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Huitième armée
IV. 44.
5 Décembre 187’3.
L’ECHO DES VALLEES
FEUILLE HEBDOMADAIRE
SpécialemcDt consacrée aux intéféts matériels et spirituels
de la Famille Yaudoise.
Que toutes les choses qui sont véritables.......occupent
vos pensées — ( Philippiens., IV. 8.)
PRIX s’abonneheht ;
Italie, a domicile (liu an) Fr. 3
Suisse...................• ^
Kranoe...................’
Allemapoe R
A ngleterre , Fays-l^as • 8
Un nitrnévo sépixre : ÎO oent.
Vn numéro arriére : 10 cent.
BDREAQX D ABONNEMENT
Torre-Pelliciì : Via Maestra,
N. 42. (Agenzia biftZtog>*ii/Ìcrt)
HiONERor. : J. Chlantore Impr.
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près le N. 22.
B't.orence : Libreria Evangelica. via de’Panzani.
ANNONCES : 5 cent. la ligne
ou portion de ligne.
Lettres et envois franco. S’adresser pour l'adroinistration
rtii Bureau d Torre-Pellice.
via Maestra N. 42 — pour la
rédaction : à Mr. E. Malan
Prof, k Torre-Pellice.
h DécPinbrc 1873. — Los 3 malades.—
Nouvelles dos Missions. — Corvespon(tancc. — yum'dka reiigicunes. — Chronique taudoisc. — Chronique politique.
mnm ü degenbre
Dans notre Kgliso , c’est aux
membres électeurs de chaque paroisse que revient exclusivement
la charge et le droit d’élire les
pasteurs. La seule restriction que
nos réglements avaient lais.sé sub.sister, soi-disant, dans l’intén't
des paroisses appelées paroisses
de montagne, a été abolie, il y a
quelques années déjà. Nous avons
toujours été et nous sommes toujours des partisans convaincus de
l’entière liberté des paroisses.
Après cette déclaration qu’on voudra bien croire sincère , qu’on
nous permette quelques observations sur l’exercice pratique de
cette liberté parmi nous. Nous
avons dû être, depuis quelque,
temps, le spectateur désintéressé
de tant d’élections de pasteurs,
que nous n’avons pu nous empêcher de l'aire des réflexions sur la
manière dont ont lieu ces actes
importants de noti’o vie ecclésiastique.
Il est évident d'abord que la
liberté dos paroisses, le droit des
membres électeurs suppose dans
ces derniers une maturité et des
dispositions qui répondent à cette
liberté. Chaque électeur doit avoir
le sentiment de sa responsabilité;
il nomme un pasteur, c’est-à-dire
la personne qui devra avoir au
sein du troupeau qui lui est confié , charge d'àmes , la personne
qui devra instruire les enfants
dans la connaissance de la vérité,
annoncer le conseil de* Dieu, édifier dans le culte public- et consoler les affligés, en leur présentant les promeses de l’Evangile.
Le véritable électeur jifiîra^hi^t
tout, selon nous, croi/e
messes, ou du moii|s Ici
besoin du salut pour \uiSet^ om
les siens; s’il est dans cSsuaô«uitious, il choisira pour son pasteur
2
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celui qui lui paraîtra propre à
remplir le mieux cette charge;
tout en reconnaissant qu'il porte
un trésor clans un vase de terre.
La manière dont les élections sont
préparées et effectuées devrait
aussi répondre au sérieux de cet
acte; nous l’appelons sérieux parcequ’il l’est et pour ceux qui le
font, et pour tous ceux qui en
sont les objets. — Les procédés
sont-ils toujours ce qu’ils devraient être? — Nous ne parlons
pas ici d’un triste cas tout récent
et que nous avons eu sous les
yeux, dans une paroisse voisine
où l’on est divisé en partis presque hostiles, et où les mobiles
sont tout autre que sérieux et où
les procédés seraient désavoués
même lorsqu'il s’agit d’une élection dans le domaine civil et politique. Nous ne nous occupons
pas ici de ce cas dans lequel il
saute aux yeux que le parti pris,
la passion, la désunion!, les intérêts mondains sont en jeu bien
plus que la piété et la satisfaction
des besoins religieux. Nous voulons parler de nos élections ordinaires, dans lesquelles les choses
se passent régulièrement et d’une
manière convenable. Eh bien! Estce que môme là, l’élection du pasteur se fait dans l’esprit dans
lequel un acte aussi important devrait se faire? A-t-elle lieu autrement que n’aurait lieu une élection
civile ou p,plitique? L’entoure-t-on
des pt^éc^tions, des garanties
dont QQ devrait l’entourer ? Regarde-l>cîii à l’essentiel, c’est à
dire au talent, à l’activité, au
j;èle et surtout à la piété du can
didat? Non, s’il y a quelque chose
qui soit propre à nous donner
une idée du manque de vie religieuse parmi nous, ce sont précisément les motifs que l’on entend
souvent alléguer, les mobiles qui
poussent même les meilleurs à se
prononcer. Ces mobiles sont bien
souvent tels que certainement ils
seraient désavoués par ceux qui
en sont les objets. — Ce n’est
point là l’exemple que nous ont
donné les apôtres; ce ne sont pas
les enseignements de la parole de
Dieu à laquelle nous devons toujours recourir en tout et pour
tout ce qui concerne notre vie
religieuse et ecclésiastique. Lorsque Saint Pierre , au premier chapitre des Actes, se leva pour proposer à ses frères d’élire entre les
hommes qui avaient suivi le Seigneur, pendant son ministère terrestre , quelqu'un qui fût témoin
avec eux de la résurrection de
Jésus-Christ, il nous est dit : qu’ils
en psésentèrent deux; savoir, Joseph, appelé Barnabas, qui était
surnommé Juste, et Matthias; et
en priant, ils dirent; Toi, Seigneur!
qui connais les cœurs de tous ,
montre lequel de ces deux tu as
élu ; afin qu’il prenne sa part de
ce ministère et de cet apostolat.
Puis ils les tirèrent au sort ; et
le sort tomba sur Matthias, qui
d’une commune voix fut rais au
rang des onze apôtres. Actes 1 ,
23, 26.
Sans demander que nous devions
procéder en »tout et matériellement 'de cette manière , n'est ce
pas de notre devoir de procéder
dans cet esprit? Et lorsque les
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-351
électeurs , en adressant un appel
celui qui a été élu, pourraient
lui dire qu’ils l’ont nommé dans
un esprit de prière et en présence
du Seigneur, quel puissant encouragement ne trouverait-il pas dans
ce fait même?
Mais , combien nous sommes
loin d'agir dans cet esprit ! Nos
procédés son trop ceux des élections civiles et politiques ; nos
mobiles sont mondains; et si nous
n’allons plus à la rencontre de
nos pasteurs avec les fifres et les
tambours à la tête du cortège ,
comme , on nous assure qu’on le
faisait au bon vieux temps, reconnaissons qu’au fond nous ne faisons guère mieux.
LES mis NAL4DËS
Un médecin fut un jour appelé
à visiter trois malades et les trouva
dans des dispositions très .différentes.
Le premier se laissa bien examiner; mais quand le docteur,
après avoir étudié les symptômes
de la maladie, voulut commencer
son traitement, ordonner un certain régime, pratiquer une saignée,
faire prendre des médicaments ,
le malade s’y refusa ’et rien ne
put vaincre son obstination.
Le second ne se montra pas si
rebelle. .11 prit de bonne grâce
certaines potions, mais quand on
lui prescrivit une diète rigoureuse,
un régime sévère, il s’y refusa.
Le troisième se soumit à tout. J’ai
toute confiance en vous, dit-il, au
médecin. Ordonnez et j’obéirai.
Nous sommés tous malades ;
Jésus est notre médecin, et il
nous dit à tous: Veux-tu être
guéri? Que répondons-nous? Hélas: tel qui ne conteste pas et reconnaît son mal ne sait et ne veut
se résoudre à rien ; — tel autre
fera volontiers de bonnes lectures,
il récitera des prières, il écoutera
des sermons'; mais le régime intérieur , la vie chrétienne , il ne
s’y soumet pas. Où sont ceux qui
s’abandonnent tout entiers au céleste médecin des âmes, qui se
soumettent à tout, et acceptent
tout? où sont ceux qui n’ont pas
seulement des velléités , mais la
volonté ferme d’être guéris?—
Etes-vous cet homme lâ
NOUVELLES DES MISSIONS
Le dernier bulletin missionnaire
de la mission du Canton de Vaud
dans r.Vfrique méridionale donne
des détails intéressants sur le
voyage d’exploration confié à M.
et M“'" Mabille et à M. etM“'*Berthoud chez les MassedisetauTranswaal. C’est d’abord un culte en
sessouto, en faveur des habitants
des deux ou trois petits villages
d’une peuplade appelée les Bataungs. «Nos gens, est-il dit, sont
allés ce matin battre le rappel sur
la colline et inviter les habitants à
entendre la Parole de Dieu. Bientôt,
en effet, on voit descendre à travers
les rocailles des gens de couleur.
Ce sont d’abord des hommes au
nombre de treize, vêtus à l’européenne, avec de gros chapeaux
noirs ou gris. Pui? arrivent à la file ,
4
-5^52
de divers côtés, des mamans avec
leurs nourrissons, des jeunes filles,
environ vingt-cinq personnes , vêtues h la façon des païennes, la
tête couverte de pommade à l’antimoine. Le prédicateur, M. Mabille,
s’assied à l’ombre derrière son Avagon, car il n’y a point d’arbres
dans cette contrée, et l’auditoire,
composé de cinquante à soixante
personnes, vient se ranger autour
de lui. Ces sauvages écoutent attentivement. Nos hommes essayent
de les faire suivre sur leurs Nouveaux Testaments.
Après la prédication, M. Mabille
offre la parole à ceux qui voudraient ajouter quelque chose ou
demander une explication. Un de
nos évangélistes indigènes en profite pour adresser un appel aux
assistants. Le culte tenninc , nos
dames s’entretiennent avec les femmes , et nos évangélistes , nos conducteur.s, même la brave cuisinière
Pénélope, tous sc mettent en devoir d’apprendre quelque chose à
nos hôtes. C’est vraiment beau de
voir l’entrain que nos Bassoutos
mettent à instruire ces païens.
On donne quelques livres à ceuxci, plusieurs savent lire; les autres
reçoivent des alphabets pour apprendre. Puis tout le monde est
congédié ».
Après un voyage pénible .de
plusieurs semaines , les missionnaires sont arrivés chez les Massedis; mais leur chef Sekonkouni a
refusé de les recevoir , démine il
l’avait déjà fait précédeinment à
l’égard des missionnaires berlinois
qui se sont établis chez d’autres
Massedis. Cette porte leur étant
fermée, ils se sont rendds plus
au Nord dans l’Etat de TransAvaal,
où ils ont été bien reçus, et où
ils ont fondé une nouvelle station
qui dépend aussi de la .Société des
Missions de Paris.
Corresponb^mcc
Irtoine. Nous lisons dans le journal
La I.iberlà une lellre do M. Itiliel dont
nous Iraduisous pour nos lecteurs les
principaux passages ;
Rome, le S7 nomnhre iS7^.
« Quoique la liberté do conscieuce et de
culte soit généralenieut respectée à Rome^
je regrette do devoir dire que jusqu’à
uiaiulenant elle a été à peine tolérée
dans rilopital du Santo Spirito. — Sans
doute, les administrateurs et les directeurs de celle institution de bienfaisance
admetlcnt en Ihéorie la liberté religieuse,
mais eu praliquo ils ue l’ont que trop
mutilée et réduite aux proportions les
plus mesquines ». Voici les faits :
« Quand uu évangélique eiilro dans l’Hôpital, immédiatement les moines l’assaillent et l’engagent à abandonner sa foi
religieuse et à en embrasser une autre.
Souvent, pour atteindre leur but, ils no so
font pas scrupule de faire aux malades les
menaces les plus épuuvanlables. Il est vrai
que le directeur M. Riauchi, met toujours uu
terme à ces obsessions, quand on recourt
à son autorité ; mais quelquefois il y a,
dans l’hôpital, des évangéliques à l’insu
de leurs pasteurs. Dans ce cas, s'ils sont
trop timides pour demander protection au
directeur, ils sont tellement malmenés,
qu’au lieu de guérir, ils vont de mal en
pis. Comment remédier à cet' inconvénient? En imitant ce qui se fait dans les
hôpitaux des autres villes d’Italie, c’està-dire en indiquant sur la petite planche
noire qui sc Mrouve à la tôle du lit de
chaque malade, outre le nom et la ma
ladie dont le patient est atteint, la relipeuplades à quelque diétance des . giou à laquelle il appartient-et én défen-
5
-353
dant sévèrement aax religieux d’inquiéter
les acalholiques ».
M. Ribet se plaint ensuite de ne jamais
avoir pu obtenir un billet d’entrée dai>s
les liépilain- de Rome, de sorte qn’il est
obligé de s’y rendre souvent plusieurs
fois avant de pouvoir visiter les malades
évangéliques.
« Dans d’autres villes, continue M. Ribet,
quand un protestant meurt, le directeur
de l’hôpital en avertit aussitôt le pasteur
de l’Eglise à laquelle le défunt appartient,
afin <|ue lui et si^s coreligionnaires^puissoül procéder à renterrement de leur
li’ère, selon les rites de leur religion. Mais
il n’en est pas aiusi à Rome. Le dimanche
23 novembre est mort dans l’hôpital du
S. Spirilo le docteur Pre/.iosi de Florence.
Je l’avais accompagné moi-même à l’hôpital quelques jours auparavant et je lui
avais obtenu une place payante. Je no
fus informé de. sa mort que le lundi aprèsluidi et par une personne (|ui s’était rendue à rhôpital pour le voir.
« Mardi, à b. 3 30 après midi, avant d’accompagner le défunt au cimetière protestant du Tc^larrin, j’ai voulu le voir. Mais
quelle ne fut pas ma stupeur quand, après
avoir découvert le cercueil, je vis (|ue le
cadavre était toiU-à fait nu. Pourquoi ne
lui a-t-on pas laissé au moins une partie
de ses vêlements?
«Si les hommes et les fenimes qui meurent dans les Hôpitaux de Rome sont
tous ensevelis d’une manière si inconvenante, il faut admettre que dans ces lieux
on ne connaît plus le sentiment do la
décence ».
M. Ribet exprime en finissant le regret
d’avoir été obligé de révéler ces faits.
Son but a été d’engager (jui de droit à
pourvoir afin (¡uo la liberté religieuse et
la décence soient respectées dans les hôpitaux de Rome.
A M. le Directeur de /’Echo des Vallées.
T I
Momieur H honoré Frère,
Torre Pellice , 1“ décembre 1873.
Vous avez bien raison de vous récrier
relativement au sileUbe que'garde, depuis
un temps déjà trop long, la Direction i
restante de la société la Yaldese , auprès
des membres do celte Association et du
public lui-même, alorsque, apparemment,
tout ce qui y a rapport, aurait dô , il y
bien un an et demi, au moins, être réglé
et liquidé... La cause de ce retard n’est
pourtant imputable à aucun senlimeut
peu honorable chez ceux (|ui sont restés
chargés de celte désagréable all’aire . et
je puis vous assurer que, dans le courant
du mois, l'Assemblée générale sera enfin
et justement convoquée pour qu’elle procède, on dernier lieu, à régler elle même
tout ce qui la concerne et à décider sur
son propre sort.
Agréez , en alleudani, Monsieur et honoré Rédacteur, mes rcmercimenl.s pour
votre sollicitude relativement à la chose
publique, et l’expression de mes sentiments fraternels et distingués.
AMfcüÉK Heb .t
Membre de lu Direction restante.
Nous n’avons pas eu la pensée de soupçonner l’honorabilité de la Direction de
la Valdese ; notre correspondant sait parfaitement que nous n’avions aucun désir
de soulever nousmêmes celle question,
[luisque nous lui en avons parlé il y a six
mois , comme nous en avons parlé à un
autre des honorables membres du Comité.
Seulement, comme nous arrivons à laTin
de l'année, pondant laquelle nous avons
la rédaction de notre humble journal, qui
lie s'appelle pas sans motif VEcho des
Vallées, et nous avons senti le besoin de
dégager à ce sujet aussi notre responsabilité.
Ü9bcr:0
Ftome. — On annonce que, sur le
désir de Pie IX, le Collège des cardinaux
a délibéré sur le meilleur successeur A
donner au Pape, au cas où «il adviendrait quelque chose ». La grande majorité
se serait prononcée pour le cardinal Pecci,
archevêque de Pérouse, do sorte qu’il
n’y aurait guère de doute qn’il ne soit le
fotor pape. Ce prélat est né en 1810 et a
été fait cardinal en 1853. 'Cest un homme
6
-354
aclif, très déci<té dans ses vues; uUratnontain, mais d’un esprit conciliant.
{Eglise Libre/.
Le Journal de Genève et la Semaine religieuse annoncent la mort de M. Augdste
DE LA Rive , savant célèbre aussi distingué
par les qualités du cœur que par celles
du génie. « Rien ne lui semblait étranger,
dit le Journal de Généré, ni dans le vaste
domaine des sciences , ni dans celui des
lettres et des arts F,t la Semaine religieuse ajoute : « Encore au dessus de l’amour pour la science et le pays, s’élevait
son zèle pour la religion et la foi do l’Evangile. C’est avec une profonde, douleur
qu’il avait vu les efforts faits pour égarer
les âmes loin des sources de la vérité et
du salut.
iïouücUco reUgteuoes.
France. — Le conseil d’Elat a déclaré la légalité du Synode général de 1872.
Après la lecture de celle déclaraiion par
le modérateur on le président du Synode,
l’assemblée a rendu grâces à Dieu de celle
afTirmaliou éclatante d’une légalité que les
ennemis do l’Eglise réformée s’offorcent
de nier depuis 18 mois. Le Synode a eusuite (jécidé, à l’unanimité, de demander
au Gouveruemenl l’autorisation de publier
la déclaraiion de foi et d’exiger do tout
candidat au Ministère qu’il adhère désormais à celle même déclaration de foi.
Le Synode, composé de 62 membres ,
tous évangéliques, n’a pas la même animation ou plutôt le mènle,concours mondain et théâtral que celili de l’année dernière; la nature des sujets qui 'y sont
traités et la composition de l’assemblée
expliquent suffisamment ce calme relatif,
qui ne provient pas du manque d’intérê^.
if
Versailles. — Le .proposition de
M. de Pressensé en faveup. de la liberté
religieuse a été pri.se en considération par
rassemblée nationale. L’objet de cette propusiliou^ est d’obtenirj que les réunions,
pxclusivemeQt.consacréét«qun culte, soient
dispensées de l’autorvsaUon préalable h
laquelle elles ont été soumises jusqu’ici.
Il y a sans doute encore loiu de la prise
en considération au vole définitif, mais ou
espère.
Suisse. — Le Père Hyacinthe a prêché la semaine passée è Neuchâtel et à
la Chaux-de-Fonds. Des foules immenses
se pressaient autour de lui.
— Le rationalisme est tout puissant dans
les Cantons de Zurich, Argovie, Thurgovie
et S' Gall. Dans ce dernier canton, les évangéliques ne sont plus qu’une faible minorité dans l’Eglise reformée.
'N^'aucl. — Le Synode de l’Eglise nationale ne s’est guère occupé que du choi.v
et de l’examen d’un catéchisme. Il s’est
prononcé pour l’adoption obligatoire, de
celui de M. Augsbourger, plus évangélique
que celui de M. Durand , son concurrent.
Fai’ls. — Voici les motifs présentés
par MM. Viguié etLarnac, au nom de leurs
collègues libéraux, pour se retirer du Synode; « Nous déclarons que nous ne saurions prendre part aux délibérations du
Synode, tant qu’il n’aura lias, par un vote
formel, affirmé que la confession de foi,
adoptée par la majorité de ses membres,
n’est qu’une déclaration do principes religieux n’engageant que ses auteurs et ses
adhérents, et qu’elle ne pourra, ni directement ni imlireclement, être imposée
par l’assemblée actuelle à aucun des membres présents ou futurs, pasteurs ou laïques , do l’Eglise réformée de France ».
A cette déclaration le Synode a répondu
par l’ordre du jour motivé que voici:
« Le Synode, considérant que, tout en
étant toujours prêt à apporter à son œuvre
les améliorations qui lui seraient démontrées nécessaires, il ne saurait abandonner
les principes qu’il a proclamés et qu’il regarde comme constitutifs do la foi et de
l’Eglise réformée ; — considérant qu'il n’a
pris et qu’il est résolu à ne prendre aucune décision contraire à la liberté des
Eglises et attentatoire à l’indépendance des
consciences; — maintient ses voles précédents sur la déclaration de foi et passe
à i,’ordre du jour ».
7
-355.
Ckrontíjue ©aubobe
Aiijsr*ogne. Dimanche dernier, 30
novembre, était le jour fixé pour l’élection du nouveau pasteur. Le Con.sistoire
avait (!onvo<pié régulièrement, en suite
d’une délibération, l’assemblée <ies électeurs. .Mais, lors(|ue immédiatement après
le culte, on en vint aux préliminaires de
la volatiou, plusieurs personnes’qui n’étaient pas sur la liste des électeurs, a ce
qu’il paraît, se prés^gntéreut et demandèrent H y Pire inscrites et à prendre part
au vote; sur le refus du président du
Consistoire et des personnes préposées à
la direction de l’opération électorale, les(juelles s'appuyant sur le réglement on vigueur sur cette matière, voulaient s’en
tenir à la loi et no laisser voter que ceux
qui étaient inscrits sur le catalogue , il
s’eusuivit un désordre . un tumulte , un
scandale , comme on n’en a pas encore
vu de semblable même à '.tngrogue. La
sainteté du lieu et l’acte sérieux (pr-'il
s’agissait d’accomplir n’ont pas été des
motifs sufTisants pour empêcher les gros
mots et les menaces de se faire jour et
do manifester les misérables passions (¡ui
s’agitaient dans les cœurs.
Quand le désordre eut cessé,tpar le départ des principaux opposants, on résolut
de surseoir à la votation et de la renvoyer à une époque indéterminée et plus
propice. — Voilé tout ce que nous avons
pu conuaîire par des récits de témoins
oculaires sur cette peu édifiante convocation des électeurs de la paroisse d’.Vngrogne. Nous nous sommes abstenu d’entrer dans des détails et de nommer les
personnes sur lesquelles doit retomber la
plus grande part de responsabilité dans
ces nouveaux désordres que nous avons
prévus, et qui proviennent du mépris des
réglements de-notre église.
La Tour*. L’assemblée des électeurs de la paroisse de la Tour est convoquée par le Consistoire pour dimanche
prochain 7 novembre pour nommer le
pasteur qui doit succéder au regretté M.;
B. Malan. fious avons entendu plusieurs
personnes exprimer le regret que le Consistoire (|ui a pris, comme il le devait,
l’initiative de cotte votation, n’ait pas
jugé à propos de convoquer une réunion
préparatoire pour s’occuper, en présence
du Seigneur, de cette irn[iorlante question. On l'a bien suggéré à tel de ses membres, mais il a été répondu (pic c’était
trop tard; la semaine ilernièro c’était trop
lot, croyait-on du moins. La chose'aurait été d’autant plus convenablo qu’il n’y
avait pas ici de ftarti pris ct(iue l’on avait
|•ópau<lu des bruits inexacts sur le compte
de l’un des honorables candidats.
Ckroniquc |)oitttqiie
La Chambre des [députés et le Sénat
ont répondu cbaciiu de leur côté au discoui's de la Coiii'onne. Le fait que ce discours, i|ui n’est réellement ([u’unc décla
ration des minisires, a été prononcé par
le roi n’a pas permis aux réponses d’être
aussi significatives, (|u’olles l’auraientcté
si cotte déclaration était sortie d’une bou
che ministérielle. Nous passerons donc.
L’exposé financier de Mingl(etti mérite
davantage d’attirer notre attention. La situation financière, grâce au ministère
Sella, s’est incontestablement améliorée,
la perception des impôts se fait plus exactement, et les entrées sont énormément
augmentées depuis l’année 1869. A quoi
bon cependant, si les dépenses ont augmenté en proportion ? Vous nous dites que
le déficit du budget ordinaire n’est plus (jue
de 3 à 4 millions; que nous importe, .si
le budget extraordinaire le porto à quatre-vingts? Encore faut-il, pour cela, que
toutes les prévisions du ministre sur les
entrées de 1874 .se réalisent. Du moins
n’aurons-uous pas d’impôt nouveau , et
ne verrons-nous pas le ministère céder
à la tentation d’obtenir quelques faciles
millions en augmenlant notre fameux 13,20
pour cent sur la richesse mobilière. Comment parer à l’excédant de dépenses? Ou
aurait pu tout simplement répondre: en
le supprimant, du moins autant que possible ; mais il parait que la marine, la
8
-356.=:==r
guerre et les travaux publies ont un be^
soin ¡mpériPüx de nos millions extraordinaires, et le ministre a aussitôt pris sa
meilleure lanterne et s’est mis à la recherche des expédients.
La racine de chicorée va loi en fournir
un ; ou la frappera d’un impôt assez fort,
de manière a contrebalancer le mauvais
effet produit sur la qualité du café, par
l’augmentation des droits d’entrée sur
celui qui se compose tout bêtement de
yrainns de caféier. Cela s’appellerait, je
crois, faire d’une pierre deux c.oups.
Taxe de 1 pour cent sur les t)illets fiduciaires , ainsi qiTO sur les alfaires de
bourse contractées à terme, impôts nouveaux sur la fabrication de l’alcool ot de
la bière, augmentation d’imiiôt sur les
transports par chemin do fer. exten.sion à
la Sicile de la Itégio des tabacs, abolition
(le la jCardc uationale, — enfin! — tons
autres palliatifs qui donneront... ce qu'ils
pourront.
La Chamlu'c des députés a eu , chose
peu ordinaire, une séance à iucideiits. Le
député Cavallolli, élu par Corle Olona eu
remplacement de Billia, avait (tcclarc sans
se gêner qu’il iio prêtait le serment (|iie
pour la forme et no se croyait obligé à
rien pour cela, .\ussilot l’on voit se lever
en protestation l’onoralilt' Lioy qui déclare, que s’il y a comédie dans le serrrrent, il entend on laisser tout lo rôle
à celui (jui le prend ainsi. Cavallotli maintient ses déclarations , aussi nous voilà
avertis; Corto-Olona (jui a, eu dépit du
Statut, donné à sou député un mandat impératif, Corte Oloua entend être et rester
eapilalo de sa république.
A ajouter à celle de Saint Martin, ot de
deux en Italie.
Sa.us vouloir entrer dans anciuie considôTàtioB sur le serment politique comme
tel.;, èous a-vô.uoDs que de voir un homme
faire !na serment solennel qu’ii déclare on
même,Temps ne,vouloir pas maintenir,
nöusqionfle upe pauvre idée et, du député
et (ie ses éloiffeurs. Un peu de retenue,
no fCit'-cè que pour sauver les apparences.
Notre ambassadeur Nigra dont la santé,
lorsqu’il était encore à Paris,' réclamait un
climat plus chaqd, sera epvoyé à Saint
Pétprsbpurg ;, histoire de réipondre par un
bon procédé à (ielu) de nos voisins qui
ont accepté la démission dè'M. Fournier.
Nous aurons probablement à Rome le duc
ou marquis, chi lo sa? de Noailles, diplopiale très libéral, dit-oq. Puisse le climat de Rome lui convenir!
Nigra sera probablement remplacé à
Paris par notre ambassadeur en lln.ssie;
le marquis Caracciolo di Bella, trouvera le
nouveau mioistère tout constitué; MM. de
Brogiie et Dçpaaes. — dacs tous devijt etj
tous deux centre droit, de Larcy et
Depeÿee, (jrtpte, Magueetdu b“
napartislcs,'de Foimou; eft OeseilhgHy,
centre gauche [Iransigednt. L’orieulalislo
Beulé a été mis en punition à l’instruction publique^
La noraioation de la Commission des
trente a peine à aboutir; ou en nomme
un, deux à la fois, ce (pii^montre bien la
cohésioü de la majorité; il parait que la
(Iroile i|ui voulait son Roy et non un sabro
n’est pas contente. Si elle finissait par
voter de dépit contre le mioistère , quel
gâchis ! Pour SC consoler, le ministère prépare des lois controîla presse, qui lui assureront , c’est au ministère que j’entends,
« on ne peut aisément s’y tromper,» la plus
gi’amlo lit)orté d’allures. Quand l’opinion
publique sera bâillonnée, et ne pourra
plus crier, avec un peu d’effort il pourra
croire. (|u’il marche d’accord avec elle.
Ce système est d’une grande simplicité,
ainsi que celui (le la nomination dos
maires par les préfets, ergo par les gendarmes. La seule chose qui nous étonne
c’((st (|u’on n’y ait pas songé auparavant.
Avec (leux ou trois autres projets de
ce genre, on aura à peu près le régime
qiouarL-bique du droit diviu; si lo Roy y
était ce vie.rait complet. Il a tâché do s’y
mettre, üliose incroyable : Il était sur les
lieux lors do la discussion des lois constilutiouuelles et presque décidé à monter
à cheval (ians Paris et à s’iustall(>r au Louvre comme chez lui. Au dernier moment,
le courage lui a manqué, un roi-de sacristie n’est pas un prince à coups d’état,
et Chambord est retourné gros Jean comme devant!
Cette aventure manijuée peut donner
une idée de la stabililé du régime actuel
en France; ah! (fue fa monarchie constitutionnelle est UH bon oreiller, et doux,
à reposer uue tête bien faite ! Cardons la
nôtre , et remettons à plus tard la cons
titution do fa république italienne avec
Corle-Oloua capitale.
IJn liens vaut mieux que deux tu l’auras.
OÜVRÀGBS NOÜVliAUX ■
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Pigoérol, Impr. Cbiantore.