1
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Compte-couranl avec la Poste
PIUX D'ABONNEMENT PAR AN
Italie............ L. 3
Tous les pays de i'Union
do poste ...... » 6
Amérique du Sud . ...» 9
On s’abonne;
Au bureau d’Administralion;
Chez MM. les Pasteurs;
Glioz M, Ernest Robert (Pignerol)
et à l’imprimerie Alpina à
Torre Pellice,
L aljonnomenl part, du 1. Janvier
et se paie d’avance.
Année XVIII. N. 33.
Il Août 1892
Numéros séparés demandés avant
Je tirage, 10 centimes chacun.
A nnonces: 20 centimes par ligne
pour une seule fois' — 15 centimes de 2 à. 5 fois et 10 centimes pour 0 fois et au dessus
S’adresser pour la KédacUoB àM.
le Pasl. H. Melile, Torre Pellict.
et pour rAdminlHtrutioii à M
Elisée Costabel, Tot'rePellice»
Tout changement d’adresse est
payé 0,25 centimes.
LE TEMOIN
ÉCHO HES VALLÉES VAUüOISES
Paraissant chaque Jeudi
Vuiis me Bei ei! lëinoitia. Act. ), 8 Suivant la vérité avec la charité. Epb. IV, 15. Que ton règne vienne, lllaltli. VI, 10
M i> ■■■ »I II i i‘ :
Etre servi ou servir (liti) — Ea premiere
fôte du 15 Août — Evangélisation —
Une mission des RK. PR. Capucins
(Suite) — Collaboration — La réunion
du 15 Août — Un nouveau docteur
Vaudois — Dons pour les incendiés
....ilcuAJdcrmain — .Revue Politique
.Annonces.
litre servi ou servir?
(Fin, Voir N“ 31 et 32).
Kti .sci'íJa'HÍ, Jésus Glirisf. ii’a pas
seulement payé la rançon de.s liommes pécheurs en leur assurant l’entrée (le la patrie céleste; il leur a
imli(|ué le moyen de transformer en
paradis cette e.xistence lei'reslre rongée et rendue si soulTrante par les
cancers de l’orgueil et de l’égoïsrne.
Si dans la famille, parents, enfants, domesliijues, tout en restant à
la place quf la uatuÆÿ,^pTsl' loi de
Dieu leur désigne, sêi^'àient pourtant les uns aux autres, ([uel centre
de lumière et de bonheur, brûlant
irilensémeiit en lui-même et répandant au loin ses rayons vivifiants,
celte famille ne deviendrait-elle pas!
Et si dans ces grandes familles
(ju’oü ap[)elle sociétés industrielles,
maisons commerciales, manufactu
res, régiments, universités, écoles,
relation principale et constante existant entre ceux qui commandent
et ceux qui obéissent, entre ceux
qui exécutent le travail et ceux qui
le projètent, était la bienveillance, la
préoccupation de connaître jes Bt'i
vations, les soun‘ranecs’^d’'áuÍfm é
le désir d’y remédier, entendrait-on
encore une seule fois parler de grèves et.de désordres?
Servir les uns auæ autres; n’estce pas la solution, Tunique solution
de la question sociale? Certes, nous
sommes bien loin de croire qu’on
ne puisse arriver à une législation
plus parlaite en faveur dés classes
qui out à se plaindre de Tordre de
choses actuel (ouvriers des,villes,
ouvriers de la campagne, maîtres
d’école, employés inférieurs de TElat ou de sociélé.s, et une foule de
personnes de culture supérieure (jui
ne trouvent pas à faire valoir lés
connaissances acriuises au prix d’immenses sacrifices); mais une nouîvelle législation en faisant droit aux
uns, ne manquera pas de léser les
autres, elle fera faire le murmure
d’un côté, elle exilera Tenvie dq TanIre, elle .sera incapable d’établir entre les hommes la bonne liarmohie.
Ea loi pourra maintenir Tordie, répri
.--is».«!
2
,%V;
mer la manifestation îles haines; elle
ne pourra jamais dissiper l’orafie (jui
gronde au fond des eœurs, elle ne
pourra jamais faire des lioïnmes des
frères. Tandis que si les hommes
arrivaient à comprendre que c’est
leur devoir, (pie c’est dans leur intérêt, de se rendre des services réciproques...
— Sans doute, m’entends-je dire,
que cette condition étant remplie, la
question sociale serait ré.solue; mais
à quoi bon s’arrêter à une pareille
utopie? Servir est conti'e la nature
humaine.
—Vous voulez dire contre la nature
humaine altérée par le péché. Quant
à la nature humaine saine, elle n’aurait d’autre loi que l’amour; or qu’est
le service si non l’amour dans la pratique? Aussi Christ, dont la nature
n’avait pas été même effleurée par
le péché, a-t-il servi jus{|u’à la mort
lie la croix, de son libre choix, sa.is
y être contraint par personne.
— Oui, mais ce fut un homme
extraordinaire, unique...
11 est vrai, mais d’autres hommes, en tout pareils à nous, ont
servi à l’exemple de Clirist. Ils
avaient notre nature et surtout ce
penchant funesie à tout concentrer
sur soi, à chercher avant tout son
intérêt et son plaisir. Mais ce penchant a été détruit en eux. Ils sont
devenus des serviteuis volonlaires,
dévoués jusiju’au sacrifice de tous
leurs biens et de leur vie elle même
auprès de leur génération. Et
5
Vü
yez, de ces hommes il en existe par
centaines, par milliers «le nos temps;
et n'est-oe pas à eux, é 'leur actioh
aussi énergique que salutaire que
l’on doil, avant tout, si les peuples
ne se précipitent par les uns contre
les antres dans des guerres épouvantables, et si l’émeute ne descend
pas à tout instant dans la rue, enfonçant les portes, pillant, dévorant
des biens de toute ospèce; puis, rassasiée, les dispersant,les détruisanl,
ou bien luant, dans une haine im
placable, tout ce qui a l’apparence
de l’aisance ou de la ricliesse? Supposez que pendant une semaine seulement les hommes, les femmes obréliens, les serviteurs abandonnent la
place qu’ils occupent au sein de la
société, il est impossible de prévoir
les orages qui s’amasseraient immédiatement, les disastres qui menaceraient d’une fleure à l’autre l’bumanifé.
— Cela peut-être, mais alors pourquoi les chrétiens seiDiteurs forment-ils encore Texception? pourquoi tout chrétien n’est-il pas serviteur ?
Et ici notre interlocuteur a raison,
cher lecteur. Oui pourquoi tout chrétien n’est il pas serviteur? Pourijuoi
tout chrétien ne prêclie-t-il pas oonstammentjla paix auloui' de lui, n’est-il
pas constamment occupé à soulager
les sou lira n ces, à combattre le vice
partout où il les renconti'e? Pourquoi
la plupart sont-ils préoccupés avant
tout d’être servis? Pourquoi leur répugne-t-il si fortement de se déranger, de se sacrifier pour leurs pi’Oches? Est-ce ton cas, mon frère
frère, ma sœur? Si Lu dois répondre
affirmativement, lu sens, n’est-ce
pas? que lu ne peux plus rester dans
cet état. La voix de ton Maître t’appelle, le cri des maux de toute
espèce auxquels est eu butte ton
prochain monte jusqu’il toi. Tu ne
peux rester plus longtemps à ne
rien faire. À genoux, donc, üemande
Seigneur qu’il lue l’égoïsme en
au
toi; qu’il Le donne l’inieniion ferme;
la bonne volonté joyeuse de servir;
derhande lui qu’il te donne jour par
jour la force physique, la sagesse et
la vigueur morale nécessaires pour
t’acquitter de ta tâche; demande lui
tout cela sincèrement, et ih t’exaucera et Lu connaîtras ce que c’est
que d’êli'e approuvé par Lui, et lu
connaîtras ce que c’est que d’être
béni de tes frères, et lu éprouveras
cette joie toute particulière, ineffable, qui est le partage de ceux-là
3
— 250
seulement qui vivent sur la terre
non pour être servis, mais pour
servir.
IL M.
La première fête du 15 Août
183 4
CExtraiLfi du journal d'Anloino nianc).
« Depuis qii'ü avait été résolu
qu’il y aurait ce jour une réunion
générale de tous ceux qui sont bien
disposés pour le royaume de Dieu,
l’on SC réjouissait d’avance, et ce fut
avec gratitude que nous apprîmes
qu’on prierait ce jour là pour nous.
Comme nous craignions qu’il y aurait du trouble, vfi que certains ennemis de la vérité avaient fait quelques menaces pour ce jour, on demanda au Seigneur qu’il nous pro
(égeâl.
« Dans la soirée du 14 la pluye
tomba [>ar torrents; le matin du 15
il semblait que la pluyfi continuerait
à tomber, ce qui en arrêta plusieurs,
sLirlout ceux du Va! S. Martin. Plusieurs se rendirent à l’endroit indiqué et, comme iiii nuage épais couvrait toute la montagne, ils se mirent
à chanter des cantiques qui servaient
ainsi de guide à ceux qui ne savaient pas le chemin... Parfois aussi
le nuage se dissipant, ceux qui
étaient assemblés voyaient par troupes ' leurs frères et soeurs sur les
colaux voisins, soit en halte, pour
laisser reprendre des forces aux faibles de corps... soit éparpillés sur
les coteaux, ne tenant aucune roule
certaine^, se dirigeant par la vue
quand le nuage se dissipait, et par
rouie quand il retombait...
« Quand tous furent à peu prés
arrivés, plusieurs prières d’actions
fie grâce furent adressées à Dieu:
elles étaient entremêlées du chant
de cantiques et de paroles d'exhortation et, d’encouragement. On avait
fait la lecture du sermon de Jésus
sur,la montagne... irendroit où nous
étions était une hauteur rocailleuse
qui avait été choisie afin que l’on
pût s’y asseoir, lie nombre des assistants était d’environ 95 personne.s:
80 de celles qui font profession de
suivre le Seigneur, et une quinzaine
de curieux.
« Vers midi le nuage se dissipa
et nous vîmes à notre couchant les
montagnes Vaudoises: les temps jadis de persécution furent rappelés
et l’on bénit le Seigneur de la liberté qu’il nous accordait, le suppliant de bénir les descendants de
ces Vaudois qu’il s’était complu fi
’protéger avec tant d’amour... Nous
avions à notre levant toute la plaine
du Piémont sur lequel on implora
aussi la bénédiction du Seigneur et
surtout sur le Roi
verno... Vers deux heures nous finîmes notre premier entretien, etcom
me nous étions éloignés de toute
source d’eau, on proposa de descen
dre jusqu’à un chalet appartenant à
un frère. Plusieurs curieux s’élant
alors éloignés, on les pria de venir
avec nous: ils répondirent qu’ils ne
le pouvaient, qu’il fallait qu’ils allassent soigner leurs bestiaux... Nous
descendîmes alors sans tenir de roule
et nous mangeâmes ce que chacun
avait apporté, qui consistait en du
pain, de la tome et quelque peu de
salé. Puis nous continuâmes de nous
entrelenir, jusques vers 5 heures du
soir et nous quittâmes ces lieux, bé
nissant le Seigneur de nous y avoir
conduits, Qu’Il veuille pardonner
tout ce qu’il y a eu de mal, et puissent les enfants de Dieu qui ont été
sur cette montagne d’Angrogne ótre
pour nos Vallées cette poignée de
froment dont parle l’Ecriture, jetée
sur une montagne et qui mène en
suite du bruit comme le.s arbres du
Liban. Amen. »
Ce fut donc de ces réunions fraternelles de ceux que l’on appelait alors
les mômiers — réunions motivées
par la défense faite aux Vaudois de
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travailler les jours de fêle catholique, et qui se poursuivirent pendant
plusieurs années sur les hauteurs
d'Angrogne — que sortiront, après
1848, sous une nouvelle foi'me et
dans un nouvel esprit, les fêtes du
15 Août. Il n’y eut, en dehors de
l’année du bicentenaire, que deux
occasions où la date primitive ne
fut pas conservée: à Sihaoud le V
Septembre 1853, à cause des associations historiques se rattachant à
cet endroit et au Pra-du-Tour, le 3
Septembre 1877, à cause de l’inauguration de la Chapelle. Les autres
eurent lieu à Balsille (1854), Pmdu-Tour (1855), La Sarrà (1856),
Boccia Manead ( 1857 ), Ciampet
(1858), Frali (1859),P¿aw íbA (1860),
La Vachère (1861), Pians (1862),
Après quoi ces réunions communes à toutes les Vallées tendirent
à se faire toujours plus locales et
maintenant les paroisses du Val Polis et celles du Val S. Martin, ont
leurs réunions respectives à l’endroit
et à l’époque qui leur semble la.
meilleure. Jusqu’ici on a conservé
au Val Pélis la date primitive, mais
ce jour, dédié à la Madonne, est-il
bien le plus indiqué pour une réunion d’édification 7 C'est le problème
que nous invitons nos lecteurs à
bien vouloir étudier, n’y eût-il
d’autre motif pour s’y appliquer que
l’avis qui a paru dans le dernier
Numéro de Y Avvisatore Alpino".
« Il sollo.scrilto avverte il pubblico
» ch’egli, il 15 Agosto alle Sonagliet» te, terrà servizio di ristoi'anle a
» prezzi mitissimi. » Sans commentaire!
W, Meille.
EVANGELISATION
Vallecrosia-Bordighera. Relazione
annua (1891, 92). — Celle église
compte 23 membres à Vallecrosia,
14 à Bordigbera et 3 à mi-chemin
entre ces deux localités; il y a eu
5 admissions; 2 catéchumènes reçoivent l’instruction; les auditoires
du matin ont été liéqiienlés parfois
par 30 personnes ou li e les 40 enfants de l’Asili;, mais souvent ce
chilTre n’a pas été atteint grâces à
la tiédeur de plusieurs membres.
De décembre en mai notre évangéliste a tenu un culte en français
suivi par 20-40 personnes; ces cultes ont été bénis. L’école du dimanche a 48 élèves, celle de la semaine
47. Il a été collecté pour l’église fr.
606, 25 auxquels il faut ajouter fr.
1237, 90 recueillis par M. J. jj.
Skinner et remis intégralement au
Comité d’évangélisation. Les dons
pour les pauvres ont été de francs
193, 70.
Sardaigne. Le dernier N® du Bolleltino de la Mission Vaudoise publie une lettre de G. G. Torlonese.
destinée à rectifier certaines affirmations de la lettre de Sardaigne
que nous avons reproduite. D’après
lui, les ouvriers employés à l’évangélisalion de l’île seraient les suivants; à Cagliari, M. Arbanasicli
ministre; -à Ijomusdovas, M, Cossu
ministre; à Iglesias, M. Pintus colporteur-évangélique et G. C, Tortonese évangéliste. De plus on trouve
à placer une centaine de copies du
journal baptiste il Tesiimonio. Comme on le voit... il y a encoie de la
place.
District Piemonte-Liguria. Abrégé
des rapports des églises présentés à
la dernière conférence de Gènes (7
juin). — Aoste, 5 nouv, adrn. Cultes
bien fréipienlés. Ecole du dimanche,
élèves l8.
Ivrée et environs. 6 adm,, 13 catéchurn. Symptômes encourageants
à Courgné, Torrazza, Traversella,
Drusaccû, 'Prausella.
Suse et environs. 10 adm.
Ravale, 3 adm.
Champdepraz. Cultes bien fréquentés. Ecole du dim. 24 élèves; école
de la .sem. 27; 5 adm:, 14 catéchum.
A Ferrés, école de la sem. 15 élèves,
école du soir, 45.
5
m
■■ V-'Sy.»':-,y. /f}/.- .'y.r’:*’-'- -, ■ '.:,■ ,■'• ' '•■
y¿i<r'§ri
-£-,1
2ói —
Sanremo. Ecole de la sera. 60 élèves; éc. du dira. 50. Cultes bien l'ré(juenté.s.
Sampierdarena. Frérjuenlalion des
cultes, vie .s|)ii‘itiielle, augraentation
des membres réjouissants. ’'10 adm.
15 catéch.
Courm.ayohr. 3 catéch. Lanmlle,
4 catécli. Des réunions ont eu lieu
dans cinq localités voisines avec un
auditoire de 7 à 40. Challancin, éc.
du .soir, 18 élèves réguliers
Vallccrosia-Bordighera. Voir plus
liant.
Pietra Marazzi. Cultes très l'réquenlés. I^e dimanche malin, de 75
à 80 personnes présenles, le soir de
00 à 100; 7 adm., 7 catéch. Ecole
de la sem. 51 élèves; éc. du dira.
40; éc. du soir, 25.
Coazze. Une centaine d’auditeurs
entre les deux cultes du dimanche.
15 nouveaux adhérents. Ecole de la
sem. et du dim. 35 élèves.
Gênes. Nombreuses réunions dans
les ramilles et aux environs de la
ville, vente de portions des écritures, conversations religieuses. Ecoles
du dimanche, 95 élèves.
Turin. 43 adm. Activité déployée
par un grand nombre de membres.
Ces réunions dans les familles ont
donné d’excellents résultats. Ecoles
du dim. 120 élèves; éc. de la semaine 98.
Ces deux églises de Nice, de Cuneo, de Biella et de Piedicavallo
n’ont pas envoyé do rapport.
Une Mission des RR, Pères Capucins
DANS LE Val s, Martin
(1596-1658)
{Suite,).
Sautant à pieds joints sur le ministère de plusieurs moines nous
arrivons d’un trait au fr, .lean Baptiste de Verzollc/ (1623). Nous touchons à une époque où les vexations
dont les Vaudois eurent toujours à
soulïrir furent redoul>iées. Le due
Charles Emmanuel, dans le but de
les rendre obéissants à la religion
calbolique, envoya parmi les habitants du Val Pérouse un détachement comande par le comte Camillo
Tassini qui devait soumettre « a
condegno supplicio i Calvinisti ostinati ». Ces mesures de rigueur extrême devaient faire des martyrs
quand elles frappaient des âme.s’
pieuses, ayant appris à l’école de
.lésiis Christ à ne pas résister au
mal, à porter la croix, à pardonner
aux adversaires; mais elles faisaient
des rebelle.s lorsqu’elles atteignaient
des hommes au caractère résolu, se
laissant guider plu.s par l’esprit de
la .justice que par celui de la charité, jaloux de leur liberté, prêts à
mourir plutôt que de se lais.ser dépouiller de leurs biens et que de
voir maltraitei' ceux qui léur étaient
le plus chers. Parmi ces rebelles il
y en avait qui, par l’ascencfant qu’ils
exerçaient sur leur entourage, devenaient chefs de bandes lesquelles
devaient ressembler d’assez prêts
aux mécontents qui s’étaient joints
à David. Qu’Il nous soit permis
de vous présenter, chers lecteurs
un de ces personnages, dont nous
sommes bien loin de louer les actes, tout en ajoutant qu’il serais
resté très probablement un honnête
cultivateur si les cruautés exercée!
contre ses concitoyens par l’égli.se
romaine ne l’avait mis sur le chemin des représailles. Il s’appelait
.lacob Laurent, et Ferrerò nous le
représente non seulement comme
« un féroce tueur d’homme », mais
comme un «funeste profanateur des
choses sacrées».
« Laurent donc » — nous allons
suivre le rationarium à la lettre
pour qu’on ne nous accuse pas d’esprit de parti — « le samedi avant
le Dimanche des Palmes, ayant entouré le Perrier d’une troupe sectaire de voleurs armé.s, entra pour
attaquer les ministres du temple et
envahir les lieux sacrés. Tout de
suite ce voleur furieux se rend à
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«TÍf’í'tíu--. •
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í-iv.i
' V
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l’église et trouve Fr. Jean Baptiste
qui célébrait la messe. Envahi d’une
fureur démoniaque, il s’approche du
prêtre et lui dit, ardent de colère,
avec un visage sinistre et d’une
voix menaçante: Que fais tu ici coquin d’un prêtre? Dépêche-toi; fais
vite et sors d’ici! Le prêtre persévérant, le prudent ministre qui avait
déjà consacré les espèces du pain,
s’efforce de persuader, au moyen de
paroles conciliantes, l’envaliisseur
menaçant et cruel, de lui concéder
un délai pour finir le sacrifice; il
promet qu’alors il se serait entretenu avec lui pour savoir ce qu’il
voulait. J..e voleur consent, mais en
attendant il commence et continue
à dépouiller et à piller les autels,
emportant les ustensiles sacrés. Dans
l’intervalle le Fr, Jean Baptiste ayant
intrépidement accompli le rite sacré,
ayant cacjié les ornements sacerdotaux et surtout le calice... sort pour
s’entretenir avec le sicaire calviniste
qui vomissait des blasphèmes sur le
seuil imême du temple et ne voulait
plus attendre. Le moine demanda à
ce scélérat ce qu’il voulait. Celui-ci,
debout au milieu de sa troupe armée, recevant le prêtre d’abord avec
des injures, puis avec des menaces,
demanda et ordonna sous peine de
mort qu’il lui pourvût une certaine
quantité de blé ».
«Le moine, lui opposant la pauvreté
bien connue des capucin.?, refusa la
demande. L’ennemi inhumain se déchaîne alors contre la religion et le
religieux; mais, ensuite, calmé par
la promesse du recteur de l’église,
il laisse le prédicateur Jean Baptiste
pour s’en aller attaquer son collègue Fr. Jean de Savigliano qui retournait de la Pérouse au Perrier.
Ayant donc barré le chemin au pauvre petit prêtre, il l’aborde avec des
injures, des terrorisa lions, des traitements injurieux et terribles. L’ayant pris par le capuchon, les sicaires le traînent ça et là, ils le
poussent, ils le font tomber, ils dirigent leurs armes contre lui en lui
annonçant la mort à bref délai, ils
le conduisent avec eux. En vérité,
si un Calviniste plus humain ne fut
survenu, qui eut le talent de le tirer de leurs mains, il n’aurait qu’avec beaucoup de peine échappé à
une mort très cruelle pt prolongée
de la part do ces soldats. Il faut dire
pourtant que ce chef scélérat de sicaires ne sortit pas sain et sauf de
celte entreprise. Comme en effet,
il voulait, rendu furieux, reprendre
pour le faire mourir, ce moine innocent qui lui avait été enlevé, il
fit une mauvaise chute, .se cassa un
bras et ainsi dut s’abstenir de persécutions ultérieures»,
(À suivre).
COLLABORATION
Dans le discours de clôture de la
dernière a.ssemblée de l’Eglise Etablie d’Ecosse, le prés. D''Crawford
prononça les paroles mémorables
suivantes:
« Admettant qu’il n’y a pas de
probabilité immédiate, que nous formions avec nos parents presbytériens d’autres dénominations, une
seule et même églisei il pourrait
certainement y avoir dés à présent
une estime mutuelle, un charitable
support,, une alliance amicale, un
échange de .sympathie, des conférences et des prières en commun
dans une mesure bien .supérieure à
ce qui s’est fait jusqu’ici et cela sans
compromettre nos principes respectifs. 11 pourrait même y avoir une
fraternelle coopération dans l’accomplissement de beaucoup d’œuvres
qui nous intéressent également et
où les points qui nous divisent n’ont
rien à voir. Pourquoi, par exemple,
toutes nos, églises presbytériennes
écossaises auraient-elles leurs propres missions les payens ou parmi les
brebis perdues de la maison d’Israël, de telle .sorte qu’elles affaiblissent leur énergie, qu’elles dissipent
7
~ 263 —
lem's moyens et surtout qu’elles présentent un frotit partagé à ceux
qu’ elles cherchent à convertir, au
de se réunir en un elTort puis
lie;.
sant pour répandre, parmi les payons
et les Juifs, les richesses inelTahles de
Christ? Pourquoi ne nous unirionsnous pas aussi pour fournir les moyens de grâce à nos compatriotes
des colonies hritanniques, qui commencent à s’apercevoir qu'il n’y a
aucune laison de porter avec eux,
dans leur patrie adoptive, ces divisions malheureuses qui ont germé
de circonstances particulières à la
mère-patrie; et qu’ils peuvent trouver maintenant une raison suffisante
à l’Union dans leur foi et dans leur
preshytérianisme communs.
Dans ces deux œuvres auxquelles
pourraient s'en ajouter d’autres religieuses ou bienfaisante^, je ne vois
pas pourquoi nos diOérentes églises
presbytériennes ne devraient et ne
pourraient pas s’unir, en nommant
un Comité général de Missions au
sein duquel chacune serait équitablement représentée, et mettant à
part, à l’époque des assemblées, un
jour pour recevoir, dans une grande
convocation, les rapports de ce Comité, lui donner leurs instructions,
et s’unir en conférence amicale et
en ferventes prières poui' Je progrès
confiée.
La Réunion du 15 ^oûl
de la grande œuvre qui lui a été
Elle commencera D. v. dès neuf
heures du malin,) et se tiendra aux
Sonaillelles sous les chàtaigniei's de
M'' Alharin de Russie, à dix minutes au Sud-Est de l'Ecole du Marlel.
Un exercice de chant aura lieu
D. V. près du temple du Ciabas, Dimanche prochain à 4 h, p.
Prière à MM. les pasteurs d’annoncer ces choses aux assemblées
de Dimanche 44 courant.
Les personnes qui «¡.’iendront au
Ciabas pourront s’ y jirocurer la
feuille où elles trouveront un récit
histoi ique sur les Soiiailleltes et tous
les chants <à exercer pour la réunion
du 45.
E. Bonnet, pasteur.
Un nouveau Docteur Vaudois
Nous avons appris avec une vive
satisfaction que M. Daniel Turin,
vient d’obtenir la laurea de docteur
en médecine et chirurgie avec pîcni
voli legali.
En même temps que nous l’en félicitons et que nous lui souhaitons
une longue, utile et heureuse carrière, nous serait-il permis d’exprimer le vœu que loirt de suite ou
au moins plus tarai il fasse hértéfrcier' nos Vallées de son lalertt et de
son activité?
POUR LES OUVRIERS DE S. GERIftAIN
Reporter Er.
Joseph Jourdan (La 'rour) .
Ancien Jouve . »
Anctert Goss
J. R. et famille
Deux amies
A. J. et R. J.
M.ellcs Melile (Via Uliva)
M.me Aline veuve Jalla
M. G..................
M.mes S. et E. Meille (Ra
vadera)
M me Elise Malan (Appiol
Al. J. L. Rostan »
M. E. CosLabel »'
E. Bonnet . (Angrogne)
Evaiig. Bonnet
Lydie Bonnet
Jean Bonnet
Miss Temple
Miss J. Drury
Miss M. Dr'ury .
M. C, A. Ti-oti (S. Germa
Total Fr
10,
0,05
2,
5,—
33,50
45,
5.
)
10,
2,
2 “ Ì
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1,50
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1N8IGNE LITHOGRAPHIE
des Unions Chrétiennes de Jeunes Gens
Pour répondre à de très nombreuses demandes, nous avons fait laire
sur beau papier la lilhograpbie de
l’insigne inlernalional en trois couleurs, comme celui de Stockbolœ.
Dimensions SOpO cent.
Grâce à nos arrangements et surtout au tirage considérable dont nous
avons pris la responsabilité, ces insignes peuvent être livrés au prix
de un franc pièce, irais de poï t en
sus,~a notre Bureau, Place du Port
2, à Genève.
Get insigne s’ adapte fort bien
comme ornement de locaux d’Unions ou même d’appartements.
Le Coivilé Central InternationaL
Revue Polili(|iie
Hall«! — Le roi se rendra à Gênes le 8. Le 10 aura lieu la gi'amle
revue navale à la quelle toutes les
nations maritimes européennes enverront un ou plusieurs vaisseaux.
— À Gesi dans le Napolitain, au
cours d'une fêle en riionneur de S.
Alphonse un moi'lier a éclalé. Le
nombre des morts sur le coup serait de 10; il y aurait aussi beaucoup de blessés.
— L’évêque de Foligno a été assassiné dans un train de chemin de
fer par un certain Poggioni qui lui
enleva sa montre et de l’argent. Le
meurtrier est arrêté.
— À Rome il y a eu lutte entre
une bande de cléricaux qui voulait,
très inopportunément, porter une
couronne au buste de Golornb qui
se trouve au Pincio et une bande
de libéraux. Ces derniers n’ont certes pas fait preuve de compreiulre
ce qu’est le l'espect aux libres muni leslalions de l’opinion. 11 est vrai
qu’à Rome la moindre manifestation
cléricale est considérée comme une
tentative de remetlre le pape sur le
trône temporel; mais ce n’est pas
par l’intolérance et la violence qu’on
aliermira l’ordre de choses actuel.
— Le rninistr'e Giolitti, d’après la
recommandation du député Pcyrirt,
a envoyé, aux incendiés de S. Germain fr, 500.
— Nous nous permettons de revenir à notre idée (ailuabile quando
sarà lempo) d’une réunion électorale
pour toute la Vallée du Pélis, et sur
le devoir des Vandois de voter tous
ensemble pour le candidat qui y
remporterait la majorité des sulfrages, s’ils ne veulent pas faire le jeu
de personnes et de partis qui comptent justement sur ces division pour
Irio.mpber.
i%ng;lc!lci*rc — Gladstone a i>i'ononcé un grand discours en demandant que l’Irlande, tout en continuant
à faire partie intégrante de l’Empire
Britannique, ait un Gouvernement
autonome.
AVIS
La squadra des jeunes gai'çons,
retournant de Finalraarina, arrivera
à Turin, Mardi prochain 17 courant,
à 11. 5,'15 de l’aprés midi.
SUISSE FRflNÇftISE
Dans line bonne pension de jeunes Demoiselles à Morges (Caiilon
de Vaudi, on recevrait encore qutd(lues élèves.
Facilité d’apprendre l’anglais et
de fréquenter une excellente école
8upérieure.
S’adresser pour renseigneraenls :
a M. le „pasleur H. Melile, Torre
Pellice; à M.me L. Peyrot, aux Maraudes (Torre Pellice); à M.me Anna
Turin, Via Carlo Alberto, Torino.
iVl A L
Torre Pellice — Imprimerie Alpina