1
Année XII«.
PKIX E’ABOHKEÎIENT PAR AN
Italie.....................L. 5
Ti>«a les pays de l'Union do
poste . . . , » 6
Amériqiie du Sud . , . » 9
On s'abonne;
Au bureau d'Administration ;
Chez MM", les Pasteurs ,
Chez M, Ernest; Robert (Pignerol) et
À la Tjfhrairio Chiantore et
Mascarelli ( Pignerol ).
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N. 26.
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e*5
LE.. TEMOIN
ECHO DES VALLEES VAUDOISES
Paraissant chaque Vendredi
Voi^s ms serez téinoins, Actbs 1, 8.
xsévife avee la charité. Eph. iv, 15.
C/2
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CÏÊ3
lâÉa
Sommaire. d
Ln Colonie Vaudoise de Waldensbevs— Cori'en})ündance.—-l\ y a deux dent» ans.
■ Noucelles religieum. — Chronique Vaudoise. — .Aononces. ¡i y/'
la ColiFiiifc“Ifiinioiàe' de WàHensberg
C’est à Francfort que je fis la connaissance d’un ami chrétien dont le
souvenir ne m’abandonnera plus. C’est
un pasteur jeune, vigoureux, à la
figure ouverte et bienveillante. Venu
à Francfort pour assister aux séances
de la Société (Je rHistoire de la Réforraation , on lui parla d’un ministre
Vaudois arrivé depuis peu pour collecter en faveur de la mission italienne.
Il me chercha, me serra cordialement
la main et me dit que lui aussi était
pasteur de Vaudois. «Nous sommes
pauvres, ajoula-t-il, et cependant
nous venons de recueillir une petite
somme que nous avons envoyée à
Rome. Comme mes gens se réjouiraient
de voir un pasteur de leur ancienne
Eglise! Venez donc les visi’jer». Impossible de répondre négativement à
une invitation aussi pressante, et le
lundi suivant je partais avec Mr. P.
Benemann, pour Wâchtersbach ,dans
le grand duché de Hesse. Là il nous
fallut quitter le chemin de ferj et
commencer une montée qui dura environ troi^ heures. Arrivés sur un
plat'âaù.éli^é,* nous vîmes, à notre
grande surprise, trois lacs aux eaux
bleues et liriapides, et> non loin du
troisième,les premières maisons de Valdensberg. A environ dix minutes du
village nous rencontrâmes un homme
conduisant un char. «En voici un»,
nous dit M. Ileilmann, et en'effet c’en
était bien « un», les cheveux noirs, les
yeux noirs et brillants, la figure
carrée, la barbe coupée en collier,
et cette expression de bonhomie mêlée
de quelque peu de malice... un vrai
Angrognin enfin. M. Benemann, qui
a visité nos Vallées, n’en revenait
pas. « Mais c’est étonnant, mais c’est
merveilleux, ne cessait-il pas de s’écrier, comme le type Vaudois est de
tout point conservé ». Quelque chose
cependant vint dissiper l’illusion: la
langue; car ce ne fut pas dans^le
dialecte du val d’Angrogne ou du
Vais. Martin ou du Val Pragela que
2
-214
ce brave homme nous souhaita la
bienvenue, mais dans un Allemand
remarquable par la pureté et 1a
douceur de l’accent.
Après quelques moments de repos
passés dans la cure très modeste de
notre cher hôte, les anciens furent
convoqués et parurent dans leur
tenue du dimanche. Et encore ici
c’était à s’y tromper. Plus d’un de
nos pasteurs aurait cru voir défiler
devant lui son propre consistoire;
mêmes figures, même tenue, mêmes
vêtements. Encore ici on aurait voulu
entamer avec eux une conversation
en français ou en patois; mais delà
vieille langue il n’est plus resté paraîtil, que quelques mots que le pasteur
me dit avoir surpris ça et là dans
les çonversations familières. La séance
s’ouvre par la prière et par la lecture
du procès verhàl de laj^é.^pce précédente. « Nous vous considérons
comme des nôtres », nous dit Mr.
lleilm'ànn, î et nous ne craignons
pas que vous connaissiez nos misères»,
il résulte de ce document que deux
jeunes gens tombés dans le péché se
sont profondément humiliés et ont
- été réadmis à la Communion, et que
plusieurs autres ont été soumis à' une
mesure disciplinaire, parcequ’ils ont
troublé par leurs chants et leurs cris
la solennité d’un jour de jeûne. Cette
leplure terminée, un ancien se lève
ét proteste contre, la conduite d’un
homme qui a traversé le village, le
dimanche précédent, avec un char
de pierres. — «Voilà, me disais-je,
de la bonne vieille discipline Vaudoise!» et comme il me fut facile
dès lors de m’expliquer le témoignage
rendu d’abord par le vieux et infirme
père de I\i. Heilmann, puis par deux
de ses collègues — venus do deux et
trois heures de distance pour assister
à notre fête à la pureté de moeurs
qui distingue la petite communauté
de Waldensberg,de toutes les Eglises
avoisinantes. — Je passe sur les détails
de la séance: présentation officielle
du pasteur Vaudois aux anciens, informations nombreuses demandées et
données sur la position géographique
des Vallées Vaudoises, sur leur aspect,
sur les produits de leur sol, sur
l’état des anciennes paroisses et des
églises de la mission, et enfin résolution d’écrire une lettre au Modérateur, en vue de renouveler et de
rendre toujours plus vivants les liens
qui doivent unir la colonie et la mère
église.
J’arrive d’un traita la réunion du
soir dans le temple. C’est un édifice
sans dçs
guirlandes de bois, souvenir de la
fêle de la confirmation qui avait eu
lieu le dimanche précédent. Quand
nous entrons tout est comble, à droite
les hommes, à gauche les femmes,
comme aux Vallées. Vers le haut de
l’Eglise, à droite, un chœur; derrière
la table de la communion et remplissant toute l’abside, les écoles.
Je me sens saisi en présence de cette
assemblée composée exclusivement
de gens pauvres dont les ancêtres
ont tant souffert pour leur foi. Et
puis ici de nouveau l’illusion est
complète. Npn ce n’es.l pas un auditoire d’Allemands que j’ai devant
moi; mais une assemblée comme j’en
ai vu dans les temples dü Pomarei,
du Villar, d’Angrogne. Le culte commence par une prière et un djscpurs
plqin de fpi et de charité du pasteur.
M. Benemann lui succède et dchne à
3
215
ces pauvres gens qui savent bien que
leurs père^ sont venus de loin, mais
dont les notions gé'ographiqués et
historiques sont des plus élémentaires,
un aperçu de ce que sont nos différentes Vallées, surtout celle du Pra-^
gela que leurs ancêtres habitaient.
Comme on l’écoulait! Avec quelle
avidité on buvait ses paroles! Et l’attention ne se démentit pas un instant
pendant mon discours, qui commença
par ces mots: Que la grâce de notre
Seigneur Jésus-Christ, que l’amour
de Dieu, et que la communion du
Saint-Esprit soit avec vous tous!...
Ces paroles se pressèrent snr mes
lèvre.s: je n’auraîs pu commencer
autrement. Je m’efforçai ensuite, —
ah! quel effort, en effet, que de
s’exprimer dans une langue que l’on
connaît imparfaitement, — de leur
décrire l’état spirituel de nés paroisses,
les prog'rès accomplis en Italie; j’insistai auprès d’eux pour que'les liens
qui nous unissent fussent rendus plus
étroits; je leur demandai de prier
souvent pour nous dans leur culte
de famille et dan's leur culte public;
j’allai même jusqu’à leur proposer
de placer sur la porte de leur temple,
les armoiries "de l’Eglise Vaudoise, le
chandelier avec les sept étoiles.
Il se faisait lard, mais personne
ne semblait las. On chanta, on pria,
et avant que l’assemblée s’écoulât, je
vouluis serrer la main à chacun. Je
passai donc de banc en banc, etpihs
d’une fois ma main fut retenue un
peu plus longtemps que no le comporte une simple salutalion et je vis
plus d’une larme briller à la paupiêi'e
dé tel rude cultivateur et de telle
bonne magna aux cheveux blancs.
Le lendemain matin 11 fallut repartir.
En sortant du village nous entrâmes
dans le cimetière. Point de monument:
à peine une croix ça et là. Le pasteur
nous conduisit vers une ou deux
pierres à niveàu du sol, avec ufie
inscription des plus simples. Les habitants de Waldensberg sont très
pauvres et quand ils meurent, le seul
ornement de leur tombe est l’herbe
que le Seigneur y fait croître.
Nous avions à peine dépassé la
dernière maison, que nous vîmes Une
femme se pencher à la fenêtre et
nous tendre la main en signe d’adieu.
Belle figure ovales cheveux et yetix
noirs, teint brun, plutôt pâle. «C’est
une Talmon », nous ditM. Heiimann.
Ainsi finit noire visite à la chère
Colonie de Waldensberg. Qu’il me
soit permis maintenant de transcrire
ici quelques lignes copiées dans le
vieux livre d’Eglise que l’on conserve
avec un soin jaloux, pareil à celui
dont nous entourons la Bible d’Olivétan. On lit à la première page:
« Ce livre apartient à l’Eglise de
Mentoules eslablie à Waldensberg
soubs la protection de Monseigneur
le Comte Disembourg et Budinghen,
dans le quel sont contènus les baptêmes, mariages, raortuairés et
autres faits concerhant là dite Eglise,
desquels nous prions tous ceux à
qui il appartiendra de vouloir ajouter
foi à tout ce qui sera inséré dans le
présent livre concernans les choses
écclésiasliques de la dite Eglise....
Dressé à Waldensberg ce premier
janvier rail sept cents par moiFrançois
Piston secrétaire d’icelle communauté
et de la dile Eglise ».
Voici maintenant quelques noms
tirés des actes de baptême:
ïsabeau Bonnet de Abram ét de
Madelaine Paslie,
4
,.216-------------
f'f‘ <*.
Angely Orcellet, fils de Jean et de
Anne Bonnet. Parrain Angely Gay et
marraine Elisabeth Gay.
■ Abraham Bourcot, fils d’Etienne et
de Marie Rostan; parrain Abraha-rn
Bonnet et Marraine Madelaine Paslie.
Abram Vinçon, fils d’Abram et de
Marie Fillhol.
Jaques Durant, fils de Jaques et de
Judhit Blanc.
Anne Parandier, fille de Jean et
de- Susanne Chiout.
Voici maintenant la liste des noms
d’origine Vaudoise qui subsistent encore dans la colonie ; Parandier,
Tahnon (très nombreux), Vinson,
Joffroy, Pelleng, Chiout, Guillaimon.
L’émigration se fit des lieux de Mentoules, Roure, Laus, Chambón, Balbouté, Pourriéres, Ville Cloze.
’ Henui Meille.
(ÎTorresponbiincc
La Toiir-Pélis, le 91 Juin 1880.
Monsimr le Rédacteur,
C’est le silence inerte, dans lequel
notre cher et honoré frère M. Prochel
nous çroit plongé, que je veux vous
aider à troubler, si tant est qu’il
existe quelque part dans nos vallées.
— Laissez-moi vous dire, tout d’abord, que la voiæ de Suède, comme
elle le pressentait est heureusement
« mal informée », du moins en ce
qui concerne l’Eglise Vaudoise de
La Tour. — En effet#, sous la date
du 22 mars dernier, avant donc que
parût l’appel de Valdese publié dans
le Bolleüino du mois avril, nous
écrivions dans notre petit rapport
financier: ,« Qu’il nous soit ¡permis
de recommander à tous les membres
de l’Eglise la souscription en faveur
de VEvangélisation.
Celle année, surtout, nous devrions i
montrer que nous savons faire qiielque
sacrifice pour l’œuvre que Dieu a
confiée aux Vaudois, par la raison
qu’elle traverse une crise financière
exceptionnellement grave». — Celte
recommandation spéciale a été signalée, du reste, dans l’extrait que
le Témoin du ii mai dernier donnait de notre rapport.
S’il en valait la peine, nous serions
autorisé à dire que ce n’est pas Valdese qui est venu secouer notre sommeil, mais que, s’il était homme à
s’endormir, nous aurions eu l’honneur de troubler le sien, ayant été
les premiers à sonner l’alarme.
Bien que l’appel du Bolleltino eût
gagné sans doute, en autorité, si
le Comité d’Evangélisalion avait pu
écrire directement à la Table en vue
de recommander une collecte extraordinaire dans les Vallées, quant à
nous, après quelques semaines occupées à choisir le meilleur moyen
pour réussir, nous avons trouvé dans
cet appel même, un appui nouveau
pour demander à nos frères une
contribution en faveur de notre œuvre
d’Evangélisalion. Et nous sommes si
bien entré dans les vues de Valdese
que, depuis quelque temps, dâïis la
réunion au Collège et du haut de
nos deux chaires, seul, ou appuyé
par quelque ami dévoué de la mission,
nous n’avons cessé de plaider la cause
sainte que notre Eglise poursuit en
Italie.
Nous en étions là quand la Voiac
de Suède a retenti à nos oreilles.
Comme vous le savez, il existe à
La Tour Tme société auxiliaire vaudoise pour l’évangélisation, dont le
vénéré professeur M. B. Tron est le
fondateur et le Président. Nous savons, de bonne source, que les recettes de la Société ont augmenté
celle année d’une manière sensible.
Bien des personnes qui lui confient
leurs dons, les ont doublés ou même
quintuplés, pour répondre au besoin
qui a été signaler D’autre part, les
membres de notre paroisse qui n’ont
pas l’habitude de remettre leur obole
a la société auxiliaire et qui désirent
coopérer, selon leur pouvoir, à
l’extinction du déficit de rEvangélisation, remettent, fort à leur aise
5
il est vrai, leurs offrandes au Consistoire.
Ainsi plusieurs de nos frères, peu
moyennes, pour la plupart, nous
ont fait parvenir soit 2,50, soit 5,
voire môme 10 francs. Si ceux que
nous appelons riches, et qui le sont
relativement à d’autres, savaient se
mettre tous de la partie.... tout irait
bien. En les attendant, nous avons
déjà quelque cent francs, ce qui veut
dire que nous sommes en bon chemin.
Pour atteindre le chiffre de 3.000
francs, en raison 2,50 pour chaque
membre de notre Eglise, il nous
faudra un miracle de bonne volonté.
Agréez etc.
J. P. Pons.
Il y a deux cents ans
Le 29 Juin i686. — Catinat informe Louvois de l’état des Vaudois
qui gémissent dans les prisons. «Le
Duc a, dit-il, près de dix mille âmes
de ces peuples entre ses mains., qui
sont distribués dans toutes les villes
du Piémont, où ils. sont gardés très
soigneusement; il leur fait donner
le pain, mais avec l’économie de n’en
donner qu’à proportion de l’âge des
personnes ». Le Duc lui a confessé
qu’il en était bien embarrassé, «n’y
ayant pas de sûreté à les mettre dans
d’autres endroits de ses étals quand
même ils offriraient de se convertir »,
et ne voulant pas, d’un autre côté,
manquer à sa parole en les cédant,
à prix d’argent, aux Vénitiens qui
les mettraient à leur chiourrnes. Câlinât croit que si l’on faisait au Duc
quelque proposition de prendre ce
peuple pour l’établir dans les pays
éloignés, il accepterait avec plaisir.
Il ajoute: « La maladie et l’infection s’est mise dans ce malheureux
peuple presque dans tous les endroits
où l’on les a mis; la moitié en périra
cet été ; ils sont dans un climat tout
opposé à celui qu’ils habitaient, quoiqu’il en soit peu éloigné; ils sont
mal couchés, mal nourris, et les uns
sur les autres; et celui qui se porte
bien ne peut respirer qu’un air empesté.
Par dessus tous ces maux, la tristesse et la mélancolie causée avec
Justice par la perte de leurs biens,
par une captivité dont ils ne voient
point la fin, la perle ou au moins
la séparation de leurs femmes et de
leurs en.ranls qu’ils ne voient plus
et qu’ils ne savent ce qu’ils sont
devenus; beaucoup, dans cet état,
tiennent des discours séditieux qui
consolent de leurs malheurs et de
leurs misères ».
HouiocUea reltigteueee
La force de Genève.
Un excellent article publié la semaine dernière dans la Semaine lleligieuse, sur la Genève contemporaine,
se termine par le vœu suivant:
« Quel sera le rôle de la petite
Genève, dans les temps qui s’approchent enveloppés de nuages menaçants?
Genève indépendante et libre, si
chère au cœur de ses enfants, Genève
est belle assise au bord de ses eaux
bleues, environnée des cimes grandioses de ses montagnes; Genève est
un foyer de développement scientifique et littéraire; mais ce n’est pas
là que réside sa plus grande puissance. Qui l’a faite ce qu’elle a été?
Qui la fera ce qu’elle peut être encore, si ce n’est l’idée inspiratrice
de ses destinées depuis leXVI® siècle?
Genève doit rester une ville religieuse.
En regardant avec tristesse les
brèches faites à ses fortifications morales, ne pourrait-on pas craindre
les assauts de l’avenir? Pourtant si
les hommes, et il y en a encore un
grand nombre, qui luttent pour faire
triompher, dans son sein, le bien
du mal, la foi de l’incrédulité, ne se
découragent pas, Dieu, nous l’espérons, accomplira sa force dans la
faiblesse d’une petite ville, Dieu gardera Genève pour qu’elle lui serve
encore de témoin. »
6
(S^hrottique ©rtuïrobe
Torre-Peluce. — L’assemblée pa*
roissiale de La Tour a consacré cinq
longues séances les jours 6, 10, 13,
17 et 20 courant à l’examen du projet d’union entre l’Eglise Vaudoise et
l’Eglise Libre»
A la fin des trois premières séances,
après des discussions fraternelles très
amples sur la question générale, deuK
Ordres du jour se trouvaient en présence de l’assemblée, résumant chacun
le point de vue où s’étaient placés
quelques, membres.
Nous les transcrivons ici tels qu’ils
ont été lus et mis aux voix;
Premier ordre^du jour:
L’assemblée:
Considérant que les conditions établies dans le projet placeraient l’Eglise
Vâüdoisè dans la dure nécessité de
renoncer au nom sous lequel elle
est honorablement connue;
.Cptisid^rant qiié l’Église Tàudoise
iië saurait reconnaître â d’autres qu’à
elle-même le droit de toucher à sa
confession de foi et à sa constitution
ecçiésiast'ique;
Considérant que le projet menace
PindéperWÎance et l’autorité du Synode
Vâudois;
Corivaiücùe d’ailleurs que l’Eglise
?aiidOise,tout en continuant d’accueillir avéO joie céux qui voudront se
rattacher â elle (Const. art. 1“’ et Synode 1873), se maintiendra fidèle à
s'â t'éSOluiion de laisser à chactm la
libérlé dé è'en détacher (Syn. 1885)
£iu mieux dé ses convenances.
Pour ces raisons,
Se voit dans la pénible impossibilité
iTaccépter aucune des dispositions du
projet qui sont de nature à porter
àtieinte aux droits et aux libertés
iju’elïe tient pour inaliénables, et
Sju’’elle réserve de ta manière la plus
brmefle,
N’ayànt obtenü que neuf voix, cel
ordre du jour, a été rejeté.
Deuxième ordre du jour:
L'assemblée paroissiale de l’Eglise
Evangélique Vaudoise de La Tom
appelée à émettre son avis sur le
projet d’union entre l’Eglise Vaudoise
et la Chiesa Libéra j après trois longues
séances consacrées à la discussion
générale, vu qu’elle ne peut ni ne
veut soumettre à aucune votation
ceux de ses droits et libertés qui lui
paraissent inaliénables, déclare de
la manière la plus expresse:
1. Que l’Eglise Vaudoise seule responsable de sa confession de foi, de
sa constitution, et de son orgmisalion'
actuelle, demeure aussi seule cotnpé
tente pour juger de la nature ou de
l’opportunité des modifications à y
apporter;
2. Que l’Eglise Vaudoise, après
comme avant l’union projetée, conserve le nom sous lequel elle est honorablement connue des autres églises
évangéliques, tous scs établissements
et édifices, ainsi que toutes ses propriétés, qu’elle possède aux Vallées et
hors des Vallées pour lös faire constamment servir, comme c’est son
devoir , et conformément à l’intention
de ses généreux bienfaiteurs, à l’accomplissement de la mission que Qieu
lui a visiblement confiée.
Ces déclarallohs et ces réserves
faites., l’assemblée, heureuse de voir
s’effectuer l’imion entre l’Eglise Vaudoise et l’Eglise Libre, passe à l’examen des artièies du projet qui lui
est soumis.
Cét ordre du jour a élé adopté par
30 voix.
Deux autres séances ont élé 'consacrées ensuite à l’examen des articles
qui ont été votés tels qu’on va les
lire ci-après, à une grande majorité.
1. Les Comités délégués par l’Eglise
Vaudoise et l’Eglise Lijbre pour traiter
de l’Union, se sont accordés pour
demander à leurs commettants l’union
des deux églises, en sorte qu’elles
forment à l’avenir une seule et même,
église.
2. Les pasteurs et évangélistes de
l’Eglise Libre en activité à l’époque
où le projet d’union a été conçu,
jouiront des mêmes droits et privilèges dont jouissent les pasteurs et
les évangélistes provenant de l’Eglise
7
„219.
Yaudûise et seront soumis aux mômes
obligations que ces derniers.
3. Le Synode de l’Eglise Vaudoise
continuera ô fonctionner avec toutes
ses attributions, comme par le passé.
k. La Table ¥audoise conservera
toutes les attributions dont elle a été
revêtue jusqu’ici.
5. L’Église dans son ensemble conserve le norn i’Eglise Evangélique
Vaudoise et garde les armoiries de
l’ancienne Église des Vallées.
6 et 7. Une fois l’union des deux
Eglises proclamée par qui de droit,
) les congrégations particulières de l’Eglise Libre suivront les règles prescrites par le règlement organique (orgaT
namenlo) actuel de rEglise Vaudoise.
8. Supprimé.
9. L’Ecole de théologie de Florence
demeurera l’école de rEglise Evangélique Vaudoise, squs Iq dvpondaqee
exclusive du Synode et de la Table.
10. Supprimé.
11. Les candidats au Saint Ministère,
dûment munis de la licence en théologie, seront, avant l’imposition des
mains, examinés sur leurs convictions
et leurs sentiments religieux selon
les règlements actuellement en vigueur
dan.s l’Eglise Vaudoise.
12. L’union proclamée, l’Eglise adopte la confession de foi de l’Eglise
Vaudoise et le Synode avisera, s’il y
a lieu, à rédiger une exposition succinte des vérités fondamentales de
l’Evangile, à l’usage des membres
des églises.
13. A l’égard des intérêts et des
biens matériels, les administrations
compétentes s’occuperont, avant la
proclamation de l’union, du réglement des affaires.
Extrait des procès-verbaux de l'assemblée paroissiale.
Li\ XüUTj le 2) juin IHSO.
J. P. Pons, pasteur.
Luserne-S.-Jean. — On nous écrit
sous la date du 18 juin: « Je crois
que je manquerais à mon devoir si je
ne vous donnais quelques détails au
sujet de la décision prise, le dimanche
6 courant, par la prétendue grande
majorité des électeurs de la paroisse
de S. Jean concernant le projet d’union avec l’Eglise Libre. En règle
générale la grande majorité des électeurs n’intervient à aucune convocation de l’assemblée paroissiale. Cette
fois nous n’étions que 26! Nos deux
meilleurs orateurs laïques s’y trouvaient pourtant, bien décidés à ne
point examiner les 13 articles par
crainte peut-être d’qpe discussion trpp
vive. Le nombre 18, nous. a-LOn dit,
n’est pas de bon augure.
Nos deux instituteurs MM. Gougn
et Long ne manquèrent, pas d’observer
qu’il était de notre devoir au ipoiins
d’examiner de près le projet préseplô
par la Commission sur l’invitation du
Synode de 1884. Moi-même, voyant
que la proposition présentée par
M. D. Pellegrin et souienue par
M. l’avocat Vola, allait être adoptée
M le Président la mettait aux voix,
je me hasardai à observer qu’il
n’était pas strictement vrai de dire
que nous « avions aUenlivement examiné les 13 articles ». Mais rien n’y
fil. Voyant alors l’impatience avec
laquelle les auteurs de l’ordre du
jour demandaient qu’il fût mis aux
voix et celle qu’avait la majoiûté d®
l’approuver,*nous crûmes inutile de
résister davantage. Sur 26 électeurs,
16 votèrent la proposition que vous
avez publiée, è se déclarèrent contraires et 4 s’abstinrent. Un autre
électeur, peiné de voir une proposition aussi cavalière et radicale sur le
point d’être adoptée, sortit avant la
votation.
Ces détails que deux, apiis in’unl
prié de vous communiquer, serviront,
je crois, à mettre les choses sous leur
vrai jour. Etienne Rostan.
On nous prie d’annpncer que Iji discussion publique qui devait avoir
lieu, dans la chapelle Libre de Ij^jnt
Jean, je dimanche 27 courant, n'aura
pas lieu pour des raisons dans lesquelles nous n’avons pas à entrer.
Saint-Germain. •— L’assemblée pa:
roissiale convoquée, pour le dimanche
20 courant, à 4 heures de l’aprèsmidi, dans la Grande Ecole, a con~.
8
sacré près de trois heures à l’examen
des articles du projet d’union avec
l’Eglise Libre. Une douzaine de personnes ont pris la parole. Les modifications suivantes ont été adoptées
à l’unanimité des voix.
Art. i. On préfère le terme union
complète à celui de fusion.
Art. 2. Les ministres consacrés et
les évangélistes provenant de l’Eglise
Libre auront les mêmes devoirs et les
mêmes droits que les ministres consacrés et les évangélistes provenant
de l’Eglise Vaudoise.
Art. S. Le Synode de l’Eglise Vaudoise continuera à fonctionner comme
Assemblée Généralè de l’Eglise Unie
avec toutes les attributions qui lui
sont conférées par la Constitution
Vaudoise.
Art. 4. Admis.
Art. 5., L’Eglise, dans son ensemble,
portera le nom d’« Eglise Evangélique
Vaudoise m.
Art. 6, 7, 8. Adoptés avec la substitution'du terme union à celui ce
fusion.
Art. 9. L’Ecole de Théologie de
l’Eglise Vaudoise, ¿Florence, demeurera la seule Ecole de l’Eglise Unie.
Art. iO. Supprimé.
Art. a. Adopté avec cette adjonction: « Les candidats.... serpnl examinés.... et devront signer la confession de foi actuelle de l'Eglise Vaudoise».
Art. 42. Supprimé.
Art. 43. Adopté.
Avant de se séparer l’Assemblée a
tenu à déclarer que si elle avait voté
la suppression’ de plus d’une clause
se rapportant aux éventualités ou aux
possibilités de l’avenir", ce n’était pas
avec l’intention de s’y déclarer d’avanÎfe contraire, mais simplement
parce qu’elle ne voyait pas rulilité
qu’il pourrait y avoir a voter dés
maintenant ce qui dépend des circonstances d’un avenir peut-être bien
éloigné.
II à plu au Seigneur de rappeler
h lui (Dimanche le 20 juin), après
une courte maladie, la vieille mère
de notre frère et collègue Mr. J. Pons,
pasteur à Naples, Eleonore Pons.
Le nombreux cortège qui accompagnait la dépouille mortelle à sa dernière
demeure montrait d’une manière touchante combien cette chère vieille
sœur était aimée de tous. Le jour de'
Pentecôte elle put encore assister au
culte et participer avec une joie toute,
particulière à la Sainte Cène; aujourd’hui, elle jouit de son repos
dans les bras de son Sauveur. -- A
la famille affligée l’expression de toute
notre simpathie chrétienne.
Mr. J. Pons, nous prie de vouloir
demander aux nombreux amis qui lui
ont écrit cès derniers temps, de bien
vouloir être indulgents envers lui,
s’ils ne reçoivent pas de suite de
réponse à leurs missives, et d’attribuer
ce retard au»^ circonslances douloureuses qu’il traverse. d. p.
SOUSCRIPTION
pour le Temple d'Arvieux.
M. le Pasteur D. Gay, junior fr. 5
ERRATA CORRIGE
Quolquos erreurs se sont glissées dans
le dernier numéro.
Page 205, 2® col., lisez: Voir l’art. 27
des Actes du Synode de iSSS.
Page 207 , 1* col., la suppressiou d’une
ligne, remplacée par un mot qui devait
trouver sa place plus loin, a rendu iu-'
compréhensiéle une phrase. Nous avions
écrit que rinlérél, pour l’Kvangélisation
ne s'est pas accru,-ces dernières années,
dans la même proportion que l'inlérêt
pour l'œucre des J/issioii-s.
Ernest Robert , Gérant
Pignerol, Imprim, Cliiantore et Mascarelli