1
Huitième auuée
]V. 46.
19 Décembre ISTS.
L’ECHO DES VALLÉES
FKUILLE HEBDOMADAIRE
Spécialement consacrée aux intérêts matériels et spirituels
de la Famille \andoise.
Que tontes les choses qui sont véritables,
vos pensées — ( Philippiens., IV. 8.)
.occupent
PRIX D*ABONNEMENT !
Italie, K domicile 0«) Kr. 8
Suisse...................• ^
France...................»
Allemagne................•
Angleterre , Pays-Bas » 8
Un numéro séparé : 10 cent.
ün numéro arriéré : 10 cent.
BUREAUX D A00NNEMENT
Torrk-Peli.ick . Via Maestra,
N.-tó, {Agenzia bibliografica)
PiGNERor. ; J. Chiaiitore Impr.
Turin :J.J. 7Vou, via Lagrange
près le N. 22.
Fr.oRENCR : Libreria Evangelieti, via deTanzani.
ANNONi’ES : 5 cent, la ligne
ou portion de ligne.
Lettres et envois franco. S’a*
dresser pour l’administration
au Bureau a Torre-PelUce,
via Maestra N. 42 —pour la
rédaction : â Mr. E. Aialan
Prof, k Torre-PeUice.
Sommaire.
Avis important. — Missions. — Line
collecte en pays païen. — Semaine do
prières de janvier 1874. — Nounelle$ reliijieuses. — Divers. — Chronique caudoisc.
— Chronique politique.
Ayîs iiiiporianl.
Nous prions rneore inslmnniciU
ft’s abonnes de ¿’Echo des Vallées
qui n’ont pas encore payé leur abonnement pour 1873 de se mettre en
règle avec M. J. Benech, au bureau
du journal, via maestra, 42, à Torre
Pellice.
D’après un dépouillement que nous
venons de faire, le nombre des retardataires est de 60 environ, dont
2 à Milan, — 2 à Gênes, — 5 à
Florence, — 12 à Turin, — 2 à
Rome, — 13 dans la val Saint
Martin, — 24 éparpillés dans les
vallées et hors des vallées.
MISSIONS
Le rapport sur l’œuvre missionnaire de l'Eglise des frères moraves,
nous fait connaître l’étendue de
cette œuvre qui comprend le Groenland, le Lahrtudor, les Indes occidentales, (et spécialement les
îles d'Antigoa, Christophe, S'Thomas et S‘ Jean, les Li- stations
de la Jamaïque et l’ile danoise de
Sainte Croix ) Surinam, la côte des
Mosquiles en faveur des Indiens ,
le Sud de l’Afrique en faveur des
Cafres , l’Australie, T Himalaya et
l’Amérique du Nord. — Au sujet
des Indiens de la Côte des Mosquites le rapport dit; « nous osons
déclarer que les Indiens ne sont
pas hostiles à l’Evangile, partout
où nos ouvriers peuvent les atteindre. Mais ils sont fortement
attachés à leurs anciens usages et
surtout asservis par leur penchant
pour lesi spiritueux. Toutefois ,
quand ces chaînes sont une fois brisées et que leur cœur est gagné au
Seigneur, ils sont en général plus
entiers dans leur conversion et
2
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plus droits dans leurs paroles et
dans leurs actes que ne le sont
généralement les nègres d’un caractère si impressionnable et si
mobile. L’obstacle le plus douloureux que rencontrent nos missionnaires, c’est l’influence pernicieuse
qu’exercent sur les Indiens les
marchands étrangers qui leur apportent, en échange de la gomme
et des autres produits du pays, de
l’eau de vie et des mauvais exemples de toute sorte». — A. propos
' des stations du Sud de l’Afrique,
le rapport s’exprime comme suit
sur les Cafres :
«Le Cafre est toujours prêt à
promettre tout ce qu’on demande
de lui, mais quant à garder sa
parole donnée et à observer les
traités, c’est autre chose ; ils n’y
songent qu’autant qu’ils y sont
contraints par la force. La ruse
et le mensonge, l’amour du pillage
et du vol et, comme conséquence
naturelle, la guerre et la cruauté,
telle est la vie du Cafre, assaisonnée d’une conliance aveugle dans
l’art magique et d’une obéissance
illimitée à ses sorciers. Puisse le
message de paix trouver accès
dans beaucoup de coeurs et les
changer ! »
Les dépenses générales se sont
élevées à la somme énorme d’un
million, deux cent vingt mille
francs, dont 530.625 fr. sont sortis
de la caisse générale et le reste,
c’est-à-dire environ 700.000 fr. ,
a été fourni par les ' .gtations.
Ces contributions proviennent soit
de dons des membres des Eglises,
soit du produit du commerce et
des diverses industries, de dons
spéciaux et de subsides des gouvernements . Le Groenland, ce pays
si pauvre, a fourni pour les missions 5250 fr., le Labrador 37.500 ,
les Antilles danoises 45.750 frs,
la Jamaïque 54.750, Antigoa 33.000
fr. , Surinam 262.875 fr. ; le Sud
de l’Afrique 150.000 fr., l’Australie
13.875, le Thibet 5625-fr., etc.
Malgré ces belles recettes , les
comptes ont été clos avec un déficit de 103.000 fr. — «Cet état
de choses, dit le rapport, ne résulte nullement d’une diminution
de recettes; celles-ci ont au contraire dépassé celles des années
précédentes, mais il provient de
frais de voyages et de bâtises».
— «D’autre part nous pouvons
annoncer, avec joie et reconnaissance envers le Seigneur, que notre
mission de la province occidentale du Sud de l'Afrique a pu suffire de nouveau elle-même à tous
ses besoins et qu’à la Jamaïque ,
la plus grande partie des frais
d’entretien a été couverte par les
contributions des membres de l’Eglise. Si notre foi a été fortifiée
par ces derniers faits , nous n’en
reconnaissons pas moins l’impossibilité absolue d’éteindre la dette
qui pèse sur notre caisse sans
porter atteinte à notre œuvre en
la restreignant, ou simplement d’en
prévenir l’augmentation d’année en
année, si nos amis ne viennent à
notre aide .d’une manière efl&cace...
Les perspectives sont donc loin
à’être réjouissantes, et toutefois
nous pouvons dire avec l’apôtre
Paul (II Gok. 4, 8); Nous sommes
dans l'angoisse, mais nous ne perdons pas çourage. Le Seigneur au-
3
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quel appartient l’or et l’argent de
toute la terre, auquel appartient
également l’œuvre que nous poursuivons , est riche en moyens et
peut venir à notre secours. Mais
il veut que nous regardions à Lui».
mi COLLECTE m PATS PAÏEN
M. Sclater, missionnaire écossais
auSud de l’Afrique, désirant éteindre la dette qui grevait encore la
chapelle de sa station', convoqua
une assemblée dans laquelle il exposa les bienfaits qui résultent de
la prédication de l’Evangile. Puis,
après avoir annoncé ^une collecte
pour le but indiqué , il pria quiconque serait disposé à offrir volontairement de son bien àl’Eternel de déposer son. don sur la
table.
Le premier donateur, quoiqu’animé d’un esprit généreux, se déclara hors d’état de prendre l’invitation à la lettre, vu qu’il offrait
un bœuf et une dizaine de moutons, le tout représentant une valeur de fr. 237 50 cent. Or, ce
n’était pas un homme riche. D’autres vinrent déposer de l’argent
selon leurs moyens. Pendant qu’ils
défilaient devant la table, un chrétien indigène après l’autre , prenant la parole, exhortait ses frè
res à donner libéralement. En dehors du cercle se trouvait un
groupe composé de chrétiens des
stations voisines. Après s'être consultés, l’un d’eux apporta tout un
mouchoir rempli de pièces d’or ,
d’argent et de cuivre, et le versa
sur la table.
La scène devint encore plus touchante quand on vit s’approcher
un groupe de païens qui voulaient
aussi contribuer à l’œuvre du Seineur. Ils portaient des couvertures rouges sur les épaules et
s’avançaient avec un air do joyeuse
satisfaction. Le premier remit à
M. Sclater une pièce d’or. C’était
une livre sterling (fr. 25). Supposant qu’il ne se rendait pas
compte de la valeur de cette pièce,
le missionnaire la lui fit remarquer.
« Je sais fort bien ce que cela vaut,
fut la réponse, je la donne de bon
cœur pour moi, ma femme et me.s
enfants» . Les autres remirent tous
leurs pites plus ou moins grandes
avec un plaisir évident.
Ces païens qui donnaient leur
argent à un serviteur de JésusChrist pour l’avancement du règne
de Christ, ne se lèveront-ils pas
au jour du jugement en témoignage
contre les milliers de chrétiens
qui. donnent peu ou qui ne donnent rien pour l’œuvre du Seigneur ?
SEMAINE DE PRIERES
de janvier 1874
Voici, d’après le Chrétien Belge, la Circulaire que l’Alliance Evangélique a adressée aux Eglises du monde entier;
A ceux qui, eu tous lieui^, se réclament
du nom de Jésus-Christ, leur Seigneur et
le nôtre, que la grâce et la paix soient
sur vous, de la part do notre Seigneur
Jésus-Christ!
BiEN'ÀIHËS FBËRES RE TOUTES NA.TIOXS ,
C’est encore notre devoir et notre privilège de vous inviter à vous unir, comme
vous l'avez fait dans le passé, pendant
4
-368
la Semaioo de supplicalioQS, qui, depuis
plusieurs années, a été mise à part, d’un
commun accord, par des chrétiens de
langues et de nations diverses.
Il est réjouissant de conitater que chaque nouvelle invitation à la prière est accueillie d’une manière plus générale et
plus cordiale, et que chaque année voit
se réunir autour du trône de la grâce
une foule de plus en plus imposante.
Le souvenir de celles de ces réunions
qui ont eu pour présidents de vénérables
et bien-aimés serviteurs de Dieu, qui se
reposent maintenant de leurs travaux terrestres et qui ont échangé la prière, pour
la louange , ce souvenir, disons-nous,
ne peut que nous rendre plus précieuses
ces occasions d’entretenir la communion
des Saints.
Le ferveur et la persévérance dans la
prière sont plus (]ue Jamais nécessaires
dans les circonstances au milieu desquelles
nous vivons. Tout autour de nous se manifestent des symptômes qui ne peuvent
que remplir le cœur des chrétiens de
graves et sérieuses pensées. L’agitation
persistante des nations, la naissance et
la chute des empires, les évolutions soudaines et imprévues de l’opinion publique,
les éléments antisociaux et autichréticns
que nous 'voyous fermenter autour des
masses, le scepticisme qui se propagé partout, l’attitude hostile do la science moderne à l’égard do tout surnaturel, l’effrayant développement d’un ritualisme antiscripturaire et superstitieux , et (ce (|ui
ne doit pas être le moindre sujet de nos
préoccupations) les eü’orts pleins d’audace
et d’astuce de la papauté romaine pour
établir son autorité sur les âmes ; toutes
ces circonstances démontrent, de plus en
plus, à tout chrétien sérieux et intelligent
que la nécessité de la prière est plus pressante que jamais.
Si des esprits légers et moqueurs demandaient de quelle utilité est la prière,
la réponse la plus efficace que puissent
faire les disciples de Christ, c’e.st d’élever
leur voix d’une manière plus énergique
et plus fert’ento vers Celui qui entend les
prières. m, i
Le moyen le plus efficace pour rendre
vains les desseias pernicieux des méchants
et des insensés, c’est do prier pour leur
conversion.
En même temps, nous avons les plus
nombreux et les plus puissants motifs
d’encouragement et de reconnaissance.
Le monde ne semble jamais avoir été si
prêt à accepter l’Evangile. Les barrières
d’anciens préjugés que l’on aurait pu croire
infranchissables ont disparu! Les nations
do l’Orient sortent de leur profond sommeil
des siècles passés et tournent leurs regards
attentifs vers la mystérieuse sagesse et
la puissance de l’Occident. Le missionnaire
et la Bible pénètrent au milieu d’elles avec
l’ingénieur et le négociant. — Notre devoir
est de demander è Dieu de vouloir bien
faire contribuer ces circonstances à la
prospérité de l’Evangile. Nous devons nous
approcher de Lui dans une union toujours
plus intime pour Le supplier de faire resplendir la lumière du glorieux Evangile
do Christ, dans tous les lieux de la terre
encore plongés dans les ténèbres et do
remplir le monde entier de la connaissance
do son Nom.
ÎiouücUc& rcltjgtcueeô.
lies Fidji. La frégate italienne, le
Garibaldi, fait actuellement un voyage de
circumnavigation, ayant à son bord S. A.
R. le duc de Gênes, neveu de Victor-Emmanuel. Or, voici le témoignage que,
dans une de ses lettres, un officier de
cette frégate rend à la mission protestante dirigée par les wesleyens;
« Le 30 juin, après une longue navigagation , nous avons débarqué dans l’île
de Matakou, la plus méridionale des îles
Fidji. Il y a là une race belle et intelligente, mais cruelle et décidément antropofago.
* Cependant, grâce à Dieu, ces terribles instincts ont été en grande partie
comprimés par les otl’orls zélés et infatigables des .missionnaires wesleÿens qui se
sont établis dans des îles depuis 1835, et
qui, pourvus de moyens bien supérieurs
à ceux dont dispose la propagande de la
fbi catholique, out beaucou(x contribué à
5
-----369
éteadre la civilisation et le Christianisme
dans toute la Polynésie ».
Ce témoignage a d’autant plus de valeur qu’il est tout spontané et qu’il vient
d’un oiTicier catholique qui a pu constater
les faits par lui-méme. Ajoutons seulement que les moyens supérieurs dont les
missionnaires ont disposé sont simplement
ceux qui leur ont été fournis par la puissance même de la foi évangélique.
f Semaine religiemeJ.
Venise. Le Père Mazzanti a fait à
Venise une série de conférences contre
les Evangéliques. M. J. P. Pons (|ui avait
été averti du but de ces prédications par
le Veneio rallolico a cru devoir y assister
et après avoir entendu l’orateur catholique qui a accusé les protestants de nier
la divinité de Jésus-Christ et l’utililé et
même la nécessité dos bonnes œuvres,
qui a répété les calomnies ordinaires sur
Luther, Calvin et tous les missionnaires
évangéliques, il a invité le Père Mazzanti
a avoir avec lui une discussion publique
sur les doux sujets qui suivent:
1. L’Eglise romaine n’est pas apostolique; puisqu'elle enseigne plusieurs doctrines que les Apôtres et Jésus-Christ non
seulement n’ont jamais enseignées, mais
ont condamnées et condamnent;
2. Les fidèles n’ont pas seulement le droit
mai» le detoir de lire les Saintes-Ecritures.
W. Pons s’engageait à prouver ses deux
thèses par la parole de Dieu et la discussion publique devait avoir lieu devant
un nombre égal de catholiques et d’évangéliques.
Le père Mazzanti a répondu à cette proposition de M. Pons par une lettre publiée
dans le Yeneto cattolico en déclarant que
l’Eglise catholique n’a pas besoin de discussion, puisqu’elle possède la vérité depuis 19* siècles et qu’elle a toujours été
victorieuse de tous ses adversaires, enfin
qu’il s’en tient au conseil de l’apôtre qui
dans sa seconde épître à Timothée, Ch. 2,
V. 23, dit : Risette les questions folles et qui
sont sans instruction, sachant qu’elles ne
font que produire des querelles.
Voilà une manière bien leste de se tirer
d’aOaire. - '
France. L’Eglise Libre nous apprend que pendant que le Synode, réduit
à sa majorité orthodoxe, délibérait tranquillement et activement, affermissait et
dcvéloppait son œuvre, soit au point de
vue do la doctrine évangélique, soit à
celui do la coustitutiou synodale et présbytérienue, la minorité, soi-disant libérale, travaillait on secret et obtenait facilement de l’actuel ministre M. Batbie
des mesures ayant pour but d’annuler les
ellets dos délibérations synodales ou du
moins d’en retarder longtemps encore la
réalisation.
En effet, le ministre dos cultos invite par
une circulaire les présidenlspies consistoires à procéder au rénouvellement des consistoires et des conseils presbytéraux dans
la 2' moitié de janvier, et cola avant d'avoir autorisé la déclaration de foi et sanctionné la nouvelle loi électorale et approuvé les conditions religieuses qui y
sont imposées aux électeurs.
Nous l’avons dit et nous le répétons: il
n’y a que la séf)aration do l’Eglise d’avec
l’Etat (|ui soit capable de sauver l'Eglise
réformée do France.
Cette nouvelle a produit sur les membres du Synode encore assemblé la plus
vive émotion. I.es démarches les plus
énergiques seront sans doute faites pour
faire revenir le gouvernement sur sa décision; mais cela sera assurément fort
difficile.
■Viexine (France). Le professeur F.
Aucher , du séminaire de Montmorillon ,
annonce A l’évêque de Poitiers que sa
conscience lui fait un devoir do sortir du
catholicisme romain pour se consacrer à
la réforme catholique de Genève.
Nous lisons dans l’Eglise libre les nouvelles suivantes que nos lecteurs apprendront avec plaisir:
INloe. L’Eglise de Nice vient d’inaugurer le nouveau bâtiment qu’elle a fait
construire près de son temple et qui contient deux grandes salles d’écoles pour 80
enfants chacune, deux appartements pour
les instituteurs et autres dépendances
aiusi qu’une cbarmaute salle pour l’é-
6
-370
cole du dimaoche et les réunions du
soir, pouvant contenir 150 personnes. Les
dépenses de celle conslruction qui sont
entièrement couvertes, s’élèveront à près
de 60.000 francs.
Le service d’inauguration de la salle a
été présidé par M. le pasteur Pilatle, qui,
depuis lors, a repris dans l’Eglise de Nice
une partie des fouctionè que la maladie
l’avait contraint de cesser.
Espagne. Les protestants d’Espagne sont acluellement au nombre d’environ 10.000. La ville de Madrid compte,
à elle seule, 4 communautés et possède 3
écoles protestantes avec un instituteur et
deux institutrices espagnols et un maître
allemand.
ÎDbers
Nous lisons dans le
Pangolo'^o Naples du 9 décembre;
De juin 1872 à juin 1873 ont émigré
aux Etats-Unis 8.715 italiens et environ
32.000 dans r.\mériqne du Sud. Ainsi plus
de 40.000 italiens ont abandonné, dans
une seule année, le sol natal. Ce chiffre
est énorme pour l’Italie qui compte à
peine 27.000.000 d’habitants et qui pourrait en contenir de 50 à 60 millions, sans
qu’ils fussent plus serrés que ne le sont
les Belges, les Hollandais et même les
Indous. La Sicile n’a pas même la moitié
de la population à laquelle elle pourrait
donner du travail, du^pain et de la prospérité. Les provindes centrales et méridionales pourraient devenir florissantes
avec uu tiers de plus d’habitants. Même'
dans les provinces du Nord il y a encore
place pour uu quart de plus d’habitants.
— L’auteur de l’article appelle cette fuite
vers des régions lointaines et inconnues
une Analadie mentale qui provient do
causes morales qui affectent l’imagination
et le cœur et non point d'un besoin réel.
— Il montre les dangers auxquels les
pauvres émigrants sont dtposés dans la
traversée et dans les coÉitrées dans lesquelles ils'Voüt s’établir teut d’abord
les sDuffirances ët lêsniliùVais traitements
qui les attendent ordinairement sur les
vaisseaux dans lesquels ils sont entassés,
et cite entr’autres faits^ie suivant: «Le
chargé d’affaires d’Angleterre dans la République Argentine écrit que l’insürrection
dans la province de Correntes met en
danger la vie et la prospérité des colons
et il est douteux que le gouvernement
parvienne à la dompter. Dans les colonies
de Bahia-Blanca et de Tandil les Indiens
ont fait des razzias et tué les colons. Ils
ont même pénétré dans les centres les
plus populeux de la province de Buenos.Ayres et ils en ont emporté 200 colons
et 100.000 têtes do bétail. Le gouvernement est incapable de protéger et de
punir ».
®hronijC|ue Slauboie^
Nous sommes obligé d’aller chercher
aujourd’hui à l’étranger la matière de notre chronique vaudoise. Nous la trouvons
d’abord dans un journal allemand, VEcangelische Kirchenzeitung , où l’excellent
professeur Schulz de Magdebourg publie
un article sur .les vaudois et particulièrement sur leur origine, d’après le travail
de Herzog, celui de Wagenmann , dans
l’Encyclopédie pour l’instruction et l’éducation, et surtout d’après celui de HudryMenoz ( Revue des deux Mondes 1867,
1868 et 1869), intitulé; VIsraël des Alpes
ou les Vaudois du Piémont. M. Schulz
constate que l’évangélisation de l’Italie et
les ertbrls (jui ont été faits pour faire connaître cette œuvre aux chrétiens d’Allemagne a réveillé l’intérêt pour les va'udois; il constate en outre que le résultat
des jecherches de M. Hudry-Menoz‘ est
autrejque celui auquel les savants allemands'se sont généralement arrêtés. Les
vaudois n’ont régu ni leur nom, ni leur
origine de Pierre Valdo. Ils existaient
dans leurs montagnes, qui leur'onl permis
de se défendre contre leurs persécuteurs,
et dont la pureté de l’air n’a pas laissé arriver jusqu’à eux les miasmes de l’église
romaine, avant que Pierre Valdo eut commencé sa réforme. Mais Pierre Valdo a
puissamment contribué, on adoptant leurs
7
-371
principes, à les réaliser et à les répandre
au loin.
Nous avons reçu en outre uu ouvrage
anglais intitulé : Les vaudois du, Piémont,
une visite dans leurs Vallées , avec une
esquisse de leur histoire remarquable comme église et comme peuple, par le rév. J. iV.
Worsfold, vicaire de l’Eglise de Christ à
Londres. Le but de l’auteur est de réveiller rintérél de ses compatriotes et corroligionnaires en faveur des vaudois et
spécialement en faveur do Pra du Tour.
Après avoir rendu compte d’uno course
qu’il a faite, il y a quehiues années, dans
la vallée d’Augrogne et exprimé les sentiments que la vue de ces lieux remarquables au point de vue des beautés de la
nature et des faits liistorii|ues <|ui [s’y
rattachent, il termine par les paroles qui
suivent :
« Jo dois confesser que j’éprouvai un
sentiment de tristesse, quand jo vis uno'
église sous le patronage de la Vierge
Marie à Pra du Tour, oii tant de noble
sang a coulé pour le maintien do la vérité telle ([u’ello est en Jésus-Christ, et
pas uu lieu de culte pour les déscendants
de ces hommes rpii étaient prêts à mourir, plutôt que d’offenser Dieu en participant à un culte contraire à sa Parole.
.Ma douleur fut encore augmentée quand
j’appris la longue course que les vaudois
de ces localités devaient faire pour se
rendre é leur temple le plus rapproché
et celle que devait faire aussi le pasteur
pour visiter les malades et les membres
âgés de son troupeau dans ces hameaux
reculés. Je trouvai à Pra du Tour une
école, construite par le général Beckwith,
dans un pauvre état, et un vieux maître
d’école que l’âge et la maladie ont rendu
infirme. Mon désir est de trouver dos
fonds pour faire une réparation fondamentale à l’école, ou mieux encore, pour
ériger'un joli petit temple dans ce lieu
consacré ; ie temple doit rappeler la piété
et riiérdisme de ceux qui sont morts, et
pourvoir aux besoins des vivants.
-'J il'Ç
Chront((uc fïoUttqtte
Un bon point à nos députés. S’ils se
sont fait tirer quelque peu l’oreille pour
se réunir, il faut dire (jii’ils fout de leur
mieux pour rattraper le temps perdu. Discussion du budget à tonie vapeur. On voit
bien que l’argent ()u’ils volent aux différents ministères ne sortira pas de leur
poche. Après cola, le désir de se mettre
en vacance peut bien entrer pour quel(|uo chose dans ce beau zèle; voilà si
longtemps qu’ils sont à la chaîne ! Heureusement Nocl approche
Tune, pede libei'o, pulsanda (ellus.
On prépare au Vatican une nouvelle
fournée... de cardinaux. Le pa()e qui traite,
avec son aménité ordinaire, son entourage
d’« imbéciles,» y choisira probablement la
plupart des élus. Qu’ils soient pauvres
d’esprit,cela ne gàto rien Si l’on nommait
des capacités, où irions-nous tomber? Nous
ne pouvons que nous eu féliciter, quant
à nous, vu le diapason élevé où la rage
des «capacités » est monté. Nous ne nous
en faisons aucune idée en Italie, où le
cardinal Patri/.i pâlirait à la seule idée de
se faire condamner à 50.000 francs d’amende, comme cela est arrivé dernièrement à un évêque allemand. Nos prélats
savent trop bien — ils voient de si près !
— de quelle espèce est leur sainte cause,
pour employerià sa défense une si grande
ardeur.
Tout au plus iront-ils jusqu’à faire séquestrer quelques numéros de leurs évangéliques gazettes. L'Osservatore Romano
imaginait, l’autre jour, un tour excellent.
Furieux d’avoir pn publier in santa pace
la ridicule mais longue encyclique ilont
nous avons eu le tort d'entretenir nos
lecteurs, il imagina de publier au numéro
suivant je ne sais quel article contraire
aux lois et injurieux aux institutions, dans
le but de se faire séqueslrer, et ce bonheur lui arriva, comme de juste. Aussitôt
de s’écrier, d’un air de triomphe , que la
liberté du pape est tout ce qu’il y a de
plus précaire à Rome, et que le Gouververnement « ne pouvant battre le cheval,
battait la selle ».
Dav’ait-il asspz compter sur l{i sottise
de ses lecteurs ! ,
Le ministre Saint-Bon, vient de récompenser la belle conduite du lieutenant de
vaisseau de Âmezaga, éq l’élevant au rang
de capitaine 4s sait que cet
8
-372.
oITicier fit devant Carthagène le plus grand
honneur à notre marine militaire, par son
zèle à sauver les femmes et les enfants
de cette malheureuse ville, et par sa fermeté devant les menaces des commandants des frégates insurgées. Malgré une
écrasante disproportion do forces, il répond à des provocation.s insensées, on
faisant armer ses canons , et déclarant
qu’on le coulera plutôt que de lui faire
rendre ceux qu’il venait sauver. Il fut chaudement remercié par les chefs insurgés
eux-mêmes ()ui n’hésitèrent pas à qualifier
d’ivrogne le commandant de lu .Viounneta,
puissante frégate, dont l’attitude avait été
si menaçante pour notre petit navire
VAulhion.
La lettre que l’amiral anglais Yelverton
écrivit à ce sujet à notre ministre de la
marine, est on ne peut plus flatteuse pour
le brave lieutenant, commandantce navire.
Carlhagène ne se rend pas. Si on en
croyait les Journaux de Madrid, voilà longteinps qu’elle aurait dû le faire, mais les
arracheurs do dents sont moins menteurs
que les journaux de Madrid. Tant que les
insurgés tiendront la mer, et que les navires do l’Etat la tiendront aussi.... à une
distance respectueuse, il ne sera pas permis
d'espérer une solution. Le bombardement
fait plus de bruit que du mal , et trop peu
de mal surtout là où il faudrait le plus
eu faire. Les forls ne sont guère touchés,
et les forçats libérés par la révolution ont
trop à perdre à un changement pour ne
pas épuiser les moyens de défense. Les
femmes, mêmes y poussent, en souvenir,
qui sait? des anciennes carthaginoises.
Dans le nord, l’hiver a fait la trêve«
Carlistes et républicains font provision
d’ardeur dans leurs quartiers respectifs.
Nous les verrons à l’œuvre au printemps
prochain.
Décidément les élections partielles, sont
en France, comme le. faisait observer un
député impérialiste, un danger pour-le
Gouvernement. Toujours et partout républicaines! Il n’est que temps d’y mettre
ordre. Le courant pousse l’assemblée à
l’adoption d’une loi électorale qui .serait
peiisumma capita à peu près ceci : 1" Tous
les citoyens âgés de 25 ans non frappés
de condamnation légale séraient électeurs.
2“ Tous ceux'qui paient 25 francs de contributions directes auront droit à un vote
supplémentaires. 3“ Auront droit au même
vote supplémentaire, tous les officiers en
retraite, députés, conseillers généraux
etc.... 4" ÜÍÍ même électeur pourra eu
muler les différentes catégories de votes,
supplémentaires, ensorte que un Thiers aurait droit à quatre votes, à trois de plus
que le premier cordonnier venu.
Nous ne voyons pas bien le grand mal
qu’il y aurait à adopter celte loi.
C’est même, selon nous, la seule modification qui rende acceptable et sensé
le sufl'ragc universel; compter les votes,
soit, mais les poser aussi vaut mieux.
lîn grand drame politique vient de finir.
Le maréchal Bazaine dont un interminable procès semblait avoir prouvé sinon la
culpabilité politique au moins l’incapacité
militaire, fut condamné par le jugément
unanime de ses juges à la dégradation et
à la peine de mort, après quoi le conseil,
par une initiative inconnue jusqu’ici, dans
les affaires de ce genre, demanda à la
même unanimité, la grâce de celui qu’il
venait de condamner.
A part cette singularité , nous trouvons
juste de ne pas faire mourir un homme
quand on en laisse vivre tant d’autres.
Veut-on des coupables de vanité, d’égoïsme
et d’incapacité? Que, ferez-vous donc de
Leboeufaux boutons do guêtres, de Failly
aux merveilles qui laissait régulièrement
arriver les balles prussiennes dans les
marmites de ses soldats? Des coupables !
Non , ce qu’il fallait, c’est un bouc émissaire; on l’a trouvé.
La dégradation pour lui et vingt-ans de
rélégation dans une forteresse. Il en a
soixante deux. l'auvre bouc Azazel ! L’honneur est satisfait.
L’agitation cléricale en Allemagne prend
des propositions toujours plus grandes,
au point de préoccuper sérieusement le
chancellier de l’empire. On portera Ledochowki à la diète pour lui éviter la prison,
que du reste il mérite bien# Ah ! qu’on voit qu’ils arivent loin de Rome, ces braves
allemands qui frisent la prison pour elle.
Est-ce la peine !
E. Malan Directeur-Gérant.
Pignerol, Impr. Chiantore.