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Jean Jalla, prof., Torre PeBtoe.
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L’EC H O
DES VALLÉES VAUDOISES
Paraissant chaque Jeudi
Vo», mo serez témoins. Aet. 1,3. Suivant 1« vérité evee l» charité. Eph.lV.IS. Que te» régne vien^o. Majtb-VM
K » III III » i r t
1698 — Conférence d’étiuliante vaiulois à
Eiscmicli — Luigi Cappellini ; Othon
Bismarck - Clironiquo vaiuloise —
Informations » — Etudiants vaudois ^
Souscription — Avis.
Nous célébrons celle année le
cinquantenaire d’un joyeux évènement, rEmancipution, de notre peuple. Mais roiinée 1898 est aussi le
bicentenaire de ce qui a été appelé
« le second exil ».
Après la Rentrée, quand Victor
Amédée II se fut réconcilié avec
les Vaudois pour s’eu servir contre
la France, il encouragea l’immigralioti des réfugiés français, dont une
bonne partie avait pris part aux
opérations de la Rentrée, et qui
versèrent généreusement leur sang
au service du duc. Celui-ci, en recevant Arnaud, français lui aussi,
lui fit soleniiellemeiit ces prome,sse&
qu’il devait si cruellemeul démentir:
« Vous n’avez (]u’un Dieu et qu’un
roi à servir : servez Dieu et votre
roi fidèlement; jusiju’à présent nous
avons été ennemis, désormais il nous
faut être amis. D’aulres ont été la
cause de votre malheur; mais si
maintenant vous exposez votre vie
pour mou service, .je saurai aussi
exposer la mienne pour vous, et
tant (lue j’aurai un morceau de
pain, vous en aurez votre part ».
Malgré ces belles paroles, prononcées devant toute son année, le
duc acéiarda lâchement œ que demandait Louis XIV, qui ne se lassait
pas de persécuter ses sujets^ protestants, même dans les pays étrangers. Par la paix de 1098, la France
cédait au Piémont la rive gauche
du Val Pérouse et Pignerol.^ Mais
taudis que le duc avait promis aux
puissances protestantes, ses alliées,
d’y maintenir la liliei'Lé de conscience,
il s’engageait, secrèlerneiit auprès
de Louis XIV à étoulï'er la Réforrne
dans les terres iiivi lui étaient^celiées et à chasser de tous ses^ états
les protestants français qui s’y étaient
réfugiés.
Le 1 Juillet 1698 il émanait donc
im édit par lequel il ordonnait aux
Vaudois de cesser toute relation avec
la France pour cause de religion,
, et aux Fi ançais de vider les Vallées
! avant le 1 septembre, sous peine
de mort.
Ces hommes, pour lesquels le duc
avait prétendu de savoir mourir et
2
- 242 _
avec lesquels il promettait de partager sou dernier morceau de pain,
il les menaçait de mort s’il ne (|uittaient pas ses frontières! Et il yen
avait là plusieurs qui s’étaient mariés
avec des Vaudoises et qui étaient
devenus propriétaires. D’autres, comme Arnaud, et Tolosan de Jars étaient
venus s’établir au Vallées depuis
quarante et même cinquante ans.
Les réclamations furent inutiles; on
finit cependant par obtenir que ceux
du Val Pérouse, qui par l’annexion
de leur lieu d’origine cessaient d’être sujets français, et qui résidaient
parmi les Vaudois piémontais depuis plusieurs années, pussent rester aux Vallées. Mais, s’ils voulaient
rentrer dans leurs biens sur la gauche du Cluson, ils devaient se catholiser. Ils préférèrent leur foi à
leurs biens, et les collines de Pérouse,
Pinache, Villar Pérouse et le Taluc
donnèrent aux communes vaudoises
du Val Luserne et de la droite du
Cluson les familles Vole ou Voilât,
Costabel, Gaydou, Poêt, Vinçon. Héritier,^ Rochon, Bert, Justet, Ricbardon, Cbambeaud, Gilles, Soulier, Berlalot, les Puy, une-partie des Bonnet
d’Angrogne, les Jourdan de S. Marguerite etc., outre plusieurs familles
aujourd’hui éteintes.
Les personnes frappées par l’édit, j
au nombre da 2800, quittèrent les
Vallées à la fin d'août. Généreusement secourus par la Suisse et la ’
Hollande, ils trouvèrent enfin un ;
refuge définitif en Allemagne où ils i
fondèrent les nombreuses églises
vaudoises du Wurtemberg, de Baden,
de la Hesse etc. Ou sait que ces '
Vaudois d Allemagne se préparent
à fêter en 1899 le bicentenaire de
la fondation de leurs communautés.
Plus tard, le duc étant de nou
voqua le décret d’expulsion des
Français. Bien peu revinrent d’Allemagne, mais d’autres vinrent soit
directement de France, soit après
un séjour dans d’autres pays protestants. C’est à cette époque du
reluge que nous devons, outre de
nombreuses familles éteintes, les Bert
des Clos, les Thomas des Copiers,
les Matthieu de Macel, les Seimat
de S. Germain, les La Pise d’Angrogne etc.
Néanmoins les Vallées, encore peu
peuplées, ressentii'ent cruellement
le dépaiJ: des exilés et des sept pasteurs français de naissance; Javel,
pinachois; Jonlan, Papou et Mon-,
toux valclusonnois; Arnaud, Dumas
et Giraud dauphinois. Pendant ce
mois d’août qui, il y a 200 ans, a
vu couler dans nos Vallées tant de
larmes^ amères i! nous a semblé
qu'il n’était pas inutile de rappeler
ces faits pour rendre gdoire à Dieu
pour tout ce qu’il a fait en faveui'
de ces Vallées, et pour exhorter
notre génération à irniter toujours
|)lus cet esprit de sacrifice que nos
pères,^ soit Vaudois soit Français
d’origine, ont pratiqué dans des temps
autrement plus terribles gt sérieux
que ceux où nous sommes appelés
à vivre.
À EISENACH
veau en guerre avec la France, ré- |
Beaucoup d’étudiants d'Université
pourraient êti'e caractérisés par ce
sombre portrait : «Sans Dieu et sans
espérance»; d’autres, malheureusement en grand nombre' aussi, ne
sont pas satisfaits de leurs doutes,
de leurs négations, cbercliant une
solution aux problèmes qu’ils se
posent et ne la trouvant nulle part.
N’y avait-il rien à faire pour eux?
Les Unions Chr. de jeunes gens ne
peuvent bien souvent s’en faire connaître; et encore quand elles .sont
connues sont elle.s l’objet de mille
préventions: une œuvre spéciale
parmi les étudiants était donc nécessaiie. C’est ce que comprirent
[)lusieurs chrétiens éminents, qui
commencèrent une œuvre en An*
3
— S43
gleterre et aux Elats-Uuis. Le mouvement se propagea rapidement;
nous en entrevoyons à peine maintenaiif les résultats magnifiques. En
Suisse, par exemple, en '1895 le Comité général des U. C. de Genève
entra dans ce mouvement, en adressant aux étudiants de la Suis.se Romande un appel sérieux et en fixant
un premier rendez-vous à S.te Croix.
Environ 50 étudiants s’y réunirent
pour se constituer en Association
Chrétienne en prenant la décision
de faire toute la propagande possible parmi leurs compagnons.Chaque année ils se retrouvent à S.te
Croix, vers le 15 Seplemhrg et ils
s’entretiennent des progrès et des
besoins de l’aiuvre; c’est à Genève,
u’est à Lausanne, c’est à Neuchâtel,
c’est à Bâle, à Berne, àAarau, c’est
dans plusieurs autrés villes de la
Suisse (jue de semblables associations
se sont fondées ces dérniéres annces ot sont comme des foyers de
umière et de chaleur pour leui'enmurage. A. Stuttgart l’Association
compte 14 membres pour le moment
sans aUcuflé organisation f mais ils
ne se laissent pas effrayer par leur
petit nombre et cba(]ue semaine ils
se l'éunissent pour lire la Parole de
Dieu et prier ensemble. De la même
manière en Australie, en Cldne, au
Japon, aux Indes, au Sud <ie l’Afi’ique, le mouvement gagne de jour
en jour du tei’rain, tellement que
la «Fédération Universelle des Etudiants Chrétiens» comprend actuellement plus (leQüü cercles bibliques
ou missionnaires. Trois fois déjà les
délégués de tous les pays se sont
réunis en Goid'érence générale, la
première fois aux Indes, la seconde
fois aux Etats Unis, la troisième fois
tout dernièrement à Eisenacb du 13
au 18 Juillet 1898. Le but de la
CG-iiférence était de s’entretenir des
progrès de l’Association, des moyens
de favoriser ce,s progrès et de resserrer les liens qui unissent les
membres de la Fédération.
Nous étions là 101 délégués de
24 pays différents, mais malgré la
différence de nationalités et do races
nous sentions dans toute leur force
ces paroles tracées en gros caractères sur une paroi de la salle des
conférences: « Ut omnes unum sint».
Karl Fries de Stockholm, docteur
ès lettres, président de la Fédération
Universelle, présida la conférence
avec cet entrain et cet enthousiasme
juvéniles qui savent si bien réveiller
un écho sympatique chez les jeunes
gens, l^a conférence s’ouvrit Mercredi, 13 Juillet, à 4 heures, par un
culte de bienvenue dans lequel
Fries, en peu de paroles mais avec
une grande énergie, mit en garde
les jeunes gens, et surtout les étudiants, contre la critique: où il y a
beaucoup de paroles, il y a d’ordinaire le péché. Suivit l’appel nominal
des délégués des 24 pays et la séance
se termina par une brève allocution
du président sur l’unité en l’esprit:
« unus in deo ». Le Jeudi 14 Juillet
nous eûmes le plaisir d’entendre le
rapport du secrétaire général M'' J,
Mott, de New-York, qui depuis plusieurs années consacre sés forces et
son activité au mouvement chrétien
parmi les étudiants et qui, dans
ses nombreux voyages en Europe,
aux Indes, en Afrique, autour du
monde, a pu se rendre un compte exact
de l’état actuel du mouvement. Voici
quelques chiffres ; (..a Fédération Universelle comprend 10 mouvements
divers, auxquels se rattachent des
meralires effectiLs de 24 pays, et
des membres correspondants de 7
autres pays; ces 10 mouvements se
composent de plus de 900 Sociétés
formées de 45 000 étudiants; 80 Universités possèdent des Associations
chrétiennes; 30 conférences nationales, 3 conférences internationales,
ont eu lieu déjà, auxquelles 5600
étudiants ont pris part; l’œuvre
compte actuellement 32 secrétaires
nationaux; la section des Missions
comple 1600 membres. M'Mott nous
lait voir ensuite quels progrès réjouissants l’œuvre a faits depuis la
4
244
flernière conférence générale (1897).
Lui même cette dernière année a
visité 34 univer.«ilés dans 12 pays
diiïérents et assisté à 12 conférences
nationales, auxijiielles ont prit ])art
3000 étudiants. M’’ Mott termina son
r'apport intéressant et réjonissant par
quelfiues exhortations m’aiquées au
coin du bon sens pratique des Amél'icains. Suivirent les l'apports des
délégués des 24 pays. Il serait tro|)
long d’entrei" dans les détails; relevons simplement ce fait que l’œuvie
dans les pays protestants donne beaucoup d’encouragements, tandis que
dans les j)ays catholiques elle oifre
de très grandes dilficultés ainsi (¡u’on
a pu en juger d’a|)iés les rappoi'ts
de M rs ]1enri(]ue da Silva, délégué
du Portugal, Salvador Ramirez, délégué de l’Espagne et Théo[)hile Gay
délégué de l’Italie. M*" Gay en particulier a mis en relief les conditions
spéciales des Universilés italiennes
où la très grande majorité des étudiants Sont catholiques ou incrédules
et n’ont pas d’occasion, j)our entendre parler de l’Evangile. NE Gay
menlionna d’une manière spéciale
notre Collège, essentiellement })roteslant et où l’activité chrétienne
des élèves se manileste dans l’intérêt
qu’ils portent aux Missions.
Lors(]ue la liste dos rap|)orts fut
épuisée, plusieurs étudiants lurent
des travaux, bien pensé.s cl bien
écrits, sui’ .des sujets en relation avec
le mouvement, sur les tentations
auxquelles sont exposés les éturlianls,
les écueils auxquels sc heui lent ceux
c|ui seraient bien (lisi)O.sés; chacun
(lei5 orateurs tiaita un point s|>écial
de la (luestion, l’orgueil, la mondanité, rindillérence, le dilettantisme,
le matérialisme. Le prof. Wliite, de
Galcutta, parla ensuite, avec une énergie et une foi'ce de convictions rares,
lie la prière et de l’étude de la Bible.
On traita ensuite les questions suivantes: En ipjoi les conférences nationales peuvent faciliter la lâche
des conférences généiales; quels
fruits doivent produire les confé
rences générales; ce que doit être
un mouvement chrétien d’étudiants;
comment peut se produire un tel
mouvement; pourquoi si peu’d’éludiants acceptent Jésus comme leur.
Sauveur personnel ; JE J. MoU présenta lui aussi une étude rem|)lie
de détails intéj’essanis et d'ofiservalions pratiques sur le réveil chez
les étudiants, l.e Dimanche à 6 h.
la conférence termina ses séances
])ai' un culte béni d’actions de grâce
et de supplications et nous nous
séparâmes, le cœur plein de reconnaissance et de bonnes résolutions,
fiour nou.s disperser sur la surface
du globe et reprendre chacun le
chemin de sa patrie.
Maintenant résumons nos impi'essions ;
1. l.,e lieu de la coniérence était
très bien choisi [)our la cii'coiistance.
Eisenach est une ville à peu prés
centrale ])our toute rEur<q)e; ensuite
c’est là qu’étudia Luther, exemple
})Our tous mais surtout ¡lour les
étudiants (puisqu’il fut un des leurs)
de courage, d’énergie, d’activité; et
tout à Eisenacli est plein encore du
souvenir du grand réfoiaiiateur et
son buste, mis à la place d’honneur
dans la salle de conlérences, servait
à maiiitonir vivant en nous ce souvenir.
H. Des [iromenades faites en
commun après les séances ne contribuèrent fias [reu à la lionne réussite
de la coniérence. C’est pondant ces
promenades que nous avons appris
à nous connaître, que nous avons
contracté (tes liens d'amitié, quÇ
nous avons vérilabiotnenl resserre
les liens enli'e les membi'es des difléi'enies associations'. Nous avons
vi.silé les environs charmanLs d’Ei"
senach, l’Annalbal, la montagne de
Hohenzollera dont les lianes sont
couverts de iioii'es forêts de sapins
et sillonnés de gorges piUoresquesj
nous avons visilé, en évoquant les
souvenirs d’auli'cfois, le célèbre olrâleau de la Warlboui'g uù Luther fnb
enfermé pai' l'électeur de Saxe qni
•E,.'
5
- 245
voulait le sousiraire aux poursuiles
(le ses ennemis; nous y avons vu la
cliaire où tant de fois il a fait entendre, de sa voix ton n an le, la vérilé; la table et l’escabeau, le verre,
renci'icr, le l'auleuil, ta chambre enlin où il traduisit en allemand la
Bible; nous y avons vu remfdacement de la légendaire tache d’encre
et la cuirasse que Luther revêtait
lorsqu’il avait pris le pseudonyme
de Yunker George. Nous avons visité la salle où eut lieu la célèbre
joule des « minnesinger» et pendant
(|ue le cicérone nous en narrait la
charmatite légende, nous admirions
le paysage magnifique de la TImringe déroulant à nos pieds ses
plaines leidiles, ses - coteaux boisés
parsemés do btancliea tnaison.s de
plaisance et de riches villages.
11!. Pour revenir à la confé>'ence elle-même, nous avons été
réjouis à la vue des fruits que l’é''îrngile a produils: dans un milieu
où i! aurait eu, croyait-on, tant de
l'eine à pénétrer voilà 40000 jeunes
qui ne craignent pas d'affirmer
leurs convictions en face du scepticisme et de l'iiicrédulité. Nous avons
éprouvé ce que c’est qu'être « Unus
in deo»; toulo haine ou simplement
toute dillérence de nationalité disparue; Américains, Espagnols, Allemands, Français, llalien.s, tou.suiiis
pour former une seule et même famille.
IV. Nous avons, en dernier lieu,
fait la comparaison entre les pays
protestants et l’italiii et nou.s nous
sommes dft avec douleur; notre
Collège est le seul étahli.ssement
d'instruction place sous la dépendatice de l’état où on sache ce qu’est
la lecture de la Bible, ce qu’est la
prière; mais partout ailleurs quelle
nuit profonde, quelles ténèbres angoissantes !
Et nous nous sommes posé la
question : En Italie pour la jeunesse
universilaire ne fera t-on donc rien?
Gustave CougN-REYMONOET.
Uilfil CAPELLINI
! D'autres, mieux que nous, écriront
i, d une manière détaillée sur cet
' homme de bien qui vient d’être rappelé par le Maître, d’une manière
presque soudaine, à un âge où l'on
est; encore plein de force et d’avenir.
; Dans tous les ca.s, il est juste que
les lecteurs de VEcho sentent au
moins qn’il a été entre les mains
de Dieu, un instrument pour semer
sur une grande échelle la parole de
Dieu. Soldat lui-mêrne, ayant combattu pour riiidépendauce de la patrie, converti, par la puis.sanoe de
l’Esprit de vie, il se (lévoua entièl'ement à l’œuvre {)armi les .soldats'.
Tous nous savons coml)ien le militaire est exposé aux tentations des
grandes villes, loin des yeux des
parents et des amis; tous nous savons en outre comment il se laisse
aller facilement au découiagernent ;
aussi avons-nous vu avec joie, un
homme se dévouer à celle noble
classe, totalement laissée de côté,
quoique disposée à accepter, mieux
que d’autres, les appels venant d’en
Haut.
i\r Capellini a débuté d’une manière bien humble, sous les auspices
de l’Eglise Wesleyenne, et a été
abondamment béni. Des centaines
et des milliers de soldats ont eu
l’occasion de connaître Christ ¡¡ar
son moyen et de passer quelques
heures bénies en contact avec la
ciialeur de l’Evangile. Ces l'êtes consacrées exclusivement aux militaires,
ces anniversaires qui réunissaient
tous ces défenseurs de la patrie
venant des dillerentes provinces italiennes, ces mi.ssions entreprises lors
des grandes manœuvres, ces salles
de lecture où ils étaient accueillis
à bras ouverts, tout cela sera inoubliahle. Ce frère par sa mission au
milieu des soldats a évangélisé
toute l’Italie, en tant que, le service
militaire fini, chacun de ces hommes
6
- 246
évangélisés, apportait le germe de la
vérité jusque dans les coins les f)lus
reculés de l’Italie.
Il nous a été donné de voir de
bien prés trois de ces soidat.s convertis, venant de l’Eglise de Rome
et tous trois nous ont l'ait Imnne
impression.
Que le Seigneur suscite un successeur à Luigi Capellirii, ipii soit
comme lui plein de zèle et de Coi
pour celte œuvre, et qu’il console
cette veuve, qui est un enfant de
nos Vallées, et ces orphelins dans
leur aftliclion.
C. A. Tron.
OTIION «ISllRCR
l.>e prince de Bismarck, la plus
grande figure histoj'ique de notre |
siècle, après Napoléon I", est mort !
samedi à onze h. à Friedrichsruhe. ;
Après une maladie dont personne
ne se dissimulait la gravité, cet
homme extraordinaire qui a tenu j
dans ses mains les destinées du
monde, qui a changé la carte de
l’Europe, qui a fait tremhler les
rois sur leurs trônes, s’est éteint
doucement et paisihlemenl, entouré
de toute sa famille. Avec la mort
de Bismarck finit une page, page
brillante et sanglante s’il en fut,
d'histoire co.ntempOraine, où avait
buriné son nom redquiahle, cet homme d’état si audacieusement puissant
qui a tenu trente ans «l’Europe
sous sa férule », et qui a écrasé
successivement et à quatre ans de
distance deux grands empires.
Quel vide en Allemagne et dans
le monde entier ! On peut discuter
la terrible politique à poigne, autoritaire du chancelier de fer\ on peut,
à l’instar des journaux français et
des socialistes allemands, l’accuser
d’avoir commis des fautes pesant
lourdement sur l’Allemagne et sur
l’Europe; on peut lui reprocher
d’avoir parfois employé des moyens
contraires même à la morale vulgaire, qui i)’est pas faite, parait-il,
[tour les gi'ands diplomates; mai.s
on ne peut pas méconnaître son
génie d’homme d’état, ni les services
éminents rendus pendrint sa longue
carrière à son [tays.
Bismark naquit à Schœnhausen
en 1815 d’une famille de la vieille
noblesse. 11 fit ses études de droit
aux universités de Gottingen et de
Berlin, et ensuite, comme tous les
nobles allemands, il servit quelque
temps dans l’armée. A l’âge de 32
ans, en 1847, il fut élu membre de
la Diète provinciale de Saxe où il
se fit aussitôt remarquer par ses
idées ultra-conservatrice.s, en s’opposant à l’émancipation politique des
Juifs. Deux ans plus tard, il e.sl élu
député à la Chambre prussienne.
Mais la diploinatie le réclamait.
Il y débuta en 1851 en qualité de
secrétaire d’ambassade. Quelques années plus tard nous le trouvons
ambassadeur à S.t Pétersbourg et,
eu 1862, à Paris. L'année d’après
il est nommé ministre des Aflaires
Etrangères et Président tlu Conseil,.
Il est presque à l’apogée de .sa carrière politique, nous ne dirons pas
de sa gloire, et bien placé pour effectuer son formidable programme
qui consiste à placer la Prusse à la
tôle de l’Allemagne d’abord, et de
l’Europe ensuite.
Le l'este est trop connu pour nous
dispenser de nous y arrêter : la
guerre inique du 64 au Danemarck,
suivie de l’annexion du Sleswig; la
guerre du 66 contre l’Autriche qui
eut son épilogue sanglant à Sarlova
et, comme conséquence voulue, l’égémonie de la Prusse remplaçant
l’égémonie autrichienne; T écrasé’
mement de la France en 1870, suivi
de l’annexion de l’Alsace el Lorraine
et du couronnement de Guillaume
dans le palais de Versailles.
Le grand édifice de l’unité allemande est achevé; il s’agit maintenant de le protéger contre les ennemis du dedans et du dehors. Ei
7
247
voilà Bismarck, pendant vingt ans
consécutifs, occupé à isoler la France
du reste de l’Europe, et à tenir tête
au socialisme envahissant. On ne
peut pas (lire (ju’il n’ait pas constamment atteint ce double but.
Tombé en disgrâce, pour des raisons qu’on connaîtra peut-être un
jour, il vécut pendant les dernières
années de sa vie dans sa retraite
princière de F’riedericbsruhe, s’occupant,apparemment, fort peu de politique. Nous n’irons cependant pas
jusqu’à affirmer à l’exemple de certains journaux, que son influence
sur la polili(}ue allemande et européenne cessa du .jour où il fut brusquement éloigné de la chancellerie
impériale.
E’inspiraleur (ie la triple alliance,
f-dsmarck, a-t-il aimé l’Jtalie? Il ne
nous appartient pas de répondre
catégori(|uement; nous croyons pourfant^ pouvoir dire que le vainqueur
impitoyable de la France et du
atiemarck, qui «se jeta sur sa
pfüie avec une violence inouïe » n’a
pas préeisénaBnt ôté r,uD champion
du droit des peuples, et que toute
sa politique brutale u’i^ eu c|u’uü
‘Seul Lui: la gloire et l’agrandissemeuL de sa patrie. j. c.
j CHRONIQUE VAUDOISE
LA ’fOUR. Promotions. l)iùiancbe dernier, à 3 b. de ¡’après^idi, ont eu lieu dans le Temple
Neuf les promotions des écoles éléhtenlaires vaudoises Nous voudrions
pouvoir dire que les quelques centaines d'enfants réunis pour la cir.Oonstanee étaient entourés de leurs
parents et d’un public tiombreux. Il
h’en est rien cependani,. vu que les
pères et les mères brillaient génétement, comme 'loujours, par leur
absence. Et c’e.st dommage, car ils
Ont manqué rocca.sion d’entendre
tfois jolis petits chœurs bien exécutés, une allocution li;ès pratique
j et très simple de M'' Pons sur «la
! crainte de Dieu» (|ui est l’acquij sition la plus précieuse (|ueq.)ui.sseut
I faire les enfants de nos écoles; et
une spirituelle causerie de M*" A.
Vinay, surintendant scolaire, qui a
eu des conseils pour les parents...,
absents, et pour les enl'arits à qui
il a recommandé, entre autres choses, l’étude de la langue française et
la bonne tenue des caliiers.
i-a distribution des prix et des
certificats de « proscioglimenlo î> est
■ faite par le surintendant même, aidé
de à'F le Syndic qui a bien voulu
; prendre part à notre fêle scolaire,
; N’oublions pas de dire que le réI suKat des examens a été généraj lernent satisfaisant et, dans telle
j école, presque brillant.
PRAL. — Le 27 juillet, pendant
: que les habitants des Pommiers
travaillaient, comme ils le font cha! que année, à. tailler l’avalanche du
■ Pidaval, (léjà creu.sée en dessous
! par l’eau, pour déblayer la route
j qui monte au Ro dà Col, un énorme
bloc; de neige, glissant sur la pente
: ra|)ide, vint ensevelir le jeune Pbii lippe Rostan, âgé de 18 ans. Malgré
i le prompt secours d’uii voisin, Louis
: Rostan, qui se trouvait présent, quand
I l’amas de neige put être déblayé, on
ne trouva plus (ju’un cadavre.
PÉROUSE. — Le 28 juillet un
assez nombreux publie accompagnait
au cimetière de la Pérouse les dépouilles mortelles d’Auguste Gay
enlevé, à l’âge de 46 ans, dans une
paix parfaite et dans., le .sentiment
d’une entière réconciliation avec
son Dieu. Tant à la maison du défunt qu’au cimetière, M. Weilzecker
adressa des exhortations parliculièrement appropriées à un. puldie
mixte, où les catholiques étaient
fortement représentés.
Nous envoyons l’assurance de noire cordiale sympalliie à celte larnille que plus d’un deuil a affligée
dernièrement.
8
1
248
INFORMATIONS.
De Luserne S. Jean en haut, pour le Val
Pélis, fie Prarustin et des Portes en haut
pour le Val Pérouse, toutes les eommunes
vaudoises étant comprises dans la région
de montagne, la chasse y est défendue
iusQu'au 1 septembre.
— Le congé de tous les militaires rappelés, qui sont encore sous les armes, va
SG faire: ce sont ceux de 18>4 d infanterie
et do 1872 des carabiniers.
— La junte provinciale a approuve le
projet du eoMsorzï'o, formé entre Maneille,
Massel et Salse, pour le pont en bois de
Millieirëtto, et le projet de la routo de
Maneille au pont. ^
— M. Turin, lieuteuant irartillerie a disposition, avec résidence à Turin, a été,
sur sa demande, transféré au district de
Pignerol.
(les tablettes d’argile que l’on a ap^
portées des fouilles de Ninive et de
Babyloiie, et qui sont couseirvées au
Musée ljrilanni(]ue, un hymne qui
semble avoir été composé par le
grand Nébucadnetsar,Fans cet hymne, il paraît se glorifier et s’enorgueillir, tout comme le livre de
Daniel nous le représente disant:
(( N’est-ce pas ici la grande Babylone, que j’ai bâtie pour être la
demeure royale par la puissance de
ma force et pour la 'gloire de ma
magnificence“?)) (Daii. IV, 30).
PENSÉES
Le tribunal militaire de Milan vient de
condamner les députés Turati et_De Andreis à 12 ans de réclusion. Le députe de
Turin, Morgari, est absous.
Etudiants vaudois.
M. Auguste Pons, ancien élève du
Collège de la Tour vient de remporlei' sa licence de l’Institut lechuiriue Sommeiller, à Turin, dan.s la
section commercio-ragioneria, el M.
Charles Vertu dans la section de
physiijue et mathématique. M. Lino
Gay (jui a aussi fréquenté notre collège a-obtenu la licence gymnasiale
Les hommes sont grands ou petits comparés les uns aux autres,
mais en présence de Dieu ils ne
sont tous que néant.
B. Leighton.
Une seule tissure peut faire couler à fond un vaisseau, _nn seul péché peut détruire un pécheur.
Bunyan.
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Un journal anglais nous a[)preud
qu’un savant, nommé le' docteur
Strong, vient de déchilîrer sur une
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