1
Huitième armée.
]V. 'î'.
21 Févier IS’TS.
L'ECHO DES VALLEES
FEUILLE HEBDOMADAIRE
Spécialement consacrée aux intérêts matériels et spirituels
de la Famille Yaudoise.
Que toutes les choses qui sont véritables.occupent
vos pensées — ( Philippiens., IV. 8.)
PRIX D âBONMBHENT :
Italie, h domicile (un nn) Kr. 8
Suisse...................» 5
France...................» 6
Allemairne...............» 5
ADKldterre, Pays-Bas . * 8
r’n numéro séparé : 10 cent.
Un numero arriéré : Ificent.
BUREIDI d’aBOMIIEMENT
ToRRK-PEf.LicK : Via Maestra,
N.42. (A.(ienzia bibliografica)
PiGNBRoL : J. Chìantore Impr.
Turin :J.J. Tron, via Lagranpe
près le N. 22.
Fi.orenck : Librerìa Evangelica. via de'Panzaiii.
ANNON<’KS ; 5 cent la ligne
ou portion de ligne.
Lettres et envois frayico. S'adresser pour l'admioisiration
au Bureau A Torre-Pciltce,
via Maestra N. 42 — polirla
rédaction ; k Mr. R. Malan
Prof, il Torre-Pellice.
Somnialr-é.
Des écoles primaires. — Un Synode dans
le pays des Bassonlos. — Correspundance.
— Noucellest religieuses. —Chronique Vaudoise. — Chronique Politique. — Petile
corres|)onilance. — Avis.
DES ÉCOLES FKIMAIKES
f Suite et fin K. N. 6 J.
Pour toutes ce.s raisons , on se
pinsiiadera, pensons nous, que le
maximum quotidien des heures de
leçons dans nos 'écoles primaires
ne doit pas dépasser le nombre
de six, pendant la belle saison et
de cinq, pendant les courtes journées d'hiver. Commencer les leçons à huit heures en hiver, c’est
occasionner un grand dérangement
à beaucoup de parents qui, à cause
de la distance qui les sépare de
l'école , doivent préparer avant
jour le déjeuner de leurs enfants,
et même doivent les accompagner
pendant une partie de la route ;
parce qu’il fait encore obscur.
Garder les enfants après 4 heures
du*soir c’est les obliger à ne rentrer chez eux qu'à la nuit; ce qui
n’est pas non plus sans inconvénient.
Mais l’on peut, dira quelqu’un,
commencer les leçons à une heure
après midi. Je réponds négativement. Une heure de repos, y compris le dîner, est insutlisante pour
le maître lui même et insutlisante
pour un bon nombre d’enfants qui,
allant diner chez leurs parents,
n’ont pas le temps matériel de le
faire avec un peu de calme, ce
qui à la longue ne peut que nuire
à leur santé.
Nous apprenons qu’un maître a
eu l’heureuse idée d’introduire dans
son école les exercices gymnastiques; c'est un vrai progrès dont
il faut le féliciter. Mais comme
s’il n’osait avouer une Amélioration si utile, il fait faire ces exercices en dehors des heures de
leçons et précisément à une heure
après midi immédiatement après
que les enfants ont avalé en toute
hâte leur pauvre repas, c’est-àdire à l’heure la moins favorable
et la plus déconseillée par les règles de l’hygiène. Que ne les fait-
2
-(50)
il faire de 3 1/2 heures à 4, lorsque les enfants sont fatigués des
travaux intellectuels de la journée I
Nous en dirons autant des exer(’ices de cliant qui, dans nos écoles
de la Tour, sont volontiers placés
à cette n)êrne lieure malencontreuse. Pourquoi les exercices de
chant et de gymnastique n’alterneraient-ils pas avec les exercices
intellectuels, ce qui constituerait
un vrai repos pour les élèves, en
même temps que tous les exercices
ainsi alternés en deviendraient
plus agréables et partant plus faciles ?
Enfin il nous paraît indispensable que le maître ait un Jour de
repos dans la semaine; c’est une
nécessité reconnue pour tous; pourquoi donc ferait-il exception à la
règle ? Le dimanche n’e.st pas, pour
lui, un jour de repos; souvent sa
fatigue en ce jour là est aussi
grande, si ce n’est plus, que les
autres jours. La Commission scolaire, à la La Tour, concède, comme
vacance, l’après midi du jeudi;
c’est bien , mais ce n’est pas assez,
et nous regrettons beaucoup qu’elle
ait cru devoir supprimer la vacance de l’après raidi du samedi
qui était universellement adoptée
dans nos écoles ah antiquo. Si
nous avions voix en chapitre, nous
proposerions avec instance le retour à l’ancien usage qui avait et
qui a encore sa raison d’être comme il serait facile de le démontrer.
Pour ne pas produire d’autres arguments; il n’y a pas de doute que
cette suppression est une atteinte
portée à la sanctification du dimanche.
En résumé : vingt-cinq ou trente
heures par semaine consacrées,
dans l’école primaire, à un enseignement soigneusement préparé, à
un ensignement substanciel, clair,
vivant, donné avec entrain, de manière à engager toute l’activité de
l’élève, sera plus profitable qu’un
enseignement étendu sur quarante
heures, ou plus, que Ton n’a pas
eu le temps de préparer convenablement et qui, par là même, ne
présentera pas la clarté et l’enchaînement nécessaires, outre qu’il
sera donné avec une certaine langueur, avec fatigue ou à l’aide de
moniteurs ou de monitrices qui
assignent les meilleurs succès à
ceux ou à celles qui leur donnent
le plus de billes ou de bonbons.
J. D. c.
SY^iODE
dans le pays des Bassontos
Nous extrayons du Journal des
Missions Evangéliques le compterendu qui suit du Synode des
Bassoutos:
« Le 25 septembre était le jour
fixé pour l'ouverture de la session.
Dès la veille, tous les missionnaires
et leurs familles s’étaient trouvés
b
réunis à Thaba-Bossiou, et avaient
établi leur joyeux campement sur
le plateau de la station. Nos amis
Jousse et l’Eglise de l’endroit nous
avaient fait l’accueil le plus cordial.
» Le soir même de notre arrivée,
nous eûmes entre nous une bonne
réunion de prières. Le lendemain
à 9 heures du matin , la cloche
3
-(51)----
sonna, les portes du temple s’ouvrirent, les membres du Synode
entrèrent en procession et prirent
leurs places. Ils étaient au nombre
de 79. M. Jousse fut élu modérateur et M. Coillard secrétaire.
Après cela nous entonnâmes notre
incomparable cantique ;
Jehova, Dieu d’Israël
Tu Düusas retirés de nosaucieunes ténèbres
» Suivit la prière, puis la lecture de la Parole de Dieu, et enfin
une allocution du modérateur,
pleine de chaleur et d’à-propos.
Le reste de cette première séance
fut consacré à vérifier les pouvoirs
des délégués des
Eglises et à re
cevoir leurs salutations. Les discours simples, courts, mais pleins
de cœur qui furent prononcés à
cette occasion, nous firent du bien,
en nous montrant avec quel sérieux les délégués avaient accepté
leur mandat.
» Nos séances ont duré trois
jours et demi. Les débats , on le
pense bien, ont eu un cachet d'originalité et n’ont jamais langui.
Quelques paroles brûlantes ont été
échangées, mais nous devons rendre à nos frères indigènes ce témoignage qu’ils se sont conduits
avec une dignité qui ne s’est jamais démentie. Chez quelquesuns, nous aurions voulu un peu
plus d’indépendance, mais c’est
un défaut qui se corrigera assez
.tôt. Le vote, auquel nos Bassoutos
ne sont pas habitués, est la seule
chose qui ait quelquefois produit
un peu de confusion et déridé, de
temps en temps, les visages les
plus graves. En général, nos gens
ont fait preuve de qualités parle
mentaires très précieuses et de
dons oratoires cpii nous ont surpris. Nous n’avons eu à combattre,
ni l’esprit de chicane ni le verbiage. Certains discours n’eussent
pas été cléplacé.s dans une assemblée européenne; ils se sont gravés
d’eux-mémes in.stantanémentdans
tous les canirs et dans toutes les
mémoires.
» Les questions que nous avons
discutées ont sans doute un intérêt trop local et sont troi) difi'érentes de celles qui se débattent
parmi vous , pour qu’il vous fût
possible d’en saisir toute l’opportunité et la portée ».
(ÎTorrcsponbaucc
Vérone, le 11 février 1S73.
Monsieur le licdacteiir,
La rëiiai'lioii et les correspomlants de
l’Echo des Vallées ont, tour à tour, fait
au public Vaudois d’excellputes propositious , dont UD firand nombre, après avoir
eu riioiineur d’èlre approuvées, sont malheureusement tombées. Par exemple, rien
de mieux que la proposition eonceruant
la publicalion des noms et des adresses
de nos militaires, mais elle aussi a eu
le triste sort d’être reléguée dans le portefeuille de l’oubli. Les consistoires de
Rorà, de Praly, de Villesèche, de PerrierManeille et do Villar-Pellioe out répondu
à l’appel. Mais les autres ont fait la sourde
oreille. La Table, de temps en temps, répète aux consistoires la même prière,
mais messieurs les anciens, qui savent
que l’autorité de notre Eglise n’est ni le
préteur, ni le syndic, écoutent avec attention et respect la lecture de la pièce
et.... no font rien.
Qu’en résulte-t-il? —Qu’un soldat restera
33 jours à l’hôpital - le cas est très-récent — et ce sera aux Vallées seulement,
q'u ou l’a envoyé pour se remeUre, qu’if
4
-m
apprendra que la maison du pasteur et
le local dos cultes sont à (juelques pas
de son quartier. Figurez vous rétonnO'
ment et la douleur qu’éprouve un évangéliste en voyant entrer dans son cabinet
un jeune homme en uniforme qui viendra
lui annoncer que, quoiqu’il y ait un au
et plus qu’il est à X; qu’il ail été plus
d’un mois à l'hôpital où il s’est trouvé
pendant longtemps en danger, il n’a jamais su qu’il y avait une église et un
pasteur évangélique. — Et vous aussi,
monsieur, vous ignore/, dira-t-il, ma présence dans cette ville, sinon vous seriez
venu me visiter à l’hôpital et en vous
voyant j’aurais cru voir mon père, ma
mère, un membre de ma famille.
Ne pourrait-on pas remédier à un si
grand inconvénient? Certainement, et il
faudrait s’y mettre de suite. Car, après
tout, un peu de bonne volonté suiFirait.
Donc, encore une fois, que les pasteurs
tâchent de se procurer les adresses des
soldats de leurs paroisses respectives el,
que d’une manière ou de l’autre on les
porte à la connaissance des évangélistes.
Cependant une partie de la difficulté reste
quand même, car nous avons de petits
centres, voire même des villes de second
ordre , où il n’y a point d’ouvriers. Ne
ponrrait-ou pas y remédier mieux encore?
— Il est vrai que le remède consiste toujours à augmenter la besogne des pasteurs.
— Mais, après tout, nos jeunes gens, en
entrant dans l’armée, ne cessent pas d’être
vos paroissiens, vu que en conservant
leurs noms sur le catalogue des membres
de l’Eglise, vous les considérez toujours
comme appartenant à votre troupeau. Vous
les avez instruits, vous les avez reçus à
la Sainte Cène, et comme ils ont été et
qu'ils sont encore, je l’espère, l’objet de
vos prières ; il serait à désirer qu’ils fussent toujours l’objet de vos soins. — C’est
pourquoi, vous messieurs, qui connaissez le caractère el les besoins de vos jeunes
soldats, et qui savez aussi à quelles tentations ils sont exposés, ne pourriez vous
pas vous mettre eu correspondance directe
avec eux ?
Je prévois une objection. — J’ai, dira
M’ A., dans ma paroisse, 30 soldats et s’il
me faut correspondre avec.eux, ne iùt-ce
que deux fois par an, une bonne partie
de mon temps est pris. — Ecrivez une
lettre circulaire et donnez la â copier aux
élèves de l’école paroissiale là où il y en
a une. Et l’argent pour la correspondance?
Que le consistoire paye le papier, ce serait
si peu — et que le pasteur, après avoir
signé la lettre, la donne aux parents. —
Ceux-ci y mettront volontiers le timbreposte et ne demanderont pas mieux que
d’avoir une lettre du pasteur à expédier
à leur fils.
Que de chûtes ! que de ¡tentations n’épargneriez vous pas à vos jeunes soldats,
en leur rappelant les vérités de l’Evangile
el la promesse qu’ils ont fait à Dieu lors
de leur réception ! Non seulement vous
les consoleriez et les réjouiriez, mais vous
nourririez leur foi, qui est partout el toujours si rudement éprouvée. De la sorte
les liens qui unissent pasteur à troupeau,
ainsi que ceux qui tienueiit encore unie
notre chère et grande famille Vaudoise
se fortifieront; et, soyez en sûrs, parents
et enfants vous béniront de tout leur cœur.
Agréez etc.
Jean Pons Evangéliste.
Rome, le 15 février 187H.
Monsieur le Rédacteur,
Voici quelques ¡nouvelles de la Società
Biblica Italiana: L’amiral Fishbourne, son
président, s’étaut rendu, il y a quelque
temps, à Florence , pour y présider des
meetings en [faveur de celte société, les
Evangéliques de cette ville manifestèrent
le désir « qtie 'es provinces soient repré» senlées dans son comité directeur, aflç
» que tous les chrétiens d’Italie aient leur
» part dans l’œuvre et dans la responsa» bilité ».
Pour satisfaire ce désir, trois propositions ont été faites au Comité de la Société
Biblique, qui a voté à l’unanimité celle
que je lui ai présentée avec l’appui de
quelques collègues et que je transcris ici;
c 11 Comitato della Società Bíblica, prendendo in considerazione il desiderio manifestalo da alcuni fratelli evangelici di
Firenze, di fondare tra loro un comitato
ausiliario, e considerando che il medesimo
desiderio potrà essere maoife^lo d«i
5
-(53)
fratelli dì altre città italiane, fa voti perchè numerosi comitali ausiliari siano,
quanto prima costituiti o decide;
» 1”) Che i Presidenti dei Comitati ausiliari saranno, di diritto, Vice presidenti
della Società ;
»2”) Che i membri di quei Comitati, trovandosi in Koina , avranno diritto d'intervenire alle sedute del Comitato centrale,
e rii prendere parte ai suoi lavori con
voto deliberativo ;
^3") Che ogni qual volta il Comitato
centrale sarà chiamato a deliberare sopra
questioni che potranno modiflcaro lo statuto della Società ; i comitali ausiliari ne.
saranno informali due mesi prima della
votazione e potranno manifestare il loro
parere, sia per mezzo d’un delegato, o con
lettera ».
J'espère que Ics Vaudois qui ont donné
l’année dernière une somme considérable
en faveur de la Société Bibliijue, s’intéresseront toujours plus à elle, et fonderont à la Tour, au Pomaret. et peut-être
aussi à Turin, des comités auxiliaires dont
les membres (quelques-uns d'entre eux
au moins) viemlront de temps en temps
à Rome, où nous aurons le plaisir de les
voir aux séances du comilé central, qui
sera heureux de profiler de leurs lumières
et de leurs conseils.
A la prochaine assemblée générale qui
aura lieu au commencemont de Mars, les
membres du Comité (à l’exception du président et du secrétaire) ne prendront pas
la parole. Les discours seront prononcés
par des frères qui viendront du dehors.
J’espère que MM. Meille de Turin et Combe
de Florence, qui ont été désignés pour
parler, le premier, comme représentant
de l’ancienne Eglise des Vallées, et le
second , comme représentant des jeunes
Eglises Vaudoises, répandues dans le reste
de la péninsule, répondront à rinvitalion
du Comité, et viendront vous édifier par
leur éloquence chrétienne. J. Ribet.
Üouüclles reltigteudeô
Uivourixe. Les trois écoles du diin«ache soûl frôqueolées par une coutaioe
d’enfants catholiques, dont un bon nombre sont de vrais missionnaires auprès de
leurs (larents.
TilO"sl. Nous apprenons avec plaisir
que iM. Emile Long, dont l'état de santé
avait ins[iiré de vives inquiétndes, est
rétabli et va reprendre ses occupations.
l'Ioi'onv^e. I.e nombre des membres de la Sociélé liibli()ue italienne est
de 4'K) ). Un niiciea kclrtir de la liihle, dans
une belle lettre adressée, à \'Eco délia Ve7'ità, propose à (rhacun de ces 4000 membres de devenir des colporteurs volontaires
et de s’efforo'r do placer deux ou trois
exemplaires de la Bible et cinq ou six
Nouveaux Testaments. Excellente proposition que nous recommandons à l’attention de tous nos lecteurs !
Le rérerend Baplül Noël. Nous empruntons à \'E(jlm libre les détails qui suivent
sur M. li. Noël dont nous avons annoncé
la mort: « D’une naissance élevée, doué
d’un talent remarquable, M. Noël avait
commencé , jeune encore , son ministère
dans l’Eglise anglicane, où son éloquence
et le caractère évangélique de sa doctrine
attirèrent autour de lui un;auditoire nombreux et choisi. La reine l'avait nommé
un de ses chapelains; l’épiscopat, un
brillant avenir, lui paraissaient réservés;
lorsque, désapprouvant certaines doctrines
i|ui prenaient faveur dans son Eglise,
comme la régénération ba[)tismale . etc.,
il quitta, pour obéir à sa conscience, une
position enviée, et se fit pasteur baptiste.
Sa démission causa une immense sensation en Angleterre ». Baptist Noël exerça
son ministère dans la chapelle de JohnStreet à Londres. Son zèle ardent, ses
appels directs à la conscience et au cœur,
sa douceur et sa charité, qui faisaient
penser au disciple bien-aimé, voilà quelques-uns des traits qui caractérisaient son
ministère et sa prédication.
M. Noël était un ennemi de l’oppression,
un avocat des droits de l’homme ; il combattit les lois iniques, l’esclavage, et, dans
la guerre civile des Etat-Unis, se prononça
en faveur du nord. — On sait quel intérêt
il portait à l’Evangélisation en France et
en Italie, et comment il le témoigna par
ses voyages et ses efforts personnels.
6
-{54)
Or'oeiilaiid. L’œitvredes missions
accomplie an (irociilani) depuis plus d’un
siècle el demi y a reinporlé de tels succès,
i)ue l’Kelise dnmdsi' vient de déclarer majeures les Eglises de ce [lays. Onze prédicaleurs indigènes , encouragés par la
présence do trois pasteurs danois, desservent aujourd’hui les (piatorze paroisses
organisées dans cidte conliée. Beau fruit
d’un noble travail !
«àlo. L es Missiims étnngéLiquen nu
XIX' siècln donnent l’heureuse nouvelle
(jue la dette de 168 mille francs, ipii pesait
sur la Société des Missions de Bâle, a été
éteinte le 1' janvier dernier. L'Italie y a
contribué pour 15W francs, le petrt.Wurteinberg-pour 6d mille, la Suisse pour 84
mille, et Béle-ville seule, pour 47 mille
francs.
(ffKroinc|ue ©auboiec
LE \1 KÉVniElt
L’anniversaire do l’émancipation de la
population Vaudoise a été célébré , dans
plusieurs île nos paroisses, par des fêtes
d’écoles. Par là ou a eu une bonne occasion de faire sentir à la nouvelle génération ijuels grands motifs de reconnaissance el de joie elle a envers le Seigneur,
eu comparant la liberté religieuse, civile
et poliliipuî dont nous jouissons, avec
l’état de servitude, et d'oppression, ou
seulemeni avec lestracasseriesjouriialières
dont nous étions les ohjeis avant 1848.
Il n’y a i|ue les cléricaux , les réaction
naires peu nombreux et ceux ivour lesquels la vie matérielle est tout, qui regrettent les lemps passés. Il n’y avait alors,
il est vrai ni macinatu ni ricchezza mobik,
mais il n’y avait pas non plus ni bonnes
roules, ni chemius do fer; surtout il u’y
avait pas beaucoup d’écoles , ni de liberté
d’aucune espèce, si ce n’est celle de se
corrompre cl de s’abrutir. — Mais, d’uu
autre côté, il ne serait pas hors de propos de rappeler aux adultes comme aux
enfants que l’émancipation (jue nous avons
reçue comme vaudois, et la constitulion
qui nous a été donnée à nous comme à
tous nos concitoyens italiens ne font que
nous soustraire aux lois restrictives, injustes, contraires à la loi morale, el non
pas aux lois justes et équitables et particulièremant à la Loi de l'Emngüe de la
liberté. Souvenons nous que ceux là seuls
que Chrkl affranchit sont véritablement
libres. Appliquons la discipline chrétienne
aux enfants dans l’école el hors de^’école,
01 appreuoas lear à obéir, si aous dési
rons que l’émancipation et la liberté ne
deviennent pas pour eux un prétexte ou
une occ.asion pour faire le mal.
A la Tour environ ,380 enfants des écoles
primaires ont pris part à la fête qui a eu
lien au Temple neuf. Une allocution du
|)asteur Malan , des prières, des chants
religieux dans le temple, des chants religieux el palrioliqnes hors du temple, une
disiributiou de cahiers, une petite collalion ; tel est en quelques mots la descripliou de la fête qui ressemble à celle des
années précédentes. Il est diflicile de varier, peut-être gâterait on en voulant le
faire. Du reste les enfants ne sont pas
tous les mêmes, les uns sont venus et
les autres s’en sont allés. — Cependant
nous avons noté \iue dilférence, c’est
dans la manière de chanter. Il y a, selon
nous, un progrès eu ce que le chant ra[lide et vif a pris la place du chant lent
el trop souvent monotone traditionnel dans
les Vallées. La mélodie sans doute fait encore défaut, (et comment voudrait-on l’avoir dès l'abord avec les centaines de voix
criardes d’enfants ? ) mais nous sommes
sur la voie du bien ou au moins du mieux.
On nous apporte au dernier moment,
de la part du président de la Commission
des Ecoles d’Angrogne, M. D. Bertin , l’invitation de publier ce qui suit ■.
Nous voulons bien , pour en finir avec
celle question, insérer encore dans notre
Chronique et la lettre et l’article, tels
quels ;
« Nous t)i ions Monsieur le Rédacteur de
vouloir insérer cet article dans votre prochain numéro» (sans signature J.
Monsieur le Rédacteur,
Nous nous bornons à répondre quelques
mots à l’article du N. 6 de votre Echo.
A cet efl'et nous disons que, le soussigné
et propriétaire de l’écurie qui sc ¡trouve
au dessous de l’Ecole du Martel, déclare
eu présence de M. le président de la Commission des écoles, du régent et de trois
pères de familles et autres témoins, dans'
la dite école, et pour plus de publicité, s’il
e.st nécessaire, que le soir.... [sans date)
il u’y a eu aucun bruit, ni autre action qui
l’ait dérangé dans ce dit local au de là
de 9 heures et demie du soir par ces
jeunes gens réunis là le dit jour f sans
date J.
Pons Stefano maestro, Bertalot Daniel,
Pons Paul, Jourdan Pierre, Long Jean ,
segno X di croce di CbissoN Giacomo.
Cette pièce ne prouve rien , si cè n’est
qu’un soir, entr’autres ; il n’y a pas eu
de bruit au de là de 9 1|2 heures du soir
dans l’Ecole du Martel. — Deux mots clairs
, et précis dé Pons Ëtieuae régeut,
7
_{55)
noiis connaissons favorablemenl, auraient
ou pour nous beaucoup plus do valeur.
Nous savons, par expérience, le pou do
eonfiance que méritent les rétractations
vagues, comme celle que nous avons publiée. — Nous nous eu tenons donc h la
plainte ipie le dit Cuisson Jacques é portée devant le Syndic , parco(|uo nous n’avons pas do inotif suilisaut de croire le
contraire. Un mol de ce vieillard , mais
un mot (]u’il nous dirait é nous, et sans
passer par la rédaction laborieuse d'un
procès-verbal plein de réticences et de
points do suspension , nous persuaderait,
car nous respectons les cheveux blancs
et nous croyons à la parole ,du vieillard
<pii a déjà un pied dans la tombe.
HjO 17 rAvi’îor- 1S7:1. — Le soir
du 17 février, à 7 h. rUnion Chrétienne de
la Tour célébrait, dans la grande école.
In 24” anniversaire de notre émancipation.
La salle était remplie, tous les (juartiers
de la paroisse étaient convenablement lO[)rcseiités. Les matières du [irogramiiie
variées à proiios, ont permis de soutenir
sans trop de fatigue une séance de Irois
heures. Les récitations, les compositions
(pie nous avons onlendues témoignent d’un
dévelotipemenl réel chez nos enllivaleiirs.
beux lettres ont e.xcité l’inlérêt de l’assemblée.
' bans la première, M' G. Charbonnii'r
donne la bonne nouvelle que le jour minne
(17 courant) il ouvre son école à Guidizzolo. Le proviseur de ¡Mantone a dù reconnaître « ( croUando il capo) che le
carie del uuovo maesiru sono in régula ».
lie son ci'ité M” Garnier écrit de Itoine,
i|u’une société-sonir vient de se fonder dans
la capilale. Elle compte dès le diduit
Uriile mcmhrnx appartenant à diverses Congrégations; elle parad animée d’un excellent es(iril, et |)onrra faire un grand bien.
La séance s’est lerminée par une collecte
en faveur des inondés — l.e H' acte a été
snpjirimé sons protestation. Cliacnn s'est
retiré sati.sfait, nous le pensons du moins,
avec le sentiment d’avoir bien employé
sa soirée. f Communiqué i.
Chronique politique.
Italie. Le principal intérêt des disscussions do la Chambre a été porté sur
deux inlerpellalions. l’une du député Pescatore au ministre Sella sur des ipiestions
de rinances et de banques, l’autre an président du Con.seil, ministre de l’intérieur,
sur la solemnité célébrée à Florence dans
l’Eglise de Santa Croce en l’honneur de
Napoléon III. (In télégramme imprudem
ment rédigé par SI. Peruzzi, syndic de
Florence et député, avait réveillé les susceptibilités de la gauche de la Chambre,
Ces susceptibilités se sont fait jour par
l’organe do l’hon. La Porta. Le ministère,
surpris peut-être dans la première' (pieslion, n’a en ipie six voix do majorité. Les
explications données par Peruzzi et par
le ministre Lanza paraissent avoir satisfait La Porta et ses amis, et la Chambre
a passé à l’ordre du jour sur la fête de
Florence, comme si elle n’avait rien eu
d’oITiciel. — (Juand en voudra t on finir
avec ces messes politiques ot ces manifestations irritantes au dedans, impolitiques au (Ichors, parfaitement inutiles à
celui en faveur diupiel elles sont faites et
à sa cause, tout-à-fait inopporlnnos, et(|ui
ont, par dessus lout, lo defaut d’exprimer
une reconnaissance et une admiralion
tardive et stériles que Napoléon III, s’il
revenait sur la terre, accueillerait avec
un sourire de, dédain.
lîixiisso. L président de la confédération , M. Cérésoles . a déclaré, au nom
du Conseil fédéral, nul le bref du pape
fpii nomme Merniillod vicaire apostoliipio
pour le Canton de Genève. M. Mermillod
a été mis en mesure de la part du Conseil
d’Etat do Genève do se prononcer sur la
(piestion de savoir s’il se soumet aux décisions du pouvoir civil. Le terme extrême
llxé à M. îlerniillod était le 15 à midi. On
prévoit la révolle du prélat et par suite
son exil. — Ce qui vaudrait mieux (ipo
tout cela , c’est la séparation de l’Eglise
et de l’Etat, elle n’em|)êcherait pas l’Etat
de mettre un frein aux corporations et
même aux Eglises ipii veulent être des
Flats dans l’Elat. Mais vouloir payer les
ministres li’un culte qui veulent votre
ruine et qui safieiil ouvertement les bases
do votre existence, ainsi que celles de la
société civile et polili(iue moderne, c’est
à la fois injuste, insensé et peu libéral.
La grande nouvelle de
la semaine dernière, c’est l’abdication du
roi Ainédée I. Elle n’était pas entièrement
imprévue et cependant elle a surpris tout
le monde. Lo ministère venait d’avoir aux
Cortès pres(|ue l’uiianimilé dans une question militaire, (pii impliquait la dissolution de l’artillerie et l’approbation du
mandat conféré au général Hildago. Leroi,
qui trouvait celle mesure irapolitique et
injiiste, dut la signer à contre cœur; ce
fut, à ce qu’il paraît, ce qui hâta la crise,
ce fut la gonito d’eau qui fil déborder le
vase. Il annonça, dès lors, son intention
bien arrêtée d’abdiquer et c’est ce qu’il
fit par son mes.sage du 11 février, par lequel il remit entre les mains dos Cortès
•le pouvoir qu’il en avait reçu et la couronne qu’il a loyalement portée pendant
8
-(58)
deux ans. La conduite du prince, en celte
circonstance, a l’approbation universelle.
En Espagne et au dehors on rend justice
à sa loyauté et à son honnêteté. Les espagnols disent que, si un roi avait pu réussir, c’était le roi Amédée, mais que
l’Espagoe veut la république. Nous reproduisons les jugements de quelques journaux des couleurs les plus diverses, lesquels n’ont que des paroles d’éloges unaniiues pour le prince italien.
Le Soir dit: La conduite du roi Amédée
a été, dans celle circonstance, comme
pendant tout le temps qu’il a été chef de
l’État strictement constdututionnelle : Elle
honore grandement ce prince qui abandonne le trône emportant avec lui l’estime
de ses sujets et le droit au respect universel.
Il a fait respecter les lois aussi longtemp.s qu’il l’a pu ; il n’a rien confisqué
pour lui, et l’Espagne lui sera reconnaissante d’avoir mis un terme à une fausse
position. f L’Evénement J.
Il faut rendre hommage à la dignité
simple avec laquelle il a lais.sé le trône;
il aurait pu s’y maintenir encore par un
coup d’état. Le roi Amédée a fait preuve
d’un esprit supérieur à sa fortune et il
mérite l’estime des honnêles gens.
(Moniteur universel).
Le prince italien a déclaré que, malgré
l’impossibilité dans laipielle il s’est vu de
gouverner en paix un pays continuellement agité par les partis, il serait resté
à son posie, s’il avait dû défendre l’Espagne
contre des ennemis étrangers. Un tel langage procure au prince la sympathie universelle La Liberté).
Don Améde avait la ferme résolution
de remplir ses devoirs envers l’Espagne.
Mais il ne veut pas être le roi d’un parti;
il lui répugne d'agir contre la constitution tpi’il a jurée... it renonce pour lui
vt pour ses descendants à la couronne ijui
lui a élé offerte. — Un acte si généreux,
dicté avec une si grande noblesse de sentiments, assure à Don Amédée une belle
page dans l’histoire.
(L'Opinion nationale).
Le journal de Gambetta, la République
française dit ; « On ne peut considérer le
dernier acte tfAmédée de Savoie comme
l’abdication d’un roi, c’est la démission
d’nn fonctionnaire.... La retraite de ce
prince n’est pas l’œuvre d’un esprit vul
gaire. Les honnêtes gens de tous les pays,
les hommes libres et illuminés de toute
nation aprécieront ce qu’il y a de dignité,
de science politique, dans l’acte spontané
qui met fin à l’existence éphémère de la
dynastie de Savoie en Espagne ».
Le pas auquel le roi Améilée s’est décidé sera peut-être l’acte le plus splendide
de sa vie. Il lui assurera une place distinguée dans l’histoire et, sans doute, il
laissera un souvenir agréable dans le
cœur des Espagnols.
(Gazzetls de l'Allemagne du Nord).
Fatigué des coniplots, du désordre, des
révoltes, des grèves et de l’épouvantable
désarroi de sou triste royaume, Amédée,
en homme sage, va rentrer dans la belle
Italie et dans sa paisible condition d’autrefois. — Si nous étions Espagnols, il
emporterait nos regrets; car il donne, en
déposant le sceptre, la meilleure preuve
qu'il en était digne. ( Egiise libre).
— Les nouvelles subsé(|uentes prouvent
que plusieurs des minisires d’Amédée ,
maintenant ministres républicains, complotaient contre lui avec les ennemis de
la monarchie. Toutefois les Corlès, après
la proclamation de la république ont voté
au duc d’Aoste une adresse-des plus flatteuses et ont exprimé l’intention de lui
donner le titre de libre citoyen espagnol.
Le prince se trouve à Lisbonne avec sa
famille d'où il viendra en Italie, dès qu’il
aura été réintégré dans ses droits de
■prince italien. Le Sénat, la Chambre des
députés, la ville de Turin lui ont voté les
adre.sses les plus honorables.
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AVIS.
La réunion dite de l’émigration, et déjà
annoncée, aura lieu à la grande école
de S' Marguerite, dimanche prochain 23
courant, à 2 heures de l’après-midi.
E. Malan Directeur-Gérant.
Pignerol, Impr. Chiantore.