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Année XXXIX.
8 Janvier 1904.
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L’ÉCHO DES VALLÉES
F*ARAIS<SiV]V'I'2 OHAOUB> VKIVOKKOI,’
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S’adresser pour la Rédaction à M. N. Tonm, prof., Torre Pellice,
et pour l’Administration à M. Alex. Rivoir, prof., Torre Pellice.
Tout changement d’adresse coûte 15 centimes, sauf ceux du commencement de l’année.
Que toutes les choses vraies, honnêtes, justes, pures, aimables... dignes de louange, occupent vos pensées. (Phïl. IV, 8).
SOMMAIRE :
A nos lecteurs — 8 Janvier — Noé
prédicateur — Courrier missionnaire
— Echos de la presse — Flocons de
neige — Chronique -- Bibliographie
— Nouvelles et faits divers — Revue Politique.
A nos lecteurs
A partir de ce numéro, nous donnerons une plus large place que par
le passé aux Nouvelles et faits <livei’S, dont un rédacteur spécial a bien
voulu se charger. Nous désirons aussi
étendre davantage la Chronique des
Vallées, mais nous avons besoin pour
cela du concours de nos amis. Que
les pasteurs en particulier, veuillent
bien nous communiquer chaque semaine,
même par simple carte postale, les
nouvelles à leur connaissance. Ils rendront au journal un service dont nous
leur serons très reconnaissants.
8 JANVIER
Comment écrire cette date en tête
de ce numéro sans tourner nos pen.sées
d’une manière toute spéciale vers notre
jeune et gracieuse Reine, qui célèbre
aujourd’hui son jour de nais.sance ?
Aucun Italien n’a oublié l’accueil
enthousiaste que nos bien-aimés Souverains ont reçu en France et en Angleterre à l’occasion de leur récente
visite aux chefs de ces deux grands
Etats. Nous en avons éprouvé une
satisfaction et une fierté d’autant plus
vives que nous savions — les journaux
de ces deux pays nous l’ont bien dit
— que ces applaudissements aussi sincères qu’enthousiastes ne s’ adressaient
pas seulement aux Souverains d’un
pays ami, mais plus encore, s’il est
possible, au couple fidèle et heureux
d’époux unis entre eux par les vrais
liens du cœur et donnant l’exemple
d’une communauté de seqtiinents et de
pensées plus rare encore ‘sur le trône
qu’ailleurs.
C’est donc de tout notre cœur que
nous faisons des vœux pour que Dieu
bénisse notre Reine et continue à la
rendre heureuse comme épouse et comme
mère.
Autre anniversaire, d’une nature bien
différente. Il y aura demain 26 ans que
Victor Emmanuel II est mort. Mais
son souvenir est toujours vivant. Et il
est bon qu’il en soit ainsi. En jouissant
aujourd’hui, comme peuple, de la liberté
et de l’indépendance, nous serions ingrats d’oublier ceux qui ont le plus
travaillé et le plus souffert pour la
conquête de ces biens précieux. Aucun
n’a mérité, à ce titre, plus de reconnaissance que celui qui a été appelé le
père de la patrie. Et c’est dans un sentiment de vive reconnaissance que le
peuple italien continue à commémorer
sa mort d’année en année.
jVoé j)i^édici"ateui^
Il Pierre II’ 5.
En prononçant le nom de Noé, notre pensée se porte naturellement vers
l’époque du déluge et nous nous souvenons de la scène terriblement grandiose que nous trace le récit de la Genèse par laquelle Dieu mit fin au monde
ancien, en détruisant l’humanité corrompue. Le souvenir du déluge se
trouve encore aujourd’hui dans les traditions de plusieurs peuples, mais les
solennelles leçons qui en dérivent sont
malheureusement trop oubliées !
Noé a été en son temps « le prédicateur de la justice», c’est-à-dire que
la mission qu’il avait reçue consistait
à faire connaître aux hommes pécheurs
et impies qui peuplaient la terre, la
justice de Dieu. A cette époque reculée,
les hommes qui avaient fort multiplié,
se trouvaient dans un état de démoralisation profonde. D’après les quelques
traits que nous donne le récit biblique,
il paraît que la corruption était devenue comme un torrent dévastateur
qui avait tout envahi. Qui donc croyait
encore à la justice et à la sainteté de
Dieu ? Les pécheurs, voyant que leurs
méchantes actions n’étaient pas aussitôt punies, s’enhardissaient pour commettre toute sorte d’iniquités et lançaient
un défi à Celui qui use de patience
envers tous, « ne voulant point qu’aucun périsse, mais que tous viennent à
la repentance » (II Pierre III, 9). C'est
alors que Dieu fixe un terme au temps
de son attente ; encore cent-vingt ans,
puis sa justice éclatera sur les coupables impénitents. Mais, comme toujours,
avant de frapper, Dieu avertit et celui
qu’il choisit pour proclamer le temps
de la grâce après lequel la sentence
de destruction s’accomplirait, c’est Noé.
De quelle manière a-t-il rempli sa
mission ? A-t-il harangué les foules,
comme le font ordinairement les prédicateurs, comme le firent, par exemple, Jean Baptiste, ou Jésus-Christ et
ses apôtres ? A-t-il eu recours à la prédication proprement dite, en plein air
ou dans les temples ou au culte public ? Nous ne saurions l’affirmer, mais
ce qui est certain, c’est qu’il a été un
prédicateur fidèle pour connaître la justice de Dieu et, par là même aussi, la
grâce que Dieu offrait aux pécheurs.
Et voici comment.
Il a été prédicateur, d’abord, par sa
vie qui était comme un témoignage
éloquent rendu à la justice et à la sainteté du Dieu vivant et vrai. En vivant
dans le contact de Noé, en entendant
ses conversations et en voyant sa conduite, les hommes devaient conclure
qu’il croyait fermement que Dieu est
juste, puisqu’il vivait en conséquence.
Ce n’est pas qu’il ne fût aussi pécheur lui-même, puisqu’il « trouva grâce», mais du moment que le Seigneur
lui accorda son pardon, il se sentit lié
à lui par la reconnaissance et désormais il n’y avait plus qu’un chemin
qu’il pût parcourir, c’était celui de l’obéissance et du devoir. En effet l’écrivain sacré lui rend ce témoignage :
« Noé fut un homme juste et plein d’intégrité, en son temps, marchant avec
Dieu ». (Gen. VI, 9). Sa vie était comme un miroir où se reflétait la justice
divine.
Il a été aussi un prédicateur par ce
qu’il a fait, c’est-à-dire, par la construction de l’arche. Tous les discours qu’il
aurait tenus à ses contemporains pour
les amener à la conversion, les avertissements, les appels, les protestations
qu’il pouvait leur adresser, n’auraient
pas été une prédication éloquente comme ce travail de cent vingt ans pour
construire une arche qui devait l’accueillir avec sa famille lorsque le déluge serait venu.
Se faire une arche ! Mais pourquoi
donc ? Quel danger imaginaire prévoitil? Qu’il consulte le passé et le présent :
rien absolument ne peut justifier sa
crainte ! Le soleil qui continue à se
lever radieux sur l’horizon, le vent qui
souffle, le jour et la nuit qui s’alternent, les saisons qui se succèdent avec
une régularité monotone devaient confondre et dissiper le moindre doute...
Pouvons-nous nous figurer comment
fut accueillie sa prédication par ces
impies, car pas un seul ne s’est converti ! Personne n’a cru et cependant
les faits lui ont donné raison. Ceux qui
font connaître la justice de Dieu peuvent être démentis par les hommes,
ils peuvent même devenir leur risée,
mais les évènements qui accomplissent
les promesses et les menaces de Dieu,
se chargeront toujours de prouver que
ceux qui y ont cru et qui les annoncent sont dans le vrai.
Le Seigneur Jésus prédit que « ce
qui arriva du temps de Noé, arrivera
de même au temps du Fils de l’homme:
on mangeait et on buvait, on donnait
et on prenait en mariage, jusqu’au jour
où Noé entra dans l’arche ; et le déluge vint qui les fit tous périr». (Luc
XII, 26, 27).
De nos jours, non plus, on n’est
guère enclin à croire à la justice de
Dieu : tous ceux qui, tout en connaissant le christianisme, vivent dans le
désordre, dans l’impiété ou simplement
dans l’indifférence, au fond, n’y croient
pas. Quel champ de travail pour les
croyants ! Si nous-mêmes avons trouvé
grâce devant Dieu, n’oublions jamais
que nous devons marcher avec lui, dans
la voie de l’intégrité et de la justice
et que, de cette manière, nous sommes
tous appelés à remplir la mission de
prédicateurs. in.
COiilIEl MISSIQlliüBE
L’état des finances du Comité de Paris,
au 20 décembre, était le suivant :
Il restait à recevoir, avant le 3 i mars,
pour l’œuvre générale fr. 456.555
pour le Zambèze » -91.100
pour Madagascar » 250.254
Total 797.909 frs,
desquels 726.865 sont déjà dépensés.
Les missionnaires en congé ont commencé leurs tournées. M. A. Coïsson,
qui subit encore assez souvent les atteintes de la fièvre zambézienne, a commencé par Pramol et se dispose à continuer par Bobi et telle autre paroisse
où sa présence serait désirée.
Le Comité espère que, plus que l’an
dernier, les églises mettront à part le
31 c. comme dimanche missionnaire.
Aux dernières nouvelles du Zambèze
(23 novembre) M. Coillard n’avait pas
encore atteint la capitale, quelque hâte
qu’il eût d’y arriver pour contrebalancer
l’influence de Willie et de ses Ethiopiens. Il amenait avec lui un Anglais
et deux Boers, qui se sont donnés au
Seigneur durant leur rélégation à Ceylan. Il est beau de voir à l’œuvre ensemble trois hommes qui naguère se
combattaient, le cœur plein de haine.
Ces trois nouveaux venus sont des artisans qui allaient donner un beau coup
de main à l’implantation de la scierie
de Séoma. Non loin de ce village, ÙIM.
A. Jalla, Vernet et Bouchet ont commencé le barrage d’un canal pour établir une chute d’eau comme force motrice.
M. Louis Jalla doit être parti, fin
novembre, avec M.lle Glauser, que l’état
de sa santé oblige à quitter l’œuvre et
au sujet de laquelle on n’était pas sans
inquiétude devant un si long voyage.
M. Jalla devait l’escorter jusqu’au Cap
avant de commencer une tournée dans
les différents champs de mission de
l’Afrique Méridionale et Centrale, du
Transvaal à l’Ouganda.
M. Delord, en congé à Lausanne, a
appris la nouvelle foudroyante de la
2
mort tragique d’Etienne, le meilleur
des évangélistes de Maré, qui avaient
accepté de s’expatrier pour prêcher l’Evangile à Nouméa. Un assassin l’a assailli par derrière, le soir du 24 septembre, à II h., et l’a frappé de trois
coups de hache. Saura-t-on jamais quelles intrigues, ourdies dans l’ombre, ont
eu pour but d’enlever aux missionnaires leur plus précieux auxiliaire ?
Mouanga, le roi de l’Ouganda qui, il
y a une vingtaine d’années, déchaîna
une terrible persécution contre ses sujets chrétiens et fit périr l’évêque Hannington, vient de mourir aux îles
Seychelles, où les Anglais l’avaient relégué. On sera heureux d’apprendre
qu’il y avait reçu le baptême et qu’il
est mort chrétien. Sa veuve, qui a pu
rentrer en Ouganda, a rendu témoignage à la sincérité du changement
qui s’est opéré en lui.
Les sujets chrétiens du Sultan continuent à souffrir à cause de la lâcheté
et de la jalousie des soi-disant Puissances.
En Macédoine, dans le seul vilayet de
Monastir, 127 villages, comprenant
11.900 maisons sont détruits et 71.000
personnes n’ont plus de toit. A la
fin d’Octobre, 20.000 fugitifs avaient
franchi la frontière de Bulgarie. Et
nous sommes en hiver 1
Dans une autre partie de ce vaste
empire, en Syrie, le Collège Protestant
de Beyrout, dont le corps enseignant
compte un Vaudois, accomplit une œuvre soignée et étendue de propagation
de l’Evangile. On y voit affluer des
étudiants de toutes les contrées de la
Turquie d’Europe, de l’Arménie, de
l’Egypte et de la Perse. Comme religion, on y trouve des Grecs, des Mahométans, des Druses, des Juifs, des
Catholiques, des Coptes et des Maronites. Des 40 professeurs et instituteurs,
25 sont Américains et Européens ; les
15 autres sont des Syriens, qui ont,
pour la plupart fait leurs études dans
ce Collège. Il est touchant de voir ces
600 jeunes gens, de races et de civilisations si différentes, prier ensemble
dans les réunions solennelles.
La peste, qui continue à sévir dans
plusieurs endroits de l’Inde, a éclaté
pour la troisième fois dans l’Orphelinat
de Mhow. 33 orphelins sur 70 tombèrent malades et, malgré l’isolement et
des soins entendus, 13 moururent. Le
docteur Menzies, arrivé du Canada en
décembre 1902, s’offrit à assumer la
charge du lazaret, mais au 9.6 jour il
prit la peste et fut emporté en une semaine. Il a donné sa vie pour ses frères.
On ignore généralement que les Hollandais ont été les créateurs d’une des
plus anciennes missions évangéliques.
La décadence de l’Espagne et du Portugal permit aux Pays-Bas, qui avaient
secoué le dur joug de Philippe II, d’occuper plusieurs contrées que ces nations avaient conquises ou découvertes,
l’Inde, les Iles de la Sonde etc. C’est
en 1624 que la Hollande s’empara de
la belle île de Formose, dans l’Océan
Pacifique. Li gouvernement colonial prit
sérieusement à tâche de christianiser
cette conquête et ses i fTorts n’étaient
pas sans avoir porté des fruits lorsque,
en 1661, l’aventurier chinois Koxinga
s’empara de l’île. On sait que, à la
suite de leur guerre récente, la Chine
a dû céder Formose an Japon. L’Eglise
Presbytérienne d’Angh terre y poursuit
activement une œuvre missionnaire, qui
est assez encourageante, surtout parmi
les habitants primitifs, concentrés sur
les montagnes de l’intérieur. Le terrain
est beaucoup plus réfractaire au sein
de la population mélangée des côtes,
adonnée au gain et aux plaisirs.
L’annuaire Juif pour l’année 5664,
qui a commencé le 22 septembre, évalue
à 11.013.134 la population juive du globe.
L’Europe en compte 8.750.000. Ils sont
188.000 en Grande Bretagne, desquels
106.550 à Londres. Cela fait pour les
Iles Britanniques, une augmentation de
9.000 en un an.
La plus grande ville juive du monde
est New-Mork, qui renferme non moins
de 600.000 Israélites.
IQS BI là
Secours d’autrui.
En ce qui concerne l’éducation de
nos enfants, sachons accepter avec gratitude le secours qui s’offre à nous
sous toutes ses formes et bénir les
efforts de ceux qui veulent bien s’associer à notre tâche, travailler avec
nous au bien moral et spirituel de nos
familles
Je veux parler ici de nos pasteurs,
évangélistes, moniteurs des écoles du
dimanche, et de tant d’autres amis
chrétiens qui nous entourent.
Leur influence peut être un jour
très réelle et puissante sur l’esprit de
nos enfants et il y a dans une voix
étrangère une autorité que ne possède pas
toujours la nôtre. Pourquoi ne pas le
reconnaître en toute simplicité et nous
montrer reconnaissants de la collaboration fraternelle et dévouée que nous
trouvons à notre portée ?
Il y a là un appui : sommes-nous
tellement fortes et capables que nous
en puissions faire fi et nous flatter de
nous en passer facilement ?
Ne nous illusionnons pas. Nous ne
pouvons toujours suffire aux besoins
de nos enfants et ils échapperont plus
ou moins — tôt ou tard — à notre influence exclusive. Il leur faudra des
amis, des distractions, tout un petit
milieu spécial où nous ne pourrons pas
les suivre. Soyons heureuses s’ils trouvent tout cela dans les familles chrétiennes de notre société, si l’influence
du dehors enfin confirme aussi bien la
nôtre.
Mais pour qu’il en soit ainsi, il s’agit de ne pas détruire par avance et
comme à plaisir l’action salutaire et
bénie des amis chrétiens que Dieu lui
même a placés sur notre chemin. Il
s’agit pour nous d’être prudentes et
sages dans nos paroles afin de ne pas
ébranler par une médisance, un mot
léger ou malveillant la confiance de
nos enfants envers ceux dont l’appui
et le secours peuvent nous être quelque jour si nécesaires et opportuns.
Oh ! le mal que peut faire à de jeunes esprits une médisance, un propos
peu charitable ou inexact ? Y avonsnous assez fiensé ? Et si nous y avons
pensé, comment se fait-il que notre
langue soit encore si prompte à dénigrer, à accuser, à mépriser ?
Inconséquence de notre part : nous
désirons que nos enfants écoutent et
respectent la parole de noire pasteur,
de leur moniteur, ou de tel autre
ami dont la voix a quelque autorité
et cependant nous sommes les premiers à relever telle faiblesse chez l’un,
telle lacune dans la vie chrétienne de
l’autre..
Et ainsi nous rendons leur parole
sans effet et leur secours inefficace.......
Inefficace, car l’enfant ne sait pas,
comme nous, plus espérimentées, faire
la part des choses. Il accepte d’emblée
— comme paroles d’Evangile nos paroles plus imprudentes : il les prend au
tragique, si vous voulez, et sait s’en
souvenir au besoin soyez en sûres.
Et voilà pourquoi la voix qui eût
peut-être ramené un jour notre enfant
dans le bon chemin ne sera point écoutée et comment le ministère chrétien reste trop souvent sans effet dans
les familles.
(Aux mères).
M.me JEANNE VINCENT.
IS il lliei
Il neige. Je me suis mis à la fenêtre,
j’ai étendu un drap noir et là-dessus
je contemple les flocons qui tombent
menus et rapides. Imitez-moi.
Sur le tapis noir c’est une éclosion
d’étoiles fines dentelées comme jamais
orfèvre n’en fit : croix de Malte, étoile,
fleur de marguerites ; toute une merveilleuse floraison de glace !
Et j’ai voulu essayer d’obliger ma
plume rétive à fixer les pensées qui
dansaient devant moi rapides comme
les flocons de neige, pendant que j’admirais les petites étoiles.
Ne vous approchez pas trop des petites fleurs blanches quand vous vous
pencherez curieux pour les examiner
de plus près ; vous les verriez fondre
à votre haleine comme tant de belles
choses intimes et pures quand l’hommeles touche de son souffle empoisonné !
Et là aussi dans cette floraison de
glace vous trouverez des étoiles gâtées,
des formes gâchées par le vent et les
heurts d’autres menus flocons, ainsi
que tant de personnes dont l’esprit ou
le corps souvent ont été gâtés par
l’ambiant et la vie amère ou par Ta
dureté d’autres hommes leurs frères.
Et quand vous verrez plusieurs flocons, unis ensemble, tomber moins légèrement sur votre tapis noir peutêtre n’en distinguerez-vous pas la belle
forme étoilée; examinez-les séparément
alors: il en est ainsi souvent des hommes : ce n’est qu’en les prenant à part
que l’on découvre en eux leur beauté
morale, les restes de leur origine royale, du dessin primitif, ainsi que dàns
la petite étoile brisée.
Vous pourrez les voir à œil nu les
petites fleurs de neige, que l’on ne
supçonne pas quand elles sont entassées et couvrent d’une couche ouatée
les champs et les bois.
Et si, plus privilégiés que moi, vous
disposez d’une forte loupe, armez-en
votre œil et vous nous apprendrez
les beautés plus cachées des étoiles de
glace. Et vous vous relèverez remplis d’adoration pour Celui ■« qui meut
toutes choses », qui revêt aussi magnifiquement les lys des champs et les
flocons de neige.
Luserne St. Jean, 31 Décembre 1903.
Mg.
C lî îf O ]\l I Q li E
Saiiit-Jcan. — Fêtes de nos Sociétés.
L’année passée a fini par une belle fête
de l’Union Chrétienne des jeunes gens
(le 29 Décembre) à laquelle assistait
aussi l’Union des jeunes filles. Une
étude Biblique du pasteur sur un jeune
homme pieux à la cour d’Achab et Jésabel, des récitations du président et
de quelques sociétaires, et une bonne
tasse de thé, ont intéressé et réchauffé
tout le monde.
La nouvelle année a commencé par
une autre belle fête de la Société Chorale, le soir du Nouvel-An. Ici, pas de
discours, mais des chœurs fort bien
exécutés et qui nous font bien espérer
pour notre musique d’église cette année. La neige a^ fait renvoyer la fête
de la Société du Printemps au 6 courant et transférer la réunion de la veille
du Nouvel-An, qui devait se tenir au
temple, dans la grande école des Blonats.
Au cimetière. Hélas nous n’avons pas
attendu longtemps cette année le premier décès. Au moment même où. se’'”
tenait au temple le culte de Nouvel-An,
Dieu rappelait à Lui un des doyens
d’âge de la paroisse, Barthélemy Revel
de la Ponsa, le père de notre pasteur
de Milan, et Dimanche dernier un imposant cortège accompagnait notre frère
défunt au champ du repos. Nos sincères condoléances à la famille frappée
par ce deuil.
L’Arbre de Noël au Refuge.
Encore un arbre à contempler. Où
donc, s’il vous plait ? Au Refuge Ch.
Albert. — C’est tard'pour une fête de
ce genre ; on a presque envie de répondre : moutarde... — Laissez répondre
ce que l’on veut ; on fait comme on
peut. — Mais non, quand on ne peut
faire la fête au jour voulu, on s’en
passe — Quelle cruelle injustice vous
proposez! y pensez-vous? Supprimer
l’arbre de Noël à nos trente-six réfugiés, si riches en maux et si pauvres
en jouissances ! Consultez votre cœur,
puis dites-moi si vous le pouvez —
Eh bien, allons...
Dans la cour, sur le trottoir, partout
des visages plus riants que de coutume ; les malades saluent ceux qui arrivent, les diaconesses, toujours heureuses du plaisir qu’elles procurent, font
les honneurs de la maison, le directeur
et le docteur avec leurs dames nullement effrayés par le mauvais état des
routes, reçoivent le bon accueil qu’ ils
méritent.
Le sapin, tout enguirlandé, moucheté
de blanc et sortant d’un tapis de mousse,
parsemé d’oranges, inonde la chapelle
d’une douce lumière. Qu’entendez-vous?
Le beau cantique : Hosanna I Béni soit
ce Sauveur débonnaire 1 Les derniers
arrivés s’entassent sur la porte, la cérémonie a commencé et elle sera longue. D’abord une allucution sur les
paroles de la mère de Jésus : «Il a élevé
les petits», dont on devine le contenu ;
puis une série de récitations, faites par
des malades tout petits, chaque jour
plus nombreux et par de plus grands,
bien adaptés à la circonstance ; puis
des chants au delà de toute attente,
exécutés par deux chœurs, celui d’un
groupe d’unionistes et celui des malades eux-mêmes, soutenu et commencé
par les sœurs. Quel plaisir pour l’assistance si l’on avait connu les paroles
des cantiques et si telle récitation avait
été faite d’un air plus calme et d’un
ton plus naturel. Mais nous voilà à la
fin de la première partie, bien longue,
mais trouvée courte, malgré l’impatience de savoir ce que contenaient
deuit corbeilles, à peine voilées par
l’arbre. Ce sont des cadeaux et j’en
voistpasser de bien gros, et je me dis
que les amis des malades ont été bien
gén^eux, et que les malades seront
reconnaissants surtout à Celui qui remplit les cœurs de tant de sympathie.
3
— 3
Henri Warnery : Le Chemin d’Espéraiice. Confession d’un inconnu. Deuxième édition. Lausanne, Payot et C.ie,
1903. Prix: 3 fr. 50.
Daniel Favre — 1’ « inconnu » qui
épanche son âme dans cette « confession » — a eu, comme toutes les âmes
d’élite, ses nobles enthousiasmes, ses
beaux rêves de vingt ans. Mais la réalité n’a pas correspondu à ses espérances, et la vie ne lui a épargné ni désillusions ni douleurs. Au moment où
l’auteur nous le présente, il est arrivé
à ce tournant tragique où il sent le
néant de son existence ; le monde lui
paraît incompréhensible et la vie une
énigme indéchiffrable. En relisant les
pages du journal intime auquel il confiait ses tristes pensées, il 5' trouve des
plaintes amères, contre les hommes et
les choses, une « révolte sans noblesse
contre la Force impassible qui nous
broie ». Il est sur la voie de la désespérance et se demande s’il ne vaudrait
pas mieux mettre fin à une vie dont
il ne saurait attendre le bonheur et où '
il n’aperçoit que problèmes insolubles.
— Mon Dieu ! s’écrie-t-il dans sa dé^tresse. Mais ce mot — Dieu — quel
sens peut-il bien avoir pour lui? La
science n’a-t-clle pas éliminé Dieu de
la nature, et dans le mécanisme des
forces qui régissent le monde, pourrait-il bien encore y avoir place pour
rlui?....
Comment la suite de ses réflexiôns
l’amène à se persuader qu’il y a un
bien supérieur à notre bien et à notre
bonheur, et comment l’espérance renaît
dans son âme et avec l’espérance la
I foi, une foi toute personnelle qui, pour
ri’être pas celle de la tradition, n’en
est pas moins consolante et /-ortifiante
pour lui, c’est ce que vous verrez vousmêmes, car nous vous engageons à
lire ce livre, vraiment remarquable, où
les sentiments qui s’agitent au fond
de beaucoup de coeurs, aujourd’hui surtout, trouvent leur expression.
Quant à la forme, c’est un livre philosophique écrit par un poète. C’est
dire que des pensées profondes y sont
' exprimées dans un langage vivant et
imagé, et que la lecture en est aussi
facile qu’attrayante.
Dott. Luigi Cappelletti : La lievraste.nia. Con prefazione del prof. G.
Bonfigli. Un vol. di pag. XX-490.
Ulrico Hoepli, editore, Milano, 1904.
L. 4.
La neurasthénie n’est que trop fréquente de nos jours, et ne fait que trop
de victimes dans toutes les classes de
la société. Un livre qui donne, dans un
langage accessible à toute intelligence
médiocrement cultivée une exposition
claire et, autant que possible complète,
s des diverses formes sous lesquelles elle
se présente, et des moyens ¿e la combattre, ne peut que rendre service à
une foule de personnes.
Le livre que publie M. Hoepli n’est
pas seulement fait pour l’homme de
science et le médecin, mais pour le
malade auquel il donne des directions
utiles et pratiques. — Il se clôt par
une riche bibliographie (1131 citations)
qu’apprécieront tous ceux qui s’occupent d’une manière spéciale de‘cette
matière.
NoBYelles et faits diYers
Suisse.
La Feuille lieligieuse du canton de Vaud,
le doyen des journaux religieux de
langue françaises, aura désormais pour
rédacteur M. G. Tophel, bien connu
comme prédicateur et comme écrivain.
M. Tophel va s’établir à Montet-Cudrefin
dans le canton de Vaud.
La Source, école de gardes-malades
fondée à Lausanne par M.me de Gasparin, est en pleine prospérité. Des
médecins suisses, allemands, français,
hollandais et italiens ont donné 107
certificats à 20 gardes-malades pendant
leurs deux années de stage. Le Conseil
de Direction s’occupe d’agrandir la
Source.
Le cote à donner aux femmes occupe
aussi les églises suisses. Une assemblée
préliminaire de 300 dames, sur 1300
convoquées par la commission synodale
de l’Eglise indépendante de Neuchâtel
s’est prononcée en majorité .en faveur
du vote et contre le droit de parole.
Le droit de vote a été adopté à La
Sagne et Dombresson et repoussé à
Chézard. La consultation continue.
Un Piémontais conoerti à Genève était
demeuré fidèle, à son retour chez lui,
malgré les tracasseries des prêtres. Il
est mort, il y a trois ans, dans son
village natal. Les membres de l’Eglise
italienne de Genève, tenant à donner
à leur frère disparu un dernier témoignage de sympathie, expédièrent pour
qu’ elle fût déposée sur sa tombe une
couronne avec cette inscription ; <t Les
membres de 1’ EgMse italienne évangélique de Genève au frère X». Or,
pendant plus de deux ans, le curé s’est
opposé à ce qu’elle fût placée dans le
cimetière. Enfin, sur l’initiative du .syndic
et du régent communal, la couronne
a été dernièrement portée au champ
du repos par un groupe de citoyens,
révoltés de l’intolérance du prêtre. Un
évangéliste, appelé pour la circonstance
a prononcé quelques paroles chrétiennes
sur la tombe de 1’ humble disciple de
Christ, dont la famille habite encore
Genève. — Nous ignorons pourquoi la
Semaine Religieuse, qui rapporte ce fait
se tait sur le nom de cette intéressante
localité.
La Serbie, qui demeure jusqu’ à ce
jour sous le poids de la réprobation
universelle à cause du massacre de ses
souverains, semble commencer à s’ouvrir
à l’Evangile. Un colporteur parle d’une
petite ville où la puissance de l’Evangile a amené une transformation remarquable. Prêtres et fidèles se retrouvent pour prier ensemble, chacun avec
son Nouveau Testament.
Le colporteur a eu une conversation
avec un jeune Serbe, d’un aspect des
plus rudes, qui s’était plongé dans l’étude des Ecritures, et qui lui a dit :
« La Bible est comme un miroir dans
ma main. J’y vois ce que je suis, et ce
que je dois être. »
Le mouvement Los voii Rom, en Autriche, ne perd pas de son importance.
Dans les mois de juillet à septembre.
Vienne a enregistré 175 conversions
au protestantisme. Le i.r novembre, 36
néo-protestants ont été reçus dans une
seule église. — A Brünn, 15 personnes
ont été reçues le 31 octobre. On évalue
à 38.000 le total des conversions depuis
le commencement de ce mouvement.
Le même phénomène se dessine en
Wurtemberg où, l’an pas.sé, 83 catholiques.
cette année 118, ont quitté leur Eglise.
Des mariages mixtes, 677 ont été bénis
dans r Eglise protestante, 246 dans
l’église romaine.
D’autre part l’Eglise romaine se
défend unguis et rostris, et ne néglige
pas d’attaquer, à son tour, les pays
protestants. Les Jésuites sont installés
à Edimbourg où, chaque dimanche soir,
un Père cherche à jeter le discrédit
sur les pasteurs, à accentuer les différences des dénominations pour inviter
les âmes à se réfugier dans l’Eglise
de Rome, qui est immuable dans son
enseignement. Comme si l’Immaculée
conception, l’Assomption, n’étaient pas
des récents dogmes tou; l’Infaillibilité
Papale;
En tous cas le Vatican est bien loin
de la pauvreté évangéliqüe. Voici comment se compose le personnel de la
cour pontificale :
2586 clercs et 157 laïques, 4 cardinaux
palatins, 4 prélats palatins, 998 prélats
domestiques, 316 protonotaires apostoliques, 9 conseillers intimes, 763 conseillers «en sus» 431 camériers d’honneur, 215 camériers « hors la ville »,
docteur,chirurgien, domestiques de tous
les degrés, etc. etc.
Un directeur d’école, que gênait la loi
française sur les Congrégations, a trouvé
un procédé génial d’y échapper. Il avait
fait .'innoncer sa mort, sans doute avec
la restriction mentale : « mort à la vie
religieuse » Mais les registres de l’état
civil de Lyon ayant démontré que le
dit Broussard vivait, le tribunal l’a
condamné à 50 francs d’amende.
On comprend que les Etats se mettent en garde contre de tels individus,
auxquels tous les moyens sont bons
pour parvenir à un but.... mauvais. Le
gouvernement de Cuba vient d’émaner
ce décret : « Est interdite 1’ entrée du
territoire de la République aux individus
des deux sexes qui appartiennent à des
communautés religieuses, quelles que
soient leur classe et leur condition. Ils
seront rendus aux ports d’origine, aux
frais des patrons des bateaux qui les
auront amenés.
Les Etats-Unis, renommés pour leurs
lois libérales et éclairées ont une tache
sanglante dans leur législation c’est la
loi de Lynch, appliquée surtout dans
le Sud, et qui permet au peuple de
torturer, massacrer, sans forme de procès
des accusés qu’ il croit coupables. Les
victimes en sont généralement des nègres
parfois des étrangers, surtout Italiens.
Or, une réaction commence à poindre
contre ces atrocités.
En septembre dans le Tennessee,
un nègre, coupable d’une aggression
criminelle, ne put qu’avec peine être
conduit sain et sauf en prison. Mais
la foule parvint à enfoncer le porte
malgré la courageuse défense du juge
qui blessa même plusieurs assaillants.
Le nègre fut fusillé dans sa cellule. En
cour d’assises, le juge déclara la populace coupable de meurtre et de trahison
et commença un procès contre 22 personnes. Aucun avocat ne consentit à
les défendre, tandis que plusieurs s’offrirent pour soutenir l’accusation.
Les autorités religieuses des diverses
églises ou sectes aux Etats-Unis ont
publié une statistique de laquelle il
ressort que 26 Ojq de la population assiste
régulièrement au culte le dimanche.
Il y a à Buffalo une église baptiste j
polonaise, de 136 membres, la plupart
sortis du papisme. Cette église est prospère ; les Polonais deviennent de plus
en plus favorables à l’Evangile.
D’après un article très intéressant
sur VEvangélisation des Italiens aux EtatsUnis, paru dans la Eioista Cristiana de
décembre, il y aurait dans ces va.stes
régions près de 2.000.000 de nos compatriotes. L’évangélisation de ces foules
occupe, y compris le Canada, 62 évangélistes italiens, dont plusieurs vaudois.
Ils prêchent dans plus de 100 localités
éparses dans 14 Etats. Ces Eglises et
missions comptent 5000 membres et les
écoles du dimanche groupent 15000
enfants. On sait que plusieurs églises
de notre champ d’évangélisation en
Italie doivent leur-origine à des émigrés qui sont rentrés des Etats-Unis
avec la Bible, bien que plusieurs cachent la lumière sous le boisseau. L’auteur de l’article préconise la création
aux ports d’embarquement de postes
d’information d’alliance évangélique.
Allemagne. Une société missionnaire bouddhiste s’est fondée à Leipzig
dans le but de faire connaître la philosophie religieuse de Bouddha et de
lui gagner des adhérents. Tout en s’abstenant de polémiser contre les Eglises
chrétiennes et en pratiquant la tolérance, elle veut fonder une communauté
bouddhique par le moyen de conférences,
livres, séminaires, etc. Le bouddhisme
s’étend de Ceylan au lac Baïkal, du Caucase jusqu’au Japoii ; en Chine et en
Inde les deux tiers de la population
s’y rattachent. On va jusqu’à affirmer
qu’il y a actuellement 340 millions de
bouddhistes sur 317 millions de chrétiens. Ce chiffre paraît évidemment
exagéré dans l’intérêt de la cause.
Das Kirchenblatt.
M. Arthur Besson, imprimeur, sa
femme et ses enfants qui viennent d’être cruellement éprouvés par la perte
de leur bien-aimé père et grand-père
Jean David Besson
ontré dans son repos le 2 Janvier 1904,
émus et reconnaissants remercient les
nombreuses personnes qui leur ont témoigné en diverses manières leur sympathie en cette douloureuse circonstance, et prient celles qui n’ont pas
reçu le faire-part de bien vouloir excuser cet oubli involontaire.
Torre Pellice, 7 Janvier 1004.
Rev lie Politique
La semaine politique n’a pas été précisément mouvementée, et cela se conçoit
à cette époque de 1’ année on le Parlement est en vacance et où le Conseil
des ministres se réunit plus ou moins
régulièrement. Parmi les évènements dignes d’être signalés à nos lecteurs, notons
cependant la nomination d’un général
italien au commandement de la gendarmerie en Macédoine. A la suite d’une
entente amicale entre les grandes puissances et la Turquie, l’Italie vient d'être
chargée de désigner un de ses généraux
pour le commandement sus-mentionné.
Le choix des ministres s’est porté sur le
lieutenant-général De Giorgis, un de nos
officiers supérieurs les plus distingués
et un des mieux qualifiés pour remplir
cette mission délicate. La presse nationale
4
— 4
voit dans cette désignation une sauvegarde
pour notre influence dans la péninsule
des Balkans ; les protectrices attitrées
de la fMacédoine, c. à d. la Russie et
l’Autriche, ne tenteront désormais là-bas
rien à notre préjudice sans que nous en
soyons préalablement avertis.
Sans nous arrêter à la description du
dîner offert, à 1’ occasion du nouvel an,
par LL. MM. aux membres du Gouvernement et aux Colliers de l’Annonciade;
ni aux raconteurs qui attribuent à M.
Giolitti l’intention d’offrir le portefeuille
des Finances à M. De Marins dans le
but de s’assurer les suffrages du groupe
Marcora, et cela malgré l’avis contraire
de M. Luzzatti; ni aux bruits qui courent à propos d’une prochaine visite du
Czar à Rome, nous repiarquons en passant
que les délégués, italiens et autrichiens,
réunis à Rome pour l’accord commercial
provisoire, récemment conclu, se sont
quittés dans les meilleures dispositions
réciproques en se donnant rendez-vous
à Rome même daçs la première quinzaine
du mois courant pour la conclusion du
traité définitif. On a en outre lieu d’espérer qu’ un traité de commerce sera
prochainement conclu avec la Russie,
ainsi que le nouvel ambassadeur du czar
à Rome en a manifesté le désir au cours
d’un long entretien avec notre ministre
des Aft'. Etrangères..
— La princesse Malhilde Bonaparte
vient de mourir à Ravis, rassasiée de
jours. Née eu 1820 de Jérôme dé Westphalie, elle était par conséquent nièce
du grand empereur, et belle-sœur de la
princesse Clotilde. Mariée au prince russe
j Demidoff, après avoir risqué de devenir
l’épouse de son cousin, le futur Napoléon
III, elle fut malheureuse en ménage et
se sépara de son mari au bout de quelques années. La princesse Mathilde vint
alors se fixer à Paris où elle eut un
salon célèbre dans lequel, pendant plus
de trente ans, les grands écrivains, les
artistes de renom et plusieurs hommes
politiques se donnaient rendez-vous. Peintre elle-même, d’une culture supérieure,
elle tint à honneur de protéger les
artistes et les écrivains pauvres en partageant avec eux la pension quasi royale
que lui servaient les héritiers du prince
Demidoff, non pas cependant avant d’avoir
prélevé une forte somme mensuelle pour
les pauvres du quartier et les œuvres de
bienfaisance. Le départ de la princesse
a soulevé un vrai concert de regrets
sincères et de louanges méritées dans
toute la presse, sans distinction de parti.
Ce n’est pas seulement une des dernières
survivantes de la brillante cour de Napoléon III qui s’en va, mais une des
femmes les plusdisiinguées du XIX siècle.
— La grosse question du jour est plus
que jamais le différend russo-japonais.
Les dernières nouvelles sont plutôt alar
mantes et signalent une situation des
plus tendues. La déclaration que le czar
aurait faite de voidoir s’em[)loyer par
tous les moyens à éviter l’effusion du
sang, à moins toutefois que l'honneur et
la dignité de la Russie ne fussent trop
directement en jeu, ne rassure que les
optimistes. On ne sait que trop ce que
cela signifie, d’autant plus que le Japon
raisonne d’une façon analogue, il résulte
des nouvelles contradictoire arrivant du
Japon, de S.t Pétersbourg et de Pékin,
que les deux formidables adversaires se
préparent à la guerre, et que le Japon
ouvrirait la campagne, vu que la Russie
n’ a pas encore consenti à revenir sur
ses dernières propositions, jugées inacceptables. Il aurait même informé officiellement les E. Unis, l’Allemagne et
l’Angleterre de son intention d’opérer un
débarquement de troupes en Corée dans
le cas, à peu près certain, où la Russie
persisterait à- occuper la (Mandchourie.
Pour avoir son théâtre en Extrême Orient
la guerre que tout le monde redoute,
n’en aura pas moins son contre-coup en
Europe où les sympathies sont partagées
r Angleterre ayant tout intérêt à voir
écraser la Russie, tandis que le triomphe
de cette dernière comblerait de joie la
France son alliée.... et son banquier. La
guerre russo-japonaise arrêterait pareillement les progrès industriels et économiques des autres nations, moins directement intéressées. Aussi c’ est de tout
notre cœur que nous souhaitons de voir
aboutir les démarches du bureau international de la paix auprès des puissances
pour qu’elles usent de toute leur influence,
afin d’éviter le conflit qui menace le monde.
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