1
Cûinple-eouranl avec !a Post«
PRIX D’ABONNEMENT PAR AN
Italie.............. L. 3
Tous les paya de VUniou
de poste ... ...» 6
Amérique du Sud . 9
On s'abonne;
Au bureau d’Adrninislralion;
Chez MM. les Pasteurs ;
Chez M. Ernest Robert (Pignerol)
et à l’imprimerie Alpina k
Torre Pelllce.
L'abonnement part du 1. Janvier
et se paye d’avance, |
Année XX. N. 38.
Numéros séparés demandés avant
la tirage, 10 centimes chacoii.
Afinoncoa; 20 centimes par ligne
pour une seule fois — 15 centimes de 2 A 5 fois et 10 centimes pour 6 fois et au dessus
S’adresser pour la Bédactlon AM.
le Past, E. Bonnet Angrogne,
(Terra PeUiceH, et pour TAdlulnistratlen à M. Jean Jalla,
prof., Torre Peüice.
20 Septembre 1894
Tout changement d’adresse est
payé 0,10 centimes. _______
LE TÉMOIN
ÉCHO DES VALLÉES VAEDOISES
Paraissant chaque Jeudi
Vous me eetei témoins. Act. 1,8. Suivant la vérité avec la charité. Eph. IV, 15, Que^n règne vieune^^^th. Vl^
Séomninire:
Le Synode Vaudois (Hôpitaux, Orplielinat,
École de théologie. Constitution, Confession de foi, Propositions) -- Conférence pédagogique — Asile des vieillards — Nécrologie J. T. Peyronnel —
Exposition de petites industries — Faits
divers — Revue politique — La tombe
de Léon Xlll.
Amministrativo degli Istituti Ospitalieri Valdesi ainsi queleRegolamento
interno degli Ospedali Valdesi proposés par la Commission.
La gesiion de la Commission des
Institutions hospitalières vaudoises
ne prend pas beaucoup de temps à
l’assemblée. M. A. Balmas Ut le
contre-rapport de la Commission
examinatrice qui constate la bonne
marelle des institutions elles membres du synode qui prennent la
parole ne font guère que des observations de détails. En votant les
conclusions élogieuses de, la Commission examinatrice, les membres
de rassemblée rappellent les améliorations introduites dans les hôpitaux de Torre-Pellice et de Pomaret
et surtout dans l’Orphelinat. Les
finances sont dans un état prospère
et tout marche à souhait.
Le synode approuve après une
très courte discussion précédée d’un
contre-rapport de M, le pasteur D.
Peyrot, le Statulo et le Regolamento
L’examen de la gestion du Conseil
de l’Ecole de Théologie de Florence
est encore plus vite terminé. Le
rapport ne, contient rien de bien
saillant, et le contre-rapport lu ,par
M. le Prêt. D.d Jabier se borne,
en fait de critique, à exprimer le
désir que le rapport du Conseil entre
dans plus de détails sur les points
importants de la gestion. Il reconnaît
du reste que le Conseil a mérité
l’approbation de l’assemblée synodale
et celle-ci vote des conclusions dans
ce sens.
La Commission chargée de rédiger
un projet de Constitution n’avait
pas manqué de présenter son travail
imprimé aux membres du synode
quelque temps avant l’ouverture de
ses séances. Ce projet contient 7
chapitres portant les titres qui suivent: I. De l’Eglise en général. II.
Des Eglises îMrticulières. III. Des
assemblées d'église. lY. Des Conseils
d’Eglise, V. Des Synodes régionaux.
VI. Du Synode Général. VII. De la
Table. Comme il n’était pas facile
2
W'
k
m
&■ ,
!!:'•<■■
t'i"'
sir-.-,
ivV
K« -.''■■
’kV.? .
#îï ■
- 298
à tous les membres du Synode de
faire un examen approfondi de ce
travail, une commission avait été
nommée pour l’étudier et pour en
référer à l’assemblée. La parole est
donc accordée à M. le pasteur Paolo
Longo qui déclare que les avis étaient
assez partagés au sein de la Commission qu’il a présidée, et que
celle-ci est pourtant arrivée aux
conclusions suivantes qu’elle propose
à l’adoption de l’assemblée: îæ Synode remercie la Commission qui
a beaucoup travaillé pour rédiger
le projet de Constitution et décide
que ce projet soit envoyé aux églises
des Vallées et de la Mission avec
prière de l’examiner. Cha;|ue église
est invitée à faire parvenir ses obseivalions avant le 30 Juin 1895 à
la Commission de la Constitution.
Ce n’est pas un vote que l’on demande aux églises, mais seulement
l’examen du projet et la transmission
des observations qu’elles croiraient
devoir y faire. Le synode qdopte.
Une Commission présidée par M.
le D'' Geymonat avait été chargée
de s’occuper de la Confession de foi.
Elle fit son rapport qui aboutit à
cinq articles déclaratifs dont elle
donne lecture à ¡’assemblée synodale.
Celle-ci trouve qu’une question de
si grande importance ne peut être
résolue sans que les membres du
synode ayent sous leurs yeux les
termes dans lesquels sont rédigés
ces cinq articles. L’assemblée décide
de les faire imprimer et de s’en
occuper le jour suivant lorsque ses
membres auront eu le temps d’en
prendre conaissance et de les examiner à fond. M. le pasteur A. Gay
fait observer que, d’après la Constitution actuellement en vigueur, les
questions relatives à la doctrine doivent être soumises au Corps des
Pasteurs avant d’etre examinée par
le synode. Après une discussion
, quelque peu prolongée l’on décide
que îq question soit examinée par
le synode, lorsque le Corps des
pasteurs aura pu donner son préavis. Le Corps des pasteurs se réunit
dans la salle du Synode le jeudi
soir, 6 7.bre, et discute longuement
l’art, l.r relatif au catalogue des
livres de la Bible. Tous les pasteurs
sont d’accord pour approuver la
première partie de cet article qui
déclare que tous les livres de l’Ecriture Sainte sont inspirés de Dieu.
Mais les divergences surgissent sur
la seconde qui semble à plusieurs
ne pas être une conséquence logique
de la première.
Le Corps des pasteurs décide de
ne pas prendre de résolution précipitée sur un point d’une si grande
importance et propose au synode
de conserver la confession de foi
que nous avons sans l’expliquer par
aucun article déclaratif. L’assemblée
synodale approuve les conclusions
du Corps des pasteurs et passe à
l’ordre du jour.
L’ordre du jour porte l’examen
des propositions sur lesquelles M.r
le D” H. Meille donne le préavis de
la Commission dont il est président.
Sans résumer la discussion, qui a
été très courte dans quelques cas,
nous nous bornons à donner la substance de ce qui a été voté, lorsque
nous ne donnons pas l’ordre du jour
textuel.
Le Synode exprime à M.lle Charlotte Beckwitt sa vive sympathie au
sujet du départ de sa chère, et vénérable mère. 11 l’assüre que l’affection dont l’Eglise Vaudoise a entouré ses parents à cause des bienfaits qu’elle a reçus d’eux, elle la
place maintenant sur la tête de sa
fille en demandant à Dieu qu’en
même temps que dans les promesses
de sa Parole, 11 lui fasse trouver dans
une activité semblable à celle qui
lui a été rappelée dès son enfance
et à celle dont elle a été témoin,
toutes les consolations qui dans l’épreuve qu’elle traverse lui sont nécessaires.
3
— 299 —
Le Synode accepte avec reconnaissance la proposition de Miss A.
Nisbet d'employer la somme recueillie par son initiative et par le moyen
de quelques journaux religieux à
créer une bourse nommée Bourse
Steîvart en faveur d’un éléve de
l’Ecole latine du Pomaret et charge
la Table de fixer de concert avec
Miss Nisbet les conditions auxquelles
cette bourse devra être assignée. 11
charge en outre son bureau de com^
rauniquer cette décision à Miss Niâ^
bel et à M.me SteWart, l’argent pour
fonder cette bourse ayant été collecté in memoriam du regretté
Stevi'art.
Le Synode recommande aux églises des Vallées de contribuer pendant l’année ecclésiastique 1894-1895
L. 550 pour les irais d'administrationj
L, 250 pour chacune des caisses de
pension des pasteurs et de leurs
veuves, L. 2000 pour l’école supérieure de jeunes filles et L, 2000
pour le lycée de Colonia Valdense.
Ces mêmes sommes ont déjà été
demandées l’année dernière; mais
elles sont encore nécessaires, vu
que les conditions financières de ces
caisses et de ces établissements n’ont
pas sensiblement changé.
Le Synode décide que le Directeur du Collège continuera d’être
nommé par la Table, sur le préavis
du conseil des professeurs. La même
personne ne pourra pas rester en
charge plus de trois années consécutives.
Le Synode exprime sa reconnaissance à M.le Mader, à M.le Symington
et à leurs familles pour le concours
efficace prêté à l'Eglise Vaudoise en
vue de la fondation d’une église à
Tende et pour f évangélisation des
ouvriers qui travaillent au tunnel
entre Limone et Nievole.
Le Synode accueille favorablement
les demandes de M. J.n Rochat qui
travaille à l’Institut Gomandi de Florence, de M. Albert Billour qui
évangélise les italiens de flllinois à
Spring Valleys, de M. B.. Soulier
pasteur de la Colonie Vaudoise de
la Caroline du Nord, de M. Adolphe
Jalla et de M. Paul Davyt missionnaires au Zambèze et place les trois
premiers sous la haute surveillance
du Comité d’Evangélisation et les
deux autres sous celle de la Table,
Le Synode charge son bureau de
nommer une commission pur étudier la position ecclésiastique des
pasteurs placés sous la haute surveillance des administrations. Cette
Commission se compose de MM. A.
Gay, pasteur, J.n Ribet, sénior, pasteur, Henri Pascal, pasteur, J.n D.l
Cougn, et Ernest Turin.
Le Synode accorde l’éméritation
â M.r William Meille qui, à cause
de l’état de sa santé, ne peut pur
le moment prêter service actif et ’
qui tient cependant à se rattacher
au Corps pastoral vaudois.
E. B.
CONFERENCE PEDAGOGIQUE
Nous voudrions pouvoir faire connaître à nos lecteurs, dans son entier,
le travail que M. J. J. Malan a lu
au dernier congrès pédagogique.
L’espace si restreint dont nous pouvons disposer nous oblige à en faire
un résumé et un résumé si concis
que nous devons dés à présent de-‘
mander pardon à l’autenr de le
soumettre lui et son ouvrage à une
pareille lecture. L’essai se compose
de deux parties intitulées respectivement: Les lacunes de noire système d'instruction. Les lacunes de
notre système d'éducation.
Première Partie. Les lacunes de
notre système d’instruction.
I. L) L’auteur touche d’abord aux
lacunes observables dans la direction des écoles élémentaires. L’Inspecteur à un champ trop vaste â
cultiver, les délégués sont ordinairement des personnes si surchargées d’occupations qu’ils ne peuvent
fl
■: -y.:?
, .. is;
&
■■ : ■ f
■P.i.îi''';
j’. V*
'#
4
- 300
li
se
est à désirer
contenter des
consacrer aux écoles que leurs moments perdus; dans les commissions
scolairesii ne régne pas toujours toute
l’entente désirable; elles inspectent
les régents plus qu’ elles ne leur
viennent en aide.
2. ) Les régents.
que bien loin de
connaissances acquises à l’école normale, tous ils continuent à s’inslj'uire
et à se perfectionner. 11 est déplorable, d'autue part, que nos régents
ne puissent avoir en vue une amélioration progressive de leur sort,
amélioration qu’offrent toutes les
autres carrières.
3. ) Livres de texte et programme.
Nos régents devraient, aussi bien à
Rodoret qu’à la Tour, s’uniformer au
programme du gouvernement; ils
devraient faire tous usage des mêmes
manuels. Il faudrait en finir, ici,
avec un horaire impossible «néga
l’hygiène et du bon sens»,
des classes au nombre de
5 réunie.s dans le même
tion de
là, avec
4 ou de
local.
4.) Méthode d'enseignement. Dans
nos écoles la part faite à la mémoire est encore trop considérable; on
ne fait pas assez appel à la rétleclion, au raisonnement, trop de poésies, trop de longs fragments bibli
ques appris par cœur, et non tou
jours compris. Les leçons dites « de
choses » deviennent facilement une
nomenclature des plus arides. On
pourrait, avec avantage, y introduire
quelques simples notions sur les lois
londamentales de l’Etat, sur l’iiygiéne
des maisons de ferme, sur l’agriculture, sur les préjugés et superstitions qui ont cours au sein de nos
populations. — Il est plus que temps
de chercher à obvier à l’inconvénient de l’accumulation des classes
dan.s un seul local, par l'établissmeiit
partout des écoles mixtes.
5.) Irrégularité des élèves et négligence des parents. Ils sont trop
nombreux les parents qui se contentent d’une obéissance qui frise
la révolte et ne trouvent rien à
redire aux manières grossières, au
langage inconvenant, aux mensonges
de leurs enfants ; qui rient de leurs
espiègleries, de leurs mauvaises actions même quand les régents en
sont les victimes; qui saisissent le
premier prétexte pouf garder leurs
enfants à la maison. Gomment avec
de tels parents peut-on s’attendre à
ce que les élèves soient réguliers
et à ce que leurs devoirs soient
bien préparés? Et pourtant il ne
faut pas l’oublier la base de l’éducation ce n’est pas l’école, c’est la
famille, et là où les parents ne savent inspirer aux enfants ni respect
ni obéissance, l’école ne peut rien
faire.
6, ) Eiieignement simultané des
deux langues.
Sur ce point les avis de nos instituteurs sont variés, souvent opposés l’un à l’autre. M. Malati se contente de constater que la perte du
français aurait pour nos populations
les conséquences les plus graves, et
et que gouvernement et municipes
semblent enclins à généraliser l’étude du français plutôt qu’à la restreindre.
Seconde Partie. Les lacunes de
notre système d’éducation.
Ici il ne s’agit plus d’ùne question didactique, mais d’une étude
sociale qui doit noua intéresser, non
seulement comme irisLituteurs, mais,
comme membres de la famille Vaudoise et comnié citoyens. M. Malan
entend la traiter avec un esprit de
grande franchise, derrière lequel se
cache un amour sincère et profond
pour nos Vallées. Eh I bien, en comparant, sous différents aspects, l’état
actuel de notre population, avec ce
qu’il était il y a un quart de siècle,
il lui semble qu’un abaissement
sensible du niveau moral s’est produit. L’auteur rend témoignage à
l’activité redoublée de régents et
pasteurs; mais malgré tout...
\
5
301
1. ) On ne peut qu’être frappé par
l’indiHérenee dont les parents font
preuve à l’égard de leuis enfants.
Des jeunes ülles sont lancées, par
centaines sans protection, sans garanties, tout à fait au hasard dans
les grandes villes de l’Italie et du
midi de la France. Qu’importe à ces
parents le milieu moral où leurs
enfants vivront? Pourvu que leur
salaire soit augmenté et ils consentiront.
2. ) Le conférencier connaît une
autre source de dégénération dans
le fait que le travail manuel, industriel est si peu apprécié parmi
nous. Toutes les professions lucratives sont entre les mains des catholiques; quant à nos jeunes gens,
leur ambition est satisfaite lorsque,
dans quelque ville du littoral, ils
trouvent à occuper une place de
marmiton ou de garçon de café, avec quel avantage pour leur moralité, on peut aisément le comprendre,
3. ) Trop de Vaudois, et pas tous
appartenant aux classes inférieures,
cherchent à cacher leur origine et
leurs principes religieux: ils en ont
honte !
4. ) Il y a. parmi nous, peu de
franchise. Le mensonge et la dissimulation sont considérés comme
des péchés véniels. Les parents tolèrent et parfois encouragent, parleur exemple, cette funeste habitude.
5. ) Il est fort regrettable que dans
l’œuvre de l’Evangélisation, on ait
abandonné peu à peu les écoles.
C’est vouloir combattre avec une
armée composée d’officiers et dépourvue de soldats. Aussi qu'est-il
ar-rivé ? Dans maintes localités, lors
que le premier enthousiasme se fut
évanoui, l’indiflérence, le scepticisme
et la superstition reprirent le dessus.
6. ) L’émigration à l’étranger nous
a été funeste. Dans l’intéi-êt de la
population tout entière, mais sur
tout dans l’intérêt de l’œuvre de
l'Evangélisation, il semblait naturel,
logique, expédient de suivre l’exemple de nos ancêtr-es et de constituer de petites colonies en mainte localité de notre beau pays.
En favorisant, au contraire, l’émigration dans la lointaine Amérique, on a privé notre pays de nombreux et robustes bras et d’un capital considérable; et on a privé
l’œuvre de l’Evangélisation d’un
puissant moyen de propagande.
Considérée sous ses divers aspects
l’émigration transatlantique a été
pour la patrie vaudoise et pour la
patrie italienne une perte matérielle considérable.
L’Asile des rieillards
L’année dernière, à l’occasion de
leurs noces d’argent, nos Souverains
exprimèrent le désir que les sommes qui auraient été nécessaires
pour fêter cet événement fussent employées à des œuvres de bienfaisance.
M. G. A. Tron, pasteur à S.t Germain, saisit celte idée et se mit à
l’œuvre, aidé par quelques amis de
bonne volonté. Et le 12 de ce mois
il eut la joie de voir ses efforts couronnés de succès. On inaugurait, en
effet, l’Asile Umberto et Margherita
destiné aux vieillards.
Ce fut un jour de fête à laquelle
prirent part de nombreux représentants de toutes nos Vallées. Outre
les membres du comité organisateur
qui se trouvaient au complet, parmi
lesquels nous mentionnons les deux
conseillers provinciaux chev.rs Poët
et Coucourde, nous sommes heureux
de nommer l’honorable Facta et les
chev.rs Chiantore et Midana de Pignerol. Vers 11 heures une nombreuse foule se transforma en auditoire attentif autour de l’estrade
improvisée, sur la place, devant l’asile, et la fonction commença.
Après le chant de deux cantiques.
6
/*■;
f-'i. ’
j,..r-
r-'
m
une prière du Modérateur et ia lecture du psaume 71.me, la parole
fut olïerte au Prof. D'" Geymonat,
Nous nous permettons d’en rapporter
ici ciuelques traits:
« En quittant les côteaux florentins brûlés par le soleil, et en voyant
ces vertes prairies et ces montagnes
recouvertes de bois et riches en
sources abondantes mon cœur s’écrie; Oh mes Vallées bien-aimées!
Oh bien-heureux pays! Ici tout parle
de l’amour de Dieu qui offre à ses
enfants ses’riches dons. D’autre part
l’activité de ses habitants concourt
à donner au pays la prospérité dont
il jouit. Ce qui frappe d’abord le
voyageur en arrivant ici c’est la fabrique "Wideman et Simondetli qui
donnent du pain à un grand nombre
d’ouvriers; ce sont ensuite les écoles;
ce sont en 3.me lieu deux temples,
de foi différente, pour élever les
âmes à Dieu et pour nous enseigner
le respect réciproque (appl,); c’est
enfin cet asile, monument de civile
et de chrétienne charité, dù, après
Dieu, à l’activité infatigable de M.
C. A. Tron et aux nombreux donateurs, parmi lesquels je mentionne
le chev. D"' Monnet de Florence,
l’ami fidèle et généreux de S.t Germain ».
A ce point le vénérable et cher
prof., avec sa parole de chaude éloquence émut les auditeurs en parlant comme il sait le faire, de la
charité, cette vertu céleste qui est
l’essence de Dieu; comment elle
doit être exercée envers les vieillards, qui sont souvent très exigeants,
avec beaucoup de patience et d’abnégation ; car s’il y en a d’heureux,
qui ont tourné leurs cœur vers J.
G,, la Inmière du monde, il y en a
aussi beaucoup de malheureux. Les
vieillards, dit-il, comme les enfants,
ont besoins de beaucoup de soins.
Mais pendant que les mères pensent avec tant d’amour à ceux-ci,
qui pense à ceux-là?
Qu’un asile de vieillards est donc
précieux! Que la bénédiction de
Dieu repose sur celui-ci. Il ne pourra
pas contenir tous les nécessiteux
qui le désireront, et il ne le devra,
parcequ’il ne peut pas remplacer,
pour les familles qui le peuvent, les
soins, le respect et la vénération
qu’elles doivent à leurs vieillards
qui sont les uniques iuôles de leurs
maisons.
A ce point l’orateur rappelle que
la ville de Pignerol, avec son hospice,
n’est plus ce qu’elle était pour les
Vaudois; Il s’en réjouit en disant
qu'à des besoins communs il y a
une charité commune. Et il salue
cette ville, et le député Facta qui
se trouve devant lui, salutation qui
est accueillie par la foule avec des
applaudissements. Cette maison dit-il
enfin, doit être une maison de Dieu
où la lampe de l’amour divin doit
toujours briller d’un vif éclat; mais
si ceux qui y entreront portent avec
eux le vice, les passions... elle deviendra une maison de peine. Et il
termina en disant; Chers amis, jeunes ou vieux, que nous puissions
tous nous, entendre dire, à la fin de
notre vie; « cela va bien... » Math.
25, 21.
Vint ensuite un chœur préparé
pour la circonstance et une prière
prononcée par M. H. Meille.
Après quoi M. Pons, pasteur à
■Naples, parla de la nécessité de
chaque chrétien de s’occuper de la
question sociale en pratiquant la
charité, telle qu’elle est indiquée
par l’Evangile.
Enfin M. Pons, Modérateur se léva
et dit; M. Geymonat a inauguré
celte maison et très bien; mais ce
n’est pas tout. Les vieillards qui
seront reçus ici auront besoin de
manger; que ceux qui ont déjà fait
quelque chose .continuent, et que
les autres suivent leur exemple.
Donnons, non pour que le ciel s’ouvre et que Dieu nous aime, mais
parceque le ciel s’est ouvert et que
Dieu nous a aimés.
La cérémonie se termine à midi
et demi par un chant et une prière.
, i
7
303
Un banquet donné dans les salles
de l’asile réunit encore l’après midi
plus de 140 convives.
Pendant le dîner on donna communication de plusieurs dépêches
et lettres de MM. le Sous-Préfet de
Pignerol, du D/ Rollo, du Lieut,
colon. Cocilo, de 1’ bon. Peyrot, du
chev. W. Meille, du chev. D.” Monnet,
du Comm. IL Soulier et du Comrn.
Pellegrini. Plusieurs discours furent
aussi prononcés par MM. G. A. Tron,
chev. D.' Geymonat, honor. Facta,
chev. avv. Poét, Armando Bussi du
Secolo, chev. J. Weilzecker, chev.
J. P. Pons, chev. Midana, J. D. Turino et Rev. U. Jauni.
Une soirée bien réussie vint clore
cette belle journée et augmenter les
fonds destinés à l’asile.
Oh que Dieu mette le sceau de
son S. Esprit à ce que riiomme a
commencé sous son regard, et qu’il
le continue pour le soulagement des
malheureux et pour sa gloire!
A. B.
L’on vient de nous annoncer la
mort inattendue de M. l’instituteur
à F âge
JEAN THOMAS PEYRONEL
décédé à Rorà le 19 cour
de 42 ans. M. Peyronel a enseigné
successivement à Rocheplate, A Prarustin, à Lasalle et à Rorà. Il laisse
dans le deuiÎ sa hien-aimée compagne et leurs sept enfants. Qu’il
plaise au Seigneur de les soutenir
et de les fortifier dans cette rude
épreuve.
Exposition des petites
industries
'I L’exposition des petites industries
a été visitée avec intérêt par un
grand nombre do personnes et l’on
peut bien dire qu’elle a dépassé en
bien l’attente de plusieurs. Le nombre des objets exposés a été considérable et a montré ce que peut
faiie notre population. Nous avons
remarqué avec plaisir que la plupai t
des objets ont une utilité réelle, bien
qu’il y en ait quelques uns aussi
qui visent à l’agrément. Il est à désirer que ceux qui ont vu el examiné les objets exposés se mettent
à l’œuvre pendant l’hiver qui va
venir et employent leur temps dans
la confection d’objets utiles qui auront facilement leur écoulement.
La population de nos Vallées possède la matière première, le temps
et l’intelligeance nécessaires pour
réussir.
Nous avons vu de belles photographies dans l’une des salles de
l’exposition et nous croyons qu’elles
ont été généralement appréciées.
Ce qui n’a pas été aussi généralement apprécié c’est la farce relative
aux photographies instantanées qui
n’aurait pas dû atteindre le grand
public. '
Nous espérons que cette première
exposition aura servi, entr’autres
choses, à donner des idées aux travailleurs, et qu’une exposition fului’e
révélera bien des talents inconnus
et mettra sous nos yeux un tel nombre d’objets que le vieux Pensionnat
ne servila plus pour les contenir.
E. B.
Parmi les délégués des églises
sœurs qui ont pris la parole au
synode, il faut aussi nommer le Rev.
Ügo Janni de l’Eglise . catholique
nationale, dont le discours paraîtra
du reste avec ceux des autres dans
le numéro prochain.
Le train rapide qui dévorait la
route entre Paris et Cologne en raison de 80 kilom. par heure se heurta le 9 cour, dans la gare de Apilly
8
.-1
- 304
(Oise) contre une macbine et quelques wagons qui n’auraient pas dû.
manœuvrer sur la ligne à ce moment.
Les machines et les trois premiers
■wagons volèrent en éclat et ne sont
|)lus qu’un énorme tas de débris amoncelés duquel on a retiré 6 morts
et 17 blessés. Préparons nous à la rencontre de notre Dieu, car nous nesavons ni le jour ni l’heure à laquelle le Seigneur viendra.
A Bombay une procession de
brahmines dérange par des chants
et de 1a musique bruyante les musulmans qui lisent le Coran dans
leur mosquée. Une lutte s’engage
et dure jusqu’à 3 h. du matin, La
dépêche ne donne pas le nombre
des morts ni celui des blessés. Voilà l’édification que peuvent donner
les processions en pays payens, soit
dans l’Inde soit en Europe.
Les flammes ont fait d’épouvantables ravages dans les forêts du
Minnesota et du Wisconsin dans les
Etats Unis. Vingt-huit villes ou villages ont été totalement brûlés §t
quatre l’ont été partiellement. Le
Scotsman., qui nous apporte celte
nouvelle, ajoute que les victimes se
comptent par plusieurs centaines et
que les dommages sont très considérables.
E. B.
Revue Roliliqiie
Aujourd’hui, 20 Septembre, l’ilalie
entière rappelle l’entrée des troupes
royales à Rome par la brèche de
Porta Pia. Nous rappelons avec joie
la chûte du pouvoir temporel du
pape, sans oublier que son pouvoir
spirituel sur les conscience.s non
éclairées par l’Evangile est encore
considérable. Peu après les troupes
italiennes entraient aussi à Rome
en 1870 les pasteurs vaudois apportant l’Evangile de paix dans cette
métropole qui fut payenne et papale
et que nous demandons au Seigneur
de rendre chrétienne.
Une dépêche annonce que samedi
15 cour, eut lieu à Ping-Yang une
grande bataille entre les chinois et
les japonais; ces derniers remportèrent la victoire et restèrent maîtres du terrain. D’autres dépêches
assurent que les chinois perdirent
17,000 combattants, (1) sur 20,000
qu’ils en avaient au commencement
de r action, entre morts, blessés et
prisonniers. Les japonais n’auraient
perdu que 30 morts et 270 blessés.
Attendons les détails.
E. B.
LA TOMBE DE LÉON XIII
Le pape a ordonné au sculpteur
Macarai de lui préparer un mausolée et l’artiste est déjà à l’œuvre.
Le monument est en marbre blanc
de Carrare et il représente sur le
couvercle..du sarcophage un lion qui
lien la tliiare sous ses grifes antérieures. A droite et à gauche se
trouvent les statues de la foi et de
la vérité. Au dessus du lion se trouve
en grosses lettres noires l’inscription
suivante :
M.
Hic Léo XIII P.
Pulvis est.
(Ci git Leon Xlll Souverain Pontife
Il est poussière).
Voilà un mortel qui se préoccupe
de sa gloire et qui s’y prend à temps
pour la perpétuer parmi les hommes.
Nous lui souhaitons de se préoccuper du salut de son âme et de
regarder à Jésus Christ qui seul
peut lui pardonner ses péchés et lui
donner la vie.
E. B.
(1) 2300 morts et 14500 prisonniers et
200 débandés.
J. P. Malan, Gérant
Torre Pellice — Imprimerie Alpina