1
Année Sixième.
U Mai 1880
N. 20
LE TÉMOIN
ÉCHO DES VALLEES VAUDOISES
Paraissant chaque Vendredi
Vous me so*‘es témoins. Actes 1, 8. la vérité avec la charité. Kp. 1, 15.
PRIX D’ABBONPEMENTPAR AN Italie . ■ . . L. 3 Tous les pays de TUdIod de poste . . . >6 Aip,éT»qiie . , - * P , li Un ou plusieurs numéros séna' ® ■ i rés, daraandés ava^it le Pour VIntérieuv chez MM. les rage 10 cent; cliacuni pasteurs et les libraires de . ÂpnonceB;2b oentiroes partigne. ïorre Pel]ica. Il envois d'argent se font par Po„rl-^«,dn-.w.uBu«»«d-Ad. fZ nunistiation.' I| Areenlina.
Pour là,RÉDACTION adresser ainsi : A la Direction du Témoirt , Pomareti.o.I Pinerolq) Italie. Pour )’,^DMINÎSTR.ATION adresser ainsi : A T Administration du Témoin, Pomaretto 1 Pii>er<ilo ) Italie.
Çe q^i prépsrp.le Réveil. — Un Témoin.
— Souvenirs. — Chronique raudoisc. —
Nouvelles religieuses et fajls divers. —
llevue politique:
GË pi jrgPAHË ,LË «ÊVËIG
■ ^ -f
H fauJt .tout Id’abord qu’il .sqi.t
promis par qqlui ,qui seul pei^i
le produire , pqrpe qu’.il .est la pie.
Cat,te prom^esse avait é,té faite, à
plusieurs re|xri,se.8, aux pr,emier,s
disciples du SiauVjepr ,,pt une dernière fois . peu d’instants avant s,pn
retour au .ciel. Voilà pourquoi ,
au ;l,ie,u de se disperse,r cçmiup
ils .l’OPt qws'qi^® temps auparavant, ils attendent, réu,pis dans
upe chambre hau1,e, à Jérusalem ,
.ce baptême de Saint Esprit et (^e
feu qui fera de chacun d’euxl, des
femmes aussi Ibien qpe des hommes , pn courageuis témoin de
Jdsus^hrist.
,11 .|apt epsuile que ce qu’op
attend a.vrec une joyepse conâancé,
parceqpe ,le Seigpeur est ,âdè)e
,et puissant, on le Ipi ..denjande
,par de ^ferventes prières. Voyez
Jacob, à qui J.’.^tprpel, piep de
son p|ère Abram et de son père
Isaac , avait s.blenneliemepV prO'
mis qp’il le rpp:),èneraii en sép
pays ,et lui ferait du bien, p'at-il pas lutté avec Dieu par d'ardentes supplications, pepdahf one
pu|t mémorable.,
son âme .çût . iropT|é .fî’est
ajpsi qpe les plp.sipurs
disciples avec eux , po,n seuiement
aitepdeot. .ippis ,d.eraandent dàps
d,’in,çessa,Dtes .prières .que la prornesse du 'P.kre I^pr soit ^envoyée.
jË^n .sera-t-il aoireipept ',jdj6 ' cç,s
trois m i 11 e ,p e r s on n as qp i , j e jo u r
ra^^ipe .de ip ,pr,emi,èrè .^f)Vi^?Çpte
chrétienne. r.éçurent ,^,e ^bpn pœur
la parofe et fure'nt ajopjtdës à ta
petite .Église dé ddsus-dKris.t ? Il est
.prqbâble que, p.a.rmi ces premiers
çp.nyertis, il y a eu quélqpes babtfapts ,de ' Jéruaale.m, même ,d’pn“
tré ceux qui, e^cVo® pAr leurs
conducteurs,, a,vaient çrje sept semaines auparavant; cruqifi^ çru~
ctfie; quelqpes-ups de ceux ^ gui,
au retour du Éalvaire, .s’étaient
frappé ,1e .poitrine .dqns le sentimept du grand crime national au-
2
quel ils avaient participé. Il nous
semble toutefois clairement établi
par le récit de St. Luc ( Actes ii )
que ce sont surtout des juifs et
des prosélytes , établis au loin en
Europe, en Afrique et dans les
contrées situées à l’Orient et au
Nord de la Palestine, qui furent
amenés par ce premier coup de
fiiet de l'Evangile. Et si pour plus
d’un de ces israélites de la dispersion , le voyage de Jérusalem
pour les grandes fêtes juives,
était peut-être un acte purement
légal . affaire d’habitude et d'imitation , comme l’accomplissement
de cet acte religieux imposait des
sacrifices considérables , en argent surtout, il est naturel de
penser que la plupart de ces enfants d’Abram étaient conduits
dans le temple de Jérusalem par
de sérieux besoins religieux, aussi
bien que p|r leur profond respect
pour les p^i|scripiions de la loi
Mosaïque. —^ Quant aux prosélytes, c’est-à-dire, à ces payons
que le contact avec des juifs pieux
et la corinaissance de leurs livres
saints avaient amenés à embrasser
une religion qui étàit généralement méprisée et ne leur promettait aucun avantage terrestre, nous
sommes persuadé que ce n’était
ni l’habitude, ni une vaine curiosité qui les poussait à s'unir aux
juifs mêmes pour venir célébrer
à Jérusalem les grandes solennités instituées par le Diêu auquel
ils étaient si heureux d’avoir cru.
Que nous dit maintenant le récit
Actes ii, 5 ? — Qu’il y avait en
séjour à Jétusalem dés hommes
devôts de toute nation qui est sous
le ciel. — Que ce sont précisément eux qui s’étonnent d’entendre
les apôtres parlant des merveilles
de Dieu dans la propre langue
de chacun d’eux ; Parlhes , Mèdes,
Egyptiens , Lybiens , Cretois et
Arabes etc. — Mais les autres ,
ajoute le re'cit, c’est-à-dire, les
habitants de Jérusalem, so moquant, disaient: « c’est qu'ils sont
pleins de, vin doux ». Et lorsque
Pierre, parlant au nom de tous
les disciples réunis avec lui au
nombre de 120 personnes, prit
la parole, pour repousser l’insinuation moqueuse de ces deçniers
et expliquer aux premiers la cause
réelle de ce qui les étonne si fort,
il distingue les juifs en séjour
dans la ville des habitants de Jérusalem.
S’il est donc vrai, comme cela
nous parait démontré , que la foule
à la quelle Pierre s’adresse est
essentiellement composée de ces
hommes dévots, juifs et prosélytes,
venus à Jérusalem pour adorer
Dieu, la condition dont nous parlions en 'commençant, savoir d’une
promesse dont on attend l'accomplissement avec prières, a été remplie par eux bien qu’à un degré
inférieur à celui des disciples du
Sauveur. Ils attendent comme tous
les juifs pieux la consolation d’Israël, la réalisation des glorieuses
promesses faites au peuple de Dieu,
et s’ils ne savent pas encore que
le Messie est venu et que les principaux l’ont rejeté, aucune passion
ne les aveugle et ils sont prêts
à croire à ce grand événement
aussitôt que des hommes dignes de
foi leur en rendront témoignage.
Aussi ne conlestent-ils pas un seul
instant avec ces témoins dont la
parole guidée par le St.‘Esprit
a pénétré dans leurs cœurs, et
3
-155
touchés de componctions, ils ne
savent que s’écrier: « hommes
frères, que ferons-nous ?
Y a-t-il aujourd’hui, au milieu
de nous, beaucoup d’hommes, de
femmes et de jeunes-gens préparés,
de la même manière, attendant
le St. Esprit qui leur a été promis, comme il le fut à ceux là?
Y en a-t-il un grand nombre
qui en attendant le baptême du,
St. Esprit dont ils sentent avoir
un pressan-t besoin , rappellent au
Seigneur la promesse qui leur a
été faite, et par des prières et des
supplications réclament sans se lasser l’accomplissement de cette promesse ? Que- l’on ne s’y trompe
pas; le don de Dieu ne s’acquiert
pas aujourd'hui autrement qu’au
temps des apôtres, et si les voies
de Dieu pour amener un pécheur
à la communion avec le Sauveur
' son* iniîKOTipt diverses, le chetirrèH '■
qui mène à la vie est demeuré
exactement le meme.
De nos jours comme aux jours
anciens, ce sont les violents qui
saisissent le royaume des cieux
et pour obtenir il faut demander.
Un Témoin
Ce que nous avons dit dans un précédent article montre assez que la
conscience est un témoin impartial
puisqu’elle n’a aucun égard à l’apparence des personnes. Ses remords sont
pour les grands comme pour les petits , pour les riches comme pour les
pauvres, pour les savants comme pour
ies ignorants. Différente dans le mode
de manifestation elle est la même dans
l’essence, sans distinction aucune de
race, de sexe, de langue,, de condition, de-culture. Elle est la même
partout et toujours, puisqu’il n’est pas
question ici des modifications qu’elle
peut subir chez le même individu,
mais bien plutôt du fait que personne
n’est à l’abri de ses reproches. '
La conscience est un témoin si impartial qu’aujourd’hui elle l’accuse si
lu fais le ma! et pour le mat que tu
ftis, et d’ici à deux, heures elle l’approuvera si lu fais le bien et pour le
bien que lu fais. Voyez comme elle
témoigne contre Adam et Eve qui se
cachent parmi les arbres du jardin
(Gen. III. 8), contre les fils de'jacôb
qui ont vendu leur frère (Gen. xlii. 21)
et contre les scribes et ¡les pharisiens
venus pour accuser la femme adultère
(Jean viii. 7.9). '
Voyez d’un autre côté comment elle
rend un bon témoignage à ceux qui
font le bien et qui marchent dans les
voies du Seigneur (Job. xxvii. 6. Actes xxiii. 1, Rom. ix. 1, Héb. xiii. 18
1 PiER. iii. 16). Elle est juste dans
tous les témoignages qu’elle donne,
qu’ils soient favorables ou non; elle
est donc un témoin enlièrepïe,nt itnparlial, ,
lu/ellement importun à ceux qui font
lé mal autant qu’il est agréable à ceux
qui font le bien. Que c’est une chose
précieuse en effet que d’avoir une
guide insépaVable de nous autant que
npus le sommes de notre ombre, et
plus encore puisque l’ombre ne se
produit que lorsqu’il y a quelque l'uhjïère, tandis que la conscience y est
toujours. Le méchant voudrait bien
pouvoir se défaire d’un censeur importun qui le blâmé, l’accuse et luj
ôte l’appetil et le sommeil, mais cela
est impossible. On peut perdre la vue
l’ouie, la mémoire, l’inielligence, mais
on ne peut se défaire du témoin invisible qui s’appelle la conscience.
Quelques uns ont essayé de l’endormir et se sont adonnés aux plaisirs
étourdissants, aux excès de la boisson.
En faisant beaucoup de bruit autour
d’eux, ils croyenl ne plus entendre la
voix de la conscience, ils la méprisent
et la compriment comme un ressort
jusqu’à ce qu’elle n’ait plus la force
de se faire entendre. La conscience
4
-ise.
esi íilors íoúiliéé ,(rr>TÉ, i "15). Ëh tféscéhd'áhi encoré d’un, ,deg'’é dañé le
bourbiéi' de nrbmóráíilé, celili qiii se
fiouille elargii la plaié liri (ieb à la
fóis, ils s’endiircil dan'g é'oii péché en
s’y hábilúari't, ií n’écoule píos Va coiiSçience qiii dôvièni alóris caúiéViSée
‘(1 Tím.j Iv 2}, Gé péché qót té faísiah
rougir quand in le còmmefiaìsi pô’ûr la
première fois, lu Tavàlés mainienatu
comme l’eaij, la c'ûnëciénce ési cautérisée.
tu t’é irompéréis çépebdani'de béáii
coup si tu ci’oyàis avoir ànéà'rili la
çqnsciën,ce, ou lué fé témoin îfi'visibfe
qii'e le Séi'gheiir a placé au ded'a'ns de
loi. Le feu est conven sons la c'etidré,
mais il n’esl pas éVèinl. Un coup de
venl, line épreuve, Une l'naladie, un
dangèi’ couru, iin châlidiéni, un éclàîr
de , l,a, lumière cêléste ¿pfïiiierit pòdiralfumer cè feü èt lè (etidre plus dévorant que jaVnaîs.'
tà conscience I ésl alors réveillée.
Màllienr à toi. Le létnôin sé drè^èe
dévanl toi cômm'è Un spectre et fait
passer devanL tes yeux tous les nécbés
de i^*ftél^péébés dè-Va jeunesse
èt tes fautes cachées. Là lérreur s’empare alors de Ion âme, et tu fuis sans
qu’on lè poürsUivè. PJe và pàs te laisser aller au désespoir. Quand ce témoin fâccuse et le révèle la cbifiiplidn de cœur que tu ne youiais pas
àd'noelti’e, ,c’ésl Dieu qui v'éiil te mpntrer çornbîèn lU|.Í’ás eloig|né de lui ;
c’est iè Saint Esprit qui yéut te côhvaincre .de pèche. N’ecoUle 'pas Sélàn
qui s'elTorce dè jelér le désespòìr dàUs
Ion âme. Jelte-loi dàris les bras dè tOn
Sauveur, dépose le fardeau de lés
péchés au pied de sa croix. 11 lès jèllerà au fond de la mer; si lu as confiancé en U'ui, ton péché né té li'Ouvera
plus, si lu crois, le Seigneur l’eloignéra de loi autant que rprienl est
éloigné dé l’Occident. Tu n auras plus
de remords,, iè témoin invisible ne
l’accusera plus et lu trouveras là paix
de ton âme.
Cours à Jésus, et crois en Lui.
Le jour de la ralifiçalioh du vœu
de mon baptême avait lui enfin !....
Ce jour-là, devant lOÜle l’église, je
prèhats renga^eméñt de' cénèaerBr tiVés
forces an service de mon Dieu; ¿’était
avec le zèle le plus àvdehl que je
me promettais de faire Sa volonté, de
Lui obéir. Je croyais Lui apporter un
cœur tòni dévoué, délâcbé des vânilés
de cè monde; seulémèni j’avais noüiTi
l’éspoir qnè ma mène me donnerait,
comme c’élail l’usage , un bijou éii
souvenir de ce jour.
Je désirais une, bague et je trouvais
ce désir bièn tnodéslé ; aíissí còni ment
vous dirai-je ma confusion, niOn désàppoinlemènt quand ma mèrë me
présenla un vase contenant ufle plante
en pleine floraison, avec l’espoir, dilelle , qu'elle me parlerait longtemps
des prômessés què j’àvàïs faites à
Diéii.
Je' né répliquai rien , à peine remerciai-je ; j’étais offensée de ce don
mesquin.
Pauvre fleur ! Ne voulant pas laisser
voir combien la vuè m’humiliait daiis
mes désirs,.je l’ènrtportai dànS rUa
chambre!— Là, tu souffris pendant
quelques jours un complet, abandon ,
et lorsque je m’en aperçus, ce fut
pour consialer que mes soins venaient.,.. trop lai'd. Celte fleur si jolie
avait péri par ma faute, tandis qu’un
peu d’eau, chaque jour, l’aurait conservée longtemps ; elle aurait embelli
ma chambre, réjoui ma vue, efle m’aurait parlé de l’amour de ma tendre
mère, de celui bien plus grand encore
de notre Père Céleste ,sôn Créateur et
le mien qiii rie négligé àucüriè dè sés
créàiures, aùcurié de ses déuvi’és.
Je me souvins alors du désîri de
ma mère ; son àbsericè me reprocha
mon manque d’égards pour cèlle gue
j’avais pèiriée par ma froideur ; cette
plante devait mè ï'âppefér rirtès promesses èt j’aVais enfrièini cèllè de rèrionder au monde et à sa pompe ,
paisquê c’était la convoitise d’un objet
de luxé q^ui rri’avail 'po'rlée à là dédaigner. Elle avait pour mission de
5
.157
tîi0 rappeler que je devais rompre
avec tous mes mauvais penchants el
c’élàit ma vanité qui causnil sa perte.
Q’ti’àvais-je donc fait de mes promesses?
En serait-il d’elles comme de ma plante,
les enfouirais-je au fond de mon cœur
pour les oublier el les laisser sans:
elTel? Oh ! non, Dieu merci , le souvéhir de ma pauvre fleur devait me
rappeler toujours la frhpililé de nos
promesses si on ne les fait pas dans
un esprit d’humilité pl en ne comptant
que sur la force qui vient de Dieu.
C’est à vous qui venez de ratifier
le vœu de votre baptême que je m’adresse. Que l’Iiisloire de ma cinéraire
vous dise que lorscpie nous croyons
être le plus près de Dieu , le péché,
les tentations ont encore prise sur nous
et que pour tendre à la parfaite stature de Jésus-Christ i) ne faut pas
craindrè de descendre jusqu’au fond
de nos cœurs pour en extirper, par
sa vertu s’accomplissant dans notre
infirmité, toutè mauvaise plante, qu’elle
s’appèlie ennui, mauvaise humeur, irritation, découragement ou convoitise,
orgueil, vanité, égoïsme. Tout, il faut
tout extirper. N’oiihliez pas les promesses que vous venez de faire à Dieu,
dâf Liti ne leé lient pas pour légères;
vous devez les mellre à exécution si
v6nS voulez posséder un jour l’héritage céleste que nous devons partager
avec notre glorieux Rédempteur, ou
plutôt qu’il veut partager avec nous.
®otr€0ponbancc
.... Mars ISSÛ.
Monsieur le Directeur ,
Elle est plus vieille, suitoul beaucoup plus longue que ma dernière,
je veux pourtant vous envoyer celle
lettre, pareeque je pense que, si vous
l’en croyez digne, le moment est opportun pour la publier. Le printemps
est enfin venu, ou du moins il commence à s’annoncer. A en juger par
les gros bourgeons qui se voient déjà
aux arbres les plus avancés , nous
pouvons espérer une année riche en
fruits ; quant aux blés, ils ont rarement éle plus beaux. Quoique j’aie
entendu quelques 'plaintes au sujet de
no.3 vignes et que l’Iiiver, si long et
si froid que nous venons de traverser
ait, sans doute , fait périr quelques
vieux ceps, j’ai pu m’assurer que, sur
Sur nos collines, le mal est peu important ; peul-êlre le sera-t-il davantage au fond des Vallées el dans la
plaine. Une bonne partie des semis
du printemps se sont faits, ou se font
dans des conditions satisfaisantes. Il
est donc permis d’attendre de la bonlé
de Dieu une de ces années qui rappellent les sept d’abondance au pays
d’Egypte, ou le sabbat dans le désert,
auquel les Israélites recueillaient de
la manne pour deux jours. ,
Je n’ai pas besoin de dire que si
le chrétien attend avec confiance les
efléls de la miséricordieuse bienveillance du Seigneur, il les attend aussi
avec soumission, sachant que rien ne lui
est dû et que l’épreuve pourrait être
jugée plus utile pour lui que l’abondance, par Celui qui seul est sage. Le
gel tardif, les longues pluies ou la
sécheresse, la grêle ou les débordemenls d’eau , ont souvent déjà^fiétruit,
quelque fois en un moment, I6us les
fi'uits du travail de l’homme, et les
espérances les mieux fondées. Lorsque
c’est de la main de Dieu que nous
sont dispensées ces épreuves auxquelles
nous sommes généralement beaucoup
plus sensibles qu’à beaucoup d’autres,
ce que nous avons à faire nous e.sl
prescrit par la parole de Dieu , qui
nous dit ; Humiliez~i}ous sous la puissante main de Dieu t afin qu’il vous
relève quand il en sera temps.
Nous ne pouvons plus avoir la même
soumis.'ion , ni la même confiance,
lorsque nous avons à souffrir quelque
dommage ou la perle de nos biens,
par le fait des hommes, ou par noire
propre faute , que ce soit par- notre
paresse et notre négligence, ou par
notre stupide imprévoyance. Quand je
vois des gens parmi nous qui laillenl
mal leur vigne , qui piochent mal leur
champ, qui laissent croître dans leur
pré les plus mauvaises herbes, qui
croiraient commettre une grande faute
6
-158^
en émondant une seule fois leurs arbres fruitiers, je ne m’étonne pas en
les entendant se plaindre de la médiocrité et de la mauvaise qualité de leurs
récoltes; je puis à peine les plaindre
car ils moissonnent ce qu’ils ont semé.
Ce qu’il y a de plus triste et de plus
inexcusable de la part d’un grand
nombre de nos agriculteurs, c’est l’insouciance vraiment coupable avec laquelle ils laissent diminuer , d’année
en année, avec une effrayante rapidité,
leurs meilleurs amis et les seuls protecteurs efficaces de toutes leurs récoltes. On entend parler un peu partout d’insectes divei s, les uns peu
connus jusqu’ici, les autres déjà connus
mais qui se multiplient d’une manière
très inquiétante ; qui attaquent le blé,
le maïs, les légumes, les fruits , le
raisirt et les ceps eux-mêmes. Je n’ai
pu retenir le nom d’un seul de ces
insectes dont j’ai cependant vu quel
3ueS“Uns. Ce que je sais c’est que le
ommage qu’ils causent est incalculable^el que l’homme est absolument
inapui^amt à l’empêcher.
Q«^ ii s’agit d’oiseaux qui mangent",liïla?’! cerises, ou mes prunes, je
puis ,"%r’j’en sens le besoin , m’en
défendre en les effrayant et en faisant
bonne garde pour les chasser lorsqu’ils
reviennent. Mais quand j’ai affaire à
des milliers d’araignées , de moucherons, de chenilles, d’insectes qu’on distingue à peine et qui s’attaquent aux
petites plantes à peine nées, aux fleurs
et aux fruits de mes quelques arbres,
toute mon expérience et toute ma
force me font défaut ; quand j’aurais
tout un arsenal rempli d’instruments
de destruction, mes ennemis, presque
invisibles, s’en moqueraient aussi bien
que de moi.
Dans son infinie sagesse la borine
providence de Dieu a poucvu dès le
commencement à ce que le fruit du
travail de l’homme fût protégé contre
les dévastations de ces nuées de pillards, et non seulement à cela mais
aussi à ce que , pendant son travail ,
souvent si pénible, l’homme fût réjoui
et comme soutenu par les joyeux chants
de ces troupes auxiliaires, qui ne lui
coûtent rien et lui rendent tant de
services.
J’ai été très péniblement frappé, H
y a deux ans déjà, puis encore l’année
dernière, en parcourant certains sentiers écartés que Je connaissais depuis longtemps , du silence presque
complet qui y régnait. Autrefois , de
chaque buisson s’envolait un oiseau,
de chaque arbre retentissait la mélodie
éclatante ou douce de quelque oiseau
chanteur, merle, rossignol, fauvette,
chardonneret, pi’nson, grive, ou loriot.
Aujourd’hui!, c’est à peine si l’on entend chaque cinq minules les sons
beaucoup plus timides de ces pauvres
petits êtres qui, en se voyant réduits
à un si petit nombre et pressentant
le sort qui les attend , craignent de
trahir leur présence par des chants
isolés.
Qui donc a plusieurs fois décimé
ces bataillons, infatigables au combat
pour le service de l’homme ? Sans
doute le terrible faucon, les immole
par centaines et en nourrit ses petits ;
le chat leur fait une guerre atroce,,
le jour et surtout la nuit, où ils reposent sans défiance sur la branche
d’un arbre ; la grêle quand elle dévaste nos campagnes, les lue par milliers. — Les chasseurs aussi qui ne
peuvent atteindre une proie plus noble,
n’ont pas honte de rapporter en triomphe tout ce qu’ils ont pu abattre, même
des hirondelles et des rossignols. Si
j’étais revêtu d’une autorité suflisanle
pour cela, j’ordonnerais que les chasseurs qui rapportent un pareil gibier,
paya.ssenl, pour chaque petite tête
d’oiseau, une amende égale à la dépense qu’ils ont faite pour leur permis
de chasse, ou qu’ils passassent autant
de semaines au pain et à l’eau dans
une prison. Je doublerais la peine
conlre les . braconniers qui prennent
les petits oiseaux à leurs lacets et à
leurs filets. El cependant tous ces destructeurs réunis font moins de mal
à nos amis et aux protecteurs naturels
de nos récoltes que les dénicheurs.
Ce ne sont pas toujours des enfants,
ce sont ausssi de grands jeunes gens,
même des hommes qui font cet abominable métier que la loi défend et
7
que tout le monde pralique, ou lolère.
J’ai quelquefois demandé à un syndic,
ou à un conseiller, quelle est la date
et la teneur du règlement dont j’ai
entendu parler ; jamais je n’ai pu obtenir un renseignement positif. On dirait presque, à voir comment les choses
sc passent, que tous ceux qui ont
mission de surveiller et de réprimer,
se sont donné le mol pour fermer
les yeux, laisser faire et même parfois
manger les pauvres petits oiseaux qu’ils
achètent ou que leurs fils leur apportent.
Pour peu que cela dure encore cinq
ou six ans, nous en serons réduits,
comme on l’a été ailleurs, à faire venir
à grands frais ces indispensables auxiliaires, des pays où l’on a la sagesse
de les protéger. Si j’étais maître d’école je voudrais donner tous mes soins
à inculquer aux enfants le respect des
petits oiseaux, et si j’avais des catéchumènes à instruire je ne manquerais
pas d’ajouter une section qui aurait
pour titre ; De nos devoirs envers les
mes et plus spécialement envers les
oiseaux.
Votre dévoué
'■ 'î ■ Y.
l{ou)C)eUê0 rcltgkuoee
et faits divers.
Italie. — Biraanche dernier, 9
mai, a eu lieu à Turin, la réception
dans l’Eglise Vaudoise de celle ville,
de trente-deux catéchumènes, dont dix
adultes, 3 hommes et 7 femmes sortis
du catholicisme romain|, et siæ jeunes
gens nés de parents sortis, eux aussi,
de l’Eglise de Rome.
France. — Le doyen de la Faculté
de théologie protestante de Paris, M.
le professeur Lichtemberger, vient d’adresser en son nom et au nom de ses
collègues, à M. le professeur et député
Paul Berl, une lettre de complète adhésion au projet de loi présenté par ce
dernier à l’Assemblée Législative française, et portant abolition de l’exemp
tion du service militaire, accordée
jusqu’ici, de par la loi, aux ministres
des différents cultes reconnus par l’état.
De l’avis de M. Lichtemberger une
telle disposition n’est pas seulement
la plus conforme à la justice, elle l’est
encore aux inlérêls bien entendus de
l’Eglise, au point de vue surtout de
la sincérité des vocations à la carrière
pastorale.
— Les conférences qui se tiennent
sur différents points de la- France, et
dont nous avons eu souvent l’occasion
d’entretenir nos lecteurs, continuent
à attirer partout des foules non seulement considérables, mais alleniiyes
et sympathiques. Celles, en parliculier,
que l’un des agents de la Société de
Paris, M. le pasteur Fourneau, a tenues
dernièrement à Lille, ville connue par
la ferveur de son catholicisme paraissent'avoir eu un succès particulièrement vif. Le sujet choisi par le conférencier était ['Histoire des religions,
et pendant trois soirs, le Grand-Théâtre
offert graluilemenl par la municipalité,
regorgeait d’auditeurs en présence desquels M. Fourneau a pu arboi’er le
drapeau de la vraie religion du Christ.
Tous les journaux libéraux dé la ville
s’accordent pour constater le grand
succès obtenu par le conférencier.
— La Conférence pastorale de l’Eglise de la confession d’Augsbourg,
après une'importante discussion provoquée par M. le pasteur Pfender sur
la version Segond, s’est déclarée favorable à l’introduction dans l’Eglise de
celte version , pour le cas où le savant iradueleur consentirait à faire un
certain «nombre de modiiicalions absolument urgentes.
Suisse. — D’après un journal de
Bâle il existe en Suisse établissements de bienfaisance destinés aux
enfants pauvres, savoir 18 orphelinats,
23 colonies agricoles, 58 maisons pour
enfants abandonnés on vicieux, 10 institutions de sourds-muets, 3 asiles
pour idiots, 9 écoles industrielles et
13 autres établissements divers, de la
même catégorie. Plqs de 6000 enfants
y trouvent un abri , sous la direction
de 553 instituteurs et institutrices assistés de 223 auxiliaires ou serviteurs
8
.,160^
(les deux sexes. Genl de ces élablissemenls sont etitreiemis pur des dons
volonlaires et Si seulement reçoivent
des subsides de l’Etut.
France. — La Conférence pastorale
générale (composée de pasteurs et
de inembres appartenant aux Eglises
nationales et inàépendantes,) a mis à
son ordre du jour pour l’année prochaine les deux sujets suivants dont
l’impor,lance et l’aclualilé ne seront
méconnues par perisonne :
1. Des moyens de réveiller dans nos
Eglises le zèle missionnaire.
2. De l'influence de la doctrine dans
la prédicalim.
Autriche. ^— La Prusse n’esi pas
le seul pays de l’Europe menacé de
voir la vie inlellectufille et économique
passer de la populaiton chrétienne, au
padvoir de la nationalité juive. On
fait tout pareil se vérifie en Autriche.
Dans celle fraelion de l’Empire des
Habsbourg, en eflel, il a été;coost,até
mte sur 2140 avocPits, il y en a 1014
d’israëliles; sur 2488 élèves que coneplent les écoles supérieures ,de la çapilale ,d4Û38 sont Juifs ; sur 59122
marchands, 30.000 le sont pareillement. En outre , parmi les 370 publicistes de la Basse-AnU'iche , il u’y
en a que 445oqui ne soient pas juifs.
Amériçue. --?Le pm-pi'es
bylérien, c’est-à-dire, irâuttissanl dans
son sein des délégués de toutes les
Eglises presbytérieinnes du monde,
doit se tenir à .Rliiladelphie {.EtatsUnis ) du 23 septembre au :30 octobre.
Les préparatifs sont fort avancés e.1
le nombre des délégués ¡attendus ¡est
considérable.i
:polttt(|De
, Mttêüe. — Il n’est question que |
d’élçptions et de lutte électorale dans
toute l’étendue iflô ,illlafie. Les iprinci- ^
paux bojnmes politiques des ,divers
-partis parcourent le pays dans ‘tous
les sens et prononcent des discours
et développent leqt's programmes.
Trois partis principaux sont .qn pi‘é-|
senee: la droite, la gauche minislérieUe
et la gauche dissidente de Crispi, de
Nicotera et de Zanardelli. — iNous
faisons des vœux pour le parti libéral
co.nstitntionnel, ,qui ,a présidé à !' u.ijijé
de l’Italie et qui nous a conduit à
Rome.
— Dans le collège de Briqueras, l’exdépulé Geymel est porté par l'Association progressiste de Turin et par
une partie des électeurs, pendant que
d’autres lui opposent M. l’ingénieur
Adolphe Pellegrini qui a déjà été leur
caudidal dans les deux précédentes
élections: M. B.ollegrini psi recommandé par l’Association libérale constitutionnelle et par des antécédents
favorables; il a fait preuve de talent
dqns Tadniinistralioh ; sa jbrt.une et
sa position sqnt des garajiifies do son
indépendance. — L’honorabjlité d«
colonel Geymel est an dess,us de lopl
doute; et les électeurs du eollège^.de
Briquéras, qui ne lui accordent pas
leurs souffrages, ne le refusent pas à
l’aimable personne du candidat, au
militaire instruit el distingué, mais
dont Je prpgratnine n’est .pas .le leqr.
C’est pour nous une question de'principes el non de perso.nnes.
Quant à nous, nous aurions voulu
.pouvoir à cette occasion reparei' le
(tort que nous ayons ,,fqil à nniiii® bOS
.anciens idéputés et préparer gn :méme
temps le tort-que'nous nous sommes
fait à nous mêmes. Espéronp que ■ le
4® collège de X.ai’ip .fera qo que nous
n'avons pas pu faij:e(!
iV r^ona.ott'ii©
Magasin d’Maffes':eti:de -'mqrçer;ies. T’Adresse: P. Roman, La Tour Pélis.
__________________: _______ . I :
Erkbst Robert, -gérant elAdminislraieur.
- ——Í^ ."-rri—VT U .. ; r-i---Tl—' ; ■ 1 ! ■ - - I '
Pignorol, dmP-sfih.iftnlpre.ieliJda^earçlJir ■