LOCALES.
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13, 30
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. » 47
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» 111
» 126
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127, 160
127, 142, 157
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