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Année XXXVÍIJ.
27 Février 190B.
N. 9.
L’ÉCHO DES VALLÉES
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et pour l’Administration à M. Jean JaUa, prof.. Torre Pellice.
Tout changement d’adresse coûte 15 centimes, sauf ceux du commencement de l’année.
Que toutes les choses vraies, honnêtes, justes, pures, aimables.... dignes de louange, occupent vos pensées. (Phïl. IV, 8).
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SOMMAIRE :
Choses et autres — Méditation — Le
17 Février à Marseille — Evangélisation — Cartes postales — Chronique
— Chicanes d’Allemands — Revue
Politique — Annonces.
y y v.vwwjrjiTjjniirssÆ'gzwzTryjiwjTÿ.
Choses et autres
Les progrès de l’Italie. L’année qui
vient de finir a marqué pour notre
patrie un progrès remarquable au point
de vue des Finances. Au lieu de 1’ éternel déficit, l’année financière s’est
close avec un bénéfice de 63 millions.
La rente a dépassé le cent pour cent
et le change est descendu au-dessous ,
du pair, ce qui ne s’était jamais vu.
Au point de vue de la production nationale l’Italie s’est rendue, peu à peu,
Pf--sur bien des points, indépendante de
r étranger. Son industrie a pris ces
dernières années un essor considérable.
Nous en avons une preuve dans l’importation du charbon, . qui était de
1.032.000 tonnes en 1878 et s’est élevé
à 4.860.000 en 1899. L’application de
l’électricité à l’industrie s’étend de plus
en plus. Il n’y a pas moins .de 45 sociétés, formant ensemble un capital de
60 millions, qui travaillent a la production et au transport de la force
électrique. Les progrès de l’agriculture
sont plus lents, et dans certaines réglons
c’est à peine si l’on peut parler de
progrès. Dans l’ensemble, cependant,
on avance. L’exportation du vin est
considérable ; celle des agrumes (oranges, citrons) s’est élevée de 980.000 a
2.400.000 quintaux ; celle des fruits,
fleurs, légumes, de 25 à 81 millions de
francs ; celle de volaille et d’œufs s’élève à 40 millions ; l’exportation du
beurre et du fromage a triplé.
Tout cela est d’autant plus rejouissant qu’il y a peu d’années, on ne parlait que de la misère et de la prochaine
faillite de l’Italie, Les progrès déjà faits
permettent d’en espérer de plus grands
encore, car il en reste du chemin à faire
pour mettre notre pays a^ij niveau non
pas des plus riches de l’Europe, mais de
la moyenne des pays dont l’agriculture,
l’industrie et le commerce sont réellement prospères. Et s’il nous reste beaucoup de progrès à faire au point de
vue économique, il nous en reste davantage aux points de vue intellectuel
et moral.
L'Empereur théologien. En Allemagne
on discute beaucoup sur la lettre que
S. M. l’Empereur a adressée à l’amiral
Hollmann, membre du Comité de la
Société orientale, àu sujet des opinions
du professeur Delitsch concernant l’inspiration des Saintes Ecritures.
Le chef d’un grand empire apportant
le poids de son autorité personnelle
dans une discussion théologique et prenant à partie un savant, non seulement
pour combattre ses opinions, mais pour
lui « conseiller » de ne pas les exposer
en dehors de certains milieux, voilà qui
n’est pas banal, au temps où nous vivons. La théologie de l’Empereur, sa
théorie sur la révélation ne sera pas
acceptée par tous les théologiens de
profession. Mais quelque opinion que
l’on puisse avoir à ce sujet, et de quelque manière que l’on puisse juger cette
intervention du chef de l’état dans des
discussions qui ne sont nullement du
ressort des gouvernements, on ne peut
qu’admirer, chez un monarque, un intérêt aussi vivant pour tout ce qui a
trait à la vie intellectuelle, morale et
religieuse de son peuple.
Quant à la question elle-même, nous
n’avons pas à nous prononcer ici. Notre
avis est qu’un savant qui cherche sincèrement la vérité dans quelque domaine que ce soit a droit au respect
et à l’estime de tous ceux qui aiment
la vérité, quelles que soient les conclusions auxquelles il arrive. Mais il faut
pour cela qu’il reste dans son domaine.
Si le naturaliste, l’historien ou l’archéologue tirent de leurs recherches des conclusions qui ne sont pas du ressort de
la science qu’ils étudient, il est juste
qu’ils soient, si ce n’est rappelés à
l’ordre par un empereur, du moins rappelés aux règles d’une bonne méthode.
C’est au fond, ce qu’a fait l’Empereur au sujet de D. M. Delitsch.
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Nou, mais lions servirons FEternel.
(.Tomé XXIV, 21).
Que ce non ait toujours été non, nous
sommes loin de l’affirmer puisque toute
l’histoire d’Israël serait là pour nous
donner un démenti. Toujours est-il que
le non prononcé à haute voix par tout
un peuple n’est rien moins qu’admirable 1
Josué est arrivé au terme de sa carrière. Il assemble tout le peuple, ses
anciens, ses chefs, ses juges et ses officiers pour leur faire ses adieux, et
leur donner ses dernières instructions.
Après, leur avoir rappelé les bénédictions nombreuses dont ils ont été les
objets, celles ,qui leur sont encore réservées, s’ils sont fidèles à l’Eternel,
ainsi que les châtiments qui les attendent s’ils viennent à l’abandonner, il
les invite solennellement à choisir en
tre l’Eternel et les dieux des nations.
Et le peuple de répondre comme un
seul homme ; Non, pas de dieux étrangers, nous servirons l’Eternel. Et ce
non a été son salut, au moins pour le
moment.
Un non! quelle importance n’a-t-il
pas souvent eu dans la vie d’un peuple comme dans celle de l’individu !
* *
On a dit que si la France avait su
dire non, quand, à la veille de la guerre
de 1870, Napoléon III demanda un vote
de confiance, la guerre eût été évitée,
et des torrents de sang n’auraient pas
coulé au-deça et au-delà du Rhin.
Si Eve et Adam avaient su dire
non au serpent ; si Abraham avait su
dire non à Sara quand elle l’engageait
à aller vers Agar ; si Jacob avait su
dire non à sa mère, quand elle le conseillait de tromper son père Isaac ; si
Gubhazi, si Ananias et Saphira avaient
dit non au démon de la convoitise, que
d’humiliations, de misères et de souffrances ils se seraient épargnées à euxmêmes et à leurs descendants !
Non ! tel a été en tout tèmps le mot
d’ordre des témoins fidèles. C’est celui
de Perpétue devant les juges païens
de Carthage qui ne lui demandent que
de brûler un peu d’encens devant une
idole. Et nous, Vaudois, ne devons-nous
pas, après Dieu, notre existence comme
peuple à ce non qui a retenti ferme
et puissant à travers les siècles de persécution ? Un oui eût été vite dît, et il
eût mis un terme à tant d’atrocités.
Plusieurs hélas l’ont dit ce oui, mais
le peuple dans sa grande majorité a
toujours répondu non.
*
* *
Beaucoup de parents se plaignent de
ce que leurs enfants ne savent plus ce
que c’est que le respect, l’obéissance,
la soumission. Ne serait-ce pas parce
qu’eux-mêmes n’ont pas toujours eu le
courage de dire non quand il en était
temps î Ils ont satisfait tous leurs caprices,
ils ne leur ont jamais rien refusé, est-ce
étonnant après cela que les enfants devenus grands prennent leur revanche
en substituant leur volonté et leur autorité à celles des parents ? L’exemple
d’Héli n’a que trop d’imitateurs !
Il se présente souvent dans la vie
des circonstances dans lesquelles on
est appelé à choisir entre un oui et un
non, et suivant le choix qu’on fait, c’est
un avenir heureux où un avenir de
malheur et de honte qui en résulte.
Pour le père de famille cette heure
de l’épreuve sera celle où il est tenté
de commettre une bassesse, soi-disant
dans l’intérêt de sa famille, d’accaparer
pour un morceau de pain le pré ou le
champ d’une veuve, de se servir d’un
dépôt qui lui a été confié, avec l’intention, cela va sans dire, de le restituer en temps et lieu, ou bien encore
d’abuser de la confiance d’un supérieur.
Si à ce moment-là il ne sait pas dire
résolument non, je ne céderai pas à la
tentation, quoiqu’il arrive Dieu m’aidera, cet homme est perdu.
Pour le jeune homme, cette heure
redoutable est celle où il fait, comme
on dit, son entrée dans le monde. Jusque là il n’a eu dans sa famille que
de bons exemples. Mais le voilà lancé
dans la compagnie des jeunes gens
moins scrupuleux que lui, et déjà bien
avancés dans la voie du désordre, et
il est naturel qu’ils l’invitent à faire
comme eux. S’il est décidé à écouter
la voix de sa conscience, à rappeler à
son souvenir les tendres exhortations
de sa mère, les prières qu’elle a fait
si souvent monter à Dieu en sa faveur,
s’il a le courage de dire non, il est
sauvé. Si au contraire il hésite,’ s’il dit
en lui-même qu’il saura s’arrêter à
temps, qu’il sera assez fort pour résisr
ter au courant, c’en est fait de lui, car
ce n’est que le premier pas qui coûte.
Pour la jeune fille, cette heure décD
sive sera peut-être celle de la demande
en mariage de la part d’un jeune homme
léger, frivole, sans piété, sans croyance.
Le cœur et la conscience diraient non,
mais les convenances, la position de
fortune, quelquefois même la pression
plus ou moins • tenace de parents qui
ne regardent trop souvent en pareilles
circonstances qu’aux intérêts matériels,
disent oui et ce sont ces dernières qui
ont le dernier mOD Et voilà une existence malheureuse pour toute la vie
pour n’avoir pas su dire non.
*
*
Un non c’est bien vite dit, penserezvous. Oui mais pour avoir la force et
le courage de le prononcer dans certaines circonstances particulièrement solennelles, il faut des principes bien
arrêtés, il faut surtout une foi fortement
enracinée. Si notre foi n’est qu’une foi
de bouche et des lèvres Ce n’est pas
elle qui nous viendra en aide à l’heure
de l’épreuve. Car alors mis en demeure
de choisir entre l’obéissance fidèle et
joyeuse à la volonté de Dieu, et les
séductions du monde, celles-ci, ont facilement le dessus. On trouve mille
prétextes pour faire taire la voix de la
conscience, on hésite, on tergiverse, on
se dit qu’une fois n’est pas coutume,
qu’on se gardera bien d’aller trop loin,
et on oublie que le sentier du mal est
un sentier glissant, et que quand Satan
nous tient, ne fût-ce que. par un lambeau de nos vêtements, il n’est pas
facile de s’en dégager et de se repren-
2
dre. Bientôt la conscience s’émousse,
elle n’est plus cette voix d’alarme qui
nous crie : arrête. On ne fait plus de
différence entre le bien et le mal, et
on en arrive à ce que l’Ecriture appelle la conscience cautérisée qui est le
terme fatal où aboutit nécessairement
celui qui n’a pas su dire «0« quand il
était temps.
Que votre oui soit oui, et votre non,
non. ainsi a dit Celui que l’Ecriture
appelle le Véritable, l’Amen, le Fidèle,
et qui s’est appelé lui-même le chemin,
la Vérité et la Vie. Marchons avec Lui
dans le chemin de la vérité et de la
lumière après que nous avons fait alliance avec Lui, et nous verrons s’accomplir à notre égard la parole du Sage :
Le sentier du juste est comme la lumière resplendissante qui augmente son
éclat, jusqu’à ce que le jour soit en sa
perfection (Prov. IV, 18).
B. G.
LE 17 FÉVRIER À MARSEILLE
Marseille, Février 1903.
Cher Echo,
J’avais promis de te donner des nouvelles de la soirée projetée du 17 Février, me voilà pour tenir ma promesse
si tu peux m’accorder l’hospitalité.
L’honneur de cotte charmante soirée
revient à rUiiion Chrétienne et surtout
à M. Geinsendorff, secrétaire général,
qui en sont les organisateurs. Les invitations ont été plus nombreuses que
pour Noël et mon vœu a été en partie
exaucé, car le nombre de Vaudois et
Vaudoises a été satisfaisant. La soirée
a commencé à 9 heures par une conférence sur l’Histoire des Vaudois, faite
par M. Geisendorff, qüi nous a tenus
sous le charme de sa parole environ
une heure, passant en revue toutes les
persécutions qu’ ont dû endurer nos
ancêtres, ensuite la glorieuse rentrée
et la charte de liberté signée le 17
Février 1848, et dont nous célébrons
l’anniversaire.
A mesure que nous étaient expliquées
les diverses phases de notre peuple l’on
voyait paraître sur la toile nos divers
coins des Vallées, ce qui a fait pousser
bien des exclamations en revoyant notre cher pays.
Si nous, grandes personnes, avons été
charmés de la conférence les enfants
l’ont été par ces projections.
Je note en passant celles qui ont le
plus amusé : un faucheur Vaudois au
travail dans les près, et le renommé
tailleur de Prarustin avec sa bicyclette.
Quelques-uns d’entre nous Vaudois
et Vaudoises chantent quelques cantiques exercés pour l’occasion, ce qui
semble faire plaisir à nos amis de l’Union C. On a chanté Le 17 Février, Le
serment de Sibaiid, Innahate il vessil délia
Croce et VInno di Garlbaldi.
M. Geinsendorff nous donne communication d’une lettre de M. F. Eynard,
qui souhaite que l’on puisse un peu
s’occuper des Vaudois et .si possible les
grouper avec l’U. C.
On va s’en occuper, nous a dit M.
Geinsendorff, et si on trouve quelque
campagne dans les alentours de Marseille pour se réunir quelquefois le Dimanche dans la belle saison ce sera
avec plaisir que les amis de l’U. C.
nous recevront.
M. Peyronnel président nous adresse
aus.si quelques bonnes paroles et nous
dit qu’il est heureux de voir les Vaudois réunis à cette occasion. Il nous
récite une charmante poésie, ainsi qu’un
étudiant membre de l’Union.
Pour terminer la soirée bien agréablement, l’on nous sert généreusement
du thé et des biscuits.
On chante ensemble un cantique, M.
Peyronnel lit un Psaume et prononce
une prière, et la soirée prend fin, au
regret de chacun.
Comme il est agréable de trouver
de si bons amis à l’Ftranger et surtout
dans un milieu comme Marseille, où
les mauvaises compagnies se rencontrent plus facilement que les bonnes.
Puisse s’accomplir le vœu formé par
M. Geinsendorff de voir les Vaudois
■se grouper avec l’Union Chrétienne.
Au nom des Vaudois réunis ici le 17
Février et en mon nom aussi je dis
merci à l’U. C. de nous avoir accueillis
si aimablement chez elle. Merci surtout
à MM. Geinsendorff, Peyronnel et à
tous les amis connus ou inconnus qui
ont contribué à la bonne réussite de
cette charmante soirée.
Nous avons eu le regret de ne pas
avoir au milieu de nous M. et M.me
Walter retenus par une indisposition.
J.N Davit.
Pachiiio est pour le moment la localité d’où continuent à nous parvenir les
meilleures nouvelles. Ce doit être avec
une joie bien légitime que M. B. a tracé,
le 5 Janvier écoulé, les lignes suivantes:
« Grâces à Dieu, la construction d’un
beau temple se rend de jour en jour
plus nécessaire et ce qui se passe autour
de nous m’assure qu’il ne restera pas
vide. Nos réunions sont si belles, si pleines de vie, si riches en fortes émotions
que bien souvent je rentre chez moi en
proie à une surexcitation telle que, contre toute habitude, je ne puis retrouver
mon sommeil ! C’est que ce qui se déroule sous ^nos yeux est bien propre à
faire verser des larmes de joie ! Et ce
qui nous frappe ce n’est pas tant le grand
nombre des auditeurs qui nous arrivent
de tous côtés, mais c’est plutôt l’état
d’âmè dans lequels nous les voyons jour
après jour. Pendant qu’on leur explique
l’Evangile, ils se suivent du regard et
se communiquent, par de fréquents signes de la tête, leurs impressions et leurs
pensées ; et le culte une fois fini les voilà
qui se serrent la main, s’enthousiasment
à l’envi, s’exhortent et entourent les
nouveaux venus pour leur demander ce
qu’ils pensent de cet Evangile qu’ils
viennent d’entendre pour la première fois !
Si vous aviez été des nôtres à Noël !
Quelle Sainte-Cène ! Vingt-six membres
de l’Eglise se sont approchés de la Table
sacrée mais 4 ou 5 de nos amis et adhérents s’y sentaient eux aussi si vivement
attirés qu’ils n’ont pu être retenus que
par les regards sévères des plus rigides
d’entre nos frères. Après le culte tous
les frères s’approchent de moi, les larmes
aux yeux, et m’embrassent avec effusion
et ceux qui ne sont pas encore des nôtres d’une manière formelle, viennent
eux aussi qui m’embrasser et qui me serrer
la main. Un Monsieur de l’endroit, si
ému qu’il peut à peine parler, me dit:
«Je suis vivement touché; dites-moi ce
que je dois faire, mais à la prochaine
communion il faut que j’y participe moi
aussi. Je ferai ce que vous me direz,
mais il faut que j’y prenne part ! >
Mardi soir nous eûmes un culte dans
un des quartiers les plus excentriques
de Pachino. Nous étions réunis dans une
vaste chambre complètement nue mais
‘2 -___________________________
où 200 personnes se pressaient comme
des enchois. Presque tous étaient debout
à l’exception des femmes. Par la porte
il n’y avait plus moyen de passer et la
rue elle-même était envahie par la foule.
Nous parlâmes plus d’une heure et demie
et l’on ne manqua pas de nous prier de
revenir. Nos frères sont animés d’un zèle
ardent pour la propagation de leur foi ;
l’évangélisation est leur affaire ; ils courent deçà et delà, invitent, encouragent,
exhortent ! Pachino est comme parcouru
en tous sens par un courant électrique
que j’espère voir continuer ».
*
* *
A Vittoria, écrit M. A. Pr. les cultes
de famille ont donné d’excellents résultats. J’en préside 5 par semaine chez
cinq familles différentes qui se prêtent
avec bonheur à ce nouvel essai d’évangélisation. Chaque fois que nous nous
réunissons nous voyons arriver avec plaisir un nombre assez encourageant de
femmes. Nous avons ainsi cinq nouveaux
locaux qui nous permettent de sortir pour
répandre la bonne semence du salut.
Comme je les aime ces réunions et
comme je sens que Celui qui avait compassion des foules errantes comme des
brebis qui n’ont point de berger, est présent au milieu de nous !
Les fruits bénis de ces cultes domestiques nous commençons déjà à les recueillir dans II >tre local public de la
Senia qui ne tardera pas à être trop
petit pour les foules qui y accourent à
la recherche de l’Evangile ! »
Le glaneur.
Cartes Postales
Elle a plus d’importance qu’il ne
semble la carte postale illustrée.
Inconnue il y a quelques années nous
avons pu la voir se multiplier et donner
naissance à une industrie florissante.
Passez sous les portiques d’une grande
ville, vous en verrez les murs tapissés,
allez dans le moindre village vous
trouverez là aussi la carte illustrée.
Elle joue donc un grand rôle, mais
fait-elle vraiment du bien?
Oh! je ne veux pas dénigrer les
jolis cartons enluminés qui répandent
sur tout le globe d’inombrables salutations et paysages, mais convenez qu’à
force de mettre au pied d’une vieille
tour ou d’une montagne ces dédicaces
profondes et touchantes: « Ton Jean,
ou. Ta Marie qui t’aime... qui t’embrasse... qui se porte bien... qui pense
à toi» avouez que Ton se déshabitue
d’écrire sérieusement et qu’une bonne
lettre nous semble un bien gros travail.
La carte banale est bien fille de notre
civilisation moderne; les formules stéréot}'pées des cartes exigent bien peu
de temps, de ce temps si précieux, elles
ne demandent pas non plus un grand
effort, cette raison est peut-être la meilleure.
Mais du reste, sauf le fait que la
carte illustrée tend à supplanter et à
tuer toute correspondance intime, sauf
le fait qu’elle représente pour bien des
bourses une dépense vraiment stérile
et qui n’ est pas en rapport avec les
moyens, la carte postale honnête n’est
pas autrement nuisible et elle fait gagner
dira-t-on, et T Etat, et les marchands
et... les collectionneurs : inclinons-nous
devant l'intérêt I Mais devant les cartes
postales obscènes étalées sans vergogne
à côté de sales journaux qui ne savent
faire naître le rire qu’au détriment de
l’honnêteté des mœurs et des pensées
ne passons pas indifférents.
Le trait empoisonné, je veux le croire
s’émousse contre notre cuirasse de vertu
ou... d’habitude, mais songeons à tous
ces écoliers qui les regardent eux les
vues obscènes : elles se gravent dans
leur esprit et leur font infiniment plus
de mal qu’ on ne le croit. Ne permettons pas que ces esprits innocents soient
souillés et soyons sans pitié pour les
cartes obscènes ! —
M.
cffîfojMiQiit;
La ToUr. Confé rence.
Nous avions annoncé, ainsi que notre
confrère VAvvisatore, la conférence de
M. T avocat Colombini sur les Caisses
rurales de crédit. Le président de notre
petite Caisse de crédit mutuel avait eu
soin d’en parler à tous ceux qu’il avait
eu l’occasion de voir. Aussi avons-nous
été déçus en voyant le petit nombre
d’auditeurs; déçus, mais non pas étonnés,
hélas! car nous avons eu maintes fois
déjà l’occasion de constater la colossale
indifférence de notre population pour
l’étude des questions pratiques, indifférence qui ne laisse pas d’être inquiétante pour l’avenir de notre peuple.
Le conférencier nous a parlé d’une
maniéré intéressante des caisses rurales
dans les différents pays, montrant qu’elles
prospèrent là où elles sont créées par
les particuliers eux-mêmes, tandis que
partout où elles sont instituées et maintenues par les gouvernements, leur insuccès a toujours été complet. Connaissant l’existence de notre modeste caisse
de crédit mutuel de la Tour, il a exprimé Tavis que certaines modifications
de détail pourraient faciliter l’augmentation du nombre des adhérents. Il croit
que les crédits en nature rendraient de
plus grands services encore que ceux
en argent.
M. le professeur Coïsson, président
de la Caisse de crédit mutuel, remerciant chaleureusement le conférencier,
le prie de bien vouloir donner encore
une autre conférence, d’une nature plus
pratique, où il entrerait dans plus de
details sur T organisation des caisses
rurales et les avantages qu’elles offrent
aux agriculteurs. M. Colombini accepte
avec un aimable empressement. La
conférence sera convoquée au plus tôt,
et aura lieu probablement à SainteMarguerite.
M. Colombini fut présenté à T assemblée par M. le professeur Ribet,
président de la Société d’Utilité publique, qui, après la conférence, lui
adressa de vifs remerciements au nom
de la Société.
Nous apprenons que la nouvelle conférence aura lieu à Sainte-Marguerite
Dimanche 8 mars, à 3 heures.
Le D, manche de la Paix. Suivant l’invitation de la Société de la Paix, les
cultes de dimanche dernier ont été
consacres a la cause de la paix. M.
le pasteur Jahier a prêché le matin
sur les paroles de Gen. XIII, 8 : «Qu’il
n’y ait point de dispute entre nous». Le
soir, les deux réunions habituelles au
Collège et aux Bouissa ont été remplacées par une réunion générale convoquée à Sainte-Marguerite. M. Jahier,
après la lecture d’Esaïe XI, a montré
que la volonté de Dieu est que la paix
et T amour régnent entre les peuples
comme entre les individus, et que la
guerre n’est pas seulement le plus re-
3
- â
doutable fléau qui puisse frapper les
Fnations, mais un des plus grands crimes
ÿ que les hommes puissent commettre.
iiM. le professeur Tourn a ensuite passé
:! brièvement en revue les principaux
ÿ'^î'évènements de l’année qui intéressent
la cause de la paix ; la fin de la guerre
^ au Sud de l’Afrique, le renouvellement
des alliances, et leur caractère pacifique
toujours plus accentué, l’inauguration
fe. de la Cour d'arbitrage de la Haye, du
St liiusée de la Guerre et de la Paix à
iilf.ucerne, les cas d’arbitrage de plus en
I* plus nombreux, 1’ organisation de plus
s, en plus étendue des partis ouvriers et
leur adhésion, en général, aux principes
pacifiques, les progrès croissants des
sociétés de la Paix, la grande mani.¿festation pacifique qui eut lieu à Paris
à l’occasion du centenaire de Victor
^Ï.^ Hugo, etc. M. le pasteur émérite A.
l-'Gay, président de la Société exprime
I encore la ferme confiance que le jour
viendra où l’Evangile d’amour, reçu
dans les cœurs, portera ses fruits; alors
■ la paix régnera dans le monde, parce
. qu’elle régnera dans les cœurs. Après
avoir mis aux votes l’ordre du jour proposé par le Bureau international —
qui est adopté à l’unanimité — il
adresse une prière au Dieu de paix et
d’amour.
: Nous avons constaté avec plaisir que
l’ assemblée était beaucoup plus nombreuses que les années passées.
Nous apprenons que dans plusieurs
f-.éparoisses des Vallées (nous ne sommes
pasencore renseignés au sujet de toutes),
les services de dimanche ont été consa,crés à la cause de la paix.
m
Le Saint Carnaval a été célébré comme
d’habitude, plus que d’habitude, nous
sémble-t-il, par des tapages, des mascarades aussi vulgaires que possible'fet
une abondance d’ivrognes comme on
en voit rarement dans notre petite ville,
où ils ne sont jamais rares pourtant. Un
de ses fruits immédiats a été un incendie, criminel selon toute apparence,
et une autre tentative d’incendie, à
deux maisons placées aux deux extrémités du hameau de Sainte-Marguerite,
et qui auraient pu causer un vrai désastre si on ne s’en était aperçu à temps
pour éteindre l’un à sa naissance, et circonscrire l’aut.-e. N’y aurait-il vraiment
pas moyen de mettre un frein à cês
orgies d’un autre temps?
Saint Jean. — Le 22 Février, la paix
a été le sujet du sermon, suivant l’invitation du Comité de la paix; et l’imposante assemblée qui l’a entendu a
pris le plus vif intérêt à ce sujet si
important et sympathise de cœur avec
l’œuvre de la paix.
Décès. Notre paroisse est visitée cet
hiver par des deuils extraordinairement
nombreux. Voilà tantôt deux mois que
’ nous avons trois, ou quatre ensevelissements régulièrement par semaine. Vendredi il devait y en avoir trois à la
même heure, mais force fut d’en ren
voyer un au lendemain, faute d’un troisième char funèbre. Cette semaine, il
y en a un de nouveau. Mercredi, celui
d’une mère de famille, Louise Bellion,
enlevée aux siens sans aucune maladie,
d’une manière subite. Que Dieu console
tant de parents, d’époux et d’enfants
qui pleurent leurs bien-aimés.
llodoret. Le 17 Lévrier.
Favorisé par un temps exceptionnellement beau, notre fête du 17 Février
a gaîment commencé dès la veille par
de nombreux feux de joie très bien
réussis et accompagnes de quelques
p
coups de fusil.... et de petits canons
en bois patiemment fabriqués pour la
circonstance !
Le matin du 17 la scène avait quelque peu changé grâce à la très mince
couche de neige qui, en quelques heures
avait joliment altéré les décors de notre
pittoresque vallon. Nous en prîmes joyeusement notre parti à la pensée que les
vives couleurs de nos drapeaux n’ en
brilleraient que mieux sur le fond si
pur et si froid sur lequel nous allions
les faire flotter.
Ils flottèrent en effet, durant l’agréable promenade que nous fîmes pour
aller à la rencontre d’un bon quart des
élèves de nos écoles. Il était dix heures
et demie quand nous entrâmes au temple où nous attendait une très nombreuse assemblée. Après la lecture de
la Parole de Dieu et le chant de ses
louanges, le pasteur attira notre attention sur ces paroles de Moïse à Israël :
« Souvenez-vous de ce jour » qui est pour
vous, ce 17 Février 1848 que tant de
soi-disant Vaudois relégueraient si volontiers dans un coin de notre musée
avec les honneurs d’une pierre sépulcrale I
Le tour des enfants étant venu, ils
fixèrent notre attention par le développement très réussi d’un programme ne
contenant pas moins de 2g récitations
très variées et 12 chants! Après cette
séance de deux bonnes heures, faut-il
s’étonner si nos 79 enfants ont fait l’accueil le plus cordial à l’habituelle et
frugale réfection qui leur fut offerte ?
Une autre promenade d’une 20.ne de
minutes et un chant en plein air au
«Vessillo d’Italia» terminèrent la fête
proprement dite après laquelle chaque
école prit le chemin du retour.
Tout n’était pas fini, pourtant. Vers
deux heures un modeste dîner, cuit au
presbitère et servi dans la salle de la
Grande Ecole par 4 ou 5 frères de
bonne volonté, retenait au chef-lieu 24
convives représentant tous les hameaux
de la paroisse, à l’exception d’un seul.
Au moment des discours........ ces der
niers, ainsi que les toasts en bonne et
due forme nous furent épargnés ! Par
contre, nous passâmes plusieurs heures
en de franches et fraternelles conversations se rapportant aux intérêts de
notre peuple et de notre Egli.se, et en
nous égayant par le chant des cantiques de notre nouveau recueil et de
ceux de VArpa Evangelka La journée
a été si belle et si agréablement remplie que nous ne doutons nullement
qu’elle n’encourage les présents... et les
absents de cette année à faire mieux
encore l’an prochain. l.
Massel. La Société de Jeunes Filles,
a célébré, le 18 cour., le ii.e anniversaire de sa fondation. Toutes étaient
présentes, sauf celles qui étaient en
deuil. Chacune d’elles arriva avec son
panier bien garni qui devait fournir le
nécessaire pour deux repas. Un joli
bouquet composé des plus belles fleurs
âe Nice, et placé au milieu de la table,
rappelait les chères absentes établies
temporairement dans cette ville. Leur
témoignage d’affection et d’attachement
à la Société a puissamment contribué
à rendre la fête douce et agréable.
Quelques lettres venues de la Suisse
et de la France, et écrites pour la circonstance, montraient le regret profond
de celles qui ne pouvaient se trouver
avec leurs compagnes.
L’agréable journée termina sous le
regard du Seigneur par plusieurs chants
de notre Recueil et par la prière.
La jeunesse du Val Saint Martin,
n’est donc pas, comme écrit l’Ing. E.
Eynard (Echo des Vallées N. 6), «indifférente pour les choses religieuses
en général et en particulier pour ce qui
concerne le développement moral et
spirituel». Il y a encore de la vie et de
l’activité.
J. J. R. Tron.
Perriei*. Fête du 17 Février.
Malgré le mauvais état des routes,
pas un élève ne manquait à la fête.
A 9 H2 heures, tambours en tête et
bannières au vent le cortège faisait
son entrée au temple, suivi d’un nombreux public ; dans un rien l’église était
réellement bondée.
Après le culte présidé par notre cher
pasteur, qui avait tenu à le faire, la
parole fut donnée aux petits. Ils émerveillèrent les auditeurs par leurs chants
fort bien éxécutés et leurs récitations
admirablement bien dites ; il faut en
convenir, il y a des progrès à cet égard
et c’est à nos Régents MM. E. Peyronel et L. Rostan qu’en revient tout le
mérite, ils n’ont rien épargné pour obtenir ce si beau résultat; leur travail
assidu et persévérant, leur méthode
pratique ont été une nouvelle affirmation de l’adage bien connu: « Volere
è potere». Sans contredit les bons éléments existent dans nos écoles, il faut
vouloir les cultiver. Honneu’- à ceux
qui savent en obtenir de si bons fruits.
Inutile d’ajouter que le second acte
de la fête se passa au milieu du plus
gai entrain et que nos braves enfants
surent faire honneur à leur appétissant
quoique modeste repas.
A une heure les grands se réunissaient chez M.r François Guigou aubergiste et là, tout en savourant les
mets exquis qu’ il faisait circuler sur
les tables avec cette agilité, cette adresse
et cette grâce qui lui est familière, ils
engagèrent peu à peu une conversation
toujours plus animée à mesure que l’on
approchait de la fin du repas et l’on
s’entretint avec enthousiasme d’ancêtres,
de souvenirs lointains, d’émancipation,
de liberté, de patrie, de rois, de reconnaissance, de progrès etc. Les discours ne manquèrent pas non plus et
des toast sincères et chaleureux furent
portés à S. M. Victor Emmanuel III,
à S. M. la Reine Hélène, à l’hon. député
Facta, qui cette fois encore, voulut
s’associer à notre joie en nous envoyant
une noble lettre peut-être un peu trop
élogieuse pour les descendants de nos
ancêtres, à notre cher pasteur, aux
régents etc. et la fête se termina dignement par une collecte en faveur du
Refuge, collecte qui produisit la somme
de L. 14,10. R.
Banquet d'adieu. — Sur l’initiative des
11 Syndics du Val St.-Martin, une 40.ne
d’amis se réunissaient Jeudi dernier, 19
courant, à un banquet très bien servi
par M. Guigou de la « Rosa Rossa »
pour prendre congé de Monsieur J. H.
Matthieu qui laisse la charge de collecteur des impôts au Perrier pour aller
occuper la place de secrétaire communal
au Pomaret.
A l’heure traditionnelle des discours,
non moins de huit orateurs prenaient
successivement la parole pour relever
l’activité, la droiture, la bonté et la
longanimité avec lesquelles notre ami
a su accomplir pendant ces cinq dernières années, et à la très grande satisfaction des contribuables et des autorités, une tâche souvent assez ingrate
en elle-même.
Profondément touché par cette démonstration d’estime et d’affection qui
lui venait de toutes les communes de
sa vallée natale, M. Matthieu y répondit — au nom aussi de son vénéré
père — non pas par un discours, mais
par un meYci venant du cœur et beaucoup plus expressif que les paroles
les plus éloquentes.
En accompagnant notre ami, qui ne
fait que s’éloigner de quelques kilomètres, des meilleurs vœux pour sa
prospérité et celle de sa famille, nous
souhaitons la plus cordiale bienvenue
à son successeur M. P. Rostan, exélève de notre Ecole Latine, qui saura,
lui aussi, remplir dignement la charge
qu’il vient d’assumer.
S’il nous est permis, nous allons clore,
pour cette fois, nos quelques mots de
chronique par un vœu que nous recommandons à la bienveillante attention
de nos Syndics et de ceux-là surtout
qui lisent cette feuille ;
Ne pourraient-ils pas, en profitant du
changement de percepteur, prendre la
noble initiative de fermer toiit-à-fait le
bureau des impôts — ainsi que tous
les autres qui sont de leur ressort —
les jours de Dimanche ?
Ils anticiperaient ainsi, et d’une façon
très louable, sur la loi du repos hebdomadaire que nous ne verrons peut-être
pas de sitôt décrétée dans notre beau
pays, et ils rendraient un service des
plus précieux non seulement à leurs
employés, mais à tous leurs administrés...
et à ceux-là surtout qui choisissent encore le Dimanche pour payer leurs
impôts et quérir les différents papiers
dont ils peuvent avoir besoin !
Nous remercions d’avance et de grand
cœur, ceux de nos Syndics — nous
espérons qu’ils seront plusieurs — qui
ne manqueront pas, si c’est possible,
de donner à notre chère vallée cette
nouvelle marque de leur intérêt pratique. l.
Pomaret. La fête du 17 Février s’y
est passée comme de coutume, mais
avec plus d’élèves présents à la promenade et au temple, grâce au temps
splendide, malgré la surprise de la
légère couche de neige tombée dans
la nuit, et à l’état sanitaire excellent
en général. Ils étaient là trois cents et
comme ils étaient contents et fiers de
leurs drapeaux neufs, dus à la Société
de couture des dames et demoiselles I
Et il y avait autant de grandes personnes que d’enfants.
Les malheureux n’ont pas été oubliés,
au milieu de toute cette joie, et une
collecte faite en faveur du Refuge Roi
Charles Albert et du futur Hôpital de
La Pérouse, au dîner patriotique, a
produit 24 frs.
J. W.
L’Eglise Vaudoise de Naples a fêté
le 55.*’"* anniversaire de V Emancipation
par un dîner fraternel, qui a réuni plus
de cinquante convives. La Cordialité la
plus sincère a régné sans interruption,
du commencement à la fin du repas et
d’un bout à l’autre de la table ; et la
bonne humeur n’a pas fait défaut !
Pas de dîner sans discours ; cela se
sait 1 Après qu’un piéinontais, un toscan
et un napolitain eurent fait vibrer à
l’unisson la note religieuse et là note
patriotique, un calabrais proposa que
l’on fît connaître (par la presse religieuse)
aux Vaudois des Vallées les sentiments de
vive reconnaissance et de profonde aÿection
dont sont animés à leur égard les membres
de l'Eglise Vaudoise de Naples. Cette pro-
4
'W «
poijition fut votée à runanimité, au milieu des applaudissements les plus enthousiastes.
CIIC&MES rULEHÆNDS
Puisqu’ il s’agit de chicanes entre
Allemands, plus d’un lecteur de VHcho
dira sans doute: cela ne me regarde
pas. Mais quand, dans ces disputes,
c’est la Parole de Dieu qui est en jeu,
comme c’ est malheureusement le cas
ici, la chose devient plus sérieuse, et
mérite d’attirer toute notre attention.
Voici donc de quoi il s’agit.
Un savant, le Dr Delitzsch, placé à
la tête d’une expédition allemande qui
avait pour mission de pratiquer des
fouilles sur l’emplacement de ce qu’était
autrefois la grande ville de Babylone,
de retour de son voyage, a écrit un
livre « Bibel und Babel», qui fait fureur,
paraît-il, en ce moment, et dans lequel
il cherche à prouver que tout ce qu’il
y a de grand dans l’Ane. Testament,
ces institutions entr’ autres que nous
croyions jusqu’ici propres du peuple
juif, ont été tout simplement empruntées
â la civilisation des Babyloniens. Quant
à Abraham, Isaac, Jacob, ils ne seraient
plus ces personnages historiques et vivants devant la foi desquels nous nous
inclinons et que le peuple chrétien a
toujours considérés comme les fondateurs
de la nation juive à laquelle les oraclés
de Dieu ont été confiés. Ils ne seraient
pour le savant de Berlin que la personnification d’idoles adorées par les
païens de l’Assyrie. Et si le peuple
d’Israël a adoré le seul Dieu qui a fait
les deux et la terre, il doit son monothéisme , à la sage.sse des Babyloniens,
<|ui seraient après tout nos vrais maîtres
en religion, comme ils l’ont été pour
Israël. Oh Darwinisme, que te voilà bien
devancé I
Il paraîtrait que 1’ Empereur d’Allemagne, en présence duquel le savant
Allemand a développé ces belles théories, a accueilli avec enthousiasme ses
idées et se serait converti à là nouvelle
croyance. Quoique Sa Majesté ait organisé r expédition ci-dessus et en ait
fait les frais, nous avons dé la peine
à croire qu’ elle se soit jetée pieds et
mains liés dans les idées du Professeur (i). Et quand cela serait, notre foi
ne serait, de ce fait, nullement ébranlée.
Mais voici qu’ un autre allemand,
Mr. Hilprecht professeur d’études orientales à Philadelphie, qui a passé lui
aussi plusieurs années dans des fouilles
aux environs de Babylone, et qui paraît
connaître à fond son sujet, va tenant
de ville en ville des conférences en
contradictoire, où il met en évidence
l’accord qui existe entre les découvertes
qu’il a faites, et les données des livres
de l’A. T., et tout cela preuves en
mains. Et ^ ces preuves ce sont les
milliers d’inscriptions qu’il est parvenu
à déchiffrer, et qui attestent pleinement
r exactitude du contenu des livres de
Moïse.
A ce témoignage du savant, en même
temps que du croyant, vient s’ ajouter
celui d’un professeur de Bâle, M. d’Orelli
qui lui aussi a fait tout dernièrement
une conférence en réponse aux idées
émisés par de Dr. Delitzsch. A son avis
les inscriptions découvertes dans les rui
(1) Hoas avons mentionné, an commencement
de ce numéro, la lettre de l’Empereur à l’amiral
Hollmann, par laquelle ou voit que S. M. est
bien loin d’avoir accepté les idées de Delitzsch.
lied.
— 4 —
nés de Babylone, bien loin de contredire les récits bibliques ne font que les
confirmer,, en les rendant plus vivants
et plus intéressants.
Il réfute surtout 1’ assertion que les
récits des Babyloniens aient pu servir
de matériaux aux écrivains israélites
qui les auraient façonnés à leur propre
point de vue.
Il n’y a donc pas lieu jusqu’ici d’être
ébranlés dans notre croyance aux récits
de l’A. T. — Les destinées de la religion Chrétienne ne sont liées, grâces
à Dieu, ni aux conceptions les plus
avancées des savants, ni même aux
idées qui pourraient s’agiter dans le
cerveau d’un monarque. Nous avons
un fondement sûr. Ce sont les saintes
lettres qui seules nous rendent sages
à salut et auxquelles notre Seigneur
J. C. a rendu un éclatant témoignage.
Que les marteaux de là critique s’agitent et s’ébranlent, aujourd’hui comme
par le passé, ils se briseront toujours
sur cette enclume-là.
B. G.
llevue Politiciue
La discusbion provoquée par la motion
des républicains et des socialistes sur la
réduction de l’armée a occupé deux
séances et n’a pas abouti à grand’chose.
Le Gouvernement a répondu aux orateurs
de l’E. Gauche que l’armée italienne était
une garantie de paix et que, en présence
des autres puissances dont le budget de
la guerre va sans cesse en augmentant,
nous ne pouvions pas commencer nous,
avec nos frontières si étendues, à désarmer. Une grande majorité s’est rangée
à cet avis éloquemment exprimé par les
discours de MM. Zanardelli et Ottolenglii
et la motion Mirabelli a été repoussée
par 2C9 voix contre 64.
« La patrie est maintenant sauvée » se
sont dit MM. les députés, et tôt après
la votation ils ont quitté Montecitorio
pour ne plus y retourner qu’en très petit
nombre. C’ est donc devant une toute
petite assemblée que la Chambre s’est
entretenue des rapports de l’Etat avec
l’agence (privilégiée de l’aveu môme du
Gouvernement) Stéfani ; de la question
de la Macédoine et d’une loi très importante sur le rassainissement de VAyro
romain. Même Chambre vide à la séance
de mardi où des scènes déplorables ont
eu lieu entre républicains et constitutionnels à propos de la suppression de
rUnion Zaratine italienne de Zara (Autriche) coupable d’avoir mis dans la salle
des séances les portraits de nos souverains. Les répnblicains ont eu raison de
déplorer cet excès de susceptibilité de
la part de l’Autriche, notre alliée, mais
ils ont eu grand tort de profiter de
r occasion pour provoquer des désordres
dans l’assemblée et invectiver la monarchie comme ils l'ont fait.
—, Le Parlement do Vienne a terminé
jeudi, dernier la discussion sur le projet
de loi militaire. L’assemblée a repoussé
à une assez grande majorité la proposition du service de 2 ans, et adopté par
contre, par un nombre à peu près égal
de voix le projet du gouvernement relatif à 1’ augmentaiion du contingent.
Voilà qui n’encourage pas l’Italie au
désarmement progressif que réclamait M.
Mirabelli.
— Les nouvelles venant du Maroc
sont de plus en plus contradictoires. D’après
les uns le prétendant réorganise ses partisans, d’après les autres il serait sur le
point d’être livré au sultan. Il semble
toutefois que le Sultan aurait manifesté
le désir de ramener 1’ ordre et la tranquilité dans le pays en répartissant plus
équitablement les impôts, en réorganisant
l’armée, en déplaçant certaines tribus,
en améliorart l’état des routes, en construisant des lignes de chemins de fer
et en ouvrant le pays au commerce. C’est
presque trop beau pour qu’ on y prête
foi.
— Après avoir cherché d’abord à
démentir ensuite à atténuer les nouvelles
de mobilisation, la Turquie s’arme au
su et au vu de tout le monde. De forts
contingents de troupes sont partis du
vilayet de Janina pour l’intérieur et deux
catégories de réservistes vont être appelés
sous les armes; les commandants de
corps d’armée sont ouvertement invités
à faire des rapports touchant les moyens
de ravitaillement et de transport dont
ils disposent, et les modes de réquisition.
Tous ces préparatifs belliqueux ne sont
que trop motivés par les troubles sérieux
qui ont éclaté par-ci par-là. A Ipek les
soldats ont fait cause commune avec les
Albanais. A Bastoria un engagement sérieux a eu lieu avec les troupes turques
qui ont perdu 90 hommes, ont eu un
plus grand nombre de blessés et ont dû
se retirer dans les montagnes après s’être
battus avec acharnement. C’est dire que
les Macédoniens n’ ont pas une grande
confiance dans les promesses faites relativement aux notes diplomatiques de l’Autriche et de la Eussie réclamant des
réformes en leur faveur. On sait, en effet
ce que valent les promesses du gouvernement turc !
C.
Nice. De VEglise Libre : La moyenne
de l’auditoire, dans le nouveau temple
de Nice, s’élève à environ 300 personnes.
De son côté, l’assistence au temple vaudois n’a pas sensiblement diminué. Comme on pouvait s’y attendre, la démarcation
entre nationalités, qui ii’est pas dans la
nature des choses, ne s’est pas faite rigoureusement. Des Français, même des
officiers, continuent à fréquenter l’Eglise
vaudoise ; tandis que des étrangers suivent le culte de l’Eglise Iléformée française et comptent même parmi ses principaux membres.
©mTi®gti s®fss
—O--©.-O
Le doute des croyants. Conférence
prononcée à Strasbourg, le 18 nov. 1902,
par Benjamin Couve, pasteur de l’Eglise
Réformée de France. Librairie Evangélique, Strasbourg (2ii p.)
The Gould Meuierial Home and
Industrial Schorls, Rome. The twentyseventh annual Report 1902. Rome. Printed at the Gould Memorial Home, 1903.
L’Aiui de la Jeunesse.
Sommaire du N. de'Février.
Animaux et proverbes — Les Turcs en
Europe — Le prêtre et la bergeronnette
(poésie) — Meyrols-Ariior (fin) — Marie
Leezinska (fin) — L’enfance de Roland,
poésie (V. Hugo) — Les oies du Capitole
— Sous d’autres deux (suite) — La
mort de Roland-Trianou — L’ hiver et
le foyer (poésie) — Une course d’école
au Kieuthal — Botha, De Wet, Delarey
(avec portraits) — Bons livres — Aimons
les arbres.
lloyvcniciit des ïaiÉis de Marseille
(du 26 décembre an 25 janvier)
Baptêmes èWùttà Rochon, Marcel Gay,
Yvonne Robert. Mariages: Matthieu Ri
voire et Amelia Menusan, Auguste Long
et Rose Père, Louis Long et Julie Yalentiui, Jacques Bounous et Susanne Peyret
Décès : Marguerite (|odin V.ve Porneron
84 ans ; Eugénie Gay, épouse Guicharài
61 ans ; Marie Besson, épouse Salis
66 ans ; Marie Tron, épouse Grisendi'
28 ans.
Abonnements payés.
OIV OI UDIVO 111^
pour une jeune fille qui doit aller à
Londres une occasion pour le voyage.
S’adresser au Presbytère de Bobbio
Pellice.
MINERVA '"i'STA DELLE RIVISTE
Rassegna Settimanale
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Germain : Plavan, J. Durand Roncs, L.
Yinçon — Meynier, Abbaye; Guigou,
Pignerol — Turin: Degiorgis, Celli, prof.
Gardiol, Talmon — Rivoire Catane,
Rostan, Païenne, Luzzi, Florence.
M.e Wright, Clitheroe (pour 1902).
La Tour — Imprimerie Besson.