1
Comple-eourant avec la Poste
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, L. 3
Tous les pays de l'Union
de poste............ t B
Amériqu« dn ...............
On s'abonne ;
Au bureau d’Adrainlalralion;
OnoK MM. les Pasteurs ;
Ciies M. Ernest Robert Ù’ignerol)
et à l’imprimerie Alpina à
Torre Pollice.
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et se payo d’avance.
Annéb XX. N. 26.
38 Juin 1894.
Numéroa séparé« demiuidô« avaiu
lâ.tlragâj 10 ceaUmes cbaeim.
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pour une seule foie 16 cen*
Urne« de 2- à 5 fois et 10 cen*
tjm.ee pour 6 fois et au doesua
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le Paet. E. Bonnet Angrogne,
(Torra PelUce), et pour Y Adjuinlstratloik à M. Jean.JalJa,
prof., Torre Pelliee,
Tout changemeut d’adresse est
payé 0.25 centimes.
ÉCHO DES VALLÉES VAÜDOtSES
Paraissant chaque Jeudi
^ona me sereni témoins. Act. I, B. Suivantla véritd aveolactarité. Eph. 1V,15. Que ton règne vienne. MaUb.Vl,10
M n lit tll « i r « !
Hénoc tìiiàreha av8c Dieu. — Colonia Vaide«o. Les petUg oiseaux du diabio.
— Système Kneipp. — Bufanoe abandonnée. — Hevae politique. _____________ Faits
divers. — L'otivHer et le cafetier (poésio. — Avviso di concorso.
NÉNOC JIAfiCHA AVEC DIEU
Marcher avec Dieu est runique
moyen de hc pas nous égarer dans
les sentiers tortueux et trompeurs
'de ce monde.
— Je désire mat-cher avec Dieu,
^ persuadé qu’il ne peut y avoir de
rmeilleure et de plus agréable compagnie. Mais, le moyen?...
vj ““ Ghér lecteur, si tu crois eu
’ Jésus, lu sais que si tu demandes
quelque chose en son nom, Il le
fem (Jean 14/13, 14). Demande lui
la grâce (car c’est une grâce) de
Pouvoir marcher avec lui; U te
1 accordera certainement. 11 l’a ;nroPîis,
— J'ai déjà fait quelques pas
%ns le claerain du Seigneur, mais
lentement..,, je suis même bien
**Ouveiit retourné en arriére vers''
^ qui déplait à l’Eteme]. Oii! l’ad-.
Arable Hénoc, qui maircha- .avec
^■6u -pendant trois cents ans (Gen,'
?J2; tandis que je- ne suis pas ca-i
pable de marcher même une scraaiiue,
avec lui.
— Hénoc était, comme toi,’.ex-'
[iosé aux faiblesses et aux tentations^:
mais il a placé sa confiance eu Dieuit
il a obtenu le témoignage de- luD
être agréable (Heb. 11/5). Pour marcher avec Dieu d’une manière perrî
§éyimn,tj,.majii:liensdoieon^amfflà^ ■
en communion avec.lut, jbís4tpí hí»íí
que la communion n’est pas îün
aeie extérieur et moraentané que tu
répètes (pielquefois daus i’annéeS aur
près de la Table Sainte. Ge dait
être au coiitraire l'éiai dans ibquei
se plait et se maintient ton' âine
sans interruption aucune. Aiops tu
marcheras avec Dieu, ton cœur sera
un sanctuaire duquel montera ooii-tinuellement le parfum suave de là
prière et de l’adoration; tes pensées
ne resteront plus attachées aux
biens de la terre ; elles se dii’igeront
plus souvent vers le del où seront
désoi’mais tou trésor et ton cœur.
Des nuages viendront .encore de
temps à autre voiler ton horiaon,
obscurcir ton ciel, car hélasl Satan
Jï^st pas encore mort, ni même
enchaîné; mais celui avec lequel: tu
marches enverra « son vent qui souffle avec impétuosité et remplît toute
la maison (Actes 2/2) » Ge vent
chassera les nuages noirs qui ifce
■M';
■ S ‘•"
.M
2
- 202 —
cachaient la vue du Lieu très saint
et le Saint Esprit rendra témoignage
à ton esprit que tu es un enfant
de Dieu (Rom. 8/16). Oh! qu’il est
beau de marcher avec Dieu ! Si, tu
marchais seul, ou en mauvaise compagnie, . ton ciel se voilerait mille
fois, et tu n’aurais personne pour
le rendre serein, tu ferais fausse
route, tu te laisserais transporter à
tout vent de doctrine, tu t’égarerais
dans le dé,sert du doute, dans la
forêt inextricable de l’erreur et tu
deviendrais la proie du lion rugissant qui tourne autour de nous
cherchant qui il pourra dévorer
(Pier. 5/8).
— Tu as besoin d’un guide pour
accomplir sûrement ton pèlerinage
terrestre. Regarde à celui qui daigne,
dans son admirable condescendance,
marcher, côte à côte, avec toi dans
ton voyage de la terre au ciel. Lui
même sera ton guide. Laisse-toi diriger par Lui en toute chose, ne
fais rien, n’entreprends rien sans
Lui demander des directions par la
prière. Et si ta foi, faible encore, a
besoin d’un guide visible regarde à
éa parole; elle sera une lampe à ton
pied ,et une lumiéra à ton sentier
(Ps. 119/105/.
Si, comme Hénoc, tu marches
avec Dieu, tu n’auras faute d’aucun
bien. Ton Père céleste te prendra
par la main comme un enfant qu’il
aime, il te rendra la marche facile
et agréable en enlevant tout obstacle de devant tes pas, il te mènera
par des sentiers unis pour l’amour
de son nom (Ps. 23/3). Si tu tombes, (tu ne tomberais jamais si tu
marchais dans lés sentiers du Seigneur) il étendra sa main pour te
relever, il ne te punira même pas
— au contraire il bandera les plaies
que tu te seras faites en tombant.
Il te fera reposer dans des parcs
herbeux, il restaurera ton âme et
te nourrira de la Parole qui sort
de sa bouche et tu en acquerras
des forces pour continuer ton che
tranquilles; les consolations de son
Saint Esprit apaiseront les tempêtes
qui pourraient s’élever dans ton
cœur.
Si tu marches avec Dieu pendant
ta vie. Il marchera aussi avec loi,
lorsque tu entreras dans la vallée
de l’ombre de la mort; lorsque le
roi des épouvantements frappera à
ta porte, Jésus sera là — tout prés
de toi — dans ton cœur — et te
délivrera des frayeurs de la mort.
Regarde Hénoc; il a marché avec
Dieu sur la terre et Dieu l’a reçu
dans la gloire du paradis. Veux-tu
aussi, cher lecteur, aller là où Hénoc a été transporté ? Imite son
exemple — Marche avec Dieu!
E. B.
coi^oniiA vALuesK
min. Il te conduira le long des eaux
5^11 est plus que naturel, après tantôt six mois de silence, que nous
tenions à vous renseigner sur l’état
de notre colonie.
Il y a tout juste un an que la
première escouade des colons arriva
à Valdese, et nous pouvons bien
dire que ça été une armée bien employée à un travail nouveau et rude
dans l’intérêt de la colonie toute entière. Il est incroyable qu’on ait pu .
faire autant en si peu de temps, car '
outre le travail en commun, chacun
s’efforça d’agrandir sa propre ferme,
et on peut compter par centaines
les acres défrichées. Après une année d’expérience nous constatons
avec plaisir que l’eau est excellente
partout, le climat très sain, le pay- ■
sage digne de celui de nos vallées
et de la Suisse, l’hei'bage pour le
bétail donnant un lait supérieur au
nôtre et un beurre abondant. Le
terrain est celui des 2[3 de l’Amérique du Nord, ingrat partout où il
n’est pas fumé, mais produisant une
bonne récolte là où on peut le fumer soit avec le ferUlising artificiel
employé sur une vaste échelle en :
Amérique, soit avec le fumier du
bétail. Comme les prés artificiels
3
— 203
sont ici à la mode, luzerne, trèfle et
avoine, il est facile d’arriver à être
Un bon propriétaire, et presque tous
les colons sont déjà fournis d’une
vache et d’un bœuf et quelques uns
de deux ou trois. Nous espérons que
chaque colon aura amplement en
automne soit en mais comme en
pommes de terre et légumes; quelques uns seulement auront leur provision lie froment, vu que le grand
nombre n’a pas pu semer en Novembre.
Grâce au concours de la compagnie, chaque colon aura une autre
année devant soi pour améliorer sa
ferme tout en ayant le nécessaire
pour la vie, car outre à ne pas réclamer l’intérêt pour Juillet, elle a
pourvu à ce que chaque colon puisse
avant tout récolter avant de payer,
La Compagnie outre à ne pas réclamer l’intérêt pour Juillet a déjà
pourvu pour Janvier 1895 à ce que
chaque colon puisse être sans inquiétudes à cet égard, et en reprenant 5000 acres de terrain a réduit
la dette des colons à 83,000 francs
desquels 25,000 à compte de la corporation.
Dieu dans sa Providence a conduit au rnilieu de nous une famille
Suisse qui a jeté son sort avec celui
des colons en venant éfablir une
fabrique de bas qui sera une grande
ressource pour nos frères, car les
enfants de 10 à 16 ans pourront facilement gagner leurs 12 dollars par
mois, soit 720 francs par an, c’est-àdii’e une somme plus que suffisante
pour éteindre la dette des colons en
peu de temps. On est à l’œuvre avec
ardeur, et en Août la fabrique marchera, sans compter une scierie et
Un moulin qui y seront ajoutés et
qui seront d’une grande utilité. .
Monsieur Maier ayant été en Amérique pendant 14 ans, connaissant la
langue^ et les mœurs américaines
..Sera d’un grand secours pour nos
frères et en faisant des vœux pour
son succès complet, nous souhaitons
notre propre bonheur temporel.
Ajoutons en outre qu’une sœur,
Miss Palmer de Philadelphie, est venue s’établir au milieu de nous dans
le but de consacrer ses dernières
années au bien des colons, soit en
instruisant les enfants soit en donnant des conseils aux femmes. Etant
très connue, elle ne pourra qu’accroître le nombre de nos amis.
Dans quelques jours enfin la station du chemin de fer sera une
chose établie, et certainement tout
à l’avantage de la colonie.
Monsieur le pasteur A. Vinay, qui
a passé une année bien difficile au
milieu des colons, car il s’agLssait
de tout organiser, va partir pour
San Francisco et sera remplacé par
M. Soulier qui annonce son arrivée
pour la fin du mois. Le Seigneur
veuille bénir dans leur œuvre ces
deux frères et les soutenir en leur
accordant beaucoup de fruits dans
leur champ de travail respectif.
Monsieur M. Jahier, instituteur, a
commencé son œuvre et la poursuivra dans l’intérêt de nos enfants,
soit à Valdese soit dans les environs
assez éloignés pour quelques familles qui n’ont que ce désavantage sur
toutes les autres.
Le 7 du mois courant là nouvelle
direction a été dé,signée comme suit
par les 51 chefs de famille :
MM. Rose, pasteur, Président,
W. C. Erwin,
S. Pearson,
J. Maier, Vice Président,
J. Léger, Secrétaire,
E. Perron,
H. 'Perron,
J. H. Tron.
J. P. Peyronel.
Cette direction légale sera toujours contrôlée par la direction ecclésiastique ou morale composée de
MM, B. Soulier, pasteur, A. Martinat,
Jean Garrou, H. Long, anciens et
M. Jahier, instituteur.
Et maintenant en vous envoyant
nos meilleures salutations q^irétiennes, nous demandons que le Seigneur soit avec nous en nous diri-
4
— 204 —
géant dans toutes nos voies; nous
allons de l’avant avec foi et courage
en nows appuyant.sur Dieu et sur
les prières de nos frères.
L’ancien Board:
(7. A. Tron, pasteur, ex Présid.
Jaubert Michel,
Pons Albert,
Hippolyte Salvageot.
Le nouveau Board :
John MeÀer, Vice Président,
J. J. Léger,
Etienne Perron,
Henri Perron,
Tron Henri,
J. P, Peyronet.
A. TRON.
Les petits oiseaux
du diable<‘^
l
D’après une antique légende, un
moine se rendait un jour à l'inauguration d’une cathédrale. Un orateur fameux devait, prononcer le
discours; aussi les gens accouraientils en foule pour fentendre. Et le
moine espérait que cette parole éloquente remueiait tous les cœurs et
.porterait beaucoup de fruits pour
a gloire de Dieu.
En chemin, il lut rejoint par un
personnage aux allures singulières
qui cachait sons un grand manteau
une cage toute pleine de petits oi.seaux, et qui se dirigeait aussi vers
la cathédrale. L’ayant considéré attentivement, il reconnut en lui le
diable en personne, très habilement
dégui.sé
Son étonnement fut grand, cela se
conijœend, et il se rejeta vivement
de côté, en faisant le signe de la
croix. Le diable s’en aperçut et lui
dit aimablement: « On dirait, mon
brave, que tu es surpris de me voir
aller aussi au sei mon?
— Mais, sans doute, que vas-tu
donc v faire.?
Cet article est dû à la plume de notre
homonyme, rédacteur de VEclaireur.
Réd.
— Mon travail ordinaire, qui consiste à empêcher que la parole de
Dieu produise ses fruits dans les
cœurs!
— Tu assiste.s donc aux prédications?
— Je n’en manque pas une, et
aujourd’hui en particulier j’y aurais manqué moins que jamais. Et
comme nous sornmes en avance
sur l’heure et que je suis de bonne
humeur, si cela t’intéresse, je veux
l)ien t’expliquer conament je m’y
prends! » [] entraîna alors le moine
à l’écart, et, pendant que la foule
conlinuaiL à passer, i! lui dit:
— « Tu vois ces oiseaux. Ce sont
mes auxiliaires. Tu peux remarquer
qu’il y a dans la cage un compartiment vide. Les oiseaux qu’il contenait sont déjà depuis quelque temps
à d’ouvrage. Ils sont dans le cabinet
du prédicateur. DepuLs qu’il s’occupe
de la préparation de son discours,
le.s uns lui rappellent tout doucement qu’il doit se tenir à la hauteur
de sa réputation, qu’il doit faire
quelque ehose de brillant, une pièce,
un discours qui rehaussera encore
sa l'enommée, et tu penses bien que
tout ce qubl dira sous l’empire de
celle préoccupation personnelle me
laisse bien tranquille sur le résultat
produit dans les cœurs,
D’autres lui disent que c’est une
bien bonne oceasioni pour exposer
les idées, les Ihéorie.s, les, doctrines
qui lui sont particulières, et je l'assure qu6j si je redoute beaucoup la
parole de Dieu toute simple, je ne
crains pas du tout les systèmes et"
les théories des hommes.
Pour les grains de la bonne semence qu'il met pourlaut dans son
discours, j’ai des petits oiseaux qui
sont occupés à en envelopper quelques uns dans de très jolies fleurs, tu
sais, ce que vous appelez des fleurs d:e
réthorique. Quand ces grains sortiront de la bouche de l’orateur on
verra l’éclat de la fleur, on l'admirera peut-être, mais le graiii tombera au pied de la chaire et n’ira
à
5
- 2ù5
pas plus loin.
D’autres leur adaptent des espèces d’ailes, les ailes de la science,
de la philosophie, de la métaphysique. Tous ces grains passeront pardessus la tête des auditeurs et s’envoleront par les fenêtres.
Cela fait qu’à l’heure actuelle, il
y a prés de la moitié de ma be.sogne qui est faite. Je n’ai plus (|u’à
m’occuper des auditeurs, pour empêcher que ce qu’il a pris pourtant
dans la parole de Dieu porte son
fruit.
Et voici comment je procède.
IJegarde, par exemple, ces deux
vieux qui passent. A peine serontils assis, que je leur expédie un de
me.s oiseaux qui va ronronner à leurs
oreilles la douce chanson du sommeil. Ils .seront vite paisihlement
endormis, ainsi que beaucoup d’autres, et tu peux être certain qu’ils
ne garderont pas grand-chose du
sermon.
Tu vois cette dame encapuchonnée! Un de mes oiseaux ira lui faire
remarquer qu’elle a eu tort de s’asseoir si prés de la porte ou de la
fenêtre, qu’il y a des courants d’air,
qu’elle va s’enrhumer, etc,, et les
soins qu’elle doit prendre de son
corps lui feront vite oublier ce qui
s’adresse à son âme.
AhH voici une jeune fille qui va
m être bien utile. Tu vois comme
elle est jolie et bien habillée! Un de
mes oiseaux ira lui rappeler qu’elle
e.st, en effet, jolie, que sa toilette est
réussie, qu’on la remarque, qu’il n’y
en a pas d’autre qui soit mise avec
autant de goût, qu’elle aimerait bien
que tel jeune homme de sa connaissance vînt aussi au sermon et pût
la voir ainsi, etc., etc.
Et à toutes ses amies ou connais.sances comme aussi à beaucoup de
leurs rpmans, mes petits oiseaux
iront dire; « Mais regarde donc cette
Urie telle. Est-il possible tout de
même qu’on ose exhiber de pareil'les toilettes dans un lieu de cuHel
'Gemme je suis plus simplemetti, plus
j modestement mise! Et comme cela
va pourtant mieux! Beaucoup d!entre elles diront cela pour cacher leur
dépit, leur envie ou leur jalousie,
mais tout cela les empêchera totalement de rien retirer du sermon.
Tu connais bien ce beau monsieur
qui pasp, et tu sais (ju’il s’entend
mieux à faire des dettes que de
bonnes œuvres! Mes oiseaux iront
vite le .signaler à ses nombreux créanciers et leur dire à l’oreille : « Comment! celui-là ose venir au sermon !
Il veut passer pour dévêt! 11 ferait
bien mieux de nous ipayer un peu
de ce qu’il nous doit, plutôt que de
faire ainsi l’hypocrite! » Et tandis
qu’ils’penseront aux moyens de se
faire rembourser, le prédicateur peut
tonner et parler tant qu’il voudra,
je suis tranquille, ils, ne l’entendront
guère,
A ce paysan, un oiseau ira rappeler .que le pré de son voisin est
à vendre et qu’il ne devrait pas laisser échapper celte occasion d’arrondir sa propriété, que déjà un autre
l’a marchandé; qu’en manœuvrant
adroitement, il pourra l’obtenir à un
pnx raisonnable ou avantageux.
A ce marchand un autre parlera
du concurrent qui est venu s’établir
à côté de lui et lui a déjà enlevé
quelques clienis.
A ces cultivateurs, mes oiseaux
parleront du mauvais temps qu’il
fait pour les récoltes, des blés qui
se couchent, de la vigne qui jaunit...
Et ainsi de suite, mon brave, à
tous ces auditeurs mes petits oiseaux
iront rappeler leurs préoccupations
ordinaires, leurs affaire.s, leurs plaisirs, leurs vanités, leurs cônvoitises,
et pendantice temps l’orateur aui'a
beau être éloquent, pressant, sublime,
les cœurs ne seront guère touchés,
et ils ne risquent pas d’être changés.
Je sais bien qu’il y en a quelquesuns qui écouteront et profiteront,
mais je puis t’assurer qu’ils seront
peu nombreux. Tu pourrais t’en
rendre compte, en essayant dans
quelques jours de te faire répéter
6
— 206 —
ce que l’orateur aura dit. Tu verras
combien peu il en sera resté et tu
pourras juger si mes petits oiseaux
travaillent bien;
Mais je m’attarde à bavarder, il
faut que je te quitte pour aller vite
prendre une bonne place d’où je
puisse surveiller tout mon monde ».
Et le diable disparut aux yeux du
pauvre moine qui resta tout songeur,
à se demander s’il n’y avait pas là,
en effet, l’explication du peu (le fruit
que portent tant de pré(iicalions de
l’évangile.
E. Bonnet, pasteur.
Le système Kneipp
Qui n’a pas entendu parler de la
méthode de l’abbé Kneipp pour guérir quantité de malades et d’infirmes au moyen de sa cure d’eau?
Nous ne sommes pas compétent pour
donner une appréciation sur ce système, et surtout pas pour en discuter la valeur en le comparant à
d’autres méthodes de guérison. Mais
il est évident que les bains froids
et chauds, les lotions, les ablutions,
les douches diverses et tout cela appliqué en temps opportun et dans
une mesure convenable doit donner
et maintenir au corps la propreté
désirable et partant écarter les maladies qui sont le partage des personnes qui ne font pas de l’eau un
usage assez fréquent et au lieu de
laver tout le corps ne lavent guère
que le bout du nez et la pointe des
cloigts.
Mais il nous revient de divers côtés que le système Kneipp n’est pas
uniquement hydrothérapique, mais
qu’il touche aussi au prosléytisme.
Nous avions de la peine à croire
en effet qu’un abbé, souvent entouré
de prêtres et d’évêques qui naturellement le poussent à faire d’une
pierre deux coups, ne s’occupât que
d’eau fraîche sans profiter de ses
fréquents rapports avec de si nombreux clients ou patients pour ame
ner l’eau à son moulin, en cherchant
à faire des prosélytes.
Les patients n’ont rien à craindre
pendant les consultations publiques,
l’abbé étant trop occupé et trop observé pour parler de religion. Mais
dans les consultations en tête à tête,
les dames, les demoiselles, surtout
les mineurs sont entrepris, et quelques lois le système Kneipp aboutit
à une perversion au catholicisme,
sans obtenir toujours une guérison
au point de vue physique. Si donc
quelqu’un de nos lecteurs va à Woerishofen chez Kneipp, il saura qu’il
va chez un abbé.
E. B.
ENFANCE ABANDONNÉE
Comité de S. Second.
Cliev. J. H. Poët, avocat, présid.
Gom. C. Trombotto, syndic, vice-près.
Chev. Dr. C. Roi
Cliev. P. Robert, syndic
M.me Fr. Gaad-Donô (f)
> Catherine Rostan-Poêt
Marc Polliotti, secrétaire.
Revue Politique
Une nouvelle aussi douloureuse
qu’importante nous arrive de Lyon.
Un exécrable attentat vient d’être
commis contre Sadi-Garnot, Président de la République française qui
est tombé sous le poignard d’un
vil assassin anarchiste. Le Président
était venu à Lyon pour y voir l’exposition et ctimme il allait au théâtre
le soir du 24 courant, un jeune
homme sauta dans sa voiture et lui
enfonça un poignard dans le corps
à la région du foie. Trois heures
après, à 42,45, Sadi-Carnot expirait
à la Préfecture où il avait été transporté.
L’assassin fut arrêté et enlevé à
la foule qui voulait en faire justice
sommaire. Malheureusement pour
nous ce mauvais sujet est né à Motta
Visconti dans la province de Milan
J
7
- 207
et la populace s’est hâtée de faire
des actes de représailles contre les
italiens établis à Lyon en saccageant
le café Casati et les autres qui sont
servis par des italiens. Mais les autorités savent que les anarchistes
n’ont pas de patrie et qu’ils veulent
tout renverser en France comme en
Italie, en Russie, comme en Allemagne et en Angleterre.
Santo Caserío, jeune homme de
21 ans est un anarchiste de la plus
belle eau, et il venait d’arriver de
Cette où l’anarchisme a un club
très en vue.
Un cri de douleur et d’indignation
se fit entendre à Lyon puis dans
toute la France et dans toute l’Ilalie
qui prend une très large part au
deuil d’une nation amie et voisine.
Carnot est très regretté à cause
de son caractère personnel, de ses
talents comme administrateur et de
la sage.sse dont il a donné maintes
preuves comme chef de l’Etat. Les
anarchistes ont voulu se venger de
c.e^que le_président avait refusé de
signer la grâce dé Vaillant et d’Henri
qui ont été guillotinés, mais Carnot
a fait son devoir comme chef de
l’Etat, sans s’inquiéter des dangers
auxquels il s’ex'posait.
Sa pauvre veuve était en route
avec ses deux fils lorsqu’un télégramme leur apprit, qu’ils n’arriveraient plus à temps. Que Dieu les
soutienne dans leur terrible épreuve!
s
La Chambre des Magnats de Hongrie vient d’adopter (22 Juin) la loi
sur le mariage civil. Ce résultat a
été accueilli avec enthousiasme.
Le Parlement italien a confirmé
dans sa séance du 22 Juin le décret
royal qui avait porté le prix du sel
à 40 centimes par kilo. Le député
Peyrot a voté contre cette taxe qui
frappe la partie plus pauvre de la
population. Il a bien fait.
FAITS DIVERS
Le numéro précédent venait de paraître lorsqu’arriva la nouvelle de la
nomination du Docteur Giordano, professeur à rUniversilé de Bologne au
poste de chirurgien en chef de l'hôpital civil de Venise. Nous félicitons notre ami pour cette nomination qui lui
fait honneur, ainsi qu’à sa famille et
au peuple vaudois auquel il appartient.
M. B. Lissolo écrit à VItalia Evangelica que ne pouvant visiter à bord
du cuirassé « Lépanto » un vaudois
qui lui était recommandé, en écrivit
au contre-amiral Bacchia. Celui-ci répondit par le retour du courrier et
avec beaucoup de courtoisie ce qui
suit: « M. Bounous, sous-offlcier ma» chiniste est en effet embarqué sur le
»«Lépanto»; il s’y acquitte conve» nablement de ses devoir et je me
» souviendrai de lui ».
Nous enregistrons avec plaisir les
bons témoignages rendus à nos coréligionnaires.
I.a Réforme Evangélique dirigée par
le Comte de Campcllo vient d’obtenir
un succès à Papigno dans la pittoresque Vallée de la Nera, dans l’Ombrie.
Le Labaro nous raconte comment une
chapelle évangélique y a été inaugurée
avec l’intervention d’une énorme foule
qui est allée à la rencontre du Comte
de Campello (qui venait d’Arrone sa
résidence où l’œuvre évangélique compte quelques centaines d’adhérents) et
l’a reçu au son de la ùinfare et avec
d’enthosiastes acclamations. Ce même
jour l’évéque papiste s’était rendu à
Papigno pour la confirmation des enfants et y avait été reçu avec beaucoup de froideur.
Le Dimanche, 17 Juin, a été posée
la pierre fondamentale de la cathédrale
de Berlin avec l’intervention de leurs
majestés l’Empereur et l’Impératrice
entourés des notables de la ville et
des grands dignitaires de l’empire, princes, ministres, généraux.
Madame De Gasparin est morte le
16 courant dans sa maison de campagne près de Genève, à l’âge de 82 ans.
8
- 208 ~
M. Adolphe Mabille, missionnaire à
Morija dans le Lessouto et gendre de
M. Casalis, est mort à l’âge de 60 ans.
Il a deux fils missionnaires.
Les Unions chrétiennes de tempérance possèdent le plus bel édifice de
Chicago. Il a coûté 5 millions, qui ont
été fournis uniquement par des femmes. Ces Unions ont des ramilications
dans tout le territoire de ruu-ion aînéricaiiie.
Dans ce même pays les Unions chrétiennes de jeunes gens comptent 1400
associations, avec 250,000 membres,
1200 secrétaires et 000 édifices qui ont
ensemble la valeur de 90 millions.
Une partie des locaux de la mission
anglicane a Mengo, capitale de l’Ouganda a été incendiée, ainsi que la
précieuse, bibliothèque qui comptait
22,000 volumes.
Nous venons de recevoir une brochure intitulée: Ánima e vüa de M.
Vincenzo Tummolo qui contient une
vigoureuse réponse à Y Ape Biblica.
n nous a été envoyé aussi l'intére.ssante histoire de la' Comiersione del
Padre Pio da Castiglìon Fiorentino.
Elle coûte 10 centimes et on peut se
la procurer chez M. Alberto Ghiera,
38, Via 'Vicenza, Roma.
Une jipt'ite japonaise entra un jour
occasionellement dans un établissement
missionnaire dont elle admira la beauté
qui faisait un si grand contraste avec
le misérable état de sa propre habitation. Elle appela à grands cris sa
maman.
— Ta mère ni'est
répondu.
— Ma mère doit-être ici, puisqu’elle
est allée en paradis. C’est ici'Oé jmra
rlî« r.av ci
pas ici, lui fut-il
dis, car c’est si beau.
L’établissement était au grand complet et l’on ne put y recevoir la petite japonaise.
— Pas de place?!... Et maman di-,
sait toujours qu’il y a beaucoup de
places, plusieurs demeures dans le ciel.
Il doit y avoir ¡aussi une place pour
moi à côté de ma mère...
E. B.
L’ ouvrier et le cafetier
(Imité de La Fontaine)
Un ouvrier, tout frais endimanché,
Venait de tirer sa quinzaine.
Un cafetier par Ttirgent alléché.
Voulant profiter do l’aubaine,
Lui dît; cMon brave travailleur,
a Unirez donc un momcat vous réjouir le cœur I
c Six jours, au travail \ï faut être,
« Mais le dimanche on est sou maître!
» On s'amuse et Tou rit comme un vrai bienheureux!»
A ces mois l’ouvrier sourit et se redresse;
Il entre et l'ait le généreux.
Quant il eut dépoosé tout son gain dans Tivresse,
L’hôto le chasse et dît: « Grand benêt d’ouvrier,
fl Apprends que tout cabaretier
fl Vit aux dépens du buveur qui Tècoute:
« Cette leçon vaut bion ta quinzaine, sans doute. »
L’ouvrier, honteux et confus,
Jura, maîB un peu tard,qu’on ne-l’y prendrait plue.
Abontiements reçus.
M.rs Bei'tin, Digne (Primee) — Rostan, Costa (La Toar).
Comune di TORRE PELLICE
AVVISO DI CONCORSO
Trovandosi vacante il posto di
Maestra della scuola mista delia Villa,
(l.tna Elementare);
Il Sindaco sottoscritto
AVVISA
Essere aperto il concorso a tale
posto. Lo stipendio annuo é fissato'
in !.. 800, oltre l’alloggio, il tempo
utile per presentare le domande, corredate dai documenti prescritti dall'arL 147 del Regolamento per l’istruzione Elementare 16 Febbraio
1888, scade con tutto jl 30 Luglio p. v.'
Torre PelUce, Ì9 Maggio 1804.
■ il Sindaco
Boèr.
'Visto: nulla osta
Pitierolo 27 Maggio 1893.
il R. Ispettore
F. Rolandoi
J. P-. Malan, Gérant
Torre Pellice — Imprimerie Alpina
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