1
liumple-courant avec la Poste
PRrX D'ABONNEMENT PAR AN
Italie.................... L. 8
Tone les pays de l’Union
de poste................» 6
Amérique du Sud .... d 9
On s'abonne; ^
Au bureau d'Administraiion;
Chez MM. les Pasteurs;
Cbez M Krnest Robert (Pignerol)
et à l’imprimerie Alpina à
Torre Pellice.
^’abonnement pari du i. Janvier
et so paye d’avance.
ANNÉE XlX. N. 10.
9 Mars 1883.
Numéros séparés demandés avant
le tirage, 10 centimes ebacun.
A nnoneea: 20 centimes par ligne
pour une seule fois — 15 ce»r
times de 2 à 5 fois et 10 centimes pour 6 fois et au dessus
S’adresser pour la Bédactlon à M.
le Past. H. Meille, Torre PeUiee
et pour rAdminlBtratton A M
Elisée Costabel, TorrePellice, *
Tout changement d’adresse esi
payé 0lï5 centimes.
LE TEMOIN
ÉOllO DES VALLÉES VAUDOISES
Paraissant chaque Jeudi
''ousiusBBteï'témulns. Aet.1,8. SiiivatiUa vérité avec la charité. Kpli. IV, 15. Que ton règne vieotie. M»tth.yl,10
K o ni maire:
Notre Ecole Supérieure. _ Correspondance.
Colonisation. Revue Politique.
Notre Ecole Supérieure
(Suite. Voir N.«» 5-9.)
Gonservei' à l’école son cachet particulier et mettre, toutefois, les élèves qui en sortent, dans la possibilité
de se présenter sans crainte et sans
études ultérieures à l’examen de
brevet, vôilà ce que nous voudrions.
Nous n’ entendons pas pareggiare
notre établissement à une école normale de l’Etat; nous ne nous soucions pas non plus de copier servilement son progranàme, puisque le
nôtre est sur plusieurs points plus
complet et mieux équilibré; mais
nous désirons que toute élève studieuse quittant noire école, ait la
conscience qu’ellë est prête à répondre, à iowi ce qui pourrait lui
être demandé d’après le pr ogramme
de l’école normale.
Ceci me porte à répondre à une
oljjeclion verbale qui m’a été faite
l'écemment, à défaut des communications écrites que j’avais cependant
demandées et dont pas une_ ne m’est
par venue. «À quoi bon fabriquer des
maîtresses diplômées qui ensuite ne
trouveront pas de l’emploi »? A
celte objection je n’ai que ceci à
répondre: Loiir de nous toute pensée
de faire de notre école une fabrique
de maîtresses diplômées; nous entendons bieu que nos jeunes filles
soient libres de quitter notre école,
sans s’exposer à l’examen de brevet,
soit pour rentrer chez élles, soit
pour aller à l’Etranger. Mais ce que
nons prétendons est ceci : que les
jeunes filles pauvres mais intelligentes et studieuses de notre église ont
le droit de nous deniandei' que nous
leur ouvrions celte porte d’entrée à
un gagne-pain honnête qui s’appelle
le diplôme du Gouvernement; et en
outre: qu'i) est dans l'intérêt suprême de l’église d’avoir sous la rouin,
au moment du besoin, des maîtresses d’école enfantine, sûbsid-iaire et
grande, en régie avec l’Etat.)
Voici maintenant une série dé pror. ,
positions pratiques que nous; squ- j
mettons à l’examen de tous ceux
qui s’inléressent au sort de fiptre
école, ',
I. Garder l’enseignement, de la
Bible tel qu’il s'e dorme actuellement.
II, Garder renseignement de,.
grammaire française, tel qu’il sé
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flonne acLuellement, Diminuer, fîans
le*s premières années, le nombre des
récilations et narrations, et dans les
dernières années abréaei' le cours
de litléralure française. Réduire le
nombre des heures de fi’ançais de
5 à 4.
III. Garder dans l’enseignement
de Yhisloire, les nolice.s d’bisloire de
l’Orient et de la Grèce.
IV. Foriifier renseignement de
YUalien. Porter le nombie d’heures
d’italien, dans toutes les classes de
5 à 0.
V. Pour renseignement de Yhistoire du moyen-âge et moderne, voir
ce que nous avons dit dans le numéro 8 de noire journal.
VI. Pour la géographie, tout en
conservant notre programme (|ui
nous semble êli'e plus large et mieux
distribué, travailler à fond l’ilalie et
multiplier les exercices pratiques.
VU. Pour YarilhméUque, la géométrie, les sciences naturelles et
physiques, la pédagogie, suivre d’aussi
pré.s que possible le programme du
Gouvernement.
VIII. Donner plus d’importance
aux branches du dessin, de la cai/G
graphie, des travavot du sexe et de
la gymnastique.
iX- Pour les années 4® et 5®,
établir des exercices pratiques, t)ù
les élèves, sous la direction des inslilutrkè'S et des professeurs à tour
de rôle, donneraient des leçons à
desenfaiils de nos écoles.
X. Réduire la taxe scolaire de
60 à 30 frs. et n’àccorder de dispenses qu’en cas d’extrême nécessité.
Rendre la taxe obligatoire pour
les élévès de 5® année.
Etablir une taxe double (e’esPàdire de fr. 00) pour tes élèves de lamilles notoirement â leur aise.
XI. En vue d’alléger les finan*
XII. Travailler activement pour
avoir des élèves soit de l’Italie, soit
de l’Etranger. Les premières seront
bien aises de trouver dans notre
école plus d’ilalien; le.s autres y
trouveront encore bien assez de français. Ennemis de la réclame, nous
trouvons cependant que notre école
n’est point assez connue.
Voilà autant de propositions qui
au moins n’auront pas le défaut de
n’êire pas claire.s. Qu’un veuille bien
les prendre en considération! Nous
avons plus d'une fois craint, en écrivanl ces articles de faire de la
peine à telles personnes auxquelles
notre église doit une vive reconnaissance et pour lesquelles nous n’avons
(pj’une profonde estime et alïéction.
Mais nous avons regardé plus loin
qu’aux persoijnes, au bien d’un établissement qui leur est cher autant
qu’à nous. Si nous nous sommes
trompés, qu'on nous te monlre, et
nous serons tout prêts à considérer
et à approuver d’autres mesures;
pourvu que notre cliére école commence une période de nouvelle et
mai raggiunta prospérité.
H, M.
ces de l’école et de ménager lé
temps des insegnanti, voir s’il ne
serait pa's possible qu’un certain
nombre de leçons donnée.s au Gol
de l’écdle.
fussent .sùivies par les élèves
CORRESPONDANCIÎ
AIDONE
j G’est avec le plus grand plaisir
I (|ue noirs publions la correspondance
j que nous adresspil, en date du H
j Nov. 92 un cher ami qui veut garder l’anonyme. Nos lecteurs eonI naissent la raison |.)our latjuelle nous
' l’avons gardée en portel'euilie jusI (¡u’à aujoutd’hiii ; mais ils se conj vaincront qu’elle n’y a rien perdu
j de sa li'aîcbeur et de son actualité.
1 ' ^
I Cher Monsieur,
Vous vous êtes plaint, tout deridèrement encore, de ce que les
amis du Témoin,' le négligent un
peu quand ils pourraient fort bien,
3
avec un peu de bonne volonté vous
.rendre votre tâche plus facile Vous
avez parfaitement raison ; mais comme il ne suffit pas de le reconnaître,
sans vous laisser «f besongner » tout
seul comme dirait notre vieux Calvin, voici quelques nouvelles dont
je dispo.se: si vous pensez qu’elles le
méritent,faites-leur bon accueil; sans
cela vous avez bien un panier; qu’elles y passent,
Ce voyageur qui descendu des
hauteurs de Castrogiovanni poursuit
sa roule vers Calatie, arrivé prés de
riaddusa voit se projeter à sa gauche
dans le lointain, sur un ciel'splendide, la silhouette d’un vieux chaleau et de quelques clochers ; c’est
tout ce qu’il peut distinguer (VAidone, une charmante petite ville,
paya natal du célèbre ministre Cordova, .et d’où l’on jouit d’une vue
incomparalde sur l’immense « pian
di (jatania » de l’Etna en éruption
jusqu’à la mer de Syracuse,
Or le mois dernier notre vieux
colporteur Glorioso, se trouvant dans
cette localité, s’el'forçail de son mieux
en exhibant sa pacotille de Bibles
et de liaités d’y remplir sa mission
lorsqu’il fut accosté par un chanoine
qui lui adressa les plus amers reproches sur sa prétendue violation
des lois interdisant la lecture de ces
livi'es. Glorioso répond Iranquillernent au chanoine f invitant à préciser de quelles lois il pouvait bien
s’agir; celui-ci réplique vertement et
une discussion s’engage plus vive
que jamais. Un groupe de paysans
se forme, indécis, lloUant; le cha■noine s’adresse à eux et risque d’avoir cause g,Ignée lorsqu’ un jeune
étudiant de l’Université de Naples
s’approche à son tour et bien vite
comprend de quoi il s’agit. Les amis
de MOS amis, vous savez, sont un
peu nos amis; or voilà que le jeune
homme se trouve être précisément
lié avec notre cher prof. Vulicevic
de Naples; là dessus il prend fait et
cause pour le colporteur au nom de
ta liberté de conscience, cK; la pen
sée et des cultes et vous administre
à l’imprudent chanoine une râcîée
fin de dècle, dont il gardera longtemps le souvenir. Le digne suppôt
de l’Eglise, honteux et confus, incapable de réfuter une seule des bonnes raisons qu’il vient d'entendre et
qui ont conquis tous les paysans à.
notre juste cause, baisse l’oreille,
s’enfonce son grand chapeau suc )es
yeux, regagne bien vite son domicile
et jure ses grands dieux qu’on im
l’y prendra plus. 11 en aurait eu de
reste ayant très bien compris la !eçoti, mais tel ne fut pas l’avis de
ceux qui la lui avaient donnée. Comme, il n’étail pas le seul à la mériter
et Aidone ayant un vieux compte à
régler avec son clergé qui, paraîtil n’y jouit pas d’une réputation très
flaUêuse, l’occasion s’étant présentée
très lavorable, on crut qu’il était bon
d’en finir une fois, l.à-dessus on féiléchif, notre Glorioso propose ^une
pétition au Comité vaudois, l’idée
sourit, le mouvement anticlérical se
dessine toujours mieux, se propage,
les « civili » se mettent à l,a tête et
en quelques semaines, quatre ou cinq
au plus, nous pouvons rendre grâce
à Dieu du terrain que nous avons
gagné.
La pétition est envoyée au Comité
qui la prend en considéralion. M.
Rorizone de Riesi qui le premier
monte à Aidone ouvre le feu avec
un vérifable succès; notre cher ami
M. Jahier de Catane le suit quelques
jours après et maintenant c’est M.
Muston qui y continue i’oéuvie de
ses prédécesseurs. L’ incontestable
clairvoyance du pasteur de Palerme,
sa connaissance de la Sicile, une expérience que le Synode a reconnue
eii le nommant membre du‘Gomilé
d’Evangéîisaliou, lé mettent en état
d’apprécier à son juste titre leiraou\ vement qui s’est formé à Aidone ei
je voudrais l’engager, s’il le croira
à propos, à en entretenir vos lecteurs
de sa plume si alerte et autorisée
pour le faire.
Cet appel à notre Comité, expri-
4
.76
fanant le désir d’entendre une fidèle
exposition de l’Evàngile m’a paru
sérieux, pour autant queje puis connaître l’état des choses; Les « civili
nous sont favorables ce qui est très
important; iis nous ont garanti si
ce n’est uñe adhésion formelle, leur
bienveillant concours; nous avons de
plus, à Aidone un ancien membre
de l’église de Vütoria, reçu par M.
vihay, Un autre reçu à Rome par
M. Capellini, sans compter un brave
homme, un meunier, enfariné, passez-moi cette expression, de connaissances bibliques et d'anciens et fidèles lecteurs de VAmico di Casa.
Ce qui est remarquable aussi à Aidone et nous donne de bonnes espérances c’est l’intelligence des habitants, da propreté de leurs rues,
une courtoisie innée qu’on n’est pas
précisément trop habitué à rencontrer.
Détail inléressanl; bon nombre
d’élèves des écoles municipales ne
font pas mystère de leurs principes
évangéliqnes.et réclameni impal iernment ia fondation d’une école dn
Dimanche.
Que Dieu veuille bénit'noire œuvre à Aidone; chers frères des Vallées, demandez le lui avec nous.
X.
X
Depuis Novembre, les événemenld
ont marché comme on le verra d’aprés une correspondance de M. A.
Muston au Bolletlino délia misstone
Valdese, dont nous reproduisons une
partie ;
« Ce ne fut que vers la moitié
d’Oclobre que l’on put répondre favorablement à la. pétition, et depuis
lors,l’évangile a été prêché à Aidone
par plusieurs pasteurs et évangélistes.
'Tous pepvent témoigner de l’accueil
joyeux et cordial qu’ils ont reçu et
du respect dont on les a entourés.
Les différents locaux que Ton occupa
successivement étaient trop petits
pour contenir la foule qui ..se pressait pour entendre les conférenciers.
Un soir qu’on se trouva, accidentellement, sans local, le pasteur vit le
monde accourir à l'auberge qui ne ,
puf recevoir que soixante-dix personnes et encore fallut-il qu’elles
prissent place dans plusieurs étroites
chambretle.s, sur des lits, des tables,
des caisses. On s’elTorça aussi de
faire connaître Jésus aux eniants. La
première école du Dimanche eut 54
élèves. On en compta une fois 76
et le nombre des in.scrits dépassa la
centaine. Les instructions religieuses
et les cultes de famille ne furent
pa.s négligés; la fille d’un adhéretit
fut ensevelie selon le rite évangélique. Mais les courtes visites de nos
évangélistes ne peuvent donner à
l’œuvre ce caractère d’homOgénéité et
de stabilité que seul un ministère
régulier peut produire....
A Aidone, comme partout, il ne
faut pas s’attendre (|ue la masse pei:sévère et ne s’effraie pas des exigences d’une œuvre sérieuse et transformatrice; mais Dieu veuille que
de ce grand nombre qui nous est
lavoi'able, sorte un.fort noyau qui
soutiendra et répandra la bonne
nouvelle de l’évangile an sein de ia
population jusqu’à ce que le bon levain soulève, peu à peu, toute la
pâte. »
X
Vittoria, ce S3 Février 93.
Honoré Monsieur le UédacUur.
Je viens de tire votre aimable lettre du 19 cour, et je vois avec admira lion et reconnaissance que vous
prenez un grand intérêt à nos malheurs. Puisque vous m’offrez de
publier dan.s le Témoin quelques détails sur les fanoüfs qui ont amené
la ville de Vittoria 'à une aussi
grande misère, afin de continuer à
pousser les âmes généreuses à nous
venir en aide, je m’en vais vous en
dire ce que je sais. La principale
ressource de nos villes du midi en
général, et dé Vittoria en particulier,
c’est la vigne. Elle produit ici des
vins excellents et en très
grande
'A' •
5
abondance, i.es vins du territoire
*^e Vittoria sont en grande partie
vins noiis et point recbercbés
fbj tout en Sicile où l’on préfère le
blanc.
Pour cette raison même le vin
^tait anciennement pr'esijue totalement exporté à l’étranger et sui'tout
en France. Mais, depuis que les
irailés de commerce ont élé rompus, l'exportation a cessé et, faute
débouchés, le prix du vin s’est
'■éduit à sept ou huit fiancs l’hecfolitre et l’an passé il descendit enplus bas. Cet état de choses
flurant depuis cinq années consécutives a sutfi pour abattre.et découmger les plus zélés cultivateurs
Manquant des moyens nécessaires
pour faire mai'cher leurs propriétés,
put laissé incultes une grande
partie de leurs vignobles.
i'ar conséquent .il en est, résulté
no mauvaises récoltes et gène et
Pauvreté chez les maîtres comme
'jbtíz les ouvriers. Qu’il me suffise
de vous dire que l’ouvrier qui pou'’uit se procurer du travail pour
mute la semaine, en raison de soi’i^nte ou septante centimes par jour,
^^ostirnait on ne peut plus tieureux!
i”est un vrai problème que de
savoir comment les familles de , ces
pauvres ouvriers, dont toute la ri‘^besse consiste dans le gain du père,
dm pu vivre. Vous pouvez donc voua
l'gurer aisément quels doivent être
misère et le dénûinenl de ces
pauvres gens.
Mais ceci n’est encore rien en
comparaison de la terrible réalité
lorsque le travail vient à manquer
mm à fait. Cela est arrivé il n’y a
Pc-s longtemps à cause des pluies
Céminuelles et du froid insolite. Y aj'd donc à s'étonner si l’on voit, sur
^ places et dans les rues, des hommes exténués mourir de., faim? Y
donc rien d’étonnant si le soir
®Maus la nuit se commettent des
Vols chez les boulangers et chez les
Revendeurs de comestibles ?» Il est
déchirant de voir de pauvres enfants
hâves et décharnés errer dans les
rues ayant abandotmé leurs écoles
pour mendier et implorer ne fût-ce
qu’une poignée de fèves! On ne
peut sortir le soir sans sentir son
cœur se serrer en voyant cette foule
d’alfaraés, ces pauvres .enfants qui
pleurent vous suivre en implorant
votre assistance et votre compassion
tandis qu’ils vous disent qu’à la maison on meurt de faim! Un grand
nombre de nécessiteux assiègent toujours mon logis en demandant l’aumône et nous ne pouvons toujours
donner quelque chose à tous.
Pour surcroît de malheur le philoxéra fait des ravages dans les vigne.s, et notre terrain sablonneux ne
se prête pas à la culture des céréales.
Les familles à qui nous venoiis en
aide, soit en leur donnant quelque
argent, soit par des distribulions de
pain et de farine, sont au nombre
d’une quaranlaine environ. Elles se
composent de membres de notre
église et de quelques catholiques
aussi. Nous donnonsquotidiennement
à déjeuner à une dixairie d’élèves
de notre école en leur fourni.ssanl
tout ce qu’il leur faut pour leur.s
leçons.
Que le Seigneur veuille Lui-même
sanctifier cette terrible épreuve et
la faire concourir à la conversion de
plusieurs âmes!
En vous remerciant chaleureusement pour ce que vous avez fait
pour nous, agréez, honoré M. le Rédacteur, mes meilleures salutations.
Votre tout dévoué
V. Trobia.
X ‘
Pign«roI, 27 Février 1893.
Très estimé M. le Directeur,
La Paroisse de Pignerol, œt avec
elle l’Eglise Vaudoise dans son en
Notre numéro précédent contenait une
courte notice biografique sur M-lle Long.
Nos lecteurs ne nous en voudront pas si
nous publions cette correspondance qui
nous entretien un peu plus longuement de
6
%
semble, vient de subir une très-grave
perle.
Mercredi soir, dans son habitation,
bien connue, de rue Saluces, s’étei
gnait la bonne IVI .lie Loiu
La
maladie né présentait, d’abord, aucun symptôme alarmant; ce n’était
qü’un flinme accompagné d’une toux
catarrhale. Lundi, 20, notre chère
sœur ne put quitter le lit, le Meicredi elle se sentait un peu mieux
et put rester debout pendant quelques minutes; à 6 h. une foudroyante paralysie pulmonaire venait
tronquer celle existence si précieuse.
Avec elle s’éteint une famille,
comme nous en comptons peu, hélas! et dont le nom est inscrit en
pages d’or dans le livre de la l)ien' ioisance et générosité Vaudoise.
Oé"que notre bien-aimée sœur a
fait, en parfaite union du reste avec
ses deux regrettés frères, il est presque inutile de le i'appeler. Nous ne
croyons pas nous tromper eti affirmant que, seulement daufs ces iO
dernières années, ce n’est pas moins
de 130,000 frs. (nous ne Icnons
compte que des gros dons) que la famille Long a contribué en faveur
de dilférèntes œuvres.
Ce qu’elle a versé dans la caisse
de sa Paroisse de Pignerol, nous
ne le rappellerons pas ici, Disons
seulement que éest à elle en trèsgrande partie, qu’est due J’ôt'ecHon
de noire Eglise eu Paroisse et l’exlistence de l’Asile d’enfants.
Les œuvres ‘de l’Evangélisation et
des'Missions, nos amis les régents
et'leurs veuves, l’Orphelinat de La
Tour, des instituts des Artigianelli
de Turin et de Florence, les paroisses de Pramol et de St. Germain,
l’église dè Coazze, la station de Démonté, et presque toutes les œuvies
ressortissant â l’-Eglise Vaudoi.se
conserveiwt lo.og'temps la mémoire
des dons généreux de la famille
"Lopg.
nétrè sœur vénérée. Hélas ! elle ne sera pas
do sitôt renrplacée, et mieux vaut parler
d’eile deux fois qu’une.
El combien de jeunes gens et de
jeunes filles lui doivent l’instruction
et l’éducation soignée et chrétienne
qu’ils ont reçue ou reçoivent dans
l’une ou dans l’autre de nos institutions de bienfaisance!
Sans oublier ses parents qu’elle a
généreusement secourus, que de
malheureux notre chère sœur n’at-elle pas soulagés et coiisolés, économisant tout ce qu’il élait possible
d’économîseï', vivant d’une vie on ne
pourrait plus simple et plus modeste,
travaillant de ses propres mains jusqu’à ses derniers jours, malgré ses
73 ans, afin de pouvoir donner davantage, n’obtenant trop souvent
comme récompense que l’ingratitude.
Et comme elle savait prévenir les
besoins, et comme elle savait donner avec lai't et humilité!
Vendredi matin, 24 c., une foule
nombreuse, mialgré Je mauvais temps,
envahissait la cour de la maison
mortuaire et l’appartement ocoupé
par noire chère défunte. Combien
de visages étaient mouillés de larme.«, combien de malheureux calholiques ou protestante ne pouvaient
retenir leurs sanglots!
Auprès de la l)ière qui renfermait
les dépouilles moidelles de notre
sœur, le pasteur de la Paroisse a
rappelé d’im-e voix émue et les larmes aux yeux, ce qu’a fait,pour son
église, pour l’œuvre de Dieu en général et pour les pauvres;, celte nouvelle Dorcas « remplie de bonnes,
œuvres et d’aumônes ».
Sur le tombeau de la famille Long,;
M. Gardon, pasteur à Cuneo, qui
pendant les 16 ans de son rninistère‘
à Pignerol avait eu le temps 4’ap-:
■précier notre chère sœûr, M. Tmn,;
‘pasteur à S. Germain, et le ,pesteui>^
encore, de l’église à laquelle appar-l
tenait M.Ile Long ont évoqué le sout
venir des deux irères.qu’eUe a été
rejoindre, et rappelé sa foi, son hu-;
milité et sa charité. M. le pasteiii’j
Marauda a clos, la triste cérérhoniej
par une prière.
.Mo le Modéi-aleur avait (etm à;
7
79 —
it^iper à ce deuil de notre église
Entière, et nous savons que ce n’est
leur faute S' plusieurs autres
pasteurs n’oril pas pu. en faire de
fPênrie.
, Quoique la mori de notre sœur
*^'1' élé presque sutiite, ses oeuvres,
(|ue nous savions de sa vie
Spirituelle nous donnent l’heureuso
“•‘^surance qu’elle est morte au Sauveur,
Que Dieu console les parenis et
^Uiis qui l'ont assistée jiisiju’à sa
*^<U'niére heure, tous les autres paet amis, tous les pauvres qui
déplorent le défiart de leur parente,
fe lem- amie et bienfaitrice.
Que Dieu donne à notre pasleur
’*5'UJcoup d’auditeurs assidus et ati|u’i| tinsse sui'gir au sein de
églises beaucoup de frères et
soeurs (lui saclient (lonner, dongéiiéreusemenl, joyeuseiueut, et
se donner à Dieu et à son
comme a su le faire celle qui
I "'a toujours notre bonne M.lle Doug,
otre clière diaconesse.
membre de VEglise de PigneroU
X
Périer, 6 Février 1893
Cher Monsieur Méille,
léP^' notaile, auteur du
^ 'Sgranime ci-inclus, me charge de
l’envoyer avec la réponse du
V je transcris lextuellemeni,
], I priant de les insérer, si possi^dans le prochain N: du Témoin.
len la réponse, sous forme de
d’e,,que le Sous-Préfet a envoyée:
^ danr , costi convenuti il 17 an
» per festeggiare ranniversario della
» caij! ®?anci‘pazione, inviarono telegrafla S. M. il Re i loro sentimenti
ï> voia devozione alla Casa di Sa
» 1 yaldesi, che spedirono il telegram
atto Reali per i) cortese
_ di omaggio alla Dinastia».,
tout dévoué et reconnnissant
Ph., iloSTAN, pasieur.
» s. deifonorifleo incarico, prego la
» gtiorj Y renclersi interprete presso ' i si
coitomi!« AYION
Nos lecleurs auront peut-être
trouvé étrange que nous n’ayons rien
dit, dans nos colonnes, de la réunion
de futurs colons qui a eu lieu à périer le "14 Février réunion à laquelle
ont assisté MM. les pasteurs Mico!,
Rostan, G. A. Trou et Th. Gay évangéliste à Dre.scia. G’est qu’elle a été
convoquée sans que l’on ait jugé
convenable d’avoir recours à nos
deux organes de publicité, et pour
le bénéfice exclusif, sernble-t il, du
Val S. Martin. G’ést que surtout on
n’a pas jugé à propos de nous en
envoyer le pins petit compte-rendu.
Nous accomplissons maintenant un
simple devoir de chroniqueur en disant que l’assemblée écarta après
une courte discu.ssioii les projets de
colonisation en Afrl(¡ue, dans le Ga-i
nada et dans l’Italie inéiidionale j
pour adopter celui de la Garoliiie du j
Nord. Deux personnes, Bounous
Jean (Faët) et Richard Louis, (S. Germain) furent nommées pour .se rendre en Amérique et inspecter de
concert avec M, Planchón, coIgiî; Vaudois du Mi.ssouri, les lerrain.s <]ue l’on
aurait en vue. ües délégués doivent
être déjà partis; el soixante huit
famille.s se tiennent prêtes à traverser l’Océan si leur rapport est favoi'able.
À la suite de nos articles sur la
Golonie de.s Mensa, nous avons reçu
de Madame Gamperio une letlie que
nous nous permettons de reproduire
ici en petite partie: ((J’avais l’intention
» d’eiipger mon mari à donner une
» conférence dans les Vallées, fin
» Mars, mais à présent, je ne le l'e» rai pas, car ce serait probablement
» peine perdue et il e.st inutile de
» prêcher à des inconvertis. J’ai plus
» de 20 lettres ici 'de M. Gamperio
» et toutes parlent avec enthousiasmé
» des Mensa, comme d’une teri'e
» promise sous tous les rapports ....
» Mais assez sur ce sujet. Quoiqu’il
» advienne, croyez toujours. Monsieur
8
■I
— 80
» que mon mari a une grande sym» palhie pour les Vaudois, ses enB fanls appailenanl à leur religion
» et que ce qu’il a fait ces trois der» riiers mois a été vraiment dans
B leur intérêt et dans le vif désir de
» les conserver à la patrie- Dieu en
» décidera ».
Total
» 346j —
PoliliqiH;
Que nous soyons loin d’ètre convertis aux plans du Cap. Gamperio
c’est ce.que nos numéros précédents
ont donne a.ssez clairement à entendre; mai.s qu’il soit inutile de prêchera des inconvertis c’estce qu’heureusement l’expérience ne confirme
pas. 11 est inutile de prêcher à des
gens qui se bouchent les oreilles, à
des têtus, et c’est ce que nous ne
sommes pas. Si le 'Gap. Gamperio
veut bien nous honorer de sa visite,
il peut compter sur l’accueil respectueux et reconnaissant de notre population. Nous l'écoulerons avec attention, car nous ne demandons qu’à
être mieux informés. Après cela le
Gap. Gamperio est un homme ti'op
supérieur pour ne pas nous lai.sser
notre pleine liberté de jugement et
pour ne pas s’offenser si la décision
de nos familles ayant besoin d’émigrer nedevait pas correspondre à
ses projets. Nous tenons à lui dire
ici que si no'us avons de graves difficultés à adopter ses vues, nous
n’avons pour sa personne (pie du
respect et de l’admiration.
lialie — Un momirnont à Marniani
a été inauguré à Rome, le 2 cour.
— La Chambre a approuvé les
articles 1-4 de la loi pour les .subventions à accorder aux compagnies
de navigation.
— Le navire Rnsarîo provenant
du Brésil a eu pendant la traversée
dix cas de fièvre jaune. Il a été envoyé à l’Asü'rtara.
— Lé pape, à l’occasion de son
jubilé épiscopal, n’a pas reçu moins
de il millions de francs.
Kraii«« — Le célèbre liislorien
Hyppolyte Taine est mort.
Ew|»ag:iie — Les élections politiques semblent être favorables aux
républicains.
ZAïixihai' — Le sultan est mort,
i Des troupes anglaises ont immédiatement occupé les abords du palais.
AMKleiwri'c
La reine Victoria
Malgré (|ue nous ayons déclaré'
close la sousci-iption, nous sont encore parvenus pour les affamés de
Mttoria: .
A reporter Fr. 321,40
Eglise de Praly . . » 14,60
Mad. veuve Decker-Peÿrol » 7,—
D. Peyrot ...» 3,~
s emb'arqueia le 20 Mars pour ritalie. ?
Elle séjournera à Florence. ''
— Les Orangi.sles de rUlster (Ir
lande) |irotestent violemment contre |
le projet du Home Rule présenté ^
récemment par Gladstone. , )
— La Chambre .s’occupe d’une loi ’
à teneur de laquelle une compagnie^
autorisée par le Gouvernement ex- ;
ercerait le monopole de la vente au :
détail de.s boissons alcooliques.
— Ij3 princesse de Galles accom
pagnée de la priiices.se Maüd et du'j^
duc d’York est partie le 4, à Ijord i
de VOüborne, de Londres, et a visité ‘
Gênes.
J. P, Malan, Gérant
Torre PeMice —Imprimerie Alpina