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Septlènxe année.
IV. 39.
27 Septembre 1872.
L ECHO DES VALLEES
FEUILLE HEBDOMADAIRE
Spécialemenl consacrée aux intérêts matériels et spirituels
de la Famille Vaudoise.
%
Que toutes les choses qui sont vâritables........ooeupeot
vos pensées — ( Philippiens., IV. 8.)
PBIX D’âBONNEMENT :
Italie, à domicile (un an) Fr. :
Suisse..................* !
France..................* i
.Allemagne..............* i
Angleterre, Pays-Bas . • :
Vn numéro séparé : 5 cent.
Un numéro arriéré : 10 cent.
BUREAUX d'aBONNENENT
ToRRp.-PEt.r.tcR : Via Maestra,
N. «12. (Agenzia bibliografica)
PiGNBRor. : J. Chiantore Impr.
Turin :J.J. Tron, via Lagrange
près le N. 22.
Fr.ORENCR : Libreria Evangelica, via de'Panzani.
ANNONi'ES ; 5 cent, la ligne
ou portion de ligne.
Lettres et envois franco. S'a*
dresser pour l'administration
an Bureau d Torr.e-PelUce,
via Maestra N. 42 — pour la
rédaction ; A Mr, E. Malan
Prof • R Torre-Pelice.
Sommaire.
Le Synode de 1872. — Ce que l'Evangile peut mettre de charité dans les âmes
naguère païennes. — Noutelles religieuses.
— Chronique Vaudoise. — Chronique Politique. — Annonces.
LE SYNODE DE 1872
^ Suite J.
Une autre question qui intéresse
le College, aussi bien que l’Ecole
supérieure et l’Ecole Normale, est
celle des promotions publiques,
avec le discours préparé et prononcé par un professeur. Le même
membre de l’assemblée trouve nos
promotions trop simples ; il en
veut surtout au discours. Nous
nous souvenons que la harangue
a été imposée à tour aux professeurs et pour de très bonnes raisons , pour celle spécialement
d’échapper à une demi douzaine
de discours improvisés , à peu
près toujours les mêmes et traitant des lieux communs de l’instruction ou de l’éducation. Nous
en avons entendu plus d’une fois
de si ennuyeux et de si assom
jtn
raants que nous préférons cent
fois le discours unique et préparé
d’un seul , pourvu que ce discours
ne soit pas trop long et que l’auteur se mette, autant que faire
se peut , à la portée de son auditoire. Du reste nous synmes bien
d’avis que chaque établissement
doit avoir sa promotion particulière
avant la promotion générale , dans
laquelle on pourra omettre certains
détails et à laquelle on donnera,
pour peu qu’on y mette de la
bonne volonté, plus que par le
passé la forme de fête scolaire ,
en entremêlant les discours de
quelques chants un peu préparés.
Le paragraphe de^’Ecole de
théologie n’a donné lîeu à aucune
discussion, si ce n’est pourtant que
l’assemblée s’est associée à la Table et à la Commission d'Evangélisation pour exprimer sa douleur
et son regret pour la mort du D"^
Revel , professeur de théologie ,
comme aussi pour celle de Thon:
M*' Bracebridge , l’un des fonda
teurs de l’Orphelinat, de M'Charles
Wilson de la Société des Amis,
l’un des bienfaiteurs de caL dta-
2
-306
il a charge son bureau
blissement
d’adresser à leurs respectables
veuves des lettres de sympathie,
de respect et d’affection chrétienne
et a exprimé le vœu que l’Eglise
s’associât à ceux des atnis du D""
Revel qui, pour honorer la mémoire du premier président de la
Commission d’Evangélisalion , ont
élevé sur sa tombe un modeste
monument.
L'assemblée unit ensuite sa voix
h celle de la Table et à celle de
la Commission d’Evangélisation ,
pour renouveler au vénéré docteur
Stewart son témoignage de vive
gratitude et de profonde affection.
Le /bnds Revel de livres sterlings
1807, 143, 4 d. qu'il a collecté,
donnant un revenu net de fr.
2 946 86, et la maison qu’il se
propose d’acheter à Rome en faveur
de l’œuvre de l’Eglise "Vaudoise .
et pour laquelle il a déjà réuni
au de là de 6 000 livres sterlings,
seront, après beaucoup d’autres,
des témoignages de son constant
intérêt pour l’Italie et pour l’Eglise
Vaudoise.
L’assemblée après avoir exprimé
encore sa gratitude à miss ’Warne,
à des bieniiAiteurs anonymes qui
ont fait à l’Orphelinat un don considérable de francs 10.000, approuve pite un vote la gestion
de la Table.
L’Évangélisation. Le Synode
avant d’en venir à l'examen du
rapport de la Coimnission d’Evangélisalion , avait déjà louché à
cette œuvre et -étudié en partie
l’état des deux stations dont les
rapports avaient été désignés par
le sort pour être lus à l’assemblée.
Ces deux rapports sont celui de
la station de Turin et celui de
la station de Pietra-Marazzi.lj cb\xvre de Turin est dans un état
stationnaire depuis quelques années
déjà; il n’y a plus eu de nouvelle
réception depuis Pentecôte 1871,
et l’évangéliste n’a pas des catéchumènes dans ce moment, ceux
qu’il avait l’ayant tous quitté,
sans doute, ^rceque, comme beaucoup d’autres qui se sont présentés
à lui dans le courant de l’année,
ils n’étaient pas poussés par un
désir ardent et pur d’être instruits dans la vérité Les causes d’un tel état de choses sont
très diverses , mais les principales sont d’un côté le cléricalisme qui règne dans notre bonne
ville de Turin, de l'autre et surtout , l’indifférence en matière de
religion. Nous ne croyons pas
nous tromper en ajoutant à ces
causes générales les divisions qui
ont éclaté , il y a plusieurs années
déjà, et au beau temps de l’œuvre
dans cette station, comme à Gênes
et ailleurs. et peut-être plus encore
le peu de sympathie , d’estime et
d’affection avec les quelles les
nouveaux convertis furent accueillis par beaucoup d’anciens
protestants. S'il y a à cet égard
de louables exceptions , qui de
nous n’a entendu parler avec le
plus profond mépris de ces arviras par des protestants et par
des catholiques qui pensent que
l’on doit vivre et mourir dans la
religion dans laquelle on nait,
quelle qu’elle soit , c’est-à-dire
qui croyent que la religion est
une affaire de tradition , d’habitude et d’héritage , plutôt qu’une
afflrire de conscience . et de conviction individuelle ? Mais il y a
ençbre un autre circonstance qui
3
-307
a influé d’une manière de'favorable
sur le développement de la station
de Turin. Ainsi que cela arrive
presque partout, ce ne sont pas
les riches ni les puissants qui
sont venus s’ajouter à l’Eglise,mais
les pauvres et les faibles; ici encore il y a quelques exceptions. Or
qu’est-il arrivé? C’est qu’un grand
nombre ne sont venus que poussés
par des motifs peu élevés et peu
spirituels ; reconnus , ils ont été
éloignés ; mais il en est qui ont
su cacher leur jeu et qui son restés
dans l’Eglise plus longtemps qu’il
n’aurait fallu. En général même
les bons ne se sont pas assez dit
que l’Evangile coûte ; ils ont trop
souvent réclamé des secours ,
une fois admis dans l’Eglise, peutêtre même en est-il qui sont devenus trop exigeants , partant peu
aimables , et qui ont justifié aux
yeux d’anciens Vaudois et d’anciens protestants le peu d’estime
qu’ils professaient pour eux. Un
tel état de choses a naturellement
déteint sur la population turinaise
en général et a suffisamment confirmé le bon bourgeois qui se moque des prêtres et qui les déteste,
qu’après tout, il est plus prudent
plus honorable et plus conforme
à ses intérêts de vivre et de mourir dans la religion dans laquelle
il est né.
Maintenant l’Evangéliste de Turin veut-il être vraiment évangéliste et non pas seulement le pasteur de 108 communiants qui se
rattachent à sa station et qui n’ont
pas besoin de lui, puisqu’ils appartiennent aussi, si nous ne nous
trompons, à la paroisse de Turin?
Qu’il attaque la ville par un autre
bout, ainsi qu’on l’a dit au Synode,
qu’il fasse sentir, comme l’a fait
l’Evangéliste de Messine et qu’il
l’a déjà fait lui-même aussi , que
l’Evangile doit coûter cher; et sans
renoncer à prêcher dans le temple, qui est désormais, ainsi que
quelqu’un l’exprimait , le temple
des Vaudois, comme la synagogue
est le lieu de réunion des Juifs .
qu’il ouvre un nouveau local ,
aussi loin que possible du temple;
peut-être pourra-t-il , avec la bénédition de Dieu , qui seul peut
toucher les cœurs à salut , grâce
à son zèle et à son activité, nous
annoncer au prochain Synode ,
que l’évangélisation proprement
dite a repris à Turin avec une
nouvelle vie.
L’œuvre de Pietra-Marazzi n'a
pas tenu tout ce qu’elle promettait. 11 y a quelques années, nous
espérions qu’il y aurait dans la
province d’Ale.xandrie un village
entièrement protestant. Nous nous
trompions; nous avions pris, pour
un très grand nombre du moins,
l’opposition au prêtres pour de
l’amour de l’Evangile et pour un
besoin de salut. — La station de
Pietra-Marazzi est maintenant réduite à 24 communiants; les cultes
du dimanche sont suivis par 25 à
30 personnes. Cette diminution est
due à de nombreux départs pour
les rives de la Plata et à quelques
défections. Ne méprisons pas les
petits restes, mais cherchons à les
affermir. Nous approuvons la Commission d’avoir transféré M. D.
Gay dans une station plus considérable ; nous pensons toutefois
qu’un bon régent-évangéliste, quand
il y en aura de disponibles, sera
plus* à sa place à Pietra-Marazzi
que l’évangéliste actuel qqi nous
4
-308>
semble devoir surtout être employé comme pionnier dans l’œuvre.
(à suivre )
»lISSIOiNS mNGËLrQUES
CE QUE L’eVANGILE PEUT METTRE DE CHARITÉ
DANS LES AMES NAGUÈRE PAÏENNES
Le directeur de la Maison des missions
recevait dernièrement du fond do l’Afrique
une somme très modeste, mais bien belle
aux yeux de Dieu et de ceux qui ont appris à juger comme lui. C’étaient onze
francs envoyés par deux ou trois pauvres
femmes du Lessouto , avec l’explication
suivante: «Nous avons appris les malheurs
dont notre ancien et cher pasteur a été
témoin dans la ville qu’il habile. Que de
misères et de souffrances autour (ie lui !
Il doit lui être impossible de faire l’aumóne <à tant de gens! Voilà pourquoi nous
avons pensé à lui envoyer cet argent pour
l’aider un peu. Cela soulagera son arar».
Un autre fait, non moins touchant, est
venu, dans le mfune moment , à notre
‘ ■ connaissance. L’une de nos sœurs mis' siounaires a son fils en Europe, pour son
éducation. Elle fut dernièrement accostée
par une femme de la station qui lui remit
trente-six francs et lui dit; «Preu(i,s, envoie
cela — O'u et à qui? — «A ton fils;
pour aider à payer son école ». — Non ;
c’est impossible ! Ce secours ne m’est pas
nécessaire, et loi, lu as besoin île ton
argent. — Lorsque ton fils parût, je défrichai , à coté du champ qui me donne
mon pain, uir autre petit champ dont je
destinais le produit à cet enfant. Voilà
le premier produit. Tous les ans lu recevras ce que la récolte m'aura rapporté.
Que ton fils revienne un jour pour noUs
prêcher l’Evangile , je serai alors trop
contente !»
Des faits de ce genre ne sont pas rares
dans l’histoire des missions modernes,
et c’est bien d’eux que l’on peut dire
qu’ils se passent de commentaire. La délicatesse et la profondeur des sentiments
qu’ils meUent en évidence étonnent ceux
là mêmes qui, d’avance, croyaient le plus
à l’efTicacité de l’Evangile pour régénérer
les païens. Il ne faudrait pas les trôp
généraliser et croire, par exemple, que
dans les Eglises du Lessouto, tout le monde
ait le sens chrétien aussi développé, le
cœur capable d’inspirations aussi belles.
Il n’en reste pas moins vrai que l’apparition de pareils fruits sur des entes d’hier,
sufflt pour démontrer la vigueur et l’excellence de cet olivier franc sur lequel, selon
le magnifique langage de Saint Paul , la
gentilité tout entière doit être greffée.
'Journal des Missions).
iiouuelles religieuscB
Suisse. Le 8 septembre a eu lieu
dans la chapelle de l’Eglise libre de Morges
la consécration au saint ministère do M.
Paul Berihoud, élève, de la faculté de
théologie de Lausanne. M. Paul Berthoud
va rejoindre M. Creux an Lessouto. Le
discours de cousécralion a été prononcé
par M. le professeur Viguet qui avait pris
pour texte 1 Cor. IV, 2; «Au reste, ce
qu’on requiert dans les administrateurs,
c’est (|ue chacun soit trouvé fidèle».
Berne. L’Union évangélique de Berne
qui compte près de 2.000 membres a eu,
le printemps dernier , une grande assemblée générale à Thoune, ou six de ses
membres prirent successivement la parole.
Parmi ces orateurs, on remarque les noms
do iM. Daehler, ancien conseiller d’Etat,
de M. de Eavel membre du grand Conseil
et de M. le colonel de Büren. Ce qui caractérise ces conférences, c’est le concours
des laïques. On est heureux d’entendre
des avocats, di's conseillers d’Elat, des
militaires rendre témoignage à la vérité
de l’Evangile.
> M. de Rüito termina la série des discours
par une chaleureuse exhortation sur ces
paroles áposloliijues : Soyez fermes, inébranlables, abondant toujours dans l’œuvre du Seigneur, sachant que votre travail ne séra pas vain devant le Seigneur.
Il y a dans le canton de Berne., comme
dans plu.sieurs autres cantons protestants
de la Suisse , trois partis distincts au point
5
-309
ile vue religieux : celui des libéraux, des
réformistes ou des ralionalisles, celui
des hommes apparleuant à une tendance
mitoyenne, c’est le centre gauche du Synode de Paris, et le parti franchement
évangélique . à la tôle du quel se trouve
l'excellent Doyen Guder, qui a prononcé
ilernièrement un discours remarijuable
sur ces paroles du Symbole des Apôtres:
-< conçu du Saint-Esprit et né de la Vierge
Marie». -— ? Jamais l’origine céleste du
Sauveur, nous dit un correspondant du
Chrélien écangétiqae , son iiicarnatiou
pleine de grâce et de vérité, ne m’avait
été rendue si claire et si saisissante Ce
fut un vrai rafraîchissement pour les âmes
chi'élieniios ». Voici en quelques mots le
prôgramme de Vunion éamgélique :
1. Pleine liberté de croyance et do culte
pour tous les citoyens sans (‘xceotiou ;
2. Maintien de 1’ Eglise Evangélique
¡pour tous ceux qui veulent et jieuvent
«en faire partie; église munie d’une conifpssion lie foi, large, et pourtant suflîisanle pour la distinguer de toute antre
icornmunauté religieuse ; église libre et
sans tutelle gouvernemenfale , dans tout
X’e ()ui est de son domaine; église où régne
Æin ordre auquel se sonmellent les pasteurs
KOinme les autres membres et qui devienne
de ptus en plus l’épouse de Jésus-Christ,
D'avant ni tache ni souillure.
Los Abbés C.uicheleau et llenaud ont
Scrit au Journnl rie Gmcr.e une lettre où
Ills approuvent In mariage du père Ilya“dnihe et déclarent que la France compte
lieux cents prêtres prêts à marcher k ses
:»rdres.
L.vcsanne. Le Synode de l'Eglise, natiolîle du canton de Vaud s’est réuni le 20
Hoût dernier, Il a été ouvert par une
rrédicalion de M. le professeur Durand
mr ce texte ; « Nous ne connaissons qu’inlïarfailement ».
Le 17 courant, ont eu lieu les assemillées religieuses de Lausanne, notamment
‘allé do la Société biblique et celle de la
rociété des traités religieux.
Fête de s. i,oup. La fêle annuelle de S.
Loup a eu lieu le 4 septembre dernier.
Elle a été un sujet d’édincaliou et de joie
chrélieune |)our toutes les personnes , en
grand nombre, qui ont pu y participer.
L’année solde par un boni assez considérable (|ui prouve l'intérêt toujours plus
cousidérable qu'ins|)ire l’iuslitutiou. Il y
a maintenant 45 diaconesses , presque
toutes employées dans des élahlissemeuts
de la Suisse occidentale; ( (juatre le sont ,
à la Tour et à Turin), celles (|ui sont à
S. Loup même ont donné leurs soins à
268 malades. Le directeur .M. Henri Cermond iléploie toujours le même zèle et
la même charité dans la tâche difficile
que lui a léguée son vénéré père. — La
réunion de l’après-midi est venue encore
aiigmenter et fortifier la bonne impression
qu’avait produite celle du malin.
¡'D'après la Semaine religieuse J.
Fi'aiTco. — M. Steog pasteur à Libourne, (|ui a été traduit devant la Cour
d’assises de linrdeanx , comme accusé
d'outrages à la religion catholique , par
suite d’une publication dans le Progrès
des Communes sur l’adoration de l’hostie,
vient d’être ac(|uillé. - La liberté de la
presse et la liberté religieuse, étaient également intéressées dans cette affaire et
auraient été également compromises par
une condamnation (pielconque. Mais le
jury de la Girondi', apri's avoir entendu
iM. Steeg, qui s’est iléfendu lui-même avec
autant de force que de modération , n’a
pas suivi le ministère puldic dans ses
poursuites et a maintenu les droits de la
discussion sur les sujets religieux.
Kspagine. Il y a h Barcelone sept
écoles évangéliques, qui sont dirigées par
;\IM. Fenn et Payne et qui sont fréiiueulées
par 700 élèves.
Oci'îanie. Le, Journal des Missions
raconte un horrible fait qui s’est passé
récemment à Krromnnga. Une tribu do
natifs a égorgé le missionnaire presbytérien Gordon, le frère de celui qui, il y a
près de dix ans, avait aussi trouvé le
martyre dans ce pays où avait aussi déjà
succombé, de la même manière, le missionnaire Williams.
6
-310
INTapless. Le Giornale di Napoli annonce que le 8 courant a été ouvert le
nouveau local destiné aux réunions de la
station d’évangélisation de l’Eglise Vaudoise de Naples. Ce nouveau local qui se
trouve dans un endroit plus central que
le précédent, à quelque pas de la via Toledo, esl silué à un rez-de-chaussée, et
peut contenir environ 1?0 personnes. 11 a
été inauguré (lar une prédication de M.
H. Trou évangéliste sur ces paroles ; « No
crains point, petit troupeau, car il a plu
il votre père de vous donner le royaume »
i Luc XII, 32).
Tuz'In. La Coinniission d’Evangélisalion, à peine élue, a nommé pour successeur de .M. Emile Combe à Venise M.
J. P. Pons actuellement évangéliste à
Rome, a placé à Rome à côté de M. Ribet
M. H. Meille, candidat en théologie, M. H.
Beux, candidat eu théologie, à côté de M.
Simpsou-Kay à Païenne, et enfin M. B.
Gardiol à Lucques, en remplacement de
M. Pistocchi démissionnaire,
f Eco délia VerilàJ
ï^oiTie. Onze nouveaux communiants
ont été admis dans l’Eglise Vaudoise de
Rome par .M. le pasteur Ribet: huit femmes et trois hommes.
(Îhroiiic|uc ®aubotse
Dimanche dernier, le bureau du Synode
s’est transporté à Angrogne pour y accomplir le mandat qui lui avait été confié
par la résolution suivante de cette assemblée : « Le Synode, en exprimant la profonde douleur que lui a causée l’attitude
prise par la grande majorité de la population et môme d’un certain nombre d’Anciens de la paroisse d’Angrogne, soit dans
toute l’affaire de la destitution du régent
P., soit surtout à l’occasion do la dernière visite pastorale, charge son bureau
d’écrire à nos frères, les habitants vaudois de cette paroisse, une lettre pastorale,
dont il sera lui môme le porteur, pour
mettre clairement sous leurs yeux les
graves dangers auxquels ils exposent leur
église, leurs écoles, leurs familles, et la
cause de l’Evangile dans notre pays, en
persistant dans la voie funeste ob un si
grand nombre d’entre eux se sont laissés
entraîner, et pour les conjurer do s’arrêter et de revenir en arrière, pondant
qu’il en est temps encore «.
Le Bureau du Synode s’est acquitté de
ce mandat en corps, il a trouvé dans le
temple une assemblée assez considérable,
mais, ainsi que nous l’avions prévu, ceux
qui auraient en un besoin tout particulier
d’être, sinon éclairés, convaincus et persuadés, n’étaient pas préseuls; plusieurs
d’entre eux n’étaient pas bien loin cependant. Quoi()u'il en soit, le président du
Synode, rattachant ses exhortations à 1.
Cor. XII, 26: lorsqu'un membre souffre,
tous les autres membres souffrent avec lui,
a développé d’une manière simple, claire
et émouvante le grand principe de la .solidarité chrétienne; il a exprimé tout l’intérêt que le Synode et l'Eglise vaudoise
tout entière ressent pour la paroisse d'Angrogne, l’une des plus considérables des
Vallées, qui renferme dans son sein les
monuments les plus glorieux de notre
histoire et qui a compté peut-être le plus
grand nombre de martyrs pour la vérité
qui est selon la piété. Maintenant cette
paroisse souffre et est un sujet de tristesse , mais elle peut encore devenir un
sujet do joie et d’édification pour les autres membres de l’Eglise vaudoise.
L’orateur a développé avec éloquence
et avec onction la lettre du bureau du
Synode , laquelle , imprimée , à un très
grand nombre d’exemplaires , a été distribuée après le culte aux portes du temple. Nous transcrivons, en finissant, de
cette lettre les passages suivants; « Ce
n’est jamais impunément, soyez en certains, qu'on accoutume une populaliou
entière, et les enfants surtout, à entendre
parler avec mépris de tout ce qu’il y a
de plus respectable, et qu’au lieu de dé-;
velopper dans son sein ce sentiment si
fécond en bons fruits de toute espèce,
qui est la reconnaissunce, on lui fait presque une vertu de l’ingratitude. Ce n’est jamais impunémentqu’ausoin d’une société,
quand surtout cette société est une Eglise,
on en vient à appeler mal le bien, et
bien ce qui est mal ; et que la victoire
est donnée aux passions le plus mauvaises,
sur les grands et éternels principes de la
vérité, de Injustice, de la charité et de
la sainteté.
C’est pourquoi, au nom de tout ce
que vous avez de plus cher et de plus
7
-311
sacré; au nom de vos âmes immortelles
qui, ne peuvent que souftrir immensément
de celte atmosphère d’animosilés, do récriminations et de disputes qu’elles respirent depuis trop longtemps; au nom de
vos familles, dont la moralité et le bonheur sont gravement compromis par tout
ce qui se passe; an nom de ces écoles
qui suivant rinflnence sous laquelle elles
sont placées, peuvent être le salut ou la
ruine de votre populalion; au nom de
celle Eglise , dont la prospérité doit être
l'objet de nos désirs les plus ardents, et
pour laquelle les divisions de ses enfants
sont mille fois plus funestes que les persécutions de ses adversaires; au nom de
cette immense charité dont Dieu nous a
aimés en .1. G., et grâce é laquelle nous
pouvons subsister en sa présence, rende/
notre joie et celle de ceux qui nous ont
députes auprès de vous aussi grande (pie
possible, en accueillant avec amour et
iléférence les exhortations et les supplications qu’ils lions ont chargés de vous
adresser.... *.
.Après le discours du président du Synode et la lecture de la lettre du bureau,
M. Charbonnier vice-président ajouta quelques mots, afin de faire sentir aux membres de l’assemblée (jue le noble exemple
des pères et leurs soutfrances pour l’Evangile imposent des devoirs aux enfants.
Tout ce qu’on pouvait dire de. plus propre à remuer la fibre vaudoiso et surtout
la fibre chrétienne (qu’on nous passe cette
expression ) a été dit et tenté. Le «uccès
et les fruits viennent du Seigneur. Sa parole, nous en sommes certains, n’est pas
retournée à Lui sans etïels, mais nous
avons biens des motifs de craindre que
plusieurs de nos frères n’aient encore
négligé et méprisé cet appel touchant qui
leur venait de leur Eglise et surtout de
leur Sauveur dont le nom est sainteté et
amour.
Programme des cours qui seront
donnés au Collège de la Tour pendant
l'année scolaire IS7S 1H75.
I. — Classe de Philosophie.
1. Bible. — Traduction eu italien et explication des 8 premiers chapitres de l’épitre aux Komains;
2. Philosophie. — Encyclopédie, logique,
p.sychologie, histoire de la philosophie
moderne;
3. Sciences physiques. — Chimie, minéralogie et géologie ;
4. Mathématiques. — Géométrie des solides et trigonométrie;
5. Histoire. — Histoire moderne (d’après
Vulliel);
6. Langue italienne. — Compositions, histoire littéraire; les principaux prosateurs;
7. Langue française. — Compositions, analyses d’ouvrages, histoire littéraire ( de
la fin du ]7" siècle au 19');
8. Langue latine. — Traduction en italien
d’Horace, E(iitres L. 1 Ep. 2', 7'; Satires
!.. 1*, Sal. 1' I,. 2, Sal. 6'; — Cicéron ,
De ojficiis L. 1'; compositions , histoire
littéraire, 2' (lartie (Pierron);
9. Langue grecque. — Traduction eu italien d’Euripide, .Iphigénie en Anlido;
llemoslènes (l" Philippiqne ), histoire
littéraire (Pierron, 2* partie).
II. — Classe de Rhétorique.
1. Bible. " Elude raisonnée des prophéties de r.Aiicien Testament;
2. Langue latine. — Traduction en italien
de Salluste, Catilina, Virgile, 4* géorgique; exercices de thèmes et de syniaxe;
3. Langue grecque. — Traduction en lia
lieu de la Cyropédie ( chap. 5 et 6) do
Xénophon , d'Homère, Iliade 2' chant,
exercices de thèmes et do syniaxe;
4. Archéologie. — Antiquités grecques (partie dom. et rel.), antiquités romaines
(partie dom. et rel.), géographie ancienne; l’Italie et les pays environnants;
5. Langue italienne. — Rhétorique, partie
générale; exercices d’analyses, 3'chant
do Vlnferno «te Dante et 6' chant du
Piirgatorio\ récitations, narrations et
compositions ;
6. ¡.anyue française. — Wisloiro de la langue, compositions, récitations et narrations ;
7. Histoire. — Histoire ancienne et grecque (Vulliel);
8. Mathématiques. — Géométrie plane;
9. Sciences naturelles, — Zoologie.
III. — Classe de 3' et de 4' ansée.
1. Bible. — La vie de Jésus-Chrisl ;
2. Italienne. — Grammaire (Paralo, lectures, compositions, narrations historiques, récitations (Pignotti);
3. Français. - Grammaire ; syntaxe) (Kampmann), coniposilioiis, narrations et récitations, (Vinet l' et 2<i vol.);
4. Arithmétique. — Première partie jusqu’aux règles de trois, inclnsivement;
ô. Géographie. — Géographie physique et
politique de t’<tmérique et do ¡’Italie;
6. Latin. — Grammaire ( Schnl/., ,T{ièmea) Traduction en italien du 2' livre
/le César de Bello Gallico, du 2* L. 'dts fables de Eédre;
7. Langue grecque. — Traduction eu fran
8
-312
çais de Xénophoo (2* livre), Grammaire
(Curtius);
8. Dessin. — Dessin linéaire.
IV. — Classe de 1" et de 2* année.
1. Bible. — Histoire biblique de Saül à
Jésus-Christ;
2. Histoire Vaudoise. — Muston, 1'* partie, sous forme de uarrations françaises.
3. Langue italienne. —Grammaire (Scavia), partie étimologique jusqu’aux
verbes irréguliers, exercice d’orlhographe, 12 narrations et 12 récitations
(Thouar et Clasio);
4. Langue [rançaise. — GTSLmrmiTe (partie
étimologique, Kampmann), exercices
d’orthographe ( thèmes, reproductions),
12 narrations tirées des récits d’histoire
ancienne de Vulliet, 12 recitations,
Vinel, Chrestomathie;
5. Langue latine. — Grammaire, partie
élimologiijue, formes régul., Schuiz,
exercices de lecture et de traduction
(Schuiz), pour la 2' année seulement;
6. Langue grecque.— Grammaire, formes régulières (Curtius);
7. Géographie. — L’.Afrique , l’Amérique
et r.Australie (partie physique);
8. Arimihélique. — Les 4 règles (récapitulation), calcul mental, système
métrique, fractions;
9. Dessin. — Dessin linéaire;
10. Exercices de calligraphie.
Pour tous les élèves, autant que faire
se pourra , exercices de chant, de gymnastique et exercices militaires.
L’examen d’introduction dans les classes du Collège, de l’Ecole normale, de
l’Ecole supérieure et de l’Ecole du Pomaret
aura lieu, D. V. mardi prochain 1' octobre, dès 8 heures du matin, dans les classes respectives de ces divers établissements. La 'Table.
La Tour, le 23 septembre 1872.
La Commis.sion scolaire des écoles vaudoi.ses de la Tour, dans sa séance du 19
courant, a proposé à l’unanimité, moins
une voix, au Conseil'communal et au
Consistoire la nomination de M. Jacob
Forneron an poste vacant de régent paroissial de la Tour.
Nous avons confiance que ce préavis
de la Commission locale sera sanctionné
par les deux administrations. — M. Forneron réunit en effet les conditions requises pour l’enseignement dans l’école
et pour le service à l’Eglise. Il est d’ailleurs agréé par la population qui est directement intçres.sôe, et ne^peut rester
indifférente, ati choix des fonctionnaires
public. ( Communiqué J.
Chronique politique.
Italie. Tdbin. — L’ordre des avocats
a fait au sénateur comte Sclopis une démonstration pour la part distinguée que ce
noble Turinais a eue dans le réglement de
la question de l’Alabama.
- Pise. Il y a eu des troubles à Pise,
en suite, de la tentative faite par le Père
Curci d’établir dans cette ville, en faveur
des étudiants, mais surtout en faveur de
l'ultramontauisme et du jésuitisme, une
pension universitaire, par laquelle on espérait gagner à la bonne cause les jeunes
étudiants.
— Rome. Les romains ont célébré le
2“' anniversaire de l’entrée des troupes
italiennes par la brèche de Porta Pia.
Espagne. Le roi Amédée a ouvert
la session des Cortès par un discours très
libéral. Il a exprimé le chagrin qu’il éprouvait de n’avoir fSis éS^re pu s’entendre
avec le Saint-Siège, mais il a déclaré qu’il
comptait gouverner selon les principes de
liberté et de droit moderne de plus en plus
en honneur auprès de toutes les nations
civilisées.
Allemagii©. Grandes fêtes à Marienbnrg , destinées à célébrer la réunion
des prov'inces orientales à la Prusse, en
d’autres termes, pour rappeler le souvenir de la première répartition de la Pologne entre les trois colos.ses du Nord.
- Fülda. Les évêques catholiques allemands ont eu une réunion dans celle
ville. On assure que, tout en maintenant
les principes de rultramontanisme le plus
strict, ils ont cependant manifesté vis-àvis de l’Etat, ostensiblement du moins,
des prétentions assez modérées.
— Cologne. II y a eu en même temps
à Cologne un grand congrès des chefs
des vieux-catholiques, parmi lesquels on
signale quelques évêques d’Angleterre et
l’évêque janséniste d’ÜIrecht.
Suède. Le roi de Suède est mort.
Le prince-régent lui succède sous le nom
de Oscar II.
CHEZ M. MAGGIORE
F»ension pour les jeunes gens qui
désirent fréquenter les classes du Collège et do l'Ecole normale.
En vente chez Hi* J. BE^ËCH, La Tour
ALMANACH DES BONS CONSEILS qui vient
de paraître et L’ AMICO DI CASA
E. Malan Directeur-Gérant.
Pignerol, Inipr. Chiantore.