1
Huitième année
]V. 31.
22 Août is'ra.
L'ECHO DES VALLEES
FKUILLE HEBDOMADAIRE
Spécialement consacrée aux intérêts matériels et spirituels
de la Famille Vaudoise.
Que toutes la» choses qui sont véritiibles.,
vos pensées — ( Philippiens., IV. 8.)
occupent
PRIX D'ABOKNEHENT !
I lalie, k domicile Cu» <n() Kr. 3
Suisse..................» S
Krance..................• ^
Allemagne fi
Angleterre , Pays-Bas » Î
Vn numéro séparé : 10 cent,
r» miniéro arriéré : 10 cent.
BUREàUX d’ABONNEHENT
ToRRE-PiiLLfCE : Via Maestra.
N. 42, (Agenzia bibliografica}
PiGNERoL : J. Clilanlore Impr.
Turin:././. Tron, via Lagrange
près le N. 22.
Kr.oRENcE : Libreria Evangelica, via de’Panzani.
ANNONCES : 5 cent. la ligne
ou portion de ligne.
Lettres et envois ^roMco. S’adresser pour radiiiinisiration
au Bureau ft Torre-PeUice,
via Maeslra N. 42 — pourl»
rédaction : à Mr. E. Malan
Prof, îi Torve-Pellice.
Sommaire.
Avis. — Ce dont ni les Synodbs ni les
Constitutions, ne peuvent tenir lieu. — Néerologie. — lîe la lecture de la Bible. —
Ce nom. — Noucelles religieuses. — Chronique politique. — Avis.
A. vis.
A cause d’une absence probable
du Rédacteur, L’Echo des Vallées
ne paraîtra pas la semaine prochaine.
Le Rédacteur.
€Ë DONT NI LES SYNODES
NI LES
Conslitntions ne peuvent tenir lien
Nous craignons fort que depuis
longtemps nousnous préoccupions
beaucoup plus de l’accessoire que
de l’essentiel, -et que les .synodes,
les constitutions et les réglements
prennent beauco^up trop la place
de la prédication de-l’Evangile,
de la prière et d.e l’action du Saint
Esprit. Ces réüexi,ons ont surgi en
nous à la lecture des, rapports de
nos consistoires ,^ur l’état moral
et religieu.v de leurs paroisses et
au souvenir de ce que révèlent
sur ce môme objet les relations
sur nos congre,gation.s de l’éyangélisation. — Notre église des Vallées possède certainement une des
constitutions les plus libérales.'
Ses synodes sont composés d’ecclésiastiqxies, et de laïques, comme
ses-administrations. Ces dernières
sont rigoureusement contrôlées et
doivent, chaque année', rendre
compte au synode de tous les
actes de leur gestion. Chacune de
nos églises doit être, en pi'iiicipe
et d’après nos >réglements, composée de professants; les membres
électeurs sont,tenus tout particulièrement de déclarer qu’ils professent la foi -le l’église et se .soumetteii/t à son gouvernement. Ce
sont eux qui nomment directement
et librement leurs pa.steur.s, leurs
anciens et leurs diacres, lésquels
doivent aussi rendre compte de
leur »administration dans .ydes as^
semblées de paroisse. Nous, avons
tout cela-ien prinapa, dans notrè .
église synodale et presbytérienne ;
2
mais en réalitéa-t-il beaucoup
d’églises où les membres se prévalent de leurs droits et se"préoccupent surtout-de leurs devoirs?
Aussi ces rouages ecclésiasticjues
ne marchent-ils que bien imparfaitement. Et là même où ils marchent le mieux, ils ne remplacent
pas et ne produisent ou ne provoquent pas la vie et l’activité.
Quelle est l’œuvre de cette église
si bien constituée? D’abord au dedans elle fait annoncer l’Evangile
à ses ressortissants, elle les-fait
évangéliser; elle fait instruire et
élever les enfants dans la cr>nnaissance du Seigneur, elle exerce la
bienfaisance envers les pauvres et
les malades ; mais les fruits de la
prédication sont ,loin d’être ce
qu’ils devraient être et les autres
œuvres laissent beaucoup à désirer.
Au dehors notre œuvre principale,
qui a pris de grandes proportions,
c’est notre évangélisation de l’Italie, une belle œuvre assurément;
maïs est-ce une œuvre de notre
église toute entière? Nous ne demandons pas si c’est notre église
qui entretient, en majeure partie,
ses évangélistes. Ce serait lui demander quelque chose d'impossible
dans ce moment. Faire sortir 150
à 200,000 francs des Vallées, y
pensez vous? Mais nous demandons si toutes pos paroisses , le
grand nombre de leurs membres,
un bon nombre seulement d’entre
eux les envoyent, lés accompagnent dans leur œuvrç de leurs
vœux et de leurs prières. Ici encore nous avons le sentiment qu’il
n’en est rien'et que par conséquent
l’évangélisatioa est î’. œuvre du
petit nombre, peut-être du bien
petit, plutôt que celle du grand
nombre; des 12 à 15,000 menrbres
de l’église vaudoise. — Mettons
encore à l’actif de l’église quelque
intérêt pour les missions et pour
quelque œuvre de bienfaisance.
Et nous avons tout dit.
Mais au passif, que nous révèlent les rapports des consistoires?
A côté de quelques manifestations
de piété , beaucoup d’indifférence,
même de d’impiété et de l’incrédulité, du pharisaïsme et tous les
fruits de la chair. — Tout cela
avec une excellente organisation
et une constitution modèle. Non
les formes ne donnent pas la vie
et ne la remplacent pas. Elles doivent venir elles-mêmes de la vie
et répondre à des besoins, sans
cela ce ne sont que des cadres et
non point des portraits vivants.
Les formes , l’organisation doit
venir du dedans au dehors, comme
disait l’un de vos éminents professeurs.
Quest-ce qui vous manque? C’est
ce dont un grand nombi;e de consistoires sentent le besoin, c’est
l'effusion de l’Esprit Saint pour
vivifier les os desséchés. —Comment
l’obtenir? par la prière individuelle
et par la prière collective.
NÉCROLOGIE
J. J« DIRAND CANTON
Lundi dernier, 18 courant, un
convoi composé de membres de
la'paroisse d’Angrogne, de la Tour,
de Saint Jean,- de toutes les pa^
3
«3
roisses voisines et surtout d’un très
grand nombre de personnes de
celle de Prarustin, accompagnait
les restes mortels de M. le-pasteur J. J" Durand-Canton que le
Seigneur a retiré à lui et enlevé,
d’une manière subite et inattendue pour tout le inonde , à sa
chère compagne , à sa famille, à
ses nombreux amis, à sa paroisse,
et à son église. ’’
M. Canton était indisposé depuis quelques'jours; mais la gravité des symptômes de sa maladie
ne fut aperçue ni par lui ni par
ses amis; il jouissait d’une santé
florissante et à toute épreuve; il
était d’entre les plus robustes,
semblait-il. Cependant une occasion a porté la maladie à se déclarer avec violence; et après
quelques heures de violentes dou
leurs, Thomme fort a été terrassé.
Mais le Seigneur, dont il a été le
serviteur dévoué, ne l’a pas abandonné pendant ces heures d’angoisse; il lui*a donné le temps et
la force de se recommander à la
miséricorde de son Dieu et à la
grâce de son Sauveur q-u'il a prechées avec fidélité pendant 30 ans
• de ministrère.
M. le prof. Charbonnier a lu ,
dans la cour du presbytère , le
chapitre XI de l’Evangile selon
Saint Jean ; le prof. E. Malan et
le pasteur B. Malan , dans leurs
discours sur le cimetière , ont
rendu témoignage à la droiture
de caractère du regretté pasteur,
à la pureté évangélique et à la
simplicité de sa prédication et au
zèle dans l’éxercice de ’son ministère; comme ils ont relevé aussi
que son opposition à l’immoralité et au mal dans les deux dernières paroisses qu’il a desservies,
ont été l’occasion de luttes qui
ont fini par briser sa puissante
constitution, après avoir rempli
son cœur aimant et généreux d'amertume et de chagrin. Cependant
c’est par conscience qu’il a été
amené â engager les dernières
luttes qu’il avait renvoyées longtemps par débonnaireté et que
de plus, prudents l’engageaient à
renvoyer encore.
Mais il s’agissait de la cause de
l’Evangile, il s’agissait de l'efficacité de ses soins pour ses catéchumènes, de l’éducation des enfants , de la moralité dans les
familles. M. Durand-Canton n’était
pas hoinme à se taire et à céder
en présence d’intérêts aussi vitaux, à moins de passer à ses yeux
mômes pour un mauvais berger.
Pouvons nous espérer qu’en présence des jugements de Dieu , auxquels leur pasteur les rendait
attentifs , ''lorsque , le 10 août il
leur prêcha pour la dernière fois
sur ces paroles: Après la mort
vient le jugement. Hébr. 9, 27.
Qu’en présence d’une tombe encore fraîche, ceux de ses paroissiens qui ne l’ont pas compris,
qui ont méconnu ses intentions ,
reviendront à des sentiments dç
justice, et que les paroles de réconciliation et de paix qui les
ont trouvés sourds jusqu'à présent, auront enfin accès dans leur
cœur? C’est notre vœu ardent.
C’est celui de la dévouée compagne de notre frère, laquelle*, née
sur la terre étrangère, s’était si
4
-244.
complètement associée h ses préoccupations, à ses travaux, à ses
luttes et à ses peines. Que le Seigneur la soutienne dans sa grande
épreuve !
M. J. J® Durand Canton était né
en 4812; converti au Seigheur à
l’âge de 20 ans, il a commencé ses
études pour le saint Ministère
consacré à Angrogne, même avec
M. Buffa en 1843, il fut appelé en"
octobre de la même année dans
la paroisse de Massel, qu’il quitta
pour Prarustin, et Prarustin pour
Angrogne.
DE L4 LECTURE DE L4 BIBLE
comme moyen de collnre intellectnelle
Fragment du discotu-s
prononcé par M. le Proffesseur 15. Trox
’aux promotions de 1875
dans le temple de la Tour.
INTRODUCTION ,
«La Bible, a dit l'ascal, e.st ce livre
i|ui a fait un peuple». C'e.sl lui atlribuer
une grande puissance. Et cependant il n’y
a rien à retrancher de cet éloge ; car à
ce peuple nous pourrions ajouter d’autres
peuples encore et des. langues et des nations». Contentons nous de savoir qu’elle
a dq moins créé la petite tribu vaudoise.
Nous avons si bien le sentiment d’étre
redevables de notre existence et de notre
conservation à ce livre-là, que non seulement nous no sommes point étonnés
qu’on parle de nous comme des. Eglises
de la Bible, mais que nous savons au
besoin nous prévaloir de cet honneur auprès de ceux qui seraient tentés de nous
le ravir. ,
Dans un sens, il est possible que nous
nous vantions un peu, vu l’état où nous
sommes réduits. Mais .si quelque chose
parmi - nous réjouit encore les regards,
ouLubus fait espérer un meilleur avenir,
nous.te deTbns tout entier à ce Livre créa
teur. — Et pour, ne parler que de nos
établissements d’éducation, notre Collège
avec l’Ecole de Théologie qui en est le
couronnement, l’Ecole-Normale , notre
Ecole .supérieure lies demoiselles qui en
font,-ou qui en devraient faire partie intégrante, notre Orphelinat et même toutes
nos écoles primaires, qu’est-ce que tout
cela, sinon l’œuvre d’un livre?
Aussi nos Synodes ont-ils voulu que la
Bible figurât dans notre enseignement.
Notre intention n’est pas de rechercher
si'noug lui avons bien accordé la place
qu’elle mérite , ni même si la pratique
répond de toïit point à ce qde porte le
papier; ce que nous aimerions à vous
montrer, c’est que nous n’àurons jamais
assez nourri noire cœur et notre esprit
de cette sainte et fortifiante lecture, c’est
que ce livre , où les âmes trouvent la vie,
peut également inonder les'esprits de toute\
sorte de lumières et devenir pour quiconque veut le lire assidûment un des plus
'puissants moyens de culture intellectuelle.
Voici donc la question que nous nous
Sommes posée; les saintes écritures bien
lues pourront-elles, nous ne dirons pas
remplacer les autres études, mais contribuer dans une proportion quelconque
à ce développement et à cette éducation
que vous venez chercher dans nos écoles?
— Non, répondent résolument des hom-.
mes qu’on peut croire compétents. Si,le
degré de culture auquel on est parvenu
doit se mesurer à ce qu’on est capable
d’écrire, et si, d’autre part, il e.st vrai,
comme l’a dit Butfon, que l’ari d’écrire
consiste essentiellement à bien penser, a
bien sentir et à bûn rendre ou ne saurait
attendre un tel résultat de l’étude des
saintes lettres lesquelles visent d’ailleurs
beaucoup plus loin et surtout beaucoup
plus haut. La Bible, dit-on encore, veut
sauver le monde, et n’a que faire de
l’embellir ou de l’amuser. — Donnons
lui donc à cultiver notre cœur et notre
âme, mais cherchons d’autres maîtres
pour former notre esprit et notre goût.
Nous nous garderons bien de repousser
absolument cette manière d’envisager le
but et la ndissiou des saints écrits de la
Bible. — Nous en avons d’autant moins
la teulatiou qu’on nous donne ainsi gain
5
-245
de cause sur uu point qui pour nous est
capital ; c’est que les écrits de l’Ancien
et du Nouveau-Testament, précisément parcequ’ils vont droit au cœur et à la conscience en s’attaquant à l’âme avant tout,
sont le vrai moyen do nous former à
bien sentir.
B. Tron Professeur.
LE NON
Cher et honoré M. le Direcleiir,
Cela ne semble pas vrai, mais ce ne
l’est que trop; une des armes que nos
ennemis emp.loient avec le plus d’insistance, et, il faut l’avouer, avec le pkis
\le succès, dans le champ de l’évangélisation, c’est notre nom de vaudoi>i. Ils ont
l’habileté de mettre en antagonisme deux
choses dont l’une n’est que la partie de
l’autre , c’est-à-dire l’élément vaudois et
l’élément iiaiien, et ils font de ce prétendu
antagonisme les applications les plus défavorables à notre église et surtout à son
œuvre missionnaire parmi nos compatriates. Qu’on se mêle à leurs conversations , qu’on écoute leurs discours , qu’on
lise leurs journaux. et ou eu sera facilement convaincu.
Que faire pour remédier, d'une manière
radicale, à ce grave inconvénient ? Dénigrer la tactique de nos ennemis, en disant qu’il ne vaut pas la peine d’y prendre
garde? Je ne le crois pas: ce n’est pas
en méprisant l’ennemi qu’on arrive à le
vaincre. Protester et réclamer hautement
notre qualité d’Ualiens? Cela paraît être
désormais inutile: on a beaucoup. protesté dans le passé et le mal n’a fait qu’augmenter. Que faire donc? Pour ma part,
il me semble que le mieux est de regar-,
der le Imal en face et de nous occuper
sérieusement de la question du nom, question si secondaire en apparence, si importante en réalité dans les circonstances
où nous nous trouvons.
Il y a maintenant en Italie plusieurs
dénominations évangéliques; dont chacune
a un nom qui', plus ou moins, la caractérise, sans que ce nom soulève micune
idée d’opposition, au point de vue national , parceque ce nom représente un principe. Notre nom, au contraire, soulève
de l’o P position;, pourquoi ? Parceque , ou
bien il est considéré comme le nom d’une
secte proprement dite, ou bien il est considéré comme le nom d’une église locale,
et que les Italiens en général éprouvent
de la répugnance, soit à se rattacher à
une secte proprement dite, soit à qdopter
le nom et les lormes d’une église locale.
Et ici, soyons justes : accepterions-nous
volontiers aux Vallées le nom d’Egliso palermilaine, ou napolitaine , oiJ vénitienne?
On répondra qu’acun de ces qualificatifs
n’a la valeur historique de celui de vnu- .
dois; mais l’eût-il, nous n’en éprouverions pas moins de la répugnance à le
prendre. Alors, ou objectera peut-être que
la répugnance dont je parle est démentie
par les faits; puisque les églises de la
mission ont déclaré aux dernières conférences de Florence qu’elles désirent être
une même chose avec l’Eglise'Evangélique
Vaudoise, et que telle congrégation de
l’Italie méridionale a expressément déclaré,
il n’y a pas longtemps , de vouloir se rattacher à, l’Eglisè Vaudoise. Tout cela est
vrai; mais qu’on observe que le vœu exprimé aux conférences de Florence ne
regarde pas le nom, puisque plusieurs
des Eglises qui ont exprimé ce vœu , par
le moyen de leurs représeutants, n’ont
pas pour cela cru le moins du monde
devoir prendre le nom d’églises vnudoises,
et continuent à s'appeler simplement églises émngéliques, ou églises écangéliques
italiennes. Quant aux déclarations de telle
ou telle Congrégation isolée, il no faut
pas eu tirer des conséquences générales,
et surtout il ne faut pas oublier qu’on
peut leur opposer le fait douloureux que
c’est pieusement au sein de telle église
où l’on a cru devoir le plus vaudoisiser,
qu’au moment venu la réaction contre
tout CO qui est vaudois a été la plus
violente.
Ne pourrions-nous donc pas adopter un
nom qui, en laissant à chacune de nos
églises le nom particulier de sa localité,
exprimât uu principe qui les réunit toutes dans uu seul faisceau? Pour cela, nous
suITira-Uil de nous appeler églises écangéliques? Dix ans passés, cela aurait suflî,
mais à présent que plusieurs autres dénominations évangéliques ont fondé des ,
églises en Italie, nous appeler nous par
excellence églises écangéliques, ce serait
nous exposer à des ï-eproches continuels
et nuire à l’esprit d’union qui doit régner
parmi les diverses dénominations mêmes.
Cela étant, ne pourrions-nous pas ajouter
à notre nom d’églises évangéliques le '
distinctif de presbytérienne ? Nous disons
sur tous les tons, ces temps-ci, que nous
sommes presbytériens, et en effet nous
le sommes; pourquoi donc n’en prendrions
nous pas le nom ? Nos églises des Vallées
et nos églises de l’évangélisation formeraient ainsi l’Eglise presbytérienne d'Italie;
l’Eglise des Vallées n’eu resterait pas
moins l’Eglise vaudoise,' et les églises de
son évangélisation pourraient former, selon
leur désir, une même chose avec elle,
sans pour cela prendre son nom particulier de vaudoise, qui, eu dehors des Val-
6
lées ou d’une Conçrégalion composée en
majorité de^Vaudois, prêle tant à la critique. *
Mais je m’entends faire une grande objection: Le nom de presbytériens fera bien
plus crier à l’étranger que celui de Vaudois !
Qu’on me permette de répondre que
cela n’est pas probable, mais que si cela
arrivait, nous serions sur un terrain des
plus favorables pour nous défendre. Nous
avons en Italie de florissantes églises
méthodistes et de nombreuses églises libres,
mais nous ne voyons pas qu’en dehors
du parti catholique on reproche à ces
églises d’avoir un caractère étranger. Pourquoi? Parceque, comme je l’ai déjà dit,
ces noms expriment des principes et que
les principes peuvent être de tous les
pays; il en est de même .des églises qui
s’appellent baptistes et apostoliques.
Mais il ya mieux que cela. Le mot presbiteriano non seulement a sou étymologie
dans le texte original du Nouveau Testament, ce qui l’autorise a être employé
parmi toutes les nations qui se diseut
chrétiennes, sans être accusé d’être une
importation étrangère, mais il appartient,
par sa racine, au plus pur italien. En
effet, le vocabulaire des Académiciens
de la Crusca contient les mots presbiterale,
presbiterato et presbiterio , et explique ce
dernier ainsi ; luogo nella chiesa destinato
per i preti, di -cui vedi particolarmente
il Du-Fresne. Le vocabulaire universel
italien de Tramaler, augmenté et corrigé
par Bellini, Codogno, Mainardi, etc. ajoute'
à la définition incomplète de la Crusca
ces mots ; ed anche prendesi per radunanza stessa dei preti e per la casa dove
essi abitano. Enfin, le vocabulaire de
Pietro Fanfani, plus récent que les précédents ,• porte en première ligne, au
mot presbiterio, l’explication suivante :
l’assemblea dell’ordine dei preti co’ seniori
laici per l'esercizio della disciplina della
Chiesa e del coro.
Puis donc que le substantif presbiterio
est un terme ecclésiastique appartenant
au plus pur italien et en usage môme dans
l’Eglise catholique, que pourrait-on redire,
au point de vue de, la nationalité , à ce
que nos églises, pour se distinguer des
autres, par un nom exprimant un principe , s’appelassent chiese evangeliche presbiteriane ?
Quoi de plus logique? Quoi de plus convenable? Telle est la question que, dans
l’impossibilité ob je me trouve, cette fennée, de me rencfre au Synode, je vous
prie, cher et honoré Monsieur,' de vouloir
bren insérer dans votre etcellent journal.
I Si quelqu'un daigne la.tirerYde l’obscurité de celui qui l’a formulée, elle pourra
peut-être donner lieu à d’iütéféssantes et
utiles considérations, et aboutir à un
heureux résultat.
Agréez, monsieur le Directeur, les salutations respectueuses de votre dévoué
en .1. C.
Pise, le 16 août 1873.
J. Weitzecher.
ilauvelke reitgteueea
Alleinagne. L’église des vieux-catholiques en Allemagne est définitivement
constituée eu conformité des décisions
prises dans l’assemblée de Cologne.
4,e docteur en théologie Reinkens, qui
avait été choisi pour évêque, ,a reçu la
consécration à Rotterdam le, lundi 11 août.
Cette cérémonie religieuse a été accomplie par l’évêque janséniste de Devenler,
avec l'assistance de l'évêque de Harlem
et du vicaire générai d’ütrecht, en présence de plusieurs délégués allemands.
Tout s’est passé d’une manière solennelle.
Ainsi, maintenant les vieux-catholiques
d’Allemagne ont à leur tête un évêque
légitimement institué et qui sera appelé
à remplir, dans Iqs divers Etats de cette
contrée, les fonctions qui lui ont été conférées.
Le gouvernement de l’église est aussi
régulièrement établi ; c’est une Commis-'
sion synodale composée, outre l’évêque ,
de deux ecclésiastiques et de trois laïques.
fSemaine religieuse).
Angleterre. Le dimanche des hôpitaux, Dans plusieuré villes d’Angleterre,
dit Y évangéliste', oa a établi ce qu’bn appelle le dimauche des hôpitaux. C’est\in
dimauche dans lequel, tous les ans, une
collecte eu faveur, des Hôpitaux se fait
simultanément dans'tous les lieux de culte
des diverses dénominations, üo Comité s’est
formé à Londres, dans le but d’introduire
celte inslitutiop dans la capitale oU elle
n’existait pas, et, le dimanche 15 juin
dernier, des collectes en faveur des Hôpitaux, et dispensaires oiît eu lieu dans ,
832 églises, chapelles ou synagogues qui
avaient répondu à l'appel du Comité. Le
total de la collecte, alors que 100 lieux
de culte n’avaient pas encore transmis
leur'contingent, était déjà de plus de
600.000 ffaucs. La somme sera réparti e
entfe 60 hôpitaux et dispensaires de Londres, à i’exclusiou des trois gHnds hôpitaux qui jouissent de fortes dotations.
<; L’évaagélisatkm au Brésil
est eri voie de progrès. Bien des gens
7
-247
repoussés par les superstitions romaines
et les abus du clergé, se tournent du côté
de la vérité et forment déjà de petites
Congrégations à Kio-Janeiro, à Babia , à
San Paolo etc.
Finance. Nous sommes malheureusement eu pleine réaction cléricale, et
c’est au moyen âge qu’on semble vouloir
nous ramener. — Nous avons enfin vu,
et de nos propres yeux , ces fougueux
pèlerins qui fout tant parler d’eux ; ils
revenaient de Lourdes,' et avaient l’air
tant soit peu ahuris. On les regardait, il
est vrai, avec une curiosité qui devait
être pour eux un peu gênante. Les jeunes
gens étaient de bonnes familles; ils avaient
des médailles suspendues à leur chaîne
de montre en guise de breloques, et les
jeunes pèlerines , d’un air béat et coquet
à la fois, marchaient à 'Côté de leurs
compagnons, ayant les reins ceints d’un
énorme chapelet. ■
D’un autre côté, d’après une correspondance de VEvangéliste, lès réunions sont
fermées dans quatorze localités do l’Yonne;
sans qu’on puisse obtenir l'autorisation
de rouvrir ces lieux de culte, taudis(jue
les catholiques romains"procassionneni et
pélerinent cà et là , tout à leur aise.
— La Correspondance républicaine assure que, sur les instances do M. Guizot,
le Gouvernement s’est décidé à publier
par décret les conclusions du dernier synode protestant.
Les lecteurs vaudois do VEglise Libre
auront été surpris , en lisant la poésie patoise en dialecte nîmois, intitulée: Lon
siaume de ma paouro gran (le psaume
do ma pauvre grand mère), do la ressemblance avec le patois des Vallées et surtout de celui du val S. Martin , oii l’o
remplace souvent l’a dans les subslantife
féminins; la plaça, la demanda, la priera,
la- lern, ma testo.
Sv^èdle. — Les baptistes ont fait de
grands progrès eu Suède depuis peu
d’années. Ils comptent maintenant dans
CB pays environ 10 mille membres.
- Italie. — Le synode des églises méthodistes du Nord de l'Italie a été tenu à
Parme. Douze -églises , celle d’Intra, de
Milan, de la Spezia, de Pavie ; do Crémone , de Mezzano infeTiore, de Parme,
de Padoue, de Bologne, de Vicobellignano
et d’Asola étaient représentées par onze
ministres et deux maîtres évangélistes.
Les plus importantes de ces églises, qui
sont toutes en progrès : celle de Padoue
avec 72 communiants et-son institut interr
national éducatif dirigé , après le départ
do M. Piggott pour Rome, par M. Th.
Durley. Cet institut compte 65 élèves des
deux.sexes; — eelJo de Paorme avÆC 43
communiants , — colle de Mezzano-Inferiore avec 92 communiants; de Vicobellignano . faubourg de Casalrnaggiore avec
46 communiants; — d’Iutra avec 50, —
do la Spezia a'vec 62 et des écoles bien
fréquentées; enfin cello do Rome avec
62 communiants.
VEco della Verità dont nous -lirons ces
données ajoute. Les églises des méthodistes croissent lonlemont, mais sôrement.
Leur mission est dirigée avec sérieux et
avec assiduité. Occupes de leurs affaires,
ils ne se mêlent jamais aux malheureuses
disputes des autres dénomiiialions religieuses en Italie, et le Seigneur les bénit.
Nous sommes convaincus que les autres
dénominations pourraient beaucoup apprendre -d’eux.
Oxiajstalla. — Guastalla un d(>
nos frères , convertis à l’Evangile , a été
nommé conseiller muniiripal par 74 voix
sur 90 votants, presque tous catholiques
romains, en témoignage de sou honnêteté.
Dans celle \illo les-écoles évangéliques
sont toujours plus appréciées pareequ’ou
y apprend â connaître l’Evangile (|ui sauve
et qui enseigne aussi à aitner la patrie.
(ÎTIirontiquc poUttque.
Les jours'se suivent et se ressemblent
tous. Énrégislrons cependant un accident
douloureux , et qui tend à so reproduire
trop fréiiuemmeut, le déraillement d’un
train de chemin do fej' entre Terni et Orte.
Les conséquences èu ont été des plus
tristes, et le nombre des morts s’élève,
à une vingtaine; plusieurs personnes s’y
sont distinguées par leur dévouement, entr’autres , comme presque toujours , nos
braves carabiniers. Les paysans se sont
aussi distinguées, mais par ¡’absence complète de tout sentiment de pitié et d’humanité, et CO n’est que la crosse dans les
reins, que nos soldats ont pu les décider
à porter quelques secours. — Ils répondaient invariablement à toutes les exhortations; nous n’y sommes pas obligés. Et
voilà des fruits de l’infâme gouvernement
des papes, que des aveugles ou des gens
de mauvaise foi se permettent encore
quelquefois d’appeler le modèle deg gouvernements, un régime basé sur la seule
crainte de la prison ou de la potence, et
qui tue dans l’homme tout ce qu’il peut
y avoir de bou, et de spontané.
Le premier ministre M. Minghetti a été
reélu à Lègnago à la. pre.sque unanimité.
0« sait qu’U est de règle, lorsque uu dé-
8
-248
pulé est appelé au ministère qu’il Se fasse
eu quelque sorte confi,rmer par une élection nouvelle ; à Le^tnago comme partout
ailleurs s’est manifestée cette cousomption
électorale qui réduit nos principaux collèges à quelques centaines d’électeurs;
Minghetti par exemple n'a pas eu au premier tour de scrutin le nombre de voles
nécessairè quoique il eût pour lui la pres<)ue unanimité des votations. — C’est là
un symptôme'très alarmant, que cette
apathie des électeurs pour exercer leurs
droits, beaucoup plus alarmant que les
menaces plus ou moins cachées qui nous
viennent du dehors, et qui ne seront probablement comme dirait Scapin, que des
nuages qui passeront fort au dessus de
nos têtes.
Les fusionistes en France s’occupent à
recueillir le plus grand nombre possible
de signatures à leur projet de restauration de la monarchie, et ne cachent guère
leur espoir d’obtenir la majorité dans
l’Assemblée. Le comte de Chambord, qui
«’était d’abord donné des airs d’homme
inaccessible aux vils compromis de conscience que se permet le reste des humains, trouvant l’occasion par trop bonne,
se hâte de la saisir,aux cheveux, et accepte le drapeau tricolore; peut-êtreconsentira-t-il aussi à octroyer à ses féaux sujets , une petite charte , mais cela n’est
pas très sûr et dépendra de son bon plaisir.
Ces pauvres bonapartistes sont naturellement vexés de s’être fait jouer aussi complètement par leurs alliés du 24 mai, eux
dont les traditions sont plutôt de jouer les
autres; aussi vont-ils passer, avec armes
et bagages à la gauche de l’Assemblée.
et proclament-ils bien haut que tout ceci
se réduit à une lutte entre l’ancien régime et la révolution de 89, que la victoire no peut pas être douteuse et que
leur place, à eu.x bonapartistes, est tout in
diquée, comme défenseurs de la révolution. Il est certain que l’Assemblée issue
du vôte populaire n'a pas le droit de proclamer le droit divin qui en est la négation , et que supprimer la volonté du
peuple c’est s’annuler elle-même ; mais
il s’agit bien*de droits!
Un phénomène plus extraordinaire encore c’est la tranquillité avec la quelle la
France accueille toutes ces provocations
de la réaction, et il ne manque pas do
gens pour dire qu’elle accueillera de même la monarchie, lorsqu’il plaira à l’assemblée souveraine de la proclamer. —
Peut-être cela tient-il un peu à la présence,,
à la tête du gouvernenjent, deMac-.Mahon,
maréchal, duc de Magenta , ^ comme
,c’est ronflant, — qui produit un peu,sur
les masses l’effet salutaire d’une croquemitaine sur les enfants désobéissants. —
Mais la plus grande force du parti mo
narchiste consiste maintenant dans la
mode, — toute puissante reine. — et qui
porte aux pèlerinages et aux restaurations,
aidée de la superstition et protégée par
le grand sabre du vainqueur de la Commune.
Les vieux catholiques allemands, ont
leur évêque, Reinkens a été consacré a
Rotterdam, par Heykamp, l’évêque janséniste et prend le titre d’évêque catholique
de l’empire Allemand ; c’est là un commencement d’organisation pour cette nouvelle église née comme la nôtre, d’une
protestation contre Rome, et à la quelle
nous souhaitons de tout notre cœur longue vie et prospérité.
Nouvelles d'Espagne. Les Carlistes assiègent Bilbao , et ont tiré sur des vaisseaux étrangers, ancrés dans la baie;
l’Espagne, leur devra probablement la
honte d’une intervention. Ils ont abandonné le siège de Berga, qu’ils avaient
commencé. Les internationalistes de Cartagène, dont quelques chefs sont, dit-on,
notoirement Carlistes. ont armé en désespoir de cause 1500 forçats, qui se battront pour leur- liberté, c’est le cas de le
dire. Cet acte s’explique fort bien par la
sympathie qui dôit unir communards et
galériens, comme aussi communards et
carlistes. Nous ne voyons pas de différence entr’eux, tous brigands.
' ' -A.vis. ,
Ou porte.à la connaissance de MM. les
instituteurs et Madmoiselles les institutrices qui ont offert dernièrement leurs services à la Commission d’Evangélisatiôn
quelle soin d’aviser à leur destination
d’une manière définitive est laissé à la
Commission qui sera élue la première semaine de Septembre prochain.
Pour la Commission
Emile Combe.
On demande une maîtresse pour l'Ecole
des filles de S. Germain. — Honoraires :
Par la Table 324 francs ; par les trois
Communes de S‘ Germain, Enyers-Portes
et Envers-Pin ache fr. 50, avec logement.
— Durée de l’école, 10 mois.
S’adresser à M' Monastier Pasteur.
E. Malan Directeur-Gérant. <
Pignerol, Impr. Chiantore.