1
Année Dixième.
PRIX D’ABONNEMENTPARAN
Ualie . . . . L. 3
Tous ]«s \snyn An l’Union
de pu8(6 . . ' . * 6
Améri<|i]e . ^ . • 9
Ou s'ebonne :
Pour r/nieH«i«f ch«» MM, \eh
pasteurs et les Ubmires d«
Terre Pellice.
Pour VBcclériturAa Bur«HU d'Administration.
N. 50.
12 Décembre 1884
Un ou plusieurs numéios aépa*
rés, demandés avant le tirâpe JO cent- chacun.
Annonces: 2bcentimespar ligne.
Les «nvoii <i'arpet»i se font par
letlyfi recommandée ou pai
mandata sur le Bureau do } *•
rosa Argentina.
Pour la RÉDACTION s'adresser
ainsi: A la Direciion du Tdmoif*#
Pomaretto fPInerolo) Italie,
Pour r ADMINISTRATION adresser ainsi; A r Administration du
Témoin, Pomaretto (Pinerolo)
Italie.
LE TEMOIN
ÉCHO DES VALLEES VAUDOISES
Paraissant chaque Vendredi
K«u» I0V03 ¿¿moins. Actks 1, S.
,$utvan< Ja vem'ie utiec ¿a nharilé. Een iv, Ib
maille.
tâ Décembre. Avis importani, — Les conflilions de l’électorat dans les paroisses de
l’Eglise Vaudoise. — Tremblement de terre.
— Nouvelles du missionnaire Coillard, Paroi»» et teste»-tirés de l’Ecriture Sainte
pour chaque jour de Tannée 1885. — Pour
les enfants. — Revue politique.
±2 Déoeinlbi^o
Avis important.
Un journal quelconque, si modeste qu’il soit, ne peut subsister
qu’à la condition d’avoir un nombre suffisant d'abonnés, c’est-àdire , de lecteurs payants. Le
Témoin a été, il y a 10 ans, prévenu par son imprimeur qu'il ne
ferait pas ses frais, même si le
chiffre des ses abonnés venait à
doubler — ce qui n'est pas arrivé. La raison en était bien simple : chacun de ses abonnements
expédiés par la poste, à l’intérieur,
coûte fr. 3,12i et ne lui vaut que
trois francs. Le léger bénéfice
réalisé sur les abonnements à
l’étranger est absorbé. et ail" de
là, par les frais d’expédition.
Il est vrai que plus d’une âme
charitable nous a dit : s’il ne peut
pas vivre, qu’il meure. Doucement, cela arrivera, sans doute,
en son temps, mais nous ne pensons pas que ce temps soit venu;
au contraire, c’est maintenant,
plus que Jamais , qu’il a besoin
de vivre — car il s’est donné
pour mission de plaider la cause
et de défendre les intérêts de
l’Eglise vaudoise et il se pourrait
bien que ces intérêts courussent
quelque danger.
Le Témom ^continuera donc à
paraître aux mêmes conditions
que par le passé et si nous avons
mentionné les conditions finan-
2
304
cières lout autre que florissantes,
c’esUiniquementafin d’en prendre
occasion pour inviter nos abonnés en retard à transmettre le
montant de rabonnemenl qui va
échoir, et, s’ils entendent le
continuer, de bien vouloir le payer
d’avance comme’c’est la règle
pour tous les journaux.
Après cola, si tel d’entr’eux qui
croit que notre feuille a rendu
quelques services et peut encore
être de quelque utilité, était disposé à nous venir en aide pour
couvrir le déficit annuel qui varie
de 3 à 400 fr. nous leur en serions
fort reconnaissants.
Nous ajoutons que pour tout
changement d’adresse, il est plus
expéditif de s’adresser, ( avec
l’envoi de 25 centimes), à la
typographie Ghiantore et Mascarelli qui imprjme et expédie le
journal.
Les communications et manuscrits peuvent être adressés soit
à la Direction à Pomarct, soit à
Mr. H. Bosio, pasteur à St.
Germain.
La Dikection.
Les coiidilioiis jie l’éleeloral
dans les paroisses
de l’Kgljse Vaudoise
Nous pensons avoir énuméré et
exposé avec une clarté suffisante
les principaux actes par lesquels
s’affirme la profession des doctrines de notre Eglise, c’e.st-à-dire,
la condition principale pour eu
devenir ou en demeurer membre,
et, le cas échéant, pour obtenir
et exercer le droit de vote dans
les assemblées de paroisse. Mais
tout ce que nous avons pu dire
sera bientôt oublié par ceux qui
l’auront lu , si ce sujet si important n’est maintenu pendant longtemps encore à l’ordre du jour
dans nos paroisses et n'y fait pas
l’objet de conférences spéciales.
Nous avons vu dès le conmienceruent de cette étude (N. 47) que
soit la Constitution elle-méine,
soit le Règlement de la paroisse
ont posé comme seconde condition pour en être membre, d’abord, puis membre électeur, de
se sûumêUre d son gouvernement,
et c’est le sens précis et la portée
de cette condition qu'il nous reste
à examiner.
Et tout d’abord, qu'ést-ee que
c’est que le gouvernement de l’Eglise et comment &’eiïerce-t-in
Dieu étant un Dieu non de confusion mais de paix {1 Cou. xiv,
33), il a voulû que le bon ordre
régnât dans ses églises, que tou-,
tes choses s’y fissent avec ordre.
C'est ce qui avait lie» à Colosses
et St. Paul s’en réjouit. Le grand
apôtre a, plus que personne, contribué à établir dans les églises
apostoliques certaines règles découlant de la parole de Dieu, de
la pratique des assemblées juives,
ou dictées par sa longue expérience et plus encore par le SaintEsprit qui l’animait. A mesure que
3
. 395 ..
'w sr*r\^\/w^/JV'^Vvrv\'Wvv%rt/vv*rfc«>j
l’Eglise, devenue nombreus®
puissante, s'éloigna du modèle
primitif, qu’elle cessa de se laisser
gouverner par la parole et par
l’esprit de l'Evangile, elle s’enrichit d’ime prodigieuse abondance
de règlements et de décrets tendant avec,une admirable unité
vers un but unique, savoir sa glorification , celle de son chef visible, son autorité souveraine et
absolue sur tous les royaumes du
monde, sur les corps comme sur
les âmes. Ce n’est plus Christ qui
doit être tovU en tous; c’est celui
qui se fait (ou se laisse] adorer
copine son vicaire. Partout où elle
le peut, elle fait courber toutes
les têtes, les consciences comme
les inteUigcnces, sous un joug
d’acier. Mais elle sait fermer un
œil, même les deux yeux, là où
le bras séculier, n'est pas à sa
disposition ; en sorte que l’on voit,
un peu partout dans le monde catholique, des foules de gens parmi
les plus instruits qui ne croient ni
à l'infaillibilité du .pape, ni à l'immaculée conception de la Vierge,
ni au purgatoire, ni à. l'efficace
de la messe, qui môme se vantent
de ne croire à rien de surnaturel,
et que l’on compte avec grand
soin comme membres de l’église
au sein de laquelle ils sont nés.
Mais aussi ils ne sont revêtus
d’aucun droit et ils n’en exercent
aucun; les conducteurs de l’église
les ont tous confisqués à leur profit. Il n’est pas question pour eux
de concourir à la nomÎPâtion ni
du pape, ni des évêques, ni du
curé de la plus pauvre des paroisses, ni surtout de,s députés à
un concile général ou provincial.
Il était naturel que les églises
nées de la Réformation, en secouant le joug de la papauté, sentissent le be,soin de se constituer
d’après d’autres principes et de
se rapprocher, autant que possible, des règles apostoliques. Quelques-unes ont cru devoir retenir
au moins quelques degrés d’une
hiérarchie dont il leur semblait
découvrir les germes dains les
temps apostoliques ; d’autres se
sont établies siÉ* des principes plus
démocratique.s ; mais toutes, .sans
une seule exception, ont éprouvé
le besoin d’ajouter à leur confession de foi des principes ecclésiastiques propres à assurer le
maintien de l’ordre dans leur sein.
— Pour celles qui, comme la nôtre,
ont le bonheur de posséder une
constitution synodale, c'est dans
le Synode que se concentrent tous
les, pouvoirs et toute l’autorité.
A la question; qu’est-ce que ce
gouvernement de l’église auquel
il faut être soumis pour en être
membre? nous répondons tout naturellement c’est le Synode tout
d’abord.
C’e.st à lui qu’il appartient de
faire des lois et de siinctionner
des règlements qui lient tou.s ceux
qui se rattachent à l'église représentée par ce Synode. Mais tout
comme dans les gouvernements
constitutionnels , ni le Parlement,
ni le Souverain n’iidministrent les
provinces et les communes, ne
rendent eux-mêmes la justice, ni
ne commandent les forces de terre
et de mer, mais délèguent ces
pouvoiics divers à des hommes
qui les exerceront d'après les lois
et les instructions qu’ils auront
4
396.
reçues, il en est ainsi dans une
Eglise Synodale. L’assemblée de
ses représentants discute et adopte
les règlements divers qu’elle juge
utiles ou nécessaires à la bonne
marche de l'Eglise, puis elle confère à une ou plusieurs administrations, nommées par elle, le
mandat de veiller à leur fidèle
observation. Il y a cependant une
différence considérable entre les
deux sociétés, mais elle est toute
au profit de la socÜ?té religieuse.
Tandis que les lois civiles sont
accompagnées d’une sanction pénale qui n’est jamais sans quelque
vertu pour inspirer le respect de
ces lois, rien de pareil n’existe,
heureusement, pour les lois et règlements ecclésiastiques; aucun
bras séculier n’est offert aux délégués des Synodes pour aider à
l’exercice de leur mandat. Ni prison , ni amendes ne sont à craindre
lorsqu’on se sent disposé à refuser
obéissance aux règlements de son
église. Nous ne connaissons que
deux peines encourues par les
rebelles à Tordre établi, 'savoir
la perte de certains droits obtenus à certaines conditions, et Texpulsion hors delà Société, contre
laquelle on est en révolte. Si Ton
avait eu le courage d’appliquer
successivement ces deux remèdes
au mal que Ton déplore aujourd’hui si ûnanimément, notre Eglise
se porterait beaucoup mieux. Mais
il n’est pas trop tard pour le faire
et nous avons le ferme espoir que
Ton finira par entrer résolument
dans cette voie.
Mais encore quelles sont ces autorités et quels sont ces règle
ments auxquels les membres de
l’Eglise Vaudoise doivent respect
et soumission? C’est ce que nous
examinerons dans un prochain
article, probablement le dernier,
CA suivre).
Tremblement de terre.
(Suite).'
Un aulre senliment qui s’empare de
nous en présence d’un tremblement
• de terre c’est celui de notre complète
dépendance du Seigneur. Que nous
nous sentons petits alors, en présence
de celui que nous savons être le maître
de Tunivers ! Grand Dieu ! nous écrionsnous pleins d’admiration pour sa force
toute-puissante.
En effet les éléments sont en sa
main, les plus puissants d’entre les
hommes ontibeau se glorifier, mais
c’est à la voix de Dieu que les vents
et la mer obéissent; c’est lui qui ébranle la terre, et qui emporte les
hommes comme par une ravine d’eau.
Comme les rois de la terre sont
précédés par un avant-coureur, le roi
des rois se fait précéder, en Horeb,
quand il veut manifeslei\sa gloire à
Elie, d’abord par un vent impétueux
qui fendait les montagnes et qui brisait
les rochers, puis par un tremblement
(i Rois XIX, H).
Lorsque le Seigneur exhala son
dernier soupir sur le Calvaire, un trem-blement de terre vint ébranler notre
globe jusques dans ses fondements,
les rochers se fendirent, le.voile du
temple se déchira en deux, depuis le
haut jusqu’au bas, les sépulcres s’ouvrireht, tes morts ressuscUèrent, le
soleil s’obscurcit et des ténèbres couvrirent la face de la terre. C’est alors
que le centenier, ce guerrier romain
qui avait probablement vu la mort
en face en maintes batailles sans que
son courage se démen tît un seul instant
fut saisi d’une fort grande peur en
présence de cette manifestation de la
puissance de Dieu et se vit obligé de
reconnaître que celui que Ton faisait
5
, 397-,
injustement mourir était vi’aiment le
fiis de Dieu {MaUli. XXVII50 à 54).
C’est aussi « un grand tremblement
de terre » qui accompagne la résurrection de notre Sauveur {Matth.
XXVIII, I), comme c’est d’un phénomène pareil que Dieu se servit pour
délivrer de la prison ses fidèles serviteurs qui prêchaient la parole à
Philippes. Les ennemis de l’Evangile
avaient enfermé Paul et Silas dans
un cachot, et ces apôtres ne doutant
pas un seul instant que Dieu ne vînt
les délivrer, priaient et chantaient
les louanges de Dieu. Mais voilà que
sur le minuit il se fit tout à coup un
si grand tremblement de terre que les
fondements de la prison croulèrent,
que les portes s’ouvrirent et que les
liens de tous furent détachés {Ades
XVI, 25, 26).
' Les tremblements de terre nous
montrent bien en leur langage effrayant
à quoi tient notre vie. Une seconde
suffit pour nous lancer dans l’éternité
sans que nous ayons le temps d’invoquer le nom du Seigneur. Que ce fait
nous dise que nous ne devons pas
renvoyer d’un seul instant notre réconcüiation avec Dieu afin de ne pa.s
être surpris par la mort. Disons-nous
bien que, malades on bien portants,
nous sommes entre les mains du Seigneur, c’est lui cfui donne la santé,
qui envoie la maladie , comme c’est
lui qui fait vivre et qui fait mourir.
Oh! que bienheureux est l’homme
qui se confie en l’Eternel!
Nous ne pouvons nous empêcher de
voir dans les tremblements de terre
des avertissements du Seûjneur. Les
avertissements de sa part n’ont certes
pas manqué. Sa parole que nous entendons lire tous les dimanches au
temple, et que nous pouvons lire régulièrement dans nos maisons, est pleine
de remontrances qui nous viennent de
Dieu et qui tendent à nous amener à
lui. Que ne les écoutons-nous avec
plus d’attention, que ne les suivonsnous avec plus de constance!
Mais nous les oublions souvent, ou
bien nous les négligeons et le Seigneur
dans sa miséricorde continue de nous
avertir par les événements de la vie.
Il nous éprouve par* la maladie, par
de pénibles séparations d’avec'nos
bien-aimés, ou il rappelle à lui d’une
manière inattendue l’un de nos semblables qui travaillait à côté de nous,
hier seulement.
Négligeons-nous encore ses avertissements? Il ne nous abandonne pas, lui
qui ne prend point plaisir en la mort
du pécheur, mais qui veut que chacun
de nous se convertisse et qu’il vive. Il
nous avertit encore, mais celte fois il
se sert d’une forte secousse de tremblement de terre, puisque les*autres
avertissements ont été infructueux à
cause de notre (^durcissement. Notre
maison tremble, notre vie est en danger, et nos regards se tournent vers
celui qui nous montre sa puissance en
même temps que son amour.
Ne l’obligeons point à employer à
notre égard ces moyens extrêmes,
puisque sa parole contient en ses pages
sacrées tous les avertissements dont
nous avons besoin. N’est-ce pas elle
qui nous dit que « la terre et toutes
les œuvres qui sont en elle brûleront
entièrement ? » (2 Pierre iii. 9). Ce
n’est pas chose nouvelle qu’un monde
brûle et disparaisse, puisque les astronomes comptent au delà de douze
étoiles qui ont disparu pendant les
trois derniers siècles. L’une d’elles
d’une grandeur considérable et située
dans l’émisphère nord aurait brûlé
pendant seize mois, étant visible én
plein midi et sans le secours d’aucun
télescope et donnant successivement
une lumière blanche, puis rougeâtre,
puis couleur cendre, pour (lisparaîlre
enfin entièrement. La Place affirme
qu’elle a été brûlée. (Comparez avec
ArocALYPSE VI. 12, 13).
Rien d’étonuant que notre terre
subisse un jour le même sort puisque
nous avons déjà le feu sous les pieds.
Le livre de .lob nous l’assure là où
nous lisons que «c’est de la terre
que sort le pain, et au (lessous elle
est renversée, et elle est en feu»
(Job xxviii, 5). C’est du reste ce que
prouvent les sources thermales, les
jets d’eau bouillante que lancent les
Geysers au milieu des glaces de l’Islande, comme ausisi les cendres, la
6
tuméc, les dammes , les pierres in'Mndéscentes «l les lonenls de feu
que v,Qtiiissent les cratères de tiomoreuK volcans.
Puis donc quç toutes ces choses
doivent se dissoudre, quels ne devonsnous pas être par une sainte conduite
et pur des œuvres de piété? (2 Pierre
Ht, 11). Pourquoi tant nous affectionner au? choses périssables qui
sont qujoqrd'hiii et qui peuvent ne
pas êire demaiu ? Portons nos pensées
et nos affections sur des choses plus
stables plus précieuses. Recherchons avant tout le royaume de Dieu
et sa justice et les* autres choses
nous seront données par dessus.
Lorsque les eain du déluge se
furent un peu retirées de dessus la
face de lu terre, Dieu mit son arc
dans la nuée pour assurer les hommes’
qii’il ne détruirait plus les habitants
de la larre par le moyen des eaux.
Mais Parc-en-ciel ne peut rien contre
le délugU feu qui brûlera la terre
à ta ffp de, l’éponomie présente.
Point, d’urç dans la nuée pour nous
en gapanlir.. Regardons plus haut,
et noq^ yei’rqns bien mieux que l’arcen-ciel j nous verrons, par la foi,
l’Agneau de Dieu qui ôte les péchés
du rnonde.
Plaçpns en lui notre confiance, et
nous n’uurpns plus aucune crainte
ni (jes iremblefuenls de. terre, ni du
déluge de feu qui brûlera à la fin
np|,f'e terre et toutes les œuvres qui
sqpt en elles.
E, Boivîiiii’.
Elwrlles ¿11 Hissioiinatre Giuliart)
Les dernières nouvelles de l’expédition du vaillant missionnaire sont
datées du 27 juillet dernier. Nous les
tro.uyons dans le Journal dos Missions
de décembre,
A la date ci dessu^, la caravane
était arrivée à Lcshoma situé à trois
liepes seulement du Zanibéze, « Nôtre
inatallat'Pn, écrit M. Jeanmairet, est
bien jpréférable à,celle de la première
eiLjpéailiQii, Nous avons visité cet en
droit, lu tristesse au cœur; il ne
restait plus qu'un bout de planche
carbonisé et la tombe de Khosana,
pour rappeler un drame qui a duré
quatre mois.
C’est là que les Coillard ont été
attaqués à plusieurs reprises dan.s
leur camp, par les lions. Aujourd’hui,
les choses ont bien changé; plus de
lions, plus de tselsé dans celle partie
du pays; les léopards et les hyènes
restent seuls et nous troublent peu...
L’eau est abondante, mai.s il faut la
chercher un peu loin... Nous nous
remellrons en route le plus tôt possible, M. Coillard, moi, et trois
autres. Ce sera, je l’espère, la semaine .
prochaine et le voyage (vers le haut
Zambèze) avec le retour, nous prendra
sans doute trois mois; puis, s’il
plaît à Dieu, nous passerons tous le
ileuve celle année. Pendant notre
absence, nos ouvriers construiront
ici, a Leshoma, une petite maisonnette qui sera notre entrepôt.
Jusqu’à Leshoma, le voyage de
rexpéailion niissionnaii'e n’avail pas
été mauvais. Le beau temps les avait
favorisés; la tempéralure s’élevait à
midi, jusqu’à 15 ou 20 degrés centigrades-, tandis qu’elle descendait,
dans la nuit, jusqu’à 3° au dessous
de zéro. A deux ou trois reprises
seulement, les bœufs avaient dû passer
trente-six heures sans boire.
Par contre, le manque de vivres
avait été pour nos voyageurs un vrai
sujet d’inquiétude. A leur,arrivée à
Putarnalenga, la provision de farine
était achevée et ce furent les pères
Jésuites, établis dans celle localité
san-s habitants, qui fournirent à M.
Goülard deux sacs, de blé indigène.
«Il poussèrent l’amabilité, ajoute le
missionnaire, jusqu’à m’envoyer des
légumes: un beau chou, quelques
poireaux et de là salade... Je comprends toujours mieux qu’il faut comDailre des principes, des doctrines,
mais respecter les personnes n. .
C’est de Patamatenga que M Coillard écrit à quelques amis, le 17
juillet, jour deson anniversaire, les
7
-399
■«-ÿii
lignes suivantes: «...Voità donc ma
50™® année accomplie. Que me reslet-il encore de temps iCi-bas pour
servir mon Maître? Je siiis tout prêt,
s’il veut r[ue je le glorifie soit par
ma vie soit par ma mort. Le désir
de mon cœur, que je soumets à sa
sainte volonté, c’est pourtant qu’il
m’accorde quelques années pour l’ondee
l’œuvreque nousenlreprenons. Quelle
joie ce serait pour moi de voir,
avant mon départ pour le ciel, des
Barolsis convertis, et l’Evangile pénétrer parmi d’autres tribus
Paroles el lexles tirés de rEcriture
Sainte pour chaque jaur de l'année
1S8S.
« Ce recueil paraît, en 1885, pour
la 155.™® fois.
Destinée, dans son origine, à servir
de pain quotidien aux membres de
la petite Eglise des Frères, celle publication annuelle a fini par se répandre au loin dans les i'amilles ebré
tiennes de toutes les Eglises, Si les
Paroles et Textes sont pour chacTiii,
selon l’expression du comte de Zinxendorf, ce que le mol d’ordre est
pour le soldat, ils l'orinenl en même
temps un lien puissant qui unit en
une même familleclirétiennedes i'rères
el sœurs de toutes langues, de toutes
nations el de toutes dénominations.
Mille et mille cœurs èléveiit chaque
malin vers le Seigneur une même
offrande de prières, de supplications
el d’actions de grâces, depuis le soleil
levant jusqu’au soleil couchant; el ce
concert unanime pi’élude au grand
jour où, tonte division dans le troupeau de Christ étant engloutie par la
charité, le seul troupeau sous \e seul
bpXijer entonnera un môme chant de
louanges à VAgneau qui s’est immolé.
Le premier dés deux passages bibliques de chaque jour (la Parole)
se lire au sort an sein de la Direction centrale de l’Eglise des Frères
qui, à cet effet, dispose d’un choix
d’à peu près 2000 passages de l’Ancien
Testament. Le second (le Texte), em
prunté au* Nouveau Testament, est*
choisi par le frère spécialement chargé
de la rédaction du Livre de Textes,
Les cantiques sont censés êlfe la réponse du cœur croyant à la parole de
son Dieu. A la date de chaque jour
se trouve indiquée une portion des
Saintes Ecritures, renfermée jusqu’ici
dans le calendrier biblique seulement.
Les Paroles et Textes sont répandus,
en langue allemande, à 66,000 exemplaires; en langue française à 10,000;
en langue anglaise à 5000 ; en langue
espagnole à 2000; en langue bollan-*
daise et dans Iridióme des nègres de
Surinam à 600 exemplaires. Les Esquimaux du Labrador les reçoivent aussi
dans leur langue. La nouvelle version
de l’Ancien Testament par Segond a
été utilisée, (Juoique pas exclusivement.
Les numéros accompagnant les versets de cantiques renvoient à la Psalmodie de l'Eglise des Frères (neuvième
édition, Monimirail, 1880); Ps. et Cant.
aux Psaumes et Cantiques pour les
assemblées de culte, etc. (Lausanne,
186*4); C. (cantique inédit) à des
cantiques qui n'ont pas été publiés
ou qui n’ont paru que dans le Journal
de l’Unité des Frères; S. au Supplément
au recueil des Eglises ndtionaies de
Yaud, Neuchâtel et Genève (Neuchâtel,
1870).
Puisse la bénédiction de Dieu, qui
a déjà accompagné ce petit volume à
travers tant d’années, reposer abondamment sur tous ceux qui en feront
usage en 1885 ».
Le soussigné est heureux de pouvoir apnoncer à ses frères vaudois
qu’il a déjà reçu l’envoi des « Paroles
el textes » pour 1885, el qu’il peut
remettre chaque exemplaire cartonné
au prix de IV. 0,75. — On peut aussi
s’abonner chez lui au Journal de
iunité des Frères — prix de l’abonnement pour l’Italie IV. 4,35 par a».
D. Peyrot, Serre d'Angrogne,
8
^iAA/w\^vS'%
400.
' Pour les enfants.
Nous continuons à recommander
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numéro; 3 fr. le 400.
Nous nous chargeons volontiers de
transmettre les demandes que l’on
nous adressera avant le 25 courant.
)}oltttquc
MtnUe.—jLa Chambre des députés
a enfln mis un terme à la discussion
générale de la loi des chemins de fer, et
a passé à l’examen des ordres du jour.
Un banquet destiné à réconcilier
Nicoléra avec Tajani et avec Lovito
semble devoir unir en un faisceau les
députés des diverses nuances de la
Gauche des provinces méridionales.
La Chambre des députés doit s’occuper incessamment'de l’élection de
Castellazzo, nommé député à Grosseto.
Ce député appartient à l’extrême Gauche, mais il est accusé de s’êlre compromis à Mantoue, en dénonçant, il
y a bien des annnés, aux autorités
autrichiennes, ses complices dans une
conjuration à laquelle il avait pris part.
Le Sénat s’occupe d’instruction primaire.
—Trois hommes qui ont rendu, dans
des sens divers, des services à notre
patrie, sont morts dans le cours de
cette dernière semaine, ce sont: Campanella qui appartenait à la Gauche
extrême; de Monale, amiral, de Saluées, et Cantelli de Parme, plusieurs
fois ministre de l’intérieur.
— Le trop fameux professeur Sbarbaro réussit jusqu’à présent à se soustraire aux recherches de la police.
Fê-ance. — La Chambre des députés a voté, malgré l’opposition'du
ministre de l’intérieur, un ordre du
jour tendant à établir que les sénateurs seront nommés par le vole universel. Le ministre avait offert sa démission qu’il a encore retirée.
Angieterre. — La Chambre des
Communes a adopté à la troisième
lecture les modifications à la loi
électorale, proposée.s par le ministère.
— Ensuite, son ordre du jour étant
épuisé, le Parlement s’est prorogé
jusqu’à février 4885.
AUemagne. — La conférence s’occupe de la libellé de navigation sur
le Niger.
.A.H1101100S
Les livres suivants sont en dépôt
chez le libraire Gilles à La Tour, à
la typographie Cbiantore et Mascarelli
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2. La glorieuse rentrée par Arnauu.
4 vol. prix L. 4,60.
3. Second livre de lecture fran-çaise.
4 vol. prix cent. 50; le cent L. 40.
4. - Choix des cantimes pour les Ecoles
du dimanche. Prh: cent. 40; les
cent L. 30.
5. Poésies françaises, premier degré.
Cent. 45; L. 42 le cent.
G. Poésies françaises,- second degré.
Cent. 25;- L. 20 le cent.
EUNiîST-RoBEnT, Gérant et Administrateur.
Pignerol, Imprim. Chiantore et Mascarelli.