1
m
-Sir
i'
Abonnement I.-’ostal.
PRIX D'ABONNEMENT PAR AN
Italie................L. 3
Tous les pays de rUnion
f (poste .........» 6
Amérique du Sud . ...» 9
Oü s’abonne;
Au bureau d’Administration;
Chez MM. les Pasteurs ;
Chez M. Ernest Robert (Pignerol)
et à riinprimorie Alpina à.
Torre Pellice.
L’abonnement part du 1. Janvier
et 3e paie d’avauce.
Année XVI.
N. 31,
31 Juillet 1890
Numéros séparés demandés avant
le tirage, 10 contirues chacun..
Annonces: 20 centimes par ligne
pour une seule fois — lÔ centimes de 2 à 5 fois et 10 centimes pour 6 fois et au dessus.
S'adresser pour la BédneUon àM.
le Past. H. Mftille, Torre Pellice
et pour i’Aiimtulstration k M
Elisée Gostabel, TorrePellice'
Tout changement d’adresse est
payé 0,25 centimes.
LE TEIVIOI
ECHO DES VALLÉES VAUDOÏSES
Paraissant chaque Jeudi
Vous me serez témoîüs. Act. 1,8 Suivant la vérité avec la cliarité. EpU* IV, 15. Que ton régne vienne. fllAth.'
^ S O m III » i I* e !
Commiinicatiori offleielle — Au Zambèze
(Kxtrait de lettres de M- A. Jalla — Un
Jubilé salutiste — , Correspondance —
Nouvelles Religieusés — Revue Politique
— Avis.
COHMÜNICAIION. OFFICIELLE,,,
Le Corps des pasteurs est convoqué pour le mercredi 13 Août
prochain,, à 9 heures du matin, dans
une salle de la maison Vaudoise.
L’ordre du jour des séances est
le suivant;
t
1*’ Examen dë foi des candidats
qui en auront 'fait la demande à la
fable avant. le 8 Août;
2' Nomination des Commissions
examinati'ices de la gestion des différentes administrations de l’Eglise ;
‘ 3“ Commünications et propositions
diverses.
La Tour, le 21 Juillet 1890.
Pour la Table
J. P. Pons, modérateur.
AU ZAMBEZ
{Extrait de lettres de M. Al Ja\
Mardi 21 Janvier. — îix-1
jours que nous avons quitté Sesti
et nous ne sommes guère q
mi-chemin deSefula! C’est la dj^ne
prolongation du voyage de Mangé^ato
a Kazurigula; heureusement la nature
parée d’un autre manteau que herbe
desséchée et arbres sans feuilles, offre ici un aspect plus gai...
Franz, le conducteur de nosvagons,
m’attire et m’intéresse ; il a certains
besoins religieux et nous avons souvent de longues conversations ensemble; je lui laisse quelquefois
terminer nos cultes par la prière...
Nous avançons lentement, souvent
il nous faut couper des arbres pour
nous frayer un passage^ décharger
les vagons pour leur faire traverser
les rivières trop pleines ; les averses
se succèdent les unes aux autres, et
quelles averses, pluies , torrentielles
dònt on n’a aucune idée en Europe...
Mais on a beau marcher lentement,
on finit par arriver et c’est avec un
bonheur profond que je mets aujourd’hui cette date:
Séfula 9 Févri r. — Hier, â (quelques heures d’icb eM. Goillard vint à
%:
2
*•» ;
■ '
àii,,
r:.
— 242
ma rencontre, à cheval ; je le vis
venir de loin accompagné d’un jeune
noir. Litiga, fils du roi ; je courus
vers lui, et en un instant, M. Goillard
saula à bas de son cheval ; nous
étions dans les bras l’un de l’autre.
L’émotion me Coupa la j)arole, d’abord, mais ensuite nous eûmes une
longue conversation, puis M. Goillard
repçirtit et nous le suivîmes plus
tard. La colline sur laquelle la statiçn se trouve parut bientôt à mes
regards, avec les bois qui la couvrent. G’est un contrefort situé" à
l’issue du vallon; les maisons sont
sur le haut, cachées derrière les
arbres, à mi-côte l’église et les petites bâtisses de M. Goy. Au pied
de la colline se trouvent les champs
de mais et de blé ainsi que de belles
plantes de bananes. Quand j’arrivai
au haut de la colline, je vis M. et
M.me Goillard, avec leurs 50 élèves,
quji ra’attendaietit à l’ombre des arbres pour me souhaiter la bienvenue.
-Quelques minutes plus tard, le canon
me salua et les élèves entonnèrent
un cantique, composé par M. Goillard
pour la circonstauce. J’étais trop
ému pour dire autre chose que:
«Merci»! Et tous les élèves répondirent: «G’est nous qui te remercions». M. et M.“® Goillard me firent
alors entrer chez eux; au dessus de
la porte, un écriteau, entouré des
bannières "anglaise, française et italienne, portait ce mol : «Welcome».
Bienvenue... Je ne pui.s dire toutes
les bontés qui m’ont été prodiguées ici, à mon arrivée, pendant
une nouvelle attaque de fièvre, et
chaque jour. La bonne impression
du premier jour n’a pas varié, j'aime
Sefula et je ra’y sens, heureux. L’école
nombreuse et bien acheminée, les
cultes bien fréquentés, la société
d’amis chrétiens, d’un homme tel
que M. Goillard, sont autant de privilèges dont je suis reconnaissant
envers Dieu. Une chose m’attriste,
c’est la vue de la corruption qui
nous entoure, corruption dont on ne
se fait pas d’idée en Europe ! Mais
.V- i
est-ce là une cause de découragement? au contraire: Ne sommes-nous
pas des rachetés du Sauveur? et ne
devons-nous pas, nous, ses imitateurs
chei'cher ce qui était perdu, et les
amener au .pied de sa croix! Mais,
continuez, oh ! continuez à nous
accorder votre précieux concours!
que nos 'ami.s, que nos Eglises ne
cessent d’intercéder pour ces païens
et pour nous-mêmes...
Le 8 Mars. — il y a quelques
joui'S le couri'ier d’Europe nous fut
apporté par un messager envoyé à
I^Gwanika par Kliarna. Longtemps
attendue celle poste n’eu fut que
plus appréciée; qui dira toute la
valeur d’une lettre, au Zarnbéze 1
que les amis de notre œuvre se le
rappellent et nous donnent quelquefois la joie de les lire! Ce fut
alors aussi que j’eus les premières
nouvelles des fêtes du Bi-Genlenaire
et mon cœur tressaillait d’émotion
et de reconnaissance envers Dieu
en lisant le récit... Franz nous a dit
an jour qu’il veut se convertir et Je
crois que sou cœur a vraiment été
louché, seulement il a encore besoin de se sentir soutenu par nos
prières et nos conseils et il doit
encore comprendre que le sang seul
de Jésus-Christ peut laver nos âmes :
il lutte contre le mal mais s’appuie
eucore trop sur ses propres forces...
Le S8 Mars. — Nous revenons
d’une vi.site à la capitale: Nous avoiis eu plusieurs entretiens serieux
avec Lewanika qui était très heureux
de nous voir: je lui ai donné une
couverture. 11 nous offrit du thé très
léger, dans de grandes tasses en
faience. Le roi est un homme assez
grand, li‘és corpulent, son nez épaté
sa bouche large et ses dents belles comme chez tous les Barotsi.
Son regard est doux et intelligent,
mais il manque de fermeté: l’inconstance, l’indécision, voilà son principal défaut. Pauvre Lewanika! Nous
demandons chaque jour sa conversion à Dieu. Joignez-vous à nous;
3
m:
C' '
'■ - Kii
â43 —
nous avons besoin de vos intercessions, de votre intérêt, de votre aide.
Les missionnaires comme les évangélistes sont-ils devenus un sujet
de prières au culte de famille, aux
réunions, aux services du Dimanche? La pensée que plusieurs de
no.s amis luttent avec nous est une
force. M. et M.e Goillard saluent
l’Eglise de la Tour, l'Eglise Vaudoise
tout entière et se rappellent avec
bonheur les jours qu’ils ont passés
dans son sein. Et moi, enfant de
nos chères Vallées et leur représentant au milieu des païens, je
leur envoie mes salutations et me
recommande avec tous les ouvrier-s
de ce lointain champ de travail à
leur chrétienne sympathie.
UN JUBILÉ SALUTISTE
Le mardi 15 Juillet dernier le
«général» Boolh a voulu célébrer par
une grande démonstration, organisée à Sydenham, près de Londres, le
25™® anniversaire de son armée du
salut, dont la création remonte à
1865.
L’armée a envahi, pour toute cette journée, l’enceinte et le parc du
Palais de Cristal, supprimant par le
fait, les exhibitions ordinaires de ce
lieu de récréations pour y substituer ses propres exercices et ses
propres’festivités. Une série de trains
spéciaux, qui, le matin, se succédaient sans relâche, ont amené â
Sidenham, selon les journaux, de
70 à 80,000 personnes, plus ou moins
affiliées au salutisrne. L’Angleterre
et le pays de Galles, l’Ecosse et
l’Irlande avaient envoyé à la fête
d’énormes contingents; mais on y
remarquait aussi des représentants
égrenés de presque tous les pays
d’Europe - France, Suisse, Hollande,
Belgique, Allemagne, Suède, Laponie et Turquie, — du Maroc, des
Indes, du Canada, des Etats-Unis
et de l’Australie. Plusieurs des a.ssistants avaient voyagé toute la nuit
et ils arrivaient chargés de sacs, de
paniers, embarrassés parfois d’une
nombreuse progéniture; on cite en
particulier une famille venue du
nord de l’Angleterre qui avait amené avec elle une demi douzaine
d’enfants dont l’ainé n’avait pas plus
de dix ans, mais qui étaient déjà
tous revêtus de l’uni forme salutiste,
leurs parents les ayant voués au
rouge en l'honneur du général Bootb,
comme beaucoup de mères catholiques vouent leurs filles au. bleu
pour la plus grande gloire de la_
Vierge Marie.
On n’avait, parait-il," jamais vu
dans la Grande Bretagne, une concentration aussi nombreuse d’adhérents d’une seule et même dénomination religieuse. Il faut être décidément passé maître dans i’aft de
la réclame pour réussir comnqn la
secte booLhiste, à cumuler avec le
prestige moral qui s’attache à toute
minorité persécutée, le prestige matériel qui se dégage de l’étalage
triomphant dé la pui.ssance numérique. II n’y a guère que l’église
catholique qui puisse rivaliser avec
cette compagne extraordinaire par
ses pompes et ses exhibitions mondaines.
La démonstration du Palais de
Cristal a du reste revêtu un caractère religieux — Les divertissements
habituellement momiajns offerts aux
visiteurs de cette enceinte ont été
remplacés par des exercices tout à
fait propres à l’Armée du Salut
Ayant proscrit la vente de boissons
alcooliques, les assistants se sont
bornés à engloutir 10,000 chilog. de
pâtisseries, 40,000 gâteaux, 35,000
petits pains, 10,000 litres de lait et
plus de 12,000 bouteilles de limonade et d’eau de soude.
Voici maintenant quelques uns des
traits les plus saillants de cette fête;
Dès 7 heure.s du .matin, la fête a
commencé, selon le programme, par
un monster drillknee «exercice mons-
4
'Sk'. ''
‘: 'W-' \â
— S44
tre de
genoux »; c est ainsi qu on
désigne en style salutiste, les réunions de prière — Puis a eu lieu
dans le transept central du Palais
la réception solennelle du grand pontife Bootlî — Après avoir défilé au
travers d’une haie formée par les
cadets et les officiers de Londres,
qui portaient des guidons de diverses
couleurs, le « général » s’est avancé
au front de la plate-forme sur laquelle le grand orchestre se place
d’ordinaire dans les grands concerts
du Palais“de-Cristal. Inutile de décrire les c( volées » de hourrahs et
d'alléluias par lesquelles ce pape de
l’armée du salut a été salué.
La « générale » étant gravement
malade à Giacton, elle doit se limià envoyer un message à cette armée dont elle est là « mère »; le
message est une suite d’exhortations
écrites sur d’immen.ses bandes de
calicot blanc, déroulées peu à la fois,
avec une grande solennité devant
l’assemblée, terminant p^r ces mots:
.« ,Soye? fidèles à l’armée.... Je vous
adresse ma bénédiction. G."* Boolh. »
Après avoir communiqué ce rae.ssage de sa Femme à ses soldats, le
«général» a arboré,sur l’estrade un
« étendard du jubilé» et la foule
accompagnée par les corps de musique a cbanté un chœur triomphant
approprié^à la circonstance; ensuite
sur un signal donné par la grosse
caisse, les 50 ou 60,000 as.sistants
se .sont tous agenouillés ou proslernés
à, la fois pour se mettre en prière,
les uns en silence et les autres à
haute voix!
Un des meetings les plus goûlés,
parmi !es 25 organisés dans cette
fameuse journée, a été la démonstration des « Salutistes étrangers » au
Skating-Ring. Là, le « commi.ssaire »
Booth-Glibborn et son , épouse, la
« maréchale » y figuraient ,au nombre des officiers de divers pays qu’
on exhibait à la foule. Les costumes
variés et souvent baroques de ces
officiers donnaient à cette réunion
tout l’attrait d’une mascarade.
Un autre spectacle qui a également provoqué un grand enthousiasme a été la « démonstration des
jeunes soldats y>; 3,000 enfants en
uniforme se sont massés sur l’estrade
et y ont exécuté des chants, des jeux
de drapeaux et d’autres manœuvres
symboliques, et figuratives. A midi
la salle des concerts s’est de nouveau remplie pour une « réunion
de délégués ». Le « général » y a
passé en revue les 25 années d’existence de l’armée du salut et y a
adressé des messages aux divers
corps par F intermédiaire de leurs
représentants en con,statant que l’armée compte maintenant dans 34
pays divers, 2,829 corps, 9,000 officiefs, et plus d’uu demi-million de
soldats.
La grande journée s’est enfin terminée par un imposant cortège. Les
*25,000 soldats de l’arrnée, présents,
ont défilé devant le « général » et
ce défilé n’a pas duré moins d’une
heure et demie. Puis ces 20 ou ^5
mille voix se sont unies au grand
orgue du Palais et à un»millier d’iris- '
truments de cuivre pour exécuter
avec une énergie enthousiaste, les
principales mélodies de l’armée du
Salut. Les grandes vitres du Pâlais
de Grislal n’ont pas sauté: il faut
qu’elles aient été plus solides que
les murailles mêmes de Jéricho!
« Quelque opinion qu’on professe
sur Farmée du salut, observe fort à
propos le correspondant de La Semaine Religieuse, il serait aujourd’hui difficile à ceux qui suivent at-.
tentiveraent la marche de ce phénomène religieux de continuer à
l’envisager comme une quantité négligeable. Le « général » a prédit
que dans 25 ans, son armée ne se
contenterait plus de louer, pour un
jour, le palais de Sydenham; mais
qu’elle posséderait sou palais de
cristal à elle. C’est fort possible, car
notre fin de siècle a décidément
un penchant fort ‘ accentué et très
maladif pour les oufrancus de toute
sorte. Cependant nous serions sur-
5
i
- 245
pris que le premier cinquantenaire
salutiste pût se célébrer sans qu’on
ait vu commencer dans son sein les
tiraillements qui se sont produits
dans tant d’autres sectes qui se sont
laissées assagir et éclairer par l'expérience ».
CORRESPONDANCE
Rio-Marina — Ile d’Elbe,
Nos lecteurs font toujours bon
accueil aux nouvelles qui viennent
du champ d’Evangélisation, et nous
sommes heureux lorsque nous pouvons leur en transmettre. Voici, en
attendant, une lettre qui contient
quelques détails sur l’œuvre du Sei
gneur dans
l’ile d’Elbe.
Angrogne, 28 Juillet 1890.
Cher Rédacteur,
J’eus, cette année encore, le privilège de voir nos bons amis de l’ile
d’Elbe et l’œuvre qui s’y fait au
nom du Seigneur. L’on sait qu’il
n’y avait, il y a 33 ans, dans toute
l’île, pas un seul chrétien évangélique, et que l’on doit à une Bible
apportée de Nice par le capitaine
Gignoni, la fondation de l’Eglise de
Rio-Marina. C'est encore dans cette
locâlité que se trouve le plus fort
noyau de convertis du catholicisme;
comme c’est de là que la bienfaisante influence de l’Evangile se fait
sentir dans d’autres centres, notamment à Portoferraio et à Rio-Castello.
Nous avons plus d’une fois constaté combien les évangéliques sont
estimés par leurs concitoyens catholiques, et combien ils sont redoutés
i'ar les papistes bigots parce qu’ils
savent, avec succès,' rendre rarson
de l’espérance qui est en eux. iKs
connaissent bien leur Bible et .savent la citer à propos dans les fréquentes discussions qu’ils soutiennent
avec honneur.
Les vieux s’en vont, là comme
ailleurs, mais grâce à la fidélité de
Dieu, l’Eglise se maintient fortifiée
comme elle l’est par le bon témoignage qui a été rendu à l’Evangile
par les dignes frères et sœurs qui
nous ont devancés auprès du Seigneur, et par la prédication fidèle
de la Parole de Dieu. Quatre-vingt
huit communiants sont inscrits au
registre
de l’Eglise et 75 à 80 au
diteurs attentifs et recueillis reçoivent
la Parole qui leur est annoncée,
avec amour et avec fruit. La congrégalion rend un bon témoignage
a la fidélité, aux aptitudes et à l’activité de M.r Etienne Rqvel, son
pasteur. Dix-sept cathécuraéiies 15 à Rio-Marina et 2 à Poi'toferraio
- suivent les instructions religieuses
en vue d’une prochaine réception.
Les, écoles continuent d’étre une
branche, importante de l’œuvre à
Rio-Marina; les 196 élèves inscrits,
ainsi que l’acharnement avec lequel
elles sont combattues, en sont la
preuve éclatante. L’inspecteur de I’ar
rondissement leur rend un excellent
témoignage et les parents catholiques
les apprécient au point d’encourir la
colère du prêtre .pourvu d’envoyer
leurs enfants dans nos écoles. Aussi
comptons-nous dans les classes, ipour
21 élèves, fils de protestants, 175 enfants issus de familles encore catholiques romaines.
Et ce qu’il y a encore de plus réjouissant c’est que l’Ecole du Dimanche compte, dans l’époque plus
favorable de l’année, 178 élèves inscrits. Comprenons dans ce nombre
tous les enfants de familles protestantes et nous aurons encore au
delà de 150 élèves sortis de familles
catholiques inscrits à l’Ecole du Dimanche protestante.
Après cela il n’est plus nécessaire de dire que la Bible a la place
d’honneur dans nos écoles; même
les enfants catholiques la possèdent
la portent à la maison (où leurs parents ont 1’ occasion d’en prendre
connaissance) et en apprennent le
» : 'f,W
6
246
fe
É),V'.
:■! •,
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fe';'
■
V
i.^''.
1^1} ■
m.
ì '
contenu — surtout la partie historique — qu'ils viennent ensuite répéter en classe aussi le Dimanche
matin. Il va sans dire que cela ne
plait pas au prêtre autant qu’à nous.
Aus.si rencontrant naguère une élève
de nos écoles il l’accosta en lui disant ;
— AhI la voici la méchante tille
qui déserte nos écoles pour fréquenter celles où l’on pervertit la foi.
— Ne dites pas du mal des écoles
évangéliques, car elles sont dirigées
par de braves gens qui ne nous
enseignent que la vérité
— Non pas la vérité, mais les
erreurs protestantes que l’on puise
dans le livre que tu tiens à la main.
— Ce Livre est la Parole de Dieu
qui nous enseigne ce que nous devons croire et comment nous devons
vivre pour plaire au Seigneur.
—Tu n’y comprends rien,ma petite,
donne moi ce livre pour que je le
brûle afin que tu ne suces plus le
poison qu’il contient.
-T- Ce livre m'appartient, et .je ne
vous le lâcherai pas; il m’est trop
précieux pour cela.
— Alors je ne te donnerai pas la
communion.
— Je saurai me passer de votre
communion à vous, heureuse d’avoir
celle que Dieu donne à ceux qui
l’aiment.
, Une réputation très favorable est
acquise à nos écoles dans toute l’île,
et dans plus d’une localité, notamment à Rio Castello et à Portoferraio on en réclame de semblables à
celles de Rio Marina. A Rio Castello
demeurent quelques frères et quelques sœurs qui se rattachent, malgré les distances, à l’Eglises de Rio
Marina où ils se rendent pour le
culte.
A Portoferraio les choses semblent
prendre un meilleur pli, le nombre
des auditeurs s’est accru et il y a
même eu foule, tant là qu’à Rio
Marina, lors des récentes conférences
de district. La. prédication de M.
Etienne Revel est appréciée dans
les deux localités, et il serait à désirer qu’il pût se rendre à Portoferraio régulièrement, et qu’il y eût
un local moins exposé aux bruitS'
de la place et de la rue.
Que Dieu bénisse son œuvre, et
tons ceux qui y travaillent dans l’île
d’Elbe et dans toute ritabe 1
E. Bonnet, pasteur.
Nouvelles Religieuses
L’homme panse, mais Dieu guérit — La Faculté de Médecine de
Würzbourg a récemment inauguré
une salle d’opérations. A ce propos
un des professeurs de cette Faculté,
le D.r Schoenborn, a prononcé les
paroles suivantes rapportées par Evangile et Liberté:
« Puissent tous les patients qui
» entrent dans ce lieu, le faire avec
» foi et dans l’espérance que le Dieu
» de miséricorde qui a fait la plaie
» la bandera Lui-même! Pui.ssent
» tous les chirurgiens qui saisiront
» le couteau, lé faire dans le seuti» ment de la grave responsabilité
» qui leur incombe! Puissent tous
» ceux qui auront la joie d’en» tendre les malades guéris, leur
» exprimer leur reconnaissance, ré» pondre comme le créateur de
» la chirurgie moderne, le médecin
» du roi de France, le huguenot,
» Ambroise Paré: « J'ai pansé, mais
» Dieu a guéri. »
Un archevêque romain et la Bible — Dans une lettre pastorale de
M. le cardinal Richard, archevêque
de Paris, affichée dernièrement dans
toutes le.s églises de cette capitale,
on lit la citation suivante d’un texte
sacré :
« ... Nous redisons les paroles
des disciples d’Emmaüs: « Niest-il
pas vrai que notre cœur était plus
7
■a :
— 247 —
, Is- '
■ Mt;
m
anient en nous, quand le' Sauveur
nous ['arlail sileiicieuseinent sous
les voiles eucharistiques. » Puis un
, astérisque renvoyant à Luc XXl'V, 32,
Il est heureux pour sa tî'randeur
archiépiscopale qüe les iidôles de
l’Eglise romaine ne puissent pas
avoir l’iri-évérencieuse pensée de
contrôler, l,a Bible en main, les
scrupuleuses citations qui érnaillent
■ses lettrées pastorales!
Uu temple protestant à Costan
tiuople — L’Ëglise Libre annonce
que les protestants arménrens et
grecs de Constantinople, qui ont
jnsq’à présent célébré leur culte
dans les chapelles des ambassades
des puissances protestantes, ont résolu de construire uu temple. On
estime que, vu le prix des terrains
à Pérn, les frais s’élèveront à 150,000
francs. Le Comité américain des
miissions, qui est en relation intime
avec les arméniens de »Turquie, amenés en grand nombre au proteslanti.sme par ses efforts, a [jroniis
de fournir, au moyen d’une souscription ouverte aux Etats-Unis, la
somme de 91,000 francs. Un Gumité
qui s'est formé à Constantinople,
ouvre daws cette ville une souscription destinée à couvrir le reste de
la dépense: 65,000 francs. Le temple
projeté contiendra 500 placés.
La population de la Nouvelle-Zélande — D’après le dernier recensement, la Nouvelle-Zélande, composée de deux îles de l’Océan Pacifique
séparées par le détroit de Cook et
possédant environ, 250,000 habitants
a le bonheur de voir les 19[20 de
sa population professant le Christianisme.
Un fait scandaleux, dit le Protestant, s’est passé, il y a deux mois,
dans une localité nommée Bisbal
(Espagne). H y a là une petite congrégation protestante dont un des
membres, Mr. Francesco Avella y
Carbo, est décédé le 22 avril. Le
surlendemain, sur la requête du curé
et par ordre de l’alcade, il fut enterré avec toutes le.s cérémonies du
culte catholique, et cela malgré les
énergiques pro tés ta lions de sa famille. Toujours les mêmes ces prê
tres de la Sainte Mère Eglise!
Revue Politique
Italie. — S. M. la Reine a quitté
Rome pour aller, selon son habitude,
passer quelques semaines . sur les
Alpe.s. Elle se trouve actuellement
dans la Vallée d’Aoste, à Gressoney
Saint-Jean, d’où elle va se rendre
à Gressoriey-la-Trinité. Dans ses
nombreuses excursions elle continue
à être accueillie par des démonstrations on ne pourrait plus enthousiastes. Quand au Roi il a été passer
quelques jours à S. Rossore, et il
est maintenant arrivé à Monza. Les
élections administratives partielles
•ont en lieu dimaviche deViiier dans
plusieurs villes de l’Italie ; à Naples
où la lutte s’annonçait assez vive,
les différents partis ont réussi à faire
élire à peu prés le même nombre
de éandidats, L’hon. Inbriani qui
était soutenu k la fois par les clél'icaux et les républicains a été élu
le premier avec plus de 8000 suffrages. — L’ambassade marocaine à
terminé sa tournée dans les principales villes; de Milan elle s’est rendue
à la Spezia où elle va s’embarquer
pour retourner dans son piays.
X
Aug;letei‘re. — A la suite d’une
demi-révolte d’un régiment de grenadiers de la garde qui a retusé
d’obéir à ses officiers, ce régiment
va être envoyé dans une espèce d’exil
aux îles Bermudes, À Londres a eu
lieu dernièrement un congrès en
faveur de l’arbitrage international'
- "V
! ,Jïi
■ ’Hr
auquel ont pris part des délégués
8
— 248 —
fe-■
s;/:'
des différentes nations européennes.
Après plusieurs discours l’on s’est
séparé en se donnant rendez-vous
à Home pour l’année prochaine.
Espérons que ces efforts en faveur
de l’établissement d’une paix durable
et d’un désarmement progressif destiné à nous rendre la prospérité et
le calme, ne seront pas sans résultats.
!<•
X
Autriche — Le gouvernement
impérial a brusquement dissout la
société Pro Patna, vaste association
ayant pour but de maintenir et d’étendre la langue et la culture italienne dans les provinces qui ne nous
appartiennent pas encore, et en a
séquestré les fonds. Cette mesure a
donné lieu à une foule de manifestations en Italie, et elle ne contribuera certainement pas à augmenter
la sympathie qu’ un grand nombre
de nos compatriotes sont loin d’é-‘
prouver pour nos bons alliés, que la
politique de la triple alliance a rapprochés de nous, mais qui au fond
semblent avoir pris pour tâche de
nous froisser à tout propos dans ce’
que nos sentiments ont de plus respectable et de plus légiUme.
Riilg'acio — Le prince Ferdinand
n’est pas encore rentré dans sa principauté qu’on aurait même l’intention, selon les dernières nouvelles,
d’ériger pour lui en royaume, et l’on
ne sait si son retour contribuera à
y ramener le calme.
Amérique — Des troubles dûs
parait-il, à des motifs économiques,
ont éclaté il y a quelque temps à
Valparaiso, la deuxième ville du
Chili. Environ deux mille ouvriers
s’en seraient emparés après avoir
battu la police et la gendarmerie et
auraient dévasté plusieurs établissements industriels. Des renforts ayant
été promptement envoyés, on esjpére
que ces désordres aient pris fin. D’un
autre côté, deux petites républiques
da l’Amérique centrale, Guatemala
et San Salvador, se sont déclaré la
guerre, pour des raisons que l’on
ne connaît pas encore tré.s bien, et
il y a eu des centaines de morts des
deux côtés. Enfin une révolte qui
menace d’être beaucoup plus grave,
et qui se préparait depuis quelque
temps a éclaté dans la république
Argentine. A Buenos-Ayres les insurgés, soutenus par plusieurs bataillons de troupes régulières et appuyés par la flotte, ont obligé les autorités à quitter la ville après des
combats' très meurtriers et le bombardement de plusieurs édifices. 11
parait que le gouvernement ne pouvant résister avec succès cherche à
entamer des, hégociations avec les
chefs du mouvement révolutionnaire
En attendant l’Angleterre et l’Italie
se disposent à envoyer à la Plata
des vaisseaux de guerre destinés à
protéger au besoin nos compatriotes
qui, comme, chacun sait, sont très
nombreux dans la . République Argentine. Les dernières dépéches'^’ailleurs assez contradictoires, porteraient à croire que la révolte ait été
domptée, et que l’ordre ait été rétabli; mais, pour le moment, il est
impossible de rien savoir de bien
précis à cet égard.
AVIS
Les lecteurs du Témoin qui n’ont
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de le payer au pliis tôt, au soussigné
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U administrateur E. Costabel.
Ernest Robert, Gérant.
Torre Pellice, Imprimerie Alpina.