1
Première Année.
40 SepÈèBSbFe 4875.
N. 36.*^^
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Paraissant chaquá Vendredi
Vous me serez témoins. Actes 1. 8.
SuÙHint Ja vérité avec la efiarUé,
Pair DB I.’AiOHNEMBNI PAU AN
' Intérieur . . . L 3
Suisse...................>6
France, Allemagne . . »6
Grande-Bretagne et Hollande » 8
On s'abonne: à Pignerol'au ^rtla^ de/l’ad^r
ministration Jfawo» Uicei. .
A La Tour chez M. Giui Jibti^ire.
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A Pomaretchez M. LXMTABBiuPaat. Direoteur,
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Libr. Bonbourk. N.47, RueW>*i«»llA< P*sle
Wlffl II
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Annonce«' Ü la 4.e page 26 penliy |
'.lAei'par'lfgne.' ‘ '
Oit reçoit poujr aboBnem«lite> eO
ÂoMjlipns des timbras-'posie de
tout pays.
SoTnmalre i
L’Eglise raudoise est-elle réformée, au
sens historique du mot? — L’Eglise vaudoise n’a pas été réformée au sens historique du mot. — Question de famille.
— Nouvelles religieuses. — Chronique Vaudoise.
L’Eglise Vaadoise est-elle rérormée.
an seos bisloriqae da mot?
Quoique l’auteur de la lettre qui
va suivre , nous aît, en quelque
sorte, laissé juge d» l’opportUBdtë^
de la publier , nous n’hésitons
pas un instant à le faire non seulement parce que la question qu’elle
traite a été soulevée dans notre
journal, mais aussi à cause des observations que cette lettre nous
fournit l’occasion de présenter sur
un point très intéressant de notre
histoire. Si l'espace nous manque
aujourd’hui pour les donner avec
les développements nécessaires,
nous les renverrons à notre prochain numéro.
La Tour, lo 30 août 1875.
Monsieur le Directeur et honoré frère.
Le numéro 33 du Témoin, après
avoir réproduit les articles constitutifs
de l'Alliance Presbytérienne , les fait
suivre d’une observation sur laquelle
je crois devoir faire une réserve importante.
L’auteur de l’article affirme que la
qualification de Réformée ne peut convenir à l’Eglise Evangélique Vaudoise;
et cela, pour deux raisons:
Primo, parceque l’Eglise Vaudoise
existait longtemps avant la Réforme;
Secondo, parceque l’Eglise Vaudoise
n’a pas eu besoin d’être réformée.
Sur le premier point, aucun doute
n’est possible , à la condition qu’on
n’attribue pas à notre Eglise une antiquité de temps immémorial, ni une
succession apostolique, au’-BiBS. hfBto*
rique du mot. <
Sur lo second point, je wois que
l’auteur de l’article a commis une
grave erreur; et Je vieo's vous prier
de permettre qu’on la si||oalô.
Quand les pasteurs del 'Vàllées, raconte Gilles, eurent su que Dieu faisait
travailler âla réformation des Eglises, en
Allemagne et en Suisse, ils envoyèrent
reconnaître celte œuvre de Dieu. D’un
des premiers, paimi ces envoyés, fut
Barbe Martin du Val Lusefnè, qui rapporta d’Âllemagne quantité de livres
religieux et raconta meEveilles de la
Réformation. Jusqu’alors ils avaient
eu la douleur de se voir seules.; ce
je#»
dre que la Réforme gagnait de proche
en proche, en Allemagne et en Suisse,
et réfléchissant à l’ignorance et aux
désordres où ils étaient tombés , ils
résolurent d'envoyer des députés en
Sui.sse , pour conférer avec Haller ( à
Berne ), CEcolampade (à Bâle), Zwingli (â Zurich), Bucer et Capiton
(à Strasbourg), Farel {à Neuchâtel).
Deux de ces députés nous sont connus:
c’étaient Georges Morel et Pierre Masson , porteurs d’un long écrit rédigé
en latin, qu’ils soumirent â ÛEcolarapade (au mois d’octobre 1531 ) pour
lui demander avis sur plusieurs points
de discipline, de morale et de doctrine.
Cet écrit est extrêmement précieux,
car il nous fait connaître quel était
alors l’élal des Eglises Vaudoises, et
combien il était urgent pour elles de
s’adjoindre aux autres Eglises Réformées
en se réformant à leur exemple et en
se renouvelant. Or qu’y trouvons-nous
qui nécessitât une Réforme?
Quant à la discipline, les ministres
vivaient tous dans le célibat; et le
célibat était également la règle d’une
communauté de femmes qui faisaient
vœu de virginité perpétuelle, et qu’on
appelait « sœur.s ». — En outre . l’on
n’élait pas au clair sur la question
de savoir s'il faillait établir, ou non,
une hiérarchie ecclésiastique , sur le
modèle des évêques, prêtres et diacres.
Quant aux mœurs , il y avait un
grand mal; par faiblesse et par crainte,
l’on faisait baptiser les enfants par
des prêtres et l’on communiait à la
mesBe; et l’on croyait licite de fiier
les faux frètes Ou lès traîtres qui se
glissaient dans les Eglises.
Quant â la doctrine, l’on pratiquait
la confession auriculaire, et l’on admettait plus de deùit sacrements. L’on
était enclin â tenir pour bonne la distinction entre pëebë originel, véniel
et niorlel. L^on aréit des jours do
jeûne déterminés. L’on lénait le serment pour illicite. —r Pour mieux
établir le libre arbitre, l’on réduisait
Télection de grâce à la 'seule ,, préscience. L’on était dans le doute si
les précèptes cèrémdhiels ei politiques
de la loi ont été lout-â fait abolis par
la venue' de Jésus Qhrist L'on ne
s ârîiii ■' fltféïb • sffSV*«* Wto ‘^3*
noniques de l’ancien et du nouv'cau
Testament.
Je me borne â poser les faits; on
les trouvera rapportés avec plqs amples détails dans Vllistoire de la Réformation de la Suisse, par A. Rochat,
tome II, pages 319-330. Et je demande:
Peut-on sérieusement soutenir que les
Eglises Vaudoises n’ont pas eu besoin
d’être réformées ? Si elles n’avaient
pas accueilli la Réforme avec joie et
avec empressement, que seraient-elles
devenues? Elles eussent été promptement envahies par le papisme, et c’en
eût été fait pour toujours de l’Israël
des Alpes.
La qualification de Réformée convient
donc parfaitement à l’Eglise Evangélique Vaudoise.
Mais il y a plus. Ce nom de Réformées, nos Eglises l’ont adopté et l’ont
gardé pendant tout le seizième siècle
et presque tout le dix-septième.
J’ai sous les yeux le précieux ouvrage de Gilles, dont la préface est
datée de l’an 1643. — Comment ce
volume est-il intitulé? Histoire ecclésiastique des Eglises Réformées, recueillies en quelques vallées de Piedmont et
circonvoisines, autrefois appelées Eglises
Vaudoises. — Comment l'auteur se
nomme-f-il lui-même? Pasteur de l’Eglise Réformée de La Tour. — A qui
est-il dédié ? Aux pasteurs, anciens ,
diacres... et ensemble à tous les autres
fidèles, membres des Eglises Réformées
des Vallées de Piedmont. — Par qui Gilles
avait-il été chargé d'écrire celte bis-
2
141
, le témoik
toire ? Par l’Assemblée Générale ; c’est
un livre officiel. — One dibil^n oom
de Vaudois? Il le dérive de*Pierre
Valdo; il a soin d’ob8er»er*qoe ce
nom fut donné par les adversaires,
et que les habitants des Vallées refu>
sèrent d’abord de ie porter, « non. pour
» mespris de Valdo, mais pour ne pre» judicier au nom tres-digne de Chres> tiens , et n’avouer d’estre sectaires
• et schismatiques, » à telles enseignes
que dans leur épître au roi de Bohême Ladislas, ils se nomment euxmêmes « le petit troupeau Gbrestien,
» faussement appelé Vaudois ». Ce nom
leur a donc été imposé contre leur
gré, et ce n’est que grâce à un usage
persistant suivi par leurs voisins qu’ils
s’habituèrent â se laisser ainsi nommer
et à se nommer ainsi eux-mêmes.
Pour s’accomoder à cet usage, l’historien leur donne î aussi parfois le
» nom de Vaudois; • mais dès que
les Eglises des Vallées du Piémont
se furent adjointes aux autres Eglises
Reformées, l’ancienne appellation tomba
en désuétude, et les édits témoignent
que nos ducs et rois, dans leur langage officiel, n’appellaient plus leurs
sujets que « ceux de la R. P. R. »
(Religion prétendue Réformée).
Je crains, Monsieur le Directeur,
d’avoir dépassé les limites d'un article
de longueur ordinaire. Mais si vous
voulez bien mettre ces lignes sous
les yeux de vos lecteurs , je pense
qu’ils pourront conclure, en connaissance de causé, qüél’EgTîsen/Tudoise
a eu besoin d’être réformée, et qu’elle
peut accepter ce nom sans aucun
scrupule, à côté de toutes les Eglises
sœurs qui font partie de l’Alliance
Presbytérienne.
Veuillez agréer les salutations fraternelles de
Votre dévoué
A. Revel Prof.
L’Eglise \andoise n’a pas été réformée
an sens historipc du mot
L’erreur que M. le prof. A. R.
relève dans la lettre de M' J. D.
Ch. ne nous paraît ni aussi grave
ni aussi réelle qu’il l’affirme et
c’est ce que nous nous sommes
proposé de démontrer.
Que les Vaudois des Vallées
décimés et appauvris par la sanglante persécution de 1488, affaiblis par la destruction de toutes
le communautés sœurs qui existaient naguère dans la plaine et
aux abords des Vallées, aient évité
avec le plus grand soin tout ce
qui pouvait compromettre la paix
précaire que l’édit ducal de 1489
leur avait accordée , c’est ce qui
se comprend sans peine. Que dans
cet ardent désir d’éviter de nou‘Veanr désastres » plusieurs d’entr’eux aient fait de coupables concessions, c’est ce que nous savions
depuis longtemps, mais que cette
honteuse dissimulation fût une
règle un peu générale, que la plupart des Vaudois communiassent
à la messe et fissent baptiser leurs
enfants par les prêtres, c’est ce que
nous contestons absolument. Il
paraît hors de doute , et le contraire ne saurait être prouvé, qu’à
cette époque, il n’y avait des prêtres qu’à La Tour, Lnserne et Briquéras dans la Vallée principale
et que, dans la partie supérieure
des trois Vallées, il n’en existait
pas un seul. Or voici ce qui se
passait en ce temps là. Les quelques vaudois qui trafiquaient dans
la plaine, craignant de devenir
les victimes de l’inquisition dont
les moines du Couvent de l’Abbadia semblent avoir été les pourvoyeurs , se munissaient d’un
certificat de papisme délivré par
quelqu’un de ces curés. Pour l’obtenir ils assistaient à la messe ,
se confessaient et faisaient baptiser
leurs enfants par les prêtres tout
en suivant aussi les prédications
de leurs pasteurs et en acceptant
leurs censures. Ils pensaient follement diminuer leur faute en disant
en eux mêmes, au moment où ils
entraient dans un terpple catholique; caverne de brigands. Dieu te
confonde ! mais ces pratiques inexcusables n’étaient le fait que du
très petit nombre, car le gros de
la population exclusH?ement agricole n’avait aucune occasion de
sortir de ses retraites.
D’ailleurs ( et c’est un point
d’une grande importance) Georges
Morel et Pierre Masson ont été
envoyés en Suisse et en Allemagne
non par les Vaudois des Vallées
du Piémont, mais par ceux de
Provence et du Dauphiné, en sorte
que les questions qu’ils soumettent
aux réformateurs peuvent ne corcerner que très indirectement les
Eglises du versant italien.
C’est aux Eglises de Provence
que le barbe Morel, échappé seul
aux embuches des ennemis, rapporta la lettre d’Œcolarapade.
Malgré toutes les misères spirituelles que ces deux délégués
avaient par leur écrit, comme par
leurs communications orales, ré
vélées aux Réformateurs, la lettre
d'Œcolampade communiquée quelque temps après aux Eglises des
Vallées,n’indique nullement qu’elles eussent besoin d’une réforme,
comme celle qui venait de s’accomplir en Allemagne et en Suisse
« Ce n’est pas sans un vif sentiment de joie en Christ, leur dit-il
en commençant, que nous avons
appris de G. Morel, qui prend un
soin si fidèle de votre salut,
quelle est la foi de votre religion et quel est votre culte. Nous
.rendons nos actions de grâces au
Père très bon de ce qu’il vous a
appelés à une si grande lumière
pendant ces siècles où de si épaisses
ténèbres couvraient presque le
monde entier, sous l’empire de
l’Antéchrist. Nous reconnaissons
aussi que Christ est en vous. C’est
pourquoi nous vous aimons comme
frères , et plût à Dieu que nous
pussions vous témoigner par des
effets l'affection de notre cœur ! •
A ce beau témoignage d’approbation et d’affection, le Réformateur ajoute une observation sérieuse sur la dissimulation dans
laquelle la crainte de la persécution les avait fait tomber et il
répond ensuite à toutes les questions qui lui avaient été posées.
Quant à la question de la discipline [et des mœurs rien ne démontre que le célibat des pasteurs
s’il était absolu pour les pasteurs
des Vallées (ce dont nous ne sommes pas persuadés) ne fût pas très
sérieux et conforme aux règles
indiqués par l’apôtre Paul et par
J, Christ lui-même. Le fait énoncé
par G. Morel, d’une communauté de
femmes vivant dans un célibat perpétuel, unique dans l’histoire des
Vaudois, ne s’est point passé aux
Vallées et a dû être un fait isolé
même au sein des Eglises de
Provence.
Quant à la doctrine professée
par nos ancêtres avant leurs rapports avec les réformateurs , elle
était, dans tous les points fondamentaux , en parfait accord avec
la leur. Lo salut par la foi , l’expiation par le[sang de Jésus-Christ,
la parole de Dieu seule règle infaillible, n'ont jamais cessé d’être
maintenues par eux. Parmi les
doctrines secondaires énumérées
par M"" A. R. comme ayant été
pour un temps obscurcies aux yeux
3
liB T^IN
m
de DOS pères, nous en voyons plus
d’une au sujet de laquelle les
théologiens discutent encore aujour'
d’hui, telle que la confession au>
riculaire (non imposée), le serment,
le dimanche, le jeûne à jours fixes,
la distinction entre péché originel
véniel et mortel, même la prédestination ; il n’est donc pas étonnant que dans leur isolement complet, nos pères ne vissent pas très
clair sur ces points, il y a trois
siècles et demi.
Ce qui prouve à nos yeux que
le relâchement produit par la peur
avait envahi les vaudois de Provence bien plus que ceux des Vallées
c’est le fait suivant. Lorsque au
Synode de Chamforan (12 septembre 1532) l’on décida, d’un
commun accord , de mettre fin à
toute dissimulation, de ne prendre
part désormais à aucune pratique
de l’Eglise romaine, de ne recourir
jamais au ministère des prêtres et
de célébrer le culte ouvertement,
décision confirmée par le synode
de Praly en 1533) deux pasteurs
seuls protestèrent, c’étaient Daniel
de Valence et Jean de Molines,
tous deux étrangers et qui quittèrent pour toujours les vallées.
Il est tout-à-fait naturel que
les Eglises vaudoises jusqu’alors
seules au monde, et faibles dans leur
isolement, se soient empressées de
se confondre avec les Eglises sorties de la Réforme. Cela voulait
simplement dire qu’elles se sentaient unies à elle par une foi
commune, comme elles comptaient,
sans doute, sur elles, si les jours
mauvais revenaient encore.
A nos yeux ce que M” A. R.
appelle une réforme de notre Eglise nous l’appelons tout simplement un réveil dont la réformation
a été l’occasion et l’instrument.
QIESTIOK DE FAMILLE
Monsieur le Directeur,
Lorsque vous avez publié la lettre ayant pour titre Affaire de famille, et signée J. W. mon premier mouvement, après l’avoir lue,
a été de prendre encore une fois
la jilume et de présenter à vos
lecteurs un bon nombre d’observations au sujet de la proposition
contenue dans cette lettre.
Mais, comme vous le savez, l’on
se décide plutôt lentement dans
mon pays; aussi après avoir laissé
passer le moment que je croyais
favorable, je me suis dit que d’autres, plus autorisés que moi, allaient prendre la parole sur cette
question. Surtout j’espérais qu’une
idée, que j’avais entendu exprimer
par un homme très compétent,
que vous connaissez, — serait
placée devant notre petit public.
Ce que j’ai gagné à trop attendre c’est de n'avoir bientôt
.plus rien à dire, car le dernier
N. du Témoin contient sous forme
d’interrogations, à peu près toutes
les objections et toutes les réserves
que j’aurais faites moi-môme. Il
ne me reste guère que cette
certaine idée que j’ai entendu énoncer et je me hâte de la communiquer avant d’être encore prévenu. Je confesse sans peine que
je le fais par devoir plutôt qu’avec
la ferme conviction que ma proposition est la meilleure et qu’elle
rencontrera l’assentiment d’un
grand nombre de mes frères. Et
cependant qui sait? Il est souvent
arrivé qs’jine.Jdée accoeillie d’abord avec une froideur générale
a fini par être l'objet d’une faveur
toute aussi générale. Voici donc,
si ma mémoire n’est pas en défaut, en quels termes la personne
à laquelle j’ai fait allusion, s'exprimait au sujet de la proposition
de M'W- Avoir un si grand nombre
de commissions est parfaitement
impraticable; les subordonner les
unes aux autres est’ aussi difficile
que de les coordonner, et trouver
le personnel nécessaire est toutà-fait impossible. A supposer même
que la réalisation de ce projet,
qui, d’ailleurs à été conçu il y
a une vingtaine d’années, fût aussi
facile que je la crois impossible,
l'Eglise n’y gagnerait rien, et à
la place de ce dualisme que l’on
a cru voir poindre à l’horizon nous
aurions bientôt des conflits incessants et uneconfusion babylonienne.
Si l’on veut conjurer le péril que
l’on redoute et prévenir ce dualisme
réel ou simplement possible,, au
lieu d’accroître le nombre des
commissions, il faut le réduire en
fondant en une seule la Table et la
Commission d’Evangélisation. Une
administration . de sept membres,
dont deux, au moins, n’auraient
pendant leur durée en charge,
d’autres fonctions que celle d’administrateurs, suffirait aux besoins
actuels de l’Eglise, surtout si cette
administration avait le pouvoir de
confier des missions spéciales à
des hommes pris hors de son
sein. Telle est en résumé, la proposition que j'ai entendu développer et que je m’attendais à voir
opposer à celle de M' W- Son auteur n’a pas cru devoir le faire, et
comme les idées énoncées publiquement, deviennent la propriété
du public, je ne me suis fait aucun scrupule de m’emparer de
celle-ci et d’appeler sur elle l’attention de vos lecteurs.
Plus je l’examine mol-môme,
plus aussi je la trouve d’une application facile et d’un succès à
peu près certain, toutefois à une
certaine condition. Cette condition
que l’on oublie trop souvent parmi
nous, au grand détriment des intérêts de l’Eglise, c’est que les
membres de cette administration
soient animés d’un même esprit,
qu’ils suivent les mêmes principes
qu’ils s’accordent une confiance
mutuelle et que sans jalousie et
sans rivalité, ils travaillent de tout
leur cœur pour le Seigneur et non
pas pour eux-mêmes. 11 me serait
facile d’ajouter quelques considérations à l’appui de mon idée, mais
il vaut mieux, je crois, les tenir
en réserve, pour le cas où elle
serait honorée d’un examen sérieux
et approfondi. Ma lettre est d’ailleurs assez longue déjà ; la prolonger outre mesure serait peutêtre la condamner à se voir fermer
la porte de votre feuille.
Recevez, Monsieur le Directeur,
mes sincères remercîments pour
votre bienveillance passée et présente et croyez que vous aurez
toujours en moi un dévoué
Thèbain.
ilomreUes reit|g;teu6cs
et faits divers.
Bâle. Une belle fête en plein air
a réuni dernièrement à l’Institut des
Missions de Christchona de 1800 à 2000
chrétiens. 11 s’agissait delaconsécration
au S Ministère de 12 jeunes élèves
de l’institut. Dans le discours de consécration sur Actes 16, 17, Mons. le
pasteur Glinz a fait un rapprochement
4
ìm
pariai tement -réug^ en liferà’,«poajB)5 ^
S‘ Paul et la il a^jeuftljat fait
ressortir la pâtura des^arpî|| dp®!
ces jeunes sbldàts de, Cprist ^àrront
se servir et }Îa'‘iu't nëfqaé' de’léür
vocation. Ont' >éiè> entendus ensuite
plusieurs'/œlsaie^natrés, eptr’autres
l’évêquet Samuel Opbat de Jérusalem,
Ana9et0ifir0‘ H. Oladstone se plaint
que te gouvernement français et particulièrement M. le duc Decazes , ait
prohibé la circulation de ses écrits
contre le^ Vatican. Il ajoute qu’il espéré‘'qii''ôn traitera mieux les réponses
quioW ont été faites de la part de
88éV44’'W’f5aires du camp clérical —
Ü, peqàses dans sa défense reconnaît
aÜ'îforid' le fiiit, puisqu’il déclare que
le gouvernement français ne saurait
accorder l'aulorisation de vendre publiquement les brochures politiques ,
qui traitent des quiestions de polémique
religieuse.'. , .
#trasMw. On évalue à 24 millions
le total des sommes qui pourront être
consacrées â indemniser les victimes
de l’inondation.
La France a souscrit pour 22,500,000
francs et l’étranger pour 1,500,000
francs.
AMtetnngne. Les prêtres catholiques
de la province de Posen qui sont
fonctionnaires de l’Ltat ont déclaré se
soumettre aux lois gouvernementales.
jPvcrfa. Une université catholique
va étr« fondée.à-PAris-poup4ee départements ou les diocèses les plus rapprochés. tCetle université contiendra
toutes les facultés, celle de droit, de
médecine, de philosophie, de théologie etc. Voilà comment le parti clérical sait et peut immédiatement faire
son profit de la loi de la liberté de
l’enseignement supérieur, appelée avec
raison loi Dupanioup.
ÎDitrers
Nous empruntons à l'Opintotte du
25 courant deux nouvelles que nos
lecteurs qui ne lisent pas ce grand
journal si libéral et si modéré â la
fois, nous sauront gré de leur communiquer.
Dimanche dernier ('18) a eu lieu
à Stellata (Bologne) une votation
insolite. La paroisse étant devenue
vacante par la retraite instantanée
du Recteur Don Squarcia, le marquis
Pepoli, patron de cette Eglise, auquel
par des droits anciens et de récents
accords de famille, appartient exclusivement la nomination, au lieu de
désigner lui même le nouveau curé,
convoqua tous les pères de famille
afin qu’ils décidassent à quel ecclésiastique ils désiraient voir confier
l’administration de la paroisse. Sur
156 chefs de famille, 125 sont accourus et le rév. don Antonio Berganza a été élu par 120 votes —
Ciaij|0iif»ft»;da*ajj6 <Î<ÎDneraji^t’Ua l’ex^Wp^ux patrqgc pro-,
testisnts “ ÿ’AjEleni|^é; m d’Angl||;,eri;q ?
if ■ U'
Le savant évèqup de Çorto (Portugal) ^
Môûselg. Americos ’Ferreira, a publié^
une pastorale , dans laquelle , non
seulement il combat avec beaucoap
de vivacité le parti clérical, maiS' ij
démontre les erreurs du SUlabus ; U
déclare contraire à la doctrine, de la'
Rédemption, le dogme de l’immaculé
conception , et où ü‘blame la superstition maintenue au moyen de prétendus miracles de Lombes et de la
Salette. L’Evêque inculque l’obéissance
aux lois civiles et reccommande aux
curés de ne prononcer en chaire aucun
discours qui n’alt un caractère évangélique.
(L’exemple donné par l’Evôquo porluguais sera-t-il suivi par les Evêques
de France, de Belgique, d'Allemagne
et d’Italie? Il n’est pas permis de
l’espérer. Red.
(iThrütttque ffllimirota«
Æ,e Synogfe tiu M87S II y a quelques années, un membre du synode
s’écriait; Etrangers, venez vite si vous
voulez encore nous entendre parler
français ». Cette parole, nous pourrions
même dire celle prédiction, s’est réalisée plus tôt qu’on ne l’aurait pensé,
car cette année encore c’est eu lan-,
gue italienne qu’a été célébré le service d’ouverture de la session synodale par M. El. Malan professeur au
Collège. « Le progrès ohétien » voilà
le sujet développé par l'orateur en
prenant pour texte les paroles de
CoLoss. I, V. 9-11 , où se dessinent
nettement deux directions de ce progrès, l’une dans la connaissance de la
vérité , l’autre dans lai pratique des
bonnes œuvres. Après avoir repoussé
les deux fausses idées de progression
dans la révélation , dans l’église catholique et de progrès libéral eu matière de critique, l'orateur se demande
en quoi consiste le progrès dans la
connaissance. Ce n’est pas un reveil,
mais c’est un retour à la vérité prise
dans son ensemble, et étudier non
pas d’une manière purement intellectuelle, mais avec un esprit purifié et
illumine par l’Esprit de Dieu , esprit
d’humilité qui faisait dire â un vieux
docteur, «après avoir étudié pendant
quarante ans l’Ecriture, ce qui me
reste à apprendre est bien supérieur à
ce que j’ai déjà appris ». Le progrès
en connaissance entraîne de nécessité
avec lui le progrès dans la vie, progrès
auquel on a attaché une importance
toute spéciale dans ces temps de réveil,
où, repoussant une froide orthodoxie
et une fol trop inlellecluelle . l’on a
compris le [besoin de vivre de celle
vie de sanctification dont la base ré
sidei'^imsr,^ croix i«>.€hri8t , dont loi
priqcipçi^i la rég^érationj qui se
développa ,]^a,r, la. 1 u ttft. qui s,e term!ne
par f* peifeçlletf.' V,6ÎW la vie el le"
progrès ^tîé nods désirons pour nos
pasteurs' et noa troupeaux !
Le culte à été rendu’plus solèHûel
qiie de coutume par la consécration au
Saint Ministère de cinq candidats:
MM. Bellecoi, Revel, Restau, Pascal et
Long auxquels plus de quarante ministres de l’Evangile ont imposé les
mains. Ce qui a beaucoup contribué â
l’édification et au recueillement, et
que nous n’avons garde d’oublier, c’est
le chant de, deux ou trois choraux ,
exécutés avec beaucoup d'ensemble
par un chœur de jeunes gens, dirigé
par M. Forneron instituteur.
A 3 heures l’Assemblée se réunit au
nombre de .... membres et sous la
direction du président provisoire . M.
H. Rollier, pour procéder à la nomi.
ration de son bureaux définitif. Sont
élus:
M. Lantaret à la charge de Président
M. J. P. Pons do Venise, V,~Présid.
M. A. Hevel id Secrétaire.
MM. B. Pons et P. Long, Assesseurs.
IXéuntotê et» gilein air. Dimanche dernier, sous les châtaigners des
Gonins et autour d’une chaire rustique
se réunissaient près de iOO personnes
appartenant aux paroisses de La Tour,
d’Angrogne et de Saint Jean pour entendre les paroles d’exhortation de
cinq ou six évangélistes qui s’y étaient
donné rendez-vous. On fut bien heureux aussi d’y voir et d’y entendre le
vén. Doct. Stewart, arrivé la veille de
Livourne: « On m’a prié de parler,
dit-il, et quoique je ne m’y attendisse
pas, je crois, qu’un ministre de l’Evangile ne peut jamais se refuser à le
faire. Je vous dirai peu de mots. Vous
savez si j’aime lapopulation vaudoise,
inutile de vous le répéter. Je veux vous
laisser une seule parole, le souvenir
d’un vieux écossais: Le sang de Jésus
Christ nous purifie de tous péché ■». Ce
fut ensuite M, Ribelli de Rome, pour
nous parler fie réveil, M. Pons de Venise pour insister sur le fidélité, M.
Kay de Païenne, M. Ant. Trou, M.
Pascal el M. Weilzecker qui prirent
successivement la parole. Le temps
passait bien vite , mais c’était là des
heures bénies , dont chacun gardera
pendant longtemps une douce impres
Erkest Robert, Gérant et Administrateur.
l'igaero), Impr. Chiantore et Mascarelli.